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  • Plan anti-pollution d'Anne Hidalgo : qu'en penser ?

    Si vous me demandez ce que je pense du plan anti-pollution d'Anne Hidalgo, je commencerai par vous dire qu'il va me coûter au bas mot plus de 30 000 euros, et encore, si je suis éligible aux aides et qu'elles sont confirmées ! En effet, je ne peux me passer de mon véhicule sans doubler si ce n'est tripler tous mes temps de trajet et il tombe en plein dans la ligne de mire du plan de la municipalité. 

    Pour ceux qui ont des diesels, comme moi, assez anciens, pas la peine de se rabattre sur des essences d'occasion : à terme, les restrictions toucheront tous les véhicules thermiques. La seule option, c'est de se rabattre sur une électrique ou une hybride, et encore, une hybride rechargeable, plutôt. Les électriques n'ont pas assez d'autonomie sauf la Tesla, mais son prix la met hors de portée pour l'écrasante majorité des Parisiens, sans parler de sa contenance assez limitée. Du côté des hybrides rechargeables, il n'existe que deux berlines capables de convoyer une famille : la Toyota prius rechargeable et un SUV Mitsubishi qui coûtent, neufs de 37 000 à 43 000 euros.

    Il est difficile d'émettre un avis bien documenté sur le plan de la maire de Paris parce que les études auxquelles j'ai eu accès sont contradictoires. Le principal problème, c'est de bien identifier la cause principale de la pollution parisienne et notamment des émissions de particules. Si les automobiles n'en sont à l'origine que pour 15% cela signifie que les mesures ratent leur cible. A ce que je comprends, peu de mesures peuvent être efficaces si elles ne sont pas prises au niveau de la Métropole, et à défaut, au moins à celui de la Petite Couronne. 

    Paris est une petite capitale, au regard des grosses métropoles où de telles mesures ont été expérimentées si bien qu'il va être difficile d'établir des comparaisons fiables. 

    Bien sûr les objections sur la pertinence du plan ne doivent pas devenir un prétexte pour ne rien faire. Si je considère l'ensemble du projet d'Anne Hidalgo, je retrouve certaines mesures présentes dans le projet municipal de Marielle de Sarnez, fin 2013. Je sais très bien qu'on ne peut pas continuer à ne rien faire, même si mon portefeuille n'est pas exactement du même avis que moi. Mais je voudrais être sûr de ne pas faire un sacrifice inutile. Certains analystes disent que ce sont les pneus des véhicules qui génèrent le plus de pollution dans la circulation routière, pas leur moteur. Une étude fait observer que la pollution des métros et RER souterrains est bien plus nocives pour les organismes humains que celle qui est relevée sur le périphérique. C'est dire ! Donc, plus on pousse les gens vers ce mode de transport, plus on altère leur santé, car il va bien de soi que le vélo ne saurait absorber les besoins de transport à Paris. C'était d'ailleurs l'un des points qui faisaient l'originalité du projet du MoDem : Marielle de Sarnez et Yann Wehrling semblaient bien les seuls, à Paris, à avoir pensé à cet aspect. Malheureusement, il est totalement absent de son homologue socialiste.

    Je n'ai pas passé en revue toutes les modalités des mesures, mais je trouve qu'elles tapent surtout sur les automobilistes, ignorent les autres sources de pollution, assomment les Franciliens et que les mesures d'aide sont ineptes et inefficaces : il va se soi qu'on ne peut passer d'un véhicule personnel à une autolib quand on a vraiment besoin de son automobile. Il aurait mieux valu abonder le bonus écologique du gouvernement pour l'acquisition d'un véhicule propre, par exemple (ce que proposait NKM en 2014, si j'ai bon souvenir).

    Je ne pense pas que j'aurais voté contre ce plan si j'avais été conseiller de Paris, mais je n'aurais pas non plus voté pour car je demeure très circonspect.

  • Qu'a foutu l'opposition pendant 12 ans à Paris ? Rien.

