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FCPE, PEEP, APEL même combat crasse ...

Quand je dis que le clivage droite-gauche n'a plus aucune pertinence dès qu'il s'agit d'éducation, je crois que je suis à chaque coup en-dessous de la réalité. La dernière lubie des associations de parents d'élèves, dans un suprême bêlement de béatitude, c'est de faire disparaître tout système de notation de l'éducation nationale parce que cela serait stigmatisant pour les élèves. Dans les hautes sphères de l'APEL, de la PEEP et de la FCPE, on rêve d'un bisounoursland où "tout le monde il serait égal et il serait heureux, même que ce serait vachement épanouissant pour les enfants"...Des baffes, oui...Hashtable relève à juste titre que tout effort pour empêcher une saine émulation entre les élèves les poussera à mettre au point d'eux-mêmes de nouveaux marqueurs. Mais sur le fond, cette polémique est ridicule et dit bien l'état de décrépitude de ces associations parentales qui en sont à s'aligner sur les thèses les plus ridicules des experts ès sciences de l'éducation. En 2006, le collectif Sauvez les Lettres avait fait un sort aux thèses saugrenues du "chercheur Antibi", sur lesquelles s'appuient aujourd'hui nos joyeux parents.

Il faut lire Antidote pour découvrir les tenants et les aboutissants de la proposition. On apprend, à la lecture de son billet, qu'il n'existe plus de différences, désormais, entre les thèses de Gabriel Cohn-Bendit, chef de file du pédagogisme libertaire (ceux qui lisent mon blogue savent à quel point je l'aime d'une affection folle, celui-là) et celles de l'UMP. Eh oui, d'après Antidote, un député UMP, acquis aux sciences de l'éducation qu'il enseigne, aurait même qualifié de traumatisantes les notes...Antidote médite un billet à son sujet : on l'attend avec impatience !

Pour comprendre le degré de déliquescence de la technostructure de l'Éducation Nationale, il faut simplement lire les déboires de  Natacha Polony avec un  inspecteur d'académie du secondaire. Édifiant.

Les notes et la stigmatisation des élèves n'ont rien à voir : en réalité, c'est l'usage qu'en font ou non les enseignants qui peut s'avérer stigmatisant. La stigmatisation n'est pas affaire de note, mais d'attitude et de comportement. En principe, chaque note donnée à un élève est censée être personnelle et s'établit dans un contrat de confiance entre maître et disciple. Elle ne concerne pas les autres et ne devrait donc pas être dite à voix haute. Libre à l'élève ensuite de se comparer à ses congénères s'il le souhaite. C'est la marge de progression de chaque élève qui importe, sur le fond. Un maître bienveillant est un maître bienveillant, avec ou sans notes. Un malveillant est un malveillant, avec ou sans notes. Et un pédagogol abruti demeure un pédagogol abruti avec ou sans notes.

En fait, ce que montrent les Antibi et cie, c'est qu'ils ne possèdent aucun élément de psychologie la plus élémentaire. Le véritable traumatisme dont puisse souffrir vraiment un enfant, c'est surtout que l'on ne s'occupe pas de lui. Je lis partout que l'école ne manque pas de moyens mais les utilise mal. Ah bon ? C'est bien possible, mais alors dans ce cas, j'aimerais que l'on m'explique comment on retrouve partout des classes de CP et 6ème à quasiment 30 élèves (exemple concret, mon second fils est en CP dans une classe à 29, avec, heureusement, une enseignante dévouée et expérimentée, mais surtout,la chance d'avoir des parents qui suivent au jour le jour ses éventuelles difficultés) niveaux où précisément une attention particulière devrait être portée aux enfants éventuellement en difficultés. Ce n'est certainement pas d'enlever les notes qui permettra aux enseignants de mieux s'occuper de ces enfants-là, dans des classes surpeuplées. Non, cela va au contraire enlever l'outil diagnostic qui permet de déceler les premiers problèmes véritables.

