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école - Page 6

  • Apprends à gérer le pain dans la gueule et le coup de schlasse dans le bide...

    Pas mieux que Sylvie Tassin, militante MoDem de la Loire-Atlantique. Contre le violence scolaire, l'institution ne propose plus que des soins palliatifs comme si l'école était un malade dont elle refusait de soigner l'affection de longue durée.

    L'idée géniale qui agite les formateurs et spécialistes en sciences ès éducation, depuis deux ou trois ans, c'est de proposer des formations aux enseignants pour leur apprendre à «gérer les conflits».

    Notre école se meurt de sa démagogie comme un mauvais cholestérol, prélude à l'arrêt cardiaque final après en avoir bouché toutes les artères.

    C'est le règne de la périphrase, de l'euphémisme et de la litote. Le jargon a remplacé partout la nuance et le propos incisif. Sos Éducation exagère à peine lorsqu'il se moque des pédagogues qui noient les agressions les plus dures dans l'appellation d'origine incontrôlée "conflit socio-cognitif".

    L'exemple de la Suède cité par Sylvie Tassin est édifiant : cultissime objet d'admiration des pédagogolâtres gaulois, elle dispense depuis peu, avec l'école de police, une formation alliant cours de droit et...techniques d'auto-défense !!! Oui, vous avez bien lu, amis lecteurs, des cours d'auto-défense dispensés par la police.

    Je jugerais fort plaisant que les pédagogolâtres qui tiennent depuis trop longtemps la formation et les rouages de l'Éducation Nationale proposent aux enseignants des cours de karaté, kung-fu, savate, boxe thaï, et, allez, soyons fous : des tournois d'ultimate fighting !

    C'est comique le réveil de la Suède : à partir du mois de juillet, il va y avoir des sanctions disciplinaires contre les fauteurs de trouble. Ah. Avant, il n'y en avait pas, alors ?

    20% des enseignants suédois se rendent sur leur lieu de travail avec la peur au ventre. Je suis convaincu que la proportion est comparable en France, simplement, cela ne se fait pas de le dire...

  • Des classes à trente ? T'as du retard, mon bon Châtel...

    Je m'étais promis de me renseigner pour vérifier si la réalité ne dépassait pas déjà la fiction, le jour où la presse a laissé filtrer que Luc Châtel prévoyait des classes à trente élèves dans les écoles et lycées pour faire encore plus d'économies (tiens ça paiera les fraudes fiscales des huiles...).

    Bingo : Châtel a du retard. L'Académie de Paris a eu la riche et transparente idée de faire figurer sur les fiches récapitulatives des des collèges et lycées de son site le document "constat de rentrée. Il suffit de cliquer sur la carte inter-active, et hop, on a les données principales de chaque établissement scolaire parisien. Pratique. Du coup, j'ai commencé à consulter les fiches de quelques collèges. Le croirez-vous ?

    Collège La Fontaine, niveau 6ème : 31.3 élèves par classe. Non, non, vous ne rêvez pas. Encore mieux : 32.7 au niveau 4ème ! Non non, vous n'avez pas fumé le câble de votre ordinateur. Ah oui, j'ai compris : c'est un établissement qui a plein de sections "chinois". Alors ils se sont dits, à l'éducation nationale, "ben, des Chinois, y'en a plein, et ils sont habitués à être serrés, hein"...?

    Collège Janson de Sailly, niveau 3ème : 30.3 élèves par classe. Yess, plus on est de fous, plus on rit ! Oui, parce que Janson a un projet spécifique pour les élèves en difficulté, avec des classes spécialement aménagées avec des horaires de français renforcés. Il accueille aussi des enfants intellectuellement précoces mais en décrochage. Donc, on s'est dit, à l'EN, que le mieux, c'était de les entasser, parce qu'on rigole plus à plusieurs.

    Collège Jean-Baptiste Say, niveau 4ème : 30.2 élèves par classe. Eh, oh, ce n'est pas parce que Jean-Baptiste Say est l'un des pères du libéralisme qu'il faut charger le dos de la bête, d'autant que je me suis laissé dire que le libéralisme n'était pas exactement la politique suivie par notre république "reprochable"...

