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Visionnaires...

Je viens de prendre connaissance chez Marianne des dernières notes sur l'école de Brighelli et de Bah? ; Brighelli renvoie à un écrit de l'association Sauvez les Lettres de 2003.

Rien à dire. Ils ont été visionnaires (Sauvez les lettres, je veux dire). Ce qui impressionne quand on considère la chose, c'est qu'on croit régulièrement avoir touché le fond puis on se rend compte que non, on n'a pas fini de repousser les limites.

Il y a trois axes qui devraient guider toute perspective pour l'Éducation Nationale.

a) s'appuyer sur deux piliers : l'excellence et la remédiation. 

Les pédagogols et les adeptes du benchmarking, de la compétence et autres conneries ont réussi à flinguer la remédiation en proposant toujours plus de merde et de ludique aux "apprenants". Mais maintenant, ils rêvent de dégommer aussi l'excellence. 

J'ai été stupéfié après la publication des enquêtes PISA qu'il n'y ait personne dans la presse spécialisée pour observer que le niveau de nos meilleurs élèves baissait aussi. Si la France n'était déjà plus capable d'offrir de vraies perspectives aux plus faibles, au moins avait-elle conservé cette qualité d'être capable de former des élites. On aurait pu au moins s'en réjouir, mais cela gêne les pédagogols, tout imprégnés de marxisme qu'ils sont, et les libéraux en peau de lapin parce que tout ce qui n'a pas une utilité immédiate doit être écarté. Or, il se trouve que l'excellence ne se bâtit pas sur l'utile mais au contraire sur le "superflu". C'est même là sa marque de fabrique. Il me semblait pourtant qu'il y avait dans le libéralisme un idéal de développement personnel, or, quand on examine de près le programme éducatif des libéraux français, c'est à pleurer : du pédagogol dans le texte. La seule chose, c'est qu'ils veulent introduire la concurrence entre les écoles et même dans le recrutement des profs (pas forcément une mauvaise idée, d'ailleurs, ce dernier point : les choses se passeraient bien mieux dans les écoles, collèges et lycées si chefs d'établissement et enseignants se choisissaient les uns les autres). Je lis donc chez eux les mêmes conneries qu'ailleurs.

b) assurer des conditions d'enseignement et d'instruction optimales pour le plus grand nombre.

Ceci suppose un recrutement de qualité pas les contrats à la c... de Châtel et encore moins la masterisation qui est une vaste fumisterie, mais aussi un environnement favorable. L'environnement favorable, c'est dégager des établissements scolaires les éléments qui en empêchent le fonctionnement normal. Il faudra évidemment trouver un parcours adapté pour les dits éléments, allant du centre éducatif à la prison pour mineurs en bonne et due forme avec suivi judiciaire si nécessaire.

c) permettre la diversité et l'innovation sans étranglement par les moyens

Jusqu'à un certain point, les établissements devraient être libres de définir leur pédagogie et même de personnaliser l'enseignement des discplines selon les profils d'élève. Il faudrait d'ailleurs sortir du "tout école". L'école ne valorise que certaines qualités seulement et abrase tout le reste. Le collège "unique" ne doit donc plus être le lieu exclusif de l'instruction. Les centres d'apprentis les plus performants doivent devenir des labels de qualité, ce qui suppose d'avoir aussi un oeil sur les formateurs. On ne devrait pas pouvoir s'improviser formateur dans un CFA et un tel statut devrait faire l'objet d'un concours spécifique.

Les projets d'établissement sont de la fumisterie en l'état, mais si on laissait une vraie liberté aux établissements, ils pourraient devenir le fer de lance de cette diversité. Cela suppose évidemment de ne pas étrangler les collèges et les lycées en leur retirant des moyens puis de venir la bouche en coeur expliquer à leurs équipes qu'elles sont libres.

La diversité, c'est aussi le maintien d'une grande diversité d'enseignements, à commencer, comme l'observait Sauver les lettres, par l'allemand, le latin et le grec, qui sont les lieux traditionnels de la rigueur de et l'excellence.

J'avais au départ un 4ème axe en tête, mais pas moyen de m'en rappeler. Tant pis, ce sera pour un autre billet. Et puis de toutes façons, je radote largement, je dis à peu près toujours les mêmes choses ici...