Il y a un dernier point qui m'inquiète grandement : je m'étais dit que le privé était désormais la dernière poche d'excellence en France, jusque là, puisque partout ailleurs dans le public , tout est fait pour l'éradiquer. Mais la signature commune de l'APEL, association de parents de l'enseignement libre, est le signe très inquiétant que la médiocrité généralisée gagne désormais les structures du privé. Faudra-t-il aller faire ses études à l'étranger, dans les rares pays où la pédagogolâtrie mondialisée n'a pas encore frappé, pour espérer trouver un enseignement de qualité, désormais ?

Commentaires

  • Le billet de Hastable est magnifique, je regrette simplement l'absence de liens vers les associations concernées.
    La FCPE, je sais mais les autres non informée. :)

  • en phase, comme toujours...

  • Merci pour le lien.

    @Martine : j'aurai aimé trouver et linker la déclaration officielle de ces associations, mais je ne l'ai pas trouvée :(

  • Parfaitement d'accord avec toi l'Hérétique.

    Tout cela est une bombe à retardement:les élèves ont compris que tout ce qui se passe n'est destiné qu'à une chose: gonfler les statistiques de réussite et retarder le déclenchement des problèmes.
    Au lieu de montrer que ce qui importe, c'est de faire du mieux que l'on peut avec ses moyens, pour apprendre le souci de la chose "bien faite", et que l'effort et le sérieux sont des vertus, on montre aux gamins que quoi qu'ils fassent ils passeront. Inutile de faire un dessin sur ce qui se passera lorsque lesdits gamins auront grandi et arriveront sur le marché du travail. Parce que les revendications, ils les ont, nos petits! (et je ne fais pas de dessin sur l'ambiance qui règnera lorsque leur génération aura à gérer le cirque des retraites: personne n'en parle de cela. Car ils auront été habitués à avoir tous les droits sans aucune contrepartie)

    Les consignes aux chefs d'établissement en collège sont de faire passer un maximum d'élèves au lycée. J'ai entendu récemment que l"apprentissage était dépassé", que le "bac pro" était la solution (même pour les élèves ayant un vrai projet d'orientation et désireux de s'insérer au plus vite dans la vie professionnelle!).
    Lorsque tout le monde aura trouvé son bac dans une pochette surprise (c'est en route), ce sera aux facs de prendre le relai. Dans les facs justement, les étudiants manquent tellement de méthode que l'on supprime des éléments de spécialité pour réinjecter des cours de méthodologie qui n'auraient pas de raison d'être si le lycée fonctionnait.
    Et je passe sur les masters d'enseignement et les nouveaux concours de recrutement.
    Je suis enseignant. Je passe à présent moins de temps à enseigner qu'à essayer de convaincre les élèves que la seule chose qui compte c'est d'essayer de bien faire, chacun en fonction de ses moyens. Que le travail et l'effort sont des valeurs qui améliorent une vie etc. En parallèle, la hiérarchie nous noie sous des absurdités.
    Bon sang, quand va-t-on se réveiller?

    Merci en tout cas de cette contribution au débat.

    PS: j'ai eu l'an dernier un gros accrochage avec ma direction sur la nouvelle flexibilité de la prise en charge des classes (si on a un groupe en sortie, plutôt que d'utiliser l'heure libérée pour avancer des photocopies pour régler des problèmes administratifs, on vous colle une autre classe. Qui parfois n'est pas la vôtre. Qui n'a pas forcément été prévenue donc qui n'a pas son matériel. J'ai des collèges de langue à qui on a confié des classes ne pratiquant pas la langue qu'ils enseignent => enseignement, pédagogie, ou gestion de flux? Bref: l'argument pour tout cela: "l'Europe" m'a-t-on dit. "c'est irréversible, c'est l'Europe". On calque sur notre système vermoulu des modes de fonctionnement qui ont fait leurs preuve dans des contextes totalement différents, ne serait-ce qu'en terme d'effectifs de classe et d'organisation du travail). Je veux bien travailler davantage, si cela a du SENS et si c'est dans le véritable intérêt des élèves.

