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Programme du MoDem

  • Un néo-stoïcisme pour le MoDem ?

    En ce début d'année 2016 je viens de renouveler mon adhésion au MoDem, et ce pour la neuvième fois. J'ai esquissé le 14 décembre dernier l'axe majeur d'un nouveau projet politique.

    Les philosophies antiques ont cette supériorité sur les pensées abstraites modernes qu'elles sont tournées vers des sagesses pratiques. Pythagoriciens, Platoniciens, Cyniques, Aristotéliciens, Épicuriens, Stoïciens et d'autres encore ont tous en vue l'amélioration de l'Homme par l'Homme et non par une quelconque idéologie.

    Toutes ces pensées m'intéressent, mais j'ai un attachement particulier pour le stoïcisme. Le stoïcisme n'offre pas comme perspective le changement d'autrui mais celui de se changer soi-même. Ce n'est pas pour autant un repli sur soi puisque le stoïcien considère que tout individu, d'où qu'il vienne, peu importe son pays, a vocation à être son concitoyen et compatriote. 

    Le stoïcisme m'intéresse parce qu'il propose à l'être humain d'être l'acteur de son propre changement, d'être l'acteur de son Bien. 

    Il y a une traduction politique de cette considération : nous citoyens, avons le pouvoir d'agir sur l'ordre des choses parce que nous pouvons choisir ce que nous décidons de faire.

    D'un point de vue stoïcien, il est peu utile de chercher à dévier ce sur quoi nous n'avons pas ou que peu prise. Mieux vaut se concentrer sur les choses qui sont à notre portée. 

    Au nom d'une telle morale, on pourrait verser dans l'ascèse par refus du consumérisme mais on peut aussi en faire une traduction économique en estimant que notre porte-monnaie est susceptible de devenir intelligent et orienter alors nos dépenses en vertu de ce que nous jugeons être le Bien ou non. Sur cette base, on doit pouvoir décliner une large palette de labels garantissant l'adhésion à une charte éthique, environnementale ou simplement économique. Comme dans l'ordo-libéralisme, l'État aurait comme rôle principal d'être un arbitre et un régulateur fiable en garantissant l'authenticité et la qualité des labels.

    Les lecteurs de ce billet pourraient me demander pourquoi j'ai choisi le stoïcisme pour éclairer la doctrine politique du MoDem et les idées de Bayrou. J'apprécie les Stoïciens à deux égards :

    - à aucun moment, à l'inverse de Platon ou Aristote, ils n'ont cherché, dans leurs théories, à instaurer un gouvernement de sages, de philosophes ou de tout ce que vous voudrez de tel.

    - mais ils ne tombent pas pour autant dans le travers de l'épicurisme, le repli sur l'amitié au détriment de l'investissement politique.

    Un stoïcien tend à penser que son action vertueuse a un impact sur l'ensemble de la cité, principalement parce qu'il a conscience d'un ordre supérieur qui guide sa marche vers le Bien. Denis Badré, ancien sénateur du MoDem, exprimait au fond une idée assez similaire dans un aphorisme de sa composition au cours d'une conversation que j'avais eue avec lui, il y a quelques année :

    « Pour que son sillon soit droit, le laboureur oriente sa charrue vers une étoile. »

    Pas de folie des grandeurs pour autant ; Marc-Aurèle écrit un jour en s'adressant à lui-même «Ne t'attends pas à la République de Platon, mais sois satisfait du plus petit progrès, et, ce résultat, ne le considère pas comme une petite chose.»

    C'est un idéal de modération qui devrait guider notre réflexion politique. Appliqué à l'école, par exemple, on en finirait avec les réformes imbéciles et successives qui la chamboulent en tout sens et sont maintenues malgré leur inefficacité crasse et démontrée. 

    Il y a un dernier aspect fort sympathique dans le stoïcisme : le refus de la soumission. Soyons clair : il ne s'agit pas de se révolter pour se révolter mais bien plus simplement de conserver envers et contre tout sa liberté et tout particulièrement sa liberté de représentation, notamment face aux fantasmes des passions.

    Je ne suis pas le seul à réfléchir au renouvellement de l'action politique. Cela intéresse aussi Authueil qui vient d'écrire un billet à propos du "collaboratif"en politique sur son blog.

     

  • Bayrou est ce qu'il a toujours été

    Plusieurs sondages frémissent en faveur de Bayrou (et du MoDem !) : la presse s'en fait l'écho, mais avec des titres qui me déplaisent.

    Le Huffington Post écrit que Bayrou tient sa revanche. Geoffroy Clavel n'a rien compris. 

