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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 264

  • Infanticide versus avortement

    Ça a sévèrement chauffé dans la réacosphère tout récemment à propos de l'affaire des bébés congelés. Pour ma part, cela m'avait plutôt inspiré une réflexion sur le déni de grossesse, mais chez outre politique on a pensé autrement et on a préféré associer infanticide et avortement... Étant donné qu'il y a eu 83 commentaires là-bas, on comprend aisément que l'idée avancée n'est pas allée de soi.

    Les discussions  qui s'en sont ensuivies m'ont renvoyé à un débat que j'avais eu avec Florent à propos du statut de l'embryon. C'est un vrai serpent de mer que cette question. On n'en vient jamais à bout.

    Quand j'étais plus jeune, je ne me posais pas de questions et j'étais favorable au droit à l'avortement de manière inconditionnelle. J'estime toujours aujourd'hui que c'est aux femmes que doit revenir le choix, mais, entre-temps, je suis devenu un homme puis un père, et un père de plusieurs enfants. Sans remettre en question ce droit, ces changements dans mon existence ont remis en cause la légèreté et l'insouciance avec lesquelles j'avais jusqu'ici considéré le sujet.

    Mon premier enfant est né en l'an 2000. Mais, alors qu'il est né au milieu de l'année, mes premiers contacts avec lui ont eu lieu bien avant. Dès 5 mois, j'ai pu observer la petite vie qui arrondissait le ventre de ma compagne, et, très tôt, j'ai cherché à communiquer avec lui. Ainsi, quand je passais la main sur le ventre de sa mère, très vite, le bébé (le foetus ?) a pris l'habitude de venir "voir" ce qu'il se passait. Cela faisait des petites bosses sous la peau qui suivaient le déplacement de ma main. Nous avions fait tous les deux connaissance.

    Je me souviens d'avoir eu un désaccord avec ma compagne, à cette époque. Nous avions déjà choisi le prénom (nous savions de quel sexe serait l'enfant), et, je voulais le nommer par son nom, parce que je savais qu'il pouvait commencer à entendre les sons au-delà de l'utérus. Mais sa mère n'avait pas souhaité que j'agisse ainsi. Elle estimait qu'on ne savait pas ce que réservait l'avenir immédiat et qu'un enfant ne pouvait être nommé qu'une fois sorti du ventre de sa mère. J'ai donc du ronger mon frein jusqu'à sa naissance avant de pouvoir enfin l'appeler par son prénom, mon bébé.

    Mais sa réaction illustre toute la problématique du statut du foetus : est-il ou n'est-il pas ? Plus précisément : est-il encore la mère ou en est-il différent ? Certaines écoles de la psychanalyse soutiennent que le bébé (donc a fortiori le foetus) n'a pas conscience d'avoir une existence autonome et ne se pense que dans la fusion totale avec sa mère. Si le foetus est encore le corps de la mère, alors on comprend l'argument du droit des femmes à disposer de leur corps.

    Voilà qui renvoie à un autre débat, scholastique celui-là, qui opposa dans les universités médiavales les nominalistes et les réalistes. Pour les premiers, n'existait que ce que l'homme pouvait désigner par un nom alors que les réalistes (en fait des platoniciens tandis que les nominalistes sont des aristotéliciens) donnaient le primat à des réalités supérieures et transcendantes, indépendantes de l'esprit humain. Ainsi, « Le rasoir d'Occam » spécifie qu'« on ne doit pas multiplier les êtres sans nécessité (entia non sunt multiplicanda prater necessitatem) ».

    Florent, dans son billet, avait tranché dans le vif en assumant la mort de l'embryon comme un homicide légal. Alors, ce qui séparerait la vie de la mort, l'existence de la non-existence, ce ne serait plus que la loi ?

    Vous l'avez compris, je suis déchiré entre ce que m'a apporté mon expérience de jeune père, ma sensibilité à la toute petite enfance, vie foetale comprise, et le droit qui me paraît presqu'imprescriptible des femmes à ne pas se voir imposer une naissance qu'elles n'ont pas choisie.

    Il est à mon avis au moins aussi calamiteux d'accoucher d'un enfant que l'on n'a pas désiré, et même pire que l'on refuse, que de choisir d'interrompre artificiellement sa vie. L'issue terrible des grossesses de Véronique Courjault vérifie d'ailleurs cette observation.

    Dans les philosophies platonicienne et aristotélicienne, il existe certains écrits que l'on qualifie d'aporétiques. Un dialogue aporétique est un dialogue sans issue qui n'offre de solution satisfaisante ni dans un sens ni dans un autre.

    J'ai lu les échanges qui suivent le billet du chafouin. Le Chafouin et ses commentateurs se sont posés les mêmes questions que moi. Simplement, ils ont tranché dans un sens ou dans l'autre. Vous le comprendez, mon sentiment et ma raison se heurtent frontalement. Mon sentiment, mais aussi mes sensations me disent que la vie existe très tôt, que l'enfant a une conscience, même primitive, bien avant sa naissance. Ma raison n'infirme pas mon sentiment ni mes sensations, mais elle me conseille de ne pas me fier à m'immédiateté de l'émotion pour traiter d'un tel sujet ; j'irais même plus loin en précisant qu'elle m'invite même à m'en défier...

  • Pour aider l'Iran, fermons nos gueules !

    C'est dit un peu brutalement, mais je crois que c'est ce que nous avons de mieux à faire. Ce que d'ailleurs Obama a très intelligemment compris. Il y a actuellement, au sein même du pouvoir iranien une lutte de pouvoir. On a proclamé un peu vite Moussavi réformateur. Moussavi est un modéré, mais je rappelle que le candidat réformateur, c'est Karoubi, pas Moussavi.