    Collège Molière, niveaux 4ème et 3ème, respectivement 30 et 30.4 élèves par classe. Ils jouent l'Avare, là-bas ?

    Bon, je vous épargne les autres niveaux frisant, dans le meilleur des cas le 28 en score plancher et fleurant bon le 29 et des décimales pour le reste (tiens, 29.8 pour Jean-Baptiste Say au niveau 6ème : pas grave, avec les classes à trente dans les écoles primaires, ils vont être habitués, les bambins locaux...).

    Alors, évidemment, si la norme devient 30, je tiens le pari qu'on aura entre 35 et 40 dans ces établissements-là.

    Tiens, je l'avais signalé, mais voilà en exclusivité, conçue et imaginée par mon confrère démocrate Orange Démocratique la salle de classe du futur. Astucieux, non ?

     

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    D'après mon congénère blogueur, elle peut accueillir 322 élèves. Qui est-ce qui va être content ? Ça va être Châtel...

     

  • Food'amour

    Il faut que je vous en parle, lecteurs, de ce blogue que je lis depuis plus de trois semaines, maintenant. Food d'amour. Plié de rire à chaque billet. Il est rare, voire très rare, que je revienne sur un billet que j'ai déjà lu, sauf pour une citation. Mais il faut avouer que Food d'amour mériterait une publication chez éditeur. Plus grinçant que ce blogue, tu meurs.

    C'est sûr qu'il n'est pas politiquement correct. La Princesse Soso, elle n'a pas trop intérêt à dévoiler son identité et encore moins son lieu de travail. N'empêche que j'aimerais bien être une petite souris pour assister ne serait-ce qu'une fois à un de ses cours. C'est grinçant, et, en même temps, il y a parfois de la tendresse dans les propos décapants de cette enseignante d'anglais vacharde. Une comédie humaine drôlatique d'une drôlerie épouvantable, voilà comme je qualifierais les portraits gratinés que dresse cette enseignante de la petite société bourdonnante au sein de laquelle elle évolue.

    Attention, ne pas se contenter de lire le dernier article. Ils sont tous hilarants...

  • FCPE, PEEP, APEL même combat crasse ...

    Quand je dis que le clivage droite-gauche n'a plus aucune pertinence dès qu'il s'agit d'éducation, je crois que je suis à chaque coup en-dessous de la réalité. La dernière lubie des associations de parents d'élèves, dans un suprême bêlement de béatitude, c'est de faire disparaître tout système de notation de l'éducation nationale parce que cela serait stigmatisant pour les élèves. Dans les hautes sphères de l'APEL, de la PEEP et de la FCPE, on rêve d'un bisounoursland où "tout le monde il serait égal et il serait heureux, même que ce serait vachement épanouissant pour les enfants"...Des baffes, oui...Hashtable relève à juste titre que tout effort pour empêcher une saine émulation entre les élèves les poussera à mettre au point d'eux-mêmes de nouveaux marqueurs. Mais sur le fond, cette polémique est ridicule et dit bien l'état de décrépitude de ces associations parentales qui en sont à s'aligner sur les thèses les plus ridicules des experts ès sciences de l'éducation. En 2006, le collectif Sauvez les Lettres avait fait un sort aux thèses saugrenues du "chercheur Antibi", sur lesquelles s'appuient aujourd'hui nos joyeux parents.

    Il faut lire Antidote pour découvrir les tenants et les aboutissants de la proposition. On apprend, à la lecture de son billet, qu'il n'existe plus de différences, désormais, entre les thèses de Gabriel Cohn-Bendit, chef de file du pédagogisme libertaire (ceux qui lisent mon blogue savent à quel point je l'aime d'une affection folle, celui-là) et celles de l'UMP. Eh oui, d'après Antidote, un député UMP, acquis aux sciences de l'éducation qu'il enseigne, aurait même qualifié de traumatisantes les notes...Antidote médite un billet à son sujet : on l'attend avec impatience !

    Pour comprendre le degré de déliquescence de la technostructure de l'Éducation Nationale, il faut simplement lire les déboires de  Natacha Polony avec un  inspecteur d'académie du secondaire. Édifiant.

