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euro

  • Au FN, on croit à la danse de la pluie

    Je sais que ce n'est pas une bonne pratique de s'occuper de ses adversaires quand on mène une campagne politique. Je le sais. D'ailleurs, je recommande à tous mes lecteurs un programme pour l'Europe digne de ce nom, celui des Européens (UDI-MoDem). Mais quand je vois des énormités, c'est plus fort que moi, je me sens obligé de réagir.

    Je viens de lire le dossier du FN sur l'euro.

    Lors d’une dévaluation, la valeur de la monnaie ne baisse que pour les importations. Or, les biens et services importés ne représentent que 14,5 % en moyenne de la dépense de consommation des ménages. La grande majorité de ce que nous consommons est produite sur le territoire français. De plus, certains pays comme l’Espagne ou l’Italie dévalueraient plus que la France, les biens importés de ces pays seront donc relativement moins chers. Globalement, l’effet inflationniste, du fait des réévaluations (du Mark notamment), des dévaluations, sera très limité

    J'ai compris comment le FN a concocté son programme économique. Il est allé voir Élizabeth Tessier. Vous savez, celle qui fait des prévisions astrologiques. Enfin, je dis ça...peut-être que c'était un voyant à bas prix, genre marabout de banlieue, finalement. C'est picaresque leur histoire. Ce que feraient Italie ou Espagne, qui peut le dire ? Qui peut dire que le Mark serait réévalué ? Cette dernière affirmation est particulièrement ridicule. Le franc était quasi-arrimé au mark bien avant l'émergence de l'euro. Le FN aime la politique-fiction, en somme.

    C'est ça le problème de l'argumentation  du FN. Même pas de l'approximation. Des incantations autour d'un totem en espérant que ça marche. Dans leur raisonnement sur les effets de l'une dévaluation, rien ne tient ou presque. Quant à affirmer que 14% de notre consommation seulement, comme ils le font plus haut, est importée, je me demande d'où les rebouteux du FN tirent ce chiffre, et, en supposant qu'il ait une origine, sur quelle base il est calculé.

    Si on veut que l'euro soit une force, il faut faire une bonne fois pour toutes ce que préconisent le MoDem et l'UDI :

    CRÉER UN VÉRITABLE GOUVERNEMENT DE LA ZONE EURO. Afin de rendre plus efficace les politiques, en particulier dans le domaine économique, nous voulons créer un véritable gouvernement de la zone euro pour mener des politiques nouvelles et engager l’indispensable convergence de nos systèmes sociaux et fiscaux. Les parlementaires européens de la zone euro, avec les Parlements nationaux, seront amenés à contrôler ce nouvel exécutif.

    DOTER LA ZONE EURO D'UN BUDGET AUTONOME ALIMENTÉ PAR DES RESSOURCES PROPRES. Cette autonomie budgétaire facilitera la mise en oeuvre de politiques communes en faveur de l’emploi et d’un programme ambitieux d’investissement d’avenir permettant, en particulier, de favoriser les relocalisations d’entreprises.

    UNE REPRÉSENTATION EXTÉRIEURE UNIFIÉE DE LA ZONE EURO. Le gouvernement de la zone euro doit être représenté en tant que tel au FMI, à la Banque mondiale, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et dans les organisations internationales spécialisées.

    C'est quand même plus crédible...

  • l'Arme utile existe contre l'Armageddon monétaire

    Dans la Bible, Armageddon est le lieu de l'ultime combat du bien contre le mal, de l'ordre contre le chaos. Hashtable nous le promet tous les jours pour l'euro.

    Il existe pourtant une manière très simple de soutraire Midgard au feu dévorant du Ragnarok des dettes : l'arme ultime s'appelle l'équilibre budgétaire. 

    Votez et réalisez des exercices budgétaires en équilibre et finie la crise de l'euro. Ce n'est pas plus compliqué que cela. Finalement, comme l'observait Christian Blanc dans La croissance ou le chaos, en 2005, indépendamment de toutes idéologies politiques, ce qui compte, ce n'est pas tant de taxer plus ou au contraire de réduire la dépense publique, mais d'abord d'assurer l'équilibre du budget.

