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Paris

  • Promenade avec Marlène Schiappa aux Serres d'Auteuil

    Les promenades dans les parcs parisiens réservent parfois d'heureuses surprises. La mienne, cela a été de croiser la route de Marlène Schiappa aux Serres d'Auteuil. Je vais être honnête, j'ai un parti pris : j'aime bien Marlène Schiappa. Et...j'ajoute que...si elle paraît très belle sur les écrans, elle l'est encore plus en réalité :-)

    C'est vraiment quelqu'un de très simple : pas de chichis, pas de cire-pompe autour d'elle, pas de simagrées. Elle communique simplement et librement. Une Parisienne comme on peut en croiser à Paris, en somme.

    Cela étant dit, c'est le programme qu'elle défend qui m'intéresse, c'est à dire celui de Laurent Saint-Martin, la tête de file LREM/MoDem en île de France, pour les régionales.

    Laurent Saint-Martin a choisi de dévoiler au compte-goutte et au fur et à mesure ses propositions pour l'île de France. Je ne suis pas convaincu que ce soit une bonne stratégie, mais, en la circonstance, je donne mon avis sur les deux du jour.

    1.Une police régionale chargée de veiller sur la sécurité des citoyens avec comme avantage de pouvoir rayonner sur l'ensemble de la région sans devoir être contrainte ou bloquée par un possible empiètement sur une autre juridiction.

    Sur le papier, c'est bien. Dans la réalité, il va falloir commencer par changer la loi car les Régions n'ont aucune compétence qui leur permettrait de mettre en place une telle force. Autant dire que ce n'est pas demain la veille que la mesure verra son application. Et je ne parle même pas de la difficulté à se mettre d'accord avec la police nationale et la gendarmerie. 

    2.Un plan d'épargne sur lequel chaque euro cotisé par un francilien est abondé d'un euro supplémentaire par la région. L'inconvénient, c'est que c'est limité à 300 euros mais bon...300 X 2, au bout de cinq ans, on se retrouve avec 600 euros. Ne crachons pas dans la soupe...

    Les fonds ainsi collectés seront directement affectés au soutien des petites et moyennes entreprises ainsi qu'aux commerces de la région. Laurent Saint-Martin compte ainsi lever 1.8 milliards de dollars pour l'économie locale en trois ans.

    Astucieux.

    En scannant le QRCode qui se trouve sur les tracts de Laurent Saint-Martin, j'ai fini par trouver son site de campagne (victoire, je le cherchais depuis un moment !).

    https://enviediledefrance.fr/

    Et j'ai trouvé la page facebook correspondante :

    https://www.facebook.com/EnvieIDF/ 

    Attendons la suite, on verra bien.

     

  • Quel bilan pour Anne Hidalgo ?

    Quand je considère le bilan d'Anne Hidalgo sur les six années écoulées, je suis partagé.

    Très clairement au passif :
    - le niveau d'encombrements et de travaux sur l'ensemble de Paris et même d'une partie de l'île de France. 
    Je veux bien admettre que certains travaux sont indispensables (sécurité électricité, gaz et eau, entretien de la voirie) mais d'autres sont tout à fait surnuméraires.
    - l'endettement de la ville de Paris passé de 3.6 à 5.7 milliards d'euros. Ça retombera tôt ou tard sur le dos des Parisiens, c'est inévitable.
     
