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pollution

  • Paris : respirer ou pas.

    S'il y a bien un pari qui est perdu pour Anne Hidalgo, c'est bien celui de fluidifier la circulation automobile et de diminuer la pollution de l'air. Le Parisien l'observait le 24 octobre dernier. Les voies sur berges sont emblématiques de cet échec et, je dirais, de la difficulté qu'il y a à obtenir des résultats dans une ville comme Paris. 
    Au fond, si on veut vraiment baisser la pollution, cela va surprendre les lecteurs qui me connaissent, c'est carrément tout un quartier qu'il faut rendre piétonnier. C'est ce qu'a fait Strasbourg avec son hyper-centre. Ce qu'il y a, c'est qu'à Strasbourg, pas si compliqué, on passe d'un bout à l'autre de l'hypercentre en 15 minutes de marche à pied. A Paris, c'est le temps qu'il vous faut pour remonter une grande avenue, et encore, pas entièrement, sur un seul arrondissement.
    En soi, on pourrait le faire, mais c'est condamner tous les quartiers concernés à ne plus devenir que des zones touristiques exclusivement. On y trouvera des restaurants, beaucoup d'airbnb, des hôtels, quelques supérettes, les musées qui continueront à tourner, et pour le reste, l'endroit se videra progressivement d'habitants véritables. 
    Il faut bien comprendre que la congestion est elle-même un facteur de pollution. Compter sur la congestion pour décourager les conducteurs est donc une bêtise sans nom. 
    Et quand j'entends le projet des Verts, par exemple, qui veulent faire du Périphérique un boulevard urbain, je suis effaré. Je pense que beaucoup ne conduisent pas, ou, plus vraisemblablement, ne paient pas leur essence. J'emprunte des itinéraires différents quand je vais travailler : le paradoxe est là. En passant par Paris intra-muros, je fais nettement moins de kilomètres mais je consomme 1.5 fois plus. Si je prends le périphérique, plus de kilomètres et nettement moins de consommation. Donc, c'est simple, du côté du carburant, moins vite avec des feux partout = plus de pollution. Avec un périphérique congestionné, je pense que cela se rejoint à peu près (j'évite de le prendre quand il est dans cet état car les indicateurs de temps qui sont sur les panneaux lumineux cessent d'être fiables). 
    S'ajoutent à cela les poussières de disques et plaquettes de freinage que l'on découvre bien plus nocives que l'on imaginait.
    La seule solution serait de trouver un biais qui permettrait aux véhicules d'éviter Paris quand il n'y a pas de raison de s'y rendre. Sauf qu'il n'existe peut-être pas. Je crois que si on bouclait la Francilienne, ce serait toujours ça de gagné (mais les Verts s'y opposent, une fois de plus).
     
    Je pense qu'Anne Hidalgo s'est trompée de stratégie. A sa place, j'aurais admis que les voies sur berge étaient incontournables et je les aurais aménagée pour y laisser passer les automobiles.
    En revanche, ce que j'aurais fait, c'est que j'aurais rendu quasi-piétonnier les petits arrondissements centrés en n'y admettant plus sur les véhicules électriques et handicapés. Et sans réserve aucune, c'est à dire véhicules de livraison compris. 
    Sur ce point, on aurait pu imaginer que la ville achète une flotte de véhicules de livraison et les loue aux commerçants qui en ont besoin  dans les arrondissements qui seraient devenus piétonniers pour un coût raisonnable. 
    A mon avis, il faut reprendre les choses à zéro, ne pas bloquer les grandes artères de circulation et, en revanche, là où c'est possible, tout fermer sur une zone complète. 
    Il faut bien y réfléchir en amont, je ne dis pas que c'est simple. 
    Anne Hidalgo se concentre sur l'automobile, mais il faut en finir avec les autres sources de pollution qui sont à sa portée : le chauffage au bois qui est ce qu'il y a de plus néfaste quand il ne repose pas sur des appareils modernes et la pollution dans le métro. Sur ce dernier point, absolument rien n'a été fait. Marielle de Sarnez, dans son programme de 2014 avait pourtant proposé des directions intéressantes. J'ai vu d'ailleurs qu'Anne Hidalgo commence à appliquer une des mesures proposées à l'époque : végétaliser la ville. Sur ce point, je donne quitus à la Maire de Paris de la méthode utilisée : très bon procédé que d'associer les citoyens et de leur faire trouver et proposer les endroits susceptibles de recevoir de la verdure.
    Marielle de Sarnez proposait de faire un effort important pour le métro : végétaliser les stations, climatiser et renouveler l'air frais. Je pense que ce moyen de transport gagnerait bien des voyageurs s'il était bien plus confortable. Quand je pense qu'on n'y trouve même pas le wi-fi alors que c'est par exemple commun à New-York. De même, on devrait pouvoir utiliser avec un même ticket bus et métro. On pourrait faire du métro un endroit agréable, propre et sûr : si c'était le cas, nombreux sont les Parisiens et Franciliens qui auraient envie de l'utiliser. A l'heure actuelle, ce n'est pas le cas même s'il y a quelques progrès (je pense aux lignes automatisées). 
     
    Je ne conclurai pas. La question de la pollution est compliquée à Paris. Travailler dessus nécessite des analyses complexes ; des slogans ou de la politique politicienne ne peuvent en rendre compte.
     
