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Heures de cours perdues, le double tranchant

J'ai appris que la FCPE avait ouvert un site pour repérer les endroits où les enseignants ne sont pas remplacés quand ils sont absents. En dépit des dénégations des représentants de cette organisation, il est difficile de ne pas soupçonner une certaine duplicité de leur part. On peut toujours déclarer qu'il ne s'agit que de montrer les conséquences des suppressions de postes, in fine, cela revient à pointer du doigt les absences des enseignants, quelle qu'en soit la cause. Le Figaro, tout en écrivant un article en apparence neutre, a insidieusement mis les pieds dans le plat. Observons bien le bas de l'article et que trouvons-nous ? le titre suivant, renvoyant évidemment vers un autre article : « 45% des instituteurs ont posé un congé maladie l'an dernier». Astucieux, non ? On pointe ainsi innocemment du doigt et l'air de rien toute une profession, sans en avoir l'air.

Ceci ne signifie pas qu'il n'y a pas d'abus et que la question des remplacements ne mérite pas un traitement sérieux. Mais il y a des manières de le faire, et j'avoue que je n'aime pas trop celle-là...

Tiens, tout de même, c'est marrant les différences de titres, dans la presse. Le Monde, par exemple, a écrit «un site pour remplacer les enseignants non-remplacés». Il n'y a pas besoin d'être grand clerc en sémantique pour comprendre que la signification n'est pas tout à fait la même...Notez que la plupart des journaux utilisent bien le terme "absence ou absents", ce qui en dit long sur ce que pensent leurs journalistes, sur le fond, des enseignants. Même titre chez Vousnousils. C'est plus fort que soi, on ne se refait pas : quand on pense quelque chose, ça sort malgré soi...

Commentaires

  • Oui, et dans le meme temps, avec la grippe, il est demandé aux enseignants de diffuser aussi leurs cours sur le web.
    J'ignore si le temps passé à cette activité est rétribué.
    Merci de toute précision.
    Et puis, meme en arret maladie, on peut toujours travailler de chez soi.

  • Que cette démarche soit de bon ou de mauvais gout, elle met le doigt sur le problème de l'absentéisme des enseignants.


    Pire encore j'entendais l'autre jour un proviseur se plaindre que depuis le début de la rentrée il lui manquait un prof d'allemand titulaire( même pas un remplaçant) et que l'académie lui répondait qu'il n'y avait aucun candidat potentiel. Le proviseur en était a demander aux parents si certains d'entre eux ayant des connaissances en Allemand pouvaient assurer les cours....

    y a-t-il plus d'arrêt de travail chez les enseignants?

    l'embauche ou pas de nouveaux enseignants est-elle une variable afin de contenir le budget de l'éducation nationale?

  • Nous les chargés de TD quand on est absent ou en déplacement... On rattrape les cours, de même que lorsque les étudiants font grève.

  • @ Europium
    Mais pourquoi spécifiquement l'absentéisme des enseignants ? Cela dit, les congés-maladie juste au moment des ponts, perso, ça m'énerverait si j'étais ministre...
    C'est sûr qu'il y a des bras cassés, mais cela justifie-t-il de pointer du doigt toute une profession ? Il suffirait de mesures discrètes pour s'assurer que les congés maladie sont justifiées sans pour autant faire un ramdam médiatique, tout simplement.
    @ LCDM
    Je pense, en fait, qu'il faut essayer de préciser ce qu'est une absence : si un enseignant est envoyé en mission, il n'est pas absent. Maintenant, s'il est absent pour raisons personnelles, bien sûr, il est normal qu'il rattrape ses cours ou, au moins, propose de les rattraper.
    Quand les étudiants font grève, les enseignants peuvent choisir de reporter leurs cours, mais ils ne doivent pas être comptables des choix d'étudiants qui ne viennent pas en cours. Ce n'est pas normal qu'il s'agisse d'une obligation.

  • L'absentéisme doit certainement être d'autant plus grand que les conditions d'enseignement sont difficiles.
    Importe donc l'organisation pour qu'une absence soit palliée au plus vite et
    au mieux.

  • @ CK
    oui, sans doute.

  • "Mais pourquoi spécifiquement l'absentéisme des enseignants ?"

    c'est un sujet récurrent, quelles sont les données exactes?

    Pourquoi stigmatiser les enseignants? parce qu'ils donnent le bâton pour se faire battre....

    Mais bon je repose mes questions
    "y a-t-il plus d'arrêt de travail chez les enseignants?

    l'embauche ou pas de nouveaux enseignants est-elle une variable afin de contenir le budget de l'éducation nationale?"

  • Quand j'ai parlé de cet initiative à une amie mère de famille, elle m'a répondu "Enfin !! Tu te rends compte, l'année dernière, mon grand n'a eu en tout et pour tout son prof d'histoire ( ou géo je ne m'en souviens plus) que pendant 1 mois !! l'année du BEPC !! Et j'étais la seule de tout les parents d'élèves à ruer dans les brancards ... bref je suis passé (encore) pour une emme..deuse "

  • Je signale que la sécurité sociale avait publié un rapport expliquant que les enseignants n'avaient pas davantage d'absences que les autres professions. Il y a bien sûr des bras cassés, mais ça, y a-t-il une profession qui en est exempt ? Le problème est que l'absence d'un prof se voit, alors que celle d'un fonctionnaire des impôts est moins facile à observer pour l'usager.

    Maintenant, je serais moins sévère que toi sur l'initiative de la FCPE. Il s'agit de montrer que le ministre dit n'importe quoi quand il affirme que tout le monde est en place et que la rentrée se passe miraculeusement bien. Les suppressions ont détruit le système de remplacement, et forcément, il faut rendre les choses visibles pour casser la communication du ministère.

  • @Mathieu,
    D'ou "le double tranchant"...

  • L'initiative de la FCPE m'apparaît éminemment condamnable.
    Même si stricto sensu le site ouyapascours ne fait pas apparaître l'identité de professeurs, il n'en demeure pas moins que la collecte de données de cette nature s'apparente à la collecte de données permettant par recoupement l'identification de personnes.
    Un certain nombre de données (motifs des absences relèvent par ailleurs de la confidentialité administrative, et n'ont pas même sous forme anonymisée vocation à être rendues publiques...).
    C'est donc une façon d'agir qui pourrait tomber sous le coup de la loi.
    Enfin, que je sache, cette même FCPE ne s'est guère émue les années dernières du nombre d'heures de cours perdues du seul fait de l'absence de leur progéniture à l'occasion des blocages répétés des lycées où élèves et professeurs furent empêchés d'aller en cours.

    J'apprécierai que les syndicats par conséquent dénoncent cette initiative saugrenue de la FCPE et examinent les moyens de faire cesser cette attaque préjudiciable à l'image de la fonction enseignante.

  • @ Philippe
    en effet, c'est de la collecte de données et la FCPE va faciliter le travail de l'EN...

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