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école - Page 4

  • Montebourg a perdu la raison...

    Ben tiens, l'ami Unhuman a bien raison : ils nous gonflent avec leurs primaires à la noix. Cela dit, ce n'est tout de même pas inintéressant de considérer ce que chacun des candidats dit. 

    Je vois qu'on a perdu la raison au point de soutenir un démondialisateur, chez Melclalex...

    Bon, il a peu de chance, le Montebourg : il en est réduit à répondre aux tweets des blogueurs !... J'ai toutefois jeté un oeil sur son projet pour l'école .

    Il y a un sacré paquet de choses qui me hérissent, notamment, la volonté d'unifier la totalité du système scolaire et de faire disparaître toute forme de particularités. Cela va pour ma part, tout à fait à l'inverse de ce que je pense : jusqu'à un certain degré, je suis favorable à l'individualisation des parcours (pas le soupe hypocrite et infâme que nous sert Nonos-pipo Châtel, mais bien un projet soucieux du développement de chaque individu).

    La seule mention du socle commun dont Montebourg veut faire la pierre angulaire de son projet pédagogique me donne des boutons. Mais, à côté de cela, je reconnais une véritable volonté de sa part de proposer un véritable développement des savoirs culturels qu'il n'oublie pas, en tête desquels il place...le latin ! Eh oui, le latin, parce qu'il lui reconnaît un statut fondateur pour la société dans laquelle nous vivons. On ne saurait mieux dire, et je partage évidemment son avis sur le sujet.

    Les enseignants feront toutefois une drôle de tronche en constatant que comme Châtel (mais aussi le MoDem), il est fermement décidé à allonger l'année scolaire d'au moins deux semaines.

    Personnellement, ce qui m'horripile dans son projet, c'est la volonté affichée de contraindre les familles et leurs enfants à rentrer dans les cadres très rigides qu'il veut communs à tous. Plus moyen de choisir son école, plus de classes profilées, un rejet pathologique de toute forme d'excellence.

    Bon, j'avoue, à la page 102, j'ai craqué. Je n'ai pas continué la lecture, ça devenait vraiment indigeste. Plus de 100 pages d'un projet d'un socialiste, faut avoir la dose d'aspirire et de spasfon pour tenir...

  • La meilleure éducation du monde ?

    Bien qu'ayant disposé très tôt du 2012, État d'urgence de François Bayrou, j'ai choisi de ne commenter, dans mon billet précédent, que les seules propositions économiques de l'auteur.

    A vrai dire, ce que j'ai retenu comme principale mesure, dans le livre, c'est celle de constituer des classes parallèlles à l'école primaire et peut-être au collège. Des classes de rattrappage en somme. Il existe à ma connaissance, un dispositif relativement proche en collège : on appelle cela des classe-relais. Je ne sais pas quelles sont exactement les intentions de Bayrou, mais j'ai pour ma part une certitude : ce ne sont que des dispositifs établis dans la durée qui peuvent fonctionner. Quand il s'agit de rescolariser et de remettre à niveau un jeune en difficulté, ce n'est pas en 3 mois qu'on le fait, mais minimum en deux ans. L'actuel dispositif ne prévoit pas plus de trois mois de présence continue. Comme tout ce qui est fait depuis près de 15 ans maintenant dans l'Éducation Nationale, c'est de la poudre aux yeux.

    François Bayrou se veut un pragmatique absolu en évacuant la querelle des méthodes pédagogiques, mais admet tout de même l'existence d'une indiscutable baisse du niveau d'exigence et d'un jargon toujours plus jargonnant dans l'élaboration des programmes scolaires. Il propose donc de promouvoir la détection des enseignants qui réussissent. Cela avait fait tiquer sérieusement mon amie Isabelle dans l'un de ses commentaires, et j'avoue moi aussi ma perplexité : QUI va décréter qu'un enseignant est bon ou non ? Et en vertu de quels critères ? Que sont des bons résultats ?

    Pour revenir aux pédagogies, je pense que la querelle n'est pas close. François Bayrou reproche à Gilles de Robien d'avoir aboli par décret l'usage de la méthode globale pour apprendre la lecture. Je ne le suis pas dans cette pensée. Je pense que parfois, pour initier un mouvement, il faut trancher dans le vif. La méthode globale à grande échelle était une projection idéologique. Gilles de Robien a bien fait d'ordonner sa fin, et encore a-t-il eu bien du mal à faire l'admettre tant la morgue et la vanité des mandarins du pédagogisme et de leurs alliés ne connaissent pas de limites.