    Je reconnais à Anne Hidalgo d'en avoir compris l'urgence. Mais je lui reproche sa précipitation et une approche souvent dogmatique quand elle n'est pas idéologique (la propriété individuelle pour les automobiles, par exemple) de ce problème grave.

  • Plan anti-pollution d'Anne Hidalgo : qu'en penser ?

    Si vous me demandez ce que je pense du plan anti-pollution d'Anne Hidalgo, je commencerai par vous dire qu'il va me coûter au bas mot plus de 30 000 euros, et encore, si je suis éligible aux aides et qu'elles sont confirmées ! En effet, je ne peux me passer de mon véhicule sans doubler si ce n'est tripler tous mes temps de trajet et il tombe en plein dans la ligne de mire du plan de la municipalité. 

    Pour ceux qui ont des diesels, comme moi, assez anciens, pas la peine de se rabattre sur des essences d'occasion : à terme, les restrictions toucheront tous les véhicules thermiques. La seule option, c'est de se rabattre sur une électrique ou une hybride, et encore, une hybride rechargeable, plutôt. Les électriques n'ont pas assez d'autonomie sauf la Tesla, mais son prix la met hors de portée pour l'écrasante majorité des Parisiens, sans parler de sa contenance assez limitée. Du côté des hybrides rechargeables, il n'existe que deux berlines capables de convoyer une famille : la Toyota prius rechargeable et un SUV Mitsubishi qui coûtent, neufs de 37 000 à 43 000 euros.

    Il est difficile d'émettre un avis bien documenté sur le plan de la maire de Paris parce que les études auxquelles j'ai eu accès sont contradictoires. Le principal problème, c'est de bien identifier la cause principale de la pollution parisienne et notamment des émissions de particules. Si les automobiles n'en sont à l'origine que pour 15% cela signifie que les mesures ratent leur cible. A ce que je comprends, peu de mesures peuvent être efficaces si elles ne sont pas prises au niveau de la Métropole, et à défaut, au moins à celui de la Petite Couronne. 

    Paris est une petite capitale, au regard des grosses métropoles où de telles mesures ont été expérimentées si bien qu'il va être difficile d'établir des comparaisons fiables. 

    Bien sûr les objections sur la pertinence du plan ne doivent pas devenir un prétexte pour ne rien faire. Si je considère l'ensemble du projet d'Anne Hidalgo, je retrouve certaines mesures présentes dans le projet municipal de Marielle de Sarnez, fin 2013. Je sais très bien qu'on ne peut pas continuer à ne rien faire, même si mon portefeuille n'est pas exactement du même avis que moi. Mais je voudrais être sûr de ne pas faire un sacrifice inutile. Certains analystes disent que ce sont les pneus des véhicules qui génèrent le plus de pollution dans la circulation routière, pas leur moteur. Une étude fait observer que la pollution des métros et RER souterrains est bien plus nocives pour les organismes humains que celle qui est relevée sur le périphérique. C'est dire ! Donc, plus on pousse les gens vers ce mode de transport, plus on altère leur santé, car il va bien de soi que le vélo ne saurait absorber les besoins de transport à Paris. C'était d'ailleurs l'un des points qui faisaient l'originalité du projet du MoDem : Marielle de Sarnez et Yann Wehrling semblaient bien les seuls, à Paris, à avoir pensé à cet aspect. Malheureusement, il est totalement absent de son homologue socialiste.

    Je n'ai pas passé en revue toutes les modalités des mesures, mais je trouve qu'elles tapent surtout sur les automobilistes, ignorent les autres sources de pollution, assomment les Franciliens et que les mesures d'aide sont ineptes et inefficaces : il va se soi qu'on ne peut passer d'un véhicule personnel à une autolib quand on a vraiment besoin de son automobile. Il aurait mieux valu abonder le bonus écologique du gouvernement pour l'acquisition d'un véhicule propre, par exemple (ce que proposait NKM en 2014, si j'ai bon souvenir).

    Je ne pense pas que j'aurais voté contre ce plan si j'avais été conseiller de Paris, mais je n'aurais pas non plus voté pour car je demeure très circonspect.

  • L'Europe pourrait imposer des normes anti-pollution au reste du monde

    On se rend compte avec les derniers pics de pollution que le trafic automobile intra-muros à Paris n'est qu'un petit aspect du problème. Il est bien plus global. 70% de la pollution atmosphérique nous parvient de l'extérieur et même de l'étranger.

    Il suffit de considérer les émissions chinoises au Japon ou encore celles qui nous viennent d'une partie de l'Europe orientale pour avoir une vision claire du phénomène.

     En ce sens, ce qui serait cohérent de la part de l'Europe, ce serait d'exiger que tous les produits vendus en Europe soient conformes à une norme environnementale non seulement dans leur conception, mais aussi dans leur production.

    Tout produit dont des composants contribueraient à la pollution globale mondiale, et particulièrement à celle qui sévit en Europe se verrait interdit de vente sur notre territoire. Facile de produire à bas coût quand on fait payer à autrui les conséquences sanitaires et environnementales de sa production.

    Bayrou, dès 2008, et il l'a encore rappelé en 2012, faisait observer que trop de règles et de normes européennes s'appliquaient aux entreprises européennes ; il exigeait alors que la règle européenne soit la loi commune pour la totalité des produits vendus en Europe, conçus ou non en Europe.

