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école - Page 3

  • Témoignage d'un enseignant

    J'ai lu récemment dans un commentaire le témoignage d'un enseignant qui écrit sous le pseudonyme de John Keating. Je pense qu'il vaut vraiment d'être lu...

    Croire que le problème principal de l'école d'aujourd'hui c'est le rythme scolaire ou la date et la durée des vacances est tout bonnement hallucinant. Et pourquoi pas la couleur des salles, le vouvoiement des élèves l'uniforme et le tchador.

    On ne veut pas voir l'état catastrophique de l'école (Collège surtout) dont les missions sont tellement multiples qu'elles sont par avance vouées à l'échec. Le découragement, les dépressions, les suicides de nombreux profs (des chiffres vont bientôt sortir et France Telecom à côté c'est Bisounoursville) qui sont au front tous les jours avec des élèves odieux insultants menaçants méprisants et soutenus par des parents vindicatifs et fiers de leur médiocrité et de leur vulgarité histoire de donner l'exemple à leurs rejetons. Et nous obligés de comprendre, pardonner, excuser car ils sont jeunes et en construction; sinon on arrête le métier. De toute façon faut bien les garder jusqu'à 16 ans, mêmes les pires crapules soupçonnées de racket, vols et j'en passe. 

    Les rapports de force qui s'établissent dans certains quartiers avec la police ou les pompiers on les retrouve dans les classes; tout ce qui représente l'Etat et l'autorité est rejeté avec force. L'instruction est minimale pourtant c'est le coeur du métier
    L'échec est tellement immense qu'on en est réduit à accepter l'inacceptable pour un brin de paix sociale et se contenter du minimum c'est-à-dire qu'au moins dans la classe personne ne s'égorge ou se balance des compas dans la figure. Le prof devient un maton mais il est seul pour faire parfois face à des mutineries quand les exigences simple civisme sont trop élevées. La hiérarchie ferme les yeux fait semblant de ne pas voir et se décharge de toute responsabilité.

    Ce constat alarmant n'est certes pas le même partout loin de là et varie du tout au tout selon les filières, les villes, les régions, mais dans les établissements les pires on en est aux caméras de surveillances, on parque les élèves dans la cour pour éviter les dégradations des locaux, la police intervient de plus en plus souvent, des profs font régulièrement des mains courantes car menacés par des élèves ou des parents.

    Ah oui mais c'est vrai un prof peut rien dire parce qu'il a des vacances, qu'il travaille 3h par jour (entendu sur i-télé par un "expert")...pardon j'ai blasphémé. Et en plus le métier est une vocation donc il faut se la fermer sinon on avait qu'a en choisir un autre. Désolé. De toute façon si je vous dis que seulement 2 semaines de vacances nous sont payées vous ne me croiriez pas. Que dans mon cas je bosse tous les soirs après 22h, tous les WE entre 5 et 10h, pendant la moitié des vacances car l'autre moitié je tiens à la partager avec mes gosses.
    Mais pourquoi le métier de prof n'attire plus dit-on dans les salons parisiens bien-pensants ? Pourtant ils sont payés plus que le SMIC ils n'ont pas à se plaindre ces branleurs.
    Pourquoi je continue? Parce qu'enseigner c'est ce que je sais faire de mieux, parce que parfois on réussit qqch d'incroyable...on allume la flamme, on crée l'envie, la curiosité.
    Donc pour moi rester 1 ou 2 ou 3 semaines de plus ou de moins je m'en contrefout. La semaine de 4,5 ou 9 jours même et bien soit pourquoi pas mais ça ne changera rien.

    La société est gravement malade on a cru que l'école pourrait la soigner mais elle agonise de récupérer des blessés graves qui ne veulent pas guérir et d'être sans cesse accusée d'être la cause de la maladie.
    Vive le capitalisme, l'individualisme qu'il engendre et l'argent comme valeur première.

    Un prof furieux et réaliste mais qui résiste.

  • Je vais leur coller un coup de pupitre dans la gueule

    Les spécialistesb ès statistiques OCDE, Éducation Nationale,  et tout ce que vous voudrez d'autres me chauffent sérieusement.

