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école - Page 8

  • Seule avec des enfants, une aube sans promesse

    Je repensais, tout récemment, à une lecture ancienne : la promesse de l'aube, de Romain Gary. Il s'agit d'une autobiographie. S'il y a bien une figure marquante, dans cet ouvrage, c'est celle de la mère de Romain Gary, qui, seule et sans mari, parvient à faire de son fils, à force d'énergie sans faille, un homme.

    J'ai le sentiment qu'aujourd'hui, ce ne serait plus possible. Plus possible, si l'on est seule, avec plusieurs enfants, de parvenir à s'en occuper suffisamment pour leur faire faire des études. Plus possible, surtout, si l'on est seule et sans diplômes, il est vrai.

    Le temps manque, les sources de loisir se multiplient, et, quand on est épuisée, il est difficile de résister à la tentation de laisser ses enfants devant un écran, plutôt que de lutter pour les mettre à leurs devoirs.

    Il y a comme un couperet inéluctable, dans nos sociétés, qui fait de la femme seule avec enfants la victime expiatoire du culte que nous vouons à la performance. Paradoxalement, jamais jusqu'ici notre pays n'a disposé d'une telle protection sociale, jamais l'assistance aux personnes en difficultés n'a atteint un tel niveau, et jamais, pour autant, elle n'a été aussi peu efficace, en proportion.

    Notre société de consommation est un Enfer parsemé de tentations multiples et irrésistibles. Tout le monde consomme, du plus modeste, du SDF, même, jusqu'au capitaine d'industrie ou au chef du service financier. Nous ne cherchons plus le mieux, mais le plus ; toujours plus. Aussi, dans un monde où c'est le plus que l'on recherche, et non le mieux, tout se jette et tout s'achète, rien ne se recycle.

    La force d'âme, finalement, se mesure à l'aune de la tentation et de la résistance que l'on y oppose. Facile à dire : quel plaisir que de se vautrer dans les délices du consumérisme à tout crin ! D'autant plus que ne pas consommer, dans une société de consommation, c'est forcément vivre en marge de la société, avec toutes les conséquences que cela implique en termes d'intégration. Ensuite, il s'opère une distinction entre consommer "bien" et consommer "mal", mais l'important, c'est de consommer.

    Alors, la femme seule, avec ses trois enfants, elle est un peu condamnée à consommer mal. Pas de la culture, mais du TF1 et du discount, de l'écran plat et du jeu vidéo pour ses enfants. Et si jamais elle a du mal à consommer, le crédit revolving est là pour lui offrir des solutions. Tiens, d'ailleurs, on en discute, à l'Assemblée nationale.

     

     

  • Il faut rallumer les lumières de l'école

    Communiqué de la Commission Éducation Nationale du MoDem en avant-première chez l'hérétique...