    Je suis en colère, je l'avoue : j'ai l'oeil sur les sondages parisiens et je vois bien que la gauche et Anne Hidalgo ont désormais un grand boulevard vide devant eux. Pire : le PS va même améliorer ses positions, le 5ème tombant certainement dans l'escarcelle socialiste et le 15ème s'avérant en danger. Dans les 12ème et 14ème la partie est d'ores et déjà perdue.

    Le problème, c'est la droite qu'on a à Paris depuis trop longtemps. Repliée sur elle-même, nullasse, incapable de proposer la moindre alternative. 

    Je ne jette pas la pierre à NKM : elle est arrivée et elle a dû faire avec une cour de baronnets arrogants, fainéants et incompétents. Vous croyez qu'ils auraient réfléchi à une alternative pendant 12 ans ? Pensez-vous ! un tel effort intellectuel semble avoir été hors de portée de cette petite cour de féodaux. NKM a dû composer dans l'urgence  un programme municipal alors qu'une telle chose se construit sur la durée.

    En face, Anne Hidalgo se tient prête depuis un moment. Avec tous les leviers de la ville de Paris, c'est un rouleau compresseur. Elle dispose de moyens phénoménaux. Je vais voir avec rage et amertume se poursuivre la gentrification de Paris. Une ville pour les bobos, les minorités et les touristes, voilà le programme socialiste. Ce qui m'insupporte d'autant plus ce sont les mensonges éhontés de la municipalité affirmant dérouler le tapis rouge aux classes moyennes. Il n'en est rien. Elle investit des centaines de millions d'euros dans des projets pharaoniques, fournit une assistance sans conditions aux Parisiens d'origine immigrée des quartiers nord mais augmente les impôts, les tarifs des services qu'elle propose et se garde bien d'investir dans ceux qui seraient le plus nécessaire aux Parisiens les plus simples.

    Et nous cadres moyens, nous voilà coincés au milieu de cadres supérieurs qui applaudissent d'autant plus qu'ils ont les ressources qui leur permettent de s'exonérer des désagréments générés par la gauche. 

    Il aurait fallu constituer un shadow cabinet en 2008 : c'est ce que voulait faire Marielle de Sarnez. Je le sais parce que je l'ai entendue le dire et l'appeler de ses voeux devant moi. Pauvre MoDem. Entre ses militants occupés à pérorer sur la démocratie, un appareil squelettique aux abonnés absents et des moyens dérisoires, il n'était pas capable d'opposer au rouleau compresseur socialiste une task force susceptible de lui donner du répondant.

    Partout, les réactions aux excès socialistes sont venus de la société civile, simples citoyens se mobilisant dans des collectifs ou associations, publications libres tentant de protéger la patrimoine, comme la Tribune de l'Art, élus isolés comme David Alphand, Laurence Dreyfuss ou encore Serge Federbusch. Mieux encore : ce sont parfois les Verts qui ont incarné l'opposition au bétonnage socialiste, un comble.

    Le pire, c'est qu'il n'y a eu personne pour imaginer autre chose : à chaque fois, c'est le même scénario. Un réveil en sursaut à quelques mois des échéances et du Delanoëlike jusqu'à l'issue finale.

    Les baronnies de droite laissent crever leurs terres par leur inertie. Pas d'idées, pas d'imagination, sans compter des pratiques contestables en matière de démocratie locale. Incapacité totale à s'appuyer sur le tissu citoyen de leurs arrondissements. L'Ancien Régime est tombé, mais pas les féodaux parisiens.

     Je trouve que le 16ème est un cas d'école : regardez Goasguen. Il est à l'abri avec Debré dans son arrondissement pépère. Qu'est-ce qu'il propose au 16ème ce gars-là ? Rien. Taittinger ne remuait déjà plus guère, mais avec Goasguen, on est passé dans l'ère de la gangue absolue, sauf pour faire valoir sa pomme dans ses journaux municipaux. Il faut le dégager, ce gars-là. Il est vraiment nul.