    Je viens de lire le compte-rendu du débat Sarkozy-Hollande par Le Parisien et notamment je viens de passer en revue le taux d'encadrement en primaire.

    C'est qui les crétins qui s'obstinent à affirmer qu'il n'y a que 16 élèves par classe en moyenne en élémentaire ? Pourquoi il y a-t-il près du double dans les différentes classes de mes enfants ? C'est quoi ce très gros pipeau qu'on nous ressort constamment ?

    Pourquoi se fait-il que je ne connais aucun instituteur, aucune institutrice qui ait un effectif si faible dans sa classe ? Ni à Paris, ni en région parisienne (pas même en ZEP) ni en province ? 

    Qui s'obstine à faisander les chiffres envers et contre les faits ?

    Ils vont se prendre un coup de pupitre dans leur gueule, ces c....ards qui falsifient les faits et trompent l'opinion.

    Parce qu'ensuite, ce sont sur ces données mensongères que des postes d'enseignants continuent à être supprimés, les effectifs des classes gonflés jusqu'au jour où il se produit ce qui a failli arriver à un de mes fistons il y a 4 ans : plus de places dans sa propre école de secteur.

    Mais ces mecs-là avec leurs chiffres à la c.., il va falloir les sortir de leurs bureaux de merde et les placer dans les écoles à enseigner avec ou sans formation : ils verront ainsi, s'il y a vraiment 16 enfants par classe, en le constatant de visu...

  • Le Panthéon de Bayrou est une école...

    Voilà qui vaut le détour : Bruce Toussaint sur Europe 1, ce matin, demande à Bayrou : 

     Si vous devenez Président quelle sera votre 1er geste symbolique, votre Panthéon comme Mitterand en 1981?

    Réponse de l'intéressé : 

    Mon Panthéon est modeste et beaucoup plus ambitieux , j'irai dans une école , parce que c'est là que ça se joue.

    Joli. J'aime bien. Un Panthéon, dans l'Antiquité, c'était un endroit dans lequel on honorait les dieux. Heureux d'entendre que Bayrou a consacré le sien à la déesse École.

    Je crois qu'à Rome,  on ouvrait l'année au mois de mars après une fête en l'honneur de Minerve, déesse du savoir et des écoliers. Cette divinité d'origine Étrusque fut introduite à Rome par Numa Pompilius Bayrus le plus sages des rois romains. Nul doute qu'elle ne dépareillerait pas dans le panthéon démocrate :-)

  • Vous enseigneriez avec des consoles de jeux, vous ?

    C'est toujours distrayant de lire Brighelli dans ses oeuvres : bien qu'il fasse souvent des observations de bon sens, il a une allergie à la modernité qui ne laisse pas de bien me faire rire. Analysant le programme pour l'école de François Bayrou, il attribue globalement un satisfecit au candidat centriste mais bute sur le numérique. Manifestement, l'e-learning (mais si ça existe en français, mon cher Jean-Paul, cela s'appelle l'enseignement à distance et le CNED - Centre national d'enseignement à distance -  le pratique de longue date !) lui génère une grosse éruption de boutons.

    Sur le fond, que dit Brighelli : qu'il est fâcheux de donner à de jeunes élèves des ordinateurs parce qu'ils passent leur temps à jouer plutôt que d'étudier. C'est ce que j'appelle l'effet console de jeu. Sur ce point, c'est aussi mon avis. Si vraiment on décide que des collégiens utilisent des ordinateurs, il faut brider les machines et les accès à la mode de Dracon : pas de jeux, accès internet restreints à une sélection de sites jugés fréquentables et intstructifs.

    Mais pour le reste, Brighelli s'en prend aux copié-collé made in Wikipedia. Parce que c'était mieux les copié-gratté made in Universalis ou Petit Robert d'antan ? Très mauvais procès fait à l'encyclopédie en ligne. Le problème, c'est la demande. Quand un enseignant veut qu'un élève fasse une recherche, il doit lui faire savoir qu'il compte l'interroger sur ce qu'il aura retenu de la recherche en question. Nul doute qu'une telle exigence poussera à la rationnalisation du dit copié-collé.

