Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

école

  • Familles, école, ce que Macron devrait ajouter à son programme

    Je rejoins entièrement François Bayrou à propos des familles : le quotient familial pour les familles nombreuses doit être rétabli à son niveau initial. Il n'y a eu que l'imbécillité égalitariste socialiste pour penser à s'attaquer à ce pilier de la politique familiale depuis l'après-guerre.

    Concernant l'école, les réformes socialistes doivent être abolies dans leur intégralité. Les rythmes scolaires, bien sûr, qui sont une stupidité malhonnête sans nom, mais aussi la réforme du collège, beau morceau d'idéologie bêtasse à l'état pur. J'ai bien noté que le programme de Macron comportait quelques éléments pour le primaire mais que pour le collège et le lycée, c'était le vide intégral. Il faut rétablir les classes européennes partout où elles ont été supprimées, ou, à défaut, des horaires corrects d'allemand, faire de nouveau du latin et du grec des disciplines et les offrir avec des horaires décents partout où ils étaient proposés jusqu'ici.

    Si vraiment les établissements scolaires se voient offrir une vraie autonomie, que cela soit sans contraintes et obligations de toutes sortes derrière. Il faut aussi une vraie liberté pédagogique pour les enseignants en jugeant leurs pratiques sur les résultats et non sur des a priori idéologiques.

    Pour cela, il faudra faire un sacré nettoyage dans la technostructure : une expérience récente indique que les pédagogolâtres ne sont bien qu'entre eux mais qu'ils abhorrent qu'on vienne marcher sur leurs plate-bandes, fût-ce de la part d'une école de pensée "amie". 

    J'ai déjà eu l'occasion d'écrire ici sur une femme italienne, médecin de son état, de la première moitié du XXème siècle : j'avais écrit un billet à son sujet en 2009 sur le fameux pouvoir absorbant de l'enfant. J'ai donc suivi avec intérêt les expériences de la délicieuse Céline Alvarez, une jeune institutrice qui a lu Maria Montessori, l'a modernisée, et l'a adaptée à la réalité française, dans une école déshéritée de la banlieue parisienne. Je ne suis pas un expert en éducation et le mot sciences de l'éducation résonne très désagréablement à mon oreille libérale. Cela sonne marxiste. Mais j'ai écouté tout de même une conférence sur vidéo de Céline Alvarez et je me suis pâmé d'aise. J'y ai retrouvé les fondamentaux aristotéliciens de la pensée de Maria Montessori, mis à jour puis en application avec une intelligence et une efficacité qui forcent l'admiration. Mais ce que j'ai compris de son exposé, c'est aussi que la technostructure a tout fait pour lui mettre les bâtons dans les roues, allant même jusqu'à lui interdire de poursuivre son expérimentation, en dépit de résultats saisissants, si bien qu'elle a dû l'achever dans la clandestinité.

    Quand on l'écoute, on voit bien qu'il n'y a pas d'esprit systémique chez Céline Alvarez. Elle n'enseigne pas une méthode mais diffuse plutôt un esprit. J'y reconnais quant à moi la version pédagogique de la thèse politique que j'ai  souvent entendu Marielle de Sarnez formuler : l'instituteur, l'enseignant, est un facilitateur qui dégage le passage aux enfants. Leur pouvoir inné d'absorption fait le reste. En politique, Marielle de Sarnez exprime la même vision de l'État dans sa relation avec les individus et les associations.

    C'est exactement le genre de liberté que je voudrais pour l'école française. Pas le lourd harnais marxiste et constructiviste mais l'idée que chaque individu porte son destin comme une cause finale et que nous n'avons pas vocation à le contrarier, nous adultes qui sommes l'environnement de nos enfants. Et ceci n'a rien à voir avec le laxisme, je le dis pour les esprits-chagrins nostalgiques de la réaction et du martinet.

    Mais Céline Alvarez le dit avec beaucoup de justesse : ce n'est pas une démarche que l'on peut imposer. Il faut simplement le faire connaître et se contenter de la proposer à ceux qui se montrent intéressés. Au fond, comme les plus grandes idées, elle prendra spontanément son essor en s'appuyant sur la liberté des individus et non sur l'autorité de l'État.

    Il reste tout de même à voir ce que cela donnerait dans le secondaire, mais je suppose que cela serait transposable puisque Maria Montessori a conçu aussi une approche éducative pour les adolescents.

     

  • Projet éducatif des Républicains, pas si mal mais...

    Les Républicains ont eu la bonne idée de rendre public leur programme pour l'Éducation  (cliquer sur ce lien). J'ai vu que Jean-Paul Brighelli en avait fait une critique dans Le Point.