    Franchement, si je votais dans le 16ème, ma voix irait à David Alphand ou à Valérie Sachs. David Alphand (et Laurence Dreyfuss avec lui) a été de tous les combats contre les mauvais coups portés à cet arrondissement. Valérie est un cas particulièrement emblématique et intéressant pour le 16ème : c'est la seule personne que j'ai vue porter un vrai projet pour l'arrondissement. Je le sais parce que j'ai travaillé dans son groupe, et c'était vraiment passionnant. J'ai eu quelques désaccords avec elle par la suite sur les projets d'aménagement de Delanoë dans le 16ème, mais je lui reconnais une vraie vision et j'ai toujours regretté que le MoDem ne lui ait pas donné sa chance.

    A Paris, il faut évidemment faire tomber les fiefs mais pas leur substituer des moulins à vent. Que vaut le Paris Libéré de Beigdeber ? Pas mieux. On ne peut rien penser de bon d'une liste qui se constitue à toute vitesse à l'orée d'une élection importante sans avoir construit un projet de longue date et tissé des liens avec les Parisiens. C'est d'ailleurs le problème principal des listes dissidentes à droite. Elles n'ont pas plus de projet que le leurs homologues régulières.

    Conclusion des courses, on est mal barré.

  • Hollande s'est bêtement aliéné le centre

    Je n'ai pas trop commenté le changement de cap du MoDem et du Bayrou, mais je voudrais tout de même faire une réflexion d'ordre tactique.

    Contrairement à d'autres, je ne reprocherais pas à Hollande d'avoir laissé un candidat face à Bayrou ni de ne pas lui avoir confié de responsabilités mais en revanche, il n'a aucunement examiné la possibilité d'introduire de la proportionnelle aux législatives et pourtant, il s'y était engagé après le vote de Bayrou. 

    Pas de proportionnelle, pas de centre indépendant dans notre système de scrutin majoritaire à deux tours. Même au plus fort de son aura (époque du MRP) le centre pouvait atteindre 25% des voix mais pas plus. Les Communistes qui sont parvenus à près d'un tiers des voix n'ont jamais pu prendre non plus le pouvoir sans s'allier (aux Socialistes en 1981) et ils se sont faits bouffer.

    Si le centre n'a pas de perspective et que le PS lui claque la porte au nez à quelques exceptions près d'individus qui n'ont finalement pas fait bouger les lignes, croyez-vous que le centre va aller au bout du suicide ?

    Le PS aurait pu constituer une majorité réformiste avec les centristes, qui, je le pense, auraient été des alliés bien plus fiables que les verts ou le front de gauche ou même la gauche du PS. Elle a raté, et pour longtemps, le coche. 

    Personnellement, cela ne me fait pas pleurer plus que cela, car j'assistais, navré, aux rapprochements programmatiques successifs du MoDem et du PS. Mauvaise passe  à vivre pendant 5 années une gauchisation que je n'avais pas souhaitée, même si elle demeure encore vivace dans les moeurs militantes et dans les restes de l'ancien programme politique du MoDem.

    Ce que je pense, maintenant, c'est qu'à terme, il faut que le MoDem et l'UDI (et d'ailleurs toutes les petites chapelles centristes) disparaissent une bonne fois pour toutes et que l'Alternative prenne le relais.

    Je ne considère pas l'UMP comme notre partenaire naturel, loin de là. Une partie de l'UMP est fréquentable, pas l'autre. Je ne garantis d'ailleurs pas de continuer à m'abstenir lors de certains seconds tours si le centre n'y est pas, et, même en cas d'alliance, faut pas pousser mémère dans les orties, comme on dit : imaginons des centristes sur une liste menée par Copé, par exemple, à moins d'avoir un front de gauche ou un Hamon en face, je vote direct socialiste. Dès le premier tour. 

    A Paris, NKM va devoir affronter autant que le PS les contradictions de l'UMP, surtout si elle souhaite se concilier l'électorat centriste, pour l'instant enclin à donner sa voix à l'équipe sortante. Pour moi qui ne représente pourtant pas l'aile gauche du MoDem, au contraire, il y a des UMP parisiens pour lesquels je ne voterai jamais. C'est très clair dans ma tête. 

    L'erreur tactique des Socialistes n'est donc pas un blanc-seing pour faire n'importe quoi côté centriste, d'autant que son électorat a la particularité d'être très volatil et de faire bien ce qu'il veut.

