Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

écologie

  • Gilets jaunes : les Français n'en peuvent plus des impôts et taxes

    A certains égards, on pourrait se dire que le mouvement des Gilets jaunes paraît irrationnel en observant l'évolution des coûts des carburants. Ils oscillent constamment au fil des années et redescendent, d'ailleurs, depuis le début du mois de novembre.

    La question est ailleurs.

    La France est un enfer fiscal. Non seulement les prélèvements, sous forme d'impôts ou de taxes, atteignent des sommets, mais en plus, leur distribution est une jungle incompréhensible.

    Les taxes sur les carburants sont d'autant plus mal vécues qu'elles frappent douloureusement ceux qui ne peuvent pas faire autrement que d'utiliser une automobile dans les zones mal ou pas desservies par d'autres moyens de locomotion.

    Le procédé est hypocrite car les gens qui vivent dans ces zones n'ont tout simplement pas le choix. Ils ne pourront donc que payer plus. La taxe ne diminuera pas l'empreinte carbone.

    Rééquilibrer prix de l'essence et du diesel est une bonne chose mais il ne faut pas le faire aussi maladroitement. Il fallait jouer sur les oscillations du prix et attendre le moment propice : quand le prix du pétrole baissait, il suffisait de ne pas le répercuter sur le diesel et, peu à peu, l'essence serait redevenue compétitive. J'ai déjà proposé cette solution sur mon blog il y a plusieurs années.

    Je crois Macron sincère et franc, Édouard Philippe compétent, mais dans cette histoire, l'un et l'autre ont particulièrement mal joué. C'est malheureux car ils ne cessent de perdre en popularité, pourtant, je crois que dans l'éventail politique, ce sont les seuls qui sont honnêtes, disent ce qu'ils font et font ce qu'ils disent.

    J'espère qu'ils pourront rebondir, mais il faudra stratégiquement être plus astucieux pour cela et bien comprendre que désormais, plus la moindre taxe ni impôt ne doit tomber sur la tête des Français.

    Pas la peine non plus de chercher à démonter l'inverse par des calculs alambiqués. Même s'ils sont vrais, pour l'instant, les Français ont besoin de court-terme et de constater de leurs yeux que leur quotidien s'améliore.

  • Hulot pas très loyal...

    J'aurais pas mal de choses à dire sur l'écologie parce que je trouve que le gouvernement ne fait pas assez. Cela dit, à propos de Nicolas Hulot et de sa démission, j'ai deux mots à dire : je trouve que c'est peu loyal de partir quand les choses deviennent plus difficiles pour le gouvernement. J'ai toujours jugé Nicolas Hulot velléitaire. Il veut bien faire de l'écologie à condition qu'elle soit posturale, c'est à dire perché sur une position où il n'y a pas à prendre de décisions. Il aurait pu continuer à se battre ou au moins poser un ultimatum là où on aurait pu l'attendre (agriculture biologique, labels, étiquetage clair des produits dans les commerces) : au lieu de cela, il s'échappe à la nage quand il sent le vent tourner. 

     Je n'aime pas ça.

    Je ne trouve pas non plus très honnête ni correct de n'avoir averti personne au sein du gouvernement de sa décision. 

    Ce n'est pas facile de gouverner. Il faut mettre les mains dans le cambouis. Hulot veut rester "pur" et voudrait vivre dans un monde de bisounours où il n'y a pas de méchants, pas de combats. Il devrait lire Les mains sales de Sartre. Et pourtant c'est une histoire de communistes. Ce n'est pas si fréquent que je recommande ce genre de lecture. La pièce de théâtre n'en a pas moins le mérite de poser avec acuité la question de la confrontation de l'idéalisme et la participation au pouvoir. On y voit que les purs aspirent davantage à "purifier" l'humanité qu'à s'occuper du bien des hommes...

    Il faut lutter camarade, la posture protestataire, c'est bon pour les Insoumis et autres gauchos. On voit ce que cela produit partout ailleurs : rien de bon pour l'écologie. Le marxisme a produit au moins autant de dommages que le libéralisme, et, à vrai dire, la question n'est pas tant celle du marxisme et du libéralisme que celle du productivisme, présent dans à peu près toutes les idéologies politiques.

