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juif

  • La mauvaise polémique

    J'ai entendu certains médiacrates reprocher à François Bayrou d'avoir maintenu son meeting à Grenoble après s'être rendu à Toulouse. Ce qui me paraît hypocrite et malhonnête, puisque ce sont les mots que l'agence de presse Reuters emploie sans vergogne, c'est surtout d'utiliser ce terrible évènement pour s'en prendre à l'image d'un candidat.

    C'est même petit et misérable, au regard des petites vies brisées dans de telles circonstances.

    On dit que la parole exorcise la souffrance. Je pense que c'est le choix qu'a effectué Bayrou : il a essayé de placer des mots sur la situation. Il a relevé les violences de plus en plus fortes qui traversent la société française et a appelé toute la classe politique à se garder de favoriser les divisions.

    Je sais que Bayrou a notamment pensé à certains discours de Sarkozy. Sur ce point, je ne le suis pas : s'il s'agit d'un fou qui a agi, c'est dans les méandres de son esprit délirant que se trouvent les causes de cette tuerie. Si c'est l'antisémitisme à la sauce européenne qui l'a motivé et plus largement le racisme (les militaires abattus étaient tous de couleur) , nous sommes dans les problématiques propres aux théories de l'extrême-droite européenne. Enfin, si c'est la situation au Proche-Orient qui a excité ses poussées délirantes (attaquer des Juifs pour frapper Israël, des militaires pour punir la France de son engagement en Afghanistan) nous sommes dans des problématiques internationales et diplomatiques.

    Rien à voir, donc, à mon sens, avec les discours de Sarkozy.

    Cela dit, je suis entièrement Bayrou sur la teneur profonde de son message : notre responsabilité à tous est de cultiver la compréhension réciproque.

    Si jamais l'antisémitisme s'avérait le principal moteur du second crime, je rappelle juste les réguliers appels au Boycott contre Israël qui fleurissent régulièrement à l'extrême-gauche, notamment chez les Verts et au Front de Gauche. Il faut le dire. Sans parler des sympathies coupables sinon des silences extraordinairement discrets face à l'islamisme radical et violent qui peut s'exercer contre les Juifs en général et Israël en particulier (je ne parle pas de l'Islam traditionnaliste, qui n'est certes pas ma tasse de thé, mais que je crois globalement respectueux des religions du Livre).

    De la même manière, la manie de pointer aussi les Musulmans chez certains de nos responsables politiques n'est pas neutre quand on voit qu'un imam est frappé jusque dans une mosquée.

    C'est en ce sens, et celui-là uniquement, que je rejoins François Bayrou : prenons garde aux ferments de la division, le poison le plus mortel qui soit pour notre pays.

    Je voudrais seulement que l'on n'en fasse pas Nicolas Sarkozy le seul comptable. Certes, il a ses chômeurs, ses Roms, ses immigrés (comme le FN, au demeurant) mais Hollande a ses "riches",  comme il le fait valoir, et l'extrême-gauche vomit régulièrement les Juifs, je le redis. Au moins autant que l'extrême-droite. 

    Il suffit de voir comment un individu qui se réclamait de la gauche de la gauche et soutenait Ségolène Royal, sévit désormais sur twitter et véhicule sa haine des Juifs sur son blogue en soutenant Marine Le pen désormais. Il y a d'ailleurs toute une sphère rouge-brune dont on ne sait, désormais si elle regarde sur sa gauche ou sur sa droite, tout cela se mélangeant, comme dans les années 30 du XXème siècle, dans une même détestation d'Israël et du Juif.

  • Marine Le pen aurait pu vivre une autre existence

    Quand j'étais jeune, je lisais souvent des comics, des Marvel en particulier. Spider-man, Iron-man, les Quatre fantastiques, Daredevil et bien d'autres encore n'avaient pas de secrets pour moi. Toutefois, je raffolais d'une série que l'on trouvait de temps à autre dans les Nova : «Et si ?...» Il s'agissait pour un personnage cosmique du nom d'Observateur de déterminer quel cours aurait suivi l'existence des héros (ou au contraire de super-vilains) dans un futur alternatif où certains évènement clef auraient pris une autre tournure.

    J'ai lu plusieurs articles biographiques de Marine Le pen, et ce qui m' a frappé à chaque fois, c'est l'impossibilité pour elle d'accomplir un choix autre que celui qu'elle a fait en s'engageant en politique.