    Après la cagnotte à 10 000 € pour récompenser l’assiduité des élèves, c’est maintenant le thème de la sécurité qui devient prétexte à une mesure choc.
    La Commission Nationale Education et le Mouvement Démocrate dénoncent cette nouvelle dérive qu’on inflige aux valeurs de l’école de la république.
    En instaurant des brigades d’intervention dites « équipe mobile de sécurité » ou en envisageant le développement de la vidéosurveillance, c’est une vision sécuritaire de l’école qui domine.
    Le problème de la violence à l’école ne se résoudra pas en ajoutant des vigiles.
    Quelle société promet-on à nos jeunes quand la violence et ses attributs prennent le dessus ?
    La violence et la délinquance, prétextes malsains aux mesures gouvernementales, doivent être exclues de l’enceinte scolaire.
    Mais la solution présentée est tout autant porteuse de violence : démonstration en uniforme, externe à l’équipe éducative, elle valorise une agressivité institutionnalisée qui ne saurait résoudre les problèmes.
    Ce n’est pas la bonne façon de parler aux jeunes. Ce n’est pas le bon niveau de réponse.
    S’il est un espace à préserver c’est l’enceinte scolaire, lieu d’apprentissage des savoirs et compétences autant que du vivre ensemble.
    L’école a besoin d’enseignants, d’éducateurs, d’assistants d’éducation et d’aides à la gestion des conflits au cœur des équipes éducatives. Le surveillant de vie scolaire remplissait ce rôle avec une relation aux élèves bien meilleure que celle qu'on nous propose. L’embauche de 500 personnes devant constituer des brigades d’intervention mobiles allant de collèges en lycées, est un gadget ; pire une illusion sécuritaire néfaste pour nos écoles ; voire une provocation : quand les enseignants dénoncent les suppressions de poste et l’affaiblissement des moyens éducatifs, on peut s’étonner et dénoncer un projet répressif plus qu’éducatif.
    Hormis les problèmes de délinquance qui sont du ressort de la police et pour lesquels les chefs d’établissement connaissent les procédures à suivre, l’expérience montre que la solution aux problèmes de violence à l’école (comme l’amélioration des relations enseignants/élèves) se construit au sein des établissements, en équipe, avec la communauté éducative, avec les parents, par l’instauration d’un climat propice aux apprentissages. Celui-ci dépend de l’offre éducative et culturelle et des moyens que notre institution met en place pour soutenir la seule autorité qui vaille: celle des professeurs et du personnel de direction.
    Brigades, vidéosurveillance, portiques de sécurité,…, sont autant de façon de "regarder ailleurs" : une vraie politique de sécurité s'attaque à la source de la violence et aux conditions de vie dans les quartiers. Ghettoïsation, manque de lien social, sentiment de non-reconnaissance, politique d'urbanisme… sont les vrais défis. Plutôt que se refermer sur elle-même, l'école doit pouvoir rayonner et diffuser du savoir et de la culture ; gagner la jeunesse !
    C’est aussi par les signes qu’une société et ses décideurs donnent à ses jeunes, qu’on valorise ou non un espace qui leur est dédié et dans lequel on souhaite les voir s’épanouir.
    Il n’est pas bon de brouiller le message de la mission de l’école par de telles solutions qui désaxent le propos de l’éducation nationale et de ses établissements.

  • Je rêve :l'absentéisme scolaire peut rapporter gros !

    On ne sait vraiment plus quoi inventer, dans notre pays. La dernière idée en date est de refiler de l'argent aux élèves de lycée absents pour les faire venir en cours. Soyons clairs : soit ce sont des jeunes qui doivent travailler pour se nourrir et ne viennent pas en cours pour cela, et dans ce cas, il faut accroître les aides pour ceux qui sont méritants et en difficulté, soit on paie des bons à rien pas motivés pour une quelconque forme de travail, et dans ce cas, je suis d'avis de les envoyer prendre la place d'un  enfant brésilien dans les mines d'or au Brésil. Ils comprendront vite, ces petits privilégiés, combien il fait bon vivre dans l'une des dix nations les plus puissantes au monde où l'éducation est 100% gratuite. Bayrou en a eu le souffle coupé, le pauvre. Tu m'étonnes, François ! J'adhère évidemment aux propos qu'il a pu tenir à ce sujet. Extrait :

    C’est exactement la société dont je ne veux pas. Là-bas, l’école est payante et très chère. L’idée qu’il faudrait entrer dans un système de "marchandisation" de l’école est mauvaise. Payer pour aller à l’école ou se faire payer pour aller à l’école, c’est la même chose. Il faut se battre pour arracher l’école au monde de l’argent. Mais l’absentéisme a touché, l’an dernier, 438 000 élèves en France. Comment leur donner envie de suivre les cours ? C’est effectivement un chiffre inacceptable. Mais pour les ramener à l’école, il faut de l’autorité et des établissements différents. Quand j’étais ministre de l’Education nationale, j’avais créé des collèges "hors les murs" qui proposaient une formation moins académique et plus d’apprentissage. On y responsabilisait les adolescents, mais sûrement pas par le porte-monnaie.