    Comme beaucoup de programmes, il a le défaut de survoler le sujet et n'évoque pas en chiffres clairs les intentions du parti. Toutefois, j'y lis avec satisfaction qu'il prévoit d'abroger la scandaleuse réforme du collège et de restituer à l'allemand et aux langues anciennes leur place. Il y a un certain nombre de principes qui sont réaffirmés sur l'autorité des maîtres, la sécurité, et cetera. Bon, ça ne mange pas de pain, et de mon point de vue, ce ne sont que des mots, donc, ce n'est pas ce qui m'intéresse en priorité.

    J'ai vu que les Républicains veulent revoir la formation des enseignants, dégager les délires pédagogiques et confier leur formation aux universités. Je ne vais pas m'en plaindre, mais je trouve que ce point justifierait une réflexion d'une autre ampleur. Je ne comprends pas pourquoi ni la psychologie, ni l'orthophonie ne font leur entrée dans le corpus du cursus des enseignants. Cela me semble central d'en avoir plus que des notions quand on enseigne. Et je ne parle pas de stages-bidon à la petite semaine mais d'une formation sur l'ensemble de l'année. Je vais le suggérer au MoDem.

    Les Républicains s'inquiètent des enfants qui sont le plus en difficulté à l'arrivée en CP. Très bien, mais il faudrait peut-être songer à ce qu'il se passe avant, c'est à dire en Maternelle. Tous les partis ne jurent que par les fondamentaux de la lecture, mais, pour ma part, je pense que le problème de fond, c'est le vocabulaire. C'est sur ce point, plus encore que sur le graphisme, qu'il faudrait se concentrer en maternelle. L'objectif est de donner à tous les enfants les moyens de comprendre ce qu'ils entendent.

    Je vois qu'il y a un souci de laisser une certaine autonomie au collège. Il faudrait voir en quoi elle consiste exactement. Je juge sage de ne pas imposer de méthodes pédagogiques et de privilégier l'efficacité. A voir à la pratique du pouvoir, les mots, c'est toujours facile de les semer. 

    Bonne initiative, cependant, de laisser aux écoles, aux communes et, peut-être aux collèges, le pouvoir d'organiser leurs rythmes scolaires. Sage décision. Principe de subsidiarité, il faut toujours faire confiance à l'échelon le plus pertinent.

    Accroître le temps de présence des enseignants, voilà qui me fait doucement rire. Avec quel argent ? La seule solution, c'est d'augmenter les volants d'heures supplémentaires et de proposer aux enseignants qui le veulent de participer à des dispositifs de suivi des élèves. 25% de temps en plus pour tous les enseignants, cela me semble irréaliste ; si déjà les Républicains parvenaient à organiser des études dignes de ce nom, à des horaires décents et pertinents, sur l'ensemble du territoire, ce serait déjà très beau.

    Il y a quelques autres propositions qui m'ont doucement fait rigoler. Pauvres militaires. Ils ont peut-être autre chose à faire que de s'occuper des adolescents pré-délinquants, ce que méditent les Républicains. C'est une idée qui revient souvent. Désolé, mais ce n'est pas leur job. La question de l'impunité est liée intimement au fonctionnement de la justice et aux moyens qu'on lui donne. Pas la peine de chercher midi à quatorze heures, il faut commencer par cela. Je n'ai pas encore étudié le projet des Républicains sur la sécurité, mais je fais le faire.

    Il existe un dispositif qui fonctionne bien pour les élèves perturbateurs du secondaire : on les appelle les classe-relais. Puisque les Républicains de veulent pas faire d'idéologie, qu'ils les étendent. Leur projet de créer des établissements de réinsertion scolaire, genre centres éducatifs fermés, me laisse sceptique.

    Penchons-nous sur les Universités. C'est clair, les Républicains veulent la peau du bac, qui ne doit plus être qu'un simple diplôme de fin d'études du secondaire. Ce que je retiens de leurs propositions, c'est que les Républicains veulent laisser les Universités augmenter leurs droits d'inscription et effectuer une sélection. Je lis notamment que les Universités exigeraient la validation de pré-requis. Au moins, ça a le mérite d'être clair.

    Je trouve une bonne chose l'idée d'un Open Data du supérieur qui permettrait aux étudiants d'examiner les taux de satisfaction des étudiants ainsi que l'insertion professionnelle des filières. Pour le reste, je trouve qu'il n'y a pas grand chose de neuf dans leur projet.