    Qui croit un seul instant que Bayrou cherche une revanche ? Bayrou s'inquiète depuis longtemps de la crise qui mine notre pays. Ce qui se produit ne le réjouit absolument pas même si l'opinion lui donne quitus de son honnêteté et de sa cohérence. Ce n'est donc ni son avenir politique ni un quelconque maroquin qui l'agite mais bien les perspectives qui attendent les Français.

    Bayrou reste ce qu'il a toujours été : un honnête homme, modéré et pragmatique, soucieux de l'intérêt commun.

    J'entends parfois parler, voire même espérer dans nos rangs un gouvernement Bayrou. Je le dis tout net, ce serait une forfaiture si nous n'avions pas en amont l'assentiment des Français pour une telle majorité.

    Un tel assentiment ne peut s'exprimer que dans les urnes et nulle part ailleurs.

    Une légistlative partielle se prépare en Amérique pour représenter les Français de cette région du monde en raison de l'annulation du scrutin par le Conseil Constitutionnel. Nicolas Druet va représenter le MoDem.

    Si les Français d'Amérique pensent que notre parti exprime bien plus honnêtement leurs aspirations que les autres formations politiques, la balle est dans leur camp et c'est à eux de le faire savoir. Le site des Démocrates d'Amérique du nord donnera au fil du temps plus de précisions sur les positions exprimées par Nicolas Druet.

    Si Jérôme Cahuzac démissionne, je puis légitimement espérer qu'un candidat démocrate aille porter nos couleurs dans sa circonscription.

    Enfin, dans un an, deux échéances électorales importantes attendent les Français : les municipales et les européennes. Il sera alors bien temps de modifier les rapports de force politiques qui s'imposent à l'heure actuelle pour diriger la France.

    En attendant, je l'ai fait savoir il y a peu, le MoDem s'est doté d'un programme fort et concis consultble sur son site.

  • Maurice Taylor, ta gueule !

    Désolé, mais ça me démange depuis un moment. Si Maurice Taylor, le PDG de Titan, juge que la France est une terre soviétique, on ne l'oblige pas à y faire des affaires.

    Il paraît que nos ouvriers son paresseux ? Ta g... Taylor, viens travailler dans une usine à leur place et on en rediscute.

    En revanche, moi qui suis Français et qui peux avoir le sentiment national ombrageux, j'ai pris bonne note de m'abstenir d'acheter un quelconque pneumatique Titan à l'avenir.

    Il faudrait que la presse cesse de qualifier Taylor d'ultra-libéral. Taylor est surtout un ultra-crétin, les libéraux étant généralement des gens aimables et accomodants.

    Allez, je lâche un peu d'information sur ce que je fais en ce moment : je travaille dur avec quelques militants du MoDem sur notre projet européen pour 2014 et justement, nous sommes précisément en train de réviser notre interprétation de la concurrence libre et non faussée.

    Pour nous, une concurrence non-faussée, c'est une concurrence entre autres équitable et nous militons, comme l'a déjà fait valoir Bayrou au demeurant, pour que toutes les normes qui s'appliquent en terre européenne demeurent valables pour les produits importés ou dont la réalisation est délocalisée.

    Taylor se vante de produire des pneus à un euro de l'heure ? En respectant des critères de qualité, de sécurité et des normes sociales et environnementales j'ai comme un gros doute.

    En somme, la position à laquelle nous réfléchissons, c'est de fermer purement et simplement le marché européen aux produits qui ne respectent pas des échanges commerciaux fiables, équitables et loyaux.

    Si on gagne, un âne comme Maurice peut dire adieu à tout le marché européen avec ses pneus de merde produits à un euro de l'heure par ouvrier...

  • Borloo se couche une fois de plus.

    J'ai appris que Borloo renonçait une fois de plus : il ne se présentera pas aux municipales à Paris. C'est typiquement le genre de choses qui m'énervent avec Borloo. Ce type va passer son existence à décevoir tous ceux qui croient en lui parce qu'à chaque fois, il recule parce qu'il a peur. Comment voulez-vous vous fier à quelqu'un d'aussi versatile ?

    J'espérais pourtant, pour ma part, des listes communes UDI-MoDem à Paris aux prochaines municipales et je souhaite profondément que Marielle de Sarnez  prenne la tête de celles du MoDem. Elle seule, à Paris, a une stature suffisante pour mener des listes démocrates à la bataille municipale. Sans qu'elle ait annoncée quelqu'intention que ce soit, les sondages la créditaient d'office en juillet dernier de 8 à 9% d'intentions de votes à Paris.

    J'avais imaginé cet été Jean-Louis Borloo/Marielle de Sarnez cet été, mais j'en suis quitte pour une déception.

