Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

école - Page 9

  • Réforme du lycée, mon conseil à Descoings

    Avec du retard, je reprends un billet entamé il y a quelque temps sur les réformes du sieur Descoings. Mathieu trouve que je l'ai tâclé injustement parce qu'il s'est rendu à la convocation du Sieur Descoings pour amuser la galerie. Il n'y a rien d'injuste dans ma remarque. Quand on s'imagine que le sieur Descoings est avenant et sympathique, c'est que l'on n'a strictement rien compris à la stratégie de manipulation dont on est la victime. Les réformes du Sieur Descoings masquent une idéologie perverse que ce bon technocrate n'est peut-être pas même conscient de véhiculer, encore que...

    Parce que ce que le Sieur Descoings attend des entrevues qu'il a avec des blogueurs z'influents, c'est justement que l'un d'entre eux titre sur la pertinence d'emmener 50% d'une classe d'âge à la licence et en conclue qu'il faudra forcément ouvrir les bacs généraux pour cela. Voilà ce qu'attend le Sieur Descoings, et voilà ce que lui sert sur un plat Mathieu. Ainsi, il pourra éradiquer la diversité des bacs généraux et aboutir enfin au bac uniformisé et insipide dont il rêve. Un bac pour tous, quoi... Et mon Mathieu de conclure : « le lycée doit-il rester un système élitiste de sélection (dit républicain, ce dont je doute chaque jour un peu plus) ou doit-il être plus ouvert ?». Ben avec une non-question comme celle-là, on n'a même pas besoin de douter de la réponse. On comprend avec le vocabulaire utilisé et ses connotations (élitiste, sélection contre ouvert) que la question est déjà tranchée. Faux questionnement qui élimine d'emblée une autre alternative à laquelle moi, je crois : celle d'un système qui mène de front excellence et remédiation, qui individualise les parcours et cherche l'optimum propre de chaque individu comme une cause finale aristotélicienne. Je lis trop Maria Montessori, moi...

    J'ai quelques idées de réforme tout à fait novatrices à proposer à Descoings et aux réformateurs patentés  :

    - f.... la paix aux profs une bonne fois pour toutes et les laisser s'organiser.

    - ne toucher à rien dans l'immédiat : il faut 15 à 20 ans minimum pour juger de l'efficacité d'une réforme.

    - corollairement, cesser de réformer dans l'urgence chaque fois que l'opinion se saisit d'un fait divers ou qu'une étude statistique est publiée.

    - proposer aux Co-psy d'être en contacts permanents avec les CCI (Chambres de commerce et d'industrie), ce qui serait autrement plus efficace que de les squizzer (moi aussi je peux parler globish...). Ainsi, ils seraient tenus au courant au jour le jour des besoins des bassins économiques et industriels. Ma réforme ne coûte pas un kopeck, ne touche pas au statut des conseillers d'orientation et ne vient pas les faire ch... dans leur pratique professionnelle.

    Au passage, je suggère à Descoings & cie la lecture des passionnants ouvrages de Maria Montessori. On pourrait envisager non un lycée pour tous, mais, au contraire un lycée pour chacun. Un lycée pour chacun, ce ne serait pas un système qui cherche à amener toute une génération à un socle quel qu'il soit, mais, au contraire, qui assure à chacun un développement optimal. Cela passe par une diversification des parcours et des méthodes et en aucun cas par les solutions simplificatrices de Descoings & cie. J'invite sur ce point fortement à lire le billet de Barre Jadis dont j'épouse pour l'essentiel les vues.

    Intéressant, d'ailleurs, d'observer combien l'aristotélisme imprègne à certains égards la pensée de Maria Montessori. J'avais lu l'enfant, j'entame de l'enfant à l'adolescent actuellement. Poursuivant son hypothèse de l'embryon spirituel menant son développement propre, elle étudie dans cet ouvrage trois nouvelles phases du développement de l'enfant. J'en rendrai compte dans un prochain billet. Mais, elle annonce d'emblée la couleur en évoquant le développement de l'individu plutôt que celui d'une masse sociale. Notamment, elle estime que chaque individu possède en soi sa fin propre. J'y vois pour ma part, la cause formelle de chaque individu, idée que l'on trouve énoncée et développée dans la Métaphysique d'Aristote. Maria Montessori y ajoute une dimension éthique et spirituelle.

    J'en finis avec cette disgression pour simplement conclure que l'un des premiers motifs de mon engagement aux côtés de François Bayrou, c'est de partager avec lui ma vision de l'école. Et l'une des raisons qui font que je ne peux plus voir en peinture les Socialistes, c'est ce qu'ils ont fait de l'école, et l'UMP, c'est ce qu'elle veut en faire...

  • Les sales coups de Descoings

    C'est marrant, en Sarkozie, on voit rappliquer les ambitieux de tout poil, particulièrement les arrivistes dont les dents rayent le parquet. Descoings, c'est l'archétype du gars en qui je n'ai aucune confiance. Du temps où il définissait l'organisation des enseignements et des examens, il avait, par exemple, en catimini, décidé pendant les vacances d'été qu'il fallait désormais décrocher la moyenne chaque année pour poursuivre ses études à science-po, alors que l'ancien système reposait sur une moyenne globale sur deux années. Décision prise sans avertissements préalables. Des étudiants s'étaient retrouvés par surprise sur le carreau.