    Moussavi, bien que modéré et plutôt ouvert, fait partie de l'establishment iranien. En ce sens, s'il est bien victorieux, il escompte bien ne pas se faire voler sa victoire. Et il a quelques appuis sérieux, ce qui explique l'indécision de Khamenei. Les Bazaris, apparemment, le soutiennent, et, ce qui est plus ennuyeux pour Khamenei, une partie du conseil des experts, seule instance capable de révoquer Khamenei. Or, ce conseil est présidé par Hachemi Rafsandjani, un pragmatique, adversaire politique direct de Khamenei.

    Je pense que les états européens n'ont absolument aucun intérêt à faire connaître leurs inquiétudes sur le processus électoral au pouvoir iranien ; le pouvoir iranien se fout des inquiétudes des Européens comme de l'an 40. Deux forces se mesurent actuellement en Iran et testent leur puissance. L'une dispose d'appuis politiques, mais moins que la seconde. En revanche, elle a réussi à mettre le peuple de son côté.

    En revanche, ce que nous pouvons faire, c'est faire circuler l'information. Le département d'Éat américain qui a bien compris l'enjeu, a agi avec beaucoup d'intelligence en suggérant à Twitter de remettre à plus tard sa maintenance. Il aurait simplement dû être plus discret pour qu'il n'y ait pas de fuites...

    Que l'on ne se leurre pas : sur le programme nucléaire, aucun des candidats n'a l'intention de lâcher du lest. A la limite, je dirais même que Moussavi est un meilleur choix qu'Ahmadinejad sur ce point, car comme il est bien meilleur diplomate, il braquera certainement moins les Occidentaux si finalement il a bien obtenu une majorité de suffrages. Et comme il les braquera moins, il fera forcément passer plus de chose sans coup férir...

    Une chose est certaine, ce que les Iraniens ont fait, seuls les Iraniens peuvent le défaire. Leur sort est donc entre leurs mains. On reçoit de l'information de Téhéran ou d'Ispahan, mais j'aimerais bien savoir quelle est l'ambiance dans les campagnes perses...

    Quelle que soit l'issue, Twitter se sera fait une sacrée pub à peu de frais dans cette histoire. J'ai ciommencé à chercher des profils d'Iraniens sur place, mais Twitter, c'est plus touffu qu'une savane, et je ne suis pas familier de ce mode de communication.

  • Le bac ne vaut rien !

    Je viens de lire la petite note d'Aurélien Véron qui se demande combien vaut le bac. Il voit dans cet examen un diplôme désormais sans valeur et en prône la disparition afin de recentrer l'éducation autour de deux pôles qui lui paraissent essentiels.

    Mais, in fine, ce qu'Aurélien tente de déterminer, c'est la valeur du bac. Ce qu'il coûte d'abord, puis comment il se vend sur le marché de l'emploi. C'est clair, il coûte cher, et il se vend mal. Je ne vais pas le lui contester. Mais, pour ma part, j'aime bien l'idée que le bac ne vaut rien. J'entends par là qu'il n'a pas de valeur. Pas de valeur, cela ne signifie pas que sa valeur est très faible, résiduelle, mais que le bac n'est tout simplement pas valorisable.

    Ce qui me plaît à moi, c'est l'idée d'un bac gratuit. Pas gratuit au sens marchand du terme, mais gratuit comme un acte serait gratuit. Au fond, l'idéal d'origine, à la création du bac, c'était de former d'honnêtes gens et de les doter d'une culture humaniste. Qui s'en souvient ? Le baccalauréat était le premier grade de l'Université aux temps anciens des premières heures de l'Université.

    Je ne suis pas le seul à avoir parcouru l'article d'Aurélien. Mathieu L aussi. Et je partage certaines de ses préventions contre une idée avancée par Aurélien : la fameux chèque-éducation. J'aime bien l'idée évidemment de laisser aux familles la liberté de choisir leur établissement scolaire, mais je me défie des effets pervers que cela peut entraîner. J'aime la liberté mais je ne confonds pas la liberté avec l'absence de limites. Notamment, rien n'empêche  des mouvements  sectaires d'ouvrir des écoles à tire-larigot pour capter in fine une subvention publique. Imagine-t-on des écoles burka, des écoles scientologues et cetera à discrétion du choix des parents ? La culture et l'Éducation cimentent la nation. Je préfère que l'on établisse des espaces de liberté au sein de l'école plutôt que l'on confie l'école à n'importe qui.

    Je plussoie le Privilégié qui obserrve que lorsqu'on met en concurrence des établissements scolaires, ce ne sont pas les usagers qui choisissent les établissements mais au contraire ces derniers qui choisissent leur public. Or, le chèque-scolaire et l'absence de limites dans le choix créeront cette concurrence. Ensuite, tout comme Bayrou, je pense qu'il y a des biens supérieurs qui doivent échapper à la logique marchande. L'Éducation fait partie de ces biens à mes yeux. Je maintiens donc que le bac ne vaut rien.

    J'ajoute que je ne suis pas du tout convaincu de l'intérêt financier de la chose. L'école a besoin d'une certaine rationnalisation des moyens. Les établissements scolaires, les équipements resteront vraisemblablement publics. Comment faire si le choix total laissé aux familles entraîne d'incessants mouvements de population scolaire ? On risque de parvenir à une véritable usine à gaz. Et pour la liberté pédagogique, désolé, mais il me semble légitime que des inspecteurs contrôlent régulièrement la qualité des cours dispensés par les enseignants. En revanche, dégommer l'espèce de techno-structure centrale qui impose ses vues depuis 40 ans à l'ensemble du monde éducatif, j'avoue que l'idée est plaisante.