  • Il va y avoir des déconvenues à l'UDI...

    Il y a actuellement un fort afflux vers l'UDI. Pas mal de militants MoDem il y a quelque temps après la déconvenue des législatives puis, avec la tempête qu'affronte l'UMP, des populaires modérés qui rappliquent à leur tour en masse.

    Je n'ai pas d'a priori défavorable envers l'UDI, bien au contraire, mais l'inconvénient c'est que ne n'y crois pas du tout et surtout pas en Borloo. Il y a aura donc de lourdes déconvenues.

    Avec tous les élus dont dispose aujourd'hui ce parti il est toujours incapable de produire un programme. Il en allait autant du Parti Radical Valoisien et du Nouveau Centre.

    L'UDI comme autrefois l'UDF est un réseau d'élus mais il n'a pas de programme parce qu'elle ne prend pas la peine de se donner de la consistance.

    Et à vrai dire, elle est bien mal dirigée : au fond, je n'ai pas une mauvaise opinion de Borloo, mais je le crois profondément faible et velléitaire. Il s'est montré incapable de se présenter à la présidentielle et, pour un centriste, de porter les couleurs du centre quand le centre a eu une chance de percer nationalement.

    Yves Jégo, le président du Parti Racidal a eu une bonne idée avec son label Pro France, mais en dehors de cela, je trouve qu'il traite par le mépris ses interlocuteurs ordinaires, c'est à dire les citoyens lambda ne faisant pas même l'effort de leur répondre. Je ne l'entends d'ailleurs émettre une idée intéressante et je le juge au final très inconsistant.

    Je ne juge rien de plus risible que l'enthousiasme de nouveaux venus issus du MoDem. Je les vois de loin recréer les espèces de mêmes micro-structures spontanées au sein de l'UDI que celles qu'ils avaient déjà essayé de faire monter en puissance à la création du MoDem. Ils se couvrent de ridicule. Je comprends évidemment beaucoup mieux les modérés de l'UMP qui affluent : ils ont avalé beaucoup de couleuvres ces dernières années et on peut comprendre qu'ils se sentent plus proches de l'UDI que de Copé. Ce qu'il y a, c'est qu'ils risquent de déchanter quand ils vont comprendre que Fillon, c'était tout de même une autre trempe que Borloo...

    Je suis assez agacé quand on me présente comme un groupie de Bayrou. Je connais assez bien le personnage et je sais ses défauts : parfois de mauvaise foi, et surtout, trop souvent approximatif. Je comprends, j'ai exactement les mêmes...

    Mais c'est tout de même un individu d'une toute autre tenue que les précédents. Quelqu'un qui a de la suite dans les idées et qui va jusqu'au bout de ces dernières. Comme il se trouve que je les partage à peu près toutes, difficile de ne pas saluer l'homme qu'il est.

    C'est vrai que le MoDem est dans un sale état aujourd'hui et que ses effectifs ont singulièrement fondu. Mais justement : c'est maintenant que cela devient intéressant et qu'on peut espérer y construire quelque chose. Évidemment, c'est un risque : beaucoup se contentent de ce que véhicule le MoDem à l'heure actuelle. D'autres ne rêvent que d'alliance avec la gauche (pas moi).

    Il est possible que dans un an, deux ans, le MoDem n'existe plus. Mais il est tout autant possible que dans le même laps de temps, il rebondisse soudainement parce qu'il se sera redressé par surprise au moment même où personne ne l'attendait.

    La politique de François Hollande qui tend vers une certaine forme de social-libéralisme pourrait le vider de sa raison d'être ; c'est bien pour cela qu'il faut remodeler programmatiquement le MoDem et le repositionner. 

    Pour moi, les pistes existent toujours, même si pour l'instant, plus personne ne semble en faire mention au MoDem : les productions locales, le lien social, les labels, les rééquilibrages institutionnels, notamment au niveau européen, la révolution énergétique et l'agriculture durable, la décentralisation européenne mondiale contre le mondialisme et le technocratisme des organismes de toutes sortes mais qui ont en commun de n'avoir aucune légitimité démocratique.

  • Grèce, la tragédie vire au cauchemar.

    La France est focalisée sur son élection présidentielle, mais ailleurs, plus au sud, il se noue les ficelles d'un drame terrible.

    La Grèce vient d'élire ses représentants, à l'issue d'élections législatives anticipées.

    Un parti néonazi, Aube Dorée, vient de réaliser près de 7% des voix et obtient une représentation de 21 députés au Parlement.

