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Europe

  • L'euro-député MoDem et son assistant parlementaire

    Je viens d'exposer aujourd'hui dans un billet précédent comment pouvait s'organiser le partage des taches pour un militant employé par un parti et en même temps assistant parlementaire. Je vois tellement de confusion dans la presse et dans certains commentaires que j"y reviens. Je prends le cas du MoDem pour être clair.

    L'assistant parlementaire d'un euro-député ne vit pas dans une tour d'ivoire pas plus que l'euro-député. Quand on a été choisi par un parti, on lui rend tout de même légitimement quelques comptes. Ce n'est pas une simple coopérative  pour truster des postes électifs confortables et grassement rémunérés. Le parti hôte s'attend donc à un certain retour de communication de son député. C'est en règle générale là que commence une des missions de l'assistant parlementaire. Pour un tel travail, il est préférable d'avoir affaire à quelqu'un qui connaisse bien les rouages et la vie interne du parti, typiquement, plutôt un militant. Et il n'y a là rien d'illégal ni d'immoral. C'est même le bon sens le plus élémentaire. Si vraiment l'assistant doit effectuer des taches qui ne concernent que le parti, il signe un second contrat avec ce dernier, et c'est ce qui s'est passé avec le MoDem car ce parti a toujours eu à coeur de faire les choses dans les règles.

    Corinne Lepage a affirmé en 2014 que le MoDem avait voulu faire travailler son assistant pour le parti. J'ai une autre interprétation : Corinne Lepage ne s'est jamais sentie impliquée dans le MoDem et lui a toujours préféré son micro-parti, Cap21. De plus, c'est quelqu'un de très individualiste, pas franchement solidaire dans la sphère politique. Il n'y a qu'à voir comment elle s'est tournée vers Europe-écologie les verts en 2009, se rendant à certains de leurs meetings et ne faisant pas même le service minimum pour le MoDem. Elle a donc perçu toute demande de coopération de la part du MoDem comme une intrusion sur son pré-carré. Il n'y avait rien d'anormal dans la demande du MoDem , juste un refus de coopération d'une eurodéputée qui lui devait son siège. Comme le MoDem est un parti très souple et pas franchement contrariant, il a laissé courir.

    Donc, je vois venir le radieux témoignage anonyme qui vient de tomber ces derniers jours : il repose sur les mêmes bases. C'est la raison pour laquelle il coulera à pic devant la justice. Tout ce que la justice pourra rétorquer à l'accusateur, c'est qu'il s'est trompé sur le périmètre de définition de son poste. A ceux qui en douteraient, je mets à disposition gentiment la fiche métier d'un quotidien sur ce métier. Sauf que venant de quelqu'un qui connaît la sphère politique, c'est juste étonnant d'avoir un tel ressenti qu'on pourrait à la rigueur comprendre de la part d'un étudiant qui se serait trompé d'orientation...

    Difficile de ne pas y voir de la malveillance, dans ce conditions, et une volonté intéressée, à la veille d'une grande élection, de salir un parti politique et ses figures principales. Sans compter les assistants parlementaires qui ne se sont jamais plaints quoi que ce soit...

  • Réfugiés : et si la France écoutait Marielle de Sarnez ?

    Sur la question des filières d'immigration et des admissions de réfugiés, Marielle de Sarnez a une position constante (et de bon sens) depuis toujours (en tout cas, au moins depuis que je la connais).

    C'est l'absence de filières sûres et légales qui provoque une flux de réfugiés dans des conditions effroyables sur le sol européen.

    Ce que propose Marielle de Sarnez est simplement le bon sens : que l'Europe établisse des représentations partout où il y a des exils massifs et donc des demandes d'asile à prévoir. On construit des bureaux au Liban, en zone kurde en Syrie ou en Irak, en Turquie, bref, partout où il y a un grand nombre de candidats à l'émigration et on traite les dossiers sur place.