    Ce qui est désespérant c'est que le MoDem et le PS ne se différencient guère de l'UMP sur cette question: l'heure est à la rationalisation et aux économie de bouts de chandelle (à quand ton billet sur les professions médicales, d'ailleurs? ;-) ) Pour le PS soit mais c'est décevant de la part du MoDem. Très décevant, j'attendais davantage de la part de Bayrou.

  • Mais NON !! Pierre. Le problème n'est pas les élèves et les notes MAIS les profs et le changement. Changer pour valoriser les compétences. Je vous suggère quelques stages en entreprise pour découvrir la vraie vie...

  • Regardez donc le système de notation des élèves finlandais et demandez-vous pourquoi ils réussissent si bien par rapport à d' autres pays.

  • Des professeurs du public, désarmés, m'avaient conseillé d'inscrire mon fils dans le privé. Là, il avait du travailler malgré ses facilités, apprendre "par coeur". Mais je vois que l'APEL (privé) et la PEEP suivent les argumentaires style FCPE. On nous avait déjà fait le coup des A,B,C,... .
    Là, http://www.leparisien.fr/societe/les-parents-d-eleves-denoncent-les-notes-injustes-21-05-2010-930613.php, on nous donne un exemple: on fait le contrôle avec le prof avant, on ne révise que les questions qui vont tomber. Pas d'élève stigmatisé. Génial. Et bien, je dirais, même pas drôle. On perd la partie "jeu" de l'éducation, quand on s'amuse avec les savoirs, la compréhension, la résolution d"'énigmes". Plus de stimulation. Pas étonnant que les jeunes s'ennuient avec ce style de programme.

    En marge de cette discussion;
    Même si je ne suis pas toujours d'accord avec lui, Eric Le Boucher a sorti une information intéressante ( http://www.slate.fr/story/21799/editer-le-boucher-les-echos ):
    "à l'Ecole polytechnique, un élève sur deux a un parent prof. Oui: un sur deux! Pour parvenir au sommet des sommets du système scolaire national, la crème de la crème de l'élite, pour intégrer les belles positions, assurées ensuite toute la vie durant, il faut être un enfant du système, avoir le «décodeur» que seuls les «insiders» possèdent: les professeurs."

    Mais les ingénieurs et normaliens ne représentent plus "l'élite" dans la France d'aujourd'hui. D'autres valeurs ont remplacé le savoir, la culture et l'intelligence conceptuelle:
    "Les riches ont compris depuis une décennie maintenant: ils envoient leurs enfants à la London School ou dans les universités américaines. Autrement dit, ils fuient un système qui exclut aussi leurs enfants, sauf les très rares qui ont 20 en maths."

  • @ Aldo
    J'ai déjà travaillé en entreprise et j'ai bcp d'amis dans le "privé", que moi aussi j'appelle "la vraie vie". Si vous en êtes, et que vos contacts dans l'Education Nationale sont autre chose que des inspecteurs ou des chefs d'établissement qui sont évalués sur des critères qui n'ont rien à voir avec l'intérêt des élèves, vous ne pouvez pas dire ça.

    Le problème de notre société est qu'elle est cloisonnée et que pour trop de gens les profs seront des immobilistes cramponnés à leurs habitudes, les médecins des salauds qui se sucrent sur le dos de la sécu etc.

    Croyez-moi: le socle des compétences et l'abandon des notes n'ont qu'un seul but - à l'arrivée, je ne parle pas des "penseurs" qui ont pondu la chose qui est défendable -, faire comme si tout allait bien et gagner du temps sur l'ineluctable échance: l'arrivée de tous ces jeunes sur le marché du travail. Des gamins qui, parce qu'on ne leur a pas expliqué que tout progrès repose sur un travail et que tout travail passe par un effort - qui est une bonne chose-, voudront "tout" sans donner "rien".
    Je ne vais pas essayer de vous convaincre. Rendez-vous dans 15 ans.

