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écologie - Page 6

  • Tragédie bombinesque

    Je suis triste. J'ai vu un magnifique bourdon des jardins. De belle taille. Seulement, il était mort, gisant au milieu du trottoir parmi des pétales de fleurs éparses et un long filet d'eau. J'ai levé la tête, et j'ai vu au second étage quelques pots suspendus. On y devinait, par la couleur, l'origine des pétales au sol. Nom de D... ! Quand vous arrosez vos plantes, m... alors, vérifiez au moins ce qu'il y a dessus !

    Je me suis consolé en retournant à mon allée favorite. A 17h00, c'est pas gagné, d'autant que le soleil jouait à cache-cache avec les nuages. Cette fois, je n'étais pas avec mon aîné, mais avec le cadet et deux de ses amis, un frère et une soeur. J'ai cru d'abord qu'on ne verrait rien, puis j'ai poussé un soupir de soulagement en repérant un bourdon des champs. Hélas, la remontée de l'allée n'a guère amené de bonnes surprises : deux bourdons des champs supplémentaires, et c'est tout. Les abeilles, elles-mêmes, n'étaient pas au rendez-vous. Les papillons, n'en parlons même pas : néant. Mais contrairement aux habitudes prises précédemment, j'ai ouvert l'oeil au retour. Et j'ai eu raison. Parce que j'ai retrouvé une vieille connaissance : mon Bombinus lapidarius qui bombinait et butinait paisiblement, toujours aussi gras et bien nourri. Peut-être plus pour très longtemps. Les fleurs s'effritent, et à chaque abombinage sur le fleur, c'est autant de pétales qui sont tombées à terre. Le Bourdon des pierres est actif d'avril à octobre. On sent bien que d'ici peu, on ne le verra plus par ici.

    Deux bourdons des jardins, de beaux specimens, ont croisé à leur tour notre chemin. Les petits étaient contents. Moi aussi. Ce sont peut-être les derniers que nous aurons vu si le temps venait à se gâter.

     

     

  • Jour faste pour mon observatoire des bourdons

    bourdonpierre.jpgLa journée de mercredi a été une belle journée. Je suis revenu dans la grande allée aménagée en square où j'avais observé mes premiers bourdons, aux alentours de 14h00. L'allée est en fait aménagée au-dessus d'une voie ferrée de RER. J'entre donc dans le square avec mon aîné, cette fois muni d'un appareil-photo. Premiers massifs, rien. Soudain, alors que nous scrutons les fleurs sur lesquels nous avions vu nos bourdons des jardins, le dimanche précédent, que vois-je ? Un énorme bombinus, gras à souhait, bombinant et butinant à coeur joie. Alors celui-là, y'a pas de souci, il était bien nourri. Un bon bestiau. Je jette un oeil de près, et là, la joie : une espèce que je n'avais pas encore observée : un bombinus lapidarius de toute beauté (bourdon des pierres) aisément identifiable avec son rouge-orangé à l'arrière de l'abdomen. Y'a un truc qui m'étonne : les reines, est-ce que ça butine ? Parce que vu la taille, il aurait été logique que ce soit une reine, et pas seulement une ouvrière, ce que nous avons vu, mon fiston et moi. Je lis dans wikipedia que la période de vol est d'avril à octobre. Ouf, trois semaines de plus et c'était râpé !

    bourdondesbois.jpgNous continuons donc nos investigations, et là, nouveau coup de pot : un bombus des bois (bombus lucorum). Reconnaissable à ses cercles concentriques blancs. Tiens, il n'est pas commode à distinguer du bombus terrestris. Je me suis posé la question, mais d'après mon pattern, il n'y avait pas de doute, parce que pour autant que je m'en souvienne, le bourdon terrestre est de couleur plus sombre et plus noire.

