Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeunesse

  • Taxer les allocs ?

    Cherche connomètre de rechange : urgent après passage de Bruno Le Maire, concurrent direct de Frédéric Levebvre au doctorat ès connométrie.

    Michel Mercier donnait tout récemment une interview au Progrès, et en le lisant, j'ai appris que Le Maire, après avoir chargé les cadres au chômage veut faire sa poll tax à la Thatcher en France. Il veut taxer les allocations familiales. En soi, je ne suis pas contre l'idée de taxer un certain nombre de revenus issus de la protection sociale. Mais pas les allocations familiales. Notre démogrpahie est notre survie. Taxer les allocs, c'est taxer l'avenir. La France est le seul pays d'Europe qui a une politique de la famille qui marche. Et Le Maire voudrait mettre ça par terre ?

    Il faut dire que le brillant homme avait trouvé un rude concurrent avec Frédéric Lefebvre dont la dernière sortie consiste à expliquer que ce sont les jeunes qui sont responsables du chômage. Y'a trop de jeunes.

    Il ferait mieux de se demander pourquoi, en France, on a une forte propension à se défier de l'énergie et des jeunes dans le boulot, parce qu'on n'aime pas donner leur chance aux jeunes premiers. 

    J'ai adoré le style tout en rondeur de Michel Mercier pensant très fort ce que tout le monde doit penser dans la majorité : «m...ils ont encore balancé une grosse c....erie ces deux-là, comment je vais rattrapper le coup ?»

  • La bombe démographique sera mondiale

    La population mondiale continue de croître, mais en dehors de certaines zones de l'Afrique, de l'Afghanistan et du Pakistan, et de quelques pays très pauvres, cette croissance n'est que l'effet de l'allongement de la durée de vie. Partout, le taux de fécondité s'est stabilisé, approchant 2 enfants par femme. En Chine, on en est même à songer à inverser la politique de fécondité du régime. En Inde, le taux est de 2.7, mais avec de fortes disparités : 3 et plus au nord, moins de 2 au sud. La Tunisie dont la jeunesse fait connaître bruyamment son mécontentement est à 1.85. Ce n'est pas mieux dans les autres pays du Maghreb.

    Les problèmes démographiques et les thématiques qui leur sont associées (montant des retraites, temps de travail) ne seront donc bientôt plus l'apanage des seuls pays développés. 

    A horizon 2050 ou 2060, avec l'élévation générale du niveau de vie de la planète (même si par ailleurs les inégalités de creusent) et l'amélioration de l'éducation des femmes (puisque dans les pays économiquement peu avancés, le fort taux de fécondité est avant tout l'expression d'une société patriarcale), la population mondiale devrait commencer à stagner, voire décroître.

    Il s'agira alors de bien considérer ce que doivent être les rapports entre les générations, et de reconsidérer le concept-même de génération.

    Il y a un défi absolument urgent pour la médecine : la médecine ne peut pas se contenter de gérer la vieillesse. Elle doit désormais reculer non pas l'âge de la mort, mais l'âge de la vieillesse. Pour qu'une société dont la durée de vie s'allonge soit viable, il convient qu'à 60 ans, on soit encore un jeune homme si l'on doit devenir centenaire.

    Aucune mesure d'allongement du temps de travail n'est tenable sans des recherches (et des résultats !!!) très poussés dans ce champ de la médecine. La gériatrie, la gérontologie, doivent changer de nom : l'athanatologie, néologisme que je forme en écrivant, d'ἄθανατος en grec, qui signifie "immortel" doit prendre leur relais. Comme l'écrit Christian Doré dans le Figaro, il faudra reprogrammer la vie.

    Les enjeux, en plus d'être sociaux et sociétaux, sont économiques : et ils sont mastodontesques. La santé et la jeunesse devenant un enjeu social majeur pour les équilibres des sociétés développées, ce sont des milliers de milliards d'euros qui pourront s'écouler dans le marché de la vie : des opportunités économiques qu'on peine à se représenter.

    Alors ? La vieillesse, une maladie comme les autres, finalement ? Question aux implications éthiques, voire métaphysiques,  lourdes et profondes, mais question qui mérite d'être posée désormais.