    Enfin, je ne juge pas irréaliste d'amener 50% d'une classe d'âge à une licence dès lors que l'on développe les licences professionnelles. Ce qui est irréaliste (mais surtout idiot) c'est de vouloir amener 50% d'une classe d'âge à une licence disciplinaire. Il y a un vieux concept marxiste auquel, pour une fois, j'adhère, c'est l'idée d'une éducabilité universelle (mais cela s'arrête là). Pas aux mêmes rythmes forcément, pas avec les mêmes parcours, mais, sur le fond, je pense que tout le monde, s'il en a la volonté, peut accéder à un haut niveau de culture et d'éducation. A la théorie des dons, je préfère substituer celle des goûts. C'est simplement une question de temps et de volonté. Ce ne devrait pas être une obligation, mais simplement une possibilité.

     

  • Les récidives de Marc Machin

    Dans l'affaire Marc Machin, il y a quelques faits que les médias ont toujours passé sous silence. Tous les écrits se sont toujours concentrés sur la question de sa présence ou non sur le Pont de Neuilly et, par conséquence, sa culpabilité ou non. Mais aucun média ou presque n'avait relevé que Marc Machin avait déjà commis deux agressions sexuelles avant d'être soupçonné. Le voilà à nouveau condamné avec une gradation supplémentaire dans les faits. Les médias ont outrageusement minimisé les faits. La nouvelle agression dont il s'est rendu coupable a été accompagné de sévices sexuels très violents.

    Quand la justice étudie la culpabilité ou non d'affaires criminelles, on trouve toujours très rapidement moult comités Théodule pour appeler à soutenir tel ou tel justiciable. Je n'y participe que fort rarement. Non que je ne puisse imaginer qu'autrui soit accusé à tort, mais, dans ce genre de cas, j'aime bien connaître les antécédents judiciaires des individus concernés.

    La question que pose l'agression de Marc Machin, c'est celle, une nouvelle fois, de la récidive des délinquants sexuels. Il avait été condamné deux fois pour agressions sexuelles. La presse parle toujours de prise en charge, de soins pour cette délinquance -là.

    Est-ce que cela marche ? Voilà la question que je pose. On parle de soins comme s'ils allaient de soi. Mais est-ce le cas ? On retient de 4% de récidive seulement, pour les crimes. 4% , cela s'appuie seulement sur ceux que l'on identifie. Est-ce qu'il ne faudrait pas se poser une bonne fois pour toutes la question de la dangerosité définitive de certaines catégories de crime. Dès lors qu'il y a une seule récidive, on ne devrait pas attendre qu'elle soit "multi", il me semble que le cas devrait être entendu.

    Mon sentiment personnel, c'est que les crimes sexuels et les crimes sadiques (avec sévices) sont le fait de gens qui ne sont pas guérissables ni réinsérables. Il n'y a que deux solutions pour en finir une bonne fois pour toutes avec leurs pulsions :

    a) la prison à vie

    b) la biochimie organique : j'entends par là la possibilité d'agir directement sur les centres qui commandent l'agressivité dans le cerveau. Cela peut être par le biais d'une lobotomie appropriée ou par l'administration de substances bloquant d'éventuelles hormones en cause.

    Nos sociétés font un blocage sur la seconde possibilité en s'imaginant que toucher au cerveau d'un individu, fût-il un criminel, c'est l'aliéner dans son essence. A ceux-là, on pourrait faire observer qu'un criminel de ce type est de toutes façons, déjà aliéné...

    Alors libérer les tarés de toute sorte pour pouvoir se donner une posture morale au nom des droits de l'homme, cela pe paraît un tantinet léger comme issue.

  • 15 000 commentaires chez l'hérétique !

    Coup de pot : j'ouvre tranquillement l'interface administrateur de mon blog, je jette négligemment un oeil sur les stats, et je vois que je suis très exactement à 15 000 commentaires.

    Le blog a ouvert en mai 2006. 15 000 commentaires en 3 ans. Toutefois, il y a une accélération avec le temps, parce qu'il y a trois mois, il y avait 10 000 commentaires. En fait, depuis un moment, je tourne à 1000 - 2000 commentaires par mois.

    Attention : 15 000 commentaires, cela ne veut pas dire non plus 15 000 commentateurs. Difficile de savoir combien il y a de commentateurs. En revanche, je sais que le temps de lecture total des commentaires sur le blog excède le temps de lecture total des billets. Pas de beaucoup, c'est presque 50-50 mais les commentaires l'emportent.

    En parlant de statistiques, je m'acheminais tranquillement vers une fréquentation passable au mois de mai, c'est à dire 8500 à 9000 visiteurs uniques, mais, en rédigeant deux à trois billets sur Susan Boyle, j'ai provoqué dans l'avoir anticipé un afflux tout à fait imprévu de visiteurs, et du coup, j'ai terminé le mois à un peu plus de 1200 visiteurs uniques. Précisément,12 352 visiteurs uniques, 26436 visites, 83 996 pages lues et une moyenne quotidienne de 852 visiteurs avec un pic à 2566. Le mois de juin sera certainement supérieur étant donné que je viens de franchir le cap des 10 000 visiteurs uniques aujourd'hui.

    Merci google qui me place souvent en pointe sur les questions d'actualités. Je n'ai en revanche guère d'idées sur mon nombre d'abonnés. Aux alentours de 200 à 250, je pense, mais c'est une pure supposition.

    En fait, les statistiques brutes d'un blog ne sont guère intéressantes en soi. Ce qui est intéressant, c'est d'étudier ce que les lecteurs lisent et pourquoi, et puis, comment se constituent des mouvements massifs vers une acutalité plutôt qu'une autre. A cela, il faut ajouter des paramètres importants comme le titre que l'on donne à son billet et l'heure à laquelle on le publie.

