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Police dans les écoles

J'ai suivi la dernière proposition de Xavier Darcos en matière de sécurité dans les établissements. Il s'agirait d'autoriser des unités spéciales soit de l'éducation soit de la police à intervenir dans les établissements scolaires pour procéder à des fouilles.

Voici ce que cela a inspiré à Marielle de Sarnez, candidate MoDem à l'eurodéputation en île de France :

581821186.6.jpgRecourir à une "force mobile d'agents" dans les écoles est  "un aveu de défaite". "Comme chaque fois en période électorale, l'idée revient d'installer une police dans les établissements scolaires. Ce n'est pas une démarche éducative, ce ne sera d'ailleurs pas non plus une démarche répressive, parce que ça ne se fera pas". "Agiter ces propositions, faire des chefs d'établissement ou des inspecteurs d'académie des officiers de police judiciaire, c'est le contraire de ce que l'école attend. C'est un constat d'échec, un aveu de défaite. Cela veut dire qu'on baisse les bras, que l'on se résigne". "Ce qu'il faut, c'est rétablir l'autorité à l'école. En mettant davantage d'adultes, d'éducateurs, de surveillants au lieu d'en supprimer régulièrement. En formant les enseignants à faire face aux situations de conflits et à exercer leur autorité en face des élèves".

Le MoDem préconise "la mobilisation de tous, directeurs d'établissements, personnels administratifs, professeurs, surveillants, parents", en "leur donnant les moyens, en les soutenant, en étant à leur côté, et en se servant des expériences de directeurs d'établissements qui ont réussi". "Pour que les jeunes élèves respectent leurs professeurs, il faut que le statut de l'école et des enseignants soit respecté par tous, et d'abord par les pouvoirs publics".

J'avoue que je suis bien plus partagé que Marielle sur ce sujet. D'un côté, je ne suis pas convaincu par l'initiative de Darcos, et comme le relève Marielle, par sa volonté véritable de sécuriser les écoles : en effet, il faudrait peut-être commencer par ne pas supprimer les surveillants, alors que leur présence s'avère souvent efficace. Mais d'un autre côté, il ne faudrait pas non plus verser dans l'angélisme et s'interdire d'intervenir dans les établissements scolaires quand cela a lieu d'être. Les syndicats qui parlent d'hystérie sécuritaire m'exaspèrent. Il y a des problèmes de sécurité dans de nombreux établissements scolaires et dans les collèges, la loi du plus fort règne de manière à peu près généralisée.

Ceci me fait d'ailleurs penser à l'histoire de l'école de Florac, avec ces deux gamins interpellés par des policiers. Je ne trouve pas admissible le principe d'avoir ainsi embarqué un petit de 6 ans, sans en avoir avisé les parents de surcroît. Mais, j'aimerais bien avoir le fin mot de l'histoire : le plus petit a manifestement bien volé le vélo (le coup de l'emprunt, c'est du foutage de gueule, on sait très bien qu'il l'a volé, c'est tout). Il y a des parents qui instrumentalisent la minorité de leurs enfants pour narguer la loi en se croyant à l'abri de toutes mesures.

Parce que si ce sont des gamins qui posent régulièrement problème aux autres, ce n'est peut-être pas étonnant qu'un jour, il finisse par se produire quelque chose, surtout s'il y a défaut de réactions des parents s'il y a eu des litiges précédents. Bref, certains parents croient pouvoir laisser leur progéniture agir en toute impunité en s'appuyant sur le vide juridique et les lois très protectrices qui enourent les délits des mineurs. L'excuse de minorité devient très facilement une excuse de carence éducative, étant entendu qu'une des missions prioritaires des parents, c'est de rendre leur descendance capable d'évoluer en société.

Pour revenir à la proposition de Darcos, je n'y crois guère, ne serait-ce que parce que de toutes façons, il ne s'en donnera pas les moyens.

