Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

le pen

  • L'erreur stratégique de Marine Le pen

    Marine Le pen m'a vraiment surpris lors du du débat télévisé du second tour. On a eu l'impression qu'elle avait vraiment mal jaugé Emmanuel Macron. Je pense que face aux Socialistes ou à la droite, elle est souvent à l'aise parce qu'elle pointe directement leurs contradictions et leurs hypocrisies. Mais Macron ne rentre pas dans cette catégorie-là. Essayer de lui faire dire qu'il avait honte ou qu'il regrettait ce qu'il avait dit, était ou proposait, a été un échec complet.

    Je me serais attendu à ce qu'elle prépare le débat, il n'en était rien. Des erreurs énormes, comme celles qu'elle a faites sur l'euro ou sur l'ECU me stupéfient alors que Macron en face était vraiment carré.

    Mais l'erreur la plus conséquente, c'est de ne pas avoir parlé à la France. Le débat n'a été qu'invectives contre Emmanuel Macron alors qu'on se serait attendu à ce qu'elle déroule son programme et le précise. 

    Elle s'est emmêlée les pinceaux à plusieurs reprises et a démontré qu'elle ne maîtrisait pas les sujets.

    Cela ne fera sans doute pas bouger les intentions de vote mais cela met fin à tout espoir de progression pour elle. Jusqu'à ce débat, elle pouvait encore espérer remonter la pente. Désormais, ses chances sont minces, son seul espoir étant de voir l'abstention lui donner un coup de main inattendu.

  • Si Juppé revient dans la course...

    Chez Les Républicains on pense très fort à Alain Juppé ce que je peux comprendre d'autant que les sondages lui sont plus que favorables. Que feraient alors le MoDem et Bayrou ?

    J'ai une grande estime pour Alain Juppé, mais franchement, là, désolé, mais c'est vraiment trop tard. Je sais que cela n'est pas de sa faute, mais il faut bien voir qu'il n'y a pas qu'une question d'homme mais aussi ce que portent le parti et ses sympathisants. Juppé se trouvera tout de même avec une base militante qui ne l'a pas choisi et, au niveau programmatique, cela risque d'être difficile.

    Le MoDem s'est engagé envers Macron et Macron a intégré de nombreuses demandes de François Bayrou dans son projet. Ce n'est pas possible de lui faire faux bond maintenant, ce ne serait vraiment pas correct.

    Si Juppé devient le candidat des LR eh bien...on aura une campagne très digne, a fortiori si le second tour aboutissait à un affrontement Macron-Juppé.

    Si cette situation se produit, pour ma part, j'adopterai une ligne 100% objective en considérant les idées, les programmes, les projets et les alliances et en sélectionnant ce qu'il y a de meilleur et chez l'un et chez l'autre. Ça nous changerait d'avoir des débats respectueux, honnêtes et de fond.

    Mais, au final, je voterai pour Macron. Je ne reviendrai pas en arrière, ce n'est pas possible. 

    Pour l'après, il faudra réfléchir. Si deux partis très raisonnables voient le jour, on peut essayer de s'accorder sur certaines réformes clef et, en respectant les différences, choisir le mieux pour la France. 

    Le lot de consolation de cette histoire serait de ne pas voir Marine Le pen au second tour. Quelle claque (méritée !!!) pour le FN et quelle satisfaction intense pour moi !

  • Occasion historique pour Marine Le pen et son FN

    Marine Le pen a une occasion historique de mettre son père dehors. Les derniers sondages sont sans appel, l'électorat du FN lui-même rejette les dérapages de Jean-Marie Le pen. Non pas qu'il soit forcément si indigné que cela (j'ai quelques doutes sur ce point) mais plus simplement que ce dernier est complètement à côté de la plaque. Il n'a pas compris que la Seconde Guerre Mondiale, Pétain, son électorat s'en tamponne, aujourd'hui. Cette dialectique, ces provocations sont historiquement dépassées, tout du moins, dans la sphère électorale frontiste (que je distingue de la sphère militante). Je ne crois pas Marine Le pen antisémite ni négationniste ni même raciste sur le fond. J'en suis moins convaincu pour une partie non-négligeable de son appareil militant et de ses cadres dirigeants, mais, disons que ce ne sont pas eux qui ont le vent en poupe dans l'immédiat.