    Je crois qu'il faut faire de cet aspect un élément essentiel de la campagne centriste en juin prochain. Les Européens se demandent ce que l'Europe leur apporte. Il est grand temps de voter des mesures qui protègent nos emplois et notre environnement.

    Bien sûr, l'application de ces mesures ne se fera pas simplement et tout devra aussi être négocié au niveau de l'OMC. Marielle de Sarnez fait souvent remarquer que c'est l'un des premiers lieux où doivent s'exercer diplomatie et pressions. Et elle a raison. Elle exigeait d'ailleurs en septembre 2012 une refonte des règles de l'OMC et une réciprocité totale dans les accords commerciaux. Nous sommes assez loin du compte et ce, pour une raison qu'il faudra aussi évoquer : plusieurs pays européens se comportent en cheval de Troie d'autres nations extérieures à l'Europe. La France n'en fait justement pas partie.

    Comme le disait très justement le 04 février dernier au Parlement Européen Marielle de Sarnez,

    Au fond, je ne vois pas pourquoi, au nom de quelle idéologie, au nom de quel dogme, l'Europe devrait être ouverte à tous les dumpings. L'Europe, elle doit évidemment agir en faveur de ses entreprises, en faveur de sa production. Nous ne pouvons pas nous permettre, dans le monde d'aujourd'hui, d'être naïfs et de moins bien défendre nos intérêts que d'autres le font. Je pense en particulier aux États-Unis. Nous devons avoir une vraie stratégie commerciale, qui nous mette à l'abri des pratiques déloyales.

    Pour la campagne européenne, il est donc vital que notre programme ne soit pas national mais européen.

    C'est pour cela que j'accorde une telle importance à une plate-forme programmatique PDE-ADLE lors des prochaines échéances électorales.

  • Pollution et diesel : c'est pourtant simple.

    Prévenir la pollution liée aux moteurs diesel est simple : je ne comprends pas que ni le gouvernement précédent ni celui-là ne s'y soit attelé ou ne s'y attelle. 

    Le point le plus important, c'est de ne pas prendre par surprise les automobilistes, motocylistes et entreprises de transports. Il faut donc étaler la réforme sur une longue période.

    En annonçant maintenant une mesure qui sera effective dans 5 ans, on laisse à tout le monde le temps de se retourner. Il faut faire en sorte que progressivement, d'ici 5 ans, prix de l'essence et prix du diesel soient alignés. En jouant sur les aléas des cours du pétrole, on peut le faire de manière indolore. Passé les cinq années, il faudra faire en sorte que le diesel soit un peu plus cher que l'essence.

    D'ici 5 ans, on pourra interdire les diesels de plus de dix ans d'âge dans les villes sauf les moteurs hybrides. 

    Toutes ces mesures doivent être discutées et aménagées si nécessaire dans le temps en consultant les associations d'usagers et les constructeurs automobiles afin que ces derniers soient prêts à faire face. Enfin, les bonus sur les véhicules propres doivent être maintenus le temps que les constructeurs parviennent à produire en série des modèles performants et moins coûteux. Il faut toutefois arriver à ce que ces bonus disparaissent avec le temps (on peut tabler sur dix années) et, dans tous les cas de figure, les financer spécifiquement sur la montée du prix du diesel.

    Tous les chiffres que je propose le sont à titre indicatif, mais le principe d'annoncer maintenant et de laisser du temps pour mettre en place est à mon avis le bon et le plus aisé, politiquement, à faire passer. Venir à bout des micro-particules issues du diesel est un impératif notoire.

    Il y a une dernière piste que je n'ai toutefois pas explorée : celle d'une amélioration du diesel comme carburant et des moteurs, conduisant à ce que ces derniers cessent d'être polluants.

  • Circulation/Pollution : Delanoë et Hidalgo n'ont rien fait.

    Il y quelques mythes socialo-delanoïstes qu'il convient de démonter avant d'entamer la dernière ligne droite avec l'élection municipale.

    L'équipe au pouvoir à l'Hôtel de Ville se targue de ses réussites citant volontiers le Velib et le tramway.

    En ce qui concerne le velib, il faut bien prendre conscience qu'il a un impact équivalent à zéro tant sur la circulation que sur la pollution. Un ingénieur d'Air Parif s'est vu contraint d'admettre son absence d'effets sur la qualité de l'air parisienne. La raison en est très simple : le velib est un équipement de loisirs, pas de déplacement. La fameuse fête chère à Monsieur Delanoë. On disposait tout de même de quelques chiffres à la mi-2012 même s'ils se contredisent. 110 000 trajets par jour, dont la moitié de professionnels (rien, en somme, au regard de la totalité des trajets parisiens journaliers). Mais ce que dit pas cette étude, c'est qu'en général, les usagers du velib n'étaient que peu ou pas des utilisateurs d'automobiles. Il faut lire Cycle mortel pour bien rigoler, tiens, sur le velib. L'auteur, François Marchand, imagine qu'une cinquantaine d'usagers du Velib sont retrouvés morts à côté de leur vélo. L'une des victimes sortait d'un café philo et se rendait à un pot citoyen...Les adeptes des rollers en prennent aussi pour leur grade à défiler pour rouler contre les discriminations...Toute une image d'Épinal à la sauce écolo-socialo, quoi...