    Le grand plan du numérique que veut Bayrou ne me paraît donc pas insensé. En soi, je pourrais en penser autant de celui d'Hollande si je ne connaissais pas par trop bien les Socialistes et la gauche en général. Ils confondent l'outil (donc le moyen) et son but. A gauche, le numérique est un objectif en soi (tout comme dans les diverses officines de l'UMP au demeurant) : c'est bien là où le bât blesse, et c'est, au fond, la nature même d'un tel projet qui provoque des réactions épidermiques chez des individus comme Brighelli.

    Le pédagogisme a tué l'informatique comme il a flingué la pédagogie. De même qu'il a fait de la pédagogie une idéologie il fait de l'informatique le Graal universel de la très sainte pédagogie.

    Mais en soi, ni la pédagogie ni l'informatique ne sont à condamner. La première est une passionnante science humaine, la seconde une technologie aux ressorts et aux apports prodigieux.

    Les pédagogistes ont sans nul doute entâché ce qu'ils voulaient défendre par des comportements sectaires et malhonnêtes, mais leurs adversaires pourraient bien se tirer une balle dans le pied en s'obstinant à jeter le bébé avec l'eau du bain...

  • Hollande et l'éducation ? Nul et inquiétant.

    J'ai pris connaissance du discours de Hollande sur l'Éducation à Orléans. Nul. Du para-UMP en version socialiste. Et encore. Je trouve le programme de l'UMP supérieur en qualité à celui du PS. C'est dire. Je ne reviendrai pas une énième foi sur la question des rythmes scolaires, mais pour les enseignants qui douteraient encore des intentions de Hollande je ne résiste pas à la satisfaction d'y aller de ma petite citation : 

    Autre cheval de bataille du candidat PS: la réforme des rythmes scolaires. Il prévoit donc un d’allonger «le temps scolaire sur l'année et sur la semaine [...] Enfin, concernant l’évolution des missions et des statuts des enseignants, François Hollande propose que la question soit discutée avec les principaux intéressés...

    Je vais passer au reste, plutôt : Bayrou, dans son programme, a annoncé des choses simples, mais fortes : 50% du temps scolaire en primaire consacré à l'étude de la langue française, fin des querelles pédagogiques en donnant la primauté à l'efficacité, création d'un bac scientifique et littéraire, propédeutique pour le supérieur en terminale, classes parallèles pour remises à niveau des élèves en difficulté ou collège hors les murs pour ceux qui en perturbent le fonctionnement, avantage à la méthode syllabique, sans toutefois trancher par une directive, maintien des concours de recrutement, accent mis sur l'exigence et voies d'excellence partout. 

    Que propose Hollande ? rétablir la toute-puissance des IUFM, supprimer les notes (ce qu'il appelle les évaluations obligatoires), rétablir 60 000 des 77 000 postes supprimés mais pas avec la même répartition et avec une prorportion de postes d'enseignants très diminuée, allongement du temps de présence des enseignants. Voilà en somme. Un programme éducatif, ça ? Vide, creux, nul. Pas de projet, pas d'ambition, mais les mêmes antiennes qui font le malheur de l'école depuis l'époque de Lionel Jospin avec de forts relents pédagogisants.

    Je n'ai pas de mots pour rejeter la scolarisation d'enfants de deux ans tant je trouve l'école déjà tellement incapable de gérer des enfants de 3 ans avec douceur. Mieux vaudrait, et de loin, multiplier les places en crèche qui font cruellement défaut.

    Au passage, je suis fasciné par la mahonnêteté de la sphère médiatique dont on a bien compris qu'elle a fait de Hollande son champion. Tout en cirage de pompes, aucun argument à charge. Quant aux profs de gauche, ils préfèrent faire l'autruche ou pleurer tous seuls dans leur coin au lieu de se battre pour le seul candidat qui vaille d'être soutenu dans ce combat pour une école exigeante, Bayrou.

    Bref, la réforme globale, c'est un bide, ça fait pschitt, du flan. Il n'y a rien dedans. Je suis inquiet pour mes enfants : après l'école UMP ils vont avoir l'école PS. A quand l'école Bayrou, le dernier espoir de remettre en marche une école qui part toujours plus à la dérive...