    Même dans ce champ, on pourrait s'engager dans un productivisme basé sur le recyclage et l'immatériel peu enclins à générer des dommages écologiques.

    Ça n'a pas dû vraiment effleurer Nicolas Hulot.

    En tout cas, il y a des individus de qualité pour le remplacer, et, pour ma part, j'ai un nom. Et sérieux. Yann Wehrling, aujourd'hui au MoDem, par le passé chez les Verts, est une personnalité politique réfléchie, honnête et pondérée, sincèrement engagée dans l'écologie. S'il devenait ministre de l'écologie, il aurait tout le poids du MoDem avec lui. Et je pense que François Bayrou en serait ravi.

    Edouard Philippe et Emmanuel Macron peuvent faire un bon choix. A eux de voir.

  • Restrictions de circulation à venir à Paris selon la vignette Crit'air à partir de 2019

    Il m'a fallu du temps pour parvenir à récupérer l'information, sans doute parce qu'elle n'est qu'annoncée et pas encore actée par un arrêté : à partir du premier semestre 2019 les automobiles avec une vignette crit'air 4 connaîtront les mêmes restrictions de circulation que les crit'air 5 aujourd'hui. Elles ne pourront plus rouler dans Paris du lundi au vendredi de 7h00 à 20h00. En 2022 il en ira de même pour les crit'air 3.

    Anne Hidalgo l'a annoncé le 23 janvier dernier dans un entretien au journal Le Monde mais l'information n'a pas été reprise par d'autres médias. Cela faisait six mois que je cherchais un calendrier pour me faire une idée des projets de l'actuelle majorité. La fin du diesel est programmé pour 2024. L'objectif initial d'en finir en 2020 est donc repoussé dans le temps, ce qui devrait laisser plus de latitude aux Parisiens ou aux visiteurs venus d'ailleurs pour changer de véhicule.

    A note que les automobiles électriques et les hybrides rechargeables bénéficient d'un stationnement résidentiel gratuit à Paris. 

    En parcourant le site du ministère sur la vignette crit'air j'ai vu que le gouvernement ne faisait pas de distinctions entre les hybrides diesel et les hybrides essence. Une hybride diesel est donc considérée comme une hybride essence à Paris puisque la Mairie de Paris s'en tient à la classification actuellement en vigueur.

  • Les JO et les APL

    Je peux entendre que l'État doit faire des économies. Je suis sceptique sur les gains que représentent cinq euros de moins de versements d'APL, mais soit, admettons. Mais quand je vois que le gouvernement s'apprête à dépenser des milliards d'euros pour organiser les Jeux olympiques à Paris, je suis furieux. La Tribune avait fait un article sur le plan de financement de ces jeux. Dans le projet actuel, l'État et la Mairie de Paris mettraient la main à la poche pour 1.5 milliards d'euros. Tous les budgets des JO précédents ont sévèrement dérapé. Je ne doute pas un seul instant que cela sera le cas des nôtres, à fortiori en connaissant le goût prononcé d'Anne Hidalgo et de sa majorité pour les festivités dispendieuses.

    J'en ai assez des projets pharaoniques que personne n'a demandés. C'est le travers délirant des élus de la République de longue date. On voit très bien par là que ce n'est pas leur argent. Ils nous donnent des leçons en permanence, font les vertueux mais jettent par les fenêtres l'argent de nos impôts. Comme si nous n'avions pas d'autres besoins. Si on m'avait dit que la France voulait investir un milliard et demi d'euros dans la recherche, j'aurais certainement approuvé ce projet tout en interpellant les pouvoirs publics sur le financement de l'opération. Mais trois milliards pour des jeux...c'est insupportable. Anne Hidalgo va en profiter pour pourrir encore plus la vie des Franciliens sous prétexte de travaux prétendument éco-citoyens et soyons certains que les impôts locaux et régionaux vont exploser parce que quelqu'un devra bien payer l'addition.