    Même si Bayrou met en avant quelques principes simples et de bon sens (scolarités parallèles pour les décrocheurs) à mettre en place, il évacue à mon sens une bonne partie des querelles qui fâchent. 

    J'aurais pourtant aimé retrouver dans son projet éducatif la pertinence d'un propos comme celui de Natacha Polony, pour citer mon égérie favorite ou plus simplement le Bayrou de 2007 : exit l'exigence d'excellence ?

    A côté de cela, Bayrou fait aussi preuve d'un courage certain au moment où il est de bon ton de tirer sur l'ambulance. On le sait, l'UMP et le PS (à mots couverts pour ce dernier) crèvent d'envie de revoir le statut des enseignants datant de 1950 et tout particulièrement leur temps de service ! De ce point de vue, Bayrou ne cède pas à la doxa commune et prend vigoureusement la défense des enseignants en mettant en avant tout ce que peuvent constituer comme somme de travail la préparation des cours, la correction des évaluations et plus généralement les divers à-côtés qui constituent le quotidien de l'enseignant ordinaire.

    In fine, à la lecture de la 2ème partie du livre, mon sentiment est mitigé. Si Bayrou veut redevenir aussi convaincant qu'il a pu l'être en 2007 dans son domaine, m'est avis qu'il va lui falloir sérieusement étoffer ses propositions, et puis, parce que je le crois nécessaire, prendre parti sur des terrains certes glissants mais inévitables.

  • Visionnaires...

    Je viens de prendre connaissance chez Marianne des dernières notes sur l'école de Brighelli et de Bah? ; Brighelli renvoie à un écrit de l'association Sauvez les Lettres de 2003.

    Rien à dire. Ils ont été visionnaires (Sauvez les lettres, je veux dire). Ce qui impressionne quand on considère la chose, c'est qu'on croit régulièrement avoir touché le fond puis on se rend compte que non, on n'a pas fini de repousser les limites.

    Il y a trois axes qui devraient guider toute perspective pour l'Éducation Nationale.

    a) s'appuyer sur deux piliers : l'excellence et la remédiation. 

    Les pédagogols et les adeptes du benchmarking, de la compétence et autres conneries ont réussi à flinguer la remédiation en proposant toujours plus de merde et de ludique aux "apprenants". Mais maintenant, ils rêvent de dégommer aussi l'excellence. 

    J'ai été stupéfié après la publication des enquêtes PISA qu'il n'y ait personne dans la presse spécialisée pour observer que le niveau de nos meilleurs élèves baissait aussi. Si la France n'était déjà plus capable d'offrir de vraies perspectives aux plus faibles, au moins avait-elle conservé cette qualité d'être capable de former des élites. On aurait pu au moins s'en réjouir, mais cela gêne les pédagogols, tout imprégnés de marxisme qu'ils sont, et les libéraux en peau de lapin parce que tout ce qui n'a pas une utilité immédiate doit être écarté. Or, il se trouve que l'excellence ne se bâtit pas sur l'utile mais au contraire sur le "superflu". C'est même là sa marque de fabrique. Il me semblait pourtant qu'il y avait dans le libéralisme un idéal de développement personnel, or, quand on examine de près le programme éducatif des libéraux français, c'est à pleurer : du pédagogol dans le texte. La seule chose, c'est qu'ils veulent introduire la concurrence entre les écoles et même dans le recrutement des profs (pas forcément une mauvaise idée, d'ailleurs, ce dernier point : les choses se passeraient bien mieux dans les écoles, collèges et lycées si chefs d'établissement et enseignants se choisissaient les uns les autres). Je lis donc chez eux les mêmes conneries qu'ailleurs.

    b) assurer des conditions d'enseignement et d'instruction optimales pour le plus grand nombre.