    Il n'y a pas que le velib : le tramway coûte de 45 à 60 millions d'euros par kilomètres, environ. Créer une voie réservée avec des bus entièrement propres à très haute fréquence de passage serait revenu infiniment moins cher avec bien moins de désagréments. D'ailleurs, la ligne existait : ça s'appelait le PC...Mais voilà, Delanoë voulait avoir son tramway...

    L'inconvénient, c'est que l'on ne peut pas remettre les compteurs à zéro. Il n'est envisageable ni de revenir sur le velib, ni  de renoncer au tramway, la combinaison de deux modes de transport étant la pire des solutions d'un point de vue pratique. 

    En revanche, Delanoë et son adjointe Hidalgo ont dépense 1.8 milliards d'euros en voirie. Et ce n'était pas des réparations de chaussée, croyez-moi, mais bien des aménagements d'autolib, velib, voies à contre-sens, délires du niveau de ceux de la Place de la République et cetera...

    Je pense que nous devrions décerner une petite statuette de l'écolo d'or aux motoristes : en fait, ce sont les constructeurs automobiles qui ont fait reculer la pollution.

    En somme, Delanoë et consorts ont porté leurs efforts sur les loisirs mais jamais sur les transports stricto sensu (aucun changement au niveau des bus, ligne 13 toujours saturée, sécurité dégradée dans les transports en commun). Et pour la pollution, on peut dire que c'est de la poudre aux yeux, les aménagements n'engendrant que reports et congestions. Sur la question de la pollution, j'invite à lire la synthèse de NKM qui a le mérite d'être très claire. Paris est la 4ème ville la plus congestionnée d'Europe : croyez-vous que Delanoë et Hidalgo aient fait quoi que ce soit pour améliorer ce travers ? Non, en fait, rien, ils l'ont aggravé. Or, ce qu'observe fort subtilement NKM c'est que 20% du trafic automobile à Paris est constitué d'usagers cherchant une place de stationnement ! Les Socialistes ont supprimé 85 000 places depuis 2001. Coïncidence ou corrélation ? Il demeure pourtant 120 000 places de parkings inoccupées, celles-là mêmes que NKM suggère d'utiliser pour résorber en partie le trafic. Elle escompte aussi doubler le nombre de places de parkings quasiment sans efforts d'aménagement et propose la mise en place dans chaque parking public d'automobiles propres en co-partage. Une petite mesure, mais intelligente. Le projet d'Anne Hidalgo fait près de 100 pages. Cela le rend opaque pour ne pas dire illisible. Les spécialistes lisent de tels opuscules mais pas les gens ordinaires qui ont autre chose à faire. J'ajoute qu'il contient une quantité non négligeable de verbiage.

    Les propositions de NKM sont simples, mais claires. J'engage les lecteurs à les considérer, non via le prisme de l'idéologie et du politiquement correct mais bien celui de l'efficacité. Ce qui compte, au fond, c'est quoi ? Que la pollution de l'air baisse vraiment parce que 20% de véhicules en moins circulent parce qu'ils ont trouvé une place de parking ou que la vitesse maximale diminue sur le périphérique avec l'espoir d'écoeurer les automobilistes sans effets mesurables sur la pollution de l'avis de tous les spécialistes ?

  • La pollution parisienne pourrait devenir aussi un enjeu économique

    J'ai lu une dépêche AFP très instructive sur le devenir d'une grande cité submergée par la pollution. Il s'agit de Hong-Kong. La cité-État chinoise commence à perdre de son attractivité en raison du niveau de pollution insupportable qui l'atteint.

    Si les acteurs politique parisiens ont dans l'ensemble une conscience assez aigüe des dangers que représente la pollution du point de vue de la santé et de l'environnement, ils n'en perçoivent pas forcément les enjeux économiques.

    J'ai dit récemment que le bouclage du tramway, que propose Anne Hidalgo allait dans le bon sens, mais je dois pondérer mon propos. Il y a eu une erreur à la base dans ce projet car il a un coût faramineux. Construire tout un circuit avec voie réservée pour les bus et acheter une flottille de bus propres (GNV, électrique) eût été infiniment moins coûteux et tout aussi efficace en termes de mobilité, d'efficacité, de rapidité et de trafic. Alors évidemment, il n'y a plus d'autres choix que d'achever ce qui a été entamé, mais le décision initiale va peser très lourdement sur les finances de la ville.

    J'ai pris connaissance des propositions de NKM pour lutter contre la pollution parisienne. C'est un bon projet pour tout ce qui concerne la circulation et je vois que NKM a pensé au métro, contrairement à Anne Hidalgo. J'y vois la patte du MoDem puisque Yan Werhling m'a confirmé que c'était bien cet aspect qu'il avait en tête quand il a coordonné le plan air de Marielle de Sarnez. 

    Il ne faut toutefois pas oublier que la pollution atmosphérique est liée pour un tiers à l'industrie et un quart aux activités économiques locales (en particulier le chauffage au bois). Plus généralement, l'origine de la pollution est plus diverse qu'on ne le pense. Un document d'Airparif en fait une synthèse édifiante.

    Il y a un point qui me laisse plus que dubitatif : j'attends la première étude qui me prouvera que le velib et autres mesures en faveur du vélo ont fait baisser ne serait-ce que d'un micro pour cent la pollution atmosphérique. Les équipements de vélo sont des équipements de confort. Tout le monde adoube le velib mais c'est une erreur et je pense sincèrement que les vélos électriques de NKM n'apporteront rien. Un joujou coûteux qui gagne à être abandonné pour faire porter l'effort sur les mesures efficaces.

