On ne sait vraiment plus quoi inventer, dans notre pays. La dernière idée en date est de refiler de l'argent aux élèves de lycée absents pour les faire venir en cours. Soyons clairs : soit ce sont des jeunes qui doivent travailler pour se nourrir et ne viennent pas en cours pour cela, et dans ce cas, il faut accroître les aides pour ceux qui sont méritants et en difficulté, soit on paie des bons à rien pas motivés pour une quelconque forme de travail, et dans ce cas, je suis d'avis de les envoyer prendre la place d'un enfant brésilien dans les mines d'or au Brésil. Ils comprendront vite, ces petits privilégiés, combien il fait bon vivre dans l'une des dix nations les plus puissantes au monde où l'éducation est 100% gratuite. Bayrou en a eu le souffle coupé, le pauvre. Tu m'étonnes, François ! J'adhère évidemment aux propos qu'il a pu tenir à ce sujet. Extrait :
C’est exactement la société dont je ne veux pas. Là-bas, l’école est payante et très chère. L’idée qu’il faudrait entrer dans un système de "marchandisation" de l’école est mauvaise. Payer pour aller à l’école ou se faire payer pour aller à l’école, c’est la même chose. Il faut se battre pour arracher l’école au monde de l’argent. Mais l’absentéisme a touché, l’an dernier, 438 000 élèves en France. Comment leur donner envie de suivre les cours ? C’est effectivement un chiffre inacceptable. Mais pour les ramener à l’école, il faut de l’autorité et des établissements différents. Quand j’étais ministre de l’Education nationale, j’avais créé des collèges "hors les murs" qui proposaient une formation moins académique et plus d’apprentissage. On y responsabilisait les adolescents, mais sûrement pas par le porte-monnaie.
L'Académie de Créteil est réputée pour ses "expérimentations" : j'ai le souvenir que c'était là-bas, il n'y a pas si longtemps, qu'on payait à prix d'or, dans les IUFM, une sorte de gourou pour enseigner le cri primal aux jeunes stagiaires dans les IUFM. S'il n'y avait pas l'académie de Créteil pour inventer des pédagogolâtries en tout genre, on s'ennuierait à l'Éducation nationale...
Commentaires
Je trouve l'idée scandaleuse. Ca peut paraitre con, mais pour moi, le gosse qui va à l'école pour gagner du fric ou un cadeau n'a rien pigé. L'école c'est le tremplin vers la vie active. Son bac, c'est le cadeau.
Eh ben...Les agressions hors champ scolaire, ont de beaux jours devant elles !
Je ne vois pas trop ou est la responsabilisation dans ce projet, mais bon, mon coté blonde surement!
Je trouve moi aussi l'idée de payer pour que les gens aillent au cours complètement ridicule, dispendieuse, contre-productive et scandaleuse.
Mais je ne comprends toujours pas pourquoi on veut absolument que ces gamins aillent à l'école.
Ils ne *veulent* pas y aller ? Leurs parents sont trop occupés / irresponsables / idiots / pour ne pas les y forcer ?
Eh bien tant pis : au point où nous en sommes maintenant, on en vient à sacrifier de l'argent et l'étude de ceux qui sont motivés sur l'autel du sacro-saint principe d'éducation obligatoire, qui aboutit à obtenir des collèges infréquentables, une jeunesse dont le niveau général dégringole et des handicapés chroniques du travail.
Ca, les 80% de guignols au bac, et le discours perpétuel "Lycée Technique / CAP / BEP / Artisanat = voie de garage pour les loosers qui ne sont pas capables d'aller dans le général" tenu de façon plus ou moins voilée par les enseignants, on a la recette d'un gâchis monstrueux.
C'est l'idée à la con du jour,même pas envie développer....
Arrêtons de prendre exemple sur les anglais!
Tu as raison Calendrier et quand on pense que c'est Tony Blair qui lorgne sur le prochain siège de Président de l'Europe ça laisse rêveur...
L'absentéisme est dans les quartiers difficiles. Toujours le même thème, combien et comment (s') y investir pour y faciliter la vie ?
Comme je l'ai dit chez H16, il faut effectivement insister sur le fait que le droit à l’éducation implique un devoir d’assiduité. Si des lycéens - qui, pour la plupart, ne sont plus concernés par l’obligation de scolarisation jusqu’à 16 ans - ne remplissent pas leur devoir d’assiduité, ils perdent leur droit à l’éducation.
@ SOS éducation
cela me semble évident. On marche sur la tête, là...
Abracadabrantesque... Et au moins dans ce cas, je crois que le mot est bien utilisé.
Et si on renvoyait plutôt les parents, ministres compris, à l'école primaires ?! Certains principes de base sont toujours bons à réviser : effort personnel, joie de la découverte, entraide. Et gratuité "des soins" bien entendu... ;-)
Je suis évidemment tout à fait d'accord avec vous tous sur l'aberration que ça représente. Toutefois, LH, tu as un raisonnement un peu trop dichotomique.
L'essentiel du problème est qu'ils se font un max de blé en dealant ou en rackettant et qu'ils ne voient évidemment pas pourquoi ils iraient traîner leur pénates sur des bancs à moitié cassés à entendre le prof passer les 3/4 de son temps à faire de la discipline.
La solution : faire revenir l'État dans les banlieues, restaurer la police de proximité, démanteler les ghettos, instaurer de la mixité sociale. Ça résoudra dans le même temps bien d'autres problèmes. Mais, effectivement, ça risque de ne pas plaire à l'électorat neuilléen.
@ KPM
Vaste programme. Mais pour faire de la mixité sociale, il faut commencer par écarter les cas lourds et criminogènes.
peut être
mais le problème initial, je pense, vient de l'éducation dispenser par certain parents car dans des foyers, ils n'y a aucun respect de l'autorité parentale . Si des le plus jeunes ages, les jeunes ne respecte pas cette autorité, il est sur que ils ne pourrons jamais respecter une hiérarchie du pouvoir. (prof > élèves)
L'exemple donné par la société, les médias et même certains responsables politiques est lamentable. Quelle valeur les jeunes les plus fragiles peuvent-il trouver aux enseignements scolaires si leur famille ne les guide pas ( si nécessaire avec fermeté ) ?