    Ce type-là a la réputation de passer en force, pour les discussions que j'ai pu avoir à son sujet ; pas du genre à négocier, même si pour l'instant, il sa la joue négociateur pour mieux arriver au pouvoir.

    Toujours prêt à faire du zèle. Par exemple, pour se faire bien voir, il avait ouvert l'IEP sans passage de concours aux bacheliers venus des zones sensibles. Ça faisait bien, et c'était dans l'air du temps. Aujourd'hui, il escompte supprimer le concours d'entrée à l'IEP. Probablement dans l'air du temps.

    Descoings fait partie de ces "Modernes" que je ne peux littéralement pas piffrer. Prétentieux et méprisants, ils détestent l'école d'antan et se croient les précurseurs de l'école du futur. Morceau d'anthologie qui situe le personnage sur le Bondy Blog :

    Des lycées se sont rebellés contre la mort des options, toujours en série L. Par exemple, nous (Mehdi et Badroudine, ndlr), sommes inscrits en option « histoire de l’art » au lycée de Saint-Ouen. Or les options rares, comme la nôtre, avec le latin et le grec, sont menacées de disparition, ce qui signifierait une perte sèche de culture, à laquelle, pourtant, nous avons droit. Que répondez-vous à cela ?

    On va donc remettre du latin et grec pour tout le monde en France ? On va retourner au lycée d’il y a 50 ans ? Arrêtez ! Ce n’est pas possible.

    Vous partagez donc, sur ce point, l’esprit de la réforme que Xavier Darcos souhaitait mettre en œuvre, qui prévoyait un renforcement du français au détriment, précisément, de ces options dites rares ?

    Ça vous paraît choquant de renforcer le français ? La principale source d’inégalités des jeunes face au lycée, ce sont les classes à 35 élèves, dans lesquelles se retrouvent les enfants des familles des classes populaires. Chaque fois qu’on a pu, on a multiplié les options et les différenciations des voies. Or plus vous différenciez les parcours, plus vous créez l’inégalité. Il y a un développement des options, porté par les classes dirigeantes, porté à juste titre par les milieux intellectuels. Jacqueline de Romilly, de l’Académie française, appelle tous les deux ou trois ans au retour du grec, qui est une merveilleuse façon, effectivement, d’ouvrir l’esprit vers la culture. Mais, quitte à me fâcher avec les élites, je le dis tout de suite : on ne reviendra pas au grec ancien pour les lycéens. Veut-on plus d’égalité pour tous ou plus de choix pour certains ? Plus de réussite pour tous ou plus de réussite pour une petite proportion des jeunes Français ?

    Minable et pitoyable. Pauvre type : son raisonnement, celui-là même qui est à l'oeuvre et sape progressivement l'école française; sous prétexte d'égalitarisme, il rêve de dégommer toutes les voies d'excellence. Écoutez-le, ce type, exsudant le mépris à plein nez pour les classes populaires. On a compris pourquoi Sarko rêve de le recruter. Voilà un gars qui laminera l'école française en supprimant tout ce qui dépasse. D'ailleurs, sous Jack Lang, en 1992, il était chargé du budget de l'EN. Ce mec est un gestionnaire de la pire espèce.

    Moi, ce qui m'énerve, c'est les gros bourges qui parlent des classes popu et qui fréquentent exclusivement les cercles de gens bien intentionnés dans les hautes sphères du pouvoir. Typique, Le Siècle. Nom prétentieux qui permet aux réseaux d'influence de se constituer indépendamment des convictions politiques. On y troupe le top des PDG de gransds groupes bancaires, directeurs de rédaction, hommes politiques de premier plan (mais heureusement pas Bayrou !), ex-ministres, et j'en passe. Pêle-mêle, DSK (Directeur du FMI), Aubry, (1er secrétaire du PS) Colombani, (rédacteur en chef du Monde) Béabar (AXA), Pébereau (BNP), Jospin, Pujadas, Messier, Nicole Notat, Raffarin, Luc Ferry, Emmanuel Chain, Pascal Lamy (directeur de l'OMC) et même Jean Peyrelevade (zut alors, on en a tout de même un au MoDem. Peyrelevade est trop légitismiste : il croit qu'on pourra changer les choses et relever la France avec les mêmes hommes).

    Je n'ai pas d'avis sur les banquiers et les hommes d'affaires, après tout ils font leur métier, mais en revanche, je déteste retrouver dans ce genre de think tank des hauts technocrates, des personnalités médiatiques et politiques de toute obédience.

    On a là exactement l'exemple du verrouillage total des pouvoirs dans lequel nous vivons. Descoings, c'est ce monde-là que j'abhorre littéralement, qui regarde la tradition et le peuple avec le mépris de l'Énarque embourgeoisé. Et regardez-le, ce démagogue, déclarer :

    Mais, quitte à me fâcher avec les élites, je le dis tout de suite : on ne reviendra pas au grec ancien pour les lycéens. Veut-on plus d’égalité pour tous ou plus de choix pour certains ? Plus de réussite pour tous ou plus de réussite pour une petite proportion des jeunes Français ?