    Je me souviens encore de la comparaison de Bayrou évoquant la charrette de grenouilles centristes. Pour qui a vécu le MoDem de l'intérieur, on est encore en-dessous de la réalité. Les Verts sont des rigolos à côté de nous. Un centriste, une grenouille. Je ne compte pas les listes dissidentes, les militants ne comptant en faire qu'à leur tête, l'absence générale de la moindre discipline de parti, et cetera...Même moi qui suis de tempérament individualiste et parfois frondeur, j'en suis demeuré scotché pendant 5 années...

    Au fond, aujourd'hui, Bayrou revient à ce qu'il a toujours été : la démocratie-chrétienne. En France, elle ne s'allie plus d'une manière ou d'une autre avec la gauche depuis le début des années 70, soit près de 40 années même s'il y a eu quelques ponts pendant cette période (Rocard, Bayrou).

    Maintenant, c'est fini. Le centre reprend le chemin de la droite et la gauche de gouvernement reste seule en tête-à-tête avec sa propre gauche. Bonne chance les filles et les gars, c'est pas un cadeau...

  • L'alliance MoDem-UDI est logique

    Je suis un peu agacé par les réactions de certains militants ou anciens militants du MoDem qui jurent que la troisième voie, c'est fini. 

    Primo, on ne gouverne pas seul dans sa tour d'ivoire et encore heureux, d'ailleurs. Ce n'est que parce que l'on doit faire des concessions que l'on peut parvenir à un projet acceptable pour une majorité. C'est l'esprit du centrisme que d'avoir en ligne de mire cette perspective.

    Secundo, pour ceux qui louchent sur leur gauche, le PS a-t-il jamais proposé quoi que ce soit au MoDem en dehors de quelques alliances locales ? Jamais. En fait, la seule proposition qui a existé s'adressait à l'UDF, c'était celle de Ségolène Royal en 2007 et s'est faite sous l'effet de l'urgence.

    La série de rebuffades suivies aurait du faire comprendre à l'aile gauche du MoDem que ce n'est pas le PS mais le centre-droit qui nous est évidemment le plus proche. Faut-il rappeler le piège de Delanoë en 2008 ? Ou encore la manière dont le MoDem a été traité par la mépris à Marseille quand il a voulu participer à des primaires ? Ou, dans la même veine, ce qu'il advient des amendements de Thierry Robert, député MoDem qui a voulu s'associer aux radicaux de gauche ? Il le dit lui-même : leur destination finale est la poubelle.

    Ni Rocard ni Delors n'ont jamais adressé le moindre signe de soutien à Bayrou alors que le PS dont ils rêvaient avait l'opportunité de l'alliance et de la majorité qui auraient été nécessaires à Delors en 1995.

    Il y a bien sûr quelques individus au PS avec lesquels on peut discuter, mais, tant que le PS ne sera pas électoralement à terre, comme je le disais hier, le pouvoir et les fonctions demeureront le ciment le plus puissant et personne ne partira.

    Il faut que ces militants (enfin, ceux qui restent avec nous) se rendent à la raison. Nombre de militants, de cadres, de députés de l'UDI ont été proches de Bayrou pendant très longtemps, y compris quand l'UMP était une machine à broyer l'UDF. Certains d'entre eux ont encore soutenu Bayrou en 2012.

    En réalité, la frange gauche du MoDem est à équidistance de l'aile droite du PS et du centre. Avec un petit effort, elle peut se déporter un peu sur sa droite et elle trouve alors sur son chemin le centre-droit, sans doute plus libéral qu'elle.

    Il y a évidemment la question de l'UMP. Je reconnais que c'est un problème. Si Juppé fait l'unanimité au MoDem, que Fillon a longtemps été bien vu, d'autres leaders, parfois locaux, ne sont pas la tasse de thé des centristes.

    Nous n'avons pas d'obligation de nous associer à l'UMP quand des représentants de ce parti ne nous plaisent pas. Rien ne nous empêche de tenter notre chance au premier tour avec l'UDI quitte à se retirer à l'issue de ce dernier si l'alliance de second tour ne nous convient pas, l'UDI faisant de son côté ce qu'elle juge bon.