    Je répète: les élèves actuels, pour des tas de raisons, sont dans une position ou quoi qu'ils fassent, ils passent, qu'ils sachent écrire, compter, penser, parler une langue étrangère, organiser un travail, faire un effort, argumenter etc. etc. ou non. Si vous pensez que cet état de fait n'aura pas de répercussion sur "la vraie vie", vous n'avez pas fini de rigoler.

    En ce qui me concerne, je suis en train de décider de faire valoir mes compétences dans la "vraie vie", justement parce que j'en ai plus qu'assez de me battre contre des moulins à vent, et qu'on ne me donne plus les moyens de faire mon travail correctement. La situation est dramatique, mais tout le monde s'en fout, manifestement!

  • @ Geraldine:
    Merci de nous communiquer:
    - le nombre d'élèves dans le système finlandais
    - le nombre d'élèves par classe dans le système finlandais
    - l'articulation de l'ensemble du système scolaire finlandais: fonctionnement des établissements, implantation des établissements, durée des études, emploi du temps... etc. etc.

    Notre gros problème: nous essayons d'appliquer des recettes calquées sur des systèmes différents et des mentalités différentes. En France, nous sommes dans un système éducatif "de - grosse grosse - masse". Tout est là.

    Je ne suis pas contre le changement, au contraire. Simplement, qu'est ce qui interdit à nos gouvernants de "penser" un peu, et à long germe, et au véritable intérêt des élèves?

  • @Pierre
    A propos de système éducatif de masse :
    "En 1968, après 20 ans d'hésitation la réforme du système scolaire est adoptée en Finlande. La sélection à 11 ans est abolie. Tous les élèves sont accueillis dans les mêmes établissements primaires et secondaires jusqu'à 16 ans et reçoivent le même enseignement fondamental. La réforme est mise en place progressivement par région : Laponie et extrême nord en 1972, régions du nord-est en 1973, du nord-ouest en 1974, du sud-est en 1975, du sud-ouest en 1976 et région d'Helsinki en 1977. Cette progressivité permet d'étudier de manière objective les résultats de la réforme en comparant le destin d'une classe d'âge touchée par la réforme et celui de la même classe d'âge non touchée par la réforme scolaire[2]. Les analystes ont pu ainsi arriver à la conclusion que la réforme a entrainé une réduction des inégalités de 25%[3]. Il convient cependant de préciser que la société finlandaise, comme toutes les sociétés nordiques contemporaines, est plus égalitaire. Les écarts de revenus entre les parents ont moins d'effets sur le destin des enfants que dans les sociétés anglo-saxonnes où les réformes de démocratisation de l'école n'ont pas réduit les inégalités sociales[4]."
    etc.
    etc.
    etc.

    Vous trouverez facilement tous les renseignements que vous voudrez avec Google sur le système scolaire finlandais.

    Vous avez raison, la situation est dramatique en France mais ce n'est pas l'abolition des notes qui y changera grand chose ... Et ne croyez surtout pas que je suive les idées de Meirieu.

  • pour le système finlandais( effectivement ça fait rêver), un petit dossier ici.. évidememnt avec 1,7% d'immigrés...et un personnel pléthorique, on peut faire de grandes choses..

