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60% de défection à un concours d'enseignant

L'externalisation de l'école est proche : viendra bientôt le jour radieux où les cours de langue et de littérature globish seront externalisés dans un camp de déportés chinois, quelque par du côté de Shangaï. Pour le français langue vivante 2, on se contentera de mettre en place des cours de conversations téléphoniques avec le Sénégal ou le Maroc, sous le haut-patronnage de France Telecom.

De fait, en France, il y aura eu comme un problème avec le recrutement des enseignants. Jugez donc : j'avais fait déjà remarquer, en décembre, que le nombre de candidats au concours du CAPES s'effondrait. Il y a encore mieux : du côté des instituteurs et institutrices (professeurs des écoles en nov'langue), c'est le début de la fin. Dans un département de l'Académie de Versailles, ce sont tout simplement 60% des concurrents qui ne se sont pas présentés aux épreuves du concours

Ils ont fait défection.

Autre information : souvenez-vous, on avait réformé à grands concours de sonnerie de trompettes la formation des jeunes enseignants. Tout frais émoulus du concours, et toc, dans le secondaire, lâché dans les jungles urbaines du 93 (et encore, dans la jungle, les animaux n'attaquent que lorsqu'ils ont faim) 18 heures par semaines.

Il paraît qu'il y a eu tellement de démissions et de dépressions avec arrêts de travail que les ânes bâtés qui s'étaient vantés et réjouis de leur réforme imbécile vont se trouver contraints de revenir en arrière. Désormais, les jeunes profs ne seraient plus lâché que toutes les deux semaines face à leurs ouailles. Ils suivraient en alternance une formation théorique (aïe, alerte au retour des pédagogols qui vont certainement tenter de truster le créneau !).

Bon, je pose une question aussi innocente que bête : qui va s'occuper des élèves pendant les périodes de deux semaines où ils seront en formation théorique ?

Et ce pauvre privilégié qui me demande de préparer 2012 en déterminant l'objectif principal du système éducatif français...

Réponse en quelques mots : primaire et secondaire, défaire toutes les connereries qui ont été faites depuis près de 40 ans. Rien que ça, déjà, y'a du boulot.

Univsersité : concilier la professionnnalistation des études et la culture. Laisser très ouverte et large l'offre de formation, mais l'assortir systématiquement de modules professionnels pour assurer de vrais débouchés en termes d'emplois, développer l'alternance. 

En dehors de formations vraiment très spécialisées, je pense que de nombreuses filières de faculté et de grandes écoles permettent d'assurer une grande part des emplois dans la plupart des domaines. Édouard Leclerc a suivi des études littéraires, et le voilà pourtant à la tête d'une des plus puissantes chaînes de distribution de France, voire d'Europe.

Commentaires

  • Michel-Edouard Leclerc n'est pas exactement ce que l'on pourrait appeler un self made man...

    Sinon, sur l'Université, pourquoi ne pas mettre en place la sélection à l'entrée ?

  • @xerbias
    Pourquoi pas un self made man ?
    Il vaut mieux développer massivement des filières professionnelles ou bien professionnaliser les filières générales.

  • En France, le poids de la formation initiale est beaucoup trop grand. Et les recruteurs trop frileux.

  • Michel-Edouard Leclerc est le fils d'Edouard Leclerc, créateur de la chaîne de supermarchés qu'il dirige aujourd'hui. Cela facilite les choses pour occuper un tel poste à 36 ans.

    La professionnalisation n'est pas antagoniste avec la sélection à l'entrée des universités. Cela aurait le mérite de faire baisser le taux d'échec en licence, véritable gâchis pour les étudiants et l'Education Nationale.

  • @xerbias
    certes, mais vous faites quoi de ceux qui échouent ? Et la sélection : sur dossier ? Selon quels critères ?

  • "Réponse en quelques mots : primaire et secondaire, défaire toutes les connereries qui ont été faites depuis près de 40 ans. Rien que ça, déjà, y'a du boulot."

    voilà! je crois que tout est dit.

    et dire qu'on les a payé, et grassement, pour faire ça! ...moi, je leur en trouverais, des postes à virer, à l'éduc nat!

  • Sur le "cas" Michel-Edouard Leclerc et quelques autres, voilà ce que j'écrivais au moment de l'affaire Jean Sarkozy :

    http://www.generationsengagees.fr/index.php?site=news_comments&newsID=700

    Il me paraît franchement difficile de n'attribuer la fulgurante ascension dudit Michel-Edouard qu'à son seul mérite...

  • @Ch.Romain
    Oh, je ne dis pas cela, mais je fais simplement valoir que tous les chemins mènent à Rome, c'est tout :-)

  • @ xerbias : Il y a DEJA une sélection à l'entrée de l'Université : c'est l'obtention du Baccalauréat. Si celui-ci n'est plus satisfaisant, alors c'est LA qu'il faut agir (et en fait bien en amont), et pas dans une énième politique de rustine en aval...