    De toutes façons, l'UMP doit être jugée au cas par cas. Le rejet en bloc de ce parti est au moins aussi sectaire que l'adhésion en bloc à l'alliance aux seules forces de gauche ou écologistes.

    Autre point : le PS n'hésite pas à proposer des alliances au Front de gauche et regarde avec attendrissement le NPA, alors que l'UDI récuse tout rapprochement avec les souverainistes ou avec l'extrême-droite.

    Enfin, si l'on considère les idées et les solutions apportées par nos deux partis, une synthèse harmonieuse paraît possible.

  • la gauche pourrait imploser

    Je sais que l'intérêt bien compris est le plus puissant ciment au sein d'un parti et plus généralement d'une alliance politique, mais je crois qu'un vent mauvais vient de se lever et souffle sur la gauche.

    Il y a d'abord le PS où la ligne Valls provoque bien plus que des remous : des ministres qui se critiquent publiquement les uns les autres et la tête de l'État qui n'ose ou ne veut dire clairement quelle ligne doit l'emporter. Pendant que Bartolone peste contre Viviane Reding, Benoît Hamon et Emmanuelli quand ce n'est pas jusqu'à Montebourg pestent contre Valls, sans parler de Duflot qui le colle publiquement au piquet.

    Du côté des Verts, une ligne de purs ou au contraire de pragmatiques ne supporte plus l'alliance sans condition avec le PS et le verrouillage des instances. Des signes de dislocations apparaissent çà et là, tandis que le vaste rassemblement initié par Daniel Cohn-Bendit a vécu.

    Plus à gauche, PC et Front de gauche sont au bord de la guerre ouverte : les premiers donnent la priorité à leur alliance avec le PS qui leur permet de conserver des mairies et des élus au Parlement, les seconds rêvent de surfer sur le désenchantement de l'électorat de la gauche pour obtenir des scores qui leur permettraient de peser.

    Au fond, dans la sphère politique, seul le centre semble trouver la voie de l'union grâce à la volonté commune de François Bayrou et de Jean-Louis Borloo.

    En effet, à l'UMP, une guerre sans merci se prépare entre prétendants, Sarkozy dans le rôle de Raminagrobis s'apprêtant à rafler la mise, tandis que les éléments modérés envisagent désormais ouvertement de faire sécession.

    Seul le FN a le vent en poupe, et, on peut l'espérer, le centre s'il marche d'un pas commun.

  • Trop drôle de voir le PS s'aligner sur une proposition de Bayrou...

    Si la situation n'était pas si grave je me laisserais aller à de cinglantes observations envers les Socialistes.

    Harlem Désir, 1er secrétaire du PS, sous la pression du scandale, se range donc à l'une des principales propositions de François Bayrou : moraliser la vie publique en passant par la voie référendaire.

    Mais il ne fait cette proposition que sous l'effet de la nécessité quand cette dernière était pour Bayrou au coeur de l'action politique.

    Allez, un petit flash back : vous rappelez-vous les six premiers mois que Bayrou annonçait s'il devait gouverner ? Non ?

    Les voilà : ils sont ici.

    Voyons voyons, penchons-nous sur le programme de Bayrou : 10 juin 2012, premier tour des élections législatives, les Français votent par référendum la loi de moralisation de la vie publique.

    C'était la première mesure que Bayrou voulait faire passer. C'est dire à quel point il a été, une fois de plus, sage, lucide et visionnaire.

    Évidemment, je ne vais pas dire non à la proposition d'Harlem Désir. Je pense même que c'est la meilleure chose que puisse faire le PS car, quelle que soit son impopularité, c'est un vote qu'il peut gagner assez haut la main, ce qui redorerait son blason.

    Mais je doute qu'Hollande ait le courage politique nécessaire pour affronter les caciques de son parti. Au cas où il se rangerait toutefois à la proposition de Bayrou, il aura évidemment tout mon soutien. Et probablement celui de beaucoup de sympathisants du MoDem.

    En attendant, Bayrou et le MoDem ont bien sûr réitéré leur proposition et appelé les Français à prendre leur destin en mains en signant une pétition à cet effet. Il y a en deux à trois jours près de 28 000 signataires. 

