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International

  • Détournement biélorusse, un acte de guerre ?

    Je me demande comment qualifier exactement le crime accompli par la Biélorussie. Les sanctions doivent être très fortes. 

    Tout sent le piège innommable. Des agents russes créent un incident, on parle dans l'avion d'alerte à la bombe. C'est un prétexte pour envoyer un avion de chasse et intimer à l'avion de ligne de Ryanair d'atterrir sur le territoire biélorusse.

    Une fois sur place, la police politique s'empare de l'opposant recherché. Roman Protassevitch est tabassé pendant la nuit de manière à lui faire avouer n'importe quoi le matin.

    Il faut taper le plus fort possible sur le despote biélorusse et sa clique.

    L'Europe a bien réagi en isolant immédiatement l'espace aérien biélorusse. Une réunion de l'OTAN va avoir lieu et c'est une bonne chose. Il s'agit d'un acte de guerre, il ne peut demeurer impuni. Acte de guerre et acte de piraterie institutionnelle, les deux. Loukachenko doit payer le prix fort. Il ne faut surtout pas qu'il s'en tire sans dommages. 

     

  • Je suis inquiet pour les Kurdes de Syrie (et pour nous, du coup !)

    Il faut être un benêt pour croire sur parole Erdogan s'engageant à éradiquer Daech. Erdogan et ses soutiens sont copains comme cochons avec les islamistes les plus radicaux, tendance Al Qaeda.

    Non seulement on va les installer dans une large région de la Syrie si on le laisse faire, mais, en prime, ils vont recycler les djihadistes que les Kurdes tiennent prisonniers.

    La Turquie n'a jamais été de quelqu'aide que ce soit contre le terrorisme : au mieux une passoire bien pratique pour les apprentis-djihadistes et un bon terreau pour trouver du relais.

    En somme, si on ne soutient pas mordicus les Kurdes de Syrie, on peut être assurés de se trouver avec une vague d'attentats et de crimes islamistes dans toute l'Europe. Et la France ne sera pas le seul pays touché.

    Ne rien faire, c'est admettre qu'une partie du territoire syrien est zone turque, ce qui est inacceptable et un précédent dangereux. Il faut rester là-bas et s'entendre avec nos alliés britanniques et les autres pays européens.

     Je retiens de cette histoire que l'Amérique a peut-être cessé d'être une alliée fiable, du moins, autant de temps que Trump sera au pouvoir.

    Le raisonnement de Trump est simple et se tient à certains égards : en lâchant les Kurdes et quittant la Syrie, il contente les Turcs. Mais au fond, il escompte que la Syrie et Moscou reprennent le contrôle là-bas parce qu'il constate qu'avant, sous la dictature d'Assad, la Syrie n'était pas une terre d'entraînement pour les djihadistes de tout poil. Il a tenu d'ailleurs des raisonnements similaires pour la Libye et l'Irak, regrettant d'avoir renversé Kadhafi et Saddam Hussein. Le raisonnement n'est d'ailleurs pas si faux, mais c'est un autre problème.

    Trump court un risque qu'il mesure à mon avis mal : la Turquie et la Russie pourraient s'entendre même si j'ai du mal à imaginer que la Russie renonce à recouvrir tout le territoire syrien pour le compte du régime qu'elle protège. Si jamais il y a entente et qu'une zone est concédée à la Turquie, il y aura un nid à terroristes.

    Enfin, dernier point et non moins important : les Kurdes de Syrie tentent de mettre en place une organisation démocratique originale, bien qu'imparfaite. Ils ne réclament pas l'indépendance ni une quelconque forme de partition du pays. 

    Nous avons intérêt à soutenir cette expérience, y compris en agissant militairement, c'est à dire en protégeant les Kurdes et en leur fournissant des armes sophistiquées. Si nous voulons passer pour autre chose que des guignolos sur la scène mondiale, il faut un peu montrer les dents.

    Cela dit, chers lecteurs, je vous avoue mon pessimisme : à mon avis, on ne fera rien ou pas grand chose et on passera quand même pour les guignolos, ce qui est déjà plus ou moins le cas de l'ensemble des pays européens quand il y a un enjeu militaire. Et de toutes façons, l'essentiel de notre capacité d'intervention extérieure est presque toute entière engagée au Mali. Difficile d'être partout avec les moyens que nous dégageons pour notre armée. Et cela ne risque pas de s'arranger avec la situation politique intérieure de la France...

  • Migrants : il faut un hot spot quelque part dans l'Union européenne.