    Les notes et la stigmatisation des élèves n'ont rien à voir : en réalité, c'est l'usage qu'en font ou non les enseignants qui peut s'avérer stigmatisant. La stigmatisation n'est pas affaire de note, mais d'attitude et de comportement. En principe, chaque note donnée à un élève est censée être personnelle et s'établit dans un contrat de confiance entre maître et disciple. Elle ne concerne pas les autres et ne devrait donc pas être dite à voix haute. Libre à l'élève ensuite de se comparer à ses congénères s'il le souhaite. C'est la marge de progression de chaque élève qui importe, sur le fond. Un maître bienveillant est un maître bienveillant, avec ou sans notes. Un malveillant est un malveillant, avec ou sans notes. Et un pédagogol abruti demeure un pédagogol abruti avec ou sans notes.

    En fait, ce que montrent les Antibi et cie, c'est qu'ils ne possèdent aucun élément de psychologie la plus élémentaire. Le véritable traumatisme dont puisse souffrir vraiment un enfant, c'est surtout que l'on ne s'occupe pas de lui. Je lis partout que l'école ne manque pas de moyens mais les utilise mal. Ah bon ? C'est bien possible, mais alors dans ce cas, j'aimerais que l'on m'explique comment on retrouve partout des classes de CP et 6ème à quasiment 30 élèves (exemple concret, mon second fils est en CP dans une classe à 29, avec, heureusement, une enseignante dévouée et expérimentée, mais surtout,la chance d'avoir des parents qui suivent au jour le jour ses éventuelles difficultés) niveaux où précisément une attention particulière devrait être portée aux enfants éventuellement en difficultés. Ce n'est certainement pas d'enlever les notes qui permettra aux enseignants de mieux s'occuper de ces enfants-là, dans des classes surpeuplées. Non, cela va au contraire enlever l'outil diagnostic qui permet de déceler les premiers problèmes véritables.

    Il y a un dernier point qui m'inquiète grandement : je m'étais dit que le privé était désormais la dernière poche d'excellence en France, jusque là, puisque partout ailleurs dans le public , tout est fait pour l'éradiquer. Mais la signature commune de l'APEL, association de parents de l'enseignement libre, est le signe très inquiétant que la médiocrité généralisée gagne désormais les structures du privé. Faudra-t-il aller faire ses études à l'étranger, dans les rares pays où la pédagogolâtrie mondialisée n'a pas encore frappé, pour espérer trouver un enseignement de qualité, désormais ?

  • Ils m'énervent avec l'anglais !

    Dans la catégorie des lieux communs insupportables, il y a l'idée reçue que l'anglais doit être enseigné dès la maternelle. Mon Dieu : mais quelle idée conne, mais conne, putain, c'est pas possible ! Ce qui m'exaspère, c'est de considérer le choeur de bêlements qui prélude à cette propositions d'autant plus idiote qu'elle prend les atours de l'évidence. Et voilà le Crapaud, qui s'y met en coassant de travers. Mieux, ce visionnaire nous propose l'étude du mandarin dès l'école primaire. Ça sert à rien. A rien du tout. Contrairement à ce qu'il écrit, la meilleure manière d'apprendre l'anglais, ce n'est pas d'écouter les conneries en anglais, et de faire de "l'oral" (idée débile et commune s'il en est), mais tout au contraire, d'étudier Shakespeare et de s'imprégner de l'essence de la culture anglaise. Ce qui compte, quand on veut apprendre une langue, ce n'est pas d'aller faire le guignol à l'étranger, mais d'abord d'en connaître le vocabulaire, la structure grammaticale, et la culture. Toutes choses que l'on peut apprendre à l'école, mais que les professeurs d'anglais se gardent bien d'enseigner à leurs élèves (souvent par manque de culture, au demeurant). Non, c'est mieux de leur faire écouter des cassettes à la noix, bien sûr : on appelle ce morceau indigeste un labo de langue. En réalité, même si une absorption d'une langue par imprégnation demeure possible (mais elle n'a rien d'automatique contrairement à ce que s'imaginent nos psycho-linguistes en herbe), apprendre massivement du vocabulaire et des expressions en anglais, par coeur, si nécessaire, est le plus sûr moyen de pouvoir profiter pleinement d'un séjour à l'étranger. Seulement, apprendre des listes et des listes de vocabulaire, puis lire des livres ou écouter des émissions, c'est fatigant ; et puis les cours doivent être ludiques...