    Je ne parle pas ici d'un parti populiste ou xénophobe comme le FN en France. Son correspondant grec, c'est le LAOS. Non, je parle d'un VRAI parti néonazi. Le drapeau de ce parti est une croix gammée remodelée. Jugez plutôt de vos propres yeux : 

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    Il dispose de ses milices para-militaires et ces dernières font le salut nazi. Leur chef recommande la lecture de Mein Kampf et se fait parfois appeler furhër par ses ouailles (enfin, tout du moins, la presse grecque le nomme ainsi).

    Les partis démocratiques sont désormais minoritaires en Grèce* : la gauche radicale, les communistes, les nationalistes et les nazis disposent d'une majorité absolue.

    Leur modèle de développement ? Leurs réseaux de distribution. Exactement comme les Islamistes dans les pays musulmans. Ils s'emparent du caritatif, promettent des protections contre les délinquants qu'ils assurent et distribuent des soupes aux chômeurs.

    Il y a trois ans les néonazis étaient à 0.29% aux européennes. Le LAOS n'est plus qu'à 3% maintenant après avoir flirté avec les 15%. Cela ne vous rappelle pas quelque chose, vous ?

    Moi si.

    L'Allemagne des années 20-30.

    C'est beau comme nom, n'est-ce pas, Aube Dorée. Mais les nazis écrivaient bien au-dessus de leurs camps de concentration "le travail rend libre".

    Et vous savez ce qui fout la trouille ? C'est que la Grèce, c'est peut-être notre avenir. Les mêmes causes là-bas peuvent produire exactement les mêmes effets ici.

    Et nous, démocraties européennes, nous sommes engluées dans nos égoïsmes nationaux. Au point de laisser des néonazis procéder à des distributions de soupe ! B...M... 

    Mais cela devrait être une priorité de politique étrangère que de barrer la route des nazis ! Et puis on devrait rendre publique une lecture de Mein Kampf dans les écoles grecques au chapitre qui concerne la Grèce et ce que Hitler réservait aux Grecs ! (il les considérait comme un peuple dégénéré).

    L'Argolide a toujours été une terre de tragédies. C'est là que les Atrides se sont déchirés. C'est là que les armées argiennes sont revenues décimées, de Thèbes, vaincues par les forces d'Étéocle.

    Je m'y suis rendu. Il y a près 10 ans, j'ai passé 15 jours près de Nauplie. Je suis allé me recueillir auprès du Théâtre d'Argos, bien moins connu que celui d'Épidaure mais ô combien plus splendide !

    J'ai fait le tour des murailles de Mycènes et de ce qu'il restait de celle de Tyrhinte. J'ai foulé la piste de course du stade de Némée. J'ai aimé cette terre au charme parfois désuet mais aussi amer puisqu'on y voit tant de vestiges de la grande époque du tourisme.

    Hélas, c'est là-bas que les néonazis réalisent leur meilleur score : plus de 10% des voix !

    J'ai eu le bonheur d'étudier en solo un petit peu la langue grecque : pas seulement l'ancienne, mais aussi la moderne. Cela m'a permis de nouer des contacts étroits avec les Grecs que j'ai rencontrés au fil de mes déplacements là-bas.

    Je me souviens d'un couple avec lequel nous avions sympathisé, ma compagne et moi : nous voyagions alors avec notre premier fils, âgé de deux ans seulement, et, il avait sympathisé dans un square avec leur petit, du même âge. Ce couple nous avait alors invité à dîner de la manière la plus charmante et la plus simple qui soit.

    Lui, il était militaire, et elle, couturière, je crois. Nous avions alors passé une soirée très agréable, devisant de tout et de rien. Nous avons échangé des adresses électroniques, et après, revenu en France, j'ai bêtement tardé à leur répondre jusqu'au jour où mon ordinateur a planté et, de ce fait, j'ai perdu le contact.

    Que sont-ils devenus avec la crise qui frappe la Grèce ? Et s'ils votaient pour les néonazis, désormais ? 

    L'évènement de cette soirée, pour moi, ce n'est pas l'élection française, c'est l'élection grecque.

    * Il y a 300 sièges au Parlement grec. A ces élections, Néa Démocratia (droite) obtient 112 sièges, Syriza (gauche radicale) 49, PASOK (Socialistes) 42, Indépendants (de l'extrême-droite ?) 32, KKE (communistes : on trouve encore des portraits de Staline dans leurs bureaux) 26, Aristera (gauche social-démocrate) 18.

  • Du rififi au top politique d'e-buzzing

    L'un de mes jeux favoris, à chaque début de mois, c'est de faire mon quarté-quinté plus du top e-buzzing des blogues politiques. Généralement, je suis bon dans les pronostics.