    L'Académie de Créteil est réputée pour ses "expérimentations" : j'ai le souvenir que c'était là-bas, il n'y a pas si longtemps, qu'on payait à prix d'or, dans les IUFM, une sorte de gourou pour enseigner le cri primal aux jeunes stagiaires dans les IUFM. S'il n'y avait pas l'académie de Créteil pour inventer des pédagogolâtries en tout genre, on s'ennuierait à l'Éducation nationale...

  • Heures de cours perdues, le double tranchant

    J'ai appris que la FCPE avait ouvert un site pour repérer les endroits où les enseignants ne sont pas remplacés quand ils sont absents. En dépit des dénégations des représentants de cette organisation, il est difficile de ne pas soupçonner une certaine duplicité de leur part. On peut toujours déclarer qu'il ne s'agit que de montrer les conséquences des suppressions de postes, in fine, cela revient à pointer du doigt les absences des enseignants, quelle qu'en soit la cause. Le Figaro, tout en écrivant un article en apparence neutre, a insidieusement mis les pieds dans le plat. Observons bien le bas de l'article et que trouvons-nous ? le titre suivant, renvoyant évidemment vers un autre article : « 45% des instituteurs ont posé un congé maladie l'an dernier». Astucieux, non ? On pointe ainsi innocemment du doigt et l'air de rien toute une profession, sans en avoir l'air.

    Ceci ne signifie pas qu'il n'y a pas d'abus et que la question des remplacements ne mérite pas un traitement sérieux. Mais il y a des manières de le faire, et j'avoue que je n'aime pas trop celle-là...

    Tiens, tout de même, c'est marrant les différences de titres, dans la presse. Le Monde, par exemple, a écrit «un site pour remplacer les enseignants non-remplacés». Il n'y a pas besoin d'être grand clerc en sémantique pour comprendre que la signification n'est pas tout à fait la même...Notez que la plupart des journaux utilisent bien le terme "absence ou absents", ce qui en dit long sur ce que pensent leurs journalistes, sur le fond, des enseignants. Même titre chez Vousnousils. C'est plus fort que soi, on ne se refait pas : quand on pense quelque chose, ça sort malgré soi...

  • Ah non ! pas Meirieu !

    Il est question, chez les Verts, de faire de Philippe Meirieu leur tête de liste en Rhône-Alpes. Sur insistance de Dany Cohn-Bendit. J'espère bien, dans ces conditions, que nous allons refuser catégoriquement toute forme d'alliance avec les Verts là-bas. Philippe Meirieu, c'est l'incarnation de la novlangue de l'Éducation Nationale à laquelle les parents ne comprennent rien. Les compétences, la méthode globale, toutes les âneries pédagogiques qui ont vu le jour pendant les années 90 et se perpétuent encore de nos jours trouvent largement leur source dans les thèses de Meirieu et ses comparses. Je serais enchanté de voir Brighelli porter nos couleurs face à Meirieu.

    J'ai été attiré par François Bayrou d'abord pour la place qu'il accordait à la culture et à l'éducation et surtout, par ce qu'il en disait. Tout son projet me semble aller à rebours des préconisations du lénifiant Meirieu, sorte de Pangloss moderne de l'école pour lequel tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes de nos enfants.

    Je dois dire que la seule chose qui pourrait me faire quitter le MoDem, c'est de le voir s'aligner sur les thèses pédagogistes exprimées, à gauche, par conviction, et à droite, par calcul. Souvent, quand je lis les commentaires de certains militants, je me dis qu'il n'en faut pas beaucoup pour que nous ne soyions plus dans le même parti un jour. Heureusement, j'en rencontre d'autres avec lesquels je partage le goût de la culture et de l'excellence.