    Mitigé 
    - la pollution. Je regarde l'historique global d'Airparif entre 2011 et 2018 pour couvrir une période pertinente. C'est vrai qu'il y a une évolution positive, c'est assez net  mais j'émets un doute sur la qualité de l'analyse : si on met des capteurs toujours au même endroit mais qu'on y coupe la circulation, évidemment on a l'impression que cela s'améliore. Les reports de circulation n'ont jamais été analysés avec des données réelles. Les estimations ne sont pas fiables.
    Plus grave : on parle des automobiles mais on omet le métro à l'intérieur duquel les taux de saturation de l'air en particules sont gravissimes et bien plus importants que dans les automobiles. Or, sur ce terrain-là, Anne Hidalgo et son équipe n'ont strictement rien fait.
    - autolib et velib
    J'aimais bien autolib (après avoir pas mal râlé dessus à sa création, je l'avoue). Rien ne la remplace et surtout, les opérateurs privés ne couvrent que Paris. Autant dire qu'ils ne servent à rien du tout. Velib, on a vu la catastrophe au changement d'opérateur mais le fond du problème, c'est l'absence de sanctions contre les vandales. 
    - la hausse de l'immobilier
    J'ai du mal à accuser Anne Hidalgo de ce phénomène. Je pense que le problème est plus large. Tant qu'on n'aura pas des transports en commun extrêmement rapides et accessibles pour gagner la grande banlieue voir la province proche et du télétravail très développé, on ne s'en sortira pas. Paris est petite et même si elle était plus grande, il suffit de voir ce qu'il se passe à New York ou Londres pour comprendre que les prix augmenteraient dans tous les cas de figure. 
    Je tiens à préciser que la plupart des logements sociaux qui ont été construits ces dernières années (exemple, ceux qui se trouvent à côté de la piscine Montherlant) sont tout simplement hideux. D'une laideur sans nom, sans aucun respect pour le paysage environnant.
     
    A l'actif
    - Il y a eu une modernisation globale des services de la ville avec un paris.fr de plus en plus efficace et complet, la possibilité de régler le stationnement par mobile et de manière générale bien plus de services et d'informations dématérialisés.
    - la végétalisation de la ville va, me semble-t-il dans le bon sens. J'aime bien l'idée de pouvoir y faire participer les citoyens par des votes et des propositions, notamment sur paris.fr. C'est une manière astucieuse de faire appel à l'intelligence collective.
    - les aménagements sportifs : je trouve que cela progresse vraiment sauf pour les piscines. Leurs horaires d'ouverture sont très notoirement insuffisants et pas du tout adaptés à la réalité du temps de travail des Parisiens.
    - l'offre culturelle demeure de bon niveau. Je regrette la fermeture de plusieurs salles de théâtre pas franchement soutenues, toutefois.
     
    Mea culpa
    Il y a des choses contre lesquelles j'ai râlé et fort, notamment la transformation du Jardin d'Acclimatation et la construction de la Fondation Vuiton (plus ancienne). Mea culpa, c'est magnifique. Vraiment chouette.
     
    L'avenir
    Je frémis des projets en cours : Paris 2024 contre lequel Anne Hidalgo s'était pourtant engagée en 2014 va faire de notre ville un enfer. 
    Quand j'entends qu'il est également question de faire du périphérique un boulevard urbain, c'est un cauchemar. Comme si le niveau de bouchons et d'encombrements n'était pas suffisant ! 
     

  • Périphérique à 50 km/h ? Entre lubie et folie

    Je suis atterré par la foultitude de bêtises que j'entends sur le périphérique. Anne Hidalgo, les Verts, mais les centristes aussi (!) rivalisent de propositions délirantes.
    Soyons très clairs : la fin des voies sur berge est un échec total. Pas la moindre diminution de pollution, le trafic ne s'est pas évaporé. Dans les rues de report, aux heures de pointe, la pollution a au contraire sévèrement augmenté.
    Une vitesse limitée à 50 km/h ? On sait que pour la plupart des véhicules, en-dessous de 60-70 km/h, le régime du moteur n'est pas optimal, il pollue davantage.
    Le pire, ce sont les démarrages et redémarrages que provoquent des feux, hors, je crois bien que c'est dans le projet ! 
    Je n'ai qu'un mot : débile !
    Par ailleurs, les experts le disent, une telle limitation serait totalement marginale. La seule manière de frapper un grand coup contre la pollution, ce serait de supprimer d'un coup toutes les automobiles thermique à l'intérieur de Paris. Et on sait très bien que ce n'est pas possible.
    La seule solution intelligente, qui ne sacrifie pas la liberté individuelle  de se déplacer d'un point à un autre qu'est l'automobile, c'est de continuer à favoriser l'émergence de véhicules non thermiques ou à hydrogène.
    Cela dit, dans ce second cas, attention à ne pas déplacer la pollution ailleurs même si on respirera mieux à Paris.
    La municipalité ferait mieux d'aider la RATP à dépolluer le métro, parce que ce que l'on y respire vaut apparemment bien le périphérique.

  • Paris : respirer ou pas.

