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marielle de sarnez

  • Marielle de Sarnez, une femme d'exception

    J'ai évoqué à de nombreuses reprises Marielle de Sarnez sur ce blog. J'ai fait état des livres qu'elle a écrits", comme Féminin au singulier, Petit dictionnaire pour aimer l'Europe, ou encore la lettre mensuelle qu'elle publie en ligne pour éclairer les débats du Parlement européen.

    Mais par dessus tout, j'ai souvent cité Marielle pour l'apport original et inédit qu'elle apporte à la politique française dans le domaine des idées :

    C'est d'abord sa vision de l'État, très atypique dans le paysage politique français : Marielle voit dans l'État, mais cela concerne aussi des échelons administratifs inférieurs, une force dont l'objet principal est de faciliter l'action de l'individu en société. Et quand je dis l'individu, pas seulement l'individu considéré isolément, mais aussi toute association qu'il est susceptible de constituer, c'est à dire principalement l'association ou l'entreprise. Cette perception de l'État est très rare en France où on le voit plutôt comme une institution dont le rôle est de tracer les grandes lignes, de contrôler et de diriger à coups de lois, de décrets et de normes de toutes sortes. Au MoDem, seul Yann Werhling, à ma connaissance, adopte des positions proches de Marielle, mais je le connais moins bien pour dire cela.  

    Cette approche de l'État est aussi l'expression d'un libéralisme tempéré et bienveillant dont le moteur n'est pas une compétition sauvage entre individus mais le respect des choix individuels. Et cela comprend la liberté de s'enrichir et de disposer d'une propriété privée, quelle que soit son importance. Je dis cela pour que l'on ne vienne pas me dire que la France insoumise aussi respecte les libertés individuelles. Il n'y a donc rien d'étonnant à voir Marielle de Sarnez siéger au sein de l'ADLE au Parlement européen, parce que ces libéraux-là sont l'expression la plus tempérée du libéralisme et non la caricature qu'on donnent parfois les plus extrémistes des libéraux.

    Mais la liberté que défend Marielle de Sarnez ne va pas sans justice et solidarité. La justice, c'est de donner à chacun la possibilité de s'exprimer et de tenter sa chance, et non de lui reprocher d'être parvenu à un statut digne d'envie. Il s'agit donc d'une égalité des chances que seul l'État peut garantir, mais qui repose toujours sur la liberté de choisir afin que chacun puisse accomplir son destin individuel.

    Et la solidarité, c'est d'accepter de tendre la main pour que celui qui est tombé puisse se relever. Cela ne signifie pas qu'il faut imposer brutalement celui qui a plus, mieux réussi, mais que l'État peut l'inviter par des mesures appropriées à développer son mécénat, qu'il soit personnel, quand on cotise pour une association caritative, ou qu'il soit public, quand une entreprise ouvre une fondation ou finance une institution culturelle.

    La conséquence de ces trois principes directeurs, dans l'action et la pensée de Marielle de Sarnez, est un profond respect des corps intermédiaires si chers à Montesquieu, car ils sont la garantie la plus solide que le pouvoir ne s'exerce pas par l'effet d'une volonté unique et imposée à tous mais au contraire que cette volonté soit plurielle. Les corps intermédiaires permettent aussi l'expression des minorités et garantissent également qu'une minorité ne soit pas opprimée ou méprisée par une majorité.

    Avec tout cela, il y a un tempérament propre à Marielle de Sarnez, et je peux un peu parler d'elle parce que je la connais un peu.

    On ne gagne pas facilement la confiance de Marielle : il y a toujours une méfiance initiale chez elle parce qu'elle jaugera toujours celui ou celle qu'elle a face à lui. Elle est infiniment respectueuse des choix personnels et ne reprochera pas à quiconque de l'avoir effectué à condition qu'il soit assumé, honnête et courtois. On a le droit d'avoir un avis différent, pas de cracher sur l'ami d'hier. Et des individus qui sont prêts à cracher sur ceux qu'ils ont embrassés la veille, je dois avouer en avoir croisé pas mal, pour ma part...Marielle accorde donc une vraie valeur à la loyauté.

