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écologie - Page 2

  • Serres d'Auteuil : Ségolène Royal marque les esprits !

    A la bonne heure : tout advient à qui sait attendre. Il y a près de quatre ans et demi, un blog libéral du XVIème arrondissement faisait connaître un projet alternatif au saccage des Serres d'Auteuil par Delanoë et son équipe. On pouvait réaliser une extension de Roland Garros sur l'autoroute de Normandie, l'A13.

    Porté tant bien que mal par des voix diverses, l'idée a survécu, même si elle a été écartée avec une constance sans faille par Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo.

    C'est finalement Ségolène Royal qui pourrait sauver la mise des Serres puisqu'elle s'est emparée du projet et exige désormais de l'étudier avant de donner l'aval du gouvernement.

    Cela lui vaut un billet assez inimaginable du Delanopolis, l'un des blogs les plus férocement anti-socialistes que je connaisse, et je peux dire que ce blog ne lui a pas fait de cadeaux par le passé.

    La Tribune de l'Art qui n'est pas du genre à passer la brosse à reluire aux politiques n'est pas en reste, plaçant désormais tous ses espoirs en Ségolène.

    Nous allons donc pouvoir voir de quel bois exactement elle est faite puisque c'est elle qui délivrera la signature finale pour autoriser ou non la construction des bâtiments sur les Serres. Si vraiment elle pense le projet alternatif faisable et viable comme le jugent ses experts, il ne tient qu'à elle de la promouvoir.

  • Bayrou et le barrage de Sivens : le ton juste.

    Ce que j'aime chez Bayrou, c'est qu'il ne me déçoit jamais. Depuis que je le suis je ne l'ai jamais entendu céder une seule fois aux sirènes de la démagogie ou à la facilité. Dans toutes les situations où il est tentant d'appuyer là où ça fait mal simplement pour mettre en difficulté l'adversaire, Bayrou, lui, choisit toujours d'élever le débat.

    J'ai apprécié à sa juste valeur ses prises de position sur le barrage de Sivens. Il a jugé, à raison, indécent d'exploiter dans un sens ou dans l'autre le décès dramatique de Rémi Fraisse. Il a eu le courage de dire clairement que le Ministre de l'Intérieur ne pouvait être tenu pour responsable de ce décès et il observe, une fois encore avec hauteur que la plupart de nos précédents responsables à ce poste ont essayé de trouver un équilibre (et il n'est pas facile !) pour empêcher les désordres sans dégâts matériels et accidents humains. C'est aussi mon sentiment. 

    Je ne connais pas vraiment la situation locale alors il m'est difficile de me prononcer, mais j'observe que tous les élus locaux des environs étaient favorables au barrage. 

    Comme l'observe très justement Bayrou, il semble que des décisions politiques ne puissent plus s'exécuter sans générer automatiquement de la violence, fût-elle d'une minorité. Je le rejoins encore quand il analyse que « l’ensemble de nos mécanismes de décision et d’action est à revoir parce qu’il est désespérant pour le citoyen d’avoir des décisions jamais suivies d’effets sur aucun sujet». Mais j'y ajouterais autre chose : il y a un vrai problème de confiance. Décideurs, maîtres d'ouvrage et et bâtisseurs sont joints par des liens inextricables qui fleurent bon le conflit d'intérêt. Et quand des études d'impact sont réalisées, on a le sentiment qu'elles atterrissent dans la poubelle car elles ne sont suivies d'aucun effet. A quoi sert-il d'interroger les gens si c'est pour ne finalement pas tenir compte de leurs avis ?

    Je me trompe peut-être, mais j'ai le sentiment que l'habitude de s'asseoir sur l'avis de ceux qu'on consulte finit par générer de l'énervement et des tensions. Ceci ne signifie pas que tout projet doit être bloqué à la moindre consultation, mais que les différents acteurs doivent jouer cartes sur table.

  • Autoriser des pesticices dans le bio ? Touche pas à mon bio, l'INRA !

    J'ai failli m'étouffer en lisant un article de Marie Astier dans le webzine Reporterre. La dernière trouvaille d'un expert de l'INRA ? Autoriser l'utilisation de pesticides pour l'agriculture bio. Connard ! J'achète le plus souvent possible de l'alimentation certifiée AB ou Ecocert justement pour être certain que ma petite famille n'ingère pas ces saloperies de produits chimiques.