Commentaires

  • "un tel statut devrait faire l'objet d'un concours spécifique."

    Plutôt d'accord, mais à un détail près : qui décide des matières et des barèmes qui constituent les concours ? Ce sont précisément les pédagogols que vous dénoncez de façon si constante. Donc, si on doit retrouver dans les CFA des gens qui n'auront aucune expérience pratique mais qui seront gorgés de connaissances théoriques sur les "outils scripteurs" et autres fadaises, merci bien ! Je préfère qu'on ne touche à rien.

    Pour la petite histoire : j'ai fait HEC option Marketing, puis une trentaine d'années de carrière en marketing de grande consommation et en publicité. Récemment, je me suis mis à l'enseignement du marketing (pardon, de la mercatique) en Terminale STG. Eh bien, j'ai découvert des termes et des notions que le programme (et les questions du bac) imposent de faire ingurgiter à mes élèves, mais dont je n'ai jamais entendu parler en trente années de vie professionnelle. Le programme est totalement déconnecté du réel. La faute à Voltaire, à Rousseau ou à qui d'autre ?

  • @Christian
    Cela reste à définir, mais on pourrait imaginer un jury mixte ou quelque chose de ce genre.
    Et puis ça dépend aussi de ce que le formateur enseigne : en fait, formation et enseignement, ce n'est justement pas tout à fait semblable...

  • La vision des libéraux ne se limite par à la mise en concurrence pour la mise en concurrence ...
    Il s'agit de donner à une communauté éducative la maitrise des outils.

    http://leparisienliberal.blogspot.com/2011/07/le-programme-des-liberaux-en-matiere.html

  • Chatel ... c'est le maire de chaumont et avant député de haute-marne. On pratique ici et rien que le nom me file de l'urticaire à force ...

    Putain j'en ai marre de l'UMP ...

  • " Je radote..." nécessaire parfois de devoir répéter encore et encore. ;)

  • France : les derniers chiffres du chômage viennent d'être diffusés.

    Catégories A, B, C, D, E :

    Chômage en juin 2010 : 4 816 600 inscrits à Pôle Emploi.

    Chômage en mai 2011 : 4 944 100 inscrits à Pôle Emploi.

    Chômage en juin 2011 : 4 979 800 inscrits à Pôle Emploi.

    Variation sur un mois : augmentation de 35 700 chômeurs.

    Variation sur un an : augmentation de 163 200 chômeurs.

    C’est à la page 15 :

    http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-nz95.pdf

    Déclaration de Christine Lagarde le 13 mai 2011 :

    "Tous les clignotants sont au vert."

    http://www.boursier.com/actualites/economie/pour-christine-lagarde-tous-les-clignotants-sont-au-vert-8544.html?sitemap

  • "Il faudra évidemment trouver un parcours adapté pour les dits éléments, allant du centre éducatif à la prison pour mineurs en bonne et due forme avec suivi judiciaire si nécessaire."

    C'est donc ça le "centrisme"? un nom plus commode pour un programme d'extrême-droite? Je ne crois pas que le Bayrou serait d'accord...

    Mais rassurez-vous : "where zyklon B succeeded, north sea gaz will fail"!


    "Les centres d'apprentis les plus performants doivent devenir des labels de qualité"

    La France était bien placée dans le domaine. Besoin d'en faire plus? Les compagnons du devoir du tour ont perdu en qualité... le label reste...

  • @ "Pas convaincu"

    Et que proposez-vous comme actions répressives face à la délinquance des mineurs (si toutefois vous jugez adéquat d'en proposer) ?

  • Ch. Romain :

    Ah parce que perturber les cours maintenant c'est de la délinquance ?
    Braqueurs, dealers, violeurs, meurtrier et échec scolaire même combat ! Tous au gnouf les petits dégénérés !

    On a qu'à faire comme dans battle royal. Les jeunes qui refusent de suivre le mouvement on les envoi s'entretuer sur l'île de ré. Le dernier debout gagne une seconde chance !

    Ou alors on met tout le monde en prison à la naissance et on laisse sortir ceux qui ont atteint un certain niveau scolaire à la fin du primaire.