  • Waka faukon et les d'jeun's

    J'aurais bien fait mes propres réflexions sur la waka (à ne pas confondre avec la haka) nouvelle sorte de danse de la jeunesse entonnée par notre génial gouvernement, mais il se trouve qu'Hashtable a déjà tout dit : waka foutr' l'argent par les f'nêtres...

    Mon Dieu...! Un tel niveau de grand-guignolesque est-il possible ? Le saviez-vous ? La waka waka dans les années 80 était un chant écrit par les gendarmes de la garde présidentielle du Cameroun pour galvaniser leurs troupes. Shakira, la star colombienne ne s'est pas ennuyée plus que cela, elle leur a repiqué en bonne et due forme jusqu'à l'idée du clip. Perso, je préfère la version camerounaise aux versions colombienne et surtout élyséenne...

    A tous les coups, ils ont du pomper l'idée là-bas. Pour ma part, outre la musique du Cameroun, j'apprécie la poésie japonaise du même nom, mais je doute que cela soit venu à l'idée des publicitaires qui ont imaginé cette appellation fumante. Bonne opération pour skyblog qui perdait justement de la population djeun's et se retrouve à la recherche d'un nouveau public.

    En Nouvelle Zélande, on reprend la haka pour impressionner l'adversaire (enfin, c'est la tradition des All Blacks que d'interpréter cette danse maorie rituelle) ; on France, quand on entonne en choeur la waka, c'est pour faire exploser de rire la partie adverse. Chapeau, le gouvernement a tapé dans le mille...

  • Sécurité : les Français face à leurs contradictions

    J'ai relevé ici à plusieurs reprises le décalage entre les déclarations du gouvernement et ses actes en matière de sécurité, mais, malheureusement, ce n'est pas l'apanage de l'État. Les Français, eux-mêmes, sont pris de schizophrénie sur les questions de sécurité. On voit plusieurs dizaines d'enseignants en grève à Vitry, et, en même temps, des syndicats enseignants expliquer que la violence à l'école est une rébellion de la jeunesse contre une société qui les oppresse. Ce matin même sur France-Info, on entendant le porte-parole d'un syndicat de chefs d'établissement tenir en substance un discours comparable en faisant valoir que la France était le seul pays dont les forces de polices choisissaient l'affrontement avec sa jeunesse.

    Dans les cités et ailleurs, dès que la police intervient pour faire respecter la loi, notamment avec les véhicules volés et les conduites sans permis, une levée de boucliers se produit si une course-poursuite finit mal ou que la police se défend.

    Deux affaires d'adolescents emmenés au poste et menottés ont récemment défrayé la chronique. Mais dans un premier cas, il y avait eu violences physiques, et dans le second, maintenant que j'ai le témoignage du contrôleur, il s'agit de deux petits branleurs qui se sont encore crus rois en leur royaume et ont insulté le dit contrôleur.

    Pour rétablir l'ordre, sur notre territoire, il est évident qu'il va falloir tôt ou tard resserrer sérieusement les boulons. Les parents des deux garçons concernés ont hurlé au loup : ils n'ont qu'à leur apprendre à parler poliment et à payer leur titre de transport. Plein de gens le font, l'écrasante majorité, même. Pourquoi devrait-il y avoir une exception pour ceux qui gueulent plus fort que les autres et se montrent menaçants et/ou agressifs ?

    En ce qui concerne les adolescentes, la garde à vue a été trop longue, mais il y a bien une affaire de bagarre à la sortie d'un établissement scolaire ; l'intervention de la police était donc justifiée, et d'ailleurs, ils ont respecté la procédure. Quant à savoir ce qu'il s'est réellement passé...L'une des jeunes filles assure avoir voulu séparer des belligérantes, pour ma part, j'attends d'avoir le témoignage de ceux qui ont appelé la police et ont peut-être porté plainte.

    Tenez, en Côte d'Ivoire, on emploie les gros moyens pour moins que cela. J'aime bien les expressions imagées de l'article :-D :  Ils sont gardés au violon en attendant d'être déférés.