     Je suis furieux que la Région, et donc le MoDem, ait approuvé l'organisation des JO à Paris. Je constate que seuls les Verts et le Front de Gauche se sont prononcés contre ces JO à Paris, avec des arguments très justes, au demeurant. J'espère ne pas devoir un jour finir par tirer des conclusions dans mes votes de ce que je vois voté au Conseil Régional. Idéologiquement, mis à part sur l'écologie, je ne suis pas proche des Verts et de Mélenchon, mais à force de voir des votes qui correspondent à ce que je pense pour la Région, je pourrais finir par me poser des questions un jour.

  • L'affolante multiplication des cancers

    Je me dis souvent que j'aimerais entendre parler de choses plus concrètes dans cette campagne présidentielle. On parle parfois de la santé, mais c'est par généralités. Je pense au cancer, mais aussi aux maladies orphelines et auto-imunes, à la sclérose en plaques, à la polyarthrite rhumatoïde et à quelques autres encore. 

    Nous sommes tous touchés à des degrés divers par ces maux. Un jour un examen, et c'est le coup de massue sur la tête. On entend le mot cancer. Et si ce n'est pas pour soi, c'est pour un très proche. Des jours d'angoisse, puis des semaines, des mois, des années. Je crois bien que je connais pas de personnes qui ne soient pas concernées ou directement ou indirectement dans mon entourage. Et il n'y pas que le troisième âge. Les adultes de tout âge mais aussi les enfants, maintenant. 

    Ce que j'aimerais entendre d'un candidat, c'est une déclaration précise : la volonté de venir à bout de ces maladies par deux biais :

    - en finançant autant qu'il est possible la recherche, et ce, par tous les moyens possibles. Et je sais qu'elle avance, cette recherche, à pas de géants.

    - en agissant sur la prévention. Mais la prévention, ce sont nos habitudes, mais c'est aussi notre environnement.

    Je suis convaincu qu'il est le premier facteur de cause de cette accélération, à commencer par l'alimentation. La multiplication de substances tout sauf naturelles, pesticides, vernis, métaux dangereux, antibiotiques de toutes sortes dérègle notre fonctionnement biologique. En ce sens, le programme des candidats pour l'agriculture et l'environnement est aussi important que leurs propositions sur la santé.

    Que va voter cette femme, qui a dû faire appel à du crowfunding et donc la générosité des particuliers pour financer son traitement contre le cancer du sein ? Il est vrai que son médicament faisait l'objet de suspicions quant à son efficacité, mais s'il avait fait ses preuves pour cette patiente, fallait-il le lui supprimer ?

    Sur la santé, je n'entends rien de convaincant à l'heure actuelle. Toutefois, dans ses propositions, Emmanuel Macron écrit :

    «Nous travaillerons sur la pertinence des soins, et nous engageons à ce qu’aucun soin utile ne soit déremboursé pendant les 5 ans qui viennent.»

    Ma question est donc la suivante : est-ce que le cas la femme dont je parle rentre dans le champ d'application de cette mesure ?

    On lit aussi toujours dans le domaine de la santé dans son programme :

    «Nous soutiendrons la recherche en santé environnementale et limiterons les risques d’exposition aux substances à risque».

    Très bien. Moi aussi je peux le dire. Mais concrètement ? Quelles mesures ? Quel espoir pouvez-vous donner à tous ceux qui sont atteints d'un cancer par exemple ? Quelles perspectives ? Quel horizon ?

    Et puis j'aurai une autre observation : se soigner dans la France rurale ou semi-rurale tient désormais de la gageure. Les grandes villes sont touchées également. Quand donc se décidera-t-on à doubler le numerus clausus en université de médecine ? Pour satisfaire la vanité d'un quarteron de vieux universitaires en pré-retraite, les gouvernements précédents ont mis en danger deux générations de Français, et pour longtemps. Aujourd'hui, on fait venir des médecins, quand on le peut, de n'importe où, alors qu'il eût été si facile de retenir 15% voire 20% de candidats au concours de médecin chaque année à la place de 5 à 10%. Je ne crois pas que les candidats auraient été moins qualifiés et compétents que ceux qui exercent aujourd'hui. A la place, l'impéritie de tous les gouvernements qui se sont succédés sans exception, a créé une situation sanitaire explosive.