    Il y a aussi chez Marielle un vrai détachement par rapport au pouvoir. Cette femme si pragmatique porte en même temps un véritable idéalisme dans l'action politique. Personne n'a pu l'attirer par des promesses de pouvoir, et, sa réaction toute récente, lorsqu'il y a eu quelques anicroches entre le MoDem et En Marche a été très éclairante de ce trait de personnalité : elle a demandé à être retirée de la liste d'investiture car elle ne voulait pas être la caution d'une injustice.

    Ce détachement a pour corollaire la droiture. Marielle de Sarnez  a des convictions fermes et fortes et n'en change pas au gré du vent, pas plus que ses amis cessent d'être des amis parce que des chemins divergent. Conséquemment, Marielle de Sarnez tend à penser qu'on peut toujours se parler et privilégie le dialogue. Avoir des idées différentes, avoir fait des choix politiques différents, ne doit pas impliquer de se jurer une haine éternelle. Voilà pourquoi elle a été étonnée et affectée par l'attitude des derniers députés de l'UDF en 2007 quand la création du Nouveau centre a tourné à l'obsession anti-Bayrou. Je me souviens très bien de l'avoir entendue à cette époque-là me dire «on peut avoir fait des choix qui nous séparent mais quand même se parler, c'est incroyable cette agressivité envers François».

    Parce que Marielle n'accorde pas aisément sa confiance, elle est aussi secrète. On ne peut parler directement avec elle que si l'on a gagné sa confiance et que si elle juge que son interlocuteur peut comprendre ce qu'il a y d'explicite et ce qu'il y a d'implicite dans ce qu'elle dit. C'est d'ailleurs beaucoup à cette aune-là qu'elle fait le tri parmi ses interlocuteurs.

    Pour faire un lien final avec la liberté qui lui est si chère, il faut dire que Marielle respecte d'autant plus les choix des autres qu'elle n'aime pas qu'on lui reproche les siens. D'une certaine manière, c'est à la fois sa force et sa faille, la cause fondamentale de son affinité avec un libéralisme tempéré mais aussi sa limite. Et c'est aussi la garantie de sa droiture. 

    Et ce qui en fait cette personne complexe pour laquelle j'ai vraiment beaucoup d'estime.

    J'espère vraiment qu'elle sera appelée à de hautes fonctions au sein du prochain gouvernement parce que la France la mérite et parce que je pense que notre sort sera entre de bonnes mains si c'est elle qui doit le tenir.

  • Marielle de Sarnez, une eurodéputée influente

    Instructif le classement réalisé par une professeur de l'ESSEC avec le Groupe des Belles Feuilles. Il s'agissait d'établir un classement d'eurodéputés en prenant en compte non seulement l'assiduité et les interventions mais aussi l'influence.

    Je ne suis pas surpris de retrouver Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard aux 4ème et 5ème places de ce classement. L'une a publié en 2009 un abécédaire de l'Europe puis tout récemment, début 2014, un livre d'entretiens intitulé l'Urgence européenne. Elle informe également tous les curieux de l'actualité parlementaire européenne avec sa lettre mensuelle.

    Quant à Sylvie Goulard, j'entame avec gourmandise son Europe pour les Nuls .

    Nous avons besoin d'eurodéputés qui sont investis et connaissent leurs dossiers. Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard sont de ce bois-là.

    Marielle de Sarnez relevait dans son dernier ouvrage, l'Urgence européenne, que les peuples n'en pouvaient plus, ne supportaient plus de voir tout se négocier à leur insu. Ainsi, bien que les centristes se soient montrés favorables à l'ouverture de négociations commerciales avec les USA (ça ne mange pas de pain, après tout) dès qu'ils ont constaté les premiers dérapages et l'absence de débat public, ils ont rétropédalé sur le champ, d'abord en s'abstenant lors du second vote au parlement sur ce sujet, puis, à partir du mois de septembre 2013, en dénonçant vigoureusement l'opacité totale des négociations. Enfin, ces deux derniers mois, constatant l'absence d'avancées démocratiques sur un sujet d'une telle importance, ils se sont résolus à s'opposer frontalement au traité avec entre autres une tribune retentissante de Jean Arthuis sur la question.