    Quel hypocrite ! les élites, ce ne sont pas les autres, les élites, c'est lui ! Oui, lui, Richard Descoings et sa clique ! Il ne risque pas de se fâcher avec les "élites" , il en est l'aboutissement technocratique le plus achevé ! Les autres, c'est la France mourrante, celle d'un autre temps, où comme le dit Jean Lassale dans sa Parole donnée, un fils de berger pouvait encore découvrir Horace ou Aristophane dans l'école du village. Regardez-le parler de l'égalité pour tous : égalité pour les autres mais surtout pas pour lui ou pour les gens de sa condition, hein ? Vivement une nuit du 04 août pour en finir avec les privilèges, les Descoings et leurs coups tordus.

    Ah oui, parce que quelques lignes plus bas, il déclare :

    On est dans « L’esquive », le film d’Abdellatif Kechiche.

    Oui, mais pourquoi pas ? Je me méfie de l’idée qu’il y aurait différents niveaux d’acquisition intellectuelle et je me méfie de l’idée que tout le monde doit marcher du même pas militaire du lycée napoléonien pour découvrir les bonheurs des textes français.

    Je vous fais l'explication de textes ? Ben en fait, on n'est pas tous égaux, réflexion faite. Alors y'en a, ils vont marcher du bon pas qui va les mener droit au travail précaire, et les autres, avec un autre pas, ils auront toujours le passe-droit nécessaire pour s'ouvrir les portes de la bonne société. Les inégalités croissantes, c'est ça : c'est exactement Descoings et sa réthorique à deux balles, qui se pare des oripeaux de l'égalitarisme pour mieux assassiner l'égalité républicaine. Voilà quel ministre la France aurait, avec ce sinistre individu.

    Ah, et méfions-nous, Descoings prépare certainement de nouvelles suppressions de postes. Argument massue du gestionnaire arriviste :

    Que cherchez-vous à dire ?

    Si le budget était le moyen de rétablir l’égalité des chances dans l’éducation nationale, on le saurait. Un, c’est très facile de faire enfler la rumeur sur le nombre de postes qu’on va supprimer, et deux, de faire l’unité dans l’opposition pour dire que c’est cela qu’il faut empêcher.

    Il paraît qu'il ne veut pas être ministre. Enfin, il s'en défent fort mollement. Tant mieux. Sa nomination serait clairement une déclaration de guerre à l'école toute entière. Darcos n'est peut-être pas fameux, mais qu'on se le dise, Descoings, c'est dix fois pire. Une sorte de mix affreux entre le haut technocrate de l'Éducation Nationale qui a toujours su cirer les bonnes pompes, le fat Luc Ferry, et l'apideux Claude Allègre.

  • Police dans les écoles

    J'ai suivi la dernière proposition de Xavier Darcos en matière de sécurité dans les établissements. Il s'agirait d'autoriser des unités spéciales soit de l'éducation soit de la police à intervenir dans les établissements scolaires pour procéder à des fouilles.

    Voici ce que cela a inspiré à Marielle de Sarnez, candidate MoDem à l'eurodéputation en île de France :

    581821186.6.jpgRecourir à une "force mobile d'agents" dans les écoles est  "un aveu de défaite". "Comme chaque fois en période électorale, l'idée revient d'installer une police dans les établissements scolaires. Ce n'est pas une démarche éducative, ce ne sera d'ailleurs pas non plus une démarche répressive, parce que ça ne se fera pas". "Agiter ces propositions, faire des chefs d'établissement ou des inspecteurs d'académie des officiers de police judiciaire, c'est le contraire de ce que l'école attend. C'est un constat d'échec, un aveu de défaite. Cela veut dire qu'on baisse les bras, que l'on se résigne". "Ce qu'il faut, c'est rétablir l'autorité à l'école. En mettant davantage d'adultes, d'éducateurs, de surveillants au lieu d'en supprimer régulièrement. En formant les enseignants à faire face aux situations de conflits et à exercer leur autorité en face des élèves".

    Le MoDem préconise "la mobilisation de tous, directeurs d'établissements, personnels administratifs, professeurs, surveillants, parents", en "leur donnant les moyens, en les soutenant, en étant à leur côté, et en se servant des expériences de directeurs d'établissements qui ont réussi". "Pour que les jeunes élèves respectent leurs professeurs, il faut que le statut de l'école et des enseignants soit respecté par tous, et d'abord par les pouvoirs publics".

    J'avoue que je suis bien plus partagé que Marielle sur ce sujet. D'un côté, je ne suis pas convaincu par l'initiative de Darcos, et comme le relève Marielle, par sa volonté véritable de sécuriser les écoles : en effet, il faudrait peut-être commencer par ne pas supprimer les surveillants, alors que leur présence s'avère souvent efficace. Mais d'un autre côté, il ne faudrait pas non plus verser dans l'angélisme et s'interdire d'intervenir dans les établissements scolaires quand cela a lieu d'être. Les syndicats qui parlent d'hystérie sécuritaire m'exaspèrent. Il y a des problèmes de sécurité dans de nombreux établissements scolaires et dans les collèges, la loi du plus fort règne de manière à peu près généralisée.