    On se rappelle que Hollande avait mis en place un Commissariat à la Prospective et à la Stratégie. L'idée étant de construire la France industrielle et agricole de demain. Si c'est pour commander ce genre de conneries imbéciles et dangereuses, autant le dissoudre sur le champ. Ça sera toujours ça d'économies utiles.

    Le voilà le dossier d'analyse des performances de l'agriculture biologique. Mais moi, je m'en tape des performances de l'agriculture bio : je veux juste ne pas retrouver les trois quarts du tableau de Mendeleiev dans le sang de mes enfants à cause des produits de merde que la plupart des agriculteurs collent dans leur production. Mauvaise grille de lecture qui trahit clairement les intentions du comité.

    Déjà je râle de constater chaque fois que je me rends dans une grande surface qu'on ne trouve pas de fruits et légumes bio en France. A chaque fois, ça vient d'Italie, de Hollande ou de Belgique. Parfois d'Espagne. Bref, on a quatre pays autour de nous, ils font tous du bio, et apparemment, nous pas.

    Je crois surtout qu'on sous-estime dans des proportions inquiétantes l'effet du productivisme agricole et son impact sur la santé. Le nombre de cancers louches est très élevé chez les agriculteurs. 

    Je ne veux pas de pesticides dans mon alimentation bio, moi, et je me battrai pour conserver le droit de ne pas en manger, quitte à ester en justice.

  • La pollution parisienne pourrait devenir aussi un enjeu économique

    J'ai lu une dépêche AFP très instructive sur le devenir d'une grande cité submergée par la pollution. Il s'agit de Hong-Kong. La cité-État chinoise commence à perdre de son attractivité en raison du niveau de pollution insupportable qui l'atteint.

    Si les acteurs politique parisiens ont dans l'ensemble une conscience assez aigüe des dangers que représente la pollution du point de vue de la santé et de l'environnement, ils n'en perçoivent pas forcément les enjeux économiques.

    J'ai dit récemment que le bouclage du tramway, que propose Anne Hidalgo allait dans le bon sens, mais je dois pondérer mon propos. Il y a eu une erreur à la base dans ce projet car il a un coût faramineux. Construire tout un circuit avec voie réservée pour les bus et acheter une flottille de bus propres (GNV, électrique) eût été infiniment moins coûteux et tout aussi efficace en termes de mobilité, d'efficacité, de rapidité et de trafic. Alors évidemment, il n'y a plus d'autres choix que d'achever ce qui a été entamé, mais le décision initiale va peser très lourdement sur les finances de la ville.

    J'ai pris connaissance des propositions de NKM pour lutter contre la pollution parisienne. C'est un bon projet pour tout ce qui concerne la circulation et je vois que NKM a pensé au métro, contrairement à Anne Hidalgo. J'y vois la patte du MoDem puisque Yan Werhling m'a confirmé que c'était bien cet aspect qu'il avait en tête quand il a coordonné le plan air de Marielle de Sarnez. 

    Il ne faut toutefois pas oublier que la pollution atmosphérique est liée pour un tiers à l'industrie et un quart aux activités économiques locales (en particulier le chauffage au bois). Plus généralement, l'origine de la pollution est plus diverse qu'on ne le pense. Un document d'Airparif en fait une synthèse édifiante.

    Il y a un point qui me laisse plus que dubitatif : j'attends la première étude qui me prouvera que le velib et autres mesures en faveur du vélo ont fait baisser ne serait-ce que d'un micro pour cent la pollution atmosphérique. Les équipements de vélo sont des équipements de confort. Tout le monde adoube le velib mais c'est une erreur et je pense sincèrement que les vélos électriques de NKM n'apporteront rien. Un joujou coûteux qui gagne à être abandonné pour faire porter l'effort sur les mesures efficaces.