     Conclusion, pas mal, et nettement mieux que les idées d'Alain Juppé cet été, mais sans génie. J'espère que le MoDem fera nettement mieux, surtout après l'horrifiant programme des jeunes de l'UDI...

  • La réforme de l'école selon les jeunes forces démocrates

    Je sors de plusieurs jours d'échanges avec Maxime Cluzel, personnalité éminente des Jeunes Forces Démocrates. En deux à trois mots, les Jeunes Forces Démocrates, ce sont les jeunes de l'UDI. Ne les confondez pas avec les Jeunes Démocrates qui sont ceux du MoDem.

    A vrai dire, cela a commencé par un commentaire assez vif et peu courtois de ma part à la suite d'un compte-rendu d'une convention des jeunes de l'UDI sur l'Éducation. Mais Maxime Cluzel a réagi avec beaucoup de courtoisie et de calme (ça n'avait pas été mon cas, j'en conviens) et finalement nous avons discuté.

    C'est un peu particulier, l'Éducation en France, comme sujet : c'est un des rares thèmes sur lequel à peu près tout le monde peut discuter sans devoir maîtriser des connaissances pointues, comme dans la fiscalité, le droit, l'entreprise ou l'économie, par exemple. On a tous ou presque, un avis, à commencer par ceux qui ont ou ont eu des enfants.

    Au sein des partis politiques, c'est un peu une facilité que je reproche, la discussion sur l'Éducation, parce que c'est la plus facile (et c'est bien là le danger car l'apparence est trompeuse...). Pour ma part, je suis bien plus attiré par l'économie, l'industrie et de possibles liens avec la fiscalité, l'environnement et les circuits courts. Mais sur ces sujets, je ne connais pas de dossiers politiques complets bien qu'on puisse consulter des rapports du Sénat ou de l'Assemblée.

    Cela dit, les Jeunes Forces Démocrates ont abattu un travail considérable, la preuve en est qu'ils ont mis en ligne un document élaboré de projet de réforme, allant de l'école primaire (mais pas la maternelle, et c'est dommage) jusqu'au supérieur.

    Il y a du fond, certes, mais c'est un peu le film d'horreur(s)...En fait, je ne suis d'accord avec presque rien...

    Le document se concentre sur le collège, très peu sur l'école primaire et ignore purement et simplement la maternelle. Je me dis d'ailleurs parfois qu'on devrait aussi penser aux crèches, aux halte-garderie, aux assistantes maternelles, aux gardes partagées via des auxiliaires parentales quand on parle d'éducation. A mon avis, la chaîne commence à la naissance. Peut-être même avant avec l'haptonomie. 

    Le collège, malheureux collégiens, se voit amputé d'une partie de ses heures en français, en histoire et en mathématiques, la musique et les arts plastiques disparaissent, au profit d'activités interdisciplinaires laissées à la libre inspiration de chaque établissement. En fait, même si mon jeune interlocuteur s'en défend avec véhémence, le projet des jeunes forces démocrates converge fortement avec l'actuelle réforme socialiste du collège.

    Au lycée, c'est un jeu de massacre : imaginez un instant, des classes de seconde spécialisées mais dans lesquelles il n'y a que deux heures de français par semaine. Des classes scientifiques avec 2 à 3 heures de physique-chimie. C'est le projet des jeunes forces démocrates.

    Dans leur document, ce qui se taille la part du lion, ce sont les langues vivantes. Tout le reste est amputé, et salement. Jusqu'à la gangrène.

    Si une telle calamité venait à s'abattre sur l'école, il y a fort à parier qu'il y aurait des émeutes   dans les collèges et les lycées.

    Je regrette d'être aussi lapidaire car, objectivement, il y a eu un gros travail d'élaboration dans le document que j'ai lu, mais je m'y retrouve si peu que je ne lui trouve que très peu d'attraits. Oh, bien sûr, il y a quelques principes qui ne me déplaisent pas (une relative autonomie dans les établissements, le rétablissement partiel des humanités, une réflexion très pertinente sur le numérique à l'école) mais le reste...horresco referens...

    Je retiens la volonté de créer des filières professionnelles d'excellence. Malheureusement, cette vue de l'esprit se heurte, dans la réalité, aux stratégies des familles, et, disons-le, à un conservatisme évident du corps professoral dans son ensemble. Ce n'est à mon avis par pour demain et si cela devait être le cas, que deviendrait les élèves qui ne pourraient pas intégrer ces filières d'excellence ?