    Je me dis qu'on ne peut pas s'en sortir avec les migrations et les migrants sans disposer d'un vrai centre de tri. Et ce centre de tri, on ne peut pas les confier à des pays tiers du type Libye où l'on sait très bien que les migrants sont maltraités, volés, humiliés, torturés et/ou violés et subissent nombre de sévices.

    Voici quelques principes qui me paraissent tenir la route.

    Il en faut un en Europe, de préférence sur une île, et de taille suffisante pour y conduire de manière systématique tous les illégaux. 

    Si c'est un île, une zone importante doit être consacrée aux centres d'accueil et des fonds européens assez importants également. Une surveillance sans faille doit empêcher toute forme d'immigration illégale en Europe. 

    Il faut également être ferme. On accueille les réfugiés, mais les autres n'ont pas vocation à rester chez nous sauf besoins spécifiques sur le marché de l'emploi. On rejette de manière systématique tous ceux qui dérogent à nos valeurs (démocratie, statut des femmes) mais aussi ceux qui sont là pour abuser de notre hospitalité.

    On s'autorise à faire des exceptions pour des migrants illégaux installés en Europe si leur conduite est exemplaire, qu'ils sont intégrés, respectent nos coutumes et nos lois, ne pèsent pas sur nos finances.

    On considère avec bienveillance les femmes seules, ou les femmes seules accompagnés d'enfants, que l'on sait être particulièrement vulnérables.

    On considère sans tendresse les ressortissants des pays où les femmes subissent des violences. On prévoit des tests pour refouler tous ceux qui ne rentrent pas dans nos critères de droit et de respect.

    On cesse de faire de l'angélisme avec les mineurs délinquants et on les renvoie dans leur pays qui doit les prendre en charge, sauf situation de guerre civile.

    On accueille les réfugiés sans hésitation, dès lors qu'ils respectent nos lois et se comportent correctement (nous n'avons pas vocation à recevoir les islamistes, même s'ils sont en danger dans leur propre pays). On considère avec tendresse les petites minorités opprimées, notamment dans les pays arabes (Chrétiens, Druzes, Yézidis, et cetera...).

    Le hot spot : la Corse s'était proposée. Cela pourrait faire l'objet d'une négociation financière. Cela peut être ailleurs, pourquoi pas une île grecque, moyennant finances pour l'île et pour la Grèce. Il faut que le hot spot soit financièrement avantageux pour le pays qui l'accueille.

  • L'Arabie Saoudite prend un sacré tournant !

    Je consultais sur wikipedia la notice biographique de Mohammed ben Salmane, le nouvel homme fort du Royaume saoudien : je suis très impressionné par son réformisme et par la vitesse à laquelle il met en place des changements qu'on espère irréversibles. En quelques mois, il vient de changer le statut des femmes : elles peuvent devenir entrepreneurs, conduire, se rendre dans les stades, s'engager dans l'armée, sans autorisation d'un mâle quelconque désormais. Le jeune prince a même été jusqu'à affirmer que la Charia commandait de s'habiller de manière décente pas n'imposait pas le port du voile ni de quelque tenue intégrale que ce soit.

    Mohammed ben Salmane al Daoud ne s'arrête pas là : il est bien déterminé à faire voler en éclat les restes finissants de la vieille économie saoudienne. Il a compris que la modernité imposait de se dégager des énergies fossiles, décidément trop volatiles pour assurer la sécurité de son pays. Il lance donc un ambitieux programme de réformes économiques avec l'ambition de développer la high-tech, la finance et l'entrepreneuriat. Bonne chance, dans un pays où le peuple est habitué à tout recevoir de l'État...

    Enfin, dans le domaine diplomatique, l'Iran est l'ennemi, c'est clair, même si le dirigeant saoudien ne souhaite pas la guerre avec la puissance chiite. Toutes les révisions diplomatiques sont désormais à l'étude, à commencer par l'établissement de liens avec Israël qui, après tout, n'a jamais porté de torts, de près ou de loin, aux Saoudiens.

    Pour moi, dans le monde arabe, il y a vraiment deux pays à suivre actuellement : l'Arabie saoudite et la Tunisie, la seconde ayant pris de sacrées options dans le domaine du droit et de la démocratie. J'en reparlerai dans un billet prochain.

  • Iran : l'Europe face à l'Amérique...

    Les USA menacent toutes les entreprises qui feraient du commerce avec l'Iran d'en subir les conséquences chez eux. Évidemment, les Européens sont concernés puisque nous sommes censés être de "loyaux alliés" de l'Amérique.

    Ça m'inspire quelques réflexions.