    Une alliance avec Meirieu serait un casus belli, à titre individuel. J'espère vraiment que nous en sommes très loin. Il va de soi, s'il se précise que Jean-Paul Brighelli porte nos couleurs (lisez d'ailleurs son excellent dernier billet) en Rhône-Alpes, qu'aucune alliance d'aucune sorte n'y sera possible avec les verts, premier et second tours inclus. Ce qui signifie, par ricochet, qu'il n'y aura pas non plus d'alliance possible avec le PS sauf à ce que ce dernier renonce à inclure les Verts locaux et leur future tête de liste sur la liste finale.

    Marielle de Sarnez souhaite que le premier parlement de l'alternance fasse de l'éducation son premier thème de débat. Nul doute (enfin, je l'espère bien) que ça va chauffer. En Rhône-Alpes, je souhaite une lutte sans merci là où se présentera Meirieu. Pas de quartier.

  • 10 kilos de moins pour les cartables

    Tiens, je me suis fait une réflexion, tout récemment, à l'occasion de la rentrée scolaire (dont tout le monde se contrefiche, apparemment...). Le poids des cartables est souvent considéré, à raison, comme un point noir dans les collèges (et même dès l'école primaire).

    J'ai la solution ! Il suffit de remplacer tout le matériel scolaire par un netbook (ultra-portable) ! Simple : le netbook coûte aux alentours de 200-250 euros, soit bien moins que toutes les dépenses scolaires d'une année, et en plus, on peut le conserver d'une année sur l'autre. Sa puissance est bien suffisante pour son utilisation et il est généralement robuste (surtout les ASUS et les Samsung).

    Les éditeurs des livres scolaires n'ont plus qu'à s'adapter en prévoyant des ouvrages tléchargeables, que les collèges pourraient acheter sous forme d'une licence pour un nombre X d'exemplaires. On met tout ça sur un clef USB et le tour est joué.

    Le netbook pèse un kilo et quelques et a beaucoup d'autonomie. Il est facilement transportable en bandoulière en raison de ses dimensions réduites. Quand on songe que les cartables pèsent de 7 à 10 kilos en moyenne...

    Et, à la rigueur, s'il faut le recharger, on peut adapter les classes avec des prises multiples. Et puis finies les photocopies et le gaspillage de papier, du coup ! Sans compter le bénéfice pour le dos de nos enfants !

    Astucieux, non ?

  • ça prend du temps, les devoirs !

    En ce moment, on n'entend guère la classe politique s'exprimer sur l'école. Étonnant, en pleine rentrée. En tout cas, moi, je dois m'occuper des devoirs de ma petite famille, et qu'est-ce que cela peut prendre comme temps. Deux petits à l'école primaire = temps multiplié par deux ou presque. Souvent de l'ordre de deux heures par soir. Alors caler le travail scolaire entre l'activité vespérale et le bain, ce n'est pas toujours aisé. Exit les dessins animés en période scolaire.

    J'ai la chance d'avoir deux enseignantes qui ne suivent pas à la lettre les stupides consignes nationales en vigueur depuis une décennie au moins. Les consignes en question consistent à recommander de ne surtout pas donner de travail aux enfants à la maison. Eh oui...il ne faudrait pas favoriser davantage les privilégiés... La logique bien comprise de la chose, c'est que tous les enfants soient "égaux"...Oui, tous analphabètes dans un grand élan citoyen de bonne conscience républicaine. Super, non ?

    Heureusement que les enseignants qui ont un minimum de bon sens passent outre en rusant !

  • Grippe A : faut-il fermer les écoles à la rentrée ?

    Je crois qu'une des principales questions que vont devoir se poser les pouvoirs publics, au mois d'août, c'est la décision qu'il convient de prendre par rapport aux écoles. Les experts sont unanimes pour juger que l'ouverture des écoles va accélérer exponentiellement la propagation du virus.

    Les cas vont monter en puissance au mois d'août, nous en sommes au niveau de l'Angleterre à la mi-juin : un mois après, le ministère de la santé britannique estime les cas de grippe A à 100 000 et prévoit jusqu'à 100 000 cas par jour au cours du mois d'août.Nous connaîtrons donc la situation de l'Angleterre au mois de septembre si nous ouvrons les écoles à ce moment-là.