    Si on est logique, on le fait tous ensembles, nous les Européens, à défaut, au moins ceux qui seront d'accord pour cette procédure. Et si on veut aider les réfugiés à vivre décemment, on organise des systèmes de sanitaires, de la distribution d'eau, et on recrute des gens valables parmi les réfugiés pour protéger les femmes (bon, tout cela, c'est moi qui l'ajoute à la proposition initiale de Marielle de Sarnez - et de l'ADLE et du MoDem qui la soutiennent).

    L'Europe ne peut déléguer son droit d'asile aux pays qui l'entourent. Elle doit, au contraire, assumer son droit d'asile, l'harmoniser, réformer enfin Dublin, et gérer des voies d'accès légales et sûres pour les réfugiés syriens, comme l'a fait récemment le Canada par exemple.

    Voilà, ça me paraît le moins.

  • Allemagne, cause facile et universelle de tous nos maux

    Bravo François Bayrou d'avoir réagi ! Comme d'habitude, la classe politique française avec un bel ensemble accuse l'Allemagne de tous les maux, les siens et ceux de l'Europe. C'est inadmissible d'accuser ce pays d'imposer des diktats aux pays dépensiers alors que ce sont ses propres fonds qu'elle prête et qu'elle s'astreint à des règles de bonne gestion auxquelles ceux qui la critiquent veulent déroger. Non seulement elle a déjà prêté des sommes faramineuses et me paraît quand même fondé à réclamer le retour de ses prêts mais en plus il faudrait qu'elle continue  verser dans les paniers percés, tout ça pour se faire en plus insulter et accuser au final ?

    La France est minable avec l'Allemagne depuis un bon moment. Cela va de la suppression des classes bilangues et européennes (alors que la France s'est engagée de longue date à développer l'apprentissage de l'allemand par un traité qu'elle a signé !) jusqu'aux imprécations et accusations incessantes contre ce pays chaque fois qu'il ose un peu élever le ton.

    Quand des abrutis du calibre de Mélenchon comparent l'Allemagne démocratique d'aujourd'hui (qui a d'ailleurs bien des leçons à nous donner en matière de démocratie) à l'Allemagne nazie, à la rigueur je ne suis pas surpris, connaissant les amitiés de ce sinistre individu. Pas de surprise non plus du côté de l'extrême-droite dont c'est une antienne, malgré ses amitiés réelles, pour le compte, avec d'anciens waffen-SS et avec la clique révisionniste et vichyste.

    Mais voir le "perv", comme l'appellent les Américains en rajouter une couche alors qu'il est censé se draper dans une posture de dirigeant respectable, c'est un peu fort. Le problème, c'est qu'il ne faut pas croire que la droite républicaine fasse tellement mieux. Un Jacques Myard du parti Les Républicains y est allé aussi de son coupler pour parler de diktat.

    Il faut voir les communiqués du Parti Socialiste chaque fois qu'il y a des "tensions" qu'Hollande les qualifie d'amicales ou pas. Ça, par exemple : 

    « Le projet communautaire – de l’Europe - est meurtri par l’intransigeance égoïste de la chancelière Merkel qui ne songe à rien d'autre qu'à l'épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral »

    Minable.

    Et la déclaration débile de Sarkozy en 2007 :

    « La France n'a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n'a jamais exterminé un peuple. Elle n'a pas inventé la solution finale, elle n'a pas commis de crime contre l'humanité, ni de génocide »

    Minable.

    Je passe sur les proclamations guerrières de Montebourg et Bartolone plus récemment, le dernier appelant à une confrontation.

    Minable.

    L'Allemagne propose des solutions à la Grèce, mais si ce pays trouve d'autres voies pour réaliser des économies ou équilibrer ses comptes, personne ne les lui reprochera. Il en va de même pour la France. C'est avec justesse que Bayrou analysait dans son État d'urgence les difficultés de l'économie française en observant qu'elles venaient toutes de l'intérieur et que le monde extérieur n'en était pas comptable.