    Ceci me fait d'ailleurs penser à l'histoire de l'école de Florac, avec ces deux gamins interpellés par des policiers. Je ne trouve pas admissible le principe d'avoir ainsi embarqué un petit de 6 ans, sans en avoir avisé les parents de surcroît. Mais, j'aimerais bien avoir le fin mot de l'histoire : le plus petit a manifestement bien volé le vélo (le coup de l'emprunt, c'est du foutage de gueule, on sait très bien qu'il l'a volé, c'est tout). Il y a des parents qui instrumentalisent la minorité de leurs enfants pour narguer la loi en se croyant à l'abri de toutes mesures.

    Parce que si ce sont des gamins qui posent régulièrement problème aux autres, ce n'est peut-être pas étonnant qu'un jour, il finisse par se produire quelque chose, surtout s'il y a défaut de réactions des parents s'il y a eu des litiges précédents. Bref, certains parents croient pouvoir laisser leur progéniture agir en toute impunité en s'appuyant sur le vide juridique et les lois très protectrices qui enourent les délits des mineurs. L'excuse de minorité devient très facilement une excuse de carence éducative, étant entendu qu'une des missions prioritaires des parents, c'est de rendre leur descendance capable d'évoluer en société.

    Pour revenir à la proposition de Darcos, je n'y crois guère, ne serait-ce que parce que de toutes façons, il ne s'en donnera pas les moyens.

     

  • Accueil dans les écoles lors des grèves

    436638224.jpgQuand Xavier Darcos a fait passer son SMA, il y a quelque chose qui m'a étonné. Je ne comprends pas pourquoi un tel pataquès alors qu'il existait déjà des dispositifs adéquats par le passé. En lisant les récents compte-rendus des débats au Sénat, je suis tombé sur une intervention de Jacqueline Gourault, sénatrice MoDem, qui illustre bien ce que je pense de la chose. Il ne s'agit pas de monter au créneau et de huler à l'atteinte au droit de grève comme certains à gauche, mais tout simplement de constater que les mairies et les écoles se débrouillaient très bien jusque là. Ce que Jacqueline Gourault observe, finalement, c'est qu'il n'était nul besoin de légiférer. Les élus savent très bien se débrouiller tout seul. Je livre ici ses observations :

    Monsieur le ministre, vous le savez, je n’ai pas voté la loi instituant un droit d’accueil pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires pendant le temps scolaire ; je m’en étais alors expliquée.

    Après avoir écouté vos propos, j’aimerais revenir sur quelques points.

    Le fil rouge des réflexions en cours sur la réforme des collectivités territoriales, qu’il s’agisse de celles du comité Balladur ou de celles du groupe de travail sénatorial dont je fais moi-même partie, c’est la diversité des territoires. Il ressort du rapport du comité Balladur qu’il n’est pas possible d’appliquer les mêmes recettes partout sur le territoire, indistinctement à toutes les communes quelle que soit leur taille. Je m’étonne donc que l’on ne puisse reprendre ce principe lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre telle ou telle loi ou telle ou telle méthode d’organisation.

    Tout à l'heure, vous avez dit qu’il ne saurait y avoir l’école de la ville et l’école de la campagne. Justement, je crois, pour ma part, qu’il faut s’appuyer sur cette diversité française pour répondre aux besoins des collectivités, car on ne peut apporter une réponse similaire dans les grandes métropoles et dans les très petites communes. Je souhaitais donc vous rendre attentif à cet élément du rapport Balladur.

    Par ailleurs, selon vous, les associations d’élus auraient demandé ce service d’accueil en cas de grève. Je tiens à faire remarquer au passage qu’il n’existe d’ailleurs qu’une seule association réunissant tous les maires, même si elle comprend différentes branches. Quoi qu’il en soit, personne n’a jamais demandé un service minimum d’accueil. Vous l’avez institué dans les circonstances que vous connaissez encore mieux que moi !

    Pour ma part, j’ai toujours proposé, en tant que maire, un service minimum d’accueil en cas de grève lorsque c’était nécessaire. Les élus savent se débrouiller et répondre aux besoins de leurs concitoyens
    .

    Ainsi, lorsqu’un instituteur, sur les six ou sept instituteurs que comptait l’école, faisait en grève, on répartissait les enfants dans les autres classes.  Quand il y avait davantage de grévistes, on mettait en place un service de garderie, avec des personnes compétentes, afin d’aider les parents. Maintenant, pour assurer le service d’accueil, on prend presque la première personne venue pour garder les enfants, alors que, dans d’autres circonstances, il faut prévoir pratiquement un accompagnateur pour cinq enfants lors d’une sortie en bus ! Franchement, il y a là quelque chose d’un peu choquant !

    Personnellement, je ne suis pas contre l’aide aux parents, au contraire, puisque je l’ai toujours fait ! Mais je ne comprends pas les raisons pour lesquelles on veut légiférer pour tout organiser au niveau central plutôt que de laisser les élus, dans cette République décentralisée – une décentralisation d’ailleurs consacrée par la Constitution –, s’organiser sur le terrain. Pourquoi ne pas reconnaître le savoir-faire des élus ? Vous avez demandé aux inspecteurs d’académie d’aider les maires. Mais enfin, monsieur le ministre, nous sommes assez grands pour organiser un service de ce genre !

    Je vous le dis franchement, j’ai mis en place le SMA dans ma commune, parce que je suis respectueuse de la loi, mais la procédure est bien compliquée. Alors que tout se faisait très simplement auparavant, je suis maintenant obligée d’envoyer des fax ici et là, de communiquer l’identité des personnes qui gardent les enfants, leur nom, leur numéro de téléphone. J’irai même jusqu’à dire que c’est presque une usine à gaz que vous avez montée
    !