    Il existe donc au sein de chaque camp idéologique une nouvelle ligne de fracture : elle oppose les vertueux aux licencieux qui espèrent dépenser toujours plus sur le dos des autres.

    On peut être marxiste, alter-mondialiste, libéral, socialiste, conservateur, facho ou tout ce que vous voudrez et s'avérer ou licencieux ou vertueux dans le domaine budgétaire. Soyons honnête : y'en a moins tout de même chez les alter et les fachos que chez les libéraux, les démocrates-chrétiens ou les sociaux-démocrates. Moins, certes, mais en fait, il n'y en a pas beaucoup tout court...

    Les accusations dont fait l'objet l'Allemagne actuellement sont incroyables. Je juge le peuple français et sa classe politique vraiment sur la mauvaise pente.

    C'est la faute des riches, puis des marchés, puis des banques puis les agences de notation et maintenant de l'Allemagne. La recherche permanente du bouc-émissaire, en somme. Pas le moindre début de remise en question à la notable exception de Bayrou qui le dit depuis un moment déjà : les problèmes, en France, ne viennent pas des autres mais de nous.

    Une fois qu'on aura compris que le ciel nous aidera que lorsque nous nous aiderons nous-mêmes, on pourra commencer à débattre.

    En tout cas, pour ce qui concerne l'euro, que chaque pays trouve une ligne enfin vertueuse, et il est sauvé. C'est, je crois ce vers quoi tendent les pays du Nord à commencer par l'Allemagne. On peut espérer que cela soit le virage italien avec Mario Monti, et on attend toujours une direction en France...

  • L'Italie, sortir de l'euro ?

    Je lis souvent l'excellente revue de presse de Lupus, et tout dernièrement, je suis tombé sur une reprise d'article dans laquelle un certain Nouriel Roubini, sorte d'oracle de Delphes de la mauvaise nouvelle économique, annonce une possible sortie de l'euro de l'Italie.

    Des oiseaux de mauvais augure qui prédisent la damnation éternelle à l'Europe et la désintégration de l'euro, il y en a un bon nombre depuis que les choses vont mal. Mais jusqu'à aujourd'hui, aucun pays n'est sorti de la zone euro, en dépit de très fortes turbulences, pas même la Grèce...

    L'Italie a quelques arguments à faire valoir :

    - pas de déficit primaire. En somme, elle paie les errements du passé, mais pas ceux du présent.

    - elle vient de se débarasser du clown Berlusconi qu'elle a remplacé par un économiste sérieux, Mario Monti (dont le MoDem et le PDE voulaient soutenir une éventuelle candidature à la présidence de la commission européenne en mai 2009) .

    - l'Italie vient de voter avec une majorité écrasante tant au Sénat qu'à l'Assemblée les mesures économiques que lui réclame l'Europe.

    Preuves que quelque chose se passe, la bourse de Milan a bondi, et surtout, les taux d'intérêt auxquels emprunte l'Italie actuellement sur les marchés se sont repliés de 7 à 6.5%.

    Le gouvernement de Monti doit trouver une majorité stable, mais je crois que ni le centre-gauche ni la droite en Italie n'ont envie de mettre le feu aux poudres. Si Monti n'outrepasse pas son très technique mandat et se contente de mettre en oeuvre les desiderata de l'Union européenne, il ne devrait pas risquer grand chose.

    Nouriel Roubini a donc de bonnes chances d'en être pour ses frais : il juge que la crédibilité d'un pays met au moins deux années à se redresser sur les marchés. Nous n'en sommes pas encore là puisqu'il y a d'ores et déjà un rebond immédiat...

  • Euro, europe : réclamons un débat Bayrou-Le pen

    Marine Le Pen ne cesse de clamer haut et fort que l'euro est un poison pour l'économie française, et elle réclame la sortie immédiate de l'euro de la part de la France.

    François Bayrou, au contraire, assure qu'une sortie de l'euro ruinerait la France.