    Nous avons fini en longeant tout le jardin par croiser en plus de nos neuf bourdons des champs deux bourdons des jardins. Mais, comme nous regardions tout ce qui volait autour de nous, nous avons repéré autre chose de magnifique :

    paondejour.jpgUn paon de jour ! Trop beau ce papillon. Curieux, d'après wikipedia, ils ne sont plus trop actifs à cette période de l'année. On a donc eu de la chance. Nous avons aussi vu un petit papillon jaune, mais je ne suis pas certain de son espèce, en dépit du pattern du Muséum d'histoire naturelle que j'ai consulté après, et je ne m'avance donc pas. Oui, au fait, parce que le Muséum d'histoire naturelle propose aussi d'observer des papillons et fournit une plance très complète.

  • Quelques bourdons, enfin !

    bourdonjardin.jpgAh ! enfin des bourdons. Après avoir découvert l'Observatoire des Bourdons, je me suis inscrit sur le site du Muséum d'histoire naturelle, côté Observatoire de la biodiversité des jardins, et j'ai enregistré d'abord la cour de ma copropriété.  Après trois jours de patientes observations, échec total : pas un bourdon, pas une abeille, pas un papillon, nada. C'est tout juste, en fait de volants, si j'ai vu un moucheron, et encore. De désespoir, je me précipite vers le square le plus proche, l'enregistre illico presto et commence de nouvelles observations. Bilan : trois mouches, et bien sûr, pas un bourdon...Désespoir. Il me vient alors soudainement à l'esprit qu'il y a une sorte de longue allée truffée de massifs de fleurs à proximité de ma rue. J'y retourne donc avec mes fistons, et là, le bonheur : on a vu trois bourdons des jardins (y'a plus qu'à planter des haricots !) et deux bourdons des champs (après un certain temps). Eh bien sûr, une bonne trentaine d'abeilles au moins sinon plus. D'ailleurs, là où il y a des abeilles qui butinent, vous avez de bonnes chances de trouver des bourdons. Pas évident de les identifier avec le pattern, d'autant que je ne suis pas très observateur, mais, a priori, on ne s'est pas trompé. Le bonheur de voir bombiner et butiner nos sympathiques Bombini...est-ce que ce n'est pas simple, le bonheur, parfois ? C'est marrant, dans mon souvenir, c'était beaucoup plus gros, les bourdons. Ce n'est pas facile à identifier ces bestioles.

    bourdonchamps.jpgPar exemple, pour mon bourdon des champs, je me suis demandé si ce n'était pas plutôt un coucou des champs, mais après réflexion et concertation avec mes fistons, il n'était pas exclusivement jaune, et j'ai donc tranché pour un bourdon des champs. Oh, mais au fait, tilt : je sais pourquoi je n'aurais jamais du hésiter ! Ça ne peut pas être un coucou ! les bourdons que j'ai vus butinaient, or, le coucou des champs ne butine pas ! Ben voilà, je viens de trouver ma preuve définitive en écrivant mon billet.

    Pour information, l'observatoire des jardins étudie aussi les papillons et les escargots. Pour les bourdons, cela finit à la fin du mois d'octobre. Pour les escargots, en revanche, je crois que c'est en cours de comptage. Bon, moi, tant que l'on ne me demande pas de compter les cloportes ou les cafards (ou les frelons => à ce sujet, attention, le frelon asiatique vient d'arriver en île de France !!!), tout m'intéresse. Accessoirement, pour ceux que la pédagogie Montessori intéresserait, elle recommande, entre 7 et 12 ans, d'observer la nature pour développer l'esprit des enfants. Moi, je trouve que ces observations sont sympas en soi, mais si vous avez des enfants, ou que vous êtes instituteur et que vous cherchez une activité qui passionnera les petits, qui sera utile, et le tour pour pas un kopeck, le décompte des bourdons, des escargots ou des papillons est pour vous. On peut même en profiter pour faire des mathématiques ensuite en additionnant les bourdons de chaque espèce.

    Si j'en revois des bourdons, avec l'hiver qui approche, cela n'a rien d'une évidence, cette fois, je me munis de mon appareil-photo et je prends des photos.

     

  • Et les bourdons ?