    L'idée de verser 6300 euros de prime aux artisans pour s'équiper de véhicules électriques est une bonne mesure parce qu'elle coûte bien moins cher que les aménagements et limitations chers aux Socialistes et est bien plus efficace.  Il y a près de 35 000 entreprises à Paris intra-muros. Même s'il fallait verser la prime à chacune d'entre elles pour un changement de véhicule, le coût total maximal atteindrait 200 millions d'euros environ, mais qui seraient étalés sur plusieurs années. Je rappelle que la municipalité socialiste a consommé 3 milliards d'euros dans ses projets de changement de voirie lors de sa première mandature. Des marges de manoeuvre existent donc.

    Renouveler la flotte municipale en véhicules propres aurait dû être une priorité pour les Socialistes. Ils avaient avec la Région et le ville de Paris toutes les manettes en mains pour agir. Ils n'ont rien fait et Anne Hidalgo a laissé racheter des centaines de bus au diesel. Difficile pour elle d'être crédible sur le sujet, maintenant.

    Je tends à penser, à l'instar du ou de la journaliste qui a rédigé la dépêche de l'AFP, que le niveau de pollution de chaque ville va devenir un élément déterminant pour son attractivité. Il ne fait pas de doute que tôt ou tard, des mesures très fortes seront nécessaires pour demeurer compétitif. Il faut toutefois bien prendre conscience que les mesures locales n'ont pas d'impact si elles ne s'agrègent pas à un projet global dont chaque cercle concentrique décline les mesures. L'Europe doit fixer des normes, l'Assemblée Nationale les transcrire en droit français et les régions coopérer avec les communes pour en favoriser l'application.

  • Périph à 70km/heure, coûts et pollution majorés...

    Je jugé imbécile, démagogique et contre-productive la limitation de la vitesse sur le périphérique parisien depuis que l'idée a surgi dans un certain nombre de cerveaux malades.

    A vrai dire, je ne suis pas un expert, mais simplement un citoyen ordinaire qui a des notions d’arithmétique. 

    En diminuant la vitesse, on retarde le dégagement des bouchons quand la circulation redevient plus fluide et on augmente donc a) les bouchons b) le temps passé sur le périphérique.

    Je ne vois pas du tout comment la pollution pourrait diminuer avec un temps de présence accrue sur la périphérique. En revanche, je vois très bien comment elle pourrait augmenter. Quand les moteurs tournent dans les bouchons, la consommation de carburant est maximale. Et je défie quiconque de venir m'affirmer le contraire, je sais ce que consomme mon véhicule et à quels moments. En ville, je fais 500 kilomètres avec un plein, sur route, presque 1200 kilomètres. Et je bouffe d'autant plus d'essence que je me suis retrouvé dans les bouchons. Donc, plus on congestionne le trafic pour emmerder les conducteurs, plus on crée de pollution. La vitesse optimale pour le rejet de substances nocives est de 70 km/h, mais c'est une moyenne. Or, sur le périphérique, la vitesse moyenne va passer de 43 km/h à 40 km/h grâce à la dernière delanoconnerie de la mairie. Les conducteurs vont donc payer plus et polluer plus. Bien joué les bobos écolo-gauchos. Plus de pollution, plus de dépenses, plus de consommation d'énergie pour une mesure 100% inefficace.

    Le plus ridicule, c'est l'argument de la vitesse moyenne : on voit que tous ces gens-là n'ont aucune notion de statistique. La vitesse moyenne n'est pas significative car elle est calculée sur une journée entière. Dire que l'on roule à 40 km/h en moyenne ne signifie pas que l'on y roule tout le temps à 40 km/h. En fait, on peut très bien rouler à 80 km/h à minuit et à 10-15 km/h à 9 heures du matin. Ensuite, il ne faut pas concevoir le périphérique comme une ligne continue, mais comme une succession de tronçons. Pour parvenir à des mesures réalistes pour ne pas dire réelles, il faut effectuer les calculs tronçon par tronçon et non sur l'ensemble du parcours.

    Rien qu'en temps perdu (sans compter les surcoûts de consommation) la réduction de la vitesse sur le périphérique va griller près de 100 millions d'euros supplémentaires simplement en temps perdu. C'est la réduction des dépenses façon Hidalgo...

    En attendant, la municipalité socialiste avait les moyens de réduire significativement la pollution des véhicules : elle pouvait acquérir une flotte propre au lieu de gaspiller l'argent du contribuable dans des projets pharaoniques. Elle pouvait également pousser la RATP à en faire autant. C'est un choix inverse qui a été fait avec le rachat de 400 véhicules lourds au diesel (les plus polluants !).

    En fait, pas un spécialiste sérieux ne reçoit la diminution de la vitesse sur le périphérique comme efficiente pour la pollution ou même le bruit (un seul décibel de gagné). Même du point de vue de l'accidentologie, l'argumentation de la gauche et des verts n'est pas recevable : la corrélation entre vitesse et accidents ne vaut que sur des routes rurales en ligne droite et peu fréquentées.

    Ce que j'invite mes lecteurs à faire, c'est à entreprendre la lecture du rapport de Rémy Prudhomme, urbaniste diplômé d'HEC et Harvard, ex-directeur adjoint pour l'environnement à l'OCDE. Ils seront édifiés.