    @ l'auteur : pas le temps de commenter, mais il y a qq vilaines coquilles...

  • @florent
    quoi comme coquilles ?

  • Il reste une solution pour pallier le faible nombre de candidats.

    Je suis certain qu'il y a nombre de jeunes très qualifiés, motivés, peu chers et parlant un excellent français en Pologne ou Roumanie. Ces derniers seront ravis de travailler en France, même dans des conditions difficiles, et qui sait pour 20% de moins que leurs homologues français.

    Quand sa base militante sera elle aussi ravagée par les ravages de l'ouverture irraisonnée des frontières, peut-être le PS daignera-t-il enfin ouvrir les yeux.

  • florent> Oui, normalement le bac devrait faire office de sélection, mais la dévalorisation de celui-ci l'a un peu rendu caduc. Alors effectivement, on pourrait relever le niveau de difficulté du baccalauréat, mais ça me paraît encore plus compliqué à mettre en place que la sélection à l'entrée des facs.

    l'hérétique> Que fait-on de ceux qui échouent en licence ?

    Ce serait justement l'occasion de mettre en avant des formations post-bac directement professionalisantes.

    Quant à la sélection, elle se ferait sur dossier effectivement, avec les bulletins de note comme critère déterminant (comme à l'entrée de Paris IX Dauphine en fait).

  • ça va presque crescendo ^^'

    quelque part

    par semaine

    lâchés

    conneries

    Université

    professionnalisation

    (commentaire à supprimer, lol)

  • Bah, je trouve beaucoup de charme à ses fautes.
    Je crois avoir bien visualisé l' hérétique, lors de sa composition sur son clavier... :)

  • @florent
    j'écris beaucoup trop vite. Trop peu de temps et du coup, j'accumule les fautes. Je cours me planquer et les corrige dès que j'ai la main sur mon interface d'administration.

  • @ xerbias : je crois que vous ne réalisez pas la situation - d'ailleurs vous n'avez pas compris la remarque du taulier, le problème c'est celui de ceux qui échouent à la sélection... que leur reste-t-il ? Il est certes plus facile de leur claquer la porte au nez que de rendre les études primaires et secondaires satisfaisantes, mais cela ne change strictement rien en fin de course (en termes de qualification ou d'emploi).

    Toutes les formations post-bac SONT professionnalisantes, y compris à l'Université ! Les filières courtes (BTS, IUT - ces derniers étant universitaires, au passage...) comme les filières longues (filières droit et médecine dont personne ne conteste l'efficacité ; cursus pro comme les anciens DESS ; ou cursus licence-master classiques qui forment aux métiers d'enseignants et de chercheurs, ainsi qu'à diverses fonctions d'entreprise, il n'y a qu'en France qu'on considère qu'un diplômé en psycho ne peut pas bosser dans les RH).

    Je ne dis pas que les formations académiques sont parfaites (loin de là!!), mais les difficultés actuelles proviennent essentiellement de l'amont (formation primaire et secondaire minable, orientation inepte) et un peu de l'aval (refus de recrutement de personnes pourtant très capables, au prétexte qu'elles ne sortent pas d'une école d'ingénieurs).

    Plutôt que la sélection (qui existe : c'est le bac - quitte à le remettre sur pieds), c'est l'orientation qu'il faut revoir (si autant échouent en début de licence, c'est parce qu'ils n'avaient rien à faire là - ou travaillent pour vivre, ce qui est un autre problème) et peut-être augmenter les effectifs dans les filières courtes (certains vont à la fac parce qu'ils ne sont pas pris en IUT ou en BTS, ce qui est d'autant plus aberrant que ces filières courtes prennent des bac généraux et laissent les bac technologiques sur le carreau, lesquels vont à la fac alors qu'ils ne sont pas formés pour cette filière).

    Empêcher des jeunes sortant du lycée d'entreprendre des études universitaires sur la base d'un dossier médiocre (dans l'absolu ou compte tenu de la réputation de son établissement) aurait de graves effets collatéraux et notamment de priver le pays et l'économie d'esprits brillants qui ne s'exprimaient pas encore dans le secondaire (crise d'adolescence pas terminée, ou modèle scolaire inadapté) et trouvent à la fac des conditions pour déployer et développer leurs capacités - sauf si évidemment, on se place dans le cadre actuel où l'Université est en train d'être SABOTEE, avec la bénédiction du ministère et des syndicats censés défendre les étudiants, par une secondarisation infantilisante et néfaste (tutorat à gogo, réduction des cours magistraux et multiplication des séances en petits groupes avec exercices bien scolaires, etc - allez donc former des esprits autonomes et critiques avec ça).

