Pauvres abeilles ! elles n'avaient pas besoin de cela. Après les insecticides, voilà qu'un nouvel arrivant les menace : un frelon, plus petit que son cousin européen, mais plus féroce, est apparu en France. Sa progression est exponentielle. Alors que le nid du frelon européen comporte tout au plus quelques centaines d'individus, celui de ce frelon d'Asie compte plusieurs milliers d'individus. Il suffit d'une dizaine de ces frelons pour liquider une ruche, d'autant que nos abeilles ne savent pas lutter contre cet agresseur contrairement aux abeilles asiatiques.
Le dard de ce frelon peut percer jusqu'à 6 millimètres de matériau souple : il n'existe donc aucune combinaison suffisante pour protéger un pompier qui viendrait éradiquer son nid. A l'heure actuelle, seuls les apiculteurs ont développé quelques techniques pour tenter de piéger les reines, mais ce n'est pas suffisant. Zébulon dresse un état des lieux sur son blog (argh : un skyblog !) et donne des conseils pour le détruire. Ce qui est inquiétant, c'est que Zébulon a écrit son billet en janvier 2008 et qu'on réalise le danger seulement aujourd'hui soit 18 mois plus tard...
La progression en France de ce frelon est exponentielle et il n'a pas de prédateurs connus. Il progresse de 100 kilomètres par an et devrait gagner la partie nord de la France d'ici deux à trois ans maximum (un nid a d'ores et déjà été repéré à Saint-Malo !).
En octobre 2008, un Monsieur "abeille" a été nommé par le gouvernement , Jean-Pierre Comparot. Le rapport du député Martial Saddier, paru à la même époque avait pourtant sérieusement mis en garde contre le développement de cet insecte en France :
Le rapport identifie clairement ce nouvel insecte identifié pour la première fois en France en novembre 2005 dans le département du Lot-et-Garonne. Son développement très rapide lié à son mode de reproduction, sa prolifération doivent nous faire prendre très au sérieux le frelon asiatique qui devrait coloniser toute la France dans un délai relativement rapide. Un piégeage sélectif doit être généralisé, ainsi qu'une vigilance particulière quant aux risques sur la sécurité civile.
On attend quoi ? de ne plus avoir du tout d'abeilles en France ? Si au gouvernement, on pense que cela coûte cher de défendre les abeilles, je tiens à informer les pouvoirs publics que cela coûtera encore plus cher de polliniser à la main s'il n'y a plus d'abeilles.
Autre chose : on perçoit les dégâts sur les abeilles, parce que l'on tient un décompte, mais ce frelon attaque vraisemblablement d'autres insectes. Les ravages pourraient s'avérer considérables de générer d'autres problèmes graves dont nous n'avons, à l'heure actuelle, pas conscience.
Laisserons-nous les apiculteurs et nos abeilles faire face seuls au danger ? Le célèbre poète latin, Virgile, consacre tout le chant IV de ses Géorgiques à ces insectes, prodiguant force conseils aux apiculteurs pour veiller au confort des abeilles. A ses yeux, les abeilles étaient porteuses de l'étincelle divine : on a dit que les abeilles avaient une parcelle de la divine intelligence et des émanations éthérées. (Géorgiques, IV,220)
Virgile affirme qu'une partie de la ruche se destinait à la lutte contre les frelons, mais à voir cette vidéo assez effrayante, contre le frelon d'Asie, on ne voit pas de guerrière résister...30 frelons contre 3 000 abeilles, si j'ai bien compris...
Et si on se remuait, au MoDem, pour interpeller les collectivités locales et le gouvernement afin d'organiser une riposte coordonnée et définitive contre ces sales bestioles ?
Commentaires
Pauvres petites betes, dsl, je suis devenue allergique, aussi je crains de ne pouvoir rien faire.
Leur vie ou la mienne!
Les piqures de ces bestioles asiatiques sont redoutables, parait-il.
En fait ils ne sont pas présents qu'en Lot et Garonne, mais déjà dit l'année passée, je ne sais plus sur quel blog. :)
comprends pas l'absence de réaction du ministère de l'agriculture.
C'est sacrément impressionnant, moi qui ai déjà la trouille de ces satanées bestioles, ça va pas s'arranger avec cette vidéo.
En ce qui concerne la lutte contre cet insecte, ce devrait être une priorité de l'INRA. en général, la solution envisagée pour lutter contre ce type d'espèce invasive est la lutte biologique, en introduisant un parasite ou un prédateur. Seulement, il faut trouver une espèce qui ne risque pas de perturber l'écosystème, ce qui n'est pas aisé.
C'est vrai l' hérétique, ce fléau va se propager dans toute l'Europe, ah la la miserere.
Après les ours polaires ou autres, vla les abeilles!
Mais ou va-t-on?
Sans abeilles, pas loin, pas loin du tout ...
@Vincent,
Ainsi que vous l'exprimez si bien, certains remèdes peuvent s'avérer nocifs, voire néfastes.
Aussi, parfois faut-il savoir prendre le temps de raisonner en amont, je suppose.
Nous en parlions déjà ici l'an passé.
Interpeler les politiques encore et encore. Les programmes aux régionales peuvent se préparer aussi autour de thèmes tels que celui-ci.