    Puisse la classe politique française s'en inspirer et adopter enfin des postures courageuses et responsables.

  • Pascal Lamy, médiateur entre la Grèce et l'UE ? Très mauvaise idée.

    J'ai eu un frémissement en prenant connaissance de l'entretien que Robert Rochefort a récemment donné à LCI. La chaîne télévisée et l'eurodéputé du MoDem y abordent la situation financière et de la Grèce et les relations de ce pays avec l'Eurogroupe. Robert Rochefort émet alors une bonne idée, hélas associée à un très mauvais choix. Il suggère de nommer un médiateur entre eurogroupe et gouvernement grec si les uns et les autres constatent que la situation est bloquée. Et, dans la foulée, de proposer le nom de Pascal Lamy.

    Je n'ai jamais compris l'affection centriste pour Pascal Lamy. Il incarne, à mes yeux, tout le vice consubstantiel de la création européenne. Voilà un individu qui méprise par-dessus tout les individus et les peuples. Il n'y a à ses yeux que deux camps : celui du Bien et du Progrès, dans lequel évidemment il figure, et celui du Mal et de l'Archaïsme au sein duquel on trouve pêle-mêle les Français en général, les eurosceptiques, et peu ou prou tous ceux qui ne sont pas d'accord avec l'idéologie du Progressisme et du Mondialisme, Pascal Lamy incarnant comme le vieux dieu romain Janus, le visage de l'un et de l'autre.

    Comment un Lamy pourrait-il comprendre un peuple aussi ancien que celui des Grecs, lui qui considère la culture comme un marchandise ordinaire et la défense, dans chaque pays, de la langue, comme un archaïsme d'un autre temps ?

    Pascal Lamy n'a eu de cesse de conspuer la France et de lutter contre ses intérêts les longues années qu'il a passées au sein de la bureaucratie européenne comme commissaire, puis à l'OMC.

    C'est un auto-satisfait qui s'imagine qu'il fait le bien des peuples et peu importe que ces derniers «se trompent» pourvu qu'une main «fraternelle» (et même paternelle, pourquoi pas ?), progressiste et, quand même un peu socialiste (enfin social-démocrate, plutôt) les guide dans la droite voie...

    Les Lamy, les eurobéats sûrs d'eux-mêmes, mortelle erreur que de croire que ce sont nos alliés. Il n'y a de pire ennemi pour l'Europe que ces gens-là. Les centristes, les libéraux européens, les chrétien-démocrates, doivent le comprendre et s'en défier comme de la peste. Et en France, il ne faut pas verser dans l'illusion que tous ceux qui auraient marché dans les pas de Delors seraient des nouveaux Delors.

    Grave erreur d'appréciation.

  • Qui va autoriser ou interdire les nouveaux aliments ?

    Marielle de Sarnez signale dans sa dernière lettre la venue d'un texte législatif très important au Parlement européen dans peu de temps : il s'agit de fixer les règles et procédures pour autoriser de nouveaux aliments sur le marché européen.

    Je ne suis pas expert de la chose mais j'ai lu avec beaucoup d'attention les conclusions d'une commission sénatoriale sur le sujet et il ne m'a semblé y lire que de bonnes choses.

    Ce que je comprends, c'est que la Commission voudrait simplifier les processus en ne confiant qu'à un seul organisme de contrôle, européen cela va de soi, l'EFSA et, en somme s'asseoir tranquillement sur nos agences sanitaires nationales. Je ne dis pas qu'elles sont parfaites, et je reconnais qu'un aliment peut attendre jusqu'à dix ans avant de se voir enfin autorisé, mais elles ont le mérite de multiplier les précautions. 

    Marielle de Sarnez suggérait de ne pas traiter de la même manière les aliments traditionnels d'autres pays et les fabrications ex-nihilo ou presque à partir de nano-particules alimentaires. 