    Que l'on ne s'y trompe pas, débarrassé de JMLP, le FN demeurera un parti que je combattrai avec énergie parce que les idées qu'il amène dans la sphère politique sont mortifères, mortelles, même, pour notre pays. Mais, tout comme Malek Boutih, dont je partage entièrement l'analyse, voir le FN devenir un parti de droite dure, nationaliste sans doute, mais  s'éloignant des partis fascistes et extrémistes européens, est  préférable pour notre pays.

    Cela dit, une telle évolution aura des conséquences. Si le FN continue à grimper, tout en ayant gagné en respectabilité, et que le rapport de force s'inverse avec l'UMP, qui ne tient, pour l'instant, que par son alliance avec les centristes, il pourrait y avoir une sérieuse recomposition à droite. C'est d'ailleurs à la faveur d'un éventuel chamboulement avec ses conséquences chaotiques pendant quelques années que le FN pourrait alors prendre le pouvoir.

    La stratégie de dédiabolisation de Marine Le pen commence à produire ses effets, son dernier obstacle, c'est son père...

     

  • Peine de mort, totale irréflexion des Le pen, père et fille !

    Je me demande parfois si cette femme réfléchit avant d'ouvrir la bouche. Elle propose de rétablir la peine de mort. Pour qui ? Pour les djihadistes ?

    Il semble lui avoir largement échappé que les djihadistes se contrefoutent de mourir. Elle compte faire quoi avec sa peine de mort ? Les terroriser ?

    Bref. Passons. Avec la hashtag minable de son père #JeSuisCharlieMartel on a là un florilège des réactions les plus malsaines et stupides qui ont accompagné les événements dramatiques que nous venons de vivre.

  • Marine Le pen, bonne militante communiste façon années 70

    J'avoue être stupéfié, voire admiratif, de contempler avec quelle rapidité le Front National a viré sa cuti sous l'égide de Florian Philippot et de Marine Le pen.

    Le FN, à l'origine, c'est un parti qui défend en économie des thèses très proches de celles des libéraux-conservateurs, comme on en trouvait au Club de l'Horloge, sorte d'officine favorisant les rapprochements entre droite républicaine et extrême-droite dans les années 80. On peut dire que Marion Maréchal-Le pen est la tenante principale de cette ligne-là ; le vieux FN à la forte tradition antisémite, au passage. On ne s'étonne pas qu'elle ait voulu voter la résolution de ces imbéciles de Socialistes sur la Palestine.

     Le discours de Marine Le pen, lui, c'est trop fort : tout est repris ou presque sur le Parti Communiste des années 70. On ne déteste pas les immigrés, au contraire, mais on dit qu'ils sont utilisés pour faire baisser les salaires des Français. Et pour le reste, on rase gratis avec des promesses sociales abracadabrantesques de salaires versés par l'État pour rester chez soi à éduquer des enfants ou encore de SMIG à des niveaux hallucinants. Ajoutons à cela la nécessaire dose de discours antilibéral contre les banques, les grosses entreprises et les géants de la pharmacie ou de l'industrie et le tour est joué. Pour ne pas perdre sa base, il suffit de saupoudrer d'une bonne pincée de revendications corporatistes en faveur des commerçants et petites professions libérales et le compte est bon.

    Je n'ai toujours pas compris comment Marine Le pen finance toutes ses promesses.

    J'ai quelques doutes sur les prétendues richesses que rapporterait la jugulation totale de l'immigration. 

  • Il va bien falloir renvoyer dans leurs cordes les guignolos du FN

    On parle souvent de dédiabolisation quand on évoque le Front National. C'est bien possible, mais moi, ce qui m'intéresse, c'est ce que ce parti propose.

    C'est dans le domaine économique, surtout, où je ne comprends pas le silence des économistes et la pauvreté du discours politique face au FN.

    On le sait, Marine Le Pen propose de quitter la zone euro, sortir de l'Europe et établir des barrières protectionnistes.

    Il y a bien sûr des nations qui vivent sans faire partie de l'Europe et qui ne s'en portent pas plus mal. C'est souvent ce que fait valoir MLP. Elle oublie un petit détail : ces nations mènent généralement une politique économique plutôt libérale et se gardent bien de fermer leurs frontières comment entend le faire MLP. 

    En sortant de l'euro, nous nous retrouverions immédiatement face à nous-mêmes, c'est à un dire un État endetté jusqu'à la moëlle sans la moindre ressource ni le plus petit soutien amical pour nous assurer les bas taux d'intérêt nécessaires à nos emprunts. 