  • Comment les pédagogistes ont flingué la pédagogie...

    Dans le domaine de l'éducation, j'ai une rancune, et j'ai souvent l'occasion de l'exprimer ici. Je parle souvent des pédagogolâtres et leurs expériences tordues comme l'une des causes de l'affaiblissement de l'école.

    Je devrais être plus précis, car en réalité, je n'en veux absolument pas à la pédagogie et pas davantage aux recherches en pédagogie. Les travaux d'individus peu communs (bien que très différents) comme Freinet ou Maria Montessori m'intéressent. Je pense même qu'ils ont fait des découvertes très importantes. Ce contre quoi je m'érige, c'est contre la prétention idéologique à faire un modèle pédagogique unique. Si les freinétistes frénétiques m'exaspèrent, c'est en raison de leur idéologisme (pardon pour le néologisme), non en raison des thèses qu'ils défendent. En fait, je rêve d'une école à pédagogies multiples capable d'adapter non pas une pédagogie mais des pédagogies aux personnalités diverses des enfants. Voilà ce dont je rêve, et voilà pourquoi, in fine, je renvoie dos-à-dos Républicains et Pédagogistes. Les premiers ne rêvent que d'autorité du maître et de transmission, les seconds que "d'apprenants" et de "compétences".

    J'aime beaucoup Maria Montessori et la méthode Montessori pour l'humanisme professé. En même temps, je ne voudrais pas que cela soit le modèle dominant de l'Éducation Nationale, mais je m'étonne tout de même de ce que pas une école publique n'ait adopté cette méthode autrement qu'à doses homéopathiques. Résultats, les écoles Montessori sont toutes hors contrat, parce qu'elles bâtissent des progressions très différentes des écoles publiques habituelles, et donc très chères. Parce que l'Éducation Nationale n'aime pas la diversité, elle est infoutue de sortir des sentiers battues pour tenter une expérience originale et, pour les résultats qui s'en dégagent dans le privé, globalement salutaire.

    Peut-être est-ce le fait que la méthode soit issue d'une sensibilité catholique relativement traditionnelle qui gêne certains de nos beaux esprits "laïcs" et autres catho de gauche reconvertis à l'idéologie laïcarde...

    Peut-être est-ce aussi que ces méthodes concurrencent les méthodes préférées de nos pédagogistes patentés...une concurrence de plus à laquelle il convient de ne pas faire de place. Il me semble pourtant qu'aucune autre pédagogie que la pédagogie Montessori n'a à ce point tâché de placer l'être humain, l'enfant, au coeur même de l'éducation, en faisant de ce dernier son acteur principal. Je me suis promis d'acheter et de lire le Pouvoir absorbant. Dès que cela sera fait, j'en ferai un compte-rendu sur ce blog. Ou plutôt, j'écrirai des billets au fil de ma lecture.

    J'ajoute qu'il ne faut pas succomber au leurre de la participation des "Montessori" au mouvement "Éducation Nouvelle" et notamment de leur implication dans les méthodes actives. Les pré-supposés idéologiques et/ou philosophiques sont très différents d'une mouvance à l'autre. J'y reviendrai dans un autre billet dans quelques temps.

  • Gendarmes dans une maternelle, la clef du mystère

    Bon, j'ai eu raison de demeurer prudent : j'ai relayé une information selon laquelle des gendarmes seraient venus enquêter dans une école maternelle du Gers à propos d'un jeune enfant.

    Je dois être honnête : j'avais tellement été échaudé par les derniers incidents entre forces de l'ordre et enfants, et aussi par les déclarations du candidat Sarkozy pendant la campagne présidentielle, que je suis parti au départ sur les chapeaux de roue, d'où la consonance de l'url de mon billet précédent, jusqu'à ce que je prenne le temps de la réflexion avant de publier et que je ne modifie mon texte. Je dois aussi avouer que ce qui m'a poussé à me méfier c'est le parcours du blog d'origine ( par exemple, quand on salue le chef du LKP comme un grand héros et que l'on fait un déni de réalité sur l'authenticité des propos racistes qu'il a tenu envers les békés, évidemment, cela engage à se méfier sur tout le reste de l'information). Le second élément, c'est qu'après une saine relecture de la lettre, il ne m'a pas semblé que la gendarmerie traitait en délinquant cet enfant mais me semblait plutôt, au contraire, chercher à se renseigner sur son état psychique et ses conditions de vie.

    Et j'ai eu la chance qu'un gradé de la gendarmerie, Chris, vienne commenter mon premier billet et me donne des précisions. Les voilà :

    En tant que gradé de gendarmerie, je souhaiterai formuler un début de réponse ... je dis bien 'début' car aucun de nous ne connaît la finalité du dossier traité.

    La gendarmerie, et la police, ont également en charge des demandes d'enquêtes sociales. Vous pouvez toujours dire que ce n'est pas notre travail, que d'autres personnes seraient plus
    à même de s'en charger, les faits sont là.

    L'enquête sociale qui nous est demandée fait suite généralement à un dossier judiciaire. Il ne s'agit pas d'enquête sociale pure, mais plutôt de constatations à effectuer sur le cadre de vie et le comportement des individus.