    Marielle de Sarnez, l'une des premières à tirer la sonnette d'alarme, est d'autant plus légitime à le faire qu'elle fait partie de la commission commerce international de l'ADLE depuis 2009. On peut dire qu'elle maîtrise son sujet et sait de quoi elle parle quand elle l'aborde.

  • Marielle de Sarnez, l'anti Marine Le pen

    Je sais que Marielle de Sarnez et Marine Le pen ne se présentent pas dans la même circonscription européenne mais j'ai choisi de les comparer parce qu'elles représentent, me semble-t-il, deux figures radicalement opposées en politique. 

    J'ai achevé la lecture de l'Urgence européenne, et je crois que Marielle de Sarnez y énonce un principe très fort qui est aux antipodes des convictions des Le pen, père et fille. Un jour, Jean-Marie Le pen a déclaré « je préfère mon frère à mon cousin », « mon cousin à mon voisin » et « mon voisin à un étranger »… C'est la vision des Le pen. Des identités exclusives les unes des autres, ou, tout du moins, qui s'affrontent. Quelle meilleure réponse que celle de Marielle déclarant à la page 17 de son livre :

    On vit dans un monde où l’on peut additionner les appartenances, les citoyennetés. Ainsi, je me sens citoyenne de ma ville, de mon pays, de l’ensemble européen mais aussi du monde.

    Nous sommes avec cette déclaration au coeur même du principal affrontement de cette campagne. Le FN, ses électeurs, les Le pen, pensent que l'Europe est mauvaise, qu'elle est une nuisance pour la France parce qu'ils n'imaginent pas la France dans l'Europe. Ils se perçoivent comme Français et exclusivement Français et non comme Français au même titre qu'ils sont Européens. Et pourtant, ces deux identités existent, coexistent, même sans qu'elles soient d'une quelconque manière une menace l'une pour l'autre. 

    L'Europe est forte de ses nations et les nations européennes sont fortes de l'Europe.

    Marine Le pen essaie de constamment maintenir les Français dans la peur de l'Europe, de nos plus proches alliés et nos plus anciens amis. Ne trouve de grâce à ses yeux que Poutine dont on voit l'exercice du sentiment démocratique tous les jours dans son propre pays...

    Qui préfère vivre dans la Russie de Poutine qu'en France ?

    Mais Marielle de Sarnez, c'est aussi l'anti-européisme. L'européisme, ce sont les Bolkenstein, les Barroso, les technocrates qui sont constamment dans le déni du fait national et se méfient des peuples.

    A cela, Marielle de Sarnez oppose le principe le plus fondateur de la démocratie sociale à laquelle aspirent les centristes et les libéraux en général : la subsidiarité.

    La subsidiarité c'est quoi ? La subsidiarité, c'est de vouloir que ce ne soit pas l'échelon supérieur qui décide systématiquement ce qui est bon pour l'échelon local. En réalité, c'est le local qui sait ce qui est bon pour lui, et c'est donc à lui que revient la première décision. Et une démocratie qui fonctionne bien donne les pouvoirs nécessaires à chacun des échelons dans son rayon d'action.

    Ainsi, Marielle de Sarnez est à équidistance de deux menaces : le repli identitaire d'un côté, et son effacement de l'autre.

    Ce que je dis de Marielle parce que j'ai lu son livre (et les précédents, d'ailleurs) vaut pour l'UDI-MoDem dans son ensemble. Tout le projet est imprégné de ces deux principes fondateurs.