    L'idée de verser 6300 euros de prime aux artisans pour s'équiper de véhicules électriques est une bonne mesure parce qu'elle coûte bien moins cher que les aménagements et limitations chers aux Socialistes et est bien plus efficace.  Il y a près de 35 000 entreprises à Paris intra-muros. Même s'il fallait verser la prime à chacune d'entre elles pour un changement de véhicule, le coût total maximal atteindrait 200 millions d'euros environ, mais qui seraient étalés sur plusieurs années. Je rappelle que la municipalité socialiste a consommé 3 milliards d'euros dans ses projets de changement de voirie lors de sa première mandature. Des marges de manoeuvre existent donc.

    Renouveler la flotte municipale en véhicules propres aurait dû être une priorité pour les Socialistes. Ils avaient avec la Région et le ville de Paris toutes les manettes en mains pour agir. Ils n'ont rien fait et Anne Hidalgo a laissé racheter des centaines de bus au diesel. Difficile pour elle d'être crédible sur le sujet, maintenant.

    Je tends à penser, à l'instar du ou de la journaliste qui a rédigé la dépêche de l'AFP, que le niveau de pollution de chaque ville va devenir un élément déterminant pour son attractivité. Il ne fait pas de doute que tôt ou tard, des mesures très fortes seront nécessaires pour demeurer compétitif. Il faut toutefois bien prendre conscience que les mesures locales n'ont pas d'impact si elles ne s'agrègent pas à un projet global dont chaque cercle concentrique décline les mesures. L'Europe doit fixer des normes, l'Assemblée Nationale les transcrire en droit français et les régions coopérer avec les communes pour en favoriser l'application.

  • Ah, le métro...Plus polluant que l'automobile !

    Ce qu'ils me font rigoler, les apôtres des transports en commun et ennemis patentés de la bagnole : pendant qu'Hidalgo, verts et consorts nous vantent les mérites du métro, ils oublient une étude parue en janvier 2013 aux conclusions aussi sévères que sans appel pour le métro parisien : 

    Les particules fines émises dans les RER en particulier, mais aussi sur le réseau RATP sont bien supérieures à tout ce que peut émettre le périphérique

    C'est une découverte gênante et fâcheuse pour la boboïtude verte et socialiste de la capitale : la haine anti-bagnole conduit à placer des capteurs d'air pollué sur les boulevards mais les tunnels et les rames de métro sont soigneusement occultés.

    Ce qui me frappe, c'est l'absence de réaction de la sphère politique parisienne sur le sujet. Pas la moindre réflexion dans les programmes politiques des uns et des autres. Malgré tout, en farfouillant, j'ai tout de même trouvé dans le plan air de Marielle de Sarnez la volonté affichée d'améliorer la qualité de l'air dans le métro : 

    - Conduire avec la RATP un grand chantier d’amélioration de l’attrait des stations (esthétique, végétalisation, qualité de l’air, climatisation, présence de services et de commerces, accessibilité des stations aux personnes à mobilité réduite, accueil des touristes).

    Disons-le tout net : l'impact en termes de santé publique du métro est bien plus nocif que la voiture. Bon. Il a un défaut, on ne peut pas le flasher. C'est de la dépense nette. J'ai regardé le programme d'Anne Hidalgo ; le métro, c'est page 62. Il n'y a absolument rien sur la qualité de l'air dans les stations. De toutes façons, ce n'est pas compliqué : il y a 13 fois le mot pollution dans les 196 pages du projet et il n'est jamais associé au métro. Soyons justes : rien non plus chez NKM. Chez les Verts, c'est page 7 la lutte contre les nuisances : des mesures pour empoisonner les conducteurs, ça, il y en a à la pelle. Mais la qualité de l'air dans le métro, nada. Nitchevo également au FN et au Front de Gauche (pas le genre des premiers que de se poser une telle question, et pour les seconds, pas assez d'imagination pour ça). Reste l'UDI de Christian Saint-Étienne : il a plein de bonnes idées mais celle-là, ça ne l'a pas effleuré non plus.

    En somme, je résume, Marielle de Sarnez et les commissions du MoDem sont les seuls à s'être posés la question de la qualité de l'air dans le métro. Je sais que Yann Werhling a beaucoup travaillé sur le plan air de Marielle de Sarnez. Je ne doute pas d'y voir aussi sa griffe.