    Par exemple, ce mois-ci, il va y avoir une révolution. PMA va descendre à la 4ème place du classement, tandis que le blogue d'Éva Joly et celui du tovaritch Gauche de Combat prendront respectivement les 2ème et 1ère places. Pensez donc : l'un et l'autre dépassent 300 points, avec un pic à près de 350 pour le Comrad Gauche de Combat. La pravdasphère n'en tient pas moins la corde avec  quelques blogues qui franchissent le cap des 200 points.

    J'aurais pu titrer splendeur et misère des blogues : je tendais à penser récemment que leur temps était fini, et d'ailleurs, l'un des plus emblématiques de la grande époque ferme. C'en est fini de Diner's room. Cela ne nous rajeunit pas.

    Mais dans le même temps, la presse courtise les blogueurs les plus influents. Europe 1 avec son lab,  Taddeï avec son ring, Anne Sainclair avec son Huffington, L'express, le Nouvel Obs avec son plus, Marianne de longue date, et, tout récemment, un agrégateur de news pour mobile et smartphone courtisent les blogueurs, leur proposent parfois des contrats et les glissent en une de leur webzine.

    Pourtant, je ressens, pour ma part, un tassement significatif de l'audience des blogueurs. J'oscille pour ma part entre 15 000 et 20 000 visiteurs uniques mensuels (données hautetfort) depuis trois quatre mois. C'est mon audience "naturelle" dès lors que j'écris un à deux billets par jour. Mais ce que je constate, c'est qu'en dépit des liens d'autres blogueurs qui peuvent affluer vers mon blog, leur apport en audience est devenu complètement marginal à l'exception de PMA et de Hashtable qui m'apportent aux alentours de 1%  de mes visites chacun.

    Marianne2, en revanche, tient désormais une place considérable puisque 15% de mes visites proviennent de cette revue en ligne. J'ai un peu moins de 30% d'accès direct, un peu plus de 30% pour google (mais 1.5% seulement pour google actualités !) et je vois en revanche monter en puissance facebook et twitter qui m'amènent à eux deux près de 7-8% de trafic. A une ou deux exceptions près, la plupart des autres blogueurs ne m'amènent pas plus de 0.2% de visites.

    Il n'en a pas toujours été ainsi. Autrefois, on cherchait le lien du blogue influent tant il faisait croître le trafic. Aujourd'hui, il n'a d'impact que sur les classements de blogues. 

    Ce sont ces trajectoires divergentes qui ont trompé, à mon avis, ceux qui voyaient dans les blogues un nouvel eldorado, et au premier chef Pierre Chappaz (mais Vendredi est tombé dans le même panneau). L'échec de wikio, c'est précisément de s'être laissé prendre à l'illusion de blogues qui se liaient entre eux sans jamais confirmer par l'audience ce qu'ils étaient censés porter en termes d'influence. Associer twitter à l'évaluation de leur poids s'est avéré bien trop tardif et insuffisant (et Facebook ?). 

    Il a été une politique de wikio d'abandonner la comptabilité des blogrolls puis  de refuser de prendre en compte les liens d'une partie des pure-players. Moi, je crois qu'il faut tout considérer si l'on veut être exhaustif, et, pour ce qui concerne les blogrolls, particulièrement celles qui sont dynamiques. Prenez Didier Goux (que Le monde vient de classer à ma grande hilarité comme blogue de gauche) : figurer dans sa blogroll, c'est l'assurance de recevoir au moins 250 à 300 visites supplémentaires chaque semaine.

    Considérons fdesouche (tiens, il est en panne ce soir), le site emblématique de la fachosphère, c'est à l'évidence le seul blogue véritablement influent que je connaisse : un lien chez eux, c'est 2000 à 3000 visiteurs dans la journée au minimum. Pourtant, ni Didier Goux ni fdesouche ne figurent dans la base de liens d'e-buzzing. Ce serait pourtant nécessaire.

    Bref, à trop vouloir distinguer influence et audience sous prétexte que la seconde était trop complexe à appréhender, on a noyé le bébé avec l'eau du bain.

    S'il fallait vraiment établir le classement des blogues politiques les plus influents de France, il ne serait pas celui qui figure actuellement au top d'e-buzzing, et, sans doute bien moins mono-colore. Le FN et ses soutiens y feraient certainement une entrée en force. Nicolas Dupont Saint-Aignan figurerait sans doute au côté de Mélenchon dans le top10, et des icônes comme Koz et peut-être Authueil pourraient réintégrer le top 20.

    Il reste, à la fin, et pour se consoler, le plaisir de bloguer. Parce que bloguer, c'est aussi beaucoup et avant tout un jeu. Je le prends, en tout cas, comme tel, pour ma part, même si je suis conscient des incidences de ce que j'écris dans le monde réel.