 

Commentaires

  • Intervention cela s'est toujours fait mais seulement jusqu'ici dans les cas de graves troubles pouvant mettre en péril la sécurité des personnes!

    Là il s'agit de tout autre chose dans la proposition de Darcos...

    Mais peut-être Darcos veut-il remplacer Frédéric Lefebvre?

  • Marielle de Sarnez reprend ici le discours des syndicats : il faut augmenter les moyens humains et financiers pour lutter contre la violence. Problème : l'Education nationale est déjà le premier poste budgétaire de l'Etat, il y a en France un million d'enseignants. Si l'école est violente, il faut donc questionner l'usage qui est fait de cet argent, et notamment la responsabilité des enseignants dans cette recrudescence de la violence. Bref, la solution est-elle d'augmenter le nombre d'enseignants et de surveillants, ou de ne recruter que des personnes disposant d'un minimum d'autorité ? La question se pose...

  • Ah la la, je pensais qu'ils avaient oublié cette "sottise", ca m'agace, ca m'agaace!!
    Il y a des solutions à pécher chez certaines écoles privées qui ont réussie à en venir à bout...Effectivement les surveillants sont importants mais aussi des mesures annexes, avec responsabilisations de tous les acteurs élèves et parents y compris!

  • @ SOS-éducation
    Non, elle ne reprend pas le discours des syndicats. Elle exprime la position traditionnelle de l'UDF puis du MoDem sur l'éducation. Contrairement aux syndicats de l'EN, elle n'a pas dénoncé une dérive sécuritaire, observez bien cette différence sémantique de taille, elle note simplement qu'en rétablissant le nombre de surveillants ad hoc dans les établissements, Darcos pourrait plus simplement obtenir le résultat qu'il vise.
    J'ajoute que vous n'êtes pas moins démago que les syndicats de gauche en renvoyant la violence croissante de notre société à une simple question d'autorité des enseignants.

  • Quand la violence est une norme sociale et une garantie économique, la cour de récréation devient un crash test idéal.
    De l’enfant roi à la délinquance juvénile, tout est une question de fiche d’imposition.
    Quand il y a des claques qui se perdent et des procès qui se gagnent, la loi parle pour la connaissance.
    Entre les ayants droit de Jules Ferry en perdition et la tentation de l’inspecteur Harry, les mineurs cotisent pour leur majorité.
    La suite ici :
    http://souklaye.wordpress.com/2009/05/21/post-it-police-scolaire/

  • @ L'Hérétique

    Je ne réduis pas la violence sociale à la question de l'autorité des enseignants, je dis que celle-ci doit aussi être posée. Or, elle ne l'est pas du tout dans le discours des syndicats ni dans celui de Mme de Sarnez.

  • @L' hérétique, souvenez-vous, il y a longtemps déjà, je parlais de rendre du temps pour un projet pédagogique, la lutte contre la violence était inclue bien évidemment.
    Les parents ont un role éducatif à tenir, leur role!

  • @ SOS Éducation
    Ben dites-donc, je ne sais pas ce qu'il vous faut. Je cite exactement un extrait de ce que je viens de publier. C'est de Marielle :

    «"Ce qu'il faut, c'est rétablir l'autorité à l'école. [...] En formant les enseignants à faire face aux situations de conflits et à exercer leur autorité en face des élèves».

    Ne me dites pas qu'elle n'est pas du tout posée après ça. Je crois même que cela distingue notablement le MoDem du PS et des syndicats de gauche en règle générale.

  • @ Martine
    C'est évident.

  • @ SOS Education : juste une remarque : il y a un peu plus de 800 000 enseignants, et non pas un million.

  • @ Mathieu L
    Peut-être moins que ça, même, si on enlève les personnels techniques et administratifs, non ?

  • @l' hérétique,
    Oui, pour nous, mais pas tant pour d'autres.

  • Je pense que Marielle de Sarnez a raison.

    Mais à quoi bon en reparler encore une fois. Darcos s'en fiche du bien-être des gamins et fait la pub du sécuritaire même à l'école.