    Puisque nous avons choisi de nous allier finalement à NKM, je pense qu'il ne serait pas inutile de reconsidérer ses propositions en matière de lutte contre la pollution, et surtout, qu'il est en revanche grand temps de rentrer dans le lard du programme auto-satisfait et dégoûlinant de bisounourserie faussement écolo de la gauche et d'Anne Hidalgo.

    Comme d'habitude, l'absence de réflexion et d'idées des uns et des autres amène tout le monde à se comporter en moutons et à suivre aveuglément les dernières modes en vigueur. Dire, penser, ne jurer que par les transports en commun, ça en jette, mais la réalité n'est pas forcément l'image d'Épinal (une ville sans voitures donc débarrassée de sa pollution atmosphérique) que nos écolos de pacotille et de paillettes aimeraient renvoyer.

    Quand on se préoccupe de santé publique, il faut savoir regarder au-delà de la toute bien-pensance pseudo-écologique parisienne.

  • Comment lutter contre la pollution de l'air ?

    La pollution atteint à Paris et sans doute ailleurs, en raison de l'absence de vent et de la sécheresse de l'air, des seuils stratosphériques au regard de nos normes.

    S'il y a un point sur lequel nous pouvons tous nous accorder, gauche et droite confondues, c 'est sur la nécessité impérative de lutter contre cette menace. En effet, la pollution de l'air n'est pas anodine : elle occasionne de très sérieux dégâts sur la santé de ceux qui la subissent.

    J'ai lu les billets respectifs de PMA et du Faucon. L'un et l'autre commentent la dernière mesure gouvernementale pour tenter de limiter la trafic automobile, la circulation alternée. 

    Pour ma part, ce qui me frappe, particulièrement à Paris, c'est que toutes les mesures prises (augmentation des amendes de stationnement, limitation de la vitesse à 70km/h) ou envisagées (Péage urbain, vont toujours dans le même sens : pénalisation et sanction de l'automobiliste. Je vois d'ailleurs bien, pour la circulation alternée, que Jegoun ne parvient pas à répliquer à l'objection que le Faucon adresse à la mesure gouvernementale : quid de ceux pour lesquels l'automobile est un indispensable moyen de locomotion ? Jegoun invoque l'intérêt collectif, mais qu'est-ce que c'est que cet intérêt collectif qui néglige chaque intérêt individuel ? L'intérêt collectif, c'est une somme d'intérêts individuels : c'est donc une facilité rhétorique, certes, mais surtout un sophisme fallacieux que de renvoyer l'intérêt individuel à l'égoïsme particulier.

    Je ne crois pas que l'on puisse lutter contre la pollution sans obtenir l'adhésion pleine et entière des citoyens. Dans tous les cas de figure, pointer du doigt une catégorie et la contraindre à des efforts parfois très difficiles sans contrepartie, je pense que cela suscite la colère.

    Le sujet n'est pas facile, et on ne peut pas accuser le gouvernement, celui-là et celui qui l'a précédé, de ne pas faire des pieds et des mains pour faciliter l'acquisition d'une voiture propre.

    J'ai regardé les montants des bonus aux particuliers pour l'achat d'un véhicule avec un taux d'émission de CO2 très faible, et j'avoue que j'ai été impressionné :  bien qu'il ait baissé, il atteint encore 6300 euros en-dessous de 20 grammes de CO2 par kilomètres.

    J'ai évidemment jeté un oeil sur ce qu'il se faisait : la Nissan Leaf, par exemple, petite berline 100% électrique. Il faut compter 24000 euros en achetant la batterie. En décomptant les 6300 euros, on arrive à un montant de 17700 euros, sachant que la consommation électrique est suffisamment négligeable pour que je ne la prenne pas en compte dans les coûts.

    A titre personnel, j'ai une diesel hdi que je dois remplir une fois par mois en moyenne, pour un montant de 100 euros à chaque fois. Avec la Leaf, je ferai une économie de 1000 euros par an. Au bout de 5 ans, je pense que j'ai rentabilisé mon achat.