    Il y a deux sortes de blogs : les blogs aristocratiques, de gens sérieux, qui publient des analyses de fond, sans doute lues et relues avec minutie, et puis des blogs popu, comme le mien, où l'on serre l'actualité au jour le jour, on fait des fautes de frappe et dont les articles comportent parfois des inexactitudes. Souvent, les aristocratiques méprisent  les popu. Ils se demandent pourquoi les gens s'intéressent à ces trublions qui ne se contentent que d'approximations. Les aristocratiques sont souvent intéressants, mais ils m'énervent à nous considérer au fond, nous les popu, comme de la merde. D'ailleurs, un aristocratique, sauf circonstances exceptionnelles, ne citera jamais un popu. Ce serait lui faire trop d'honneur, pensez-donc, chers amis...Au fait, popu, c'est populaire, populo, peuple, populiste, d'accord ? on s'est compris. Les aristocratiques abhorrent le bon gros sens commun et les interpellations des popu ou encore leur propension à ne traiter que l'immédiateté des choses.

    J'ai dit qu'il y a deux sortes de blogs, mais en fait, il y en a trois. J'ai oublié les blogs des gens comme il faut. Les blogs comme il faut ont ce qu'il convient d'anti-conformisme pour être juste comme il faut. Ce soupçon de provocation en commun qui vous fait rentrer dans la norme des gens bien intentionnés. Les blogs comme il faut s'indignent en coeur au premier dérapage, surenchérissant dans le concert de bêlements. Les blogs comme il faut méprisent aussi le popu. Ils aiment bien les pauvres gens dont ils prennent avec empressement la défense, mais sont irréversiblement allergiques aux popu. Engoncés dans leurs certitudes morales, ils aiment bien adopter des postures plaisantes qui leur donnent une stature. Du haut de ce blog, 40 siècles de morale vous contemplent, les popus...Les gens comme il faut jalousent les aristocrates mais leur tirent bas la révérence. Ils s'indignent, en revanche, de ce que les popus puissent attirer du lectorat, et l'amer constat de leur inconsistance peut parfois faire vaciller leurs convictions.

    Ainsi va la blogosphère entre frustrations et rêves de grandeur. Micromégas a de l'avenir...

  • Blogs, le must de l'hérétique

    Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais plus parlé de tous les blogs que je fréquente. Oh, bien sûr, il y a mes terres d'Évangile que j'ai réunies en un flux, mais ce ne sont pas forcément des blogs où je vais chercher de l'information. Plus généralement, c'est le hasard des titres qui défilent qui provoque ma venue. Il y a d'autres blogs que je vais spécifiquement visiter afin de lire ce qu'il s'y dit et ce dont on  parle. Je m'étais essayé à un classement il y a un an à peu près, en deux parties (1 et 2). Je m'étais bien essayé, par la suite, à un classement croisant plusieurs indices, mais comme l'un des indices en question s'appuyait sur le rang technorati qui merdoie à fond depuis un bon mois, je ne suis plus sûr que ce classement ait été pertinent. Les choses ont tout de même évolué, entre-temps, parce que j'ai découvert toute une série de nouveaux blogs, que je connaissais parfois de nom, mais que je n'avais jamais examiné en détail.

    Mon classement a donc évolué quelque peu entre-temps. Il est désormais difficile d'attribuer une première place à l'un d'entre eux, parce que plusieurs blogs de qualité équivalente à mes yeux la méritent.

    En toute honnêteté, ce n'est pas par esprit partisan si le premier blog que j'ai choisi se trouve être un blog MoDem. Je le jure, c'est le pur hasard :-) Non sérieusement, ce n'est pas parce qu'il est au MoDem. Et mon premier blog n'est plus Quindi...Quindi est toujours excellent, mais il écrit...trop peu !

    Mon premier blog est celui de Fred, Démocrate sans frontières. En fait, ce que j'apprécie sur ce blog, c'est la rigueur des analyses et surtout, la très grande qualité de l'information. Quand Fred affirme quelque chose, vous pouvez lui faire confiance, c'est à peu près certain qu'il l'a vérifié au préalable. Qualité qu'il partage avec Quindi. On n'est pas toujours d'accord, et je dois admettre que je suis parfois de mauvaise foi avec lui quand j'argumente parce que c'est tout ce qu'il me reste quand il m'a coincé sur une contradiction, mais j'ai vraiment grand plaisir à le lire. Au fait, pour info, Fred est aussi le taulier (pour plagier le vocabulaire d'un z'influent fameux) de France Démocrate.

    J'adore me rendre sur mon second blog. Pensez-donc, c'est un libéral blasé de la pire espèce qui soit. Et il a le sens de l'humour en plus. Hashtable m'impressionne : en pleine guerre Kiwis-LHC, il a réussi à faire partie des deux réseaux. C'est le seul, d'ailleurs. En fait, je me rends chez lui comme je vais voir une chiromancienne. C'est pas mes lignes de la main que je consulte, mais celles de la France, étant donné qu'Hashtable traite l'information à laquelle le commun des mortels ne prête guère attention. Difficultés de levées de fonds de l'Allemagne ou des USA, par exemple, ou encore dégradation par les agendes de la note de la Grande-Bretagne sur les marchés financiers, et cetera...

    Mon troisième blog a survécu au classement précédent, et comme je me sens d'humeur fainéante, je copie et colle ce que j'avais écrit à l'époque (ou presque) : il s'agit du blog d'Alain Lambert.  Alain Lambert a cette qualité de savoir s'entourer d'une équipe extraordinaire et pédagogue. Ses collaborateurs publient des billets de qualité, et ne manquent jamais de répondre aux questions, objurgations, critiques des interlocuteurs et cetera...En particulier, il faut saluer l'extraordinaire AB Galiani pour la fécondité de sa réflexion et son affabilité et la réactive Corine pour la pertinence de son propos. L'inconvénient, c'est que je n'ai pas toujours le temps de consacrer à ce blog le temps de lecture que mérite sa riche information.

    Mon quatrième blog aime bien agiter le chiffon rouge et jeter son oeil noir dans l'arène politique. Ce que j'adore, c'est quand Toréador provoque une bronca générale dans la blogosphère. On partage tous les deux un goût certain pour la rame à contre-courant. C'est toujours plaisant de se faire traiter de tous les noms et insulter de toutes parts parce qu'on a énoncé l'inverse de ce que le sens commun blogosphérique commandait...