  • Échelle européenne : Marielle de Sarnez propulse le made in France

    L'idée de procéder à un marquage d'origine des produits vendus en Europe existe au Parlement Européen depuis 2010 mais elle figurait déjà dans le programme de l'ADLE, le groupe du MoDem, pour la période 2009-2014. François Bayrou en a finalement développé une version locale pendant la campagne présidentielle puisque sa proposition ne reposait pas sur des barrières protectionnistes mais sur l'information et l'action des consommateurs.

    581821186.2.jpgMarielle de Sarnez, eurodéputée du MoDem, agitait de son côté des idées similaires depuis longtemps d'autant que de 2004 à 2009 elle intervenait dans la commission Commerce International de l'ADLE.

    Le MoDem, de son côté va plus loin que la proposition originelle de l'ADLE puis du Parlement. Il ne s'agit plus de marquer seulement les produits de terroir mais tous les produits sans exception. C'est une idée qui fait son chemin au sein du Parlement européen.

    Dès 2010, le Parlement européen a appelé à la mise en œuvre rapide d’un instrument de marquage de l’origine des produits importés des pays tiers. Mais la proposition de règlement est inexplicablement bloquée au Conseil depuis deux ans et la Commission, organisme bureaucratique sans aucune légitimité élective, a pris la décision de retirer de sa propre initiative le projet existant et de bloquer la procédure législative.

    Marielle a donc pris la tête d'une fronde à Strasbourg : elle est à l'origine d'une résolution exigeant donc de la Commission qu'elle revienne sur sa décision.

    Coup d'éclat réussi : la résolution a été adoptée à une très large majorité par le Parlement réuni en session plénière il y a quelques jours.

    Comme l'exprime très justement Marielle « Il n’est pas admissible que la Commission retire sans justification son projet de règlement sur l’indication du pays d’origine de certains produits importés de pays tiers sans remettre sur la table une proposition alternative conforme aux règles de l’OMC. La Commission comme le Conseil doivent comprendre que l’Union européenne ne peut pas se permettre d’être frileuse en matière de marquage d’origine alors même que d’autres puissances commerciales comme les États-Unis, le Canada, le Brésil ou encore la Chine disposent déjà de cet instrument efficace. Cette avancée est nécessaire pour l’Europe, pour améliorer la compétitivité de nos entreprises, assurer enfin une concurrence loyale et garantir la protection de nos consommateurs ».

    Voilà, bien agi et bien dit...

  • Israël et les enragés

    Je crois que Laurent Pinsolle va très mal prendre ma note. C'est pourtant en lisant sa note sur Israël puis les réactions qu'elle a engendrées sur Marianne2 que m'est venue l'idée du titre de mon article.

    Boycotter commercialement Israël, rompre les liens diplomatiques, et cetera...on aura tout vu. Ah non, il ne manque plus qu'une intervention militaire en Cisjordanie, pourquoi pas tant qu'on y est ? Il est vrai que Laurent Pinsolle appartient à un courant politique qui a lâché Israël à un moment critique après avoir été son allié (Guerre des Six-Jours, la France du Général de Gaulle interrompit les livraisons de munitions et de pièces de rechange au beau milieu de la guerre alors qu'Israël était attaqué par trois pays supérieurs en force...).

    Je le dis et je le redis, dans une frange de l'opinion française, Israël génère des réactions hystériques. Et pourquoi ne pas rompre les relations diplomatiques avec la Chine pour le Tibet, la Russie pour l'Abkhazie et tant qu'on y est la Tchétchénie, le Maroc pour le Sahara, l'Algérie pour la Kabylie, le Soudan pour le Darfour (faits autrement plus graves) l'Inde pour le Bengale, l'Égypte et le Pakistan avec leurs minorités chrétiennes, et cetera...

    Je suis soufflé par l'argumentation qui figure dans l'article : 

    Par rapport à la Corée du Nord ou à Cuba, nous sommes dans un cas différent. Ces pays sont des dictatures et je ne suis pas un partisan du refus de dialoguer avec les dictatures, car, comme vous l’avez noté, je ne crois pas que l’ostracisme fasse progresser les choses alors que le contact avec l’extérieur me semble créer un appel d’air pour la liberté et la démocratie. Dans le cas d’Israël, il s’agit non seulement de l’occupation d’un territoire qui ne lui appartient pas, mais en plus d’une colonisation d’une partie de ce territoire. Il me semble normal de sanctionner un pays qui en envahit un autre, l’occupe et le démembre. De simples réprimandes verbales me semblent beaucoup trop faibles surtout après de nombreuses protestations.