    Profond soupir quand je reconsidère le projet politique de Bayrou...Pas de blabla, rien de grandiloquent, mais partout l'essentiel, c'est à dire des mesures pragmatiques, dans le vif du sujet. Des lois pour l'emploi avec le produire en France, des lois pour les entreprises et des lois pour la dette. A cela s'ajoutait une démarche prudente et empirique pour l'école et les fondations institutionnelles avec la loi de moralisation de la vie publique.

    Nous sommes coincés, aujourd'hui, avec tout juste deux députés. Mais si les Français s'avisaient de nous soutenir aux prochaines élections, municipales puis européennes, nul doute que notre parole aurait nettement plus de poids, d'autant que les programmes municipaux et européens, même s'ils ont des colorations locales, n'en feront pas moins émerger les mêmes problématiques de fond tant elles traversent tout le territoire national et européen.

  • PS, UMP et scores serrés

    La presse et même l'opinion tombe sur le râble de l'UMP de la même manière qu'elle l'a fait pour le PS en 2008. C'est ça qui est drôle : quand un parti élit son principal représentant avec des scores très élevés, on évoque un score soviétique et quand on se rapproche du standard démocratique, c'est à dire 50/50 on entend que c'est l'anarchie.

    Il est évident que dans un score très serré, personne n'a envie de jeter l'éponge tant la moindre voix compte. Souvenons-nous de la 1ère élection de Bush en 2000 contre Al Gore qui s'est faite sur le fil et avec des doutes persistants.

    Fillon et Copé ne sont pas pires que Royal et Aubry quatre années avant.

    En revanche, ce que l'on peut déduire de ces deux élections c'est qu'un parti n'est pas capable de gérer à 100% un processus de vote entièrement transparent et démocratique.

    Je sais que cela coûte autrement plus cher mais je crois que la seule solution viable, à l'avenir, c'est de se payer un huissier par bureau de vote ou, au moins dans les départements "chauds". C'est ce qu'avait proposé le motodidacte dans les Alpes Maritimes avant le scrutin, et, à mon avis, l'UMP aurait mieux fait de l'écouter. 

    Je pense, malheureusement, que Fillon va payer cash ce score serrré. Les sondages le donnaient très propulaire au sein de l'électorat UMP et donc, beaucoup de journalistes, très inconsidérément, ou alors peut-être à dessein,  ont fait comme si le corps électoral de l'UMP et sa base militante étaient deux choses semblables. Le décalage le dessert, et, tout auréolé de sa popularité et de sa stature d'homme d'État, il a hélas surtout montré qu'il ne pouvait rassembler tout l'UMP derrière lui. Je crois que 2017, c'est cuit pour lui, et j'en suis navré.

  • Ah, les petits c...

    Quand j'étudiais le latin, jeune, au collège puis au lycée, le fonctionnement des âges de la vie des Romains m'avait toujours un tantinet étonné. Ainsi, les Romains appelaient adulescens un jeune homme de 17 à 30 ans. De 7 à 17 ans, une jeune garçon était un puer, c'est à dire un enfant.

    Récemment, une étude scientifique a établi que l'adolescence se prolongeait bien au-delà de ce que l'on avait imaginé et qu'il fallait en réalité atteindre les alentours de 28 ans pour rentrer dans l'âge adulte, du moins, au niveau des connexions neuronales dans le cerveau.

    A Rome, on obtenait le droit de vote à 17 ans, mais on ne pouvait entrer dans le cursus honorum qu'à partir de 25 ans, et comme ce parcours politique suivait un cours immuable, il n'était en principe pas possible d'être éligible à une magistrature avant d'avoir exercé les précédentes dans l'ordre de préséance.

    Au PS, il existe un cursus honorum qui ne dit pas son nom : il s'appelle FIDEL, MJS, Unef ou encore SOS-Racisme. Et tout cela donne plus tard la jeune garde du PS...

    Un quarteron d'ambitieux et de jeunes politicards qui ne connaissent en fait d'action politique que l'agit-prop et les promesses qui n'engagent à rien puisqu'on  les sait pas réalisables.