    Dernier point, les jeunes forces démocrates proposent d'accroître la part du PIB dans l'éducation : c'est un avis qui les honore, mais en ces temps de disette budgétaire, cela ne me paraît pas une bonne idée. Commençons déjà par récupérer l'argent gaspillé en âneries au sein de l'Éducation Nationale : il pourra être réinvesti avec bonheur dans les choses utiles.

  • école et immigration : France et Allemagne en dépit du bon sens...

    L'Allemagne et la France marchent sur la tête. L'Allemagne manque de main d'oeuvre et la France a plus de 10% de sa population au chômage. Que pensez-vous qu'il eût été le bon sens de faire ? D'envoyer les jeunes Français sans emploi travailler en Allemagne, évidemment.

    Que fait le gouvernement français ? Non seulement cela ne lui traverse pas l'esprit mais en prime la réforme imbécile et catastrophique de Najat Vallaud Belkacem torpille l'enseignement de l'allemand en France, au mépris des traités signés au demeurant.

    Que fait le gouvernement allemand ? Il ouvre ses portes à un million de migrants qui lui causent des quantités invraisemblables de problèmes au lieu de faire appel à la main d'oeuvre qualifiée de ses plus proches voisins.

    On a des dirigeants débiles de part et d'autre du Rhin. Après les agressions sexuelles de masse sur les femmes à Cologne et ailleurs, Cazeneuve assurait qu'il n'y avait rien de prouvé et l'abruti qui lui sert d'homologue outre-Rhin s'imaginait qu'il y avait un plan concerté pour violer les Allemandes. 

    Ce n'est pourtant pas compliqué à comprendre : il suffit de visionner quelques vidéos de mouvements de foule en Égypte ou ailleurs  là où l'Islam conservateur et arriéré est fort pour comprendre à quoi s'attendre de la part de certains migrants. 

    Dernier point : au lieu de chipoter pour 160 00 réfugiés politiques, le bon sens eût été de les accueillir (après avoir tout de même trié le bon grain de l'ivraie). 160 000 pour toute l'Europe, ce n'était rien. 

  • École :Juppé presqu'aussi nul que la gauche.

    Ce qui est commode pour la classe politique, au niveau de l'école, c'est qu'il n'y a pas à se fouler. Quasiment rien ne change d'une majorité à l'autre. La gauche balance les plus grosses conneries et la droite n'a plus qu'à suivre ensuite. On a la ferme impression que ce sont les mêmes gogols (et autres pédagogols) qui conseillent tout le spectre politique à l'exception d'une petite partie des Communistes, du FN et de Bayrou (ouf !).

    Ce que j'ai compris pour l'instant du projet de Juppé c'est qu'il est très content des mesures de gauche et qu'il va faire la même chose, en gros, avec d'ailleurs les mêmes sifflotements de pipeau.

    Augmenter les enseignants du primaire de 10% ? On n'a pas l'argent, pas la peine.

    Accroître leur temps de présence ? Contre quoi ? De la monnaie de singe ? Pour quoi faire ? Du Blabla.

    Réduire le passage des épreuves du bac à quelques disciplines, le reste étant évalué en contrôle continu ? Admettons. De toutes façons, ce n'est déjà plus le bac qui permet d'obtenir des écoles post-bac mais le dossier, constitué des bulletins pour l'essentiel, sachant que l'origine géographique du lycée compte, évidemment. Tous les contrôles continus ne se vaudront pas (du moins pour les gens censés) et par suite, tous les bacs ne se vaudront pas non plus...

    Laisser les rythmes scolaires en l'état ? Les finances des communes apprécieront, la fatigue des enfants aussi...

    Ne pas toucher à la réforme du collège ? Pitoyable. Najat Vallaud-Belkacem, Valls et Hollande ont pondu la pire réforme du collège qui ait jamais été pondue. Et il veut la laisser en l'état...Incroyable. Nul. Pas la peine de changer de majorité, dans ces conditions.

    Réduire les vacances des élèves (et des profs, du coup) ? J'ai déjà montré à plusieurs reprises combien cette idée débile de Luc Châtel ne tient la route à aucun point de vue. Juppé invoque la fatigue des élèves, mais la redistribution de deux semaines sur l'année ne réduirait leurs horaires hebdomadaires que d'une heure. Marginal. Marginal et inutile. En revanche, côté épuisement, on peut tabler sur une fatigue accrue des élèves. Quant à faire travailler les enseignants en classe l'été, j'imagine sans contrepartie, je pense qu'ils ont assez donné comme cela, et, de toutes façons, c'est une période où ils s'attellent à leurs préparations.