  • École, les axes directeurs de Bayrou

    Le discours que Bayrou a prononcé à Dunkerque évoque clairement et nettement l'école qu'il entend mettre en place. A vrai dire, j'ai souri en l'entendant pester contre la méconnaissance du calcul mental aujourd'hui, envisageant de coller trois semaines au pain sec et à l'autre ceux qui l'ont enlevé de l'école primaire. On peut donc s'attendre à un retour en force des mathématiques à l'école si Bayrou accède au pouvoir suprême. Mais ce n'est pas tout.

    Il a réitéré son intention de faire des pratiques des enseignants la pierre angulaire des pédagogies qui seront appliquées à l'école. Voilà qui changera a) des réformes incessantes b) de la pratique constamment descendante qui caractérise la technocratie de Grenellle.

    Il a également précisé sa volonté de procéder à un dépistage précoce des difficultés des enfants à l'école et d'y apporter immédiatement une réponse adaptée.

    Il a aussi pris un engagement très clair pour le collège, préconisant des classes parallèles et adaptées pour permettre à ceux qui en ont besoin de rattraper leur retard.

    Enfin, il a rappelé le rôle essentiel de la culture générale (n'est-ce pas Monsieur Descoings qui vient d'en supprimer l'épreuve à Scien-Po) et renvoyé sans ménagement dans les cordes la bourdieuserie : 

    Ceux qui prétendent qu'il faudrait abandonner la culture générale, parce qu'elle serait affaire de privilégiés, ce sont les pires complices des pires abus de positions dominantes. C'est une école exigeante en culture générale qui est la seule école de l’égalité républicaine.

    Cela me paraît très bien. Je pense que l'école n'a pas besoin de plus que cela. Il a d'ailleurs conclu en appelant à une école exigeante.

    Au lieu d'une école qui abaisse le niveau d'exigence, je suis pour une école qui hausse le niveau d'exigence parce que l'exigence à l'école, c'est une résistance.

    PS et MAJ : je reçois parfaitement les préconisations de Brighelli. Elles me semblent cadrer avec ce que propose Bayrou.

  • Et si vous proposiez de relocaliser l'excellence, François Bayrou ?

    Ce n'est pas facile d'amener l'éducation comme thème dans une campagne présidentielle. L'absence de pensée et d'originalité des partis politiques sur ce thème est tout simplement prodigieuse. Ils se contentent de reprendre les recettes éculées  des think tank et autres cercles de spécialistes tenant le haut du pavé.

    François Bayrou vide la querelle pédagogique en s'en remettant à un pragmatisme absolu : juger les enseignants sur leurs résultats. C'est le début du chemin, mais le début seulement.

    Si Bayrou veut s'extraire de la doxa ambiante, il doit aller bien plus loin : remettre en cause tout l'utilitarisme ambiant et débilitant. Le culte de la compétence, du savoir-faire, du savoir-être et tous ces infinitifs abscons qui permettent de mieux noyer le poisson.

    Qui remettra enfin en cause les fameux tests PISA dont l'objet n'est que de mesurer les "compétences utilitaires" des individus ? Le terme de "compétence" qui s'est désormais imposé partout est en tant que tel d'une débilité déconcertante. Comme on fait des bilans de compétence dans les entreprises (ce qui a un sens) des imbéciles ont imaginé calquer ce schéma professionnel sur l'école. Depuis, on mesure les compétences dans les écoles, les collèges et bientôt les lycées puisque le mal se propage comme une gangrène. On fait ainsi gaspiller un temps précieux aux enseignants.

    Aujourd'hui, je vois les partis politiques agiter le statut des enseignants comme si c'était là ce dont souffre notre école : haro sur le temps de présence des enseignants dans les écoles, haro sur les rythmes scolaires (c'est à dire les vacances des enseignants en somme). Croit-on un seul instant que les résultats scolaires des élèves vont s'améliorer parce que les enseignants feront plus de réunions pédagogiques bidon ? Est-ce juste, au demeurant, de s'apprêter à faire travailler davantage une profession toute entière, a fortiori sans les moyens financiers pour la compenser  de ce surcroît ?