    Ceci suppose un recrutement de qualité pas les contrats à la c... de Châtel et encore moins la masterisation qui est une vaste fumisterie, mais aussi un environnement favorable. L'environnement favorable, c'est dégager des établissements scolaires les éléments qui en empêchent le fonctionnement normal. Il faudra évidemment trouver un parcours adapté pour les dits éléments, allant du centre éducatif à la prison pour mineurs en bonne et due forme avec suivi judiciaire si nécessaire.

    c) permettre la diversité et l'innovation sans étranglement par les moyens

    Jusqu'à un certain point, les établissements devraient être libres de définir leur pédagogie et même de personnaliser l'enseignement des discplines selon les profils d'élève. Il faudrait d'ailleurs sortir du "tout école". L'école ne valorise que certaines qualités seulement et abrase tout le reste. Le collège "unique" ne doit donc plus être le lieu exclusif de l'instruction. Les centres d'apprentis les plus performants doivent devenir des labels de qualité, ce qui suppose d'avoir aussi un oeil sur les formateurs. On ne devrait pas pouvoir s'improviser formateur dans un CFA et un tel statut devrait faire l'objet d'un concours spécifique.

    Les projets d'établissement sont de la fumisterie en l'état, mais si on laissait une vraie liberté aux établissements, ils pourraient devenir le fer de lance de cette diversité. Cela suppose évidemment de ne pas étrangler les collèges et les lycées en leur retirant des moyens puis de venir la bouche en coeur expliquer à leurs équipes qu'elles sont libres.

    La diversité, c'est aussi le maintien d'une grande diversité d'enseignements, à commencer, comme l'observait Sauver les lettres, par l'allemand, le latin et le grec, qui sont les lieux traditionnels de la rigueur de et l'excellence.

    J'avais au départ un 4ème axe en tête, mais pas moyen de m'en rappeler. Tant pis, ce sera pour un autre billet. Et puis de toutes façons, je radote largement, je dis à peu près toujours les mêmes choses ici...

  • Idées sur l'école, de l'UMP au MoDem.

    J'ai pris connaissance d'une proposition de l'UMP assez intéressante (pour une fois) sur les collèges, ces jours derniers : séparer élèves de sixième/cinquième et élèves de 4ème/3ème. En soi, le principe est bon, mais le problème, c'est la faisabilité. L'UMP voudrait réserver des établissements aux deux premiers niveaux et d'autres aux deux suivants. Impossible à gérer en emplois du temps, temps de service des enseignants, et cetera. En outre, je trouve parfaitement démago et idiot de se servir de cette idée pour en faire un instrument de mixité sociale. Ils m'énervent avec leur mixité sociale, les uns et les autres. Je l'ai déjà dit, ils n'ont qu'à proposer de l'excellence partout, mais comme actuellement, le mot d'ordre, c'est d'acheter le ban et l'arrière-ban pédagogolâtre en banalisant ses idées en échange de son silence sur la raréfaction des moyens...l'excellence, on peut se la carrer là où je pense.

    Positif, je propose une amélioration à l'idée de l'UMP : séparer en effet jeunes pré-adolescents et adolescents par les horaires de cours et de cantines, tout simplement. Récréations différentes, heures de demi-pension différentes également, et on obtient ainsi une part du résultat voulu. Ce n'est pas de la tarte à organiser, mais, en tout cas, tout de même plus simple que de prévoir des établissements spécifiques. Enfin, ne soyons pas négatifs, l'idée va être testée à Meaux : on verra bien ce que cela donnera, à condition que l'on parvienne à obtenir des données finales pas trop faisandées, évidemment.

    M'enfin, au moins, l'idée de l'UMP était intéressante. Il en va tout autrement des déclarations du MoDem ce week-end. Je ne sais pas qui signe les communiqués à propos de l'éducation, mais j'aimerais bien le savoir. Il y a dans le tas, c'est sûr, un enragé/une enragée de la chronobiologie. La grande idée (à la c..) du moment, ce sont les rythmes scolaires.

    Donc, voilà, je récapitule : le MoDem veut donc faire travailler plus ces fainéants d'instituteurs, parce que vous comprenez, les journées scolaires sont trop longues mais l'année scolaire est trop courte.

    Débile.

    Admettons que l'année scolaire soit plus longue : que vont devenir les élèves livrés à eux-mêmes lorsqque les cours s'arrêteront, disons, à 13h00 ? Des activités l'après-midi ? Financées avec quel argent alors que l'Éducation Nationale manque déjà cruellement de moyens ? En payant davantage les enseignants ? Ah, c'est réaliste de dire plus d'enseignants davantage payés alors que nous savons que nos déficits nous laissent une marge de manoeuvre très modérée ?