    Pour apprendre une langue, il faut être capable de produire des équivalences correctes avec sa propre langue et de maîtriser les catégories logiques de la langue de toutes les langues, la grammaire. Donc, l'anglais en primaire, ça ne marche pas, ça n'apporte rien du tout, c'est du flan, et ça va encore bouffer du temps sur l'enseignement de notre langue maternelle, déjà si mal maîtrisée.

    Le nec plus ultra, c'est le mandarin : il m'a fait rigoler, le Crapaud. En dehors de la sphère d'influence chinoise, où le mandarin est-il parlé ? le chinois est-il une langue internationale ? Bref, c'est intéressant d'étudier le mandarin, mais pas pour les raisons utilitaristes qu'évoque le Crapaud, qui se plante dans les grandes profondeurs ; pour le compte, les Chinois auront appris à parler en anglais bien avant qu'il ait seulement fait le tour des idéogrammes chinois...

    De toutes façons, comme les petits crapouillots n'auront pas étudié la géographie, il essaieront sans doute de parler mandarin aux Inuits, et donc, cela ne leur servira de rien d'avoir étudié cette langue.

    En fait, une bonne raison d'étudier le Mandarin, c'est de nous confronter à une culture qui nous est fondamentalement exogène. Or, la culture, c'est exactement ce que le crapouillot écarte pour rationaliser les coûts et son effort. On est là bien dans la doxa ambiante, l'antienne mille fois répétées de cette gauche réformiste et de cette droite moderniste que je rêve de botter des centres de décision qui touchent culture et éducation à grands coups de pied dans le c.. Pas de chance, ils ont pignon sur rue...

    Hélas, les quatre autres propositions du Crapaud ne vont pas dans le sens du vent : la gauche libertaire convertie au marché et dont la droite moderniste est l'alliée objective ne laissera jamais ne serait-ce que prononcer la vilain mot sélection tout en plaçant sa progéniture au bon endroit, par ailleurs.

    Mais puisque le Crapaud veut une élite (ce en quoi il a raison) qu'il sache qu'il n'y a pas d'élite sans excellence et d'excellence sans culture. La culture est même la marque de l'excellence et le signe d'une société capable de s'élever vers le sublime. Tiens, il me rappelle le Beckford du Chatterton d'Alfred de Vigny, tentant de convaincre le jeune poète de renoncer à la poésie et d'accepter un emploi de valet :

    - Ah ! c'est vous qui êtes Thomas Chatterton ? Vous vous amusez à faire des vers, mon petit ami ; c'est bon pour une fois, mais il ne faut pas continuer. [...]

    - je ne donnais aux Muses que le temps perdu. Je savais bien ce qu'en dit Ben Johnson : que la plus belle Muse au monde ne peut suffire à nourrir son homme, et qu'il faut avoir ces demoiselles-là pour maîtresses, mais jamais pour femmes.

  • Absentéisme, Royal a raison !

    J'ai trouvé que Ségolène Royal avait une réaction de bon sens à propos de l'absentéisme scolaire. En règle générale, on a d'un côté les maniaques de la répression qui proposent de sucrer les allocations familiales quand les écoliers sont absents. Débile. Ces allocations sont utiles, en revanche, les défaillances de la famille montrent qu'elles ne sont pas capables de les utiliser correctement pour le bien de leur progéniture. De l'autre, on a les habituels pédagogolâtres bêlant et donneurs de leçons qui estiment qu'il ne faut pas pénaliser la pauvre famille, pas exclure davantage et que tout ça, c'est la faute de la méchante société qui rend les enfants absentéistes et violents, les pauvres. Encore plus débile. La position de Royal me paraît correcte : elle suggère de retirer les allocations aux familles et d'en confier la gestion aux écoles dans lesquelles sont les élèves concernées. Attention au surcroît de paperasse, mais en dehors de cela, cela me paraît le bon sens d'agir ainsi. On amène ainsi les familles démissionnaires à s'amender si elles ont les moyens de le faire : Royal a raison de signaler la situation particulière des femmes seules avec enfants. J'ajoute quelque chose, l'absentéisme est une chose, mais cela ne me semble pas la conduite la plus grave de la part d'un élève ; c'est d'abord la délinquance qui devrait faire l'objet d'actions vigoureuses, et, in fine, elle a raison de conclure en disant «J'estime que l'on n'a pas besoin d'un vocabulaire de combat, mais d'une action de combat contre la délinquance.» Ce n'est pas souvent que je serai en accord avec Ségolène Royal sur les questions d'éducation, et donc, pour le compte, cette fois-ci, voilà une occasion de souligner une convergence.