    800px-Apinae_Bombus_pascuorum.jpgDepuis quelque temps, on parle des abeilles (et tant mieux !) car leur effectif s'effondre dans les campagnes. Mais il y a un autre pollinisateur que l'on oublie, et pourtant il accomplit le même travail que l'abeille, c'est le bourdon ! J'ai découvert grâce à l'observatoire des bourdons qu'il existait bien plus d'espèces que je ne l'imaginais en France et en Europe. L'observatoire des bourdons organise pour l'année à venir une session d'observation et de décompte des bourdons. Tout le monde peut y participer à condition de respecter un protocole et de remplir des fiches (disponibles sur le site). Le moindre espace fleuri est une opportunité de compter ces sympathiques insectes. Un bac à fleur en ville suffit, dès lors qu'ils y viennent butiner. En naviguant sur le site, j'ai appris plein de choses sur ces petites bêtes : il existe par exemple un bourdon coucou ! Oui, il vient tuer la reine bourdon, et prend sa place, où il pond ses oeufs et les larves qui naissent quelque temps après, bâffrent toutes les provisions. Un détail, au fait sur les bourdons : même s'il faut vraiment les chercher pour qu'ils le fassent, si ce sont des femelles, ils peuvent piquer. Mais bon, globalement, ce sont des insectes tranquilles au possible.

    En tout cas, la proposition du Museum d'histoire naturelle est alléchante : c'est une occasion d'être utile, d'amuser ses petits et de découvrir la bio-diversité. Quelle bestiole rigolote, tout de même quand j'y pense : même son nom latin me fait rire. Ils appartiennent à la grande famille des «Bombi» qui regroupent aussi les abeilles, et à la sous-catégorie des «Bombini» de la tribu Bombinae. Ça, c'est clair, il y a une relation entre le nom de la bestiole et le bruit qu'elle produit :-D

  • Automobile électrique, le problème demeure entier...

    L'État a passé commande pour un parc de 40 000 véhicules électriques. Même si ces véhicules ne dégagent pas de CO2, je mesure, après la lecture du livre de Corine Lepage, Vivre Autrement, à quel point il est difficile, dans nos mentalités, de changer de logiciel.

    A ma connaissance, les moteurs électriques nécessitent, pour leurs batteries, d'importantes quantités de lithium. Le lithium est un métal alcalin abondant sur Terre, mais, il n'existe suffisamment concentré pour une extraction qu'en très peu d'endroits. La production mondiale n'est que de 11 millions de tonne. Les mines actuelles ne sauraient combler les besoins d'un essort industriel basé sur le lithium.

    Il y a plus fâcheux : in fine, nous poursuivons avec ce modèle celui qui nous mène lentement mais sûrement au bord du précipice. Une fois de plus, nous exploitons des gisements qui ne sont pas renouvelables.

    Même avec un recyclage intégral du lithium de chaque véhicule, les quantités de minerais demeureront insuffisants, et, à ma connaissance, il n'en existe aucun plan de recyclage accompagnant la production de batteries électriques.

    Cela ne sert strictement à rien de changer de type d'énergie tant que nous n'associons pas à ce changement la question de son renouvellement. Le Gouvernement Français doit donc, à mon avis, revoir sa copie. L'Enfer est pavé de bonnes intentions...

    Le recyclage est second pilier de toute reconversion industrielle dans notre pays.

  • Marielle de Sarnez juge nécessaire une fiscalité écologique

    1844502738.jpgMarielle de Sarnez, première vice-présidente du Mouvement Démocrate et députée européenne, a regretté samedi 5 septembre à la Grande-Motte (Hérault) "le cafouillage du gouvernement" sur la taxe carbone, car elle estime que "l'idée d'une fiscalité écologique est juste et nécessaire". "J'aurais préféré que le gouvernement se mette au clair avant de communiquer", a expliqué la députée européenne jugeant qu'il était "presque anti-civique de ne pas avoir pensé les choses avant de les annoncer".  "On a besoin d'expliquer à nos concitoyens pourquoi il faut changer de comportement. On a besoin de leur laisser du temps pour s'adapter. Au lieu de cela, on a du cafouillage", a-t-elle regretté. Sur le fond du dossier, la responsable du Mouvement démocrate se dit favorable à une fiscalité "progressive" et estime qu'"on aurait intérêt à faire un plan européen". Elle a refusé de se prononcer sur le montant de la taxe: "15 ou 32 euros la tonne, c'est une affaire de spécialistes". "Il faut que cette taxe soit progressive pour que les ménages puissent avoir le temps d'adopter une stratégie, puissent se dire, si je ne change pas de comportement, ça va me coûter plus cher", a-t-elle poursuivi. Marielle de Sarnez souhaite que l'intégralité de la taxe soit compensée pour les foyers modestes et que les pouvoirs publics consacrent le reste à des projets de développement durable. Sur l'usage des recettes, elle met en garde le gouvernement: "il ne faut surtout pas que la taxe carbone vienne compenser la perte de recettes de la taxe professionnelle dans les caisses de Bercy, ce serait le meilleur moyen de mettre en l'air une bonne idée". Marielle de Sarnez se dit également favorable à l'idée du chèque vert pour compenser la taxe: "on en a pas encore discuté au MoDem mais je pense que flécher les dépenses est une bonne idée".