    http://www.echecscolaire.be/congres_fichiers/anttiladias.pdf

  • Entièrement d'accord avec Pierre et l'Hérétique !
    Les parents d'élèves sont d'une nouvelle génération où l'on a fait de leur enfant "un enfant roi". mMis je ne donne pas 15 ans avant que leur propre progéniture ne leur en fasse reproche !
    Si pas de notes, plus de notion d'effort pour s'améliorer. De toute façon les élèves n'ont plus peur de rien, pas même de leurs parents qui ne les "grondent" plus. Au contraire lorsqu'ils rendent un devoir mal rédigé ou faux, c'est la faute du prof ou de l'instit. Ils savent que leurs parents vont venir à l'école pour les soutenir devant le prof!
    La faute retombe donc toujours du mauvais côté : les profs qui ne savent pas rendre leur enseignement intéressant.
    Je suggèrerais aux parents qui râlent de venir prendre une classe de 29 élèves durant une demi-journée et de gérer : la discipline, l'écoute, le temps de parole de chacun, les encouragements aux faibles, les aides des meilleurs vers les plus en difficulté, la pédagogie, la psychologie pour intégrer les enfants en situation de handicap, les mises à jour des instructions de l'Inspection Académique ou du Rectorat, les réunions, les conseils de classe, etc.
    Je ne m'étonne même plus que Pierre cherche à sortir de l'Education Nationale et pourtant cela semble un prof équilibé et juste !
    On devrait rétablir les passages entre les classes primaires et secondaires, par exemple (CM2 vers la 6e) !
    Et c'est là qu'on verrait que les redoublements s'imposent pour des élèves pas capables de lire, ou d'écrire ou de compter (pas les 3 tout de même). Mais personne n'en veut, surtout pas les parents (premiers concernés) ni l'Education Nationale.
    Je pense que le but de l'Education Nationale est de tout faire pour que les élèves restent le plus longtemps des étudiants, pour faire diminuer les chiffres du chômage inexorable des jeunes.
    Car un élève qui sort de fac mêm à Bac + 5 n'a pas ou presque d'expérience de la vie active. S'il ne réussit pas à trouver un job dans sa branche (souvent saturée) il retourne faire quelques formations ou études afin de se diriger vers une autre voie. Cela peut durer parfois de longues années avant qu'un jeune trouve un CDI !
    C'est donc la politique de l'Education Nationale qui est en cause, pas les profs qui font bien souvent du mieux qu'ils peuvent avec les élèves et leur niveau qu'on leur transmet coûte que coûte!

  • En effet, les notes sont un repère pour l'enfant, et pour les adultes. Je le vois bien avec mon fils, qui a énormément besoin d'un cadre structurant. En fait, cela lui est même indispensable.

    Aussi l'on pourra voir qu'un élève qui n'a pas la moyenne dans une matière a déjà un besoin éducatif particulier, et dépêcher les moyens adéquats de remédiation (dans l'école de demain, celle du 21e siècle ; pas celle d'aujourd'hui, qui est celle du 19e siècle, où l'on demande à l'enfant de s'adapter à l'école, sans réciprocité, contrairement à la CIDE, Convention Internationale des Droits de l'Enfant, http://www.droitsenfant.com/cide.htm
    pourtant ratifiée par la France).

    Que le professeur n'assène pas en public (de la classe) la note qui se fait alors verdict est une disposition très chère à notre amie Françoise, et ô combien élémentaire dans la si précieuse construction de soi, l'empathie devrait diriger parfois aussi les décisions, sinon le bon sens.

    Surtout en matière de transmission...

  • Les parents se contentent beaucoup trop souvent des notes au lieu d'essayer de regarder de près les devoirs de leur enfant. Parfois les parents promettent récompenses et punitions selon les notes obtenues sans tenir compte de la matière, de la difficulté de certains devoirs et de la manière de noter de certains profs. S'il n'y a pas de notes, les parents attentifs au travail de leur enfant se plongeront davantage dans les devoirs de leurs enfants pour voir ce qu'ils ont réussi ou raté : cela leur permettra de faire la différence entre les fautes d'inattention, le manque d'apprentissage des leçons, les difficultés de compréhension, les lacunes accumulées dans les clases précédentes etc... Peut-être qu'au passage ils verront que l'énoncé de l'exercice fait par le prof n'était pas clair ... !

  • Les notes ne sont pas en fonction des devoirs, mais des contrôles.
    Chez nous, il n'y a ni récompense ni punition selon les notes.
    Il n'y a qu'une chose : un jeune enfant est motivé par le plaisir qu'il donne à ses parents. Son avenir, sa profession future sont des choses trop abstraites alors.
    En ramenant un bon bulletin, il sait qu'il va faire plaisir à ses parents.
    Cela lui donne un repère (pas le plaisir offert, mais l'appréciation des notes) - et nous le donne, à nous parents, professeurs, professeurs privés - pour travailler les matières où il y a eu des faiblesses : on peut cibler ainsi la remédiation.
    Tous les jours, nous faisons avec lui ses devoirs. Nous voyons alors les faiblesses et les forces - momentanées.
    Mais qu'en retient-il ?
    Les contrôles, révisions pour - et notations - sont aussi là pour nous le dire, en dehors des "sondages" que nous faisons ponctuellement.
    Ne pas jeter au feu tous les cadres, vous vous rendrez compte de l'utilité de ces repères le jour où ils vous manqueront.