    Mettre le paquet sur le primaire ? Un voeu pieux. Tout le monde le dit. Qu'est-ce qu'il veut faire concrètement ?

    La laïcité et le fait religieux, tout ça, c'est du blabla sans grandes conséquences. Je n'ai pas vu de propositions lumineuses de Juppé sur le sujet.

    Je lui donne tout de même quitus sur un point : celle de bien vouloir laisser les établissements mener leurs propres expérimentations. C'est bien le seul. Tout le reste est à jeter.

    Bien sûr, je n'ai que les échos de la presse et de la sphère politique et j'achèterai son livre pour en avoir le coeur net, mais je ne me fais pas d'illusions. Les enseignants sont déjà 6% à voter pour Marine Le pen. Ils connaissent mal son programme, mais à ce rythme d'âneries crasses, si Bayrou ne se présente pas aux prochaines présidentielles, ceux qui se croient le vote des enseignants acquis pourraient avoir de très mauvaises surprises.

  • Nec plus ultra de la bêtise : la coercition scolaire

    J'ai jugé tellement insipide, hors de propos et bêtement idéologique les mesures promues à grands coups de hochements de menton à l'école par l'actuel gouvernement que je n'ai pas jugé utile de les commenter. Nihil novi sub sole.

    Et là, voilà le retour de la carte scolaire pour forcer la mixité sociale à l'école. 

    Les Français ne veulent pas se mélanger de force, Imbéciles !

    Je renvoie à mon billet précédent sur la politique de peuplement, parce que c'est bien là que le bât blesse.

    Je me console tout de même de voir qu'un'e) journaliste de l'AFP repris(e) par Libération accepte d'ouvrir les yeux. Imposer la "mixité" à l'école, ça ne marche pas, tous ceux qui le peuvent fuient. 

    Mais il ne faut jamais sous-estimer les monstres que peuvent engendrer les cerveaux malades de la gauche, surtout quand ils sont issus de l'Éducation Nationale et particulièrement de sa technostructure. 

    La dernière idée brillante, ce serait de contrôler l'accès aux écoles privées pour empêcher les Français de fuir la délinquance et le communautarisme (les deux principaux maux des établissements à problèmes).

    Ces incapables tapent sur l'école à coups redoublés parce qu'ils ne veulent pas admettre que c'est leur politique de la ville qui a échoué, et, bien avant elle, leur politique migratoire.

    Tant qu'on n'aura pas appelé un chat un chat, on n'avancera pas d'un pouce.

  • Budget de l'Éducation, un conseil au gouvernement

    Le gouvernement veut continuer à recruter des enseignants parce qu'il considère l'éducation comme une priorité. Je pense qu'il fait fausse route.

    Je suis convaincu que ce qui fait la qualité d'un établissement, c'est la qualité de son encadrement. Un chef d'établissement qui tient la route (pas un paranoïaque ou un carriériste), un Conseiller d'Éducation de qualité, et des assistants d'éducation en nombre et compétents, voilà à mon avis une des clefs. Difficile, parce que des chefs d'établissement vraiment habiles, il n'y en a pas beaucoup. Il faut donc faire un effort pour recruter des directeurs, des principaux et des proviseurs qui s'y entendent à faire tourner des équipes, qui savent gérer avec la bonne mesure les relations avec les parents et les élèves et connaissent bien les rouages de l'administration centrale.

    Si on ajoute à ces ingrédients un suivi de qualité auprès des élèves les plus en difficulté et de la souplesse dans l'organisation interne de l'établissement, on peut considérablement améliorer les choses.

    Pour peu qu'il y ait en prime une équipe d'enseignants motivés, compétents et bienveillants, on peut faire des miracles.

    Pas d'idéologie, beaucoup de pragmatisme, de la compétence et de la bienveillance (ce qui n'exclut pas la fermeté, précisons-le bien, la bienveillance est aux antipodes du laxisme) et le tour est joué.

    En somme, il faut investir dans la qualité de l'encadrement en priorité ; investissement intelligent car bien moins coûteux que des recrutements massifs d'enseignants et bien plus rentable au final.

  • Sur l'école, il y a aussi Bayrou qui dit des choses sensées

    Je suis toujours embêté, sur la question de l'école, quand j'évoque les positions de Bayrou. Il ne me paraît pas dire des choses si fondamentalement différentes de ce qu'il évoquait en 2007 et, la plupart du temps, je suis sur la même longueur d'ondes que lui. Alors, évidemment, je me prends à presque regretter mon billet d'hier dans lequel je laissais entrevoir que même dans le domaine de l'éducation les autres forces politiques laissaient un boulevard au FN.