    Par les temps qui courent (les Français sont pour l'instant hostiles à la taxe carbone) la position de vice-présidente du MoDem est courageuse, car elle ne va pas dans le sens du vent. L'idée du chèque vert n'est pas idiote, car la compensation ainsi offerte aux foyers toucherait le but de la taxe-carbone. Cela me paraît même la seule solution acceptable, sachant, toutefois, que l'État n'a guère les moyens de faire des cadeaux par le temps qui courent.

  • Croissants et décroissants

    Me voilà à écrire un nouveau billet afin de mettre fin aux nombreuses contre-vérités énoncées dans le dernier billet de Super No. Super No souhaiterait que je l'oublie ; je comprends bien que mon argumentation le dérange puisqu'il se montre incapable d'y faire face ni de dépasser le niveau de la déclaration. Sans doute pris d'hallucinations violentes, il déclare avoir été envahi par des hordes de militants démocrates, plus enragés les uns que les autres sur son blog. Ah ? Je n'ai rien vu (ou si peu : un sympathique blogueur du MoDem, assez critique sur son propre parti, au demeurant, venant simplement signaler son désaccord avec les idées véhiculées par l'article...).

    tapisrouge.jpgPlusieurs de ses commentateurs me demandent plus de respect pour leur idole : bon, si ça peut leur faire plaisir... Il semble que le gigot d'agneau chassé à la lance préhistorique accompagné d'une saine rasade d'eau de pluie soit passé un peu de travers chez les décroissants...

    Ces quelques remarques ne sont évidemment qu'un avant-propos... Au-delà des moqueries réciproques, je suis pour ma part content d'engager le débat avec un blogueur dont les positions politiques sont assez éloignées des miennes. Et ce débat est important, parce qu'il recouvre une véritable ligne de fracture quant à la nature de l'écologie et son insertion dans les programmes politiques et économiques.

    La thèse que défend Super-No a été popularisée ces dernières années et fait fureur au sein d'une partie non-négligeable de l'électorat vert ainsi que dans certains milieux de la gauche de la gauche. A ses yeux, la croissance économique est un miroir aux alouettes non compatible avec la préservation de la planète. Il n'existe aucune position intermédiaire, aucune solution médiane ni compromis, il s'agit bien de deux aspirations frontalement antagonistes.

    En face, ce que nous défendons, au MoDem, c'est qu'il existe une croissance économique soutenable. C'est aussi le point de vue que je défends. Pour calculer cette croissance sur la base de données correctes, nous devons intégrer dans nos calculs toute la part de capital que nous n'avons jamais pris en compte, et qui est collective : le capital environnemental (les ressources, l'équilibre des éco-systèmes qui contribuent à les créer et les régénérer et cetera...). Nous pensons donc, qu'à certaines conditions, le mieux vivre et une consommation raisonnable et raisonnée sont compatibles avec le respect du milieu dans lequel nous vivons.