    Donc, massacre ton peuple, enferme-le dans des prisons, fais-le crever de faim, menace le monde avec tes bombes nucléaires, tu es un interlocuteur acceptable.

    Mais si tu es la seule démocratie de ta région, que tu respectes à peu près le droit, que plusieurs états sont toujours en état de guerre avec toi (pas de paix signée) et que l'un d'entre eux au moins menace de t'éradiquer, alors tu es un paria. 

    J'ai bon ?

    Mon camarade blogueur devrait un jour se faire traduire ce qui figure dans les manuels scolaires palestiniens à propos non seulement d'Israël, mais des Juifs en général, pour son édification, puisqu'il a toujours dénoncé clairement toute forme d'antisémitisme sur son blogue...

    La France s'est discréditée de longue date par ses prises de position à l'emporte-pièce et souvent injustes envers Israël : le boycott d'un État qui lui est déjà hostile, je crois franchement qu'Israël s'en tape un peu. Il pourrait à la rigueur craindre un boycott coordonné de toute l'Europe, mais je crois que Laurent Pinsolle est anti-européen, pour le souvenir que j'en ai.

    J'ai de la sympathie, généralement, pour les Gaullistes, mais j'avoue que depuis quelque temps, je ne parviens plus à les différencier des alter-mondialistes et des souverainistes de tout acabit : comme eux, ils veulent sortir la France de l'Europe et de l'euro, comme eux, ils veulent nationaliser à tour de bras, même haine d'Israël et de l'Amérique, même détestation de toute forme de libéralisme...

    Je ne considère pas tous les états à égalité, contrairement à mon camarade blogueur : je préfère avoir comme amis des démocraties que des dictatures qualifiées. 

    Mon amitié pour Israël ne m'empêche pas de dire aux citoyens de ce pays qu'ils se trompent quand ils se trompent, mais en aucun cas, je n'essaie de mettre à genoux leur État pour les amener à récipiscence, ce que propose ni plus ni moins Laurent Pinsolle. Il se proclame "ami" d'Israël, mais je crois que des deux "amis" d'Israël que nous sommes, s'il fallait demander auquel de nous deux Israël accorderait la réciprocité, nul doute que j'en aurais la primeur...

    La seule chose qui puisse changer la donne dans le conflit israélo-palestinien, c'est une évolution des régimes arabes vers la démocratie. Ce serait même une chose qui la modifierait radicalement. Plutôt que de boycotter Israël, mieux vaut soutenir les Tunisiens, qui me paraissent bien engagés, et les forces égyptiennes qui se rangent clairement du côté de la démocratie. 

    Marielle de Sarnez a fort bien exprimé cette considération, tout récemment, au Parlement européen.

    Je crois [...] que l’irruption démocratique aux frontières d’Israël et des territoires palestiniens, peut être une opportunité à saisir pour les deux parties. Aujourd’hui, Israéliens et Palestiniens se trouvent face à une réalité : le monde autour d’eux bouge. C’est le moment pour eux de bouger aussi.

    Dans tous les cas de figure, des pressions (sans aller jusqu'à la rupture diplomatique : heureusement, mon camarade blogueur n'est pas le Quai d'Orsay...) européennes, essentiellement commerciales, auraient alors bien plus de sens. Et si pressions il y a, encore faudrait-il s'assurer de ce qu'il y a en face. Parce que comme le fait observer judicieusement Causeur dans la réponse qu'il apporte à Laurent Pinsolle, chaque retrait d'Israël ces dernières années s'est traduite par une insécurité croissante...