    J'attends d'un candidat une déclaration forte et un seuil chiffré et exprimé dans ce domaine, et, pour l'instant, je n'ai entendu personne sur la question.

  • Indispensables labels : très juste, François Bayrou !

    Parfois, je me demande si je ne suis pas le double-miroir de François Bayrou : il n'existe pas de proposition de ce dernier avec laquelle je ne sois d'accord.

    Dès 2012 François Bayrou insistait sur la mise en place de labels qui permettraient aux consommateurs d'exprimer un choix éclairé. Il insistait principalement sur le made in France mais avait déjà en tête le reste. Aujourd'hui, il en fait un moteur économique. 

    Dans les propositions d'Emmanuel Macron il y a par exemple la volonté de signaler le bien-être animal sur l'alimentation. Ma pensée de fond est que de toutes façons, nous devons à terme réduire notre consommation de viande, d'une part parce que la souffrance animale est insupportable et d'autre part parce qu'elle alimente la population et génère des risques sanitaires. Mais en attendant, c'est TRÈS IMPORTANT pour moi d'être informé dans tous les domaines de ma consommation de ce que j'utilise. Je salue à cet égard le formidable travail réalisé par Que Choisir, 60 millions de consommateurs, les labels privés que sont Max Havelaar Alter Eco, Démèter, pour en citer quelques uns ou encore l'existence d'Eco Cert et d'AB mais il faut aller plus loin. Il n'y a pas que l'alimentation. Les produits de beauté, les plastiques de toutes sortes, les vernis, les peintures, tout est susceptible de nous menacer, et, quand je dis susceptible, en réalité, la plupart des produits de consommation présentent une forme de toxicité. S'informer est un jungle et les sites qui aident sans arrière-pensée idéologique ou religieuse sont une bénédiction.

    Il faut donc aller dans le sens d'un élargissement et d'une rationalisation de cette information, Bayrou a infiniment raison sur tous ces points. J'espère qu'il saura convaincre Macron de s'engager résolument dans cette voie.

    Je l'appelle de mes voeux, et de toutes mes forces. Je crois que Macron est conscient des risques sanitaires : il lie explicitement dans son programme les cancers des enfants avec l'usage des pesticides et des perturbateurs endocriniens, cela signifie qu'il a commencé à prendre conscience du danger.

    Ce qu'il faut, maintenant, c'est alerter les agriculteurs et les convaincre de passer en bio, pas seulement pour les consommateurs mais surtout pour eux qui paient le plus lourd tribus aux épandages toxiques de toutes sortes.

    Battons-nous pour cela, nous sauverons nos enfants ! Et merci, François Bayrou, de vous battre pour cela.

  • Les Républicains et l'agriculture : aïe la cata...

    J'ai lu avec intérêt le document d'orientation des Républicains sur l'agriculture (lien ici).

    Les auteurs du projet annoncent dès l'introduction les axes directeurs de leur réflexion : la France est une puissance exportatrice dans ce domaine et la souveraineté alimentaire est un pilier stratégique de notre économie et notre diplomatie. Les auteurs jugent donc que les mesures qui répondent à ces deux exigences doivent l'emporter sur tous les autres impératifs. Ils récusent en conséquence avec vigueur l'agro-écologie génératrice de normes pénalisantes pour nos agriculteurs.

    J'avais initialement écrit une analyse de l'ensemble du document, mais à la réflexion, à quoi bon : les propositions de ce parti heurtent frontalement l'idée que je me fais du devenir agricole de la France, peu ou prou celles du MoDem (à lire ici).

    Les auteurs du projet exposent clairement leur intention de déconstruire les normes sanitaires et environnementales, ou, tout du moins, leur abondance.

    Si je suis favorable aux simplifications, pour le reste, je me méfie comme de la peste des tentatives de jouer avec notre santé.

    Je pense vraiment qu'il faut aller vers une agriculture biologique. Je reconnais qu'il y a une vraie difficulté parce qu'il faut rendre possible les reconversions des très grosses exploitations actuelles. Je ne vois pas comment y parvenir sans aide de l'État et de l'Europe, pour être franc. C'est d'ailleurs ce que propose l'Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe.