    Marielle de Sarnez dans sa lettre européenne de juillet 2011 a réalisé un tour d'horizon de pays d'Europe différents avec des rythmes très différents. Corrélation avec les classements PISA (pour autant qu'on accepte de leur accorder l'importance qu'ils ne méritent sans doute pas) ? Zéro.

    Je ne comprends pas que Bayrou n'évacue pas définitivement ces balivernes, puisqu'il s'obstine à citer les rythmes scolaires comme une réforme à faire dans l'Éducation Nationale dans son État d'urgence, ou encore qu'il n'ait pas rejeté les compétences qu'il accepte si elles sont "bien faites" dans sa première tweetinterview.

    Je l'invite plutôt à relire les premières pages  du livre de son ami béarnais, Jean Lassalle, la parole donnée : celui-ci y évoque avec émotion sa découverte des philosophes grecs et observe qu'il fut un temps où dans chaque village de France, on pouvait étudier les humanités.

    François Bayrou avait fait de l'excellence l'un de ses chevaux de bataille en 2007. Il a fait valoir tout au long des dernières années que l'État avait d'abord besoin d'être présent là où il avait déserté.

    Moi, je lui propose comme programme cette fusion de ces deux préoccupations : relocaliser l'excellence. Voilà qui me paraît très bien s'associer avec son Made in France et la relocalisation des industries.

    Deux modèles s'opposent :

    - d'un côté la super High School dont rêve le Descoings qui distribue des dividendes à ses associés tout en se donnant bonne conscience avec sa pseudo discrimination positive.

    - de l'autre, le rêve de Lassalle, une école implantée sur tout notre territoire donnant à chacun les moyens de se réaliser, et ce, quels que soient ses moyens. Allez entrer à l'IEP sans passer par la très coûteuse préparation privée IPESUP...Sauf à faire partie de l'heureuse cohorte des discriminés, évidemment...

    Évidemment, quand je parle d'excellence, je la fais rimer avec exigence. Et cette excellence doit pouvoir s'exercer sur tous les chemins de l'école et de l'apprentissage. Du latin et du grec partout, puisqu'ils sont emblématiques, mais aussi du compagnonnage dans chaque village. Voilà comment je vois la chose.

    Ceci suppose des décisions courageuses : épurer la technostructure de l'Éducation Nationale qui impose ses délires pédagogico-khmeresques depuis trop longtemps, reconsidérer toutes ses structures, et notamment les chaînes de hiérarchie, redonner un vrai rôle à l'inspection pédagogique, en finir avec les lieux de vie et "l'éveil". Plus généralement, je le redis, laisser les enseignants et les établissements scolaires s'organiser comme ils l'entendent, y compris du point de vue de leurs méthodes et leur fixer seulement des objectifs. Ce dernier point est assez proche des vues de Bayrou.

    Il ne suffira pas d'épurer la techno-structure : Ulysse se bouche les oreilles dans l'Odyssée pour échapper au chant des sirènes. Bayrou doit bien comprendre qu'il ne doit plus écouter conseillers, commissions, think tank, spécialistes, syndicats et autres pédagogolâtres patentés, mais suivre son instinct, car, quand il agit ainsi, il est souvent bon. A lui de jouer, maintenant : il a voulu axer son projet sur un tryptique produire, instruire, construire. Produire, on y est mais instruire, cela reste à faire. Et, je l'ai dit au mois de juillet, il ne s'agit surtout pas de proposer la même chose que les autres partis. Il faut créer le clivage, et sur ce sujet,c 'est d'autant plus aisé que les autres parlent tous d'une même voix. Ils ne s'affrontent que sur le nombre de postes à supprimer ou à réaffecter à l'école, c'est là tout ce qui leur tient lieu de débat. Sur tout le reste, ils sont d'accord à 100%.

    Notre école et les Français méritent autre chose, non ?

  • École, l'arnaque socialiste...

    Je me disais bien aussi, que les Socialistes avaient une idée derrière la tête, quand ils parlaient de re-créer des postes ex nihilo dans l'Éducation Nationale.