    Ça pourrait commencer à devenir intéressant, mais il reste un obstacle de taille : 200 kilomètres d'autonomie à peine, à condition de ne pas utiliser l'air conditionné, sans parle de la faiblesse des équipements par rapport à une berline essence ou diesel équivalente. C'est dommage, car on y est presque. Il reste ensuite deux autres obstacles et ils ne sont pas négligeables : Nissan a mis au point une sorte de station électrique spéciale qui permet de recharger l'automobile en 30 minutes, mais elle a un coût important et il faut l'installer chez soi. L'autre aspect, davantage macro-économique, c'est que l'État ne pourra pas continuer à subventionner ce secteur surtout s'il décolle auprès des particuliers.

    J'aurais pu être intéressé par une Toyota Prius Hybride, mais 28 000 euros, même si l'on décompte encore les 2200 euros de bonus écologique, je n'ai pas les moyens. 

    Je rêve de voir émerger les premiers véhicules à hydrogène et petit à petit, ils font leur chemin, les Échos s'en sont fait...l'écho :-) ; mais le prix demeure bien trop élevé, plus encore qu'un véhicule électrique, d'autant que les stations de recharge d'hydrogène ne courent pas vraiment les rues.

    Au niveau des villes, ce sont elles qui sont confrontées principalement à la pollution de l'air, il y a peu de mesures originales et audacieuses pour contribuer vraiment à la réduction des émissions. J'ai lu évidemment le plan Air de Marielle de Sarnez   : j'avoue ne pas comprendre que l'actuelle majorité, si prompte à sanctionner l'automobiliste, se soit empressée de renouveler le stock de bus de la RATP en moteurs diesel au lieu de favoriser le GNV, l'électrique ou même d'expérimenter l'hydrogène, comme le suggère Marielle de Sarnez.

    En fait, pour que le véhicule propre prenne son essor, des conditions préalables doivent être remplies : - la première est technique, il faut impérativement parvenir à mettre au point des moteurs capables de faire rouler longtemps le véhicule

    - la deuxième est économique : l'hydrogène remplit la première condition à peu près, mais son coût demeure faramineux pour le citoyen ordinaire (moi, par exemple)

    - la troisième est politique : les villes doivent choisir de discriminer clairement les moteurs propres et les autres. Se contenter d'assurer le stationnement gratuit, c'est une bonne mesure, mais ce n'est pas suffisant : il faut donner des privilèges aux heureux possesseurs d'un véhicule propre. Emprunter des voies d'accès qui ne sont pas autorisées aux véhicules polluants, se garer sur les places de livraison, pouvoir se déplacer plus vite sur les voies rapides (dans les limites acceptables de sécurité, bien sûr) et cetera. Notre nation idolâtre au moins autant les privilèges qu'elle les déteste. Tout Français constituée selon notre norme nationale pensera toujours que si quelques uns bénéficient d'un privilège, pourquoi pas lui aussi ? A cet effet, il y a effort de communication à opérer : je vois autour de moi des gens aisés qui se dotent de véhicules 4X4 parce que cela représente le luxe, la richesse, le pouvoir. Pour que les véhicules propres prennent, il faut qu'ils commencent à répondre à ce cahier des charges de la soif de pouvoir, de gloire et au culte des apparences, à l'instar d'une Honda FX Clarity dont la réputation perce dans les milieux branchés californiens.

    J'observe que les Coréens et les Japonais se sont déjà positionnés sur ce créneau tandis que les Français, comme d'habitude, accumulent du retard sur ces technologies indispensables à la survie de l'automobile dans nos éco-systèmes urbains.

    In fine, la conclusion de PMA ne me satisfait pas : 

    si la santé publique nécessite de baisser la vitesse de circulation sur le périph. et, certains jours, diviser la circulation par deux, il faut le faire.

    Oui, il faut le faire si la santé publique le justifie et s'il est prouvé que de telles mesures ont un effet réel (ce que je conteste pour la limitation de vitesse sur le périph), mais une telle conclusion est bien pauvre car elle ne résout ni ne propose de réfléchir sur les nouvelles difficultés qu'occasionnent ces mesures.

    Parce que, comme l'écrit si bien le Faucon,  pratiquement, on fait comment ? Quand on est un salarié moyen qui est obligé de prendre sa voiture non pas pour aller au musée, au théâtre ou au cinéma, mais pour aller simplement travailler ? Que nous n’avons pas forcément de transport en commun, ou de Vélib’ à disposition ? Que nous sommes simplement un français moyen qui travaille. A son compte ou en étant salarié. Avec des enfants à charge.