    Il s'est déclaré prêt à débattre avec Marine Le Pen à ce sujet. Quel média relèvera le gant ? Il y aurait là un affrontement d'envergure entre les deux porteurs de deux projets de société foncièrement antagoniste. 

    Le MoDem est le plus européen des partis politiques français, on peut même dire que l'Europe rentre dans on ADN alors que le FN est foncièrement hostile à tout projet européen.

    On entend tout et n'importe quoi sur l'euro, aussi bien de nonistes décérébrés que de ouistes fanatisés.

    Sur l'Europe, Bayrou a toujours tenu un langage de vérité sans jamais verser dans le double-langage ni dans un européisme béat, mais en défendant avec force et conviction l'idée européenne, idée qu'il enracine dans la civilisation européenne et ses nations, bien en amont des pères fondateurs que furent Schuman et Monnet.

    Très loin de privilégier l'Europe, le FN et Marine Le Pen rêvent d'un grand axe stratégique Paris-Moscou-Pékin et d'une résurgence des nations telles qu'elles vécurent aux XIXème et XXème siècle.

    Mon propre blogue a déjà été le lieu d'affrontements sur ces thèmes, puisque de temps à autre, des sympathisants ou militants du Front National passent me rendre visite. Bien évidemment, l'Européen convaincu que je suis, préparerait et relaierait avec grand plaisir un tel choc.

    Espérons qu'une chaîne télévisée organisera la confrontation, la France le mérite.

  • Coup de folie sur l'euro !

    Face aux oiseaux de mauvais augure de tout poil, il est toujours bon et rassurant de prendre connaissance de nouvelles heureuses qui vont contre l'opinion pré-conçue ambiante.

    Ainsi, on aime l'euro, en France. Eh oui. Voilà qui enfonce un coin dans le souverainisme. Je ne fais pas partie de deux qui affirment qu'un retour au franc est impossible. En revanche, je fais partie de ceux qui jugent qu'il n'est pas souhaitable. 

    Il est illusoire d'imaginer que la France gagnerait en marge de manoeuvre si elle quittait l'euro et l'Union européenne. 

    Diplomatiquement, elle serait bien plus faible. Bayrou l'a compris, lui qui pense que la diplomatie de la France doit passer par l'Europe, non en sacrifiant les intérêts de notre pays, mais en tentant de convaincre nos partenaires du bien-fondé de nos vues.

    Financièrement, nous gagnerions la liberté qu'obtient un drogué qui quitte prématurément sa cure de désintoxication. Les Souverainistes croient qu'en supprimant les signalisations, on fait disparaître les murs qui s'approchent. En réalité, dans le code de la route, s'il y a des chemins balisés et goudronnés, c'est pour éviter d'envoyer son véhicule dans le décor. Vous pouvez toujours enlever leur mention, vous n'enlèverez pas le danger.

    Sauf à vivre en autarcie comme dans la Roumanie du temps de  Ceaucescu, il est illusoire d'imaginer un seul instant pouvoir pratiquer une politique monétaire indépendante. 

    On peut bien sûr penser à la dévaluation, mais un tel choix n'a de sens que dans la seule mesure où il n'engendre pas de perte de confiance en la monnaie. L'Estonie a choisi de dévaluer parce qu'elle savait qu'elle intégrerait l'euro cette année. Elle a pu ainsi entrer dans l'Europe monétaire dans de bonnes conditions de parité monétaire.

    Nous serions à la merci de la moindre attaque, de toutes les spéculations, faute de disposer du bouclier de l'euro. Notons qu'un gouvernement européen pourrait faire le choix de dévaluer l'euro face aux autres monnaies mondiales. Actuellement, c'est quasiment impossible.