    NDLR (encore un message privé au baveux), en ce moment, je me sens des humeurs de poule pondeuse de billets.

  • Formation, le mot magique...

    Tiens, encore un truc qui m'agace : j'ai remarqué, dès que l'on aborde un sujet qui fâche, à l'école ou dans la police, on invoque toujours la formation. Par exemple, Châtel explique que face à la violence, il suffit de mieux former les profs. En fait, c'est simple : on va leur apprendre à ne pas énerver les professeurs en ne répondant pas quand ils sont insultés, en s'exerçant à éviter les jets d'objets et cetera...Encore du flan et du bla bla. Châtel se moque doublement du monde : il parle de formation alors que son ministère vient de la sabrer en profondeur en envoyant des mômes complètement débutants devant des classes déchaînées (dans certains endroits). Il ferait mieux de proposer une distribution d'anti-dépresseurs, tiens...

    Même mécanisme dans la police : au moindre incident, on reparle de formation, jamais des effectifs. Ce que je comprends des propositions de Luc Châtel, c'est qu'il est surtout fermement décidé à ne rien faire. Quant à ses équipes mobiles de sécurité, elles me font rire : je ne vois pas ce qu'elles apportent en plus ou en moins à la sécurité des établissements scolaires. Ce n'est pas d'opérations coupde poing, chères à l'omniprésident qu'a besoin l'école, mais d'une présence continue et de choix sur la durée, tout l'inverse de la pratique du pouvoir.

    Le privilégié a eu la flemme d'écrire un billet sur le sujet, mais il signale tout de même une tribune du Monde. Intéressante, évidemment, mais elle se limite à un constat assez largement répandu désormais.

  • Violence scolaire, 75% des Français adhèrent à la proposition de François Bayrou !

    Il y a quelque chose qui m'échappe. Partout on parle de violence scolaire, à juste titre, d'ailleurs, car elle s'accroît. Luc Châtel convoque des états généraux. Le gouvernement envisage d'augmenter le nombre de patrouilles mobiles de sécurité, tandis que la gauche appelle à accroître les moyens (parfois à raison, au demeurant) ou au moins à revenir sur ceux qui ont été supprimés.

    Ce qui m'étonne, c'est que dans toutes les solutions évoquées pour parer à la violence, jamais ne vient sur le tapis celle que François Bayrou a proposé de longue date. Elle dérange ou quoi ? Le climat de violence, c'est le fait de 20 à 40 individus par établissement, c'est nettement établi. François Bayrou propose (d'ailleurs, qu'est-ce qu'il attend pour communiquer, puisqu'on en parle ?) depuis longtemps de retirer les élèves à problèmes des établissements scolaires et de les placer dans des structures à moyens éducatifs spécifiques. C'est pourtant très simple à faire ! Et en plus un sondage tout récent montre que 75% des Français sont favorables à la proposition de François Bayrou ! Ils sont même 78% à gauche et 90% à droite à penser que le fonctionnement des collèges et lycées s'en trouverait grandement amélioré. Mieux, ils sont encore 80% à droite et plus des deux tiers à gauche à juger que le placement en établissement adapté profiterait à son public spécifique.