    Ben, voilà, après le débat, c'est à peu près clair. En fait, François Hollande ne va pas créer des postes d'enseignants supplémentaires. Non, au contraire, il va en supprimer !

    Son calcul est simple : interdisons le reboublement et récupérons ainsi des heures. Sauf que cela revient en fait à supprimer des postes d'enseignants supplémentaires....Avec le surplus, il compte améliorer l'encadrement avec des assistants, des psychologues et cetera...

    C'est fumant : les Socialistes ne vont pas créer de postes, en revanche, avec tout leur bla-bla sur le statut des fonctionnaires, le temps de service des profs et les rythmes scolaires, ils vont les faire bosser plus pour pas un kopeck de plus. 

    On parie que le serpent de mer de l'annualisation du service hebdomadaire des enseignants va ressortir ? Oh, pas tout de suite, mais juste après l'élection présidentielle. Si la gauche gagne...

    Du côté de Martine Aubry, autre tactique, mais mêmes résultats : elle va concentrer les moyens sur les zones en difficulté. La vérité, c'est que l'école, elle est en difficulté à peu près partout. Mais l'intention d'Aubry, c'est de charger la mule au maximum. Elle l'a clairement dit, elle augmentera le nombre d'élèves par classe.

    Bien entendu, elle aussi parler de GRANNNNNDDDDEEE réforme et...de rythmes scolaires...

    Et pendant ce temps, ces andouilles de profs vont voter pour le PS ou ses affidés (programme à peu près similaire) parce qu'ils croient que ça va être mieux que Sarko....

    Mwwwwwââââââââââââahhhh...oh, m...j'ai encore renversé mon café sur mon clavier en me roulant de rire par terre...

    Cela dit, entre nous, les redoublements, c'est vrai que cela ne sert à rien. Le problème, c'est que Hollande ne propose aucune solution alternative au redoublement...!

    Or, c'est par là qu'il faudrait commencer. Et, de ce point de vue, Bayrou est l'unique candidat à la Présidentielle qui commence d'abord par traiter cette question avec ses classes parallèles.

    C'est aussi le seul à rétablir 20 000 postes d'enseignants cash, sans contre-partie.

    Eh oui, camarades profs : bientôt, vous allez même regretter Claude Allègre, Luc Ferry et Luc Châtel, c'est à dire les plus nullards des derniers ministres de l'Éducation Nationale.

    M'en fous, moi : suis pas prof :-) Mais j'ai des enfants, en revanche, et là, ça me fait beaucoup moins rire :-(

    J'en connais des profs, et je les écoute. C'est triste, tout de même : autant d'études pour se faire avoir comme des bleus, être traités comme des merdes, et être payés comme des sous-merdes.

    Ah, notez, bientôt, il y aura un Lumpen-Profletariat qui va remplacer les actuelles castes. Le recrutement s'effondre.

    Tenez, profs des écoles ? 5 fois moins de candidats en 2011 qu'en 2007. Certifiés ? Des postes non pourvus partout.

    J'aurai tout de même une consolation si la gauche passe : je verrai la mine déconfite des profs électeurs socialistes qui auront voté pour leur poulain en croyant que l'Eden socialiste était à portée de mains.

    Feraient mieux de prendre le temps de réfléchir, d'enlever leurs oeillères gauchistes, et de voter Bayrou une bonne fois pour toutes. C'est le seul dont le programme ne prévoit pas d'entourloupes pour eux...

    Je vous passe le programme éducatif socialiste qui est dans la droite ligne du pédagogisme débilitant que subissent nos enfants depuis près de 30 ans désormais avec le beau résultat que l'on connaît aujourd'hui...

  • Cherche profs disparus (forte récompense !)

    Il y a un truc que je ne percute pas : je viens de jeter un oeil sur la vidéo de SOS Éducation. Je ne suis pas fondamentalement certain d'en partager les analyses, en revanche, je fais confiance à la rigueur de cette association en ce qui concerne les chiffres qu'elle donne.