    Ce qui est vrai, et les Souverainistes pointent le doigt là où cela fait mal, évidemment, c'est qu'une monnaie unique peine à fonctionner en Europe : oui, mais en l'état actuel de la construction de l'Europe. Un gouvernement économique ET démocratique intégré de l'Europe permettrait une politique monétaire digne de ce nom. Ce n'est pas le cas actuellement parce que d'une part, les Etats font bien ce qu'ils veulent, et d'autre part, parce que ce sont des Commissaires, même pas élus, qui prennent des décisions au nom des peuples quand ce n'est pas contre eux. Voilà qui prête le flanc, en effet, à la critique souverainiste. 

  • L'euro baisse : tant mieux, non ?

    Je constate que l'euro baisse par rapport au dollar depuis quelque temps. Les analystes semblent s'en inquiéter tant cette baisse traduit une réelle défiance envers la zone euro. Sans sous-estimer la signification du phénomène, je n'en tends pas moins à penser que nous y gagnons aussi un bien pour un mal. Si l'euro baisse, cela veut aussi dire que nos exportations deviennent plus compétitives, et que donc, nous avons un espoir d'améliorer notre solde commercial avec tous les pays qui utilisent le dollar comme monnaie de paiement. Pour ce que j'ai pu voir, les taux d'emprunt de la dette grecque n'ont pas monté dans le même temps sur les marchés obligataires. Je subodore donc que les deux phénomènes (fluctuation de l'euro et dette grecque) ne sont plus immédiatement corrélés.

    Je pense que je ne suis pas le seul à me faire ce raisonnement : le journal algérien El Watan du 09 mai fait exactement le même calcul que moi. Mourad Preure, expert international, juge que les termes de l'échange vont pouvoir se redresser pour l'Algérie puisqu'elle exporte en dollars et importe en euros.

    Évidemment, nos importations libellés en dollars vont également grimper, mais cela va concerner surtout les matières premières, et, il me semble bien que depuis quelques années, de gros exportateurs demandent à être payés en euros justement pour lutter contre les fluctuations du dollar. C'est notamment le cas de l'Iran, si j'ai bon souvenir, et c'est ce que l'Irak avait commencé à faire avant la guerre de 2003. Les pays de l'OPEP y pensent tout de même fortement depuis un moment, même si l'heure actuelle penche pour la préservation au moins temporaire du dollar, dans la mesure où il existe un effet de yoyo entre dollar et pétrole.

     

  • La dette ? un petit restaurant entre amis...

    Je ne résiste pas à la tentation de faire connaître l'une de mes dernières découvertes : la page facebook d'un groupe intitulé Réduire la Dette publique. Leur dernière publication sur leur mur m'a fait franchement rigoler ; copie ici :

    La zone euro, c’est comme quand on va au restaurant entre amis, on essaie de prendre les mêmes menus. Là, c’est comme si les Grecs prenaient du caviar, les Français de la langouste et qu’ils laissaient l’addition aux Allemands Comment voulez-vous que le dîner se termine bien !

    Excellent ! :-D

  • Super idée de magouille budgétaire : mon cadeau à l'État

    Je viens d'avoir une idée brillante. Mais je ne suis peut-être pas le seul à l'avoir eu. Voilà, j'écoutais hier France Info, et j'ai entendu que les Français possédaient encore quatre milliards de francs (soit 600 millions d'euros, environ, à écouler) d'ici février 2012. A mon avis, il y a là typiquement de l'argent oublié ou, du moins, conservé pour des raisons sentimentales.

    Je tiens le pari que d'ici février 2012, la somme sera grosso modo la même. Or, cette somme, elle a bien correspondu à une production de valeur. Donc, si personne n'en profite, en février 2012, cette valeur se sera évaporée dans la nature.

    Voilà ce que pourrait faire l'État : au 1er mars 2012, il peut laisser le matériau (fer, étain, papier-monnaie) aux Français, et récupérer la valeur via un impôt fictif de 100% sur les francs restant.

    Une fois ce petit tour de passe-passe accompli, voilà notre État doté d'une ressource supplémentaire de 600 millions d'euros environ. Astucieux, non ? Je dépose un copyright sur mon idée, et j'aurais trouvé sympa, en 2012, de toucher un minuscule petit 1% sur ma bonne idée, je ne suis pas gourmand...