    En parlant de chiffon rouge, mon cinquième blog a réalisé un authentique exploit au mois de mars (je laisse aux curieux le soin de se renseigner). A noter que mon quatrième et cinquième blogs se détestent cordialement. Criticus, c'est l'authentique blog droitier, mais, vous savez, droitier de derrière les fagots, bien comme on les aime. Je trouve d'ailleurs qu'en s'ouvrant à d'autres auteurs, il a élargi son spectre politique et la force de son argumentation. On a au moins 90% de désaccord politique. Et pour cause : on peut dire en gros, que ce serait  un laboratoire d'idées et de débats pour un hybride de droite conservatrice néo-libérale et droite nationale expurgée de son anti-sémitisme traditionnel. Les idées qui y sont agitées préfigurent certainement ce que pourrait être la position de nouvelles droites nationales favorables à une construction européenne. Renovatio Occidentalis a coulé, mais, ce que Criticus en disait convergeait certainement vers les axes forts de ce nouveau genre de droite.

    J'adore mon sixième blog. Il est régulier, mais avec une rémanence trop faible à mon goût. Tous les 7 à 10 jours en moyenne, ce n'est pas suffisant. Il faut écrire plus ! Meeeeeuuuuuhhh , je me sens une humeur de vache, moi. Il est tellement modéré, ce blog, que j'ai mis du temps à comprendre qu'il était globalement plutôt orienté vers le MoDem. Mais comme il n'a ni la fibre moutonnière (d'ailleurs il est dans le réseau LHC au lieu de figurer dans le flux MoDem) ni la fibre complotiste comme nous autres blogueurs MoDem, pendant longtemps, je ne me suis rendu compte de rien...

    Je ne vais pas assez sur mon septième blog, et je me le reprochais déjà lors du classement précédent. Démocratie Durable a le très très grand mérite d'envisager l'écologie du point de vue du développement économique. Et il traite l'information verte dans cette optique, alors que la plupart des blogs verts sont quasi-exclusivement politiques et sociétaux. Bon, il faut aussi avouer qu'il n'est pas qu'un blog écolo : c'est aussi un blog MoDem.

    C'est mon huitième blog qui a remarqué le premier que mon cinquième blog avait agité (avec réussite) un chiffon rouge. C'est aussi un blog de gauche, mais bon, personne n'est parfait, alors on l'excuse :-) Avec leurs gueules, ils font du bon boulot, sur la blogo, les trois bills. Voilà un blog faiblement marqué idéologiquement aux goûts éclectiques dans le choix des thèmes qu'il traite. Alors évidemment, je m'y retrouve aisément, parce que je verse un peu dans le même travers. L'un d'entre eux est un privilégié, au fait.

    Mon neuvième blog est un z'influent. Un très très gros z'influent, au demeurant. Le plus z'influent des z'influent. Si j'avais encore ma catégorie Saltimbanques, il serait dedans. Je ne partage pas souvent son avis, mais il me fait rigoler à peu près chaque fois que je le lis. Dans les blogs z'influents, je crois que c'est le seul qui a réellement conscience de 'évanescence des choses. Vanitas vanitatum, dit l'Éclésiaste. jegpol est z'influent, et il a le mérite de savoir pourquoi il l'est. On est d'accord sur le constat : c'est avant toutes choses un gros boulot d'écriture et de recherches.

    Mon dixième blog doit être planqué en-dessous d'un nénuphar. Son marais vire parfois au marasme et il arrive qu'on ait quelques prises de bec bave, mais globalement, on s'entend. Dès qu'on évoque le centre-droit, on est copains comme cochons de centre-droit en foire. Sur le fond, politiquement, on pense à peu près la même chose, sauf que : lui, il ne veut pas se brouiller avec ses potes de la blogo des ex-MoDems alors il le crie rarement sur les toits, et moi, j'ai un projet politique qui est tout de même de fixer le maximum d'électeurs sur le Modem, alors je ne peux pas toujours dire ouvertement ce que je pense du centre-gauche :-) Ah, le bon temps de l'UDF...

    Il y a pas mal d'autres blogs sympas, mais ça commence à devenir fatigant d'écrire : une mention toute de même pour Alcibiade, Polluxe, Florent, Rubin, le Faucon, Aurélien Véron et Unhuman, tout particulièrement, et puis, je le redis, mon Ost des Démocrates. Je finis en précisant que la plupart des blogs qui figurent dans mes liens m'intéressent. Je les visite assez fréquemment. Mon classement n'est donc pas exclusif de leur qualité. Non simplement, c'est sur les blogs que je viens de citer que je vais le plus souvent ces derniers temps.

  • Dettes du foot, pires que les États !

    Le mercato a commencé dans le monde du football et les transferts aux montants faramineux défraient la chronique. La véritable injustice, à mes yeux, ce n'est pas la concurrence, mais plutôt que les mêmes règles de saine gestion ne soient pas appliquées sur tout le continent européen. En mai 2008, Chelsea et Manchester United cumulaient à eux deux 1.9 milliards d'euros de dettes. Le Real Madrid pour réaliser ses acquisitions cette année va voir sa dette plonger à 600 millions d'euros. Certes, ce club fait des bénéfices, mais il dépense plus qu'il ne gagne en transferts et seul le service de sa dette est considéré dans son bilan comptable pour juger de la qualité de son rapport. Liverpool doit plus de 750 millions de dollars à ses créanciers. Tous ces clubs qui gagnent des coupes d'Europe le font à crédit et tuent la compétition en se permettant des écarts comptables que seuls les États s'autorisent à ma connaissance. El Païs titrait il y a trois semaines sur le fait que le football espagnol totalisait une dette de 3.44 milliards d'euros ! Côté anglais, la dette totale s'élève à 3.6 milliards d'euros uniquement pour la Premier League. La dette de l'Inter de Milan avoisine les 420 millions d'euros. La plupart des gros clubs européens ont une dette supérieure à une année de budget. Même notre hyper-endetté État français n'en est pas à ce point.