  • Et par l'examen du bulletin de mon fils, je sais voir où il a été inattentif, par la matière, les appréciations et la connaissance que j'ai de lui.

  • @pierre67
    "En ce qui me concerne, je suis en train de décider de faire valoir mes compétences dans la "vraie vie""
    Comme hélas trop d'enseignants de bon niveau http://labeille.lesdemocrates.fr/2010/05/21/malaise-des-enseignants-les-agreges-aussi/ (suite à un article du Monde sur ce thème).

  • @Luciole
    Comme je veux que mes élèves progressent et ne s'appliquent pas uniquement lorsque le devoir est noté, je leur dis que je verrai si je note le devoir qu'ils sont en train de faire, après avoir corrigé toutes les copies. Oui, je sais, c'est sadique.

    Une note sur un bulletin sans appréciation, sans la moyenne de la classe et sans voir la cause des erreurs : ça ne veut pas dire grand chose quand on voit la manière de travailler de certains profs.

  • Parce que vous notez les devoirs ?
    Je veux dire, les devoirs, pour moi, c'est le travail préparatoire qu'on effectue à la maison... donc ce n'est pas noté.
    Seules les évaluations sont notées, en tous cas c'est comme cela que ça fonctionne ici, bien sûr que les devoirs (je parle du travail à la maison) sont en relation avec le travail scolaire.
    Nous avons aussi les épreuves certificatives, à tel ou tel moment de l'année ou de la scolarité, ou les brevets et autres diplômes, mais pour tout dire, je ne suis pas fana des diplômes, et préfèrerais une évaluation sur le travail de l'année, ayant été témoin dans ma propre scolarité de fraudes monstrueuses et des malheurs de bons élèves auxquels le trac faisait perdre tous leurs moyens le jour J.
    Mais ceci est un autre débat.

  • Vive les assos!!!
    @Pierre,
    Mon milieu professionnel est truffé d'anciens profs... ;)
    @Verso,
    Voui, ai expérimenté. :)

  • Oups, Verso, treize années "d'expérimentations" pas rien en termes d'investissement personnel.
    Je n'évoque pas quand adolescente^^^
    @+

  • @ Luciole
    Quand je dis "devoir", ça peut être un contrôle, une évaluation ou n'importe quel autre travail écrit fait en classe.

  • Ce billet me rappelle une conférence récente sur les nouvelles évaluations en maternelle. Une conseillère pédagogique ayant dû mal à argumenter sur l'intérêt d'évaluations poussées de manière si précoce, nous a expliqué que le ministère souhaitait que ne soient indiquées aux parents les seuls compétences réellement acquises par les élèves et surtout pas celles où ils seraient en difficulté afin de ne pas stigmatiser ces pauvres enfants déjà en délicatesse avec le système scolaire. Reste qu'une école qui ne met en valeur que la réussite sans s'attaquer aux échecs (par peur ou plus surement par faiblesse) ce n'est plus vraiment une école.

  • Sur la Finlande : ce système est généralement considéré comme positif suite à ses bons résultats aux tests PISA de l'OCDE.
    Cependant, ces tests ne mesurent qu'une partie des compétences possibles, et les professeurs finlandais de l'enseignement supérieur semblent ne pas avoir la même image de la réussite de leur système (en tout cas, pas tous).
    Voici deux liens par des enseignants de mathématiques en université et IUT (polytechnics) :
    http://solmu.math.helsinki.fi/2005/erik/PisaEng.html
    http://solmu.math.helsinki.fi/2005/erik/KivTarEng.html

    et une analyse plus détaillée des tests PISA par une chercheuse du CNRS :
    http://www.nathalie-bulle.com/Files/pisa_fin.pdf

  • @Géraldine : oui, en effet, d'où le quiproquo, je n'avais pas employé le terme "devoirs" dans le sens général.