  • "notamment de priver le pays et l'économie d'esprits brillants qui ne s'exprimaient pas encore dans le secondaire (crise d'adolescence pas terminée, ou modèle scolaire inadapté) et trouvent à la fac des conditions pour déployer et développer leurs capacités"

    Vous prenez une hypothèse à laquelle j'ai du mal à adhérer.

    La question que je vous poserai, c'est que fait-on de tous ceux, nombreux, qui échouent en licence ? J'ai l'impression que c'est beaucoup de gâchis pour tout le monde.

  • Ils sont évidemment très minoritaires, mais il ne vous aura pas échappé que les besoins en la matière ne sont pas pléthoriques, ni pour autant faciles à combler. Et je dis cela parce que j'ai fréquenté un certain nombre de laboratoires universitaires, où j'ai découvert d'excellents doctorants qui avaient eu leur bac sans mention (ou la mention AB d'un cheveu), parfois redoublants dans le secondaire... quelques exemples ne font certes pas une règles, mais ils suffisent à témoigner d'une réalité et du gâchis potentiel qu'il faut prendre en compte et donc éviter.

    Il n'est évidemment pas question que cela se fasse au prix de wagons entiers d'échecs en licence, mais j'ai déjà dit ce qu'il en était plus haut.

    De toute façon, avec cette histoire de sélection, nous ne discutons que du déplacement d'un problème (peu après l'entrée en fac, ou avant l'entrée), dont les solutions sont essentiellement en amont et loin d'être toutes faciles...

  • Personne ne vous a dit que... les futurs "instituteurs" s'inscrivaient au concours dans plusieurs départements ? Ah... c'est dommage. Du coup, ce qui est dit à un peu moins de... comment dire... de poids ? de valeur ? intérêt ? Je cherche mes mots... quelque chose qui pourra coller au simplisme du billet.

  • Christophe : en tout "simplisme" je vous signale que lorsque le "a" découle du verbe avoir il ne prend pas d'accent ! ;-)

  • @Françoise Boulanger

    Malheureusement, il m'arrive de commettre des fautes... Oui ! C'est découverte m'horrifie, plus que vous-même peut-être, et pensez bien que c'est un peu malgré moi. On tapote, on tapote, on tapote... sans lever le nez du clavier... et d'ailleurs, on ne sait trop pourquoi, mais une fois validé, le commentaire ne peut plus être corrigé, c'est regrettable... mais il en est ainsi.

  • Houlala ! Encore une ! Diables de doigts !

    « Cette découverte... » J'ai dû penser : « C'est une découverte qui... » puis je suis passé à une autre construction... effarant comme la pensée peut aller plus vite que les doigts sur un clavier, en tous cas les miens.

    En même temps, si vous voulez passer votre temps à corriger les commentaires sur Internet, il vous en coûtera certainement plusieurs vies. Et, croyez bien, madame, qu'il ne s'agit pas seulement de mauvaise volonté et/ou d'un apprentissage grammatical bâclé !

    Imaginez seulement... si, à chacun des mots que vous prononcez, vous deviez avoir en conscience le corpus grammatical et lexical qui s'y rapporte... ça laisse rêveur ! Combien de mots prononceriez-vous à la seconde ?

    La pratique d'une langue a nécessairement quelque chose d'inconscient, même à l'écrit... suffit d'en avoir conscience, juste un peu et vous serez, du coup, un peu plus indulgente ou compréhensive.

  • @Christophe
    Le problème, apparemment, c'est que ce n'est pas le taux de défection habituel et que j'ai cru comprendre qu'on trouve des proportions inquiétantes et inhabituelles à peu près partout...Vous avez vu où ça se cache, le simplisme...

  • @l'hérétique

    Vous savez, je suis arrivé ici sur cet article depuis le site de Marianne2. Un article dont vous êtes manifestement la référence première. Je suis venu pour y trouver une source fiable. En guise de fiabilité, je vois une réflexion qui vaut ce qu'elle vaut mais n'est pas sourcée.

    Comme de mon côté, j'ai corrigé les copies des candidats à ce concours 4 années consécutivement, j'ai bien vu que les inscrits n'étaient pas tous au RDV dans des proportions déjà impressionnantes. Alors, si vos chiffres sont vérifiables, ça m'intéresse parce qu'ils iraient dans le sens d'une défection que l'on a constatée en lettres et maths où le nombre de candidats est assez proche de celui des postes ouverts !

  • @Christophe
    L'inconvénient, c'est que c'est une donnée confidentielle. Je ne peux lâcher ma source pour l'instant, mais comme elle deviendra vite publique, vous pourrez à ce moment constater la véracité de mes dires.

  • Les statistiques publiées sur le site de l'académie de Versailles donnent plutôt une défection de l'ordre de 40 %; je ne sais pas si c'est davantage que les années précédentes. C'est dans l'académie de Créteil apparemment que 60% des candidats ne se sont pas présentés. Il faudrait effectivement avoir les stats des autres académies pour comparer

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