    Toutefois, je me fais le raisonnement économique assez simple, j'espère qu'il est valide : ce qui fait la richesse, c'est le montant de la valeur ajoutée. Les produits biologiques se vendent plus cher que les produits agricoles ordinaires. Certes, leurs coûts de production sont plus élevés, mais généralement, la marge réalisée l'est aussi. Je pense donc qu'on pourrait revenir vers des exploitations plus petites, et, pour ce qui est de l'exportation, pourquoi ne pas envisager de faire de la France une puissance exportatrice d'alimentation biologique ? Je n'ai que les chiffres de 2013 mais nous en étions alors à 309 millions d'euros (lien ici). Il est vrai que d'ici à atteindre les 76 milliards d'euros de l'ensemble de la production  agricole, il y a un long chemin...

    Il y a au bout de ce raisonnement quelque chose qui me paraît en revanche inévitable : on ne peut pas passer à une alimentation majoritairement biologique si les consommateurs n'acceptent pas de payer plus cher les produits qu'ils achètent. Cela revient ni plus ni moins à une hausse des prix. C'est quelque chose auquel il faut réfléchir. Peut-être que les conséquences positives dans le domaine sanitaire d'une alimentation bio compensent les surcoûts. A voir et à réfléchir.

    Une chose me paraît certaine : pour les Républicains, ces objectifs sont inconciliables. Tout leur projet va dans le sens du maintien d'une agriculture lourde et intensive, telle que nous la pratiquons depuis cinquante ans.

     

     

  • Si peu de bio, en France ?

    Je suis assez estomaqué de constater, quand je me rends dans des grandes surfaces, que la plupart des produits frais bio ne sont pas cultivés en France. Et que l'on ne me dise pas que c'est un problème de climat, une très large part d'entre eux venant de Belgique, d'Italie ou d'Espagne.

    Quand on trouve des légumes biologiques, s'il s'agit d'aliments de consommation courante, ils sont insipides au possible. 

    On peut toujours se rabattre sur des centrales de productions locales, type ruches ou AMAP, mais il n'y a là aucune garantie de qualité gustative ni d'absence de pesticides. On sait seulement que le circuit de distribution est court, ce qui est une maigre consolation pour les papilles gustatives.

    Je ne comprends pas ce qui coince : les grosses exploitations coûtent des fortunes en investissements, machines, engrais de toutes sortes pour un prix de vente misérable. Pourquoi les agriculteurs ne se reconvertissent pas dans l'agriculture biologique alors que la demande ne cesse de croître sur ce terrain et que les scandales sanitaires qui se succèdent lui assure une publicité renouvelée et gratuite ?

    Il me semble que c'était dans le programme de l'ADLE (donc forcément du MoDem qui en est membre) que de proposer un recentrage des financements de la PAC sur l'agriculture biologique, et je pense avoir entendu Marielle de Sarnez soutenir cette position. L'idéal serait en fait de concentrer les aides en question vers la reconversion en s'assurant que les agriculteurs puissent tous se reconvertir avec un revenu décent à la clef.

    J'appartiens, en tout cas, à un segment de clientèle pas satisfait par l'offre actuelle. Je souhaite de la qualité, du bio, du made in France si possible en circuits courts, et je ne trouve pas cette combinaison quelle que soit la chaîne testée (biocoop, naturalia, marchés, primeurs, petites, moyennes et grandes surfaces, épiceries électroniques avec livraison...).

    L'agriculture, voilà un sujet de choix sur lequel réfléchir. J'engage les centristes, et particulièrement le MoDem, mon parti, à y réfléchir et à développer un programme sophistiqué mais efficace, d'autant qu'il est contingent de la sécurité sanitaire et par là, de la santé.

  • Transports et environnement : Bartolone-Pécresse

    J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai essayé de parcourir plus longtemps les programmes de Valérie Pécresse et de Claude Bartolone pour la Région île de France. Je me suis arrêté aux transports et à l'environnement, les deux éléments les plus déterminants pour moi.