    Enfin, quand notre fils ramène ses fardes à la maison, je suis attentive à tout, l'énoncé, le contexte, je pose des questions sur les circonstances que je ne connais pas, de manière générale je communique avec les professeurs, l'école... afin qu'il y ait une bonne compréhension, une juste appréhension et une synergie, une continuité.

    Il me semble que c'est la moindre des choses, que cela coule de source.

    Cependant, il y a quelques jours, Wolfgang m'a dit : "Merci, Maman" "-De quoi ?" "De t'occuper de moi - de mes devoirs ; d'autres élèves doivent rester en classe pendant la récréation pour faire leurs devoirs car ils ne les ont pas fait chez eux".

    Nous avons un professeur particulier qui le fait progresser (je dois dire que n'étant pas professionnelle, je manquais de méthode à ce sujet au début). Maintenant, grâce à son exemple, je connais assez de techniques, cependant, le professeur vient toujours car il y a un bénéfice au niveau relationnel et social irremplaçable à sa présence pour un petit garçon qui a trop tendance à vivre dans sa bulle.

  • @Luciole
    Vu le temps que les élèves du primaire passent chaque jour assis en classe, en France, je trouve bien dommage qu'ils aient encore des devoirs écrits à faire à la maison. Les leçons devraient suffire (si les élèves savaient bien les règles de grammaire et d'orthographe, les conjugaisons, les tables de multiplication et s'ils n'étaient pas "trop lents" en calcul mental, ça leur faciliterait la vie au collège*).Plutôt que de faire des devoirs écrits, le soir à la maison, il vaudrait mieux qu'il lise beaucoup...

    * P.S. Je trouve Verso bien optimiste quand il dit "pas les 3 tout de même" :
    " On devrait rétablir les passages entre les classes primaires et secondaires, par exemple (CM2 vers la 6e) !
    Et c'est là qu'on verrait que les redoublements s'imposent pour des élèves pas capables de lire, ou d'écrire ou de compter (pas les 3 tout de même). "

    Mais c'est dès le CP qu'il faut mettre le paquet, c'est plus utile que de redoubler un CM2.

  • Je voulais écrire : "il vaudrait mieux
    qu'ils lisent beaucoup " (et non qu'il lise).

  • Personnellement, je trouve les commentaires de Do intéressants :

    http://h16free.com/2010/05/23/3014-ecole-moins-de-notes-plus-de-bisous

  • @Géraldine : nous habitons la Belgique et il y a moins d'heures de cours qu'en France. Ceci dit, le taux de devoirs est fort léger, Wolf réclame de lui-même d'autres exercices (ou s'en crée souvent).
    Il adore concocter des quizz ou autres exercices pour l'entourage.
    Il a toujours eu aussi la passion des livres, bien avant de savoir lire d'ailleurs, je crois que c'est aussi une question de goût et d'intérêt, nous ne les avons pas suscités outre mesure, mais avons aidé à épanouir ses propres envies.
    Peut-être avons-nous été simplement à l'écoute ? Sans préjuger des résultats sur tous, je pense que ce n'est jamais mauvais d'améliorer la communication.

  • @Géraldine,
    Perso sans plus encore un truc pédagogo...
    @Luciole,
    Dommage que vous résidiez en Belgique, vous auriez pu faire du terrain ( quoique les écoles privées pour "l'élite" y existent depuis fort longtemps, tout comme en Suisse)...
    Bonne soirée les filles

  • @Martine : j'avais dit que je ne vous répondais plus, mais je ne peux pas vous laisser dire des choses erronées à mon sujet sur un lieu public.

    Qui vous a parlé d'écoles privées ? Vous n'avez jamais pris un professeur particulier pour cours à domicile une heure quelquefois par semaine, vous ?