    Je lui ajouterai autre chose : à Paris, les transports en commun, c'est souvent synonyme de doublement du temps de transport, de saleté, d'insécurité et d'irrégularité. Un Velib ne tient pas la route sur des distances longues (trop de temps aussi) et l'autolib coûte cher pour une utilisation régulière...

  • Ce que proposent Marielle de Sarnez et le MoDem contre la pollution

    Une fois encore, je déplore l'invraisemblable disproportion de traitement des actualités dans la presse : seule Libération avait relayé les plan Climat  de Marielle de Sarnez à Paris. Quelque chose d'important qui concerne la vie des Parisiens, surtout si l'on considère les dernières conclusions de l'OMS sur les effets de la pollution dans la capitale. Le ralliement d'un élu a e revanche eu les honneurs dans toute une série d'organes de presse.

    En somme, chaque fois que quelqu'un essaie de lancer le débat sur les idées, la presse est aux abonnés absente. C'est vraiment rageant pour tous ceux qui essaient de le faire vivre et cela donne une image de la politique réduite aux tractations d'appareil. C'est très injuste pour tous les militants qui ont oeuvré avec Marielle de Sarnez pour faire des propositions très concrètes aux Parisiens afin d'améliorer leur environnement et leur santé.

    Je signale avant toutes choses que le plan-climat de Marielle de Sarnez est téléchargeable sur le site du Mouvement Démocrate. Pour ma part, voici ce que j'en pense : 

    Le pan climat de Marielle est exclusivement concentré sur la pollution de l'air. C'est à mon avis sa force et sa faiblesse. Marielle aborde en fait l'écologie avant toutes choses sous l'angle de la santé : dans ces conditions, à sa place, j'aurais fait rentrer ses propositions dans un grand plan santé pour la capitale. Quand son programme sera définitif, je lui conseille d'ailleurs de choisir cette présentation.

    Pour lutter contre la pollution de l'air, Marielle veut agir sur trois leviers : 1. Réduire les émissions issues des déplacements 2. Réduire les émissions issues de nos consommations énergétiques 3. Absorber la pollution en végétalisant la ville.

    Il y a dans son projet un certain nombre de mesures que l'on retrouve chez ses concurrents et je ne m'y attarderai donc pas, sauf pour les critiquer quand je suis opposé à ces mesures. Mais il y a aussi des idées atypiques qui méritent un arrêt sur image.

    Végétaliser l'air des stations de la RATP en est une : outre l'attrait esthétique, les plantes présentes en nombre dans des stations contribueraient à recycler l'air vicié et à le rafraîchir. Il faut en revanche bien considérer le coût de l'armée de jardiniers qu'il faudrait recruter pour financer un tel déploiement et déterminer en échange de quels coûts une telle initiative pourrait être budgétisée.

    Marielle de Sarnez est également la seule à promouvoir une lutte renforcée contre les agents infectieux présents dans les rames de métro (quand je dis que son projet a toute sa place dans l'entrée plus grande de la santé !). C'est judicieux : la propreté n'est pas seulement une préoccupation esthétique. Il y va aussi de la salubrité publique. Si on multipliait dans les stations les points d'eau avec savon et/ou désinfectant, on contribuerait à mon avis à l'hygiène publique.

    Je suis plus sceptique en ce qui concerne ses propositions pour le vélo : Paris n'est pas Amsterdam et, dans la capitale, la bicyclette représente davantage un déplacement de loisir qu'un véritable mode alternatif de déplacement pour vaquer à ses occupations. Cela dit, j'agrée pleinement la proposition de créer deux grands axes cyclables traversant Paris de part en part, d'ouest en est et du nord au sud.

    Comme en 2008, Marielle envisage de proposer un service de scooters électriques. J'étais pour il y a 6 ans mais j'ai évolué depuis : cela fera beaucoup de places de stationnement qui vont disparaître, des coûtes très importants et un abonnement sans doute coûteux pour un bénéfice assez limité, au final. L'autolib s'avérant assez peu convaincante, je n'ai que très moyennement envie d'étendre le concept.