    S'il y a bien un pari qui est perdu pour Anne Hidalgo, c'est bien celui de fluidifier la circulation automobile et de diminuer la pollution de l'air. Le Parisien l'observait le 24 octobre dernier. Les voies sur berges sont emblématiques de cet échec et, je dirais, de la difficulté qu'il y a à obtenir des résultats dans une ville comme Paris. 
    Au fond, si on veut vraiment baisser la pollution, cela va surprendre les lecteurs qui me connaissent, c'est carrément tout un quartier qu'il faut rendre piétonnier. C'est ce qu'a fait Strasbourg avec son hyper-centre. Ce qu'il y a, c'est qu'à Strasbourg, pas si compliqué, on passe d'un bout à l'autre de l'hypercentre en 15 minutes de marche à pied. A Paris, c'est le temps qu'il vous faut pour remonter une grande avenue, et encore, pas entièrement, sur un seul arrondissement.
    En soi, on pourrait le faire, mais c'est condamner tous les quartiers concernés à ne plus devenir que des zones touristiques exclusivement. On y trouvera des restaurants, beaucoup d'airbnb, des hôtels, quelques supérettes, les musées qui continueront à tourner, et pour le reste, l'endroit se videra progressivement d'habitants véritables. 
    Il faut bien comprendre que la congestion est elle-même un facteur de pollution. Compter sur la congestion pour décourager les conducteurs est donc une bêtise sans nom. 
    Et quand j'entends le projet des Verts, par exemple, qui veulent faire du Périphérique un boulevard urbain, je suis effaré. Je pense que beaucoup ne conduisent pas, ou, plus vraisemblablement, ne paient pas leur essence. J'emprunte des itinéraires différents quand je vais travailler : le paradoxe est là. En passant par Paris intra-muros, je fais nettement moins de kilomètres mais je consomme 1.5 fois plus. Si je prends le périphérique, plus de kilomètres et nettement moins de consommation. Donc, c'est simple, du côté du carburant, moins vite avec des feux partout = plus de pollution. Avec un périphérique congestionné, je pense que cela se rejoint à peu près (j'évite de le prendre quand il est dans cet état car les indicateurs de temps qui sont sur les panneaux lumineux cessent d'être fiables). 
    S'ajoutent à cela les poussières de disques et plaquettes de freinage que l'on découvre bien plus nocives que l'on imaginait.
    La seule solution serait de trouver un biais qui permettrait aux véhicules d'éviter Paris quand il n'y a pas de raison de s'y rendre. Sauf qu'il n'existe peut-être pas. Je crois que si on bouclait la Francilienne, ce serait toujours ça de gagné (mais les Verts s'y opposent, une fois de plus).
     
    Je pense qu'Anne Hidalgo s'est trompée de stratégie. A sa place, j'aurais admis que les voies sur berge étaient incontournables et je les aurais aménagée pour y laisser passer les automobiles.
    En revanche, ce que j'aurais fait, c'est que j'aurais rendu quasi-piétonnier les petits arrondissements centrés en n'y admettant plus sur les véhicules électriques et handicapés. Et sans réserve aucune, c'est à dire véhicules de livraison compris. 
    Sur ce point, on aurait pu imaginer que la ville achète une flotte de véhicules de livraison et les loue aux commerçants qui en ont besoin  dans les arrondissements qui seraient devenus piétonniers pour un coût raisonnable. 
    A mon avis, il faut reprendre les choses à zéro, ne pas bloquer les grandes artères de circulation et, en revanche, là où c'est possible, tout fermer sur une zone complète. 
    Il faut bien y réfléchir en amont, je ne dis pas que c'est simple. 
    Anne Hidalgo se concentre sur l'automobile, mais il faut en finir avec les autres sources de pollution qui sont à sa portée : le chauffage au bois qui est ce qu'il y a de plus néfaste quand il ne repose pas sur des appareils modernes et la pollution dans le métro. Sur ce dernier point, absolument rien n'a été fait. Marielle de Sarnez, dans son programme de 2014 avait pourtant proposé des directions intéressantes. J'ai vu d'ailleurs qu'Anne Hidalgo commence à appliquer une des mesures proposées à l'époque : végétaliser la ville. Sur ce point, je donne quitus à la Maire de Paris de la méthode utilisée : très bon procédé que d'associer les citoyens et de leur faire trouver et proposer les endroits susceptibles de recevoir de la verdure.
    Marielle de Sarnez proposait de faire un effort important pour le métro : végétaliser les stations, climatiser et renouveler l'air frais. Je pense que ce moyen de transport gagnerait bien des voyageurs s'il était bien plus confortable. Quand je pense qu'on n'y trouve même pas le wi-fi alors que c'est par exemple commun à New-York. De même, on devrait pouvoir utiliser avec un même ticket bus et métro. On pourrait faire du métro un endroit agréable, propre et sûr : si c'était le cas, nombreux sont les Parisiens et Franciliens qui auraient envie de l'utiliser. A l'heure actuelle, ce n'est pas le cas même s'il y a quelques progrès (je pense aux lignes automatisées). 
     