    Sinon on pourrait mettre des chaises électriques à reconnaissance vocale dans les salles de classe. Si le fauteuil perçoit une autre voix que celle d'un membre du corps enseignant PAF la praline. Génération Claude François on les appellera, comme ça en même temps on peut promouvoir la variété française.

    Si ça vous parait trop extrême il y a toujours la bonne vieille solution des coups de fouet. 10 coups par point en dessous de la moyenne à la fin du trimestre !

    Ah non je sais !
    Des séances d'électrochoc en HP avec messages subliminaux diffusé en continu. Lavage de cerveau façon années 30 =)

    Au pire on peut toujours créer une réserve naturelle où ceux qui n'acceptent pas le système pourront vivre comme des hommes des cavernes !
    On fera payer l'entrée pour aller voir les hommes sauvages, comme ça ils participeront à leur façon à notre société.


    Non sérieusement ... on ne peut pas mettre des mineurs aux bans de la société simplement parce qu'ils ont une attitude nuisible.
    Vous imaginez ce que ça construirait comme individus ?
    L'idée est tout bonnement détestable ...

  • J'ai été pendant quarante ans ce que vous appelez un pédagogol (pardonnez mon ignorance mais je parle français et ignore ce que veut dire " bench marking", s'il vous plaît sauvons les Lettres !)et j'ai eu la faiblesse de consacrer l'essentiel de mes activités de recherche à la didactique du français. Je vous laisse donc à votre mépris et à vos approximations qui attestent de votre parti pris et de votre ignorance.
    Un simple conseil : si vous voulez mesurer une distance, mieux vaut utiliser un instrument de mesure fiable sinon votre mesure est fausse. Interrogez-vous donc sur la validité des instruments utilisés par les enquêtes PISA avant de commenter les résultats. Je tiens à ce sujet à votre disposition toute une bibliographie. Mais
    vous estimerez que ce sont sûrement des conneries ou de la merde, comme vous dites si élégamment.

  • @ Florian

    Où ai-je écrit que "perturber les cours, c'est de la délinquance" ?

    J'ai posé une question (et pas à vous, d'ailleurs) concernant les mineurs délinquants. Niez-vous que les mineurs délinquants existent ? Si vous le niez, renseignez-vous. Et si vous ne le niez pas, à quoi rime cette prise à partie grotesque ?

  • @ M. DABENE

    Vous êtes certainement une personne honnête et de bonne volonté.

    Puisque vous semblez avoir été aux premières loges, dites-moi sincèrement :
    - si vous avez le sentiment qu'en quarante années la maîtrise du français (grammaire, orthographe et vocabulaire) s'est plutôt améliorée ou dégradée dans la population ;
    - en cas de dégradation, si vous avez le sentiment que celle-ci est plutôt générale (possiblement à des degrés divers, mais en tout cas partagée) ou strictement limitée à certaines catégories de population ;
    - et, toujours dans ces hypothèses, à quoi cela tient et si les méthodes pédagogiques adoptées n'y ont pas une certaine part de responsabilité.

    Je vous demande cela sans esprit polémique, juste pour avoir une opinion "de l'intérieur".

    Merci d'avance.

  • je ne sais pas si les méthodes sont en cause. Ce que je sais c'est qu'il y a 40 ans, quand j'étais élève de primaire, je faisais essentiellement du français et des maths. Il n'y avait pas d'anglais, d'informatique, de développement durable, de sécurité routière, de "gestes de premiers secours" ... et j'en passe, au programme. Je ne regardais pas la télé jusqu'à 11h30 le soir, je n'avais pas de console ... je savais que réussir à l'école me permettrait d'avoir un métier intéressant.
    Aujourd'hui l'école est pour beaucoup d'élèves un mal obligatoire !!!

  • @ France

    Merci de cette contribution mais, si vous me permettez l'expression, elle fait un peu "Café du Commerce". Ce qui ne veut pas dire que vous avez tort, simplement que c'est un commentaire classique et peu argumenté : êtes-vous sûre que tous les enfants regardent la télé jusqu'à 11h30 chaque soir, que les heures de Français ont si drastiquement diminué et que tous les élèves à votre époque considéraient l'école comme le moyen efficace et motivant d'obtenir plus tard un métier intéressant ?