    La violence scolaire est une émanation de cette contradiction, et je renvoie à un article qu'a écrit Brighelli sur Marianne2 (Merci à Florent de l'avoir signalé). Il faut dire que j'ai acheté et lu le numéro de Marianne auquel renvoie le billet de Brighelli, et clairement, c'est édifiant sur le niveau de violence qui émane, désormais, des établissements scolaires. Globalement, je suis à peu près d'accord sur tout ce que dit Brighelli sauf sur un point : je pense que ce serait une erreur de virer les parents des établissements scolaires. A mon avis, les établissements scolaires doivent être fermes sur leurs prérogatives et le respect qu'on leur doit, mais il faut associer les familles à la bonne marche des établissements. J'en suis, pour ma part, tout à fait convaincu.

    Une chose est sûre, et je ne cesse de la rappeler ici : l'une des clefs de l'ordre retrouvé, et de la réussite des établissements scolaires, c'est d'en déloger ceux qui sont incapables d'y évoluer. Je le dis et le redis à chaque fois que j'écris un article qui touche la sécurité en milieu scolaire, mais c'est ce que Bayrou a proposé et propose encore. Et c'est le seul que j'entends tenir ce langage parmi les politiques. C'est aussi ce que propose Brighelli. Il y a certaines convergences entre les idées des deux hommes sur la question. Il faut dire aussi qu'il a tellement longtemps été interdit d'interdire au sein de l'Éducation Nationale que l'on peut comprendre certains dérapages. Il ne faut pas se faire d'illusions : les tenants de cette idéologie verrouillent absolument TOUS les postes de pouvoir au sein de l'Éducation Nationale. Il existe bien sûr des gradations dans leurs convictions, allant d'enragées à opportunistes, mais c'est bien la même clique pédagogisante qui est à l'oeuvre du dernier au premier maillon de la chaîne.

    A côté de cela, les États généraux de la sécurité décrétés par Luc Châtel font rire. Encore de l'esbroufe et du bruit pour ne rien faire, in fine.

    Plus largement, il y a un rapport à la jeunesse, dans notre société, totalement déliquescent. Faire jeune, être jeune, évoquer la jeunesse, parler djeuns, notre société sature de ce jeunisme fanatique qui inonde nos médias d'autant que ceux-ci s'en font l'écho complaisant. La mode rebelle a envahi tous les étages de la pensée, comme si cette particularité d'une jeunesse désoeuvrée était l'aboutissement de la pensée en action. Le moyen, la modalité, a pris le pas sur la fin : l'important, c'est d'être jeune, d'être rebelle, de défrayer la pensée unique, et au Diable le reste...

  • Manaudou ou l'impossible jeunesse

    Surenchérir sur ce qui a déjà été écrit et sera écrit à propos de Laure Manaudou ne servira sans doute pas à grand chose, mais, ses échecs m'inspirent quelques réflexions.

    Entre une jeunesse heureuse et l'exigence d'une préparation sans relâche pour une compétition du calibre des Jeux Olympiques, il y a une impossible quadrature du cercle. On ne change pas un entraîneur avec lequel on gagne, et on ne change pas trois fois d'entraîneur avec une telle échéance en ligne de mire.

    Laure Manaudou a un énorme potentiel, mais c'est encore une jeune fille, et une jeune fille fragile psychologiquement, qui plus est. Philippe Lucas, son ancien entraîneur le savait bien, et avait bien saisi les caractéristiques de cette jeune nageuse : énorme potentiel mais facilement découragée. C'est pour cela qu'il lui construisait un mental d'acier par un entraînement implacable : on n'a pas de regret quand on est déjà allé au bout de soi-même à l'entraînement.

    Ce qu'a fait Laure Manaudou ces derniers mois, un people peut se le permettre, à la rigueur un joueur de football, mais pas une candidate au titre olympique.

    En même temps, cette jeune fille a envie de vivre sa jeunesse, et c'est bien humain. Il aurait fallu, je le crois, lui exposer cette alternative en termes clairs, en respectant sa décision. Mais, dans le second cas, il lui appartenait alors de laisser la place à d'autres. Si Philippe Lucas a péché dans sa gestion de Laure Manaudou, c'est sans doute faute de bien lui avoir mis en face des yeux cette alternative. Si elle l'a quitté, c'est sans doute qu'elle a imaginé que les deux étaient possibles en même temps...