    Je me suis toujours méfié du jeunisme. Les Romains étaient prudents : ils se gardaient bien de refiler le pouvoir à des petis c... en mal de reconnaissance publique.

    Là, leur truc, c'est de faire ch... le gouvernement pour se montrer à tout prix. Tantôt ils menacent de voter contre le traité européen, tantôt ils lancent une pétition pour mettre en place le droit de vote des étrangers alors que c'est un sujet qui divise les Français (au même titre que les attaques incessantes contre l'Islam). Comme l'observait très justement Sylvain Rakotoarison tout récemment, Monsieur "Moi le Président de tous les Français" en laissant la jeune garde monter au créneau à coups de propagande bien sentie, se montre en chef d'État qui divise plutôt qu'en chef d'État qui rassemble ; le compte n'y est pas...

    Il y a une manière simple de les dresser : les vieux socialios ont été sympas en laissant des places à la députation pour les petits c... La prochaine fois, couic. Virés. Sans investiture socialiste, ils feront 0.0001% et encore, je suis bon. Il vaudra alors mieux laisser la place à des vieux briscards qui ont été certes des jeunes c... par le passé mais qui ont pris de la bouteille depuis...

  • Entre MoDem et UDI

    Ce serait un secret de polichinelle de la cacher, une quantité non-négligeable des cadres du MoDem a pris le chemin de l'UDI, la formation de Borloo.

    Il y a pour ma part un certain nombre de points qui me retiennent et pas forcément des moindres.

    J'ai parfois critiqué le MoDem pour la superficialité de son programme mais au sein des autres chapelles centristes c'est quasiment le néant. Au Parti Radical, il y a le rapport d'Yves Jégo, mais sinon...De belles déclarations de principe à l'Alliance centriste mais c'est à peu près tout et une accumulation de platitudes parfois stupides au Nouveau Centre à la suite des conventions organisées par Morin à l'occasion de la présidentielle.

    Par ailleurs, je n'ai pas l'intention de voter UMP jusqu'à nouvel ordre et l'UDI s'engage dans une alliance sans condition avec cette formation.

    Enfin, même si je trouve que le Parti Socialiste n'offre pas de perspectives économiques faute d'idées (à force d'avoir privilégié des discours complètement démagogiques) je ne suis pas choqué plus que cela par la politique menée par Ayrault.

    Bons arbitrages budgétaires (justice, sécurité et éducation), très bon boulot de Valls, vote de la règle d'or européenne, politique active pour réduire les déficits. Sur les dépenses, ce n'est pas encore ça, mais bon, s'ils commencent à revenir sur toutes les agences à la noix qui pompent nos budgets, on peut espérer commencer à faire des économies.

    Après, Mister Vincent et Docteur Peillon m'agacent profondément, évidemment, de même que la Taubira et ses messages laxistes, mais enfin, au final, il y a avec Hollande un honnête gouvernement social-démocrate. Pas ma tasse de thé, mais pas rédhibitoire non plus.

    Sur les emplois d'avenir, le gouvernement ferait mieux d'écouter la bonne suggestion de J-C Lagarde qui suggère de les associer aux entreprises.

    Non, je l'ai dit, le seul domaine qui pèche vraiment, c'est l'économie et le matraquage fiscal qui va toucher les entreprises et réduire encore davantage leur marge d'investissement ne risque pas d'améliorer les choses...Il n'y a aucune action sérieuse des Socialistes dans ce domaine, mais je l'ai dit, c'est un problème d'idées...

    Pour revenir à l'UDI, wait and see, comme on dit. Il se murmure que le MoDem pourrait autoriser la double-appartenance. Prélude à l'absorption ?

    Personnellement, je veux bien m'allier avec des centristes, mais hors de question de voter un jour pour un représentant du CNI sous prétexte qu'il aurait rejoint l'UDI. Je préfère nettement les Socialistes voire même les Verts en cas de duel.

    Bref. Attendons...