    Pour ma part, je pense qu'au point où nous en somme, nous aurions intérêt à ne pas fermer les écoles : en effet, une décision inverse reviendrait à reculer pour mieux sauter. Nous ne parviendrons pas à éradiquer le virus ainsi et tout ce que nous risquons d'obtenir c'est de reculer le départ de l'explosion virale au coeur de l'automne voire au début de l'hiver, périodes où elle pourrait faire bien plus de ravages.

    Puisque l'Éducation Nationale nous bassine les oreilles à longueur de temps avec ses «TICE» et ses «ressources pédagogiques», ce pourrait être l'occasion pour elle et les établissements scolaires de démontrer que ce n'est pas que du flan et de la poudre aux yeux en les utilisant pour assurer une véritable continuité des cours, inter-active autant que faire se peut, pendant la pandémie. On pourra alors juger sur pièces de la validité du blabla pédagogo et technolâtre dans laquelle l'institution se complait depuis au moins deux décennies.

     

     

  • Résistance pédagogique, jusqu'où ?

    J'avoue que je suis partagé devant les cas de "résistance pédagogique". Évidemment, je reconnais que certaines réformes apparaissent largement malheureuses sinon franchement stupides, mais, un enseignant est d'abord un fonctionnaire d'État qui rend un service public. Il a donc le devoir d'effectuer les tâches qui lui incombent dès lors qu'elles rentrent dans le cadre de son service. Recenser les élèves étrangers ne rentre pas dans sa mission, par exemple, mais appliquer la réforme sur l'aide individualisée, en revanche, cela en relève bien. Je ne suis donc pas d'accord avec la manière dont Alain Refalo a jugé bon de s'opposer à la réforme. Cette réforme touche faiblement la nature proprement pédagogique de sa mission (il ne s'agit pas de programmes) et l'aide individualisée va dans le sens de ce qui est nécessaire pour les enfants en difficultés. Pour ce que j'ai pu en apprendre, d'ailleurs, les remontées de cette pratique en écoles maternelles et primaires sont très positives. Donc, je le dis clairement, je trouve qu'il a eu tort.

    En revanche, la manière de procéder de Luc Châtel, quelque peu brutale est on ne peut plus maladroite. Il veut jouer au matamore en sanctionnant en force Alain Refalo. De ce que j'ai compris du travail d'Alain Refalo, il a finalement appliqué le principe de l'aide individualisée mais,  il l'a fait sur le temps scolaire obligatoire tandis que pendant le temps consacré à l'accueil individualisé, il menait un projet théâtre pour toute sa classe. Bon, en résumé, il a fait le malin. C'est énervant, mais ce n'est pas un crime...

    Luc Châtel a donc totalement manqué de discernement. In fine, ce qui compte, c'est que l'esprit de cette utile réforme (la seule dont je donne quitus à Darcos) vive. On pouvait infliger un blâme à Alain Refalo, à la limite, et puis ça suffisait. Il n'y avait pas de refus de travail de l'individu, même si je concède que son activisme pouvait s'avérer agaçant.

    Bref, Luc Châtel veut faire le malin lui aussi, il bombe le torse et montre ses muscles, et le résultat des courses, c'est qu'il va braquer, bêtement, à la vitesse éclair le monde enseignant.

  • Grippe porcine, que faire des enfants des personnels médicaux si les écoles ferment ?