    TRANSPORTS

    Programme de Valérie Pécresse

    Programme de Claude Bartolone

    ENVIRONNEMENT

    Mesures de Claude Bartolone

    Mesures de Valérie Pécresse

    Il y a une différence vraiment majeure entre les deux séries de mesure : Valérie Pécresse a un projet pour la circulation routière, pas Claude Bartolone  (au contraire, même, si l'on parcourt son programme de campagne). La première prévoit de mettre fin aux dix points noirs en termes d'embouteillages de la région parisienne en améliorant le réseau routier au moins à ces endroits là, le second ne prévoit tout simplement rien ! Le mot "route" ne figure pas dans les propositions du Socialiste. Et à vrai dire, ce souci se ressent dans la partie environnement puisque la candidate des Républicains, de l'UDI et du MoDem compte engager la Région aux côtés des constructeurs du Pôle de compétitivité Movéo dont l'objet est de concevoir des véhicules particuliers propres. Je constate également son souci de multiplier les bornes de recharge pour les véhicules électriques. Il n'y a rien sur l'automobile (propre ou non) dans le projet du candidat du PS. Rien non plus sur les embouteillages. 

    Valérie Pécresse est également la seule à se préoccuper de la pollution à l'intérieur des métros et RER (ce en quoi je reconnais la griffe du MoDem, c'était déjà dans le pré-projet municipales 2014 de Marielle de Sarnez). Elle prévoit d'installer des assainisseurs d'air pour dépolluer les principaux tunnels. Je me demande si cela sera efficace et s'il est techniquement possible de capter les particules produites par les rames de métro. A voir.

    Je lis que Bartolone vante son TTME Évry-Massy-Versailles qui devrait entrer en service en 2020. L'idée de départ est de concevoir un tramway capable de fonctionner comme tel mais aussi d'utiliser le réseau ferré. Le coût global du projet, entre matériel roulant et construction des voies, est estimé à près de 100 millions d'euros. C'est une bonne chose que ce projet arrive à son terme très prochainement mais, en matière de transports en île de France, il faut considérer deux aspects : l'urgence et le long terme. Le projet date de 2007. Quelles sont les mesures à court-terme du candidat socialiste ? La vie est courte et 13 ans d'embouteillages ou d'entassement dans une rame surchargée, c'est long.

    Les deux candidats sont d'accord pour automatiser plusieurs lignes de métro et RER afin d'augmenter les rotations. C'est une mesure de bon sens. L'un et l'autre sont également d'accord pour mettre en place une police des transports. Sauf qu'en parcourant les projets, on se rend compte que Bartolone est fort peu disert, vantant surtout la campagne de prévention que la région finance contre le harcèlement. Valérie Pécresse est plus concrète mais exige des mesures qui dépendent de l'État et du Parlement bien plus que de la Région puisqu'il faut modifier des lois existantes. En pratique, il y a assez peu de différences de fond entre les deux projets mais davantage des divergences de forme. Je retiens l'idée de Valérie Pécresse d'un système d'alerte discret dans tous les transports franciliens en cas d'agression mais je demande à voir son application concrète.

    J'ai lu les propositions faites dans le domaine de l'énergie propre par les deux candidats. Il n'y a rien de concret de la part de Bartolone. Des déclarations d'intentions uniquement. A l'inverse, Valérie Pécresse s'appuie sur des études chiffrées assurant que la géothermie peut dégager 22 terawattheures sur le territoire de l'île de France alors que la consommation actuelle de la région n'est que de 16.6 TWh par an. J'aimerais toutefois savoir ce que Valérie Pécresse entend faire exactement pour relancer la géothermie. 

    Dernier point traité ici : l'alimentation. Je suis très attaché au développement d'une agriculture biologique. Là-dessus, net avantage à Bartolone qui en fait clairement une priorité. Il n'est pas suffisant de promouvoir l'agriculture locale. Il faut aussi se préoccuper des risques sanitaires que peuvent receler nos assiettes. Je crois vraiment qu'il faut pousser l'agriculture à aller vers une production raisonnée et biologique. Jouer du marché que constituent les cantines des lycées comme le propose Valérie Pécresse me paraît notoirement insuffisant.