    Pourquoi, nous, Européens, on se couche ? On pourrait penser que se priver du grand marché américain, c'est quelque chose que l'on ne peut pas se permettre économiquement parlant. Mais à ce stade, rien n'empêche de retourner la monnaie de sa pièce à l'Amérique en répliquant avec notre propre marché.

    Je pense deux choses :

    a) on voit mal l'Europe s'aliéner l'Amérique pour un État économiquement mineur et alors même que cet État ne respecte pas 90% de nos normes démocratiques tout en foutant le feu au Proche-Orient au même titre que les Américains ces vingt dernières années. On ne le fait déjà pas pour les démocraties respectables ou mouvements politiques proches de nos standards, comme les Kurdes de Syrie, alors pour les mollahs...

    b) depuis toujours, notre défense est notre point faible. Nous sommes tributaires de l'Amérique de longue date, et, tout en lui crachant régulièrement dessus, nous savons très bien, très hypocritement, que nous avons besoin de son armée. Les Américains le savent bien, et en contre-partie, ils exigent que nous les suivions, même quand leur diplomatie devient délirante. Et là, il y a une quadrature du cercle dont nous ne pouvons sortir. Si nous devions faire le même effort de dépense que les USA, ou il faudrait renoncer à notre système social, ou nous risquerions tous une sérieuse sortie de route budgétaire. Ce n'est pas suffisant d'avoir une industrie européenne d'armement. Ce n'est pas non plus suffisant d'avoir une défense européenne. Il faudrait un budget militaire comparable à celui des USA. Et un équipement en conséquence : réarmement nucléaire, marine digne de nom avec porte-avions nombreux, flotte de chasse, avion AWACS et satellites militaires ad hoc, recherche militaire, et cetera. Je ne dresse pas la liste, je n'en finirais pas.

    Bref, le calcul est vite fait : cela coûte beaucoup moins cher de dédommager le cas échéant les entreprises européennes qui venaient juste de se réinstaller en Iran que d'affronter commercialement les USA d'autant que, contrairement aux Chinois qui détiennent leur dette, nous n'avons que peu de moyens de pression sur eux.

    Tout ça pour dire qu'on l'a dans le baba et qu'il n'y a plus qu'à se coucher.

  • Italie : sacrée gaffe de Le Maire

    Je ne peux pas dire que je me réjouis du vote en Italie mais je sais une chose : rien n'exaspère autant un peuple qu'une leçon venue d'ailleurs. 

    On ne sait pas ce que va faire exactement l'Italie. Si elle ne respecte pas les traités qu'elle a signés, elle en paiera les conséquences, cela va de soi. Cela ne sert à rien d'aller pointer le nouveau gouvernement italien du doigt. C'est juste parfaitement contre-productif et cela donne du grain à moudre aux partis populistes en général. Il leur sera plus facile de dire : voyez comment l'Europe et ses séides cherchent à nous dicter ce que nous avons à faire ! Halte à l'État supra-national qui n'a aucune légitimité démocratique. Ce dernier point est un travers naturel de la construction bancale de notre Europe actuelle alors autant ne pas en rajouter.

    Pour l'instant, on se tait et on regarde ce que dont la Ligue du Nord et le Mouvement Cinq Étoiles.

    Accessoirement, quand je vois l'état de la France et l'attitude de tous les gouvernements ces 20 dernières années, je crois vraiment qu'on est très mal placés pour faire la leçon à quiconque.

    Très mauvaise sortie, occupons-nous déjà de nos propres déficits et faisons profil bas pour l'instant.

    En revanche, ce qui est scandaleux, c'est l'interdiction faite aux Francs-maçons d'entrer au gouvernement. Ça, ça sent le relent fasciste et totalitaire à plein nez. Cela revient ni plus ni moins à faire la chasse aux individus en fonction de leurs convictions personnelles. Cela pue l'extrême-droite de l'entre-deux guerres à plein nez. Là, en revanche, on peut émettre un peu plus qu'une protestation, non pour défendre les Francs-maçons pour ce qu'ils sont (une organisation devenue conservatrice, rigide et dépassée) mais pour leur droit à continuer à croire en ce qu'ils veulent.

  • Israël et le Hamas à Gaza

    Comme d'habitude, la presse française (et européenne) faisande l'information sur le déroulé des faits à Gaza.

    Le Hamas a donné la consigne à ses partisans de marcher contre la frontière israélienne et de la franchir pour protester contre l'établissement de l'ambassade américaine à Jérusalem.

    Plusieurs de ceux qui l'ont fait se sont armés de couteaux, de pierres, parfois d'armes à feu. Certains ont clairement émis l'intention d'aller tuer des soldats israéliens.