    Les enquêtes sociales qui ne font pas suite à un dossier judiciaire ne nous sont pas adressées, bien heureusement car ce n'est pas notre mission.

    Dans le cas présent, tout en restant prudent au vu du courrier mentionné, je pencherais vers un enfant victime (quelque soit l'infraction dont il fait l'objet) ou vers des parents auteurs de faits (drogue, secte, ...) et dont l'enfant pourrait en subir les conséquences.

    Les gendarmes vont donc se renseigner auprès de la directrice de l'école sur les conditions de scolarité de l'enfant. Elle peut s'ennorgueillir de sa position sociale, mais un directeur d'école n'a pas à connaître le fond d'un dossier judiciaire. Les gendarmes se présentent, posent des questions, remercient leur interlocuteur et prennent congé. Ils auraient aussi pu la convoquer à la brigade pour lui poser des questions, où dans le pire des cas lui téléphoner (pas vraiment la bonne solution).

    En d'autres temps, personne ne se serait
    plaint de voir passer des gendarmes ou des policiers. Aujourd'hui, tout le monde devient suspicieux et un parallèle est fait entre notre travail et les volontés gouvernementales, ce qui n'est pas forcément le cas.

    Pour ma part, c'estl'explication que j'attendais, et elle me semble plus que convaincante. Je compte écrire bientôt un billet sur le traitement de l'information, car mon expérience de blogueur m'amène progressivement à le considérer comme une chose difficile et à constater, au fil du temps, que la manipulation de l'information est au moins aussi facile sur la Toile que dans les médias traditionnels. On s'emballe, on réplique une même source, et voilà une erreur voire un mensonge dupliqué pas à l'infini mais pas loin...

    Ceci est aussi une leçon pour moi, même si j'essaie tout de même de faire attention : il est risqué de publier une information polémique tant que l'on ne dispose pas au moins d'un point de vue contradictoire. Je m'en vais réciter dix Pater Noster après cette confession et promets (mais pas solennellement, au cas où moi aussi j'essaierai de manipuler l'information :-D ) de ne pas recommencer.

    Une chose est claire, toutefois : quand l'information ne provient pas d'une source idéologiquement marquée ou avec une intention idéologique, elle me paraît plus fiable. Par exemple, dans l'article "Nicolas Sarkozy, cessez de bafouer nos libertés", si je ne mets pas en doute le témoignage de Laura Asma, parce qu'elle n'a aucun marqueur idéologique, j'aurais en revanche aimé disposer de plus d'informations à propos de l'enquête sur le blog d'un lycéen : je ne peux me fier qu'à un seul témoignage qui vient de quelqu'un qui joue un rôle majeur dans une coordination étudiante contre un projet gouvernemental. Une intoxication est possible. En ce qui concerne les enseignants et les collégiens, il m'a effleuré l'esprit qu'il y avait peut-être eu une provocation, mais, deux éléments m'ont amené à considérer le témoignage comme correct comme exemple : primo, même si c'est le cas, cela ne justifie pas de flanquer des coups de matraque à des collégiens et secondo, le Canard enchaîné avait rapporté la chose en précisant que ces collégiens rentraient paisiblement chez eux. Or, le Canard donne généralement des infos fiables, même si elles peuvent parfois être tronquées. Et puis il y a tout de même des faits objectifs sur un certain nombre d'abus, sans oublier les 500 000 gardes à vue de l'année écoulée.

    Tout ça pour dire que ce n'est pas facile pour de pauvres commentateurs de l'actualité comme nous, pauvres petits blogueurs que nous sommes, de présenter des commentaires et de l'actualité fiable et objective. Amen et mea culpa.

     

  • Des gendarmes enquêtent sur un enfant de maternelle

    C'est tout de même bizarre : je sais que c'est à la mode de faire rentrer des gendarmes ou la police dans les écoles, mais bon, un petit enfant de 3 ans, a priori, ce n'est tout de même pas un délinquant.

    Je copie quelques extraits de la lettre que la directrice de l'école a adressé à son  inspecteur. On l'aurait fait à moins... Alors...quid ? J'espère avoir des explications assez rapidement...

    Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

    Vendredi 6 février 2009 à 11h00 les gendarmes sont entrés dans l’établissement dont j’assure la direction, ils ont traversé la cour au milieu des élèves et ont demandé à me parler au sujet d’un élève. Les gendarmes m’ont interrogée sur le comportement, l’assiduité et la tenue vestimentaire de cet élève.
    [...]
    Jamais les gendarmes n’ont fait allusion à une suspicion de mauvais traitement à l’encontre de cet élève, ils ne m’ont pas plus questionnée sur ses propres représentations de sa vie à la maison ou à l’école. Que voulaient-ils me faire dire en m’interrogeant sur son comportement, son absentéisme ou sa tenue vestimentaire ? Cet enfant ne pose aucun problème au sein de l’école.