    Exactement comme dans les quartiers difficiles où l'on sait parfaitement que le tout sécuritaire est totalement inefficace pour les gamins et les gens mais peut être efficace pour des élections ou courbes de popularité.

    Mais enfin franchement, vous en connaissez beaucoup de pays où l'on met de la Police dans les Ecoles ?

    Et de quoi va-t-on discuter la prochaine fois dans notre beau pays ?

    Si il faut que les profs portent des armes dans les écoles pour se défendre contre les élèves ?

  • @ l'Hérétique : en 2008, selon l'état de l'école, nous trouvons 726 583 enseignants dans les deux premiers cycles du public, 143 000 dans le privé sous contrat. Les autres personnels représentent 139 000 personnes.

  • Peut-être faudrait-il favoriser les enseignants issus de l'immigration, de préférence masculins.
    Ils seraient mieux à même de comprendre les élèves et ceux-ci les respecteraient davantage.
    La présence d'un trop grand nombre de femmes enseignantes perturbe les enfants habitués au rôle différent de la femme dans leur culture.

  • @ Daniel B
    Il ne manquerait plus que ça...Ce n'est pas une question de culture mais de droit et de progrès. En France, il va de soi que les femmes ont toute leur place dans n'importe quel emploi.

  • Certes, l'Hérétique. Mais voulons-nous changer leur culture alors qu'eux-mêmes ne le souhaitent pas?
    Il y a un retour aux sources culturelles et religieuses par beaucoup d'immigrés de la seconde ou troisième génération, retour choisi, en pleine connaissance de cause. Il y a un risque d'apartheid complet si l'Education Nationale ne fournit pas ce qui est demandé. Il ne faut pas que des écoles religieuses finissent par supplanter le service public.
    L'Education Nationale doit s'adapter à son public (près de 30% des petits élèves sont issus de l'immigration), le nombre va encore augmenter à l'avenir, il faudra bien tôt ou tard sortir du modèle républicain traditionnel. A regret, il est vrai.

  • « Peut-être faudrait-il favoriser les enseignants issus de l'immigration, de préférence masculins. »

    V'là aut'chose. Favoriser les hommes issus de l'immigration au détriment des femmes blanches. On appelle ça du racisme, non ?

  • Bonjour à tous,

    ce que je trouve insuffisant dans la citation ici donnée de Marielle de Sarnez, c'est la distinction du programme de Modem par rapport aux deux grands axes présents dans les débats: 1) à droite: le tout sécuritaire et 2) à gauche : le tout éducatif et plus de moyens pour l'école. Il me semble que le discours ici cité ne va pas assez loin, reste vague et trop général.

    Par exemple, il faut redonner de l'autorité à l'école. La dessus, il me semble, les deux adversaires (droite et gauche) s'accordent également. Tout le monde commence par dire que la violence ne peut être contrôlée que par plus d'autorité. Ce qui diverge ensuite c'est le choix des moyens: la police ou deux fois plus de profs. Il serait intéressant d'en savoir un peu plus sur les moyens privilégiés par MoDem. Je comprends bien sûr qu'un seul discours, à visée politique, n'a pas forcément pour objectif d'entrer dans les détails des propositions et donc ne suffit pas pour juger un programme.


    Ceci dit, il est à noter que les deux courants adverses ne sont pas plus bavards quand il s'agit de détails. Ceux qui prônent l'éducatif ne précisent jamais quelles sont les mesures éducatives concrètes capables de faire face à la violence. Et pour cause: tant que la question de la punition restera tabou, les mesures éducatives sont dans une impasse. Mais ça, personne ne veut en parler.

    Et du coté de "tout sécuritaire", on ne voit pas non plus comment en pratique la présence de la police dans les établissements est envisagée. Les agents, seront ils armés, auront ils l'ordre de tirer en cas de danger?