    Le Hamas savait pertinemment que cela dégénérerait. Il a encouragé l'envoi d'adolescents afin de pouvoir faire valoir plus tard que des enfants seraient blessés ou tués.

    Je n'ai pas la moindre envie de donner raison aux glapissements des antisémites/antisionistes (souvent, c'est la même chose) que j'exècre et auxquels je ne veux à aucun prix joindre ma voix.

    Cela dit, je pense que Tsahal devrait réfléchir à des moyens de neutralisation qui ne soient pas létaux. Je ne suis évidemment pas un expert militaire et c'est difficile de donner des conseils sur ce que l'on ne connaît pas, mais, à ce que je constate, Israël et son armée n'ont pas non plus été attaqués à la roquette.

    58 morts, pour une foule peu ou très faiblement armée, cela fait beaucoup. 

    Il y a un programme de travail de l'OTAN sur les ANL. Il serait peut-être temps de s'y mettre...

  • Coopérer avec les Comores ?

    Je lis à intervalles réguliers les rapports des débats qui se tiennent en commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale. Il faut dire que cette commission spécifique comporte des figures : Marielle de Sarnez (qui la préside), Jean-Luc Mélenchon, Marine Le pen et Nicolas Dupont-Aignan pour en citer quelques éminentes. Les débats en sont d'autant plus vifs.

    Le gouvernement français a décidé de signer une convention avec les Comores en matière pénale : ce n'est pas une décision facile à prendre. Les Comores ont des revendications sur Mayotte depuis toujours et n'ont jamais admis que les Mahorais choisissent la France. Ce voeu de Mayotte n'est d'ailleurs pas récent : dès le milieu du XIXème siècle, l'île avait fait allégeance à la France. Les Comores, malgré les référendums répétés et clairs de Mayotte ont réussi à faire condamner la présence de la France à Mayotte par l'ONU comme s'il s'agissait d'une occupation indue. 

    Dans le même temps, il y a une pression migratoire de folie sur Mayotte : sur 265 000 habitants, 100 000 seulement sont Français. Tous les autres sont en situation irrégulière. 75% des femmes qui accouchent à Mamoudzou sont étrangères et souvent en situation irrégulière alors qu'une maternité fonctionne à Anjouan.

    Dupont-Aignan propose donc d'y suspendre le droit du sol et voudrait conditionner l'aide apportée par la France aux Comores au contrôle de sa population. Marine Le pen, sans condamner le projet de convention, le rejette car elle y voit un mauvais signal. Elle dresse un portrait apocalyptique des migrants qui se déversent sur l'île, y voyant les vecteurs d'une double propagation : un islam rigoriste et arriéré et l'insécurité. Jean-Louis Mélenchon pense à l'inverse que les moyens pour accueillir les migrants en provenance des Comores doivent être augmentés afin qu'ils soient reçus dans des conditions salubres.

    Voilà quelle était  la position exprimée par François Bayrou en 2007 :  suspendre le droit du sol à Mayotte. Plus d'immigrés que de locaux,  il est vrai que cela devient aberrant. Je me souviens qu'à l'époque, le Nouvel Obs avait hurlé au loup comme l'a toujours fait la gauche bobo. Quand on voit la situation actuelle on comprend oh combien Bayrou avait vu juste. Dans le rapport des débats, l'intervention de Mansour Karmadine est édifiante. Sans verser dans l'apocalyptisme façon Marine Le pen, force est de constater que les Mahorais sont submergés.

    Cela dit, il faut aussi garder à l'esprit que les Mahorais ont aussi parfois des membres de leur famille chez les Comoriens et qu'ils souhaitent que ces derniers puissent venir librement. Mélenchon fait observer que si les Comoriens viennent pour des raisons sanitaires à Mayotte, en implantant dans le cadre de l'entraide une unité de soins à Anjouan avec des moyens ad hoc, la France limiterait peut-être l'immigration massive très mal vécue par les Mahorais.

    Pour ma part, je fais ma propre synthèse de ces débats : oui à la convention pénale, oui à la suspension du droit du sol à Mayotte, et oui à l'installation d'une unité hospitalière de qualité à Anjouan dans la mesure où nos finances nous le permettent. Je récuse la politique de la terre brûlée menée par Madame Le pen : elle l'admet, elle vote contre le texte non pour ce qu'il est mais simplement pour marquer sa désapprobation de la politique menée par la France à Mayotte puisqu'elle y dénonce le laxisme migratoire. Pourtant, l'un des objets de la convention, c'est d'obtenir aussi la coopération des Comores pour pouvoir reconduire les illégaux à la frontière. La position de Marine Le pen est donc tout à fait contradictoire.

  • Quelle erreur que de laisser les Kurdes à leur sort !