    En quoi la tenue vestimentaire d’un enfant de trois ans peut-elle poser un problème d’ordre public ? L’école n’étant obligatoire qu’à partir de six ans en quoi l’absentéisme de cet enfant plutôt que d’un autre qui a prolongé ses vacances, peut-il interroger ? Une enquête est-elle en cours ? Pour quelle raison n’y a-t-il pas eu enquête sociale ? Notre démarche relève du signalement au RASED (tant qu’il sera là), ou aux médecins et infirmières scolaires (ou PMI) . Cette intrusion signifie-t-elle que je n’ai pas assuré ma mission ? Qui est chargé de le vérifier ? Pour le moment, vous Monsieur l’Inspecteur d’Académie, par l’intermédiaire de votre représentante, l’Inspectrice de l’Education Nationale [...].

    J'essaie généralement d'être prudent avec ce genre d'informations, et je les prends avec des pincettes, parce que les manipulations sont souvent très faciles, et la Toile est prompte à s'enflammer...mais, en admettant qu'il y ait eu de bonnes intentions (laissons le bénéfice du doute jusqu'à nouvel ordre) la méthode choisie est très malhabile. Maintenant, tout est possible : qui sait, cela peut être une enquête sur une secte, sur des suspicions de mauvais traitements, et cetera...Wait and see, j'escompte bien lire une réaction de la Défense (oui, puisque c'est la gendarmerie et non la police) sur le sujet d'ici peu...En tout cas, sur la marche à suivre et l'ordre des priorités en cas de maltraitance, j'avoue que j'ai les mêmes interrogations que cette enseignante...

    En conclusion, prudence jusqu'à ce que l'affaire soit éclaircie. Je verrai alors s'il convient de s'indigner ou bien de s'inquiéter simplement du désordre des procédures.

  • Finlande, l'autre visage de l'école

    Nathalie-Bulle.jpgEt hop, compte-rendu d'un petit article paru dans Libération qui a fâcheusement échappé à l'attention de la Toile. Mais  heureusement, pas à la mienne. Je ne sais pas ce que j'ai, en ce moment, mais je parle d'éducation et d'école sur mon blog. Cela doit être une crise passagère.

    En tout cas, c'est avec ravissement que j'ai lu le billet de Nathalie Bulle, sociologue et chercheuse au CNRS datant du 26 février dernier. Elle bat en brèche notamment l'idée selon laquelle le système finlandais que l'on vante sur tous les airs serait le meilleur du monde. En réalité, le système universitaire finlandais est confronté à une chute monumentale de son niveau : en fait, ce que constate Nathalie Bulle, c'est que les enquêtes PISA ne rendent absolument pas compte de la qualité exacte de chaque système éducatif. Par exemple, si en France on retirait les 10% d'élèves les plus en difficulté de l'étude, on obtiendrait des résultats similaires à ceux de la Finlande, et encore, si l'on considère comme pertinents les critères de l'OCDE.

    Ce qu'observe Nathalie Bulle, c'est qu'en France, les différents ministres ont progressivement ruiné le système scolaire français en tentant d'adapter au plus grand nombre des méthodes qui devaient initialement s'adresser aux 20% d'élèves les plus en difficultés. Et ruiné pour rien, de surcroît, parce que cela n'a pas été efficace. Il eût fallu centrer l'enseignement sur la transmission et non sur l'activité de l'élève comme n'ont cessé de le faire valoir différents courants pédagogistes.

    Nathalie Bulle constate également que ce ne sont pas les talents d'animateur mais bien le savoir disciplinaire de l'enseignant qui garantit le plus sûrement la transmission du savoir. En somme, c'est d'être maître en son domaine qui permet de transmettre le plus aisément ses connaissances. Ce qui me semble assez logique, au demeurant.

    J'adore tout particulièrement l'introduction d'un article qu'elle a écrit en 2001 dans la revue Sociétal (excellente revue, à ce propos) intitulé "vraie et fausse démocratisation de l'école". En voici un extrait significatif :

    La rhétorique qui, en France, accompagne le discours réformateur sur l’école occulte les véritables enjeux de l’avenir du système éducatif. Elle déplace insidieusement les débats sur le plan des fins, alors qu’en fait c’est bien sur les moyens que portent les alternatives en matière d’enseignement et de structures scolaires. Il ne s’agit pas de choisir pour ou contre la démocratie, pour ou contre la modernité, l’enfance, etc. Il s’agit de déterminer comment l’école peut servir au mieux les besoins éducatifs des individus.
    Or, le plus souvent, les solutions proposées se réfèrent abusivement à des choix de société, et sont traitées comme tels. Le résultat est que toute investigation scientifique, toute idée, toute action qui ne va pas dans leur sens est automatiquement associée, sans autre forme de procès, aux valeurs, croyances et intérêts d’un groupe social spécifique, et se voit au mieux marginalisée, au pire diabolisée.

    On peut, sans exagérer, parler de « manipulation » de l’opinion dès lors que les transformations de l’école se réclament péremptoirement des « valeurs sociales », car une telle proclamation évince toute analyse objective.

    Joli. Rien à ajouter. Entièrement d'accord. Et puis en plus, c'est une jolie femme, pour ne rien gâter :-)

  • faismesdevoirs.com, quel coup de génie !