  • La délicate question du diesel à Paris

    La pollution de l'air s'est invitée dans tous les programmes des candidats à la mandature suprême à Paris.

    C'est le projet de Marielle de Sarnez qui a fait l'objet de la meilleure couverture médiatique mais, bien entendu, tous les candidats ont présent à l'esprit cette problématique. Le diesel ne représente pas la totalité de la pollution atmosphérique, loin de là, mais bien 25 à 30% sans doute.

    Je parle en connaissance de cause : j'ai un véhicule diesel et j'habite Paris. Cela fait un moment que je fais mes comptes et mes décomptes. Il n'y a rien à faire : quelle que soit la solution envisagée, je suis vraiment perdant financièrement si j'opte pour la solution sans voiture ou pour l'achat d'un véhicule propre. La seule location d'une automobile pour partir en vacances me coûterait l'équivalent de l'entretien de mon véhicule personnel pendant un an. Si je devais ajouter les frais d'utilisation d'autolib et ceux des transports en commun en prime, je double voire triple mon budget de déplacement. Sans véhicule, tous mes temps de transport sont de doublés à triplés et cela m'occasionnerait d'autres frais (gardes d'enfants entre autres) et un inconfort bien supérieur (sans automobile on doit renoncer aux visites en banlieue, aux départs en vacances au moment souhaité et, sur le lieu de vacances, à toute forme de mobilité).

    En somme, l'absence d'automobile est une perte terrible de mobilité, particulièrement si l'on a une famille relativement nombreuse.

    Face à cela, il y a les effets de la pollution de l'air. Des maladies respiratoires à répétition : asthmes, pharyngites, bronchites, laryngites et cetera. Sans en être la conséquence directe , elles "bénéficient" d'un environnement devenu propice.

    S'il est évident que le trafic automobile dégrade la qualité de l'air, il n'est pas évident du tout que sa réduction améliore les choses. Une étude de l'ANPAA semble même démontrer une très faible incidence des mesures de ce type.

    Accessoirement, la pollution ne connaît pas de frontières : à Paris subit par exemple toute la pollution venue d'île de France et inversement d'ailleurs. On peut toujours pointer du doigt la voiture, mais c'est un plan global, incluant les autres sources de pollution, qui peut avoir quelques chances d'améliorer la situation.

    Si on considère l'histoire de la pollution de l'air on voit que ce sont les retenues et filtres à la source qui sont les plus efficaces en matière de pollution atmosphérique. C'est très net en Europe.

    Je n'ai pas de solution miracle, mais je vois que la majorité socialiste à Paris a favorisé l'achat de centaines de bus au diesel quand il eût été possible de choisir du GNV. Et pendant ce temps, des centaines de millions d'euros, peut-être même des milliards, ont été gaspillés en projet qui n'amenaient rien à la qualité de l'air à Paris.

    Paris a toutefois un vrai problème : la municipalité ne contrôle pas la flotte de véhicules qui la parcourt parce qu'une très grande partie d'entre eux viennent de banlieue, de province ou de l'étranger.

    Il existerait sans doute des solutions pour amener un air propre à Paris, mais elles seraient brutales : prévoir de gigantesques parkings aux portes de Paris, voire même un peu plus loin  pour tous les véhicules extérieurs à la capitale (sauf ceux qui sont propres) et prévoir des taxes records pour ceux qui polluent intra-muros. 

    De telles mesures sont inconcevables si elles ne s'accompagnent pas d'un quadrillage parfait, propre, fréquent, et à toute heure du jour et de la nuit de toute la ville. Ce n'est pas le cas actuellement. Prévoir une voie réservé aux transports en commun et aux taxis sur le périphérique, en soi, ce n'est pas stupide, à condition que ces transports soient propres et rivalisent en régularité, prix et vitesse avec le véhicule individuel. Nous n'y sommes absolument pas y compris là où des couloirs spécifiques ont été créés. 

    C'est un trait, une manière de penser qui m'agace à gauche et chez les Verts. Par idéologie, ils prennent des mesurettes qui ne sont satisfaisantes pour personne au lieu d'attaquer le mal à la racine en commençant par le plus efficace et le plus pratique.

    Il en va dans les transports comme pour tout le reste : c'est une affaire de concurrence. Tant que les transports collectifs ne sont pas concurrentiels (et la concurrence, ce n'est pas seulement une histoire de prix), ils ne peuvent emporter la victoire.

     

  • Ah, le métro...Plus polluant que l'automobile !

    Ce qu'ils me font rigoler, les apôtres des transports en commun et ennemis patentés de la bagnole : pendant qu'Hidalgo, verts et consorts nous vantent les mérites du métro, ils oublient une étude parue en janvier 2013 aux conclusions aussi sévères que sans appel pour le métro parisien : 

    Les particules fines émises dans les RER en particulier, mais aussi sur le réseau RATP sont bien supérieures à tout ce que peut émettre le périphérique

    C'est une découverte gênante et fâcheuse pour la boboïtude verte et socialiste de la capitale : la haine anti-bagnole conduit à placer des capteurs d'air pollué sur les boulevards mais les tunnels et les rames de métro sont soigneusement occultés.