     

     

  • Flotille de Gaza, réaction de Marielle de Sarnez

    Je voudrais m'assurer d'éviter tout quiproquo. Les deux derniers billets que j'ai publiés sur la flotille de Gaza représentent mon opinion personnelle, et non celle du MoDem. Je relève toutefois que dans la sphère politique, Marielle de Sarnez qui s'est exprimée, a fait preuve de mesure en évitant de stigmatiser frontalement les acteurs de ce drame. Parménide, lecteur occasionnel de ce blogue, me signale l'entretien que Marielle de Sarnez a donné au site Oumma.com. Par souci d'équité, je reproduis donc le communiqué de Marielle.

    Suite à l'attaque israélienne des navires humanitaires destinés à la bande de Gaza, Marielle de Sarnez, députée européenne et vice-présidente du Mouvement Démocrate, a réagi  lundi sur la radio RCF. 

    Elle a jugé cet acte "terrible", et comme "une tragédie qui s'ajoute à celles qui ont lieu depuis 62 ans". 

    Marielle de Sarnez a rappelé que "ces bateaux transportaient de l'aide humanitaire pour reconstruire Gaza", ajoutant que la marine israélienne aurait dû faire son travail en amont pour laisser passer" ces navires.

    Marielle de Sarnez a aussi réclamé à nouveau la levée immédiate du blocus de la bande de Gaza par Israël, car selon elle "ce n'est pas une issue". 

    "Le peuple de Gaza veut vivre, exporter ses produits, faire grandir et éduquer ses enfants. Les Etats-Unis, L'Union européenne, les 27 Etats membres, doivent réagir" a encore ajouté Marielle de Sarnez, rappelant que "seulement deux ministres des affaires étrangères des 27 Etats membres sont venus à Gaza". 

    "Si on n'intervient pas maintenant, on n'interviendra jamais" affirme ainsi Marielle de Sarnez. 

    Rappelant qu'elle s'est déplacée dans les Territoires palestiniens et notamment à Gaza, Marielle de Sarnez a rappelé que "les Palestiniens veulent un Etat et un avenir". 

    "Cela a duré 62 ans et cela a trop duré !", a-t-elle conclu.

  • Le MoDem et les voies sur berge à Paris

    J'ai écouté avec attention l'intervention de Jean-François Martins à propos des voies sur berge à Paris, grande marotte de Delanoë. Sur le fond, le MoDem de Paris estime en effet que le sens de l'histoire et de l'urbanisation ne va pas vers un accroissement de la circulation automobile à Paris, mais au contraire vers une réduction du trafic, et que la récupération des berges est un objectif à long terme ; c'est ce que Marielle de Sarnez appelait la coulée bleue dans son programme municipal en 2008. La grande différence avec Delanoë, c'est que le MoDem se refuse à prendre en otage les automobilistes en lançant une grande croisade contre la bagnole, contrairement à Delanoë et ses amis Khmers verts (cette dernière formulation est de moi). Jean-François Martins l'a clairement exprimé sur France 3, le MoDem ne peut approuver le projet de Monsieur Delanoë que si ce dernier propose une alternative valable en termes de transports et de trafic.

    Ce n'est évidemment pas la méthode de Bertrand Delanoë, qui fort de ses 57% au second tour en 2008 (mais avec un taux de participation en fort recul par rapport à 2001 !), estime qu'il peut passer en force sur tous ses projets et prendre en otage toute l'île de France pour satisfaire ses amis bobos (tiens, ça, c'est pour PMA ...).

    Bref, la position du MoDem, elle est simple : récupération des voies sur berge, oui, prise d'otages, non. Le premier ne devant se faire au détriment des seconds, pour l'instant, c'est non au projet. Et comme Delanoë n'est de toutes façons pas crédible dans le domaine des transports, domaine où il a réalisé des dépenses mastodontestques (3 milliards et demi d'euros pour la seule voirie de 2001 à 2007) pour des trajets au final accrus en temps, ce n'est pas demain la veille que le MoDem risque de voter son projet...