  • En 1950: 30 heures de classe (dont 15 de français), en 2008: 24 heures (dont de 10 de français en cycle 2, 8 en cycle 3). Faites le calcul!
    je voulais seulement montrer que les conditions ne sont plus les mêmes. Les élèves ont d'autres préoccupations, d'autres intérêts.

  • Un quatrième pilier ? Je réfléchis, je réfléchis ... J'ai du mal à trouver aussi.

    En tout cas, cet article m'a donné envie de relire rapidement certains articles de ce blog. Je souhaite les remettre en avant grâce à ce commentaire :
    - http://heresie.hautetfort.com/archive/2011/04/10/education-quelques-idees-simples-mais-explosives.html
    - http://heresie.hautetfort.com/archive/2011/04/11/education-idees-non-plus-explosives-mais-nucleaires.html

  • ce ne sont pas des réflexions entendues au "café du Commerce" mais la réalité que je vis: ici la norme c'est la télé dans sa chambre pour ses 3 ans, ce sont des enfants qui sont seuls à aller "travailler".
    Quant au "c'était mieux avant" que certains défendent, ils oublient sans doute que seule une fraction de la population allait au collège.
    Mais je laisse là mes remarques car je sens trop dans vos remarques le mépris pour avoir envie de polémiquer avec vous.

  • rien à voir mais le Modem plait à Brunerie ? http://www.lepost.fr/article/2011/07/28/2558201_maxime-brunerie-tente-de-rejoindre-le-modem-qui-refuse.html

  • bravo, excellent article
    je voudrais de vous comme ministre de l'éduc

    une suggestion : pourquoi ne pas fusionner le minitère de l'éducation et la (les ?) direction(s) de la formation ?

    on pourrait plus facilement aiguiller les élèves vers des parcours susceptibles de leur plaire et de leur apprendre des choses utiles (métiers dits manuels entre autres)

  • Je trouve votre article intéressant et je fais mien le mot "pédagogol" que je le trouve tout à fait adapté au délire ambiant.

    Par contre il manque un point dans votre article qui me parait quelque peu important. Ce point est systématiquement occulté par tous les médias. Je veux parler de la destruction de l'enseignement technique en lycée. On assiste à une réforme de l'enseignement technique qui a pour objectif que de limiter les moyens et les heures enseignées. Mme Josette Théophile DGRH de l'Education Nationale a estimé, dans un récent article du Monde, que la réforme supprimerait de 800 à 900 postes dans l'enseignement technique. C'est colossal, quand en plus on sait que la plupart des enseignants techniques naviguent à vue dans cette réforme qui s'applique à la rentrée 2011 où ils doivent s'autoformer sur une plateforme informatique on aurait quelques raisons de se montrer inquiet. Mais non, rien.

    Ce d'autant que le gouvernement nous martèle qu'il faut conserver le tissu industriel en France. On serait tenté de lui poser la question : comment et avec qui ?

    Ah oui la réforme transforme les filières Sciences et Techniques Industrielles en Sciences et Techniques de l'Industrie et du Développement Durable. La différence se fait sur "industrielles" au profit de "industrie". Le DD est un effet de mode, et donc sans grande importance. Cette petite différence va faire que les élève vont être cantonnés derrière un ordinateur et n'auront aucun contact avec le monde industriel. Les profs non plus d'ailleurs puisque les nouveaux profs "techniques" seront à même d'enseigner de la sixième au BTS parait-il sans formation technique. Quoi que là en BTS, sans bagage technique, ça ne sera pas facile.

    Bref sans industrie il sera difficile de remplir les caisses vides de l'Etat. Par contre Pôle emploi va bientôt recruter...

    Une adresse intéressante : http://reforme-sti.forumactif.com/

  • Quand il y a de la fièvre, c'est que le thermometre ne marche pas. Agences de notation, PISA, c'est un complot, toujours contre la France ! lol

  • Merci pour cet article très intéressant et les liens correspondant.
    Retirer leur pouvoir de nuisance à tous les théoriciens pédagogols en amont, c'est rendre aux enseignants leur capacité de jugement et d'action. Toute la chaine installée aujourd'hui entre le Ministère de l'Education et l'enseignant lui même, dysfonctionne complètement et parasite le contenu du cours.
    On aurait tout intérêt à faire plus simple, tout le monde y gagnerait, de l'élève à l'instituteur en passant par le contribuable.
    Faire confiance à l'enseignant qui est un praticien, plutôt qu'aux théoriciens de la pédagogie, me parait être la base de tout.