    Comme tous les autres candidats, Marielle propose de renouveler la flotte de véhicules de la ville et de la RATP en exigeant l'acquisition de véhicules nettement plus propres.

    Elle prévoit également un service de bus à haute qualité de service et la mise en place de petites navettes électriques.

    La gratuité de stationnement des véhicules électriques me semble une bonne idée, mais, je rappelle que le principal obstacle au développement de ces derniers est leur coût et leur faible autonomie. Ces automobiles ne polluent pas l'air, mais pour le reste, à la fabrication, je suis bien plus sceptique. Je pense qu'il ne faudrait pas se limiter aux véhicules électriques mais se montrer incitatif pour tous les véhicules propres, quitte à donner des autorisations de circulation pour les prototypes à hydrogène ou à bio-carburants non nocifs pour la santé. De manière générale, il y a chez tous les candidats un manque d'ambition et  de développement d'idées susceptible de favoriser l'initiative privée dans le domaine de la propreté des moteurs et de l'air.

    En parlant de stationnement, amener progressivement les automobiles à disparaître de la surface de la ville me paraît intéressante à plusieurs titres mais amène tout de même quelques questionnements. Qui va payer pour ces parkings ? Quels seront les coûts de stationnement ? Qui va en assurer la sécurisation ? Quid du niveau de pollution dans ces parkings (comment l'absorber ?) ?

    Je ne crois pas trop à l'autopartage parce que ce principe limite la mobilité, toutefois, je retiens une idée intéressante de Marielle de Sarnez sur ce sujet : expérimenter un dispositif de partage de véhicules dans les co-propriétés. Ça, c'est pas mal du tout.

    Restent les économies d'énergie, principalement dans le bâtiment. Marielle de Sarnez prévoit principalement d'accompagner les rénovations et les constructions nouvelles en mettant à disposition des co-propriétés et des professionnels un interlocuteur unique susceptible de les orienter vers de nouvelles formes d'isolation, de construction ou de production d'énergie. Je suis assez peu convaincu pour une raison simple : le bâtiment fait rarement spontanément des démarches vers le mieux écologique.

    La végétalisation de la ville est en revanche une bonne piste, particulièrement les toits de co-propriétés, les places ou encore les bords de Seine. Il faut voir ensuite dans la pratique comment cela va réellement se dérouler.

    Les déchets et leur traitement sont le dernier chapitre du programme de la candidate du MoDem. Marielle de Sarnez suggère entre autres de  créer en partenariat avec les réseaux de l’économie sociale et solidaire des recycleries /ateliers de réparation par arrondissement. C'est une bonne chose mais j'ajouterais la récupération à la réparation et au recyclage. Pour qui fréquente des sites comme http://recupe.net/ ou encore http://donnons.org/, en somme des plate-formes d'échange et de récupération en peer-to-peer, c'est impressionnant de voir à quel point nombreux sont les objets dont nous voulons nous débarrasser qui peuvent finalement trouver preneurs. Ces initiatives font oeuvre utile, nous devrions les associer à tout projet de recyclage.

    Je n'ai pas été exhaustif et j'ai passé sous silence de nombreuses autres mesures parce qu'on ne peut pas tout dire en un seul billet. Il aurait été intéressant de comparer les propositions de Marielle de Sarnez à celles de ses concurrent(e)s mais ce sera sans doute l'objet d'un autre billet.

  • Risques environnementaux

    Je reviens de faire un tour chez le tovaritch Didier Goux : nous avons en commun de détester presqu'autant l'un que l'autre les écolos. Là s'arrête la comparaison : je ne supporte pas les écolos en raison de leur dogmatisme politique, mais je prête en revanche beaucoup d'attention à l'écologie et, si les écolos m'horripilent comme parti, en associations, en revanche, ils accomplissent un travail utile parfois admirable, même. Bref, je ne confonds pas l'écologie politique et l'écologie.

    Nous n'en finissons pas de payer les risques environnementaux que nous avons pris et que nous continuons de prendre souvent à notre insu. André Cicorella, le président de Réseau Santé n'a cessé de mettre en garde contre des maux qui deviennent endémiques.