    C'est que Marine Le pen a porté son nom et son père comme Sisyphe porte son fardeau dans les enfers. Avec les saillies plus que douteuses de Jean-Marie Le pen, cette jeune femme qui aurait pu être une brillante avocate s'est vue finalement repoussée vers son univers d'origine. 

    On ne choisit pas sa naissance, on ne choisit pas son nom, on ne choisit pas son père. Je ne crois pas Marine Le pen antisémite. Mais son père l'est, à n'en pas douter, avec ses détails et ses durafour crématoire . Et une large partie des cadres du Front National le sont aussi, eux qui ont soutenu sans le moindre état d'âme leur leader et ont accueilli au sein de leur formation ce qu'il se comptait de pire à la droite de la droite.

    On n'aime pas, au Front National, et, j'imagine, chez les Le pen, les comparaisons avec les nazis. Tant pis pour eux. Jean-Marie Le pen n'avait qu'à se taire, et ce parti n'avait qu'à faire du ménage en son sein au moment où il aurait fallu le faire. A se vautrer dans la boue, on finit par gagner un opprobre bien mérité.

    Il y a eu sur France 3, le 12 septembre dernier, un documentaire très intéressant : son auteur avait longuement enquêté sur le devenir des descendants des pires criminels nazis, et le résultat de son enquête s'était avéré plus que surprenant. En réalité, les enfants des Goering, Himmler et Goebels, bien loin de marcher dans les traces de leurs ancêtres, ont porté toute leur vie le poids et la culpabilité des actes de leurs géniteurs. Le plus étonnant est que certains d'entre eux se sont convertis au judaïsme et sont partis vivre en Israël. Parfois anonymement, parfois à découvert. Et ils ont été acceptés par des gens dont les parents avaient péri dans l'horreur des camps de concentration et qui savaient qui ils étaient. Surprenant ? Non. Ce n'est que la réalisation en acte d'une loi énoncée par le prophète Jérémie (28-29) : 

    En ces jours, on ne dira plus: «Les pères ont mangé du verjus et les dents des enfants en sont agacées.» Mais chacun périra pour ses fautes: tout homme qui mangera du verjus en aura, lui, les dents agacées.

    Les Juifs ne tiennent pas pour coupables les enfants des criminels. Plus généralement, si la génération suivante se repent (Techouva), elle peut obtenir le pardon de Dieu et...des Juifs.

    Voilà pourquoi il existe un certain nombre de descendants de nazis qui vivent en Israël. Certains se sont convertis au judaïsme et en ont épousé les préceptes. Ils portent parfois la kippa, sont mariés avec des orthodoxes et leurs enfants fréquentent les yeshivas, les écoles religieuses.

    Il y a une parenté évidente entre toutes les extrême-droites, et le FN n'est certainement pas un club de gentils sociaux-démocrates. Loin de là. C'est donc à dessein que j'ai choisi de rapprocher l'histoire personnelle de Marine Le pen de celle des descendants des nazis.

    Il n'existe guère dans notre société française de pardon de ce type : c'est une caractéristique du peuple d'Israël. Évidemment, il est épouvantable pour une fille de devoir renier son père. Mais je me dis qu'un destin, finalement, ne tient pas à grand chose : et si on lui avait foutu la paix avec son père et son nom, à Marine Le pen, quand elle était adolescente puis quand elle a eu 20 ans ? Et si on avait admis que son père c'était son père, et elle, c'était elle, quand elle est rentrée dans le monde du travail, après avoir fini ses études ? Alors, peut-être son destin aurait pu être différent. Peut-être. Qui sait ?

     

  • Béatifier Pie XII ?

    Je ne suis pas catholique, et on pourrait donc me dire que la béatification de Pie XII ne concerne que les Catholiques, mais c'est oublier que le Catholicisme est une religion universelle qui a vocation à rayonner bien au-delà de la communauté de ses fidèles. Ensuite, si je ne suis pas catholique, je suis néanmoins de culture catholique et donc, je me sens impliqué par les décisions de l'Église et du Pape.

    Le débat fait rage sur la Toile, actuellement : on reproche à Pie XII sa passivité pendant la Seconde Guerre Mondiale face aux forces nazies et fascistes. On lui reproche également les Accords du Latran.