    Mon fils est en primaire à l'école
    communale dans une classe inclusive. Au départ, il était en maternelle dans le libre subventionné, l'établissement le plus proche de son domicile, puis en spécialisé dans une école d'état, puis en spécialisé dans une école libre subventionnée (et oui, en Belgique, ce n'est pas un état laïc, les enseignements confessionnels sont gratuits, ainsi même les familles modestes peuvent y placer leurs enfants).

    Dans le projet d'inclusion scolaire, tous les enfants sont concernés, mais la plus grande part a des origines modestes, car l'on peut voir que la position sociale peut être factrice de handicap, l'école inclusive est là pour donner les mêmes chances à tous au départ, afin de rééquilibrer la balance.

  • Mais, je n'ai rien dit de tel, j'ai simplement évoqué certains établissements réputés dans deux pays??!!!

  • Je n'ai rien écrit de tel, j'ai simplement évoqué des établissements réputés dans deux pays!!!???

  • Revenant lire ce billet quelques jours après, je n'avais pas vu, Isabelle, que tu parlais de mon "dada". Qui est de ne pas communiquer les notes des élèves à voix haute, en fait de ne pas s'en servir comme outil de comparaison méprisante. L'émulation doit se faire de façon positive, donner à chaque élève un défi : celui de se surpasser lui même, sans avoir eu besoin d'éliminer quelqu'un pour cela.
    Je me permets de remettre les propos de L'hérétique, car c'est exactement ce que je pense et je n'aurais jamais su l'écrire de façon aussi claire :
    En tout cas, merci Luciole ! ;-)

    "Les notes et la stigmatisation des élèves n'ont rien à voir : en réalité, c'est l'usage qu'en font ou non les enseignants qui peut s'avérer stigmatisant. La stigmatisation n'est pas affaire de note, mais d'attitude et de comportement. En principe, chaque note donnée à un élève est censée être personnelle et s'établit dans un contrat de confiance entre maître et disciple. Elle ne concerne pas les autres et ne devrait donc pas être dite à voix haute. Libre à l'élève ensuite de se comparer à ses congénères s'il le souhaite. C'est la marge de progression de chaque élève qui importe, sur le fond. Un maître bienveillant est un maître bienveillant, avec ou sans notes."

  • Vu l'état de découragement et de sentiment d'échec qu'éprouvent certains élèves qui pourtant "travaillent", je trouve le système actuel des notes contre-productif !
    Le collège et le lycée sont devenus pour les enseignants, les élèves et leurs parents des boîtes à concours où tous les coups sont permis 'un élève "brillant" a déclaré à un autre qui était en queue de classe qu'il finirait ses jours chez Emmaus"! Il ne faut pas s'étonner que les notes revêtent tant d'importance !
    Quant au contrat de confiance entre l'élève et l'enseignant, ne dites pas n'importe quoi : les notes sont dites à voix haute, commentées, les écrits les plus nuls sont cités.
    J'ai passé mon bac en 1975, avec des notes bien sûr mais dans un contexte moins anxiogène et moins délétère. Mon fils va passer son bac et je note la différence. C'est pourquoi je soutiens Antibi et cie !

  • Vu l'état de découragement et de sentiment d'échec qu'éprouvent certains élèves qui pourtant "travaillent", je trouve le système actuel des notes contre-productif !
    Le collège et le lycée sont devenus pour les enseignants, les élèves et leurs parents des boîtes à concours où tous les coups sont permis 'un élève "brillant" a déclaré à un autre qui était en queue de classe qu'il finirait ses jours chez Emmaus"! Il ne faut pas s'étonner que les notes revêtent tant d'importance !
    Quant au contrat de confiance entre l'élève et l'enseignant, ne dites pas n'importe quoi : les notes sont dites à voix haute, commentées, les écrits les plus nuls sont cités.
    J'ai passé mon bac en 1975, avec des notes bien sûr mais dans un contexte moins anxiogène et moins délétère. Mon fils va passer son bac et je note la différence. C'est pourquoi je soutiens Antibi et cie !

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