    J'ai lu le billet auquel notre Super Décroissant invite à se référer. Ce qui me frappe, c'est qu'il revient comme un leitmotiv dans son discours l'idée incessamment martelée que la croissance a une fin et que les marchés sont saturés. Ce que Super Décroissant ignore, manifestement, par ce raisonnement, ce sont les mécanismes mêmes des révolutions industrielles. La situation dont il rend compte n'est pas nouvelle : l'humanité l'a vécue à chaque révolution industrielle. Je doute que cela fasse plaisir à Super Décroissant, mais ses observations pourraient avoir leur place dans quelques pages de Capitalisme, Socialisme et Démocratie de Schumpeter. En effet, nous abordons une phase de stagnation toute comparable à celles qui ont prévalu lors des siècles précédents avant qu'une rupture se produise dans l'univers capitaliste et vienne chambouler la donne.

    Donc, oui, Super Décroissant, la croissance telle que nous l'avons connue n'est plus soutenable, et le monde dans lequel nous vivons ne peut pas subsister longtemps. Voilà ce que je vous concède. Mais justement, comme le dit Corinne Lepage dans son Vivre Autrement, et j'insiste vraiment pour que vous le lisiez, il faut changer de logiciel. Or, vous qui conspuez le capitalisme, vous continuez de raisonner avec les structures de ce que vous décriez. C'est là votre erreur.

    Et pourtant, Super Décroissant, vous avez compris que nous vivons la fin d'une ère. Vous dites ainsi :

    De la même manière, les difficultés du secteur automobile ne sont pas entièrement liées à la “crise” : c’est un problème plus vaste, les dirigeants de ces sociétés, aveuglés, contraints ou simplement complices de leurs actionnaires cupides, ont préféré tirer au maximum sur la corde de leur modèle économique sans consacrer le moindre argent à investir dans des voitures sans pétrole. Plus dure sera la chute. Elle a déjà commencé. Et elle sera vertigineuse. Rappelons que sur les 10 plus grosses multinationales du monde (en terme de chiffre d’affaires), 9 sont des compagnies pétrolières ou des constructeurs de bagnoles. Il n’y a pas besoin d’être aussi intelligent et clairvoyant que Sarkozy pour comprendre que les décennies à venir vont voir un bouleversement de l’économie mondiale, et que cela ne se passera pas forcément dans la joie et la sérénité.

    Je vous rejoins à 100%, Super Décroissant, sur ce très juste constat. Et c'est bien pour cela que nous ne pouvons plus attendre, ce que ne semblent pas avoir compris sérieusement ni notre industrie automobile ni notre gouvernement. Quand je lis vos propositions, par la suite, Super-Décroissant, vous n'êtes finalement pas si loin de ce que les salauds de droitiers capitalistes, libéraux et exploiteurs du peuple, que nous sommes au MoDem, proposons. C'est simplement que vous baignez dans un profond scepticisme en imaginant que les technologies vertes ne vont pas évoluer si elles reçoivent des investissements massifs. Oui des éoliennes produisent infiniment moins qu'un EPR, mais c'est que vous persistez dans une logique de distribution d'électricité dépassée avec de grosses centrales. Pourquoi ne pas imaginer (ce que fait Corinne Lepage) de petites unités de production dans chaque maison organisées en réseaux selon les besoins de la consommation, un peu à la manière d'Internet, par exemple.

    Il serait long et fastidieux de reprendre tout le billet que vous invitez à lire, mais, on peut dire, in fine, qu'il repose tout entier sur un profond pessimisme envers la nature humaine et son inventivité, et ce, dans vos deux billets.

    Pour finir sur une touche littéraire, Super Décroissant, je vous renvoie à l'une des plus belles oeuvres que la littérature grecque a produit : Antigone de Sophocle. Ce n'est pas pour Antigone elle-même, qui, je n'en doute pas, est un personnage qui vous plaît probablement, mais pour ce que disent les bons et sages vieillards de la cité de Thèbes dans leur second chant choral à propos de l'Homme :

    Il s’est donné la parole et la pensée rapide et les lois des cités, et il a mis ses demeures à l’abri des gelées et des pluies fâcheuses. Ingénieux en tout, il ne manque jamais de prévoyance en ce qui concerne l’avenir. Il n’y a que le Hadès auquel il ne puisse échapper...