    Le problème est le suivant : quand je vais lire le programme du FN sur l'éducation et que j'écoute ce que dit Marine Le pen ou même ce qu'écrivent ses militants, c'est grosso modo la même chose.

    Mais quand j'écoute Bayrou et que je discute ensuite avec des militants du MoDem ou que je vais même consulter le programme de ce parti, il y a un énorme hiatus. Il est vrai que le projet humaniste semble avoir laissé la place à des propositions bien plus sensées sur le site du mouvement démocrate. Mais quand je discute avec des cadres ou des militants du parti, je ne vois presqu'aucune différence avec les positions exprimées par le PS ou l'UMP. D'où mon trouble. Et ce que je dis ne vaut pas seulement pour l'éducation.

    J'ai eu un échange très intense hier, avec Fabrice, un de mes interlocuteurs préférés sur twitter. Un garçon intelligent et intéressant, et, accessoirement, un centriste plutôt favorable à Bayrou. Nous n'étions d'accord sur presque rien. Enfin, j'y vais un peu fort. Sur pas grand chose, disons.

    Fabrice demeure attaché à la méritocratie républicaine, à une morale de l'effort, distillée plus ou moins incidemment par l'école.

    Je suis d'avis pour ma part de changer de paradigme. Je récuse cette école qui discrimine avec un lexique d'autant plus violent qu'il est moral les "bons" et les "mauvais" élèves. Je refuse l'uniformisation d'une transmission scolaire à sens unique qui fait fi des individus et des fins secrètes que la nature leur réserve. Je rejette la distinction hallucinante entre travaux manuels et intellectuels. La plupart des travaux manuels font fonctionner l'intellect. En revanche, ils ne le font pas à la manière de l'école. Au moralisme républicain étriqué, hérité du positivisme du XXième siècle, je substitue l'aristotélisme bienfaisant de Maria Montessori se figurant que chaque enfant est un embryon spirituel dont le développement doit être accompagné et non suborné. Je n'accepte pas les prédicats moraux sous-tendus empreints de haine pour l'esprit d'entreprise et de mépris pour le travail manuel et leurs conséquences : le rejet radical de l'apprentissage à l'école. Plus encore, je dénie tout sens logique à une école qui organise des enseignements très différents par années d'apprentissage, refusant de considérer que les enfants progressent à des rythmes différents et de manière différente selon leurs centres d'intérêt et leurs prédispositions et ignorant totalement ce que Maria Montessori appelle à juste titre leurs périodes sensibles. J'abhorre enfin le marxisme sous-jacent qui imprègne notre enseignement et considère chaque enfant comme une créature scientifiquement éducable au nom de l'éducabilité universelle. Ceci ne signifie pas que j'adhère à la théorie des dons mais plutôt que je considère qu'il y a une multiplicité de points de vue sur la connaissance et que dans tous les cas, il n'existe pas un chemin unique pour y accéder. Et je refuse d'ailleurs la hiérarchie des connaissances telle que l'école l'établit.

    Vous l'aurez compris, l'école française ne me satisfait pas telle qu'elle est. Mais quand nos politiques se piquent de jouer aux apprenti-sorciers, le refus se mue en énervement. Il va de soi que les ratiocinations vaines pour ne pas dire vaniteuses sur les changement des rythmes scolaires sont un nouveau leurre qui ne souligne que mieux la vacuité totale de la classe politique et de l'intelligentsia dans le domaine de la pédagogie, simplement par absence d'humanité ordinaire.

    Je crois, en fait, que je suis devenu allergique à la République et tout son decorum, ses faux-semblants, son mérite, ses bons et ses mauvais, ses aspirations étriquées, ses satisfactions misérables et, au final, toutes les petites hypocrisies qui sont autant de fissures dans le fallacieux pacte républicain.

    Régis Debray a pour habitude d'opposer République et démocratie, magnifiant la première, étrillant la seconde. Je crois que j'ai choisi mon camp : je suis un Démocrate, pas un républicain. Il écrit notamment : « En république, l’État surplombe la société. En démocratie, la société domine l’État. La première tempère l’antagonisme des intérêts et l’inégalité des conditions par la primauté de la loi ; la seconde les aménage par la voie pragmatique du contrat, de point à point, de gré à gré.»

    Juste analyse. Je l'agrée et assure préférer une nation où la société domine l'État que l'inverse. Je suis certain que notre école procède de la volonté toute républicaine de surplomber la société du haut de l'État.