  • Marielle aussi a la banane

    581821186.2.jpgMarielle de Sarnez, euro-députée démocrate (MoDem), vient de m'adresser un exemplaire dédicacé de son petit dictionnaire pour aimer l'Europe. Sympa. Du coup, j'ai commencé à la feuilleter. Et je suis tombé, à la lettre B, sur l'article "banane". Eh oui, parce qu'il n'y a pas que Sarko à avoir la banane. L'Europe également, et j'ai trouvé intéressant que Marielle choisisse ce fruit comme symbole d'une politique communautaire. De fait, Marielle, sans dire, rappelle que ce fruit est le plus vendu au monde et représente un marché monumental. Elle oppose dans son article la banane communautaire, issue des petites plantations des Antilles à la banane dollar qui est un enjeu prioritaire pour les plus grosses multi-nationales de l'agro-alimentaire. Or, il se trouve qu'en 1957, à la création de la CEE, une querelle avait fait rage autour de ce fruit entre l'Allemagne qui importait la banane sud-américaine et la France qui la faisait venir d'Afrique et des Antilles. Pour protéger la banane européenne, l'Europe a imposé des quotas de bananes européennes sur le marché communautaire. Or, l'OMC, au nom de la concurrence libre et non faussée souhaite que ces quotas soient supprimés. Alors Marielle a inventé un concept assez intéressant pour défendre cette banane : la banane européenne est un fruit «culturel» parce que sa culture façonne des paysages, fait vivre des milliers de petits planteurs et est partie intégrante des mémoires. Je ne sais pas si l'OMC va l'entendre de cette oreille, mais cela a le mérite d'ouvrir le débat sur l'espace dans lequel l'idée de culture peut s'exercer et sa relation avec l'identité. Une chose est néanmoins certaine : si les Européens imposent des quotas, il faudra qu'ils en acceptent aussi. Et donc, au sein de l'OMC, on pourrait envisager d'échanger ou de définir des "droits" à quotas. Cela pourrait entrer officiellement dans la législation internationale, et ce serait beaucoup plus saint. On pourrait alors imaginer de se servir de ces droits pour favoriser le co-développement en permettant l'émergence d'éco-systèmes de la richesse dans les pays les moins avancés ou en voie de développement. Une idée à creuser, mais qui pourrait faire son chemin. A mes yeux, l'essentiel, c'est l'équité. Il ne doit y avoir de passe-droits pour aucun pays, et tout doit fair el'objet d'une négociation sur des bases claires.

  • Que pensent Franciliens et Parisiens de Marielle de Sarnez ?

    Une denrée rare : si on trouve pas mal de sondages impliquant François Bayrou, c'est autrement plus rare quand il s'agit d'autres personnalités du MoDem. Or, il se trouve que le JDD, en partenariat avec l'IFOP, en a publié un sur la popularité des leaders politiques d'île de France. Et Marielle de Sarnez y figure.

    C'est un coup de pot, parce que le sondage est bien détaillé. Quelques remarques préalables : sans surprise, on y apprend que le souci principal des Franciliens, c'est les déplacements et très précisément, l'amélioration des transports en commun. A Paris, compte-tenu de ses moyens réduits, Delanoë va devoir tailler dans certains budgets. A mon avis, il n'a pas intérêt à faire passer en dernier le prolongement du  tramway...

    La lutte contre l'insécurité est la seconde priorité des Franciliens, avec une très forte inquiétude à droite. Je fais partie de ceux qui jugent que cet aspect est plus que largement négligé par les pouvoirs politiques mais aussi par l'opposition, MoDem compris. On ferait bien, dans la sphère démocratique, de s'en inquiéter, faute de quoi, on pourrait avoir une très mauvaise surprise avec une possible résurgence du Front National, voire pire...Et Attention, parce que ceux qui se considèrent sans préférence partisane sont presqu'aussi nombreux que les sympathisants de droite...

    Sans surprise, c'est l'emploi qui occupe les esprits franciliens en 3ème position.