    C'est tout de même très étonnant, alors que la violence scolaire fait l'actualité, que quasiment personne, ni média ni politique, n'ait commenté ce sondage qui date pourtant du 02 avril dernier, donc tout récent. C'est parce que l'idée qui recueille le plus d'assentiment est une idée de Bayrou et que cela dérange ? Bref, quand une idée est bonne, j'aimerais bien qu'elle soit un minimum considérée ! Bon, je me répète, mais ce n'est pas grave, martelons, martelons, il finira bien par en rester quelque chose...

    La violence s’aggrave à l’école comme dans l’ensemble de la société. Je pense qu’il faut dire des choses simples. Les élèves violents n’ont pas leur place dans les établissements scolaires. On ne peut pas se contenter, comme c’est le cas actuellement, de les réinscrire dans d’autres établissements. Toute violence doit être fermement sanctionnée par une exclusion. Il faut mettre en place une scolarisation particulière pour les élèves violents, qui représentent à peine entre 1 et 3 % des effectifs. Une scolarisation qui implique non seulement des enseignants, mais aussi des éducateurs. J’ai toujours plaidé pour une sanctuarisation de l’école. Cela passe par des décisions qui protègent les élèves contre toute forme de violence et qui les protège parfois contre eux-mêmes. Je souhaite que l’on cesse de faire tourner les élèves les plus déstabilisés de collège en collège comme si cela résolvait le problème.

    François Bayrou, le 04 février 2010

    Pas mieux...

  • Sécurité : les Français face à leurs contradictions

    J'ai relevé ici à plusieurs reprises le décalage entre les déclarations du gouvernement et ses actes en matière de sécurité, mais, malheureusement, ce n'est pas l'apanage de l'État. Les Français, eux-mêmes, sont pris de schizophrénie sur les questions de sécurité. On voit plusieurs dizaines d'enseignants en grève à Vitry, et, en même temps, des syndicats enseignants expliquer que la violence à l'école est une rébellion de la jeunesse contre une société qui les oppresse. Ce matin même sur France-Info, on entendant le porte-parole d'un syndicat de chefs d'établissement tenir en substance un discours comparable en faisant valoir que la France était le seul pays dont les forces de polices choisissaient l'affrontement avec sa jeunesse.

    Dans les cités et ailleurs, dès que la police intervient pour faire respecter la loi, notamment avec les véhicules volés et les conduites sans permis, une levée de boucliers se produit si une course-poursuite finit mal ou que la police se défend.

    Deux affaires d'adolescents emmenés au poste et menottés ont récemment défrayé la chronique. Mais dans un premier cas, il y avait eu violences physiques, et dans le second, maintenant que j'ai le témoignage du contrôleur, il s'agit de deux petits branleurs qui se sont encore crus rois en leur royaume et ont insulté le dit contrôleur.

    Pour rétablir l'ordre, sur notre territoire, il est évident qu'il va falloir tôt ou tard resserrer sérieusement les boulons. Les parents des deux garçons concernés ont hurlé au loup : ils n'ont qu'à leur apprendre à parler poliment et à payer leur titre de transport. Plein de gens le font, l'écrasante majorité, même. Pourquoi devrait-il y avoir une exception pour ceux qui gueulent plus fort que les autres et se montrent menaçants et/ou agressifs ?

    En ce qui concerne les adolescentes, la garde à vue a été trop longue, mais il y a bien une affaire de bagarre à la sortie d'un établissement scolaire ; l'intervention de la police était donc justifiée, et d'ailleurs, ils ont respecté la procédure. Quant à savoir ce qu'il s'est réellement passé...L'une des jeunes filles assure avoir voulu séparer des belligérantes, pour ma part, j'attends d'avoir le témoignage de ceux qui ont appelé la police et ont peut-être porté plainte.

    Tenez, en Côte d'Ivoire, on emploie les gros moyens pour moins que cela. J'aime bien les expressions imagées de l'article :-D :  Ils sont gardés au violon en attendant d'être déférés.