    Si les blogueurs étaient des financiers, nul doute qu'ils nous auraient mis au point la troisième génération de subprimes, tant ils excellent à s'introduire dans les failles de tout système de classification pour mieux le travestir et le falsifier. Mais...c'est sans doute aussi la règle du jeu :-)

  • Fabrication hexagonale

    J'évoquais dans deux billets précédents ce que pourraient être l'ébauche d'une économie du recyclage d'une part, puis d'autre part un code de consommation tout personnel. Je poursuis donc cette réflexion en m'appuyant sur les données qui figurent sur deux blogues : Hexaconso et la Fabrique Hexagonale.

    L'un et l'autre donnent des noms d'entreprise dont la production est intégralement ou quasi-intégralement réalisée sur le sol français. Hexaconso ajoute une information fort précieuse : une fiche d'identité de chaque entreprise précise son nombre d'employés et la localisation de l'atelier ou de l'usine. On sait ainsi le nombre d'emplois en jeu en achetant français.

    En parcourant les listes élaborées par ces deux sites, je crois avoir dégagé quatre écueils au moins sur lesquels butait cette production hexagonale :

    1) un rétrécissement radical de l'offre de produits. Bien trop peu de diversité à tous points de vue.

    2) un coût souvent supérieur aux productions allogènes.

    3) parfois une absence d'innovation ou de créativité. De la qualité pas toujours au rendez-vous.

    4) une vraie difficulté à présenter une offre claire, notamment sur internet (site en construction, incomplet, sans prix indiqués, par exemple)

    Difficile d'allier toutes les qualités. Considérons le cas de Set in black,  par exemple, qui a fait de la maille noire son étendard. L'entreprise a une ligne de vêtements. Jolis. Mais un polo homme, contînt-il de la soie, ne coûte pas moins de 131 euros. Objectivement, sa coupe est magnifique, et j'aime beaucoup. Une solde est annoncée à 50%. Cela signifie donc que le prix habituel pour ce polo est de 262 euros ou alors que le site est mal conçu puisque le système de paiement indique bien 131 euros (si le solde était sur ce montant, alors la somme finale serait de 65,50 euros). Il faut le vouloir pour être prêt à débourser une somme pareille pour un polo.

    Fabriquer en France a un coût évident : sommes-nous prêts à le payer, voilà une première question qui me paraît patente. Mais corollairement, sommes-nous prêts aussi à admettre de nous retrouver un jour au chômage parce que le service que nous rendons, l'objet que nous fabriquons seront réalisés ailleurs ? Set in Black, c'est 181 emplois en France. Qu'ils cessent de vendre, et c'est le malheur qui s'abat sur 181 foyers.

    J'ai regardé une autre entreprise, spécialisée sur un seul créneau : la chemise pour homme. Lordon est installée à Châteauroux et emploie 11 personnes. J'avoue avoir eu une bonne surprise. Pour des chemises de qualité, les prix tiennent la route. Aux alentours de 80 euros pour une chemise de qualité, c'est acceptable...pour ceux qui en ont les moyens ! Les cravates à 20 euros, c'est correct aussi.

    J'ai regardé ce qu'il se faisait avec les jouets pour enfants, puisque nous approchons de noël. Du bois, encore du bois et toujours du bois. Sommes-nous encore capables de produire du plastique en France, nom d'un Gaulois ? Miracle ! Un unique fabricant de jouets réalise ses produits en plastique. Ecoffier. L'inconvénient, c'est que les retours des utilisateurs divergent : si certains sont satisfaits, d'autres dénoncent des défauts qui n'ont rien à envier à la contrefaçon chinoise du meilleur label de mauvaise qualité... Et les poupées alors ? Petit Collin semble avoir un véritable savoir-faire dans ce domaine, son site présente bien, mais, après un quart d'heure de lecture, pas moyen de trouver un prix...Ouf, une boutique qui affiche le prix d'une poupée. 30 euros. Il y en a des moins chères, mais si la qualité suit, c'est un prix acceptable.

    On a parfois quelques bonnes surprises : j'ai appris que Monoprix fabriquait en France toutes les fournitures scolaires génériques que l'enseigne propose dans ses grandes surfaces.

    Mieux, dans ce domaine, Oxford, marque française s'il en est qui fabrique tout en France, avait présenté une authentique innovation à un prix défiant toute concurrence (un peu plus d'une dizaine d'euros) en 2009 : un cahier de textes adapté au stylo numérique, capable de transférer sur un ordinateur ce qu'on y écrit.

    Une chose, en tout cas, me paraît certaine : on se ridiculise à dénoncer d'un côté les méfaits du libéralisme, de la concurrence libre et non faussée, et, de l'autre à en profiter à plein, car c'est bien là l'un des moteurs de notre société de surconsommation.