    J'ai longtemps entendu que la croissance exponentielle des cancers n'avait rien d'anormale : c'était simplement les effets du vieillissement. Je n'en crois rien. En réalité, les cancers croissent tout simplement en proportion. Il y a donc une autre explication à cette augmentation : le contact répété avec les perturbateurs endocriniens de toutes sortes, l'exposition aux produits chimiques et aux ondes de toute nature. Les Anciens (je parle des Grecs et des Romains) pouvaient avoir des vies très longues. Sophocle, Gorgias, Protagoras ont atteint le siècle ou presque d'existence. On mourrait à Athènes et à Rome de mort violente ou alors à la naissance mais pas d'un cancer.

    Si je me méfie des initiatives de l'écologie politique, je crois en revanche à la pression commerciale que peuvent exercer les consommateurs et leurs associations. Saluons notamment l'association Noteo qui référence 45 000 produits en fonction de leur nocuité environnementale et de leurs risques pour la santé. On peut télécharger une application sur un téléphone portable.

    Je ne comprends pas la hargne dont peuvent faire preuve les anti-écolos contre les associations de protection de la nature et de l'environnement. Elles sont dans leur rôle en tirant la sonnette d'alarme et en tentant d'informer hommes et femmes des dangers potentiels qu'ils encourent en consommant tel ou tel produit en s'exposant à telle ou telle substance.

  • Sale temps pour l'écologie

    Je crois malheureusement que la fin des énergies fossiles, ce n'est pas pour demain. Avec l'exploitation du gaz de schiste, on est reparti pour un siècle et...toujours plus de pollution.

    L'exemple américain va évidemment donner des idées aux Européens : redémarrage industriel, baisse du coût de l'énergie, réduction de la facture énergétique dans la balance commerciale, création massive d'emplois indélocalisables, moindre dépendance géopolitique. Si les USA deviennent les premiers producteurs mondiaux les équilibres géostratégiques qui régissent le Moyen-Orient en seront bouleversés, par exemple.

    Comment promouvoir un modèle sobre et durable avec de telles tentations sous le nez ? La France n'est pas l'Amérique et son territoire bien moins vaste, alors évidemment, la perspective d'un Three Mile Island à la française en version gaz de schiste avec la pollution afférante refroidit, je l'imagine, pas mal d'ardeurs, mais jusques à quand ?

  • L'étude sur les rats et les OGM est-elle faisandée ?

    Je l'avoue, j'ai eu la flemme de faire la recherche moi-même parce que je me doutais que mon affreux libéral favori, h16, s'y collerait. Bingo, j'ai gagné !

    Moi, cette histoire de rats cancéreux après consommation d'OGM m'a semblé tout de suite suspecte même si je n'ai pas davantage confiance dans les données de Monsanto. Pourquoi près de la moitié d'une population de rats développerait subitement des cancers après avoir consommé du maïs transgénique alors que des millions d'animaux le font depuis plusieurs années sans qu'aucun éleveur n'ait relevé quoi que ce soit de notable ?

    Pourquoi ? Eh bien mon affreux libéral favori (ah, le vil suppôt du Grand Capital !) a trouvé le pot aux roses : parce que l'espèce de rats choisie par les auteurs de l'étude développe spontanément des taux de cancers mammaires de près de 45% par exemple ?...Moi, je dis ça comme ça, hein...

    Comme h16, je me suis étonné de ne disposer d'aucune informationb sur les rats qui n'avaient rien mangé de transgénique : nada, nitchevo, nique nidouille, nothing. je serais curieux de savoir s'ils ont développé des tumeurs, eux aussi ou non...

    Dans cette histoire, il y a beaucoup de bruit, une profusion d'hyperboles de toutes sortes dans la communication médiatique mais pas grand chose pour ne pas dire rien de concret en termes de protocole scientifique.

    Entendons-nous : je me méfie des OGM car j'ignore les conséquences de leur consommation sur le long terme et je me défie des conséquences de l'appât du gain sur la manipulation du génome ; de là à verser dans une hystérie qui ne dit pas son nom...C'est la version écolo de l'Innocence des OGM ou quoi, cette histoire ?...