    Voilà : elle a calculé qu'il y a en France en principe 1 enseignant pour 14 élèves hors personnels adminsitratifs, techniques et assistants d'éducation. Moi, autour de moi, je ne vois que des classes à 30 élèves, ou, en tout cas, jamais inférieures à 24. Et même si l'on considère les options, on ne voit jamais des groupes avec option descendre en-dessous d'une dizaine d'élèves. En règle générale, on tape plutôt dans la vingtaine à la trentaine. Alors, nom de Zeus : où sont donc passés ces  profs ? J'ai quelque mal à croire comme l'affirme SOS Éducation, que les décharges syndicales soient comptables d'un tel holocauste.

    Bon, je vais appâter le chaland : très sérieusement, j'offre les DVD 1 et 2 de la première saison de Clone Wars, encore sous blister, aux trois premiers blogueurs ou commentateurs qui me proposent une explication chiffrée de ces mystérieuses disparitions vuia un article de blogue ou un billet que je publierai ici.

    C'est un phénomène qui demeure inexplicable pour moi et qui reste cause d'une très grande perplexité.

    Ils sont où, ces profs

    Grève du 27 Septembre | Information à la population from soseducation on Vimeo.

  • 75 000 postes dans l'Éducation ? Mais pour quoi faire ?

    Les déclarations de Hollande, c'est symptomatiquement le genre de promesses qui éveillent en moi la plus grande méfiance.

    Déclarer qu'on va rétablir 75 000 postes dans l'Éducation Nationale, c'est aborder la problématique à l'envers en terme de projet politique.

    La question de fond, ce n'est pas de déterminer ab ante les effectifs dont a besoin notre école, mais d'avoir un projet et seulement ensuite de se demander combien il nécessite de postes.

    Par exemple, comparons avec Bayrou. Quelles seraient les mesures phare que Bayrou mettrait en place s'il accédait au pouvoir suprême ? Eh bien à mon avis, il ferait deux choses de bon sens : il accentuerait les moyens dans le primaire en ciblant le calcul et la lecture, et il créerait certainement des dispositifs de remédiation (probablement des classes) pour assurer des remises à niveau complète, sans limites dans le temps, au collège. La troisième chose, je pense qu'il ferait, ce serait de rétablir les enseignements rares, notamment les langues, y compris anciennes et régionales, là où ils ont été supprimés.

    Je ne crois pas qu'il chercherait à créer des divisions en créant artificiellement des classes sous prétexte qu'il est plus facile d'enseigner à 25 qu'à 29 (je ne crois guère à ces effets de seuil). En revanche, comme il l'a maintes fois fait valoir, il retirerait des établissements les adolescents qui en empêchent le fonctionnement.

    En somme, il y aurait en primaire sans doute une assistance individualisée pour les enfants en difficulté lourde, y compris auprès des parents, en collège, des classes de remise à niveau, et, hors les murs, des centres éducatifs pour adolescents pré-délinquants et/ou désocialisés.

    En lycée, je sais qu'il veut faire de la Terminale une préparation à l'Université, mais j'avoue que je ne vois pas clairement comment concrètement il compterait s'y prendre.

    Pour les facultés, il laisserait, je le pense, se poursuivre le processus d'autonomisation engagé à l'heure actuelle, mais ferait en sorte d'interdire la concentration des pouvoirs autour d'une seule personne dans les universités. Vraisemblablement, comme dans les universités anglo-saxonnes, il ferait en sorte de séparer la gestion financière et la gestion pédagogique et admnistrative et de faire du Conseil d'Administration un organe plus ouvert et décisionnaire. En ce qui concerne le mouvement vers l'autonomie, je crois que toutefois que Bayrou tient à ce qu'il demeure une unité finale au sein de l'Université française, qui fasse qu'un diplôme dans l'une soit valable dans une autre.

    Ce que je voulais simplement dire, c'est qu'avant de parler de chiffres sur les postes dans l'Éducation Nationale, il vaut mieux avoir un programme et le chiffrer. 

    L'Éducation, cela ne se réduit pas à une seule question de moyens : ce n'est pas parce que l'on arrosera notre école de fonds que l'on obtiendra des résultats meilleurs. Il faut bien considérer quels sont nos objectifs et ce que nous voulons, et seulement après, fixer quels moyens sont nécessaires et quels sont ceux qu'il est en notre pouvoir d'apporter.