    Venons-en à Marielle : son problème principal, c'est la notoriété : c'est la moins connue des figures testées ! 37% des personnes interrogées seulement, connaissent ne serait-ce que son nom. Il y a donc un effort de communication à faire impérativement, et je pense que la blogosphère pourrait avoir un rôle d'importance à jouer sur ce sujet. Le comble, c'est que même parmi les sympathisants MoDem, 56% seulement des personnes interrogées la connaissent. Et pour le reste, ceux qui viennent en second, c'est improbable, mais pourtant, c'est vrai, c'est...les sympathisants du NPA !

    Mais, pour ceux qui la connaissent, ils sont 64% à avoir une bonne opinion d'elle ! autant qu'Huchon (sauf qu'Huchon est connu de 82% des personnes interrogées. Étonnant, d'ailleurs, je ne m'y serais pas attendu). Et pour ceux qui la connaissent parmi les symathisants MoDem, elle fait un carton : 97% de bonnes opinions !!!

    Elle est, parmi ceux qui la connaissent, particulièrement populaire chez les jeunes (71% chez les moins de 35 ans) et les chômeurs (80% de bonnes opinions et même 31% de TRÈS bonnes opinions dans cette catégorie !) Mais pas seulement : chez les sympathisants socialistes également, avec 83% de bonnes opinions ! et toujours dans l'électorat qui la connaît, 95% de ceux qui ont voté Bayrou aux présidentielles l'apprécient. Intéressant de savoir aussi que 85% des électeurs des listes radicaux de gauche-verts-socialistes aux régionales de 2004, toujours dans cette même base, ont une bonne opinion d'elle.

    Dis Marielle, tu ne penses pas que tu devrais te présenter aux Régionales, plutôt ? Sérieusement : ce sondage a été utilisé pour des Régionales. Mais comme il sonde l'électorat qui correspond aussi à la zone île de France pour les Européennes, il est prometteur. C'est quoi l'objectif, en fait, désormais ? Eh bien il faut faire connaître Marielle et ses propositions. Elle est populaire mais pas assez connue. Faisons-la connaître, car nous avons manifestement, avec elle, une très bonne tête de liste du MoDem pour les prochaines Européennes. D'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est qu'elle est aussi populaire chez les Nonistes (66%)  que chez les Ouistes (68%) du TCE de 2005. Elle est également bien vu par les abstentionnistes (62%) et les électeurs de Royal (70%) à l'élection présidentielle.

     

  • Eloge de Marielle

    Ce n'est pas moi qui l'ai écrit, c'est Quitterie sur son propre blog.

    (extrait)

    « Nous avons besoin de Marielle de Sarnez parce qu'elle a des qualités qu'aucun d'entre nous n'a encore aujourd'hui. (Il ne tient qu’à nous de grandir !). Une connaissance parfaite de la vie politique, une résistance à toute épreuve, une fidélité irréprochable et exemplaire. Une grande notoriété. Et que vous le vouliez ou non, François Bayrou ne serait pas ce qu'il est sans elle.

    Nous avons besoin de Marielle pour faire émerger notre génération, nous nous appuyons sur elle, comme elle s’appuie sur nous. Peu à peu, nous serons capables de reprendre ce flambeau de résistance politique. Elle doit nous transmettre son savoir. Nous devons lui apporter notre vision, nos idées sur l’Alternative politique.

    Les difficultés que j'ai rencontrées avec Marielle de Sarnez et les difficultés qu'elle a rencontrées avec moi, n'en déplaise à ceux qui les ont induites, nous ont rapprochées.

    Marielle a des défauts, moi aussi. Et chacun de vous. Nous avons décidé de mettre des gardes fous, des règles empêchant nos travers humains. Je l'ai dit en public et je le répète, j'aurai été à sa place j'aurais été comme elle. Ce n'est pas les personnes qu'il faut changer, surtout quand elles sont indispensables...
    »

    Je suis d'autant plus satisfait de cette mise au point (apparemment, certains proches  de Quitterie - ou moins proches - la lui ont demandé) qu'elle correspond globalement à ce que j'ai toujours pensé de Marielle.