  • @Florian et Pas convaincu
    Redescendez un peu sur terre, svp : les élèves qui relèvent de la prison sont évidemment des délinquants. Je me demande où vous avez vécu et où vous vivez. Vous semblez ignorer les agressions, les viols et j'en passe, qui existent parfois pas directement dans les établissements scolaires mais à leur sortie immédiate.
    Bref, passez-moi le discours dégoûlinant de bonne conscience sur "l'enfance". D'ailleurs, un adolescent, ce n'est pas un enfant, il faudrait cesser d'entretenir cette confusion (volontaire).
    Moi, je suis un partisan de la répression, mais je vous concède que je trouve le MoDem bien trop mou à mon gré sur la question.
    @philippe
    Malheureux ! Imaginez les pédagogols débarquer à la direction de la formation !!! l'EducNat en est truffée, rappelez-vous, particulièrement dans sa technostructure !!!
    @Jeannette
    On est bien d'accord.
    @Christian et france
    Sur le fond, il a tout de même raison, france : sans aller à éliminer anglais et informatique, toutes les conneries d'éducation citoyenne qui ne servent à rien et donc l'échec est patent, si on les remplaçait par du français, on s'en porterait tout de même mieux, non ?

  • @ France

    Pas envie de polémiquer non plus : ce n'est pas du mépris, c'est le goût et le souci d'employer et de voir employer des arguments étayés par des faits. Les discussions du genre "fin de repas familial" où chacun élève ce qui arrive à sa grande sœur au rang de phénomène de société, je laisse ça aux journalistes du Nouvel Obs. A cet égard, votre second commentaire (celui où vous citez des données chiffrées) est nettement plus intéressant que le premier. Par contre, quand vous dites : "ici, la norme, c'est la télé dans la chambre pour ses 3 ans", je vous réponds : "Ben, ici, non" et nous voilà bien avancés tous les deux. Vous comprenez ce que je veux dire ?

    Sinon : le fait que des élèves ont dans leur vie d'autres intérêts que l'école n'est absolument pas nouveau. Pour vous en convaincre, vous n'avez qu'à lire ou relire "La Guerre des boutons" (le vrai, le roman, pas le film !). Sans remonter si loin, il me semble tout de même que votre vision de l'école des années 50 (au passage, les années 50, c'était il y a 60 ans, pas 40) est quelque peu idéalisée. Du reste, certains de ces intérêts actuels font bel et bien appel à l'écrit. On pourrait donc imaginer que la pratique de Facebook, par exemple, développe la maîtrise du français... Votre argumentation me semble donc parcellaire. Soit dit sans aucun mépris. ;-)

  • @ l'hérétique

    L'adolescentis, n'est pas un puer, bien sûr, mais pas un adulte non plus. Rappelez-vous que les jeunes gens (15-25 ans) étaient sous l'ancien régime les garants de la morale (voir les charivaris, actes de délinquance pour le bien public), et qu'ils ont encore, souvent, une conscience citoyenne plus aigüe que les "adultes".

    La violence dans les écoles n'est pas nouvelles, et il faut trouver des solutions. Mettre les mineurs délinquants en zonzon n'en est pas une, et à terme, c'est un suicide. Mais ce n'est de toutes les façons en aucun cas de la responsabilité de l'enseignement national de préconiser l'enfermement des mineurs ! Que la criminalité juvénile soit présente dans les écoles, à leur sortie, ou ailleurs (et surtout ailleurs), l'idée même d'une approche pédagogique reposant sur l'incarcération des fauteurs de trouble est stupide.

  • @ l'hérétique

    cela dit, comme je l'ai écrit ailleurs, je suis tout à fait d'accord avec vous sur la nuisance, voire le danger, que représentent ces pédagogols...