    A vrai dire, il suffirait de ne pas emprunter, et, pour cela, réduire le déficit budgétaire. Il y a un petit problème : ce n'est pas le programme de Marine Le pen et ses promesses mirobolantes deviendraient intenables sans déficit majeur. 

    Pour rendre sa compétitivité à la France, elle serait contrainte à une sévère dévaluation du franc, de retour sur la scène nationale. Je rigole bien en mon for intérieur en songeant à ses électeurs contraints d'acheter écrans plats, téléphones, robots, et plus généralement objets technologiques importés à des tarifs d'autant plus prohibitifs qu'ils se prendraient dans les dents et la dévaluation de MLP et les taxes aux frontières imposées sur les importations.

    Les ânes qui lui auraient donné leur voix et qui travailleraient dans une industrie ou une entreprise exportatrice n'auraient plus que leurs yeux pour pleurer puisqu'ils se retrouveraient sans travail en raison des barrières douanières que ne manqueraient pas de nous retourner un certain nombre de nos partenaires commerciaux.

    Je ne dis pas que l'Europe  fonctionne bien, loin de là. Je ne dis pas non plus qu'il est impossible de sortir de l'euro. En revanche, je suis sûr d'une chose, c'est que ce que prévoit MLP pour le faire, c'est du pipi de chat.

    MLP espère se faire du fric en mettant fin à l'immigration. Sur l'immigration, il n'y a qu'une seule position qui vaille en France et elle est vraiment de loin la meilleure, c'est celle de Bayrou. C'est le Parlement après débat initié par le gouvernement qui doit voter le seuil d'immigration autorisé et nécessaire en France. A l'heure actuelle, les gouvernements décident, en catimini ou sur des bases idéologiques qui nous devons accueillir ou non. Sur un sujet aussi important, tout devrait être transparent ce qui suppose un passage par la case parlementaire. Il n'y a pas besoin de tout le blabla grandiloquent du FN sur le sujet pour parvenir à contrôler l'immigration. Plutôt que de dire qu'on ramène à tel ou tel chiffre le nombre d'immigrés sur le territoire français, mieux vait laisser le Parlement décider après avoir écouté les experts économiques. Si le Parlement dit que c'est 50 000, eh bien c'est 50 000, s'il dit que c'est zéro, c'est zéro et voilà tout.

    Il y a dans le projet du FN les mêmes travers que dans la méthode Sarkozy : le caractère systématique des mesures. Bayrou a toujours opposé aux roulements de tambour et aux moulinets de bras le cas par cas. Quand on évoque l'immigration, je pense souvent à ce petit tchétchène de 12 ans qui avait sauté d'une fenêtre tout en étant titulaire d'un prix d'orthographe : pourquoi on voulait l'expulser celui-là ? Parce qu'il fallait faire du chiffre. Je ne suis pas contre les expulsions, mais elles doivent être justifiées et, tant qu'à faire, réalisées sur des bases valables. Virer un champion d'orthographe française, par les temps qui courent, c'est particulièrement con. A peu près autant que l'idée imbécile de Guéant, en fin mandat sarkozyste, consistant à emmerder les étudiants étrangers pour les faire partir.

    Tiens, dans la catégorie débile, au FN, j'ai trouvé ça : la fameuse préférence nationale en matière d'emplois :

    Les entreprises se verront inciter à prioriser l’emploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin d’inciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs d’emploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française

    Quand je vous dis que ce sont des guignolos, au FN...A deux titres : a) en règle générale, les entreprises privilégient de facto les nationaux b) quand elles engagent des étrangers, c'est qu'elles ne trouvent pas de Français pour faire le job. Feraient mieux de s'occuper de la formation, MLP et le FN...Qu'ils aillent en toucher un mot à la CGME et ses 200 000 emplois non pourvus sur les bras pour comprendre le fond du problème. Mais bon, à des guignolos, faut pas trop leur en demander, au risque de leur faire péter quelques neurones surnuméraires...

    Le programme du FN, c'est toujours de ce tonneau-là : du flan et du creux. Rien ne tient debout, presque tout est idéologique. Au fond, des postures assez communes que l'on retrouve notamment à gauche (pas la nature des postures mais le fait d'en avoir).