    Je ne conclurai pas. La question de la pollution est compliquée à Paris. Travailler dessus nécessite des analyses complexes ; des slogans ou de la politique politicienne ne peuvent en rendre compte.
     
    Je reconnais à Anne Hidalgo d'en avoir compris l'urgence. Mais je lui reproche sa précipitation et une approche souvent dogmatique quand elle n'est pas idéologique (la propriété individuelle pour les automobiles, par exemple) de ce problème grave.

  • Quel projet alternatif à celui d'Anne Hidalgo ?

    Il y a profusion de candidats pour affronter Anne Hidalgo aux prochaines municipales, ces derniers temps. Mais pour quel projet ? 

    Pour ma part, je crains l'enfumage. J'ai l'impression qu'ils veulent tous lui succéder mais qu'ils ont exactement le même programme. 

    Les enjeux, on les connaît : la pollution, la circulation/le transport et la sécurité d'abord. Ce sont les points centraux. On peut ajouter le logement et le statut notamment des résidences secondaires/airbnb. Enfin, la fiscalité et l'endettement de la ville sont également deux aspects importants.

    Commençons par la pollution de l'air : on sait qu'en agglomération, elle est liée pour 27% au chauffage résidentiel,  25% au trafic routier, 20% aux chantiers et carrières et 14% à l'agriculture (source Airparif, Le Monde).

    Toutefois, il existe des pollutions de niche bien plus concentrées : sur les axes majeurs et à proximité immédiate du Périphérique, la proportion du trafic routier bondit à 51%.

    J'ai regardé les indices des six dernières années, ils sont à peu près stables. Ceci indique que les mesures prises par Anne Hidalgo pour limiter le trafic automobile ne sont pas efficaces ou en tout cas, pas suffisamment.

    La difficulté, c'est que seule une diminution drastique du trafic routier permettrait un impact significatif ce qui suppose de sabrer dans la circulation. Un tel choix entre en contradiction avec la fluidité des transports. Les Parisiens motorisés n'en peuvent plus des embouteillages.

    A mon avis, la seule option qui puisse réconcilier l'objectif de propreté de l'air et la mobilité, c'est la voiture propre. Le problème est que a) les voitures électriques ne disposent pas d'assez d'autonomie en dehors de la ville  b) la plupart du temps, elles ne conviennent pas aux familles de plus de quatre personnes, les batteries prenant énormément de place c) elles coûtent une fortune quand elles correspondent aux deux premiers critères (ex : Tesla). Il existait des aides du gouvernement mais elles ont été réduites. La ville a donné à un moment donné un petit complément mais c'est bien trop insuffisant pour permettre l'acquisition d'une automobile électrique.

    La technologie de l'hydrogène est prometteuse mais il n'existe pas de stations de rechargement et les véhicules de ce type coûtent cher.

    L'alternative, c'est d'investir dans les transports de commun mais, la quadrature du cercle, c'est qu'ils sont saturés. Les métros, les RER n'ont pas été conçus pour supporter la quantité de voyageurs qu'ils doivent soutenir aujourd'hui. Développer de grandes infrastructures en région parisienne qui les allègent prend énormément de temps (cela se compte en décennies) et coûte des milliards d'euros (on chiffre avec des dizaines). Il n'y a pas d'espoir d'amélioration à court-terme de ce côté-là.