    Les Kurdes de Syrie ont été des alliés fiables et sûrs face aux djihadistes et à Daech. Il n'en est rien de la Turquie d'Erdogan qui au contraire n'a cessé d'alimenter par ses troubles alliances l'emprise criminelle de ces islamistes fous.

    Nous n'avons rien à attendre d'Erdogan alors que les YPG promeuvent et installent partout où ils sont des valeurs que nous partageons avec eux.

    Nous devons commencer par retirer de la liste des organisations terroristes de l'Union européenne les YPG. J'ai appris avec stupeur qu'ils y figuraient.

    Nous devons leur donner les moyens de se défendre et les alimenter en armes lourdes. Erdogan, sous prétexte de lutter contre l'irrédentisme kurde, en profite pour envahir la Syrie.

    Si l'Europe, la France, les USA, ont la bêtise de faire preuve de faiblesse, les Kurdes vont se tourner vers Asssad et ses protecteurs. On sait d'Assad et de son parti que ce sont des monstres qui exécutent des crimes affreux et atroces. 

    Au demeurant, Erdogan négocie aussi directement avec Poutine. 

    N'ayons pas peur de contrarier la Turquie, elle n'a cessé de s'associer aux islamistes de tout poil : quand ce n'était pas Daech, c'était Al-Nosra, c'est à dire Al-Qaeda. L'ASL est un mirage, nous ne l'avons compris que bien trop tard en Europe.

    Il faut donc soutenir les Kurdes et les aider à tenir le secteur d'Afrine. De toutes façons, comme Erdogan n'a pas de limites, cette histoire va mal finir : il y a des conseillers militaires américains à proximité immédiate et ils vonjt finir par prendre des obus cas dans lequel j'espère bien que les USA réagiront (il ne faut pas compter sur l'Europe, comme d'habitude forte en palabres mais ridicule pour agir...).

  • Soutenir les Kurdes à tout prix.

    Barzani en Irak a choisi à mon avis un mauvais timing : alors que la lutte contre Daech n'est pas finie, ce n'était pas une bonne stratégie que de proclamer unilatéralement l'indépendance du Kurdistan irakien. Un Kurdistan indépendant est un épouvantail qui fait peur aux cinq nations de la région sur le territoire desquels se trouvent des Kurdes. Il faut donc procéder avec précautions. Le fédéralisme ou le confédéralisme semblent une bonne option. C'est celle que privilégient l'UPK en Irak et les YPG en Syrie. Les YPG ont même un idéal de société démocratique, socialiste, autogestionnaire et multi-cultuelle. Le reportage Rojava, une utopie au coeur du chaos syrien restitue de manière étoffée le projet politique et philosophique des YPG. Il est clair que nous ne devons en aucun cas lâcher les YPG au profit de la Turquie. Les YPG sont des associés cruciaux dans cette région du monde, les seuls à être fiables, à disposer de relais, et ceux qui partagent le plus de valeurs avec nous bien qu'ils aspirent à ériger une démocratie socialiste plutôt que libérale.

    L'Europe doit donc faire comprendre à la Turquie qu'attaquer les YPG est une ligne rouge. Il faut aider leur alliance avec les tribus arabes locales, les Yézidis et les Chrétiens d'Orient en leur assurant un ravitaillement en armes de pointe pour contenir les assauts de leurs adversaires et éradiquer Daech, mais il faut également leur fournir les moyens de construire le pays auquel tous aspirent. J'ai entendu dans le reportage que je cite, par exemple, que les YPG voudraient mettre en place des centrales solaires pour alimenter le pays en électricité et édifier des raffineries modernes pour exploiter ce qu'il reste de pétrole. Les raffineries artisanales sont une véritable catastrophe écologique et un danger mortel pour la santé de tous les habitants locaux. 

    Aidons-les. 

    Les États européens, bien sûr, mais les citoyens aussi. Pourquoi pas avec des campagnes participatives sur des plate-forme de type Ulule afin d'aider à financer des achats de panneaux solaires, par exemple.

    Nous avons tous intérêt à ce que l'expérience sociale et démocratique des YPG soit une réussite. Et nous devrons certainement tôt ou tard revoir nos relations avec le PKK et son leader, Ocalan, pour l'instant classés dans la sphère du terrorisme, de même que ce leader et son parti devront reconsidérer leurs modalités d'action en Turquie. Ocalän est l'inspirateur de l'expérience autogestionnaire et démocratique qui se déroule sur cette région de la Syrie, bien loin des modèles religieux environnants ou du nationalisme arabe des années 70 et ce qu'il en reste. On ne peut pas l'ignorer.