    J'avoue que je suis bluffé par l'astuce des créateurs de faismesdevoirs.com ! Un vrai coup de génie ! Quelques mots sur la page d'accueil résument exactement l'objet du site : «tu n'y arrives pas, nous sommes là» et «En mars 2009 sur vos écrans». Comme au cinéma ! le "nous" , pluriel et multiple, suggère le nombre et la puissance face au "tu" petit, singulier et isolé de l'élève en péril. Le "nous sommes là" pose une présence rassurante. Nous sommes là, c'est le verbe d'état, la pérennité. Nous sommes là, mon gars et bien là, et nous veillons au grain. Tu peux avoir confiance en nous. Si jamais t'es dans la m... , nous, nous sommes là. Et puis très fort, après, la seconde allusion. Sur vos écrans : cool, mon gars, tu peux regarder un DVD ou aller au cinéma, on fait tes devoirs à ta place.

    L'accroche n'a rien à envier aux procédés cinématographiques et aux techniques publicitaires les plus éprouvés. L'hameçon est bon. Le site devrait parvenir à pêcher en eau profonde aisément, d'autant que la presse, la FCPE et le Ministre lui ont grâcieusement assuré une pub de première qualité. Sans payer un kopeck, demain, le site sera connu dans presque toute la France.

    Non, un coup de génie, je suis bluffé. C'est bien pour cela que je l'ai classé dans la rubrique "économie" et pas "éducation" de mon blog. Je me suis un peu renseigné sur Stéphane Boukris, le créateur du site : sorti d'une des plus prestigieuses écoles de commerce de France et d'Europe, l'ESSEC, en voilà un qui a de la suite dans les idées ! Il a créé une société qui répond au doux nom de staaf et dont  le but est de procurer des services à la personne à domicile. Pour le coup de l'écran, je comprends, maintenant, puisqu'Allociné est l'un de ses trois sites préférés.

    Sur l'aspect éducatif, je n'ai pas d'avis tranché. D'une certaine manière, cela va accroître une certaine forme de sélection naturelle : ceux qui useront et abuseront de ce site s'en trouveront d'autant moins exercés en classe. Mais, d'une certaine manière, cela peut aussi aider certains élèves qui sont facilement anxieux en leur suggérant des modèles. Bon, évidemment, il y a un hic, c'est payant...

    Stéphane Boukris se vante de ce que ses professeurs ne se contenteront pas de faire les devoirs proposés mais proposeront des annotations avec explications. Il me semble qu'il y aurait une véritable valeur ajoutée si :

    - chaque exercice fait donnait lieu à une proposition d'exercices supplémentaires de même nature à faire par l'élève, cette fois.

    - le site assurait un accompagnement via l'enseignant virtuel.

    En fait, ce qu'il faudrait à Stéphane Boukris et à son site, c'est ne pas en rester là, mais carrément proposer un caoching personnalisé à chaque élève sur le long terme. Ça, ça pourrait être intéressant ; d'ailleurs, s'il lit mon article, qu'il n'hésite pas à me contacter pour que je lui développer mon idée au fait :-) ; ça pourrait "compléter" efficacement les CIO et les recommandations des Conseillers d'Orientation-Psychologues de l'Éducation Nationale. C'est d'ailleurs ce qui manque à bien des gamins et des gamines, par les temps qui courent : un véritable suivi, effectué par des professionnels.

    Ce qui serait juste, c'est de donner à l'Éducation Nationale les moyens de proposer un service de même nature, afin de favoriser via  une concurrence libre et non faussée, une saine émulation. Pour ce que je connais du professorat, il me semble que l'EN dispose du potentiel nécessaire en son sein, mais elle ne l'exploite pas et ne considère pas les innovations de ses enseignants les plus performants. Au contraire, ils suscitent souvent méfiance et jalousie pas tant chez leurs pairs qu'au sein de leurs hiérarchies.

     

  • Journalistes, laissez en paix la mère de Kévani Wansale

    Plus je lis la presse à propos du procès de Kévani Wansale, l'auteur d'une tentative de meurtre caractérisée sur Karen Montet-Toutain, une enseignante d'arts plastiques, plus la moutarde me monte sérieusement au nez.

    L'avez-vous lu et remarqué ? Dans tous les résumés de presse, on trouve le passage suivant :

    «La mère, décrite comme autoritaire et envahissante, avait menacé son fils de le renvoyer du domicile familial.»

    Quelle bande de connards ! C'est déjà difficile d'élever un garçon pour une femme seule, et en voilà une qui avait de la poigne. Elle n'a simplement pas eu de chance avec son fils. Et la presse voudrait insidieusement lui faire porter le chapeau ? ça veut dire quoi "envahissante et autoritaire" ...? C'est quoi le message subliminal ?

    Cette femme a fait ce qu'elle devait faire en avertissant son fils qu'elle ne voulait pas le voir se comporter en voyou. Mais les bobos mâtinés de pédagogolâtrie qui ont écrit l'article initial aurait sans doute préféré une mère démissionnaire, je présume...

    Quelle bande de cons ! Ils ont trouvé leur victime expiatoire à peu de frais, d'autant que je l'imagine, elle n'est pas en état de pouvoir se "justifier". En revanche, sur les responsabilités écrasantes des supérieurs hiérarchiques de Karen Montet-Toutain, c'est le silence-radio ou presque. Les hyènes et les vautours qui se nourrissent de charognes sont plus estimables.

    Nos médias sont vraiment à gerber, et toujours à l'affût de toutes les bassesses. Voilà qui s'inscrit dans la droite ligne de mon billet précédent, où je constatais que le fait que cette jeune enseignante avait été menacée de viol était manifestement occulté par la justice.