    Pour le MoDem et François Bayrou, pour lesquels la fabrication hexagonale est désormais une priorité économique, il y a dans ces modèles d'entreprises qui tentent vaille que vaille de maintenir leur production dans leur pays d'origine, les ferments d'une recomposition du paysage industriel de la France. 

  • Éducation, rendons justice au MoDem...

    Je m'en prends régulièrement aux positions exprimées par les responsables du MoDem (hors Bayrou et Lassalle) sur l'éducation, mais, je dois être juste : autant le projet humaniste est très décevant et n'évite aucun des lieux communs de la gauche, autant le document de travail de la Commission thématique du MoDem sur le sujet est de bonne qualité. Sylvain Canet et tous les membres de cette commission ont fait du bon boulot.

    Il s'y trouve notamment un fil directeur auquel je suis très attaché, qui est l'idée de libérer les initiatives et de faire sauter tous les carcans. C'est pour cela, par exemple, que la Commission propose de donner aux établissements scolaires leur autonomie financière, ou encore d'individualiser les parcours au point de fonctionner par modules, disciplines fondamentales exceptées.

    Il y a dans ce document des passages qui me font évidemment très plaisir à lire, comme celui-là, par exemple, qui résume bien ma pensée : 

    L’égalité des chances doit être considérée pour ce qu’elle est, c’est-à-dire un droit et non une idéologie qui prônerait une égalité aveugle et une uniformité déviant vers un culte de l’égalitarisme forcené. Essayer d’atteindre l’égalité des chances, c’est d’abord se doter d’une école exigeante envers tous. À l’heure de la compétition mondiale, il importe de garantir des formations de qualité (générales comme professionnelles).

    Ça, j'aime bien.

    Sans perdre de vue l’objectif de promouvoir chaque  personne au plus haut niveau de son potentiel − ce qui suppose d’avoir fourni à chacun les conditions nécessaires à son expression − il serait criminel de laisser s’engager quelqu’un sur une voie alors qu’on estime bien minces ses chances de réussite. L’orientation dans un choix élargi de cursus prenant en compte les diversités d’aptitude est donc un enjeu majeur et ne doit pas être univoque, c’est-à-dire que des passerelles permettant des allers-retours doivent exister entre les différentes voies de formation, parce qu’il est possible d’emprunter des chemins différents pour, finalement, parvenir au même point.

    Ça aussi. Et puis en préambule :

    Savoir lire, écrire et compter est un pré requis pour s'éveiller au monde qui sera réaffirmé. Pour autant ces apprentissages ne se réduisant pas à une seule mécanique, nous souhaitons les voir s'épanouir par une culture scolaire ambitieuse : Arts, histoire, littérature…, mais aussi environnement, humanités,…, et encore technologies, droit, économie, média, Europe,…

    En fait, ce que je voudrais, moi, c'est qu'on largue ce qui figure dans le Projet Humaniste et que l'on reparte de ce très bon document de travail, empli de bon sens à plein d'égards. Je me suis obstiné, sur e-democrates, à tenter de reformuler ce que propose le livre orange, mais en fait, je crois que je vais plutôt repartir du travail des Commissions, de bien meilleure qualité. Au passage, je pense qu'il faudrait, si c'est possible, créer une commission Industrie, quitte à l'associer à la Commission Économie, comme la Jeunesse l'est à l'Éducation.

  • Le PDE réfléchit sur la natalité européenne

    Quand il y a un congrès du Parti Démocrate Européen, le groupe politique auquel appartient le MoDem à l'échelon européen, je le suis avec la plus grande attention, car je suis certain, à tous les coups, d'y trouver une moëlle des plus substantifiques pour ma propre réflexion. Robert Rochefort était chargé de rendre une synthèse sur le modèle social européen. Ce que son groupe de travail a écrit sur la natalité et la stimulation de la natalité européenne est très proche de ce que je pense.

    Dans de nombreux pays européens, la politique familiale est insuffisante. On ne peut renvoyer à la seule vie privée la recherche de conciliation entre les différentes contraintes de la vie moderne qui conduit trop souvent au recul de l'âge de la maternité voire tout simplement à l'abandon du projet d'avoir des enfants. Or la stimulation de la natalité - tout en respectant le désir des familles - est la première des mesures de long terme qui combat le vieillissement de la population européenne. Comment faire ?