  • Même sur l'école, la classe politique offre un boulevard au FN

    Je finis de lire l'un des derniers billets du Merle Moqueur analysant les causes du succès de Marine Le pen à gauche. Jegoun le citait dans son dernier billet, s'inquiétant de la stratégie de la gauche pour endiguer la montée du FN.

    Ben il n'y a pas qu'à gauche qu'on s'inquiète. Je suis atterré de constater que la seule à réagir de manière sensée sur la question des rythmes scolaires, c'est Marine Le pen. Et quand je dis atterré, c'est vraiment atterré. Évidemment, je n'avalise pas tout le discours de Marine Le pen sur la verticalité de la transmission. Je tends à penser qu'au contraire la connaissance se transmet d'autant mieux qu'elle se communique par empathie. Or, la verticalité ne permet en aucune manière une quelconque forme d'empathie et, sans empathie, on ne peut montrer à son interlocuteur que ce que l'on veut lui apprendre lui appartient en réalité autant à lui qu'à soi. Mais de renvoyer cette question à sa réalité, c'est à dire un leurre inutile, je ne peux lui donner tort.

    Mais qu'ils se réveillent, les hommes et les femmes de gauche, du centre et de droite, bon sang ! Suzanne est une Républicaine, Jegoun un Social-démocrate et moi, un libéral à sensibilité démocrate-chrétienne. Trois sensibilités politiques très différentes. Et pourtant, nous disons à peu près les mêmes choses sur le Front National, dressant les mêmes constats. Et je ne parle même pas des blogues de droite : j'ai connu un temps où Corto était juste un mec de droite, parfois même modéré. Mais ça, c'était avant. Corto, aujourd'hui, il fait partie de cet ancien électorat UMP qui a basculé du côté obscur, et depuis un moment déjà. EDIT : manifestement, j'ai pris au pied de la lettre ce qu'écrit Corto depuis plusieurs années. Il assure qu'il ne se reconnaît pas dans les valeurs du FN mais, en revanche, se désespère du vide abyssal qui caractérise les propositions des autres formations politiques.

    C'est affligeant de voir les différents partis politiques se copier les uns les autres, sur l'école, faisant semblant de polémiquer sur des mesures qu'ils partagent pourtant. Les rythmes scolaires en sont un exemple mais ce n'est pas le seul. Les principaux partis partagent sur le fond les mêmes vues dans le domaine de la pédagogie, divergeant à la marge sur l'apprentissage. Il n'y a pas non plus de différence sur le supérieur, tous visent les mêmes objectifs au nom de leur sacro-sainte démocratisation de l'école, dont le principe et le concept n'ont jamais été remis en question. Même rejet de l'excellence, et même hypocrisie de ces élites qui s'empressent d'en emprunter les chemins d'initiés.

    Comme l'observe finement Suzanne, ce n'est pas un hasard si Bayrou a réalisé un vrai carton auprès des enseignants en 2007. Le programme de l'UDF et les idées défendues par Bayrou détonaient alors dans le paysage éducatif. Quand 2012 est venu, il n'en est plus rien resté tant les commissions du MoDem et leurs "spécialistes ès éducation" avaient fait du MoDem une annexe de la pensée unique au même titre que l'UMP et le PS. Et les quelques saillies de Bayrou n'y ont rien changé.

    Mais, trêve d'école (j'en parle trop souvent sur ce blogue) le prochain sujet, c'est l'Europe et là encore, je suis très inquiet. Je ne vois pas comment des gens qui ont eu l'hypocrisie de voter la nuit ce qu'ils dénonçaient le jour pourraient avoir une quelconque crédibilité auprès du peuple français. La campagne européenne va être très dure parce que le FN va mener la danse et aura beau jeu de renvoyer les autres partis dans leurs cordes s'ils en viennent à critiquer l'Europe. Or, cette critique de l'Europe, je suis persuadé qu'elle sera un passage obligé, même pour les fédéralistes, s'ils veulent défendre cette très grande idée. Ce n'est pas l'Europe qui cause tant de maux, mais l'absence de transparence et, il faudra le faire admettre, ce sera difficile, son absence de pouvoir face aux nations et à leurs représentants. Il faudra avouer sur la place publique ce que de nombreux pro-européens se sont gardés de dire depuis fort longtemps : les pays européens n'ont pas tous le même projet économique et social, et cela, il faut en parler. Mais il faudra aussi défendre l'esprit de négociation qui a toujours permis de surmonter les blocages. Seulement, ces négociations, elles ne peuvent plus se dérouler dans un couloir, mais elles doivent apparaître sur la place publique et faire l'objet d'un débat démocratique. 