    La violence scolaire est une émanation de cette contradiction, et je renvoie à un article qu'a écrit Brighelli sur Marianne2 (Merci à Florent de l'avoir signalé). Il faut dire que j'ai acheté et lu le numéro de Marianne auquel renvoie le billet de Brighelli, et clairement, c'est édifiant sur le niveau de violence qui émane, désormais, des établissements scolaires. Globalement, je suis à peu près d'accord sur tout ce que dit Brighelli sauf sur un point : je pense que ce serait une erreur de virer les parents des établissements scolaires. A mon avis, les établissements scolaires doivent être fermes sur leurs prérogatives et le respect qu'on leur doit, mais il faut associer les familles à la bonne marche des établissements. J'en suis, pour ma part, tout à fait convaincu.

    Une chose est sûre, et je ne cesse de la rappeler ici : l'une des clefs de l'ordre retrouvé, et de la réussite des établissements scolaires, c'est d'en déloger ceux qui sont incapables d'y évoluer. Je le dis et le redis à chaque fois que j'écris un article qui touche la sécurité en milieu scolaire, mais c'est ce que Bayrou a proposé et propose encore. Et c'est le seul que j'entends tenir ce langage parmi les politiques. C'est aussi ce que propose Brighelli. Il y a certaines convergences entre les idées des deux hommes sur la question. Il faut dire aussi qu'il a tellement longtemps été interdit d'interdire au sein de l'Éducation Nationale que l'on peut comprendre certains dérapages. Il ne faut pas se faire d'illusions : les tenants de cette idéologie verrouillent absolument TOUS les postes de pouvoir au sein de l'Éducation Nationale. Il existe bien sûr des gradations dans leurs convictions, allant d'enragées à opportunistes, mais c'est bien la même clique pédagogisante qui est à l'oeuvre du dernier au premier maillon de la chaîne.

    A côté de cela, les États généraux de la sécurité décrétés par Luc Châtel font rire. Encore de l'esbroufe et du bruit pour ne rien faire, in fine.

    Plus largement, il y a un rapport à la jeunesse, dans notre société, totalement déliquescent. Faire jeune, être jeune, évoquer la jeunesse, parler djeuns, notre société sature de ce jeunisme fanatique qui inonde nos médias d'autant que ceux-ci s'en font l'écho complaisant. La mode rebelle a envahi tous les étages de la pensée, comme si cette particularité d'une jeunesse désoeuvrée était l'aboutissement de la pensée en action. Le moyen, la modalité, a pris le pas sur la fin : l'important, c'est d'être jeune, d'être rebelle, de défrayer la pensée unique, et au Diable le reste...

  • Violences scolaires, Châtel ferait mieux d'écouter Bayrou !

    Ce qui m'énerve, c'est la manière dont le gouvernement et particulièrement Châtel jouent l'étonnement chaque fois que des actes de violence graves se produisent dans les établissements scolaires. Les voilà à bomber le torse et à nous promettre force présences policières dans les collèges et les lycées, alors même qu'ils réduisent les effectifs de police.

    La solution, elle est simple, et Bayrou la prône depuis longtemps, il vient de la réitérer aujourd'hui :

    La violence s’aggrave à l’école comme dans l’ensemble de la société. Je pense qu’il faut dire des choses simples. Les élèves violents n’ont pas leur place dans les établissements scolaires. On ne peut pas se contenter, comme c’est le cas actuellement, de les réinscrire dans d’autres établissements. Toute violence doit être fermement sanctionnée par une exclusion. Il faut mettre en place une scolarisation particulière pour les élèves violents, qui représentent à peine entre 1 et 3 % des effectifs. Une scolarisation qui implique non seulement des enseignants, mais aussi des éducateurs. J’ai toujours plaidé pour une sanctuarisation de l’école. Cela passe par des décisions qui protègent les élèves contre toute forme de violence et qui les protège parfois contre eux-mêmes. Je souhaite que l’on cesse de faire tourner les élèves les plus déstabilisés de collège en collège comme si cela résolvait le problème.

    Voilà c'est très simple, mais aucun gouvernement n'a les c..... de le faire, c'est tout. Tiens  je vais souffler une idée au MoDem île de France, sur la partie éducation de son programme : et s'il reprenait tout simplement cette idée de Bayrou en s'engageant à dégager des fonds pour  établir quelques centres fermés dans chaque département ? Ça ne figure dans aucun programme, et ça aurait de la gueule, au moins !