    Personnellement, je trouve regrettable que la question de déséquilibre des pouvoirs dans le triangle déterminant "école-parents-élèves" ne soit pas mise sur le devant, sur le même plan que les questions de l'autorité et de la sécurité. La lutte des syndicats pour les miettes d'influence, n'est elle pas en train de pourrir les débats? On ne peut plus dire que les parents ont trop de pouvoir et que les chefs des établissements et les enseignants n'en ont presque plus en ce qui concerne les décisions de passage, des mesures punitives en cas de problèmes. On risque de se faire traiter de tous les noms d'oiseaux du monde.

    Et pourtant, il me semble que sans révision profonde des relations et des rôles respectifs des parents, de l'école et des élèves, le problème de la sécurité ne peut être résolu. En particulier, je trouve que le rôle d'éducation que l'on attribue aujourd'hui à l'école est démesuré, au détriment de l'instruction et au grand profit des parents, de moins en moins responsables de l'éducation de leurs enfants.

    Mais bon, en période électorale, il n'est pas bon de dire aux gens: si vos gosses sont mal élevés c'est de votre faute! Ce qui marche mieux c'est des reportages en boucle sur les enseignants martirisés d'un coté et sur les petits enfants amenés par les méchants policiers de l'autre. Dans la mesure du temps de parole attribué aux différents partis, bien sûr, non?

  • @ Criticus
    "V'là aut'chose. Favoriser les hommes issus de l'immigration au détriment des femmes blanches. On appelle ça du racisme, non ? Ecrit par : Criticus | dimanche, 24 mai 2009 "

    - Cela s'appelle du bon sens, il me semble. Comment pourrez-vous faire accepter et respecter une femme en position de maître lorsqu'on vous a élevé dans la certitude religieuse et culturelle de l'infériorité féminine? Lorsque cette femme en face de vous vous HUMILIE dans votre rôle d'homme? La rage accumulée finit par déborder...

    Avez-vous remarqué que ce sont souvent des enseignantes qui sont victimes des agressions en milieu scolaire?

    C'est pourquoi il faudrait recruter davantage d'enseignants masculins issus de l'immigration maghrébine et africaine.

  • "Comment pourrez-vous faire accepter et respecter une femme en position de maître lorsqu'on vous a élevé dans la certitude religieuse et culturelle de l'infériorité féminine?"

    En faisant accepter et respecter cette femme.

    Comment ? En réprimant très fortement ceux qui osent agresser les femmes enseignantes.

  • @Daniel.B

    Pour vous le bon sens consiste à humilier les femmes enseignantes PARCE QUE elles sont femmes en les remplaçant par les enseignants masculins?

    Et quand ce sera fait, les pauvres petits s'en prendront à leurs camarades de classe de sexe féminin? Parce que dans leur famille ont leur a appris que les filles, c'est pas fait pour les études?

    Ces pauvres enfants sont tout à fait capables d'apprendre qu'en dehors de la famille, dans la société où ils vivent, les femmes sont égales aux hommes dans les droits civiques. Et que, même quand les hormones leur inondent la cervelle, ils sont soumis aux mêmes lois que tout le monde et aux mêmes obligations de respect envers l'institution qu'est l'école et tous ceux qui la représentent, qu'ils soient hommes ou femmes.

  • J'espère que Darcos va mieux réfléchir car son idée de mettre la police dans les école est mauvaise et répressive.

    Marielle de Sarnez a raison quand elle dit qu' "En formant les enseignants à faire face aux situations de conflits et à exercer leur autorité en face des élèves".

    Espérons que Darcos saura mieux s'inspirer.

  • Personne n'a la solution, ni Darcos, ni les autres. Les enseignants sont gens de bonne volonté mais ni plus d'argent ou de personnel ne pourrons changer ce qui est une crise profonde de notre société.
    Il faudrait revoir l'éducation à la base, la place de l'enfant dans la famille, la vision du monde et de la société...bref, faisons aveu d'impuissance!
    Peut-être que la crise...
    Lorsque les temps sont durs, les gens en reviennent à l'essentiel...

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