  • L'opinion c'est une question de sensibilité. Personnellement j'ai pas mal "bourlingué" comme on dit.
    Des jeunes qui sont passé par des centre fermés, des foyers etc ... j'en connais quelques un.
    Le problème c'est que dans ces dispositifs ils ce retrouvent entre jeunes à problèmes et encadrement. A partir de là, je ne voit pas comment on peut espérer qu'ils aient un développement normal.
    Pendant que les autres commencent à sortir, avoir des jobs à mi-temps, avoir une copine etc ... eux sont coincé entre délinquants.
    Quels exemples ont-ils pour ce construire ?
    Quels espoirs peuvent-ils avoir dans l'avenir si à 16 ans ils sont déjà passé par la case prison ?

    Ce n'est pas de la démagogie. La punition c'est quelque chose de nécessaire sinon il n'y a plus de limites. Mais ne tombons pas dans les extrêmes et la répression aveugle.
    Pour un mineur ou même un jeune adulte, il y a encore un espoir qu'en lui remuant le cul il change.
    Pourquoi ne pas les envoyer faire un stage à l'armée ? les faire travailler dans l'humanitaire ?
    Ils y seraient coupés de leur environnement et entourage habituel déjà, et aurait la possibilité de faire quelque chose de valorisant et formateur ...

  • @ "Pas convaincu"
    Il me semble que vous n'avez pas répondu à ma question du 28/07, que je me permets de vous réitérer :
    "Que proposez-vous comme actions répressives face à la délinquance des mineurs (si toutefois vous jugez adéquat d'en proposer) ?"

    @ Florian
    Assez d'accord avec vous. L'ennui, c'est que ce genre de proposition est difficile à faire admettre pour des raisons idéologiques. La mesure est proposée dans le rapport Ciotti et du coup, puisque ça vient de Ciotti, toute la gauche brâme au retour de la bête immonde aux pattes vert-de-gris...

  • M. Ch Romain,
    C'est agréable de pouvoir échanger avec des gens de bonne compagnie. Les questions que vous posez sont de vraies questions particulièrement complexes. Etant donné les enjeux, elles méritent autre chose que des simplifications abusives et des propos de cefé de commerce.Il faut avant tout s'appuyer sur des faits avérés. Pour ne parler que des pratiques de langage, il est vrai que le dialogue avec les ado d'aujourd'hui est difficile. Nous ne parlons pas la même langue, quel que soit le milieu social. Une langue est faite pour évoluer. Au XVI ème siècle, les pédants trouvaient que Rabelais écrivait comme un cochon. Ceci dit, compte tenu des exigences de la société, il faut apprendre que dans certaines circonstances on doit utiliser un niveau de langage approprié, à l'oral comme à l'écrit, sans ce qui est considéré comme faute par la norme sociale. C'est ce qui a guidé le travail des linguistes et des pédagogues dont les détracteurs n'ont sans doute pas lu la moindre ligne.
    J'inviterai volontiers l'Hérétique à venir affronter une classe d'ados, non pas dans une banlieue mais au lycée Henri IV à Paris et à discuter avec l'un de ces "cons de pédagogols " qui ont la charge de leur apprendre à s'exprimer correctemetn et à fréquenter d'autres écrits que ceux quiu circulent sur les réseaux dits "sociaux" comme Facebook et autre.
    Je ne peux malheureusement développer davantage mais je vous renvoie sur mon site que vous trouverez grâce à Google.
    Merci, en tout cas de votre intervention.

  • @ M. DABENE

    Merci à vous. Je vais aller visiter votre site.

    Bonne journée,

  • "Assez d'accord avec vous. L'ennui, c'est que ce genre de proposition est difficile à faire admettre pour des raisons idéologiques."


    Pas plus que des peines de prison je pense puisque c'est de ça dont il est question.
    Après c'est sûr le PS un jour faudra prendre le temps de leur expliquer qu'être l'opposition c'est plus complexe que dire non systématiquement avant même de voir de quelle façon la barque va être mené ...