    J'ai lu un article du Figaro, datant de mardi, qui a le mérite d'ouvrir le débat, et de manière conséquente : si la contagion s'accélère, comme il est probable, dans les écoles, ne serait-il pas sensé de fermer les écoles. Et le Figaro d'égrener des exemples convaincants :

    Plusieurs expériences passées témoignent de l'efficacité de cette mesure sur la propagation des virus. En Israël, en l'an 2000, une grève des professeurs pendant une épidémie de grippe a contribué à réduire fortement le nombre de malades, de visites chez le médecin et d'hospitalisations. En France, une étude réalisée entre 1984 et 2006 a montré que les vacances scolaires d'hiver sont capables de prévenir un cas de grippe sur six et que globalement elles réduisent les contaminations de 38 à 45 % lors du pic de l'épidémie. Selon des épidémiologistes américains et australiens, la fermeture des écoles (associée à celle des églises) pendant la grippe espagnole de 1918 dans certaines villes aurait contribué à baisser le taux de mortalité de 10 à 30 %.

    Mais, l'article souligne aussitôt que des problèmes pratiques surgiront alors dans la foulée ; notamment, que faire des enfants des personnels médicaux. Eh bien, pour moi, la solution est claire et nette : à situations exceptionnelles, mesures exceptionnelles ! Tous les personnels médicaux doivent bénéficier d'une priorité pour faire garder leurs enfants, soit dans les écoles, soit par tout autre biais envisageable par les pouvoir publics et par les parents concernés.

    Il faut aussi concevoir qu'une telle décision, si elle se généralisait, pourrait avoir des conséquences économiques non négligeables, car qui gardera alors les enfants ?

    Il est grand temps de commencer à aborder les questions de fond, concernant cette pandémie, car elle est inévitable, le Permier Ministre, François Fillon, le reconnaît. Nous aurons des millions de cas en France. Il ne s'agit pas d'attendre d'être dans la tourmente et de risquer d'improviser. Je trouve par exemple, que nos généralistes sont très mal informés sur les mesures concrètes qu'ils doivent prendre. Je m'étonne, d'ailleurs, du silence radio presque complet de la classe politique sur ce sujet, à l'exception du gouvernement. Il me semble que c'est aussi le rôle des partis politiques que d'oeuvrer contre un danger de cette espèce, sans esprit de polémique, bien sûr, mais avec la volonté ferme de proposer les meilleures mesures. Seul Cap21, composante du MoDem, demandait le passage à la phrase 5B lundi dernier, s'étonnant de l'impréparation des collectivités locales :

    CAP21, parti fondateur du Mouvement Démocrate, présidé par Corinne LEPAGE, députée européenne, s’étonne que l’Etat n’ait pas encore déclenché la phase 5B du plan de pandémie grippale, phase qui correspond à l’extension de la transmission interhumaine du virus sur le territoire français. Même si le virus semble encore peu virulent, la rapidité de sa propagation dans notre pays justifie le déclenchement de mesures renforcées pour anticiper les difficultés prévisibles à la fin de l’été.

    Eric DELHAYE, président délégué de CAP21 et élu local s’étonne en particulier de l’état d’impréparation des collectivités locales notamment de celles en charge de la collecte des déchets ménagers ou de l’assainissement, services essentiels qui ne sauraient se retrouver brutalement arrêtés. Très rares sont celles qui ont été contactées par les Préfectures pour faire le point sur les dispositions prévues pour assurer la continuité d’activité et sur les stocks d’équipement de protection individuelle constitués. Les collectivités locales sont aujourd’hui livrées à elles-mêmes.

    Si la pandémie gagne du terrain en France, on peut craindre légitimement pour la continuité de services publics locaux essentiels sur le plan sanitaire.

    Aussi CAP21 demande le déclenchement de la phase 5B du plan et souhaite le renforcement de l’information auprès des collectivités locales par l’intermédiaire des préfectures.

    Il y a une chose qui est inquiétante dans cette histoire : heureusement, le virus est bénin, pour cette pandémie. Mais, que se serait-il passé s'il s'était agi d'un virus de type SRAS, mortel dans presque 50% des cas ? Question angoissante, n'est-ce pas ? Si jamais nous nous en sortons sans dommage, il faudra vraiment considérer avec la plus grande attention les risques sanitaires à l'échelle mondiale et la manière d'y faire face.