    Les gouvernements ont mis en place différentes mesures financières destinées à encourager les parents à concevoir plus d'enfants : des primes de naissance, des réductions fiscales, ou encore des allocations distribuées aux familles pendant toute la durée de l'enfance et souvent de l'adolescence. Comme nous l'avons vu dans le premier chapitre, ces soutiens financiers varient fortement en quantité et en nature d'un Etat membre à l'autre. Cependant, les études montrent que de telles mesures tendent à avoir des impacts très faibles sur la fertilité, et que ceux-ci sont sur le très court terme. Il semblerait notamment que les "bonus" de naissance et autres initiatives de ce type tendent à encourager les parents qui avaient déjà décidé d'avoir un enfant de concevoir celui-ci plus tôt que prévu, mais n'aient que très peu d'impact sur les parents qui n'avaient pas pris la décision de procréer.

    Néanmoins, ce qui est le plus déterminant a trait à la possibilité pour les individus de pouvoir concilier de façon très concrète leur vie professionnelle et leur vie familiale. Pour le Parti Démocrate Européen, c'est sur cela que les pouvoirs publics, nationaux et européens, doivent agir en priorité.

    Il faut d'abord développer les mécanismes de garde des jeunes enfants à disposition des familles et en faciliter l'accès.

    Ainsi, les horaires d'ouverture des écoles maternelles et primaires pourraient être allongés et celles-ci rester ouvertes durant une partie des vacances scolaires en développant les activités extrascolaires. Pour les plus jeunes, il faut développer l'offre de service de garde, en particulier multiplier le nombre de place de crèches, tant en zone rurale qu'en zone urbaine. Dans certains pays de l'Union, cela n'existe pas du tout, et il convient de créer cette forme d'accueil.

    En outre, il faudrait que les ménages les plus modestes puissent bénéficier d'un mécanisme d'aides financières directes à la garde d'enfants. Attention toutefois à ne pas confondre les politiques familiales et celles de lutte contre la pauvreté. L'une et l'autre sont des nécessités mais elles possèdent leur logique propre. La France, pays qui a peut- être le mieux réussi à établir puis à préserver un "package" de mesures destinées à rendre compatible la vie professionnelle et la vie familiale - surtout pour les femmes - obtient des résultats relativement satisfaisant en terme de natalité par la coexistence - toujours menacée - des deux politiques.

    Une idée intéressante est le label "employeur respectueux de la famille", comme le système de certification lancé par la Slovénie en 2007. Celui-ci encourage les employeurs à introduire sur le lieu de travail des politiques prenant en compte les besoins des familles - "chèques garde d'enfants" permettant de subventionner le placement de ceux-ci en centre aéré pendant les vacances, mise à la disposition des salariés une structure de garde durant les vacances scolaires, etc. - en valorisant l'entreprise par l'octroi d'un label spécifique la différenciant de ses concurrents sur le marché de l'emploi.

    Il faut également favoriser le temps partiel avec horaires aménagés. Les outils modernes de communication choisis (webmail, téléphone portable, fax, vidéo conférence, etc.) donnent aux individus toutes les clés pour travailler efficacement depuis leur domicile. Il faut donc encourager les possibilités de télé travail afin de faciliter l'exercice d'une activité professionnelle pour les parents qui gardent leurs jeunes enfants à domicile.

    Il faut aussi promouvoir le congé paternité, qui reste très peu développé en Europe, alors qu'il vise à aider les pères à s'insérer dans leur rôle et participe à l'amélioration du partage des tâches entre les hommes et les femmes.

    Signalons enfin que la politique familiale est par définition interministérielle. Elle touche à tous les autres secteurs de la vie publique. Il faut insister tout particulièrement à cet égard sur la nécessité de prendre en compte les besoins de logements confortables et à prix abordables pour les familles. Or ce n'est pas le cas aujourd'hui dans de très nombreuses villes importantes de l'Union. La hausse des prix des loyers y a été très élevées et les constructions neuves insuffisantes. Lorsque les familles n'ont pas d'autre choix que de rester au cœur des villes dans des logements exigus, ou bien de devoir s'installer dans les périphéries éloignées, cela peut retarder ou endiguer leurs projets de parentalité.
    D'une façon générale on constate dans les pays de l'Union que le nombre "désiré" d'enfants par les couples est inférieur à celui qu'ils procréent (de 0.3 à 0.5 enfants en moyenne). Tout doit être fait pour réduire et tendre à supprimer cet écart. Pour tous les humanistes, existe-t-il un projet plus important que celui de permettre aux familles de réaliser leur projet de descendance ? Le paradoxe de la société d'hyperconsommation réside bien ici : tout est fait pour pouvoir disposer des objets du moment (voiture, écran de télévision à haute définition, téléphones portables, consoles de jeu...) mais cela se fait parfois au détriment du troisième, voire du second enfant pourtant désiré.