  • Un frelon d'Asie menace les abeilles d'Europe

    Pauvres abeilles ! elles n'avaient pas besoin de cela. Après les insecticides, voilà qu'un nouvel arrivant les menace : un frelon, plus petit que son cousin européen, mais plus féroce, est apparu en France. Sa progression est exponentielle.  Alors que le nid du frelon européen comporte tout au plus quelques centaines d'individus, celui de ce frelon d'Asie compte plusieurs milliers d'individus. Il suffit d'une dizaine de ces frelons pour liquider une ruche, d'autant que nos abeilles ne savent pas lutter contre cet agresseur contrairement aux abeilles asiatiques.

    Le dard de ce frelon peut percer jusqu'à 6 millimètres de matériau souple : il n'existe donc aucune combinaison suffisante pour protéger un pompier qui viendrait éradiquer son nid. A l'heure actuelle, seuls les apiculteurs ont développé quelques techniques pour tenter de piéger les reines, mais ce n'est pas suffisant. Zébulon dresse un état des lieux sur son blog (argh : un skyblog !) et donne des conseils pour le détruire. Ce qui est inquiétant, c'est que Zébulon a écrit son billet en janvier 2008 et qu'on réalise le danger seulement aujourd'hui soit 18 mois plus tard...

    La progression en France de ce frelon est exponentielle et il n'a pas de prédateurs connus. Il progresse de 100 kilomètres par an et devrait gagner la partie nord de la France d'ici deux à trois ans maximum (un nid a d'ores et déjà été repéré à Saint-Malo !).

    En octobre 2008, un Monsieur "abeille" a été nommé par le gouvernement , Jean-Pierre Comparot. Le rapport du député Martial Saddier, paru à la même époque avait pourtant sérieusement mis en garde contre le développement de cet insecte en France :

    Le rapport identifie clairement ce nouvel insecte identifié pour la première fois en France en novembre 2005 dans le département du Lot-et-Garonne. Son développement très rapide lié à son mode de reproduction, sa prolifération doivent nous faire prendre très au sérieux le frelon asiatique qui devrait coloniser toute la France dans un délai relativement rapide. Un piégeage sélectif doit être généralisé, ainsi qu'une vigilance particulière quant aux risques sur la sécurité civile.

    On attend quoi ? de ne plus avoir du tout d'abeilles en France ? Si au gouvernement, on pense que cela coûte cher de défendre les abeilles, je tiens à informer les pouvoirs publics que cela coûtera encore plus cher de polliniser à la main s'il n'y a plus d'abeilles.

    Autre chose : on perçoit les dégâts sur les abeilles, parce que l'on tient un décompte, mais ce frelon attaque vraisemblablement d'autres insectes. Les ravages pourraient s'avérer considérables de générer d'autres problèmes graves dont nous n'avons, à l'heure actuelle, pas conscience.

    Laisserons-nous les apiculteurs et nos abeilles faire face seuls au danger ? Le célèbre poète latin, Virgile, consacre tout le chant IV de ses Géorgiques à ces insectes, prodiguant force conseils aux apiculteurs pour veiller au confort des abeilles. A ses yeux, les abeilles étaient porteuses de l'étincelle divine : on a dit que les abeilles avaient une parcelle de la divine intelligence et des émanations éthérées. (Géorgiques, IV,220)

    Virgile affirme qu'une partie de la ruche se destinait à la lutte contre les frelons, mais à voir cette vidéo assez effrayante, contre le frelon d'Asie, on ne voit pas de guerrière résister...30 frelons contre 3 000 abeilles, si j'ai bien compris...

    Et si on se remuait, au MoDem, pour interpeller les collectivités locales et le gouvernement afin d'organiser une riposte coordonnée et définitive contre ces sales bestioles ?



  • Corinne Lepage en première ligne au Parlement européen

    Strasbourg, le 16 juillet 2009.

    Corinne Lepage a été élue, jeudi 16 juillet à Strasbourg, première vice-présidente de la « commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI) » qui est l’une des plus importantes et des plus actives du Parlement européen. Elle est également membre suppléante de la commission ITRE (Industrie, Recherche et Energie)

    A l’issue de cette nomination Corinne Lepage s’est déclarée « honorée et enthousiaste » et a précisé qu’ « à quelques mois du sommet de Copenhague, le rôle de cette commission apparaissait d’une importance considérable sur l’élaboration de la politique de l’UE en matière de lutte contre le réchauffement climatique». Elle « mettra tout en œuvre pour contribuer à ce que l’économie verte soit le moteur de la construction d’une Europe soutenable ».