    Eh bien je suis d'accord et voilà ce que je propose : à l'Union européenne de valider l'existant, c'est à dire des plantes ou autres consommées par d'autres populations ailleurs dans le monde. Mais quand il s'agira de nourritures artificielles, le principe de subsidiarité devrait s'appliquer à 100% et chaque pays décider des règles qu'il applique.

    On peut évidemment se dire que cela créera des niveaux de sécurité alimentaire variables d'un pays à l'autre, mais, comme Français, je préfère l'exigence dans mon pays à un dénominateur européen commun le plus petit.

    Puisque Marielle de Sarnez sera rapporteur pour le groupe ADLE sur l’avis qui sera rédigé par la commission parlementaire du commerce international, je ne cache pas que j'attendrai avec impatience ses premières conclusions et ses premiers éclairages.

  • Irak : heureusement les Américains sont là

    Par chance pour les Chrétiens d'Orient et les Yézidis, les Américains interviennent en Irak, et les Kurdes, dernier rempart contre les délires islamistes, font front.

    Tout ce que l'on peut souhaiter, c'est l'extermination complète des troupes de l'EIIL et la destruction définitive de leur pseudo-califat. Aucun califat n'a d'ailleurs fait montre d'une telle barbarie dans l'histoire du Proche-Orient.

    Je suis écoeuré par la veulerie des États européens et par la nullité d'Ashton. Les premiers ne parlent que d'aide humanitaire (qu'ils comptent distribuer comment, au fait ?) et la seconde est inexistante quand il faudrait fournir des armes sophistiquées aux Pehsmargas Kurdes et aller pilonner aussi férocement que possible les positions djihadistes. 

    Lâche et répugnant, de même, le silence de cette gauche morale et de toute la coterie pro-palestinienne, hystérique il y a trois semaines, discrète au possible aujourd'hui. Au mieux, on ne les entend que pour expliquer que c'est le faute des Américains. Tas de minables. 

    Je me réjouis d'observer qu'il y a au moins une personnalité politique, François Bayrou, pour estimer qu'il est un devoir moral pour les Européens et particulièrement la France de soutenir l'action militaire de l'Amérique. Cet homme-là ne se trompe jamais et juge toujours à propos qui sont nos vrais ennemis. Certainement pas les Américains même si nous pouvons avoir des frictions avec eux de temps à autre.

    La France, avec les Chrétiens d'Orient, c'est que de la gueule, si je puis me permettre. Beaucoup de bla-bla et pas d'action. Alors évoquer la France protectrice des Chrétiens d'Orient avec des trémolos dans la voix, cela ne sert plus à rien, parce qu'une fois encore, c'est l'Amérique qui fait le boulot. Il faut dire aussi que gauche et droite ont tellement dessoudé l'armée en réduisant son budget que nous n'avons de toutes façons plus les moyens de nos discours grandiloquents. En fait, mieux vaut que la France se taise, quand elle parle, elle se couvre de ridicule.

    J'ai trouvé fort juste et à propos l'intervention de Daniel Cohn-Bendit, qui a trouvé, une fois encore, le ton juste pour une crise internationale. Il suggère de faire financer une intervention militaire par l'Union européenne, tout en aidant les populations en danger. Si c'était ce type-là qui dirigeait l'Europe plutôt que des Barroso, Junker ou Ashton, elle aurait un tout autre visage.

    J'observe que le seul parlement européen qui presse son gouvernement d'intervenir, c'est celui de la Grande-Bretagne, pays toujours digne et courageux quand il le faut.

  • Quelques réflexions sur le score du FN

    La soirée électorale a donné son verdict, et, pour ce qui me concerne, il est sans surprise. Il ne faisait pas de doute que le FN allait faire un gros score, et d'ailleurs, les sondeurs l'avaient très justement prédit.