  • Normal 1er se débrouille à peu près correctement

    Je n'ai pas encore pris le temps d'écrire un billet sur les premiers pas de François Hollande comme président, mais voilà l'occasion : c'est clair, ça me change du Sarko. Ouf, on a enfin un président qui n'est pas ridicule, qui ne s'imisce pas sans cesse dans les affaires du gouvernement et qui respecte la place de chacun.

    Sur la scène internationale, difficile de juger : je pense que Hollande arrive avec un certain nombre d'idéaux, notamment en matière de droits de l'homme. Il va devoir au fil du temps réussir à les conjuguer avec une certaine forme de réalisme politique. Je pense à la manière dont il a reçu Poutine, par exemple : sur le fond, il a évidemment raison, mais sur la forme, Hollande doit bien considérer ce qu'il cherche exactement à obtenir avant de se livrer à des déclarations publiques.

    Au G20, je regrette qu'il n'ait pas suivi la recommandation de Bayrou qui insistait pour que l'on évoque la question des productions locales. Sur tout le reste, on ne peut pas dire qu'il ait franchement avancé : taxation des transactions financières, convertibilité du yuan ou même croissance, c'est chou blanc. A vrai dire, je pense que ses partenaires ne partagent pas sa vision de la fiscalité.

    Enfin, bon, on ne va pas lui en tenir rigueur. Si la France veut obtenir gain de cause dans plusieurs domaines elle doit apporter quelque chose sur la table, primo, et, secundo, commencer par convaincre ses alliés européens.

    Bref, pas de regret d'avoir voté Hollande au second tour de la présidentielle.

    Sur le plan intérieur, en revanche, je n'ai pas le même satisfecit à accorder aux Socialistes. D'ailleurs, je me suis bien gardé de glisser un bulletin socialiste au second tour : là où je vote, les Socialos désespèrent de parvenir à gagner municipale ou législative parce qu'il leur manque à chaque fois les voix centristes. Ils ne sont pas prêts d'y parvenir, je peux vous le garantir...

    J'ai déjà deux bêtes noires : Peillon et Taubira. Pour l'instant, les deux ministres les plus nuls et les plus démagos du gouvernement Ayrault.

    Je vois aussi que les Socialistes envisagent d'ores et déjà de revenir sur nombre de leurs engagements : eh oui, ils viennent de découvrir qu'il leur manque 10 milliards d'euros !

    Résultat des courses, même si Normal 1er s'en défend, Ayrault est bien en train d'étudier la perspective de ne pas remplacer deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite de 2013 à 2017 hors éducation, justice et intérieur. Mais cela doit être ce que l'on appelle pudiquement un document de travail , je présume.

    Contrairement à la droite, je ne vais pas leur jeter la pierre : s'ils réfléchissent sur le sujet, ils vont dans le bon sens. De même, il est question que l'État réduise ses interventions de 40% hors prestations sociales. Bonne idée aussi.

    Mes reproches, ils sont plutôt à deux titres : a) les Socialistes continuent à mentir en soutenant l'inverse de ce qu'ils préparent à faire, et ça, c'est quelque chose que je déteste b) c'est bien de réduire le train de vie de l'État, mais ils doivent vraiment repenser aussi ses missions : ils ne doivent pas faire la même erreur que la droite, c'est à dire assécher les divers postes budgétaires de l'État tout en lui confiant les mêmes missions. Il y a donc une réflexion très importante à mener à ce sujet.

    Bien évidemment, la matraque à taxe est repartie : j'espère que les Socialistes vont l'utiliser avec une intelligence relative même si je n'attends pas de miracles de leur part. Je sais que la TVA va augmenter. Pas de reproches là-dessus, cela me paraît inévitable pour équilibrer nos comptes, et, de toutes façons, ça a l'air d'une augmentation très modérée, de l'ordre de 1% à peine. 

    Le problème, c'est que les Socialistes alimentent largement la scizophrénie des Français : d'un côté, les Français voudraient que l'État prenne tout en charge, de l'autre, ils désirent des baisses d'impôt. C'est clair, les deux ne sont pas compatibles. En fait, le plus probable, pour l'instant, compte-tenu de nos dettes, c'est bien des augmentations d'impôt et des baisses d'intervention étatique.