    Et puis ce qui est imbécile au possible, c'est que les enfants ne seront pas moins fatigués au mois de juin parce qu'ils auront eu d'autres activités, même si elles ne sont pas scolaires ; la différence c'est qu'ils devront travailler trois semaines de plus. Ils ne seront donc pas davantage reposés, c'est parfaitement illusoire. En revanche, au risque de me répéter, puisque j'ai déjà fait le calcul, rien qu'en temps de déplacement, les enseignants seront au minimum perdants de 10 jours gratis.

    Et puis à la limite, je m'en fous. Je trouve qu'il y a des choses autrement plus importantes et intéressantes à dire et à faire sur l'école que de faire des rythmes scolaires l'alpha et l'oméga de la pensée démocrate.

    Je ne parle même pas de l'expression "collèges hors les murs" qui renvoie à la pure doxa socialo-pédagogolâtrisante. Tiens, t'en veux un collège hors-les-murs ? Eh bien lis le bilan

    Je ne sais pas, moi, réhabilitons la maison de correction, plutôt. Ça va bien, un temps, le politiquement correct. Je ne suis pas venu à l'UDF pour ça.

    Alors, moi, je commence à en avoir assez de lire conneries sur conneries du parti dont je suis adhérent. Ras la casquette. Entre les déclarations purement posturales, les non-idées et les essartz recyclés de propositions de gauche, je commence à en avoir ma claque de ce parti, moi. Je soutiendrai Bayrou jusqu'au bout parce que j'ai de l'estime pour lui, mais je vais sérieusement songer à mettre les voiles entre la présidentielle et les législatives pour échouer, d'ailleurs, je ne sais pas trop où...

  • Révolutionnaire, le friXion...

    A chaque rentrée scolaire, il s'agit de faire le tour des librairies, papeteries et grandes ou moyennes surfaces afin de faire le plein de matériel pour nos petits quand ils vont à l'école.

    Je surveille attentivement l'état des cahiers de ma descendance et j'avoue que je ne suis convaincu ni par la saleté de blanco, typex et compagnie, et pas davantage par le système des effaceurs de stylo-plumes : autant de procédés qui contribuent à cochonner les cahiers au-delà du raisonnable.

    stylo-pilot-frixion-ball-violet.jpgMais voilà, en septembre dernier, j'ai découvert la "friXion" :-) 

    Génial ce truc : l'encre s'efface, sans la moindre trace sauf à forcer comme une brute par frottement. Radical pour éviter ratures et autres saletés sur les cahiers. 

    Il y a en revanche un inconvénient non-négligeable : l'objet coûte entre deux et quatre euros pièce, et il faut le recharger assez souvent. La recharge est elle-même fort chère (4 à 8 euros les trois recharges).

    Quand on a un fiston qui passe son temps à égarer son matériel d'école (ça a le don de m'exaspérer...), le budget devient vite astronomique.

    Pilot Pen a fait l'objet d'une attention particulière en Amérique pour avoir mis au point un stylo entièrement conçu en plastique recyclable : il a reçu le prix du Good Housekeeping aux USA, le 17 mai dernier, une récompense très convoitée par les inventeurs.

    Ben moi, je lui décerne le prix de l'hérétique-écoliers pour son génialissime stylo à friction.

    En plus, ils ont le sens de l'humour, les concepteurs de la FriXion (voir les défis)...

  • Education : idées non plus explosives mais nucléaires...

    Pour finaliser mes propositions de la veille, il me reste à porter le coup de grâce. Pour ma part, je ne cherche pas une école organisée autour des adminsitrations, mais autour des hommes, des femmes et des enfants.

    Le recrutement et le système de rémunération actuel sont des archaïsmes. S'il me paraît nécessaire de conserver des grilles pour assurer une protection aux enseignants, chaque chef d'établissement devrait pouvoir disposer d'une enveloppe variable d'heures supplémentaires à distribuer. Et une enveloppe conséquente. 

    Mais, pour éviter des effets d'aubaine et la constitution de chefferies, cette enveloppe ne devrait pas être discrétionnaire. Dans ma proposition, cette enveloppe serait assortie d'un contrôle sévère par les Conseils d'Administration, voire par les Conseils pédagogiques s'ils existent et la nature du travail que ces heures récompenseraient définie.