    Il resterait le co-voiturage  qui pourrait permettre des gains considérables, mais cela suppose une coordination de l'ensemble de l'île-de-France et, dans ce domaine, aucune des villes, Paris compris, ne fait d'efforts sérieux pour bâtir une plate-forme digne de ce nom avec une application de partage et des incitations fiscales. Il y a pourtant un projet à bâtir, pas forcément coûteux et bien plus respectueux de l'engagement individuel que les contraintes appliquées par l'actuelle majorité.

    Par ailleurs, la municipalité se concentre sur le trafic mais ne mène aucune action sur les autres sources de pollution (le chauffage, par exemple). Plus grave : l'air du métro est bien plus pollué que l'air extérieur, et, cette fois, ce n'est pas la faute des conducteurs et des automobiles. Il a beau être plus limité en temps d'exposition, quand on atteint des concentrations de 1000µ/m3 au lieu de 80...

    Sur la question de la sécurité, il y a peu d'action possible de la municipalité en dehors de la création d'une police municipale. Anne Hidalgo s'est contredit à plusieurs reprises sur ce point mais avec l'évolution de l'insécurité, elle est devenue pragmatique et s'accorde désormais avec l'idée d'une police municipale armée. Plus généralement, j'estime que ces aspects sont davantage du ressort de l'État que de la ville.

    Du côté du logement, le prix d'achat continue de s'envoler, mais celui de la location est stable depuis 2014. Je ne sais pas si l'encadrement des loyers y est pour quelque chose ou non. A ce que j'ai compris, la mesure a bien stabilisé les prix mais elle a raréfié l'offre. Le compte n'y est donc toujours pas. Avec les contraintes qui sont celles de Paris (pas d'édifices de plus de 37 mètres de haut pour le logement, très petite superficie pour une capitale), je ne vois pas ce que l'on peut faire vraiment. Paris est la capitale la plus dense du monde occidental : 21 200 habitants au mètre carré ! Les Persans des Lettres persanes de Montesquieu la trouvaient déjà trop populeuse et notaient qu'ils ne mettaient pas un pied devant l'autre sans être bousculés immédiatement dans un sens ou dans l'autre.

    La France est un pays très centralisé, Paris une très petite ville et en même temps très attractive. La mairie ne peut résoudre à elle seule une équation aussi insoluble sauf à permettre des immeubles d'habitation géants, mais, sur ce point, je crois que personne ne veut voir Paris défigurée.

    L'une des réponses est évidemment le Grand Paris, cela fait 20 ans que l'on en parle, mais, à mon avis, outre les aspects politiques et administratifs, il ne se fera pas tant que l'île de France n'aura pas été maillée correctement en termes de transports. Comme je l'ai dit plus haut, il y en a encore au moins pour dix ans...

    Restent la fiscalité et l'endettement : alors là, c'est très simple. Il faut tailler dans les grands projets et dans les embauches de personnel pour réduire l'un et l'autre. A cet égard, on devrait au moins commencer par les Jeux Olympiques. Ce n'est vraiment pas le moment et, dans tous les cas, un tel projet devrait impliquer l'île de France et non Paris intra-muros exclusivement. Il y a un gros travail d'épluchage des dépenses et des projets d'aménagement de la ville pour fixer le cap et les limites.

    Une chose est certaine : on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Moins de fiscalité, moins de dette = moins de services, c'est évident, ou alors des services payants. Il faut choisir.

    Il y a un point que je voudrais encore soulever : le réchauffement climatique va aggraver les fortes températures dans les grandes villes et risque de les rendre invivables. Il faut donc réfléchir à la construction de manière à ce que les matériaux et le jeu des ouvertures génèrent de l'air mais aussi à la végétalisation de la ville. Sur ce point, ma Mairie de Paris semble avoir enclenché des mises en oeuvre bien que cette dernière manque d'études sérieuses et de lignes directrices claires.

    Je ne suis pas trop pessimiste ? 

    Je crois qu'être maire d'une grande ville, aujourd'hui, c'est très difficile : il faut affronter les problèmes du présent et anticiper ceux de l'avenir. Ce n'est pas chose simple, croyez-moi...

  • Autolib : je l'avais bien dit !

    Y'a des fois, faut pas être prophète en son pays.