    Sur ce premier point, on oublie un point tout à fait essentiel : le Vatican n'est pas seulement le chef-lieu de la chrétienté, c'est aussi un État. Dans l'histoire de l'Italie, qui n'est unifiée que depuis un siècle à peine, c'est même un État bien avant d'être le centre du catholicisme. Analyser les accords de Latran à la lueur de ce fait historique souvent méconnu par les analystes (a fortiori par les journalistes) permet de les recontextualiser dans une perspective diachronique. En 1929, ce qu'a tenté avant toutes choses l'État du Vatican, c'est de se mettre à l'abri des visées centralisatrices du fascisme triomphant. Ensuite, en décrétant le catholicisme religion d'état, il s'est assuré de conserver un certain contrôle sur les consciences à un moment où de forts courants paganistes traversaient l'extrême-droite italienne (tout comme en Allemagne d'ailleurs).

    Il va de soi que de con côté, le fascisme n'a que pour but de fasciser l'église catholique. Ni les uns ni les autres ne réussiront dans leur entreprise respective, mais les relations demeureront pacifiées jusqu'à la fin.

    Face aux Nazis, le pape Pie XII n'a pas agi autrement que bien des États neutres. A tout moment, le Vatican pouvait être envahi, ou, du moins, soumis à un blocus mortel. Si elle n'a pas toujours dénoncé haut et fort l'entreprise maléfique nazie, notamment contre les Juifs, la papauté a fini par la condamner de plus en plus vivement. Vraisemblablement, il a tente de temporiser, tout en s'indignant plus ou moins officiellement des exactions nazies. Il reste le seul dirigeant européen, parmi les neutres, à avoir condamné à mots à peu près clairs les horreurs nazies en temps de guerre. Il est établi que le Vatican a organisé de nombreux réseaux de protection et de fuite pour les Juifs là où il pouvait agir. L'article de wikipedia, bien documenté, en rend assez bien compte.

    Si l'on veut pouvoir juger l'action de Pie XII, il est essentiel de ne pas oublier qu'il portait une double casquette : chef des Catholiques et chef d'État. Comme chef des Catholiques, il a été somme toute assez ordinaire. Mais comme chef d'État, il a bien agi.

    Dans la religion catholique, la béatification est rite par lequel on déclare bienheureux (et on rend un culte public) à un catholique dont la vie a été exemplaire. Pie XII est controversé parce que son existence n'est pas exemplaire. Ni plus, ni moins que les papes qui l'ont précédé ou suivi. D'ailleurs, bien réfléchi, sans doute plus que bien des papes qui l'ont précédé.

    In fine, il ne mérite ni excès d'honneurs, ni excès d'iindignités. Il a, je le crois, essayé d'agir comme il pensait qu'il devait le faire en temps de guerre, sans trop lâcher de lest sur les valeurs. On ne le béatifiera sans doute pas, mais on le réhabilitera certainement tôt ou tard.

  • Des juifs néo-nazis en Israël ? J'en doute.

    Voilà une affaire qui va défrayer la chronique : des juges ont condamné de jeunes Israéliens à de lourdes peines, en Israël, pour appartenance à un groupe néo-nazi. La presse s'est empressée de titrer sur ce phénomène, France-Info parlant même de 200 à 300 cas par an. Mais, pour moi qui aime bien lire entre les lignes, j'ai constaté que les cas dont on parle correspondent à des "juifs" issus de l'ex-URSS. Or, je me rappelle très bien de cette période ooù quasiment un million de juifs ont rejoint l'État d'Israël, je lisais déjà les journaux à cette époque. Et j'avais notamment lu dans Le Monde de l'époque, que, profitant du désordre ambiant, de nombreux soviétiques non-juifs en avaient profité pour rejoindre l'Éetat d'Israël en raison de son développement économique supérieur. Je suis très suspicieux, dans cette histoire : s'agit-il vraiment de juifs ? d'autant que le phénomène néo-nazi, c'est surtout en Russie, en effet, qu'il s'est développé ces vingt dernières années.