    Ce qui me frappe, c'est l'absence de réaction de la sphère politique parisienne sur le sujet. Pas la moindre réflexion dans les programmes politiques des uns et des autres. Malgré tout, en farfouillant, j'ai tout de même trouvé dans le plan air de Marielle de Sarnez la volonté affichée d'améliorer la qualité de l'air dans le métro : 

    - Conduire avec la RATP un grand chantier d’amélioration de l’attrait des stations (esthétique, végétalisation, qualité de l’air, climatisation, présence de services et de commerces, accessibilité des stations aux personnes à mobilité réduite, accueil des touristes).

    Disons-le tout net : l'impact en termes de santé publique du métro est bien plus nocif que la voiture. Bon. Il a un défaut, on ne peut pas le flasher. C'est de la dépense nette. J'ai regardé le programme d'Anne Hidalgo ; le métro, c'est page 62. Il n'y a absolument rien sur la qualité de l'air dans les stations. De toutes façons, ce n'est pas compliqué : il y a 13 fois le mot pollution dans les 196 pages du projet et il n'est jamais associé au métro. Soyons justes : rien non plus chez NKM. Chez les Verts, c'est page 7 la lutte contre les nuisances : des mesures pour empoisonner les conducteurs, ça, il y en a à la pelle. Mais la qualité de l'air dans le métro, nada. Nitchevo également au FN et au Front de Gauche (pas le genre des premiers que de se poser une telle question, et pour les seconds, pas assez d'imagination pour ça). Reste l'UDI de Christian Saint-Étienne : il a plein de bonnes idées mais celle-là, ça ne l'a pas effleuré non plus.

    En somme, je résume, Marielle de Sarnez et les commissions du MoDem sont les seuls à s'être posés la question de la qualité de l'air dans le métro. Je sais que Yann Werhling a beaucoup travaillé sur le plan air de Marielle de Sarnez. Je ne doute pas d'y voir aussi sa griffe.

    Puisque nous avons choisi de nous allier finalement à NKM, je pense qu'il ne serait pas inutile de reconsidérer ses propositions en matière de lutte contre la pollution, et surtout, qu'il est en revanche grand temps de rentrer dans le lard du programme auto-satisfait et dégoûlinant de bisounourserie faussement écolo de la gauche et d'Anne Hidalgo.

    Comme d'habitude, l'absence de réflexion et d'idées des uns et des autres amène tout le monde à se comporter en moutons et à suivre aveuglément les dernières modes en vigueur. Dire, penser, ne jurer que par les transports en commun, ça en jette, mais la réalité n'est pas forcément l'image d'Épinal (une ville sans voitures donc débarrassée de sa pollution atmosphérique) que nos écolos de pacotille et de paillettes aimeraient renvoyer.

    Quand on se préoccupe de santé publique, il faut savoir regarder au-delà de la toute bien-pensance pseudo-écologique parisienne.

  • Comment lutter contre la pollution de l'air ?

    La pollution atteint à Paris et sans doute ailleurs, en raison de l'absence de vent et de la sécheresse de l'air, des seuils stratosphériques au regard de nos normes.

    S'il y a un point sur lequel nous pouvons tous nous accorder, gauche et droite confondues, c 'est sur la nécessité impérative de lutter contre cette menace. En effet, la pollution de l'air n'est pas anodine : elle occasionne de très sérieux dégâts sur la santé de ceux qui la subissent.

    J'ai lu les billets respectifs de PMA et du Faucon. L'un et l'autre commentent la dernière mesure gouvernementale pour tenter de limiter la trafic automobile, la circulation alternée. 

    Pour ma part, ce qui me frappe, particulièrement à Paris, c'est que toutes les mesures prises (augmentation des amendes de stationnement, limitation de la vitesse à 70km/h) ou envisagées (Péage urbain, vont toujours dans le même sens : pénalisation et sanction de l'automobiliste. Je vois d'ailleurs bien, pour la circulation alternée, que Jegoun ne parvient pas à répliquer à l'objection que le Faucon adresse à la mesure gouvernementale : quid de ceux pour lesquels l'automobile est un indispensable moyen de locomotion ? Jegoun invoque l'intérêt collectif, mais qu'est-ce que c'est que cet intérêt collectif qui néglige chaque intérêt individuel ? L'intérêt collectif, c'est une somme d'intérêts individuels : c'est donc une facilité rhétorique, certes, mais surtout un sophisme fallacieux que de renvoyer l'intérêt individuel à l'égoïsme particulier.

    Je ne crois pas que l'on puisse lutter contre la pollution sans obtenir l'adhésion pleine et entière des citoyens. Dans tous les cas de figure, pointer du doigt une catégorie et la contraindre à des efforts parfois très difficiles sans contrepartie, je pense que cela suscite la colère.

    Le sujet n'est pas facile, et on ne peut pas accuser le gouvernement, celui-là et celui qui l'a précédé, de ne pas faire des pieds et des mains pour faciliter l'acquisition d'une voiture propre.

    J'ai regardé les montants des bonus aux particuliers pour l'achat d'un véhicule avec un taux d'émission de CO2 très faible, et j'avoue que j'ai été impressionné :  bien qu'il ait baissé, il atteint encore 6300 euros en-dessous de 20 grammes de CO2 par kilomètres.