    Je vais égratigner mes amis du MoDem, mais franchement, ils m'énervent tellement que c'est bien fait : je suis exaspéré de les lire disserter sur le centre, l'UDI, le MoDem, les valeurs du centre, la compatibilité UDI/MoDem, les états d'âme des uns et des autres qui ont tout de suite de grands mots pour parler de trahison de l'esprit de 2007 (ah oui ? Lequel ?) au moment où notre pays est divisé et a grand besoin que l'on se penche sur ses souffrances. Franchement, on a peut-être autre chose à faire qu'à se regarder le nombril ou à débattre de théories fumeuses, non ? 

  • L'école est foutue

    Et hop, un énième rapport sur l'école. Rien de bien neuf, la Cour des comptes s'avérant à peu près aussi nullissime que les partis politiques de toute obédience et que la sphère médiatique dans son ensemble.

    La création de postes n'est pas le remède aux difficultés de l'école : c'est évident. Mais passé ce constat que d'autres ont fait avant la Cour des Comptes, tout le reste n'est que du papier mâché pour tête vide.

    Au lieu de chercher à comprendre pourquoi des enfants finissent l'école primaire sans savoir lire et écrire ni compter, la Cour des Comptes proposent des réformes purement administratives qui n'abordent en aucune manière les problématiques de fond.

    J'ai toujours pensé, au fond de moi-même qu'il n'y avait pas une voie unique que tous devraient emprunter de gré ou de force. 

    Toutes les propositions actuelles convergent pourtant en ce sens. Par idéologie on a décrété que le collège unique, la classe hétérogène, le même parcours pour tous constituaient la voie obligatoire dans laquelle il fallait s'engager. Pourtant, l'école n'est pas la seule dispensatrice de connaissances et elle ne valorise pas nombre de talents.

    Je m'interroge sur notre système assimilationniste, sorte de gros rouleau-compresseur impitoyable. Quand j'observe les autres systèmes scolaires, notamment ceux qui sont réputés les meilleurs, je constate une très grande diversité : le Japon, Singapour, la Corée ou la Chine avancent à la schlague avec une rigidité et une sélection impitoyables. 

    Les Hollandais confient, quant à eux, 70% de leurs élèves à des écoles libres (bien que subventionnées et finalement gratuites).

    Le système finlandais quant à lui est au contraire l'accomplissement d'une école social-démocrate sous l'égide d'un hyper État-providence.

    Ces pays n'ont rien de commun entre eux dans leur manière de procéder à l'exception, toutefois, de l'existence d'une distinction claire et nette entre voie professionnelle et voie générale, souvent entre 13 et 16 ans. Et pourtant, ils sont tous très performants.

    Le temps de service, les fameux rythmes scolaires ne semblent guère avoir d'impact sur la qualité de l'enseignement. En Finlande, par exemple,  le temps de service des enseignants est très inférieur à celui de la France et les vacances d'été y durent près de trois mois ; et pourtant ce pays est jugé le plus performant du monde.

    Une chose me paraît claire : les débats sur l'école en France sont affligeants de nullité et passent à l'évidence à côté de leur sujet.

    Je tends pour ma part à penser qu'il y a un problème d'une part dans la pédagogie, d'autre part dans la rigidité avec laquelle est organisée l'école et enfin dans le double discours associant en un meurtrier oxymore l'idéologie libertaire et égalitariste, et une concurrence d'autant plus sauvage que les propos les plus lénifiants en masquent la réalité.

    Bien peu d'officines explorent et questionnent nos méthodes d'enseignement. L'association SOS-Éducation a le mérite de le faire (elle organise des ateliers comme celui qui a été consacré à la méthode Montessori récemment) et, à l'autre bout de l'échiquier politique et idéologique, des revues comme les Cahiers pédagogiques ou les Dossiers de l'ingénierie éducative rendent compte d'expériences originales.

    Quelques linguistes comme Alain Bentolila s'intéressent à l'acquisition du langage chez le jeune enfant. Quelques écrivains inventent des détours imprévus, à preuve, les remarquables épopées grammaticales d'un Érik Orsenna.

    Quelques rares hommes politiques, enfin, osent prôner un empirisme radical en proposant d'observer tout simplement les méthodes des enseignants performants afin de tenter de les répliquer. C'est le pari de François Bayrou.

    Mais au-delà de ces petites lueurs, un néant intellectuel abyssal recouvre d'un voile opaque tout notre système éducatif et, très franchement, je ne vois aucune raison d'espérer des jours meilleurs par les temps qui courent...