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diesel

  • Pollution et diesel : c'est pourtant simple.

    Prévenir la pollution liée aux moteurs diesel est simple : je ne comprends pas que ni le gouvernement précédent ni celui-là ne s'y soit attelé ou ne s'y attelle. 

    Le point le plus important, c'est de ne pas prendre par surprise les automobilistes, motocylistes et entreprises de transports. Il faut donc étaler la réforme sur une longue période.

    En annonçant maintenant une mesure qui sera effective dans 5 ans, on laisse à tout le monde le temps de se retourner. Il faut faire en sorte que progressivement, d'ici 5 ans, prix de l'essence et prix du diesel soient alignés. En jouant sur les aléas des cours du pétrole, on peut le faire de manière indolore. Passé les cinq années, il faudra faire en sorte que le diesel soit un peu plus cher que l'essence.

    D'ici 5 ans, on pourra interdire les diesels de plus de dix ans d'âge dans les villes sauf les moteurs hybrides. 

    Toutes ces mesures doivent être discutées et aménagées si nécessaire dans le temps en consultant les associations d'usagers et les constructeurs automobiles afin que ces derniers soient prêts à faire face. Enfin, les bonus sur les véhicules propres doivent être maintenus le temps que les constructeurs parviennent à produire en série des modèles performants et moins coûteux. Il faut toutefois arriver à ce que ces bonus disparaissent avec le temps (on peut tabler sur dix années) et, dans tous les cas de figure, les financer spécifiquement sur la montée du prix du diesel.

    Tous les chiffres que je propose le sont à titre indicatif, mais le principe d'annoncer maintenant et de laisser du temps pour mettre en place est à mon avis le bon et le plus aisé, politiquement, à faire passer. Venir à bout des micro-particules issues du diesel est un impératif notoire.

    Il y a une dernière piste que je n'ai toutefois pas explorée : celle d'une amélioration du diesel comme carburant et des moteurs, conduisant à ce que ces derniers cessent d'être polluants.

  • La délicate question du diesel à Paris

    La pollution de l'air s'est invitée dans tous les programmes des candidats à la mandature suprême à Paris.

    C'est le projet de Marielle de Sarnez qui a fait l'objet de la meilleure couverture médiatique mais, bien entendu, tous les candidats ont présent à l'esprit cette problématique. Le diesel ne représente pas la totalité de la pollution atmosphérique, loin de là, mais bien 25 à 30% sans doute.

    Je parle en connaissance de cause : j'ai un véhicule diesel et j'habite Paris. Cela fait un moment que je fais mes comptes et mes décomptes. Il n'y a rien à faire : quelle que soit la solution envisagée, je suis vraiment perdant financièrement si j'opte pour la solution sans voiture ou pour l'achat d'un véhicule propre. La seule location d'une automobile pour partir en vacances me coûterait l'équivalent de l'entretien de mon véhicule personnel pendant un an. Si je devais ajouter les frais d'utilisation d'autolib et ceux des transports en commun en prime, je double voire triple mon budget de déplacement. Sans véhicule, tous mes temps de transport sont de doublés à triplés et cela m'occasionnerait d'autres frais (gardes d'enfants entre autres) et un inconfort bien supérieur (sans automobile on doit renoncer aux visites en banlieue, aux départs en vacances au moment souhaité et, sur le lieu de vacances, à toute forme de mobilité).

    En somme, l'absence d'automobile est une perte terrible de mobilité, particulièrement si l'on a une famille relativement nombreuse.

    Face à cela, il y a les effets de la pollution de l'air. Des maladies respiratoires à répétition : asthmes, pharyngites, bronchites, laryngites et cetera. Sans en être la conséquence directe , elles "bénéficient" d'un environnement devenu propice.

    S'il est évident que le trafic automobile dégrade la qualité de l'air, il n'est pas évident du tout que sa réduction améliore les choses. Une étude de l'ANPAA semble même démontrer une très faible incidence des mesures de ce type.

    Accessoirement, la pollution ne connaît pas de frontières : à Paris subit par exemple toute la pollution venue d'île de France et inversement d'ailleurs. On peut toujours pointer du doigt la voiture, mais c'est un plan global, incluant les autres sources de pollution, qui peut avoir quelques chances d'améliorer la situation.

    Si on considère l'histoire de la pollution de l'air on voit que ce sont les retenues et filtres à la source qui sont les plus efficaces en matière de pollution atmosphérique. C'est très net en Europe.

    Je n'ai pas de solution miracle, mais je vois que la majorité socialiste à Paris a favorisé l'achat de centaines de bus au diesel quand il eût été possible de choisir du GNV. Et pendant ce temps, des centaines de millions d'euros, peut-être même des milliards, ont été gaspillés en projet qui n'amenaient rien à la qualité de l'air à Paris.

    Paris a toutefois un vrai problème : la municipalité ne contrôle pas la flotte de véhicules qui la parcourt parce qu'une très grande partie d'entre eux viennent de banlieue, de province ou de l'étranger.

    Il existerait sans doute des solutions pour amener un air propre à Paris, mais elles seraient brutales : prévoir de gigantesques parkings aux portes de Paris, voire même un peu plus loin  pour tous les véhicules extérieurs à la capitale (sauf ceux qui sont propres) et prévoir des taxes records pour ceux qui polluent intra-muros. 

    De telles mesures sont inconcevables si elles ne s'accompagnent pas d'un quadrillage parfait, propre, fréquent, et à toute heure du jour et de la nuit de toute la ville. Ce n'est pas le cas actuellement. Prévoir une voie réservé aux transports en commun et aux taxis sur le périphérique, en soi, ce n'est pas stupide, à condition que ces transports soient propres et rivalisent en régularité, prix et vitesse avec le véhicule individuel. Nous n'y sommes absolument pas y compris là où des couloirs spécifiques ont été créés. 

    C'est un trait, une manière de penser qui m'agace à gauche et chez les Verts. Par idéologie, ils prennent des mesurettes qui ne sont satisfaisantes pour personne au lieu d'attaquer le mal à la racine en commençant par le plus efficace et le plus pratique.

    Il en va dans les transports comme pour tout le reste : c'est une affaire de concurrence. Tant que les transports collectifs ne sont pas concurrentiels (et la concurrence, ce n'est pas seulement une histoire de prix), ils ne peuvent emporter la victoire.