    En France, la DNCG interdit tout transfert aux clubs en difficultés financières. Je ne dis pas qu'il faut interdire radicalement aux clubs de s'endetter, quand, par exemple, ils 'agit de dépenses de structures et d'investissement (centres de formation, stades) mais il faudrait tout de même légiférer un minimum. On aboutit à des disparités qui ne reposent pas sur la seule valeur sportive ni même sur la richesse des clubs mais simplement sur leur propension à s'endetter plus que leurs semblables. Un club comme Valence a une dette de 500 millions d'euros. A côté, l'Olympique Lyonnais a un budget de 120 millions d'euros, et c'est l'un des trois clubs les plus riches de France.

    Le Real Madrid, il y a àpeu près 10 ans s'est vu effacer (par le roi d'Espagne) une dette de 1 milliard de Francs(150 000 millions d'Euros). Deux à trois années après,   la ville de Madrid a racheté ses terrains d'entrainement contre une somme identique. La même ville  "loue"  le centre d'entrainement au club pour un montant négligeable.

    Zut alors, les européennes sont finies, mais on aurait du aussi évoquer la question pendant la campagne. Il faut une DNCG européenne (une DECG, en somme). Le MoDem avait pourtant une position sur ces questions spécifiques. Je l'ai trouvée en parcourant les synthèses de ses groupes de travail. La voici :

    Il est indispensable que les Etats membres reconnaissent la spécificité du sport, comme il y a une spécificité de la culture, permettant ainsi à l’Union européenne de se doter d’une politique européenne sportive ambitieuse. Dès lors, il faut revoir le mode de gouvernance et instaurer une véritable solidarité, à travers une redistribution des moyens financiers, entre grands et petits clubs. Seules les fédérations sportives peuvent assurer cette solidarité, contrairement au modèle américain de ligues professionnelles fermées et très puissantes. L’Union européenne doit aussi se doter d’une direction européenne de contrôle de la gestion des clubs professionnels. C’est seulement au niveau européenne que l’on pourra contrôler efficacement les opérations de transferts et la provenance des fonds, en totale indépendance avec les autorités locales et les clubs professionnels. Egalement, l’Union européenne, à travers une directive, doit mieux encadrer la profession d’agent de sportifs. Et bien entendu, la gouvernance européenne du sport professionnel nécessite une régulation des paris sportifs et une véritable politique anti-dopage dans tous les sports.

    Paf, z'avez vu et lu ? J'ajoute qu'une partie des dettes des clubs est également fortement liée aux montants de salaires. Bref, il y a là toute une réflexion à mener et des décisions à prendre. Hop, je passe la balle à mon pote blogueur Falcon Hill, lui qui s'intéresse au football a certainement un avis là-dessus.

    Et puisqu'il paraît qu'il ouvre un blog collectif sur le football avec quelques autres blogueurs politiques, je leur propose déjà ce premier sujet.

  • Réforme du lycée, mon conseil à Descoings

    Avec du retard, je reprends un billet entamé il y a quelque temps sur les réformes du sieur Descoings. Mathieu trouve que je l'ai tâclé injustement parce qu'il s'est rendu à la convocation du Sieur Descoings pour amuser la galerie. Il n'y a rien d'injuste dans ma remarque. Quand on s'imagine que le sieur Descoings est avenant et sympathique, c'est que l'on n'a strictement rien compris à la stratégie de manipulation dont on est la victime. Les réformes du Sieur Descoings masquent une idéologie perverse que ce bon technocrate n'est peut-être pas même conscient de véhiculer, encore que...

    Parce que ce que le Sieur Descoings attend des entrevues qu'il a avec des blogueurs z'influents, c'est justement que l'un d'entre eux titre sur la pertinence d'emmener 50% d'une classe d'âge à la licence et en conclue qu'il faudra forcément ouvrir les bacs généraux pour cela. Voilà ce qu'attend le Sieur Descoings, et voilà ce que lui sert sur un plat Mathieu. Ainsi, il pourra éradiquer la diversité des bacs généraux et aboutir enfin au bac uniformisé et insipide dont il rêve. Un bac pour tous, quoi... Et mon Mathieu de conclure : « le lycée doit-il rester un système élitiste de sélection (dit républicain, ce dont je doute chaque jour un peu plus) ou doit-il être plus ouvert ?». Ben avec une non-question comme celle-là, on n'a même pas besoin de douter de la réponse. On comprend avec le vocabulaire utilisé et ses connotations (élitiste, sélection contre ouvert) que la question est déjà tranchée. Faux questionnement qui élimine d'emblée une autre alternative à laquelle moi, je crois : celle d'un système qui mène de front excellence et remédiation, qui individualise les parcours et cherche l'optimum propre de chaque individu comme une cause finale aristotélicienne. Je lis trop Maria Montessori, moi...

    J'ai quelques idées de réforme tout à fait novatrices à proposer à Descoings et aux réformateurs patentés  :

    - f.... la paix aux profs une bonne fois pour toutes et les laisser s'organiser.

    - ne toucher à rien dans l'immédiat : il faut 15 à 20 ans minimum pour juger de l'efficacité d'une réforme.

    - corollairement, cesser de réformer dans l'urgence chaque fois que l'opinion se saisit d'un fait divers ou qu'une étude statistique est publiée.

    - proposer aux Co-psy d'être en contacts permanents avec les CCI (Chambres de commerce et d'industrie), ce qui serait autrement plus efficace que de les squizzer (moi aussi je peux parler globish...). Ainsi, ils seraient tenus au courant au jour le jour des besoins des bassins économiques et industriels. Ma réforme ne coûte pas un kopeck, ne touche pas au statut des conseillers d'orientation et ne vient pas les faire ch... dans leur pratique professionnelle.