    Ce qui demeure désolant, après coup, ce sont les commentaires de la classe politique évoquant un cataclysme, un tsunami et cetera...

    En termes de représentation, en effet, les résultats du FN sont fort fâcheux. De là à dire que la France vote à l'extrême-droite, relativisons. Les voix du FN représentent un peu plus de 10% du corps électoral. Les autres partis, encore moins, évidemment. Donc, titrer que la France est subitement devenue facho, c'est un raccourci imprudent.

    Cela dit, environ 55 à 65% des Français se foutent de ce que la représentation parlementaire française compte un tiers d'élus du FN. Le véritable avertissement, à mon avis, c'est surtout celui-là.

    En nombre de voix, le FN fait à peu près le même score qu'à la présidentielle. Environ 6.5 millions de votes, un peu moins. Avant de se préoccuper du vote de ce parti, les autres formations politiques feraient mieux de se préoccuper de la déperdition de leur propre électorat. Car c'est bien là où le bât blesse.

    Mais si on s'intéresse au vote FN, on peut toujours raconter les mêmes stupidités sur l'opportunité d'une autre politique, sur les méfaits du libéralisme, sur la moralisation de la vie publique et ce genre de c...eries, on se fourrera immanquablement le doigt dans l'oeil.

    L'électorat FN (mais pas que lui à mon avis, certainement aussi une bonne partie de celui de l'UMP) est très clair sur quelques points : il en a ras la casquette de l'immigration. Et ce qu'il attend, ce n'est pas un geste symbolique, du genre renvoi de Léonarda dans son pays, mais une véritable désactivation de la pompe aspirante. Fin complète du regroupement familial, des naturalisations automatiques (ou presque) à la majorité, limitation de l'immigration économique, renvoi systématique des délinquants étrangers dans leur pays. Cela fait 20 ans que 200 000 immigrés entrent en France chaque année. Réduire à 10 000 comme le veut le FN n'est évidemment pas réaliste, même en claquemurant les frontières, mais je pense qu'il existe un moyen-terme. 

    Même chose pour l'insécurité. Plus de sanctions, plus immédiates, plus lourdes. Il suffit de mettre des moyens dans la police, dans la justice et de réformer cette dernière. Cela ne risque pas de se produire avec la laxiste Taubira. Un bon signe serait déjà de la dégager de son poste et de nommer quelqu'un de déterminé comme Garde des Sceaux. Je doute malheureusement qu'une telle figure existe à gauche.

    Reste l'Europe stricto sensu. Là, ça va être encore plus difficile pour la classe politique française. Elle doit perdre l'habitude de parler des directives européennes et de supplications auprès de la Commission. Désormais, elle doit dire la vérité et préciser que ce qu'elle renvoie à l'Europe provient bien de France et pas de l'Europe. Dans le cas contraire, une large partie de la population finit par penser qu'une bureaucratie bruxelloise gouverne leur quotidien alors que l'Union emploie moins de fonctionnaires que la Ville de Paris !

  • Au FN, on croit à la danse de la pluie

    Je sais que ce n'est pas une bonne pratique de s'occuper de ses adversaires quand on mène une campagne politique. Je le sais. D'ailleurs, je recommande à tous mes lecteurs un programme pour l'Europe digne de ce nom, celui des Européens (UDI-MoDem). Mais quand je vois des énormités, c'est plus fort que moi, je me sens obligé de réagir.

    Je viens de lire le dossier du FN sur l'euro.