    J'ai évidemment jeté un oeil sur ce qu'il se faisait : la Nissan Leaf, par exemple, petite berline 100% électrique. Il faut compter 24000 euros en achetant la batterie. En décomptant les 6300 euros, on arrive à un montant de 17700 euros, sachant que la consommation électrique est suffisamment négligeable pour que je ne la prenne pas en compte dans les coûts.

    A titre personnel, j'ai une diesel hdi que je dois remplir une fois par mois en moyenne, pour un montant de 100 euros à chaque fois. Avec la Leaf, je ferai une économie de 1000 euros par an. Au bout de 5 ans, je pense que j'ai rentabilisé mon achat.

    Ça pourrait commencer à devenir intéressant, mais il reste un obstacle de taille : 200 kilomètres d'autonomie à peine, à condition de ne pas utiliser l'air conditionné, sans parle de la faiblesse des équipements par rapport à une berline essence ou diesel équivalente. C'est dommage, car on y est presque. Il reste ensuite deux autres obstacles et ils ne sont pas négligeables : Nissan a mis au point une sorte de station électrique spéciale qui permet de recharger l'automobile en 30 minutes, mais elle a un coût important et il faut l'installer chez soi. L'autre aspect, davantage macro-économique, c'est que l'État ne pourra pas continuer à subventionner ce secteur surtout s'il décolle auprès des particuliers.

    J'aurais pu être intéressé par une Toyota Prius Hybride, mais 28 000 euros, même si l'on décompte encore les 2200 euros de bonus écologique, je n'ai pas les moyens. 

    Je rêve de voir émerger les premiers véhicules à hydrogène et petit à petit, ils font leur chemin, les Échos s'en sont fait...l'écho :-) ; mais le prix demeure bien trop élevé, plus encore qu'un véhicule électrique, d'autant que les stations de recharge d'hydrogène ne courent pas vraiment les rues.

    Au niveau des villes, ce sont elles qui sont confrontées principalement à la pollution de l'air, il y a peu de mesures originales et audacieuses pour contribuer vraiment à la réduction des émissions. J'ai lu évidemment le plan Air de Marielle de Sarnez   : j'avoue ne pas comprendre que l'actuelle majorité, si prompte à sanctionner l'automobiliste, se soit empressée de renouveler le stock de bus de la RATP en moteurs diesel au lieu de favoriser le GNV, l'électrique ou même d'expérimenter l'hydrogène, comme le suggère Marielle de Sarnez.

    En fait, pour que le véhicule propre prenne son essor, des conditions préalables doivent être remplies : - la première est technique, il faut impérativement parvenir à mettre au point des moteurs capables de faire rouler longtemps le véhicule

    - la deuxième est économique : l'hydrogène remplit la première condition à peu près, mais son coût demeure faramineux pour le citoyen ordinaire (moi, par exemple)

    - la troisième est politique : les villes doivent choisir de discriminer clairement les moteurs propres et les autres. Se contenter d'assurer le stationnement gratuit, c'est une bonne mesure, mais ce n'est pas suffisant : il faut donner des privilèges aux heureux possesseurs d'un véhicule propre. Emprunter des voies d'accès qui ne sont pas autorisées aux véhicules polluants, se garer sur les places de livraison, pouvoir se déplacer plus vite sur les voies rapides (dans les limites acceptables de sécurité, bien sûr) et cetera. Notre nation idolâtre au moins autant les privilèges qu'elle les déteste. Tout Français constituée selon notre norme nationale pensera toujours que si quelques uns bénéficient d'un privilège, pourquoi pas lui aussi ? A cet effet, il y a effort de communication à opérer : je vois autour de moi des gens aisés qui se dotent de véhicules 4X4 parce que cela représente le luxe, la richesse, le pouvoir. Pour que les véhicules propres prennent, il faut qu'ils commencent à répondre à ce cahier des charges de la soif de pouvoir, de gloire et au culte des apparences, à l'instar d'une Honda FX Clarity dont la réputation perce dans les milieux branchés californiens.

    J'observe que les Coréens et les Japonais se sont déjà positionnés sur ce créneau tandis que les Français, comme d'habitude, accumulent du retard sur ces technologies indispensables à la survie de l'automobile dans nos éco-systèmes urbains.

    In fine, la conclusion de PMA ne me satisfait pas : 

    si la santé publique nécessite de baisser la vitesse de circulation sur le périph. et, certains jours, diviser la circulation par deux, il faut le faire.

    Oui, il faut le faire si la santé publique le justifie et s'il est prouvé que de telles mesures ont un effet réel (ce que je conteste pour la limitation de vitesse sur le périph), mais une telle conclusion est bien pauvre car elle ne résout ni ne propose de réfléchir sur les nouvelles difficultés qu'occasionnent ces mesures.

    Parce que, comme l'écrit si bien le Faucon,  pratiquement, on fait comment ? Quand on est un salarié moyen qui est obligé de prendre sa voiture non pas pour aller au musée, au théâtre ou au cinéma, mais pour aller simplement travailler ? Que nous n’avons pas forcément de transport en commun, ou de Vélib’ à disposition ? Que nous sommes simplement un français moyen qui travaille. A son compte ou en étant salarié. Avec des enfants à charge.

    Je lui ajouterai autre chose : à Paris, les transports en commun, c'est souvent synonyme de doublement du temps de transport, de saleté, d'insécurité et d'irrégularité. Un Velib ne tient pas la route sur des distances longues (trop de temps aussi) et l'autolib coûte cher pour une utilisation régulière...