    Au passage, je suggère à Descoings & cie la lecture des passionnants ouvrages de Maria Montessori. On pourrait envisager non un lycée pour tous, mais, au contraire un lycée pour chacun. Un lycée pour chacun, ce ne serait pas un système qui cherche à amener toute une génération à un socle quel qu'il soit, mais, au contraire, qui assure à chacun un développement optimal. Cela passe par une diversification des parcours et des méthodes et en aucun cas par les solutions simplificatrices de Descoings & cie. J'invite sur ce point fortement à lire le billet de Barre Jadis dont j'épouse pour l'essentiel les vues.

    Intéressant, d'ailleurs, d'observer combien l'aristotélisme imprègne à certains égards la pensée de Maria Montessori. J'avais lu l'enfant, j'entame de l'enfant à l'adolescent actuellement. Poursuivant son hypothèse de l'embryon spirituel menant son développement propre, elle étudie dans cet ouvrage trois nouvelles phases du développement de l'enfant. J'en rendrai compte dans un prochain billet. Mais, elle annonce d'emblée la couleur en évoquant le développement de l'individu plutôt que celui d'une masse sociale. Notamment, elle estime que chaque individu possède en soi sa fin propre. J'y vois pour ma part, la cause formelle de chaque individu, idée que l'on trouve énoncée et développée dans la Métaphysique d'Aristote. Maria Montessori y ajoute une dimension éthique et spirituelle.

    J'en finis avec cette disgression pour simplement conclure que l'un des premiers motifs de mon engagement aux côtés de François Bayrou, c'est de partager avec lui ma vision de l'école. Et l'une des raisons qui font que je ne peux plus voir en peinture les Socialistes, c'est ce qu'ils ont fait de l'école, et l'UMP, c'est ce qu'elle veut en faire...

  • Humeur sombre

    Les sondages se suivent et se ressemblent depuis notre échec aux élections européennes. Et du coup, je me prends à envisager les hypothèses les plus détestables pour les temps à venir. Par exemple, je me suis résolu à envisager que Bayrou soit hors-circuit pour 2012. Le cauchemar. Hors de question de soutenir ne serait-ce qu'une fois de plus Sarkozy. Mais l'idée de voter pour les Socialistes en 2012 me provoque une méchante poussée d'urticaire.

    Imaginons les possibles candidats de second tour. D'ores et déjà, hors de question de soutenir un quelconque individu issu du courant jospiniste ou plus généralement du gouvernement Jospin de 1997. J'avais pu faire un écart (à grand peine) pour Ségolène Royal, mais les autres, avec leur auto-satisfaction dégoûlinante...

    Delanoë ? Hors de question. Plutôt blanc, même contre Sarko. Martine Aubry, la mère emptoire ? Niet. Je préfère peut-être encore Sarko.  Pas question non plus. Blanc aussi. Hollande, à la rigueur, pour un second tour. Faut voir. Je n'ai pas trop aimé ses déclarations à la c... sur les riches pendant la campagne de 2007. Ségolène Royal ? Bah, si j'ai pu voter une fois pour elle, pas à exclure la seconde fois. Cela dépendra des alliances du PS. Il faudrait qu'on sache où elle est une bonne fois pour toutes.  Un pour lequel je pourrais voter, c'est Manuel Valls. En voilà un qui ne fait pas dans la langue de bois et n'a pas peur de dire ce qu'il pense. J'aime bien les franc-tireurs. DSK ? Je préfère encore voter Sarko. Ses frasques plus que limites avec les femmes l'ont définitivement mis hors-jeu à mes yeux.

    A droite, il n'existe aucune autre alternative. Villepin ? pas confiance. Un candidat Nouveau Centre ? Il n'y en a aucun d'envergure et ils sont beaucoup trop trouillards pour être crédibles. Juppé ? Il ne se présentera pas (dommage). Un Vert ? Ce sont des socialistes en pire. Borloo ? Sympa, mais trop compromis avec Sarko. Pas assez courageux.

    Conclusion, il faut vraiment espérer que Bayrou sera là. A défaut, Corine Lepage pour laquelle je pourrais aussi voter.

  • MoDem versus Verts, l'enjeu des transports en région

    J'ai quelques mois d'avance, très certainement, sur les élections régionales, mais je crois que les défis qui attendent le MoDem sont si lourds à relever que nous avons tout intérêt à nous pencher d'ores et déjà dessus. Pour moi, il ne fait pas l'ombre d'un doute que l'enjeu majeur et prioritaire des prochaines élections régionales, c'est le transport. Une problématique que l'on peut d'ailleurs lier avec le temps de travail, tant elles sont éminemment associées.

    Le transport, dans nos sociétés modernes, représente un temps considérable, et, à certains égards, à la fois une perte en termes économiques et un problème de santé publique puisqu'il épuise les Français et impacte lourdement leur vie de famille ou leurs réseaux de relations.

    En île de France, par exemple, ce doit être à mon avis la pierre angulaire de toute réflexion économique et sociale. Évidemment, les transports ont également un rapport direct avec la qualité de l'environnement, et toute la difficulté, cela sera de résoudre des équations en apparence impossibles. On peut deviner ce que seront les positions de quelques partis d'après leurs programmes municipaux en 2008. On sait, par exemple, que les Verts sont prêts à paralyser tout le trafic en île de France ou, à défaut, à doubler les temps de transport des Franciliens pour améliorer la qualité de l'air. C'est leur priorité absolue. L'amélioration des transports publics ne vient qu'en second.

    Las des bonnes paroles, les Franciliens pourraient bien se révolter. La situation n'a cessé de s'aggraver cette dernière décennie, et les mesures des municipalités, prises souvent sans concertation avec le voisinage, tout particulièrement à la Mairie de Paris, ont créé parfois des situations inextricables.