    Je l'ai dit en 2009 : ça allait être un coût faramineux, et je ne me suis pas trompé :

    http://heresie.hautetfort.com/archive/2009/07/23/autolib-je-suis-sceptique.html 

    A l'époque, c'était Delanoë :

    http://heresie.hautetfort.com/archive/2011/12/05/autolib-le-grand-pipeau.html

    Et maintenant ? Des places de stationnement supprimées partout, générant de la congestion, des stations construites dans toute la petite couronne, qui vont être abandonnées après avoir généré des dépenses de folie.

    Il fallait commencer petit et voir, et puis franchement, il ne fallait pas être grand sorcier pour comprendre que cela ne pouvait pas être rentable. Les Socialistes, et avec eux leurs municipalités, croient qu'on impose d'en haut les usages alors qu'en règle générale, c'est beaucoup plus subtil : tout changement nécessite une alchimie savante, et les apprentis-sorciers ne sont pas brillants d là-dedans...

  • Restrictions de circulation à venir à Paris selon la vignette Crit'air à partir de 2019

    Il m'a fallu du temps pour parvenir à récupérer l'information, sans doute parce qu'elle n'est qu'annoncée et pas encore actée par un arrêté : à partir du premier semestre 2019 les automobiles avec une vignette crit'air 4 connaîtront les mêmes restrictions de circulation que les crit'air 5 aujourd'hui. Elles ne pourront plus rouler dans Paris du lundi au vendredi de 7h00 à 20h00. En 2022 il en ira de même pour les crit'air 3.

    Anne Hidalgo l'a annoncé le 23 janvier dernier dans un entretien au journal Le Monde mais l'information n'a pas été reprise par d'autres médias. Cela faisait six mois que je cherchais un calendrier pour me faire une idée des projets de l'actuelle majorité. La fin du diesel est programmé pour 2024. L'objectif initial d'en finir en 2020 est donc repoussé dans le temps, ce qui devrait laisser plus de latitude aux Parisiens ou aux visiteurs venus d'ailleurs pour changer de véhicule.

    A note que les automobiles électriques et les hybrides rechargeables bénéficient d'un stationnement résidentiel gratuit à Paris. 

    En parcourant le site du ministère sur la vignette crit'air j'ai vu que le gouvernement ne faisait pas de distinctions entre les hybrides diesel et les hybrides essence. Une hybride diesel est donc considérée comme une hybride essence à Paris puisque la Mairie de Paris s'en tient à la classification actuellement en vigueur.

  • Ah non ! Pitié, pas les JO à Paris !

    Je suis quand même assez sidéré : des chiffres très factuels montrent que tous les budgets d'organisation des JO sont systématiquement sous-estimés. Jamais moins de deux fois et demi le montant initial. Donc, Anne Hidalgo nous promet 6 milliards de dépenses, il y en aura 15. On peut lire l'article d'Alexandre Delaigue, professeur d'économie à l'Université de Lille, qui a étudié très sérieusement le sujet.

    Soyons justes, ils sont tous coupables : Valérie Pécresse, Emmanuel Macron, Anne Hidalgo, tous d'accord pour la folie des grandeurs. Et pendant ce temps, on nous parle d'économies. Je rêve ou quoi ?

    Je ne suis pas le seul à m'insurger : dès le mois de mai Nicolas Tavernier dans le magazine Tavernier a montré comment les calculs de la mairie de Paris n'étaient pas honnêtes.

    Je n'évoque pas le foutoir et le vaste chantier que sera Paris. Déjà qu'on en peut plus des "travaux d'embellissement" incessants de l'actuelle municipalité, aboutissant entre autres à des congestions de trafic jamais vues dans la capitale, là, ça commence vraiment à bien faire.

    Bref, on a des millions de chômeurs, des milliers de milliards de dettes, des réseaux de transport à rénover, des caisses de retraite et de chômage en déficit, des recherches à financer en santé, une pyramide des âges qui nous promet un avenir pas franchement radieux et quelle est la réponse du gouvernement et des collectivités à cela ? Organiser les Jeux Olympiques à Paris pour plusieurs milliards d'euros.

    Vous ne vous foutez pas un peu de notre gueule, là ?

    Y'a une pétition quelque part pour demander le retrait de la candidature de Paris à l'organisation des JO ? Zut, y'en a une, celle du Front de Gauche. Là, c'est trop douloureux de la signer. Faut que j'en trouve une autre.