    Lors d’une dévaluation, la valeur de la monnaie ne baisse que pour les importations. Or, les biens et services importés ne représentent que 14,5 % en moyenne de la dépense de consommation des ménages. La grande majorité de ce que nous consommons est produite sur le territoire français. De plus, certains pays comme l’Espagne ou l’Italie dévalueraient plus que la France, les biens importés de ces pays seront donc relativement moins chers. Globalement, l’effet inflationniste, du fait des réévaluations (du Mark notamment), des dévaluations, sera très limité

    J'ai compris comment le FN a concocté son programme économique. Il est allé voir Élizabeth Tessier. Vous savez, celle qui fait des prévisions astrologiques. Enfin, je dis ça...peut-être que c'était un voyant à bas prix, genre marabout de banlieue, finalement. C'est picaresque leur histoire. Ce que feraient Italie ou Espagne, qui peut le dire ? Qui peut dire que le Mark serait réévalué ? Cette dernière affirmation est particulièrement ridicule. Le franc était quasi-arrimé au mark bien avant l'émergence de l'euro. Le FN aime la politique-fiction, en somme.

    C'est ça le problème de l'argumentation  du FN. Même pas de l'approximation. Des incantations autour d'un totem en espérant que ça marche. Dans leur raisonnement sur les effets de l'une dévaluation, rien ne tient ou presque. Quant à affirmer que 14% de notre consommation seulement, comme ils le font plus haut, est importée, je me demande d'où les rebouteux du FN tirent ce chiffre, et, en supposant qu'il ait une origine, sur quelle base il est calculé.

    Si on veut que l'euro soit une force, il faut faire une bonne fois pour toutes ce que préconisent le MoDem et l'UDI :

    CRÉER UN VÉRITABLE GOUVERNEMENT DE LA ZONE EURO. Afin de rendre plus efficace les politiques, en particulier dans le domaine économique, nous voulons créer un véritable gouvernement de la zone euro pour mener des politiques nouvelles et engager l’indispensable convergence de nos systèmes sociaux et fiscaux. Les parlementaires européens de la zone euro, avec les Parlements nationaux, seront amenés à contrôler ce nouvel exécutif.

    DOTER LA ZONE EURO D'UN BUDGET AUTONOME ALIMENTÉ PAR DES RESSOURCES PROPRES. Cette autonomie budgétaire facilitera la mise en oeuvre de politiques communes en faveur de l’emploi et d’un programme ambitieux d’investissement d’avenir permettant, en particulier, de favoriser les relocalisations d’entreprises.

    UNE REPRÉSENTATION EXTÉRIEURE UNIFIÉE DE LA ZONE EURO. Le gouvernement de la zone euro doit être représenté en tant que tel au FMI, à la Banque mondiale, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et dans les organisations internationales spécialisées.

    C'est quand même plus crédible...

  • Chouette, un pote de gauche qui vote UDI-MoDem !

    Savoureuse discussion, ce midi, avec un collègue de travail. Il entreprend d'évoquer les européennes de ce dimanche et ses intentions de vote et me dit tout de go :

    «Tiens, je vais te dire quelque chose qui va te faire plaisir : je vais voter UDI-MoDem à ces élections. Ce sont les seuls qui ont une ligne européenne claire».

    Hop, une voix de plus pour Marielle et les Européens :-)

    C'est intéressant parce qu'on a discuté des postures des différentes listes mais surtout du gouvernement. Comme moi, ce collègue est exaspéré par les doubles discours (qu'il reprochait déjà à Sarkozy et à l'UMP) sur l'Europe, et tout particulièrement l'anecdote que je relevais dans un précédent billet : rien de plus hypocrite et misérable que Moscovici, Ayrault ou Hollande expliquant que le précédent gouvernement allait négocier son déficit à Bruxelles.

    Ça me chauffe quand j'entends ça. Bordel, les commissaires de Bruxelles sont nommés par les États ! Alors pas la peine de venir pleurnicher après alors que l'État ne fait en réalité qu'appliquer ses propres décisions.

    Et d'un.

    Bordel de m...On ne réduit pas notre déficit pour faire plaisir à Bruxelles mais bien plus prosaïquement parce que c'est une obligation économique. Vivre en empruntant indéfiniment et dépenser toujours plus, ça s'appelle du surendettement. Tous les particuliers qui l'ont vécu savent très bien comment cela finit : par une catastrophe personnelle. L'État a beau avoir les épaules plus solides que le particulier, qui peut imaginer un instant qu'il en ira autrement pour lui ? Foutage de gueule.