    Corinne Lepage s’est, par ailleurs « réjouie de travailler avec le Président Jo Leinen » qu’elle a connu dans d’autres temps alors qu’il était Ministre de l’environnement de la Sarre. Elle avait alors défendu la Sarre devant la Cour de Justice des Communautés Européennes. Elle s’est déclarée également « heureuse d’y retrouver Chris Davis qui sera le coordonnateur ADLE pour cette commission ».

  • Charpentiers du futur mais pas esthètes !

    090403120320.jpgUne prouesse française dans le domaine de l'économie verte, ça se faisait rare, eh bien voilà une, et de taille ! Ça se passe à Dijon. Le cabinet d'Architectes Arte charpentier a réalisé pour la société d'ingénierie Elithis, une tour unique en son genre : elle produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme. Un exemple à méditer pour Bertrand Delanoë et ses ruineuses tours de grande hauteur. La Tour Elithis rejettera six fois moins de gaz carbonique qu’un immeuble classique. Bâtiment à énergie positive, il produira plus d’énergie qu’il en consommera. Pour une économie annuelle d’un montant non négligeable de 115 000 à 150 000€ par an.

    Si le chauffage, émis par une chaudière fonctionnant aux granulés de bois, ne sera activé que pendant la nuit, la chaleur émise par les occupants et les machines servira à réchauffer l’atmosphère en journée. L’atout majeur de ce type de construction réside aussi dans l’absence de climatisation. A priori, fabriquer du froid nécessite trois fois plus d’énergie que pour du chauffage. Pour atténuer l’effet des rayons du soleil, de 80 % lorsqu’il sera au zénith, la partie la plus exposée du bâtiment a été recouverte d’un bouclier thermique transparent en résille. Et l’effort a été mis sur les panneaux isolants de 12 cm d’épaisseur à base de ouate de cellulose. L’énergie sera produite par les panneaux photovoltaïques placés sur le toit qui permettront de générer 75 000 kWh/an. L’eau de pluie sera récoltée pour ensuite servir dans les sanitaires.

    Un petit bijou qui consommera moins de 20 kwh/m2. Pas mal. Maintenant, l'inconvénient, c'est que je trouve la tour d'une laideur remarquable. C'est un peu le problème des constructions écolo en général. L'esthétique est le dernier de leur souci, et le résultat final donne à tous les coups un aspect de bâtisse de bidonville au produit fini. Le concept technologique me plaît bien, en revanche, et cocorico, la France est la première à produire une construction de ce genre.

    Apparemment, Elithis a organisé un concours d'art mural pour décorer les parties communes intérieures de sa tour (en fait essentiellement les cages d'escalier). Alors déjà, c'est moche à l'extérieur, mais à l'intérieur, quand je vois les réalisations post-modernes, no future ou abstracto-déprimantes des lauréats, c'est du pousse au suicide du haut de la cage d'escalier (ricanements gras de blogueur bien droitier qui n'a rien compris à l'art conceptuel, je sais...) .

    En somme, cette histoire-là, c'est technologiquement génial, esthétiquement cauchemardeux. J'observe, de toutes façons, que les écolos ont souvent des goûts de chiotte, dans le domaine architectural.

    Je ne sais pas moi, la peinture classique regorge d'oeuvres exceptionnelles : pourquoi ne pas payer un bon copiste, plutôt pour égayer ces fameuses cages avec un sympathique patchwork de ce que l'art a pu générer de plus remarquable, au lieu de gaspiller de la peinture Zolpan à déprimer les futurs habitants (ils sont partenaires du concours).

    Enfin, Rebmasen peut être content : avec une réalisation pareille, Dijon va rentrer dans le panthéon de l'écologie. Tiens, faudrait demander au MoDem qui fait partie de la majorité municipale là-bas ce qu'ils en pensent...