Je suis triste. J'ai vu un magnifique bourdon des jardins. De belle taille. Seulement, il était mort, gisant au milieu du trottoir parmi des pétales de fleurs éparses et un long filet d'eau. J'ai levé la tête, et j'ai vu au second étage quelques pots suspendus. On y devinait, par la couleur, l'origine des pétales au sol. Nom de D... ! Quand vous arrosez vos plantes, m... alors, vérifiez au moins ce qu'il y a dessus !
Je me suis consolé en retournant à mon allée favorite. A 17h00, c'est pas gagné, d'autant que le soleil jouait à cache-cache avec les nuages. Cette fois, je n'étais pas avec mon aîné, mais avec le cadet et deux de ses amis, un frère et une soeur. J'ai cru d'abord qu'on ne verrait rien, puis j'ai poussé un soupir de soulagement en repérant un bourdon des champs. Hélas, la remontée de l'allée n'a guère amené de bonnes surprises : deux bourdons des champs supplémentaires, et c'est tout. Les abeilles, elles-mêmes, n'étaient pas au rendez-vous. Les papillons, n'en parlons même pas : néant. Mais contrairement aux habitudes prises précédemment, j'ai ouvert l'oeil au retour. Et j'ai eu raison. Parce que j'ai retrouvé une vieille connaissance : mon Bombinus lapidarius qui bombinait et butinait paisiblement, toujours aussi gras et bien nourri. Peut-être plus pour très longtemps. Les fleurs s'effritent, et à chaque abombinage sur le fleur, c'est autant de pétales qui sont tombées à terre. Le Bourdon des pierres est actif d'avril à octobre. On sent bien que d'ici peu, on ne le verra plus par ici.
Deux bourdons des jardins, de beaux specimens, ont croisé à leur tour notre chemin. Les petits étaient contents. Moi aussi. Ce sont peut-être les derniers que nous aurons vu si le temps venait à se gâter.
La journée de mercredi a été une belle journée. Je suis revenu dans la grande allée aménagée en square où j'avais observé mes premiers bourdons, aux alentours de 14h00. L'allée est en fait aménagée au-dessus d'une voie ferrée de RER. J'entre donc dans le square avec mon aîné, cette fois muni d'un appareil-photo. Premiers massifs, rien. Soudain, alors que nous scrutons les fleurs sur lesquels nous avions vu nos bourdons des jardins, le dimanche précédent, que vois-je ? Un énorme bombinus, gras à souhait, bombinant et butinant à coeur joie. Alors celui-là, y'a pas de souci, il était bien nourri. Un bon bestiau. Je jette un oeil de près, et là, la joie : une espèce que je n'avais pas encore observée : un bombinus lapidarius de toute beauté (bourdon des pierres) aisément identifiable avec son rouge-orangé à l'arrière de l'abdomen. Y'a un truc qui m'étonne : les reines, est-ce que ça butine ? Parce que vu la taille, il aurait été logique que ce soit une reine, et pas seulement une ouvrière, ce que nous avons vu, mon fiston et moi. Je lis
Nous continuons donc nos investigations, et là, nouveau coup de pot : un bombus des bois (bombus lucorum). Reconnaissable à ses cercles concentriques blancs. Tiens, 
Ah ! enfin des bourdons. Après avoir découvert
Par exemple, pour mon bourdon des champs, je me suis demandé si ce n'était pas plutôt un coucou des champs, mais après réflexion et concertation avec mes fistons, il n'était pas exclusivement jaune, et j'ai donc tranché pour un bourdon des champs. Oh, mais au fait, tilt : je sais pourquoi je n'aurais jamais du hésiter ! Ça ne peut pas être un coucou ! les bourdons que j'ai vus butinaient, or,
Depuis quelque temps, on parle des abeilles (et tant mieux !) car leur effectif s'effondre dans les campagnes. Mais il y a un autre pollinisateur que l'on oublie, et pourtant il accomplit le même travail que l'abeille, c'est le bourdon ! J'ai découvert grâce à
C'est à vous f... le bourdon ! Il n'y a pas que les abeilles : le bourdon aussi serait menacé. Un entomologiste californien n'en trouve plus un seul au nord-ouest de la Californie et pas davantage au sud-ouest de l'Oregon. Il pense que l'espèce pourrait disparaître avant même d'avoir eu le temps d'être déclarée menacée d'extinction. Or ces bestioles-là pollinisent aussi ! Je fais une recherche pour savoir où en sont les guêpes !