    Le Ministère de l'Intégration en Israël observe que sur 1 200  000 individus venus de Russie, en réalité, seuls 900 000 étaient juifs réellement. Ceci pourrait expliquer cela. Perso, j'estime que l'État d'Israël devrait leur retirer leur citoyenneté, si elle est bâtie sur un mensonge, évidemment. Introduits à la faveur d'un mensonge dans un pays qui les a accueillis généreusement, ils y célèbrent en plus le nazisme. Cela dit, il y a des tarés partout. En Pologne, il y avait des policiers juifs qui livraient aux Nazis leurs contingents de victimes. Ils n'étaient pas nombreux, mais ils existaient. Ils ignoraient toutefois le destin de ceux qu'ils livraient à leurs bourreaux. Là, c'est plus grave, car ils savent ce qu'il en est. Je pense qu'il faudrait aller flairer aussi du côté des parents, s'il s'agit de couples mixtes. On ne devient pas néo-nazi par hasard, il doit y avoir un terreau pour cela.

    Bon, on va me dire, évidemment, que je me mêle de ce qui ne me regarde pas, mais, le nazisme, cela concerne tout le monde, d'autant que tristes individus s'en prenaient aussi aux homosexuels, à ce que j'ai cru comprendre. Quand on considère les scènes de fraternisation entre SA, on comprend bien la nature refoulée de la dimension homosexuelle que comporte le nazisme, avec son exaltation de la virilité et des corps. Je suis absolument convaincu que les agresseurs les plus violents et les plus sadiques des homosexuels s'acharnent d'abord sur ce qu'ils sont au fond, et frappent avec d'autant plus de violence qu'ils jugent leurs propres désirs inavouables et similaires à ceux de leurs victimes.

  • Terrorisme et islamisme s'effondrent dans les opinions publiques arabe musulmane !

    Je viens de lire un passionnant compte-rendu de sondage mis en ligne par l'organisation israélienne "La paix Maintenant" (cette organisation milite pour une paix juste et équitable entre Palestniens et Israéliens). La Paix Maintenant a fait réaliser une étude sur les sentiments des Européens envers les Juifs et les Musulmans. Sans surprise, de mon point de vue, toutefois, ce sont les mêmes qui se montrent hostiles envers les Juifs et les Musulmans. Au passage, je suis en revanche surpris et fort inquiet de l'état de l'opinion en Espagne, puisque la moitié de la population exprime des opinions négatives envers ces deux populations. Rien n'aurait-il donc changé au royaume d'Espagne depuis Isabelle la Catholique ?!!!

    Toutefois, ce qui m'a d'abord intéressé, dans cette étude, c'est autre chose : elle analyse aussi les tendances de l'opinion dans plusieurs pays musulmans et notamment arabes. En particulier, voilà ce que pensent les populations de plusieurs de ces pays musulmans à propos du terrorisme et de Ben Laden :

    Depuis 2002, le pourcentage de personnes interrogées affirmant que le suicide à la bombe et d’autres formes de violence à l’encontre de civils sont justifiés pour défendre l’Islam contre ses ennemis a décliné dans la plupart des pays étudiés à forte majorité musulmane. Par exemple, en 2002, environ les trois-quarts des musulmans libanais affirmaient que ces attentats pouvaient, souvent ou parfois, être justifiés. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 32%.

    Les opinions sur Oussama Ben-Laden ont connu une évolution similaire. Par exemple, il y a 3 ans seulement, environ six musulmans jordaniens sur dix (61%) exprimaient un quelconque degré de confiance envers le chef d’Al-Qaïda. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 19%. En 2003, 20% des musulmans libanais et 15% des musulmans turcs avaient une opinion positive de Ben-Laden. Aujourd’hui, les chiffres de Ben-Laden sont tombés en dessous de 10% dans ces deux pays (Turquie 3%, Liban 2%). Les chiffres demeurent importants pour les musulmans du Nigeria (58%), d’Indonésie (37%) et du Pakistan (34%)
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    [...]

    La plupart des musulmans des pays étudiés par Pew continuent de s’inquiéter de la montée de l’extrémisme islamique, chez eux et à l’étranger. La majorité des Indonésiens, des Pakistanais, des Tanzaniens, des Libanais, des Egyptiens, des Jordaniens et des Nigérians se disent inquiets de l’extrémisme dans leur pays et dans d’autres pays du monde.

    [...]

    Pour beaucoup de musulmans, dans plusieurs pays, une lutte a lieu chez eux entre les islamistes fondamentalistes et les « modernisateurs ». En Turquie, en particulier, une majorité large et croissante perçoit un tel conflit, mais cette idée est également répandue au Liban, en Tanzanie, en Indonésie et au Pakistan.

    Je trouve que c'est très instructif, et à plus d'un égard rassurant.