    La bataille des européennes approche : j'en bave d'impatience parce que j'ai bien l'intention d'être l'un des tous premiers à mettre en charpie le non-programme du FN. Si jamais j'étais invité à un débat de blogueurs face à un représentant bleu-marine, je m'y colle : il y a des illusions qui voleraient en pièces et on peut compter sur moi pour lui rentrer dans le lard en bonne et dûe forme...

  • Tiens, y'a le FN petit Suisse ?

    On a perdu une occasion de se taire au FN : en attendant le scandale républicain promis par Mediapart, on a déjà un amuse-gueule avec les comptes suisses de Le pen père.

    Entre les mauvaises fréquentations de Cahuzac dont le compte a été ouvert par un Gudard et conseiller proche de Marine Le pen, cela commence à faire beaucoup au parti de la vertu.

    C'est Aliot ou Philippot, je crois, qui avait évoqué la gauche Caïman ? Et le FN petit Suisse, ils en pensent quoi ?

    Il n'en reste pas moins que le déballage actuel frise le ridicule. Tout comme Christine Espert, je juge consternante la course à l'échalotte à laquelle se livrent les élus à l'heure actuelle sur leur patrimoine.

    Thierry Robert, élu MoDem de la Réunion, a bien raison de mettre les pieds dans le plat en dénonçant les ponctions monumentales auxquelles se livre l'État, d'abord sarkozyste puis aujourd'hui socialiste. On a jugé extrême sa menace de quitter la France, certains s'en sont offusqués, mais la réalité, c'est qu'il y a une chasse à la richesse complètement ridicule à laquelle se livre toute la classe politique (y compris le FN avec sa dénonciation de la finance) dont les effets sont dévastateurs.

    J'ose espérer que le MoDem va se tenir éloigné contre vents et marées de ce populisme-là même si j'entends souvent des voix au sein de mon parti que cette facilité tente.

  • Ben oui Sarkozy veut éliminer Le pen !

    Tiens, Philippe prolonge sur son blogue une petite discussion lancée mercredi soir après un forum sur l'industrie organisé par l'équipe de Bayrou. Il se demande si Sarkozy cherche à éliminer Marine Le pen.

    Ben oui. Cela me paraît même évident. Je pense qu'elle ne bluffe pas en affirmant ne disposer que de 400 signatures de maire. 

    Le calcul me paraît même limpide : Sarkozy va droitiser sa campagne toutes sirènes hurlantes et, ce-faisant, tenter de ramasser la mise quand Marine Le pen disparaîtra des écrans. En cas d'absence de la leader frontiste, il récupère d'ores et déjà la mise. Mais une fois qu'il aura mis en avant ses habituels bouc-émissaires, on peut raisonnablement penser qu'il double son pactole. Évidemment, il aura comme un souci au second tour, mais bon, c'est une autre problème évidemment...

  • Le mauvais protectionnisme de Marine Le pen

    Si Marine Le pen accédait au pouvoir en France, les agences de notation seraient très embêtées : pas parce qu'elles sont le «mal» supra-national et libéral mais plutôt parce qu'il leur faudrait créer la catégorie ZZ- pour donner une valeur aux mesures que la candidate du Front National prendrait.

    Enlevez la facture pétrolière et la France devient tout de suite excédentaire sur la balance de ses exportations. 80% de ses exportations sont des produits manufacturés issus d'usines. Si on s'amuse à faire joujou avec nos taxes, les autres en feront autant. L'inconvénient, c'est qu'avec la structure de notre balance commerciale, nous ne serons pas gagnants à ce jeu-là...

    Au fond, il n'y a pas de bon protectionnisme, mais celui que Marine Le pen a choisi est le pire, parce qu'il nous conduit à l'autarcie. L'autarcie, on a vu ce que cela donnait avec Ceaucescu ou encore la Corée du Nord. Si l'on remonte plus loin dans l'histoire, le dernier État européen à avoir pratiqué la chose, c'était l'Allemagne nazie. Beau modèle...

    Promouvoir la France, c'est une bonne chose : mais il y a une manière intelligente de le faire, comme par exemple le choix de société que propose Bayrou en faisant des consommateurs Français les acteurs de leur propre promotion et de l'État un stratège, et une manière néfaste et déresponsabilisante comme celle de Madame Le pen dont l'action est tout entière tournée vers l'État promoteur de la taxe et pas du tout vers les initiatives individuelles.

    Son protectionnisme amènera simplement à faire monter artificiellement les prix si jamais il devait s'appliquer. Et c'est tout.