    Ah, y'en a une autre, mais  qui est derrière ? Collectif Non au JO 2024 à Paris, trouvé ! Je ne connais pas Frédéric Viale, cet enseignant parisien, mais bonne initiative et bons arguments de sa part.

  • Propreté à Paris, Hidalgo choisit enfin la bonne méthode !

    J'ai lu dans le Parisien qu'Anne Hidalgo allait enclencher quelques vitesses supplémentaires dans le domaine de la propreté à Paris. Mesure la plus importante, elle veut verbaliser fort et en masse les comportements inciviques dans ce domaine. C'est évidemment ce qu'il faut faire. Je l'ai dit depuis longtemps ici. Il faut taper fort. Pour cela, recruter des agents spécifiquement dotés de cette mission et les récompenser au chiffre. Plus ils verbalisent, plus ils touchent de l'argent. Ça va les rendre efficaces, et ça va semer la terreur chez les dégueulasses qui considèrent Paris comme une poubelle. J'attends avec une impatiente délectation de voir les premiers gorets pris sur le fait. Un demi-milliard d'euros tout de même. Anne Hidalgo qui cherche de l'argent pour couvrir les dépenses de la ville a trouvé, je l'espère un bon filon.

  • François Bayrou, la gestion intelligente d'une ville.

    Quand je compare la gestion d'Anne Hidalgo à Paris et celle de François Bayrou à Pau, je suis vert de jalousie en considérant les Palois. D'un côté, on a une édile qui maquille la réalité des comptes municipaux par des tours de passe-passe, de l'autre un maire respectueux des deniers publics qui s'attache à réduire les dépenses et parvient, en période de crise et de baisse des dotations à diminuer les impôts locaux.

    Comment s'y prend-il ? Eh bien c'est très simple : il ne verse pas dans les vertiges de la folie des grandeurs et ne considère pas l'emprunt et l'argent des contribuables comme un panier percé dans lequel il suffirait de plonger les mains pour le jeter avec prodigalité.

    Sa méthode est simple et François Bayrou l'expose sur sa page facebook : plutôt que de dépenser des centaines de millions dans des projets fous et coûteux, il réhabilite l'existant. Cette manière de faire est bien moins dépensière, plus efficace, plus respectueuse de nos ressources. C'est une forme de recyclage adapté à la gestion de la ville.

    Gérer au mieux l’existant en rénovant et en donnant des destinations nouvelles à nos bâtiments.

    Pendant ce temps, Anne Hidalgo prévoit toujours plus de projets pharaoniques, avec son lot de nuisances, d'encombrements, de dépenses en tout genre, ce qui fait que Paris n'est qu'un vaste chantier depuis que les Socialistes y ont pris le pouvoir. Il n'y a pas un trottoir sur lequel j'ai pu marcher plus de quelques mois consécutifs dans la capitale.

    Les bobos sont contents, mais la réalité, c'est que cette ville devient invivable, que la sécurité s'y dégrade, et que lorsque ce n'est pas encore suffisant, Anne Hidalgo et ses alliés bien-pensants l'y importent. Une ville plus chère, plus sale, moins bien fréquentée, encombrée, et vidée de ses classes moyennes au bénéfice de la clientèle électorale socialiste : d'un côté les minorités d'origine immigrée, de l'autre les bobos aisés. Les Socialistes savent bien que les ouvriers et la classe moyenne ne votent plus pour eux depuis longtemps. Ils font donc en sorte de les écarter des villes qu'ils dirigent. Qu'on compare la sociologie de Pau et celle de Paris, et on comprendra qu'il y a dans la capitale du Béarn un édile qui n'a pas peur du peuple, et dans la ville préférée de l'intelligentsia une majorité qui ne pense qu'à sa réélection et hypothèque l'avenir avec des projets faits pour la fête mais pas pour ceux qui travaillent.

    Anne Hidalgo, comme François Bayrou, vient d'une famille modeste, mais elle a oublié ses origines et aspire aux ors de la République. Ce n'est pas son ridicule Civic Hall qui n'a de civique et de démocratique que les belles paroles qu'elle lance en l'air, qui redorera son blason.

    En attendant un improbable renouveau du côté de Lutèce, je suis bien tenté d'émigrer en terre paloise, pour ma part...