    On devrait au sein des administrations, particulièrement des établissements scolaires, laisser davantage les individus se choisir les uns les autres. Partager des vues convergentes sur l'avenir des enfants que nous leur confions me paraît un atout au sein des équipes enseignantes. Les chefs d'établissement devraient donc pouvoir recruter jusqu'à 50% de leur équipe enseignante et administrative. Cela suppose également une certaine stabilité dans leur poste et donc qu'on cesse avec la noria des principaux et des proviseurs, puisqu'il paraît qu'on leur recommande de ne pas dépasser 6 années dans leur poste. Conseil particulièrement idiot. Si un établissement marche bien, il n'y a pas de raisons de changer une équipe gagnante. Un tel pouvoir devrait néanmoins être assorti de moyens d'en contrôler la pertinence, afin, là encore, d'éviter des effets de chefferie. Le Conseil d'Administration me paraît l' organisme décisionnaire ad hoc pour ce faire. 

    Il ne me restera plus qu'à traiter la question des contenus et des méthodes dans un prochain billet et quelques questions annexes dans le suivant. 

    Pour m'amuser, je comparerai ensuite mes propositions avec celles des partis qui ont annoncé les leur, histoire de voir ce que cela donne...A commencer par le MoDem...

  • 60% de défection à un concours d'enseignant

    L'externalisation de l'école est proche : viendra bientôt le jour radieux où les cours de langue et de littérature globish seront externalisés dans un camp de déportés chinois, quelque par du côté de Shangaï. Pour le français langue vivante 2, on se contentera de mettre en place des cours de conversations téléphoniques avec le Sénégal ou le Maroc, sous le haut-patronnage de France Telecom.

    De fait, en France, il y aura eu comme un problème avec le recrutement des enseignants. Jugez donc : j'avais fait déjà remarquer, en décembre, que le nombre de candidats au concours du CAPES s'effondrait. Il y a encore mieux : du côté des instituteurs et institutrices (professeurs des écoles en nov'langue), c'est le début de la fin. Dans un département de l'Académie de Versailles, ce sont tout simplement 60% des concurrents qui ne se sont pas présentés aux épreuves du concours

    Ils ont fait défection.

    Autre information : souvenez-vous, on avait réformé à grands concours de sonnerie de trompettes la formation des jeunes enseignants. Tout frais émoulus du concours, et toc, dans le secondaire, lâché dans les jungles urbaines du 93 (et encore, dans la jungle, les animaux n'attaquent que lorsqu'ils ont faim) 18 heures par semaines.

    Il paraît qu'il y a eu tellement de démissions et de dépressions avec arrêts de travail que les ânes bâtés qui s'étaient vantés et réjouis de leur réforme imbécile vont se trouver contraints de revenir en arrière. Désormais, les jeunes profs ne seraient plus lâché que toutes les deux semaines face à leurs ouailles. Ils suivraient en alternance une formation théorique (aïe, alerte au retour des pédagogols qui vont certainement tenter de truster le créneau !).

    Bon, je pose une question aussi innocente que bête : qui va s'occuper des élèves pendant les périodes de deux semaines où ils seront en formation théorique ?

    Et ce pauvre privilégié qui me demande de préparer 2012 en déterminant l'objectif principal du système éducatif français...

    Réponse en quelques mots : primaire et secondaire, défaire toutes les connereries qui ont été faites depuis près de 40 ans. Rien que ça, déjà, y'a du boulot.

    Univsersité : concilier la professionnnalistation des études et la culture. Laisser très ouverte et large l'offre de formation, mais l'assortir systématiquement de modules professionnels pour assurer de vrais débouchés en termes d'emplois, développer l'alternance. 

    En dehors de formations vraiment très spécialisées, je pense que de nombreuses filières de faculté et de grandes écoles permettent d'assurer une grande part des emplois dans la plupart des domaines. Édouard Leclerc a suivi des études littéraires, et le voilà pourtant à la tête d'une des plus puissantes chaînes de distribution de France, voire d'Europe.

  • Éducation : parti socialiste/MoDem, comparez...

    Tiens, j'ai fait un truc rigolo et pas long : je me suis rendu sur la page de garde du parti socialiste histoire de voir la place que les Socialistes consacrent à l'éducation dans leur une. Bilan ? Zéro, les copains gauchistes...Même la grève des enseignants d'aujourd'hui n 'est pas signalée. Vous connaissez le proverbe ? Qui ne dit mot consent...