  • Marine Le pen aurait pu vivre une autre existence

    Quand j'étais jeune, je lisais souvent des comics, des Marvel en particulier. Spider-man, Iron-man, les Quatre fantastiques, Daredevil et bien d'autres encore n'avaient pas de secrets pour moi. Toutefois, je raffolais d'une série que l'on trouvait de temps à autre dans les Nova : «Et si ?...» Il s'agissait pour un personnage cosmique du nom d'Observateur de déterminer quel cours aurait suivi l'existence des héros (ou au contraire de super-vilains) dans un futur alternatif où certains évènement clef auraient pris une autre tournure.

    J'ai lu plusieurs articles biographiques de Marine Le pen, et ce qui m' a frappé à chaque fois, c'est l'impossibilité pour elle d'accomplir un choix autre que celui qu'elle a fait en s'engageant en politique.

    C'est que Marine Le pen a porté son nom et son père comme Sisyphe porte son fardeau dans les enfers. Avec les saillies plus que douteuses de Jean-Marie Le pen, cette jeune femme qui aurait pu être une brillante avocate s'est vue finalement repoussée vers son univers d'origine. 

    On ne choisit pas sa naissance, on ne choisit pas son nom, on ne choisit pas son père. Je ne crois pas Marine Le pen antisémite. Mais son père l'est, à n'en pas douter, avec ses détails et ses durafour crématoire . Et une large partie des cadres du Front National le sont aussi, eux qui ont soutenu sans le moindre état d'âme leur leader et ont accueilli au sein de leur formation ce qu'il se comptait de pire à la droite de la droite.

    On n'aime pas, au Front National, et, j'imagine, chez les Le pen, les comparaisons avec les nazis. Tant pis pour eux. Jean-Marie Le pen n'avait qu'à se taire, et ce parti n'avait qu'à faire du ménage en son sein au moment où il aurait fallu le faire. A se vautrer dans la boue, on finit par gagner un opprobre bien mérité.

    Il y a eu sur France 3, le 12 septembre dernier, un documentaire très intéressant : son auteur avait longuement enquêté sur le devenir des descendants des pires criminels nazis, et le résultat de son enquête s'était avéré plus que surprenant. En réalité, les enfants des Goering, Himmler et Goebels, bien loin de marcher dans les traces de leurs ancêtres, ont porté toute leur vie le poids et la culpabilité des actes de leurs géniteurs. Le plus étonnant est que certains d'entre eux se sont convertis au judaïsme et sont partis vivre en Israël. Parfois anonymement, parfois à découvert. Et ils ont été acceptés par des gens dont les parents avaient péri dans l'horreur des camps de concentration et qui savaient qui ils étaient. Surprenant ? Non. Ce n'est que la réalisation en acte d'une loi énoncée par le prophète Jérémie (28-29) : 

    En ces jours, on ne dira plus: «Les pères ont mangé du verjus et les dents des enfants en sont agacées.» Mais chacun périra pour ses fautes: tout homme qui mangera du verjus en aura, lui, les dents agacées.

    Les Juifs ne tiennent pas pour coupables les enfants des criminels. Plus généralement, si la génération suivante se repent (Techouva), elle peut obtenir le pardon de Dieu et...des Juifs.

    Voilà pourquoi il existe un certain nombre de descendants de nazis qui vivent en Israël. Certains se sont convertis au judaïsme et en ont épousé les préceptes. Ils portent parfois la kippa, sont mariés avec des orthodoxes et leurs enfants fréquentent les yeshivas, les écoles religieuses.

    Il y a une parenté évidente entre toutes les extrême-droites, et le FN n'est certainement pas un club de gentils sociaux-démocrates. Loin de là. C'est donc à dessein que j'ai choisi de rapprocher l'histoire personnelle de Marine Le pen de celle des descendants des nazis.

    Il n'existe guère dans notre société française de pardon de ce type : c'est une caractéristique du peuple d'Israël. Évidemment, il est épouvantable pour une fille de devoir renier son père. Mais je me dis qu'un destin, finalement, ne tient pas à grand chose : et si on lui avait foutu la paix avec son père et son nom, à Marine Le pen, quand elle était adolescente puis quand elle a eu 20 ans ? Et si on avait admis que son père c'était son père, et elle, c'était elle, quand elle est rentrée dans le monde du travail, après avoir fini ses études ? Alors, peut-être son destin aurait pu être différent. Peut-être. Qui sait ?