    J'entends depuis un moment parler du Grand Paris. Mais le Grand Paris, les Franciliens, ils s'en foutent. Pas la peine de sauter comme des cabris en criant Grand Paris, Grand Paris ! Ce qu'ils veulent, les Franciliens, c'est circuler vite, en île de France. Peu importe que cela soit en automobile ou en transports en commun. Ils veulent simplement pouvoir aller vite d'un point à un autre. Or, actuellement, même pour de courtes distances, les transports en commun prennent un temps considérable.

    Les seules mesures imaginées par les Verts et les Socialistes ont consisté, pour l'instant, à accroître les temps de parcours des automobiles. La Région île de France a pris un retard, en matière de transports publics, tel qu'elle va finir par en crever. Ils sont sales, ils sont vieillis, ils sont dangereux dans certains secteurs en raison de la délinquance et ils sont lents. Voilà quel portrait on peut dresser de nos transports.

    Le métrophérique est une arlésienne. On en parle beaucoup, et même depuis longtemps, mais on ne le voit jamais.

    La question du transport ne devrait pas seulement se décliner à l'aune des noeuds de communication mais aussi de l'organisation du travail. Ainsi, favoriser le travail à distance, c'est aussi limiter le transports. Le MoDem ne devra pas faire l'économie d'une réflexion de fond sur le sujet en se gardant bien, là aussi, de sauter comme un cabri, à l'instar des autres formations politiques, en clamant "haut débit, haut-débit !". Pas plus que le Grand Paris, le haut-débit n'est la solution universelle à tous les maux de l'île de France. Il faudra plutôt enquêter auprès des entreprises ou des administrations qui utilisent le télétravail et pour lesquelles ça marche.

    A en lire les épanchements de mon crapouillot favori, je vois bien que le problème des transports se décline également en province. Il est évident que le maillage du territoire par des transports publics de qualité et rapides va représenter un enjeu de première importance pour conserver une certaine qualité de vie et assurer un développement harmonieux du territoire. Pour des questions de commodités, nous allons vers des mégalopoles monstrueuses dont les problématiques ne se liront plus à l'échelle de la municipalité mais, au-delà du département encore, à celle de la région. Je ne suis pas certain que ce soit ce développement-là que je souhaite pour mon pays. Le problème, c'est que les très grandes villes aspirent à absorber toujours plus de communes autour d'elles.

    En île de France, la position traditionnelle des centristes (UDF, puis MoDem et Nouveau Centre) c'est  l'extension de la municipalité parisienne. Sa taille actuelle tend à l'affaiblir économiquement face aux autres capitales mondiales. Valérie Sachs, ex-candidate UDF-MoDem aux législatives, devenue par la suite Centriste indépendante aux élections municipales avait établi clairement, fin 2007, les insuffisances de la mandature et les défis à relever afin de faire de Paris une capitale de premier ordre. Le Grand Paris apparaît régulièrement comme objectif prioritaire et solution dans ce rapport. Mais jamais il n'est concrètement évoqué. Il se trouve que ce sujet est le sujet qui fâche par excellence, et qu'aux Régionales en île de France, on va certainement en entendre parler. Christian Blanc (Nouveau Centre) est demeuré transparent pour ne pas dire diaphane pendant plusieurs mois sur le sujet, en dépit de sa mission, et on sait l'acromonie qui existe entre Huchon, l'actuel président de la région IdF et Delanoë le maire de Paris, sur ce thème. Et pour cause : il y a là une situation particulière puisque communes, départements et région se télescopent frontalement.

    Nicolas Sarkozy a mis son grain de sel là-dedans depuis quelques mois, évidemment. Sur le papier, son Grand Paris vert est séduisant. En apparence du moins... Moi, ce qui me frappe, c'est le chapitre "transports", je reviens à mon sujet. On parle de transports doux, de métros, tramways et tutti quanti. La Région s'apprête à investir des milliards d'euros pour favoriser les déplacements en île de France.

    Moi, je m'en fous de leurs tramways, de leurs prolongations de métro et tutti quanti. Je m'en tape. Je n'en ai rien à carrer. Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre, comme dirait l'Chichi...

    Comme le Crapaud en son temps, je souhaite aussi lever le voile sur certaines impostures , mais, pour la circonstance, il ne s'agit pas des impostures politiques mais des contradictions des Verts dans le domaine économique. Ça va chauffer, parce que je compte bien leur mettre le nez dedans et il faudra que les Verts choisissent entre leur fibre verte et leur fibre sociale, compte-tenu de leurs orientations économiques, toute entière tournées vers la décroissance et l'arrêt du développement. Mais il n'y a pas que les Verts : il y a aussi les socialistes qui parlent d'écologie et détruisent dans le même temps une large part d'espace vert au Jardin d'Acclimatation à Paris et sont déterminés à édifier des tours monumentales. Et ils n'en sont pas à leur coup d'essai : Sainte-Perrine a failli se faire amputer également d'une bonne partie de ses arbres, avec l'aval de la majorité socialiste en dépit des dénégations d'un de ses élus...

    Côté UMP, on a déjà une approche de ses priorités en île de France avec le programme européen de Michel Barnier, tout entier tourné vers la région. Un catalogue de bonnes intentions dont on attend de voir les premiers prémices...

    Moi, in fine, ce que je veux savoir, c'est si je peux me rendre sur mon lieu de travail en un temps décent. Et ce que je veux aussi, c'est respirer dans ma région et aller facilement d'un point à un autre. Je ne veux pas mettre 3/4 d'heures à passer d'un endroit à un autre quand je mets 10 minutes en automobile. Et je ne veux pas, comme les Verts le souhaitent, que l'on congestionne la circulation afin que je mette 3/4h également en voiture pour faire mon trajet. Bref, je voterai pour le parti qui me proposera une solution réaliste en la matière et qui saura articuler ces deux exigences. Et j'espère bien que ce parti, ce sera le MoDem.