    Côté MoDem, on trouve en haut de page une intervention de Jacqueline Gourault.

    Bon, j'ai consulté la page des communiqués, alors : allons voir le PS. Zéro pointé pour les dix derniers communiqués. Voyons les dix suivants, alors : Nada, toujours rien sur les réductions drastiques de moyens...

    Bon, allons voir les propositions du PS, à défaut : pensez-vous, Madame Michu ! Ils proposent d'adapter les rythmes scolaires ! du Châtel dans le texte, quoi...

    Les vidéos du PS, alors ? Page 1 ? rien. Page 2 ? toujours rien. Cherchez pas aux pages suivantes : que des interventions d'élus plus ou moins inconnus, nada sur l'éducation. Caramba : raté !

    Une intervention d'un responsable politique majeur sur l'éducation ? Allez cherche, rex, cherche mon bon toutou, cherche. Bon allez, Rex, reviens quoi, il fait nuit maintenant, t'as bien cherché, t'as pas trouvé, c'était une blague mon bon toutou : y'en avait pas de responsables socialistes qui parlaient d'éducation...

    Pendant ce temps-là, Yahn Werhling dénonce les écrans de fumée, François Bayrou plaide pour la meilleure éducation du monde, éducation dont il fait le labourage et le pâturage de notre XXIème siècle dans ses voeux...bon, ça suffit ou je continue ?

  • Châtel organise la guerre civile à l'école

    Je voulais revenir une fois encore sur la manière de procéder de Luc Châtel (celui-là, je l'ai dans le pif). Elle est symptomatique du sarkozysme en action.

    Châtel, je l'ai dit à plusieurs reprises, démolit consciencieusement notre école républicaine en l'étouffant par compression. Empêcher les collèges et lycées de fonctionner est une garantie d'organiser une fuite vers l'école privée, guère mieux lotie, au demeurant. En France, l'école privée est quasi-publique, sauf quand elle est hors-contrat. Ah, le hors-contrat, le rêve américain de Châtel et Sarkozy...

    Mais revenons à nos moutons. Question : pourquoi Luc Châtel vient-il d'annoncer que les chefs d'établissement méritants recevraient des primes ? Réponse : parce qu'il les a chargés d'organiser la pénurie. En réalité, les chefs d'établissement ne sont nullement responsables de cette pénurie. Ils ne font que redistribuer, intelligemment ou non, les moyens dont ils disposent. En faisant son annonce, Châtel est assuré de détourner l'ire des enseignants contre leurs principaux et proviseurs. Bien joué, Tullius Castelus Detritus (voir la Zizanie de Gosciny pour comprendre l'allusion) ! 

    Ah, Châtel et les calculs. Tiens, c'est une section académique du SNES, un syndicat enseignant, qui illustre assez bien les connaissances mathématiques de Châtel : il ne connaît que la soustraction. Chez eux, par exemple, cela donne : 

    Rentrée Versailles 2011 : le théorème de Chatel => Élèves plus 1159 = Emplois moins 493

    Ça, c'est du calcul mental, hein, mon Luc ? Tiens, un nonos, allez, allez, attrape, mon bon toutou à son Nicolas ! 

    Méthode sarkozyste en action  : on dresse les citoyens les uns contre les autres. Ça marche à tous les coups, ou presque. Roms, juges, étrangers, chefs d'établissement, on trouve toujours un coupable en sarkozie. C'est cette manière de faire insupportable que n'a cessé de dénoncer, en vain, Bayrou pendant toute la campagne présidentielle de 2007. C'est là le danger qu'il avait perçu pour la France. Un Président devrait être un pont entre les hommes, Sarkozy est une frontière barbelée. Et ses sbires aussi.

