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  • RIC, risques et démocratie

    Dans les revendications des Gilets jaunes, on trouve le RIC ou Référendum d'Initiative Citoyenne. L'idée est de rendre possible à un groupe de citoyens suffisamment nombreux d'entamer une procédure référendaire.
    A l'époque des fake news galopant, une telle possibilité ouvre évidemment la voie à de très inquiétantes déviations, sans compter les forces politiques et les démagogues de tout poil à l'affût pour récupérer la chose et l'instrumentaliser.
    Cela dit, même si cela ne m'arrange pas par les temps qui courent, car je soutiens le gouvernement et sa politique, je dois reconnaître que j'aurais été très heureux qu'un tel instrument au service du peuple et des minorités qui le constituent existât à l'époque des quinquennats Sarkozy et Hollande.
    Depuis trop longtemps, la politique est affaire de spécialistes, c'est à dire forcément une minorité, même si elle n'est pas forcément armée de mauvaises intentions.
    Par ailleurs, il ne faut pas s'illusionner : la vraie majorité des majorités politiques, ce sont les électeurs qui votent pour leur parti et leur candidat à la présidentielle au premier tour. Le second tour est un moyen d'éliminer le plus détestable des deux candidats, pas un acte de soutien, pour ceux qui n'ont pas choisi la majorité politique.
    Donc, ce qu'on voit, c'est qu'une majorité politique, dans nos démocraties représentatives, est encore une fois une minorité. Certes, elle est importante, mais cela ne l'autorise pas à prendre toutes les décisions sans contre-pouvoirs aucun.
     
    C'est vrai, il y a des risques, et des gros. Mais on ne cesse de prendre des décisions qui vont à rebours de ce que veulent les peuples depuis trop longtemps et je pense que cela mine nos démocraties libérales.
     
    Le RIC ne sera pas l'outil d'une vraie majorité démocratique car il sera porteur la plupart du temps d'intérêts catégoriels, de minorités de toutes sortes, légitimes ou non. Ne rêvons donc pas. Mais, à défaut, il permettra d'équilibrer les pouvoirs entre les minorités qui constituent le corps démocratique et ça, je crois que c'est nécessaire.
    Par ailleurs, certains craignent que des lois soient ainsi défaites. D'accord, et alors ? Est-ce qu'une loi a vocation à être gravée dans le marbre pour l'éternité ? Si elle n'est pas fondamentale, je ne le crois pas. Des lois seront défaites puis refaites et ce sera ainsi, un reflet de la vie démocratique et des opinions qui se sont et se défont au fil du temps et des évolutions.