Bah, sans moi, déjà avant les européennes c'est exact, les abeilles font le bzzzz, dsl j'ai le bourdon!!!
Ah décidément, chaque été on voit que c'est dur pour les abeilles.
Elle n'ont pas encore gagné !!
@CK,
Agissez, si cette cause vous tient à coeur. Une lettre est toujours présente dans les archives de ce blog.
@Martine,
Oh vous le savez bien je regarde trop vers le ciel pour être attentifs à ces bêtes bûcheuse.
Mirabelle peut-être ?
Bah après tout elle me semble toute désignée, elle était pour la réforme de la constitution cela devrait lui faciliter le dialogue, mais sans moi!! Cha che clair?? Je n'agis jamais qu'en mon ame et conscience, et ma conscience me dit abstiens toi !
Bonne journée :)
Le sujet avait effectivement été évoqué à plusieurs reprises et il y a un suivi qui appelle aux contributions de la population. Je reproduis ci-dessous mon billet de l'hiver dernier.
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Un frelon venant d'Asie (Vespa velutina Lepeletier, 1836) est en train d'envahir la France depuis 2004. Il est surtout présent dans le quart sud-ouest pour l'instant. Le plus gros problème qu'il poserait actuellement est qu'il se nourrit principalement d'abeilles. Les nids, imposants, se trouvent majoritairement à la cîme des arbres et ne sont donc repérables qu'en hiver.
L'INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) participe à la réalisation de la cartographie de la répartition de ce frelon, en vue de suivre et de mieux prédire son expansion. Les particuliers sont invités à signaler les nids au moyen d'une fiche de signalement disponible sur le site de l'INPN et en écrivant à vespa@mnhn.fr.
http://inpn.mnhn.fr/isb/servlet/ISBServlet?action=Espece&typeAction=10&pageReturn=ficheEspeceFiche.jsp&numero_taxon=433589
@Martine,viendrai bientôt dans les pâtures, plus pour les abeilles mais pour les guitares des gitans et les chants des bohémiennes.Dieu fasse qu'aucun frelon ne les en chasse jamais.
Ici une photo d'un essaim siégeant dans mon jardin
http://www.vlamarlere.com/article-35093058.html
A vue de nez et à 20 m au-dessus du sol, il contient dans les 5000 individus
et qui devrait en être éliminé par une technique assez au point dans ma région quand
on est confronté à ce type d'accès difficile pour les professionnels et les pompiers ( terrain instable, sol trop léger pour supporter le camion)
Cette technique est le tir groupé au fusil de chasse par douze tireurs minimum qui vont transformer l'essaim en purée de frelons. cela nécessite en cette saison un arrêté du maire pour utilisation de sa police spéciale en vue de danger imminent, prévenir la gendarmerie qui sera présente, ainsi que le président de la société de chasse, le spécialiste régional de la veille apicole et deux gardes chasses.
Plaisant, non? A l'arrivée au sol, les débris sont arrosés d'insecticide pour tuer tout individu résistant à toutes les formes de plomb utilisés.
Je vais de ce pas laisser trace sur le site que vous indiquez, merci!
@ Viviane
il me semblait avoir lu que le tir au fusil n'était pas efficace parce que dès lors que la reine s'échappait, il se reformait ailleurs ?
Cette technique n'est utilisée que très exceptionnellement, pour des nids inacessibles et donc les différentes formes de plomb utilisées visent à réduire en purée littéralement toute la colonie. Ne reste plus qu'à l'accueillir au sol avec des insecticides. Cette seconde partie de la procédure est obligatoire si on veut en effet minimiser les risques de reconstruction par des éléments "mûrs" ( jeunes reines) ayant échappé au carnage. Le tir a lieu à 20 heures 30, heure à laquelle on est certain que toute la colonie est rentrée au bercail.
Lorsque l'onprocède à un tir au fusil avec un seul tireur, il y a des risques en effet de laisser vivantes des bestioles qui reconstruiront dans la semaine qui suit un nouvel essaim, en général à moins de cent mètres de l'essaim mère.. Cette destruction sera suivie d'une surveillance hebdomadaire jusqu'aux gelées dans un rayon de cent mètres à la ronde, ce qui implique dans notre petit village une parfaite mobilisation de la population environnante. des villages qui étaient envahis de ce prédateur des ruches recommencent à pouvoir élever des abeilles en toute tranquillité grâce à la coordination des pouvoirs publics, des apiculteurs,des professionnels de surveillance et de la population mieux informée. Mais que c'est long et difficile de faire prendre conscience!
@ Viviane
Merci pour votre témoignage très précieux. Il faut de bons tireurs, je présume, pour ne pas rater le nid...
A titre d'info:
La lutte contre ces frelons a été confiée à des sociétés privées...Les pompiers peu performants parait-il et/ou mal équipés.
Pour info, le frelon de la vidéo est Vespa mandarinia, le plus gros frelon qui existe. Il est asiatique également, mais ce n'est heureusement pas celui que l'on a chez nous. Vespa velutina, celui qu'on a chez nous, fait parti des plus petits frelons. Il fait surtout des nids très populeux, mais pas 5000, entre 1500 et 2000 c'est déjà pas mal.
Merci Quentin pour ces précisions