    L'école ne semble guère faire recette dans l'opposition. Le Front National s'en moque comme de la dernière guigne, et à vrai dire, lisez son programme (Le FN juge l'école dépensière, ce qui en dit long sur l'attention qu'il compte porter à l'éducation ; son programme annonce d'ailleurs clairement des réductions d'effectifs !), en fait, ce qu'il pourrait reprocher à Sarkozy, ce n'est de ne pas aller encore plus loin dans la casse de l'Éducation Nationale. Au PS, on demeure sans voix. Seul le MoDem a réagi par la voix de son porte-parole, Yann Wehrling, qui a parfaitement senti l'entourloupe

    Ce ministre est très inventif. Il nous annonce des mesures qui peuvent être intéressantes, comme l'apprentissage de l'anglais dès le plus jeune âge ou celles visant à la cohérence des matières scientifiques...Mais il y a aussi le contexte dans lequel s'inscrivent ces mesures, celui de la réduction des postes. Il y aura quand même, à la rentrée 2011, près de 8.967 postes en moins.

    Nous soupçonnons M. Chatel de créer un écran de fumée pour cacher cette réalité de coupes budgétaires qui aboutira immanquablement à un recul de l'école en France. Moins d'enseignants, c'est une plus mauvaise Éducation nationale, alors que l'on constate un recul de la maîtrise du français lui-même. Nous ne voulons pas être dupes de ces annonces qui enrobent et dissimulent cette logique de coupes budgétaires qui remplace toute réflexion sur l'Éducation nationale.

    Ouf. Merci, Yann. Y'a quand même quelqu'un qui l'ouvre, dans le silence assourdissant de la classe politique quand l'actualité évoque nos collèges et nos lycées. Que deviendrons nos enfants ? 

     

  • École, Apolalypse now...

    Tuba mirum spargens sonum
    per sepúlcra regiónum,
    coget omnes ante thronum.
    Mors stupébit et Natúra,
    cum resúrget creatúra,
    judicánti responsúra.
    La trompette répand étonnamment ses sons,
    parmi les sépulcres de tous pays,
    rassemblant tous les hommes devant le trône.
    La Mort sera stupéfaite, comme la Nature,
    quand ressuscitera la créature,
    pour être jugée d'après ses réponses.

    Partout dans les académies françaises, les dotations horaires des établissements scolaires du secondaire parviennent aux chefs d'établissement les uns après les autres. Les chefs d'établissement ne dormiront pas, ces prochaines nuits. Châtel a beau faire feu de tout bois et nous faire entendre son joli petit air de flûtiau, qui sur le calcul, qui sur l'anglais, qui sur les primes des principaux et proviseurs, la réalité est têtue, elle nous rattrape.

    De réductions d'effectifs en réductions d'effectifs, désormais, les équipes pédagogiques vont être confrontées à des choix impossibles : en effet, la saignée est telle que dans la plupart des collèges d'un département comme celui des Hauts de Seine, par exemple, si les collèges conservent leurs structures actuelles, ils seront contraints de fonctionner  de 35 à 40 élèves par classe. Même en sabrant options, petits groupes, heures de soutien et tous les petits à côté que le collège peut encore offrir, le compte n'y sera toujours pas. Les échos reçus des autres départements indiquent que la situation n'y est guère meilleure.

    Le toutou de Grenelle est déterminé à obtenir le bon nonos de son gentil maître. Ancien DRH, le licenciement, c'est sa spécialité, il s'y connaît. Supprimer des postes, c'est tout un art, mon bon maître.

    S'il fallait une preuve éclatante que ce gouvernement conduit notre école dans un mur sans équivalent, elle est très simple à trouver : la taille des salles de classe ! Même dans les collèges vénérables, les salles de classe ne dépassent pas 30, à la rigueur 31 à 32 places. Dans les collèges modernes, les salles sont prévus pour 28 élèves maximum. Quand des départements dotent des établissements en matériel informatique, ils le font demi-classe par demi-classe, c'est à dire par lots de 12 à 14 appareils en moyenne.

    Les salles ne prévoient donc pas de contenir plus de 30 élèves par classe, y compris dans les anciens collèges. La chansonnette sur l'air de "moi on était 40", ça ne marche pas, «l'archéologie» des lieux elle-même prouve le contraire...

    Il y a donc bien là la preuve que le gouvernement actuel crée dans le système secondaire une situation qui ne s'était jamais produite jusque là. Rien de semblable, pour être clair, depuis plus d'un demi-siècle. Si ce n'est plus. 

    On comprend mieux les récentes «études» des deux dernières années assurant que les réductions d'effectifs dans les classes n'apportaient rien en termes de résultats. Il s'agissait de préparer le terrain à la compression du Mammouth. 

    Allez, un peu plus d'un an encore à tenir. Vivement mai 2012...