    Et de deux.

    J'ai vu le Front de Gauche qui distribuait des tracts. On est au moins d'accord sur le premier point, c'est écrit noir sur blanc chez eux : le gouvernement se moque du monde en accusant Bruxelles puisque Bruxelles est une émanation du gouvernement. Content qu'on se retrouve au moins sur ça.

    Ça s'arrête là, toutefois, le copinage avec le Front de Gauche. Il propose de voler tous ceux qui ont prêté de l'argent à la France de deux manières : en ne remboursant plus, purement et simplement, ou alors, plus subtil, en dévaluant tellement l'euro qu'il ne vaudra plus que des clopinettes pour ceux qui ont prêté de l'argent aux États européens. Cet aspect, malheureusement pour le Front de Gauche ne vaut que pour ceux qui ont prêté de l'argent en dollars à la France. Pas de chance, l'essentiel de nos prêteurs sont européens. En somme, le Front de Gauche nous invite à être malhonnête avec tous ceux qui ont été sympas avec nous. J'ajoute qu'une dévaluation aurait comme qui dirait un "léger" impact sur toutes les importations hors zone euro, et il y en a un paquet. Les ménages français se serreraient la ceinture, au sens propre, pas au sens figuré...

    Enfin, le Front de Gauche reste un parti qui propose tout de même un programme européen. Rien de tel avec le FN qui a juré d'avoir la peau de l'euro. Petit problème : 26% des Français y sont favorables contre près de 60% qui sont contre...De toutes façons, le problème n'est pas l'euro mais ce qu'on en fait. Le FN se plante complètement d'analyse (rien de nouveau sous le soleil, d'ailleurs).

  • Marielle de Sarnez, une eurodéputée influente

    Instructif le classement réalisé par une professeur de l'ESSEC avec le Groupe des Belles Feuilles. Il s'agissait d'établir un classement d'eurodéputés en prenant en compte non seulement l'assiduité et les interventions mais aussi l'influence.

    Je ne suis pas surpris de retrouver Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard aux 4ème et 5ème places de ce classement. L'une a publié en 2009 un abécédaire de l'Europe puis tout récemment, début 2014, un livre d'entretiens intitulé l'Urgence européenne. Elle informe également tous les curieux de l'actualité parlementaire européenne avec sa lettre mensuelle.

    Quant à Sylvie Goulard, j'entame avec gourmandise son Europe pour les Nuls .

    Nous avons besoin d'eurodéputés qui sont investis et connaissent leurs dossiers. Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard sont de ce bois-là.

    Marielle de Sarnez relevait dans son dernier ouvrage, l'Urgence européenne, que les peuples n'en pouvaient plus, ne supportaient plus de voir tout se négocier à leur insu. Ainsi, bien que les centristes se soient montrés favorables à l'ouverture de négociations commerciales avec les USA (ça ne mange pas de pain, après tout) dès qu'ils ont constaté les premiers dérapages et l'absence de débat public, ils ont rétropédalé sur le champ, d'abord en s'abstenant lors du second vote au parlement sur ce sujet, puis, à partir du mois de septembre 2013, en dénonçant vigoureusement l'opacité totale des négociations. Enfin, ces deux derniers mois, constatant l'absence d'avancées démocratiques sur un sujet d'une telle importance, ils se sont résolus à s'opposer frontalement au traité avec entre autres une tribune retentissante de Jean Arthuis sur la question.

    Marielle de Sarnez, l'une des premières à tirer la sonnette d'alarme, est d'autant plus légitime à le faire qu'elle fait partie de la commission commerce international de l'ADLE depuis 2009. On peut dire qu'elle maîtrise son sujet et sait de quoi elle parle quand elle l'aborde.