  • votre cri du coeur me touche tout particulièrement parce que je me bats (sic) depuis des années contre cette foutue méthode pédagogique dite "approche par compétence", véritable creuset d'un massacre des cerveaux...ce que les américains appellent de plus en plus "tyranny of competnce" et qui ne semble favoriser que les besoins ultra-néo-libéraux et les profs incompétents...il y a même une nouvelle mouture, parmi d'autres conneries behavioristes, qui vient d'apparaître dans le portrait sous des termes accrocheurs: "la désactivation émotionnelle " : une garantie à encore plus d'ignorance et une évacuation quasi complète de la transmission de connaissances parce que celles-ci sont de plus en plus échantillons exemplaires de l'expression "peau de chagrin"...gk

  • C'est joli, ça, la "désactivation émotionnelle". En fait, ça consiste à faire venir en classe des "groupes victimes de préjugés" (homosexuels, personnes handicapées, immigrés...) pour que les chères têtes blondes confrontent leurs préjugés à la réalité humaine.

    Et pendant ce temps-là, les Chinois travaillent.

  • ...en autant que les chinois travaillent grâce aux technologies que nos capitalo-financiers leurs livrent et que les étudiant(e)s des pays occidentaux inventent et développent de nouvelles technologies, pas trop de problèmes...mais les chinois étudient et pas n'importe quoi pendant que ceux-ci, dans un monde donné comme transparent, mais auquel il manque quelque respect des différences, ne faut-il pas se demander si cette prétention au respect s'appuie sur une contradiction (oui, mais) dont la désactivation émotionnelle semble détenir la clé ?...pas d'instruments comme une simple distinction entre apparences/réel (constructivisme social oblige), la tension entre sujet réfléchissant et objet, etc...toutes les vaches sont noires dans la nuit, rappelait Russell...gk

  • Vous avez bien raison concernant l'enquête PISA, qui fait moins parler d'elle lorsqu'il s'agit de commenter les résultats de la Corée du Sud dont le modèle éducatif est loin d'être celui tant vanté par nos amis pédagogisants. Pour la 4e idée, elle n'empêche pas de comprendre que vous êtes de ceux qui veulent que l'école soit encore un moyen d'ascension sociale, et non de reproduction, c'est à dire qu'elle élève, justement, les élèves vers le meilleur d'eux-mêmes.

  • @ Ch. Romain

    Excusez mon silence, la question me semblait purement rhétorique.

    La question posée, non, je n'ai pas de méthode miracle. Cela dit, pourquoi les gangs (Latin Kings et autres) se développent en Europe, notamment en Espagne? pourquoi les jeunes fument, ensemble? ou prennent de l'héro, ensemble? Pourquoi les jeunes, qui n'ont plus de levier, lâchent tout? Ça c'est la question, et les enseignant, malgré leur mauvaise volonté, y sont pour quelque chose... Vous avez vu un prof heureux dans vos années de Lycée? La seule que j'aie vu passait des vidéo sur l'abattage des porcs en cours de latin...

    Revenant à la question : prévention... je sais c'est facile.

  • @ Pas convaincu

    J'ai fait mes études (du primaire à la prépa) entre 1964 et 1979. Et : oui, j'ai croisé des profs heureux, dont le souvenir reste gravé dans ma mémoire et qui ont eu sur moi une influence importante. Disons : cinq. Les autre se perdent dans la grisaille, hormis deux ou trois qui ont eu une influence négative de par l'opposition avec eux. Mais il faut dire (et n'y voyez nulle vanité) que je n'étais pas n'importe quel élève. Ceux qui étaient les plus heureux sont ceux qui nous disaient : "Dans ma classe, je suis Dieu le père, que ça vous plaise ou non". Ce sont eux dont je garde le souvenir le plus reconnaissant. Et quelque chose me dit que les gamins d'aujourd'hui, face à de tels profs, ne seraient pas forcément malheureux. Mais on a découragé ou éradiqué de tels profs.

  • @ Ch. Romain

    J'ai fait mes études primaires et secondaires vingt ans après vous (partiellement, j'en ai eu marre et passer les exams du jurys central, équivalent du bac grosso modo). Je pense que ça n'a pas changé, les profs qui sont le plus à même d'aimer et de se faire aimer sont ceux qui règnent d'une main de fer...
    Voir Tchakhotine.
    La prof dont je parlais s'est faite renvoyer pour avoir exploser une photocopieuse à coups de ciseaux... une historienne.
    J'ai eu d'excellente relations avec mes professeurs. Peu étaient épanouis... l'hérétique ne l'est visiblement pas non plus...

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