Je lis souvent l'excellente revue de presse de Lupus, et tout dernièrement, je suis tombé sur une reprise d'article dans laquelle un certain Nouriel Roubini, sorte d'oracle de Delphes de la mauvaise nouvelle économique, annonce une possible sortie de l'euro de l'Italie.
Des oiseaux de mauvais augure qui prédisent la damnation éternelle à l'Europe et la désintégration de l'euro, il y en a un bon nombre depuis que les choses vont mal. Mais jusqu'à aujourd'hui, aucun pays n'est sorti de la zone euro, en dépit de très fortes turbulences, pas même la Grèce...
L'Italie a quelques arguments à faire valoir :
- pas de déficit primaire. En somme, elle paie les errements du passé, mais pas ceux du présent.
- elle vient de se débarasser du clown Berlusconi qu'elle a remplacé par un économiste sérieux, Mario Monti (dont le MoDem et le PDE voulaient soutenir une éventuelle candidature à la présidence de la commission européenne en mai 2009) .
- l'Italie vient de voter avec une majorité écrasante tant au Sénat qu'à l'Assemblée les mesures économiques que lui réclame l'Europe.
Preuves que quelque chose se passe, la bourse de Milan a bondi, et surtout, les taux d'intérêt auxquels emprunte l'Italie actuellement sur les marchés se sont repliés de 7 à 6.5%.
Le gouvernement de Monti doit trouver une majorité stable, mais je crois que ni le centre-gauche ni la droite en Italie n'ont envie de mettre le feu aux poudres. Si Monti n'outrepasse pas son très technique mandat et se contente de mettre en oeuvre les desiderata de l'Union européenne, il ne devrait pas risquer grand chose.
Nouriel Roubini a donc de bonnes chances d'en être pour ses frais : il juge que la crédibilité d'un pays met au moins deux années à se redresser sur les marchés. Nous n'en sommes pas encore là puisqu'il y a d'ores et déjà un rebond immédiat...
Commentaires
Hélas, les faits sont durs : l'Italie ne remboursera pas toute sa dette, bien trop lourde pour cela ; sauf à nationaliser tout le foncier sans indemnités, par exemple. Je ne crois pas que, dans l'Histoire, une dette aussi lourde ait jamais été remboursée. Les seules sorties, à ma connaissance, sont l'inflation massive, la dévaluation massive ou le défaut partiel, ce qui dans les trois cas, coûte très cher aux prêteurs. Alors, pourquoi prêter ?
Deux années peuvent suffire (plutôt cinq, à mon avis, ou dix), pour rétablir la crédibilité d'un pays comme emprunteur ; mais pour cela, il faut d'abord que les créanciers passés aient tiré un trait sur leur capital.
Hélas, les faits sont durs : l'Italie ne remboursera pas toute sa dette, bien trop lourde pour cela ; sauf à nationaliser tout le foncier sans indemnités, par exemple. Je ne crois pas que, dans l'Histoire, une dette aussi lourde ait jamais été remboursée. Les seules sorties, à ma connaissance, sont l'inflation massive, la dévaluation massive ou le défaut partiel, ce qui dans les trois cas, coûte très cher aux prêteurs. Alors, pourquoi prêter ?
Deux années peuvent suffire (plutôt cinq, à mon avis, ou dix), pour rétablir la crédibilité d'un pays comme emprunteur ; mais pour cela, il faut d'abord que les créanciers passés aient tiré un trait sur leur capital.