    L'examen des programmes de ces deux candidats n'est pas exhaustif. J'y au pioché ce qui m'intéressait le plus, et, bien entendu, c'est subjectif.

  • Régionales et île de France : le jour où l'on ne me marchera plus sur la tête.

    S'il y a une rancœur, une contrariété rageuse, devrais-je même dire, que j'éprouve très régulièrement, c'est bien le sentiment de se faire marcher sur les pieds quand ce n'est pas sur la tête à longueur de temps par les décideurs des différentes sphères.

    Je suis avec intérêt les premiers pas du MoDem dans l'optique des prochaines régionales en raison de la personnalité de ses deux principaux têtes de file.

    J'apprécie Yann Wehrling parce qu'il respecte les petites entités. Je me méfie d'une Région hypertrophiée et bureaucratique dont les décisions verticales s'appliqueraient aux Franciliens et aux collectivités locales franciliennes sans concertation ni négociation aucune. De ce point de vue, la réflexion entamée par Yann sur les smart cities m'intéresse et je l'invite vivement à la poursuivre.

    Marielle de Sarnez est un peu un OVNI politique. J'ai d'ailleurs commencé par intituler ainsi ce billet et les observateurs fins constateront que c'est le nom de l'url du billet. Dans la sphère politique, c'est la seule personne que je connaisse qui n'ait pas une vision verticale de l'exercice du pouvoir de l'État envers les individus. Elle avait inventé un concept que fort peu d'acteurs économiques ou politiques partagent, celui d'un État facilitateur. En somme, l'État n'est là ni pour emmerder les gens, ni pour les assister, mais pour leur rendre la vie plus facile.

    Dès qu'on construit un projet politique pour une région avec cette idée fixe en tête, je pense qu'on doit pouvoir éviter les principaux écueils et folies des grandeurs consubstantiels des mandatures de nos élus.

    L'île de France doit faire face à un défi énergétique et écologique de taille. Elle ne produit que 11% de l'énergie qu'elle consomme ! Il y a donc une réflexion à entamer sur la question. Anne Hidalgo à Paris et pas mal d'autres communes d'île de France concentrent leur action "écologique" sur le matraquage des automobilistes. Ignorent-ils (ou est-ce par incompétence ?) que le secteur du bâtiment est en effet à l’origine de 60% des consommations énergétiques et de près de la moitié des gaz à effet de serre de la Région ? La rénovation énergétique des bâtiments m'apparaît dans ces conditions comme un enjeu de premier plan. Mais qui en parle ?

    Il y a pourtant des enjeux à l'échelle territoriale qui me paraissent clairs :

     - repenser l’aménagement du territoire pour limiter les déplacements, ce qui ne signifie pas pour autant emmerder autant que faire se peut les automobilistes.

    -  réfléchir aux opportunités de production locale d’énergie. 

    - identifier les activités à maintenir ou à réintroduire sur le territoire pour favoriser les cycles courts (agriculture, traitement des déchets, …), les emplois locaux, entre autres.

    - réfléchir à la conception d'éco-quartiers basse-consommation (pas comme le monstre énergivore que nous prépare Anne Hidalgo à la Porte de Versailles avec sa Tour Triangle). 

    Un billet qui dit trop de choses d'un coup devient trop long. Je réserve donc mes réflexions suivantes pour un article ultérieur, mais j'en annonce déjà les thématiques : le tissu entrepreneurial parisien se caractérise par une faible proportion d'ETI (entreprises de taille intermédiaire). J'y ai réfléchi et lu pas mal de documents, et en fait, je suis arrivé à la conclusion suivante. Leur faible présence procède de la structure de la place financière parisienne. Les capitaux et les produits financiers que Paris propose, notre fiscalité, sont des handicaps pour les ETI au lieu d'être des atouts. Tout le volontarisme du monde échouera donc si on ne parvient pas à créer les conditions nécessaires pour une mutation en douceur de la finance francilienne. Je développerai ma pensée dans un prochain billet.