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nazi

  • Marine Le pen aurait pu vivre une autre existence

    Quand j'étais jeune, je lisais souvent des comics, des Marvel en particulier. Spider-man, Iron-man, les Quatre fantastiques, Daredevil et bien d'autres encore n'avaient pas de secrets pour moi. Toutefois, je raffolais d'une série que l'on trouvait de temps à autre dans les Nova : «Et si ?...» Il s'agissait pour un personnage cosmique du nom d'Observateur de déterminer quel cours aurait suivi l'existence des héros (ou au contraire de super-vilains) dans un futur alternatif où certains évènement clef auraient pris une autre tournure.

    J'ai lu plusieurs articles biographiques de Marine Le pen, et ce qui m' a frappé à chaque fois, c'est l'impossibilité pour elle d'accomplir un choix autre que celui qu'elle a fait en s'engageant en politique.

    C'est que Marine Le pen a porté son nom et son père comme Sisyphe porte son fardeau dans les enfers. Avec les saillies plus que douteuses de Jean-Marie Le pen, cette jeune femme qui aurait pu être une brillante avocate s'est vue finalement repoussée vers son univers d'origine. 

    On ne choisit pas sa naissance, on ne choisit pas son nom, on ne choisit pas son père. Je ne crois pas Marine Le pen antisémite. Mais son père l'est, à n'en pas douter, avec ses détails et ses durafour crématoire . Et une large partie des cadres du Front National le sont aussi, eux qui ont soutenu sans le moindre état d'âme leur leader et ont accueilli au sein de leur formation ce qu'il se comptait de pire à la droite de la droite.

    On n'aime pas, au Front National, et, j'imagine, chez les Le pen, les comparaisons avec les nazis. Tant pis pour eux. Jean-Marie Le pen n'avait qu'à se taire, et ce parti n'avait qu'à faire du ménage en son sein au moment où il aurait fallu le faire. A se vautrer dans la boue, on finit par gagner un opprobre bien mérité.

    Il y a eu sur France 3, le 12 septembre dernier, un documentaire très intéressant : son auteur avait longuement enquêté sur le devenir des descendants des pires criminels nazis, et le résultat de son enquête s'était avéré plus que surprenant. En réalité, les enfants des Goering, Himmler et Goebels, bien loin de marcher dans les traces de leurs ancêtres, ont porté toute leur vie le poids et la culpabilité des actes de leurs géniteurs. Le plus étonnant est que certains d'entre eux se sont convertis au judaïsme et sont partis vivre en Israël. Parfois anonymement, parfois à découvert. Et ils ont été acceptés par des gens dont les parents avaient péri dans l'horreur des camps de concentration et qui savaient qui ils étaient. Surprenant ? Non. Ce n'est que la réalisation en acte d'une loi énoncée par le prophète Jérémie (28-29) : 

    En ces jours, on ne dira plus: «Les pères ont mangé du verjus et les dents des enfants en sont agacées.» Mais chacun périra pour ses fautes: tout homme qui mangera du verjus en aura, lui, les dents agacées.

    Les Juifs ne tiennent pas pour coupables les enfants des criminels. Plus généralement, si la génération suivante se repent (Techouva), elle peut obtenir le pardon de Dieu et...des Juifs.

    Voilà pourquoi il existe un certain nombre de descendants de nazis qui vivent en Israël. Certains se sont convertis au judaïsme et en ont épousé les préceptes. Ils portent parfois la kippa, sont mariés avec des orthodoxes et leurs enfants fréquentent les yeshivas, les écoles religieuses.

    Il y a une parenté évidente entre toutes les extrême-droites, et le FN n'est certainement pas un club de gentils sociaux-démocrates. Loin de là. C'est donc à dessein que j'ai choisi de rapprocher l'histoire personnelle de Marine Le pen de celle des descendants des nazis.

    Il n'existe guère dans notre société française de pardon de ce type : c'est une caractéristique du peuple d'Israël. Évidemment, il est épouvantable pour une fille de devoir renier son père. Mais je me dis qu'un destin, finalement, ne tient pas à grand chose : et si on lui avait foutu la paix avec son père et son nom, à Marine Le pen, quand elle était adolescente puis quand elle a eu 20 ans ? Et si on avait admis que son père c'était son père, et elle, c'était elle, quand elle est rentrée dans le monde du travail, après avoir fini ses études ? Alors, peut-être son destin aurait pu être différent. Peut-être. Qui sait ?

     

  • Béatifier Pie XII ?

    Je ne suis pas catholique, et on pourrait donc me dire que la béatification de Pie XII ne concerne que les Catholiques, mais c'est oublier que le Catholicisme est une religion universelle qui a vocation à rayonner bien au-delà de la communauté de ses fidèles. Ensuite, si je ne suis pas catholique, je suis néanmoins de culture catholique et donc, je me sens impliqué par les décisions de l'Église et du Pape.

    Le débat fait rage sur la Toile, actuellement : on reproche à Pie XII sa passivité pendant la Seconde Guerre Mondiale face aux forces nazies et fascistes. On lui reproche également les Accords du Latran.

    Sur ce premier point, on oublie un point tout à fait essentiel : le Vatican n'est pas seulement le chef-lieu de la chrétienté, c'est aussi un État. Dans l'histoire de l'Italie, qui n'est unifiée que depuis un siècle à peine, c'est même un État bien avant d'être le centre du catholicisme. Analyser les accords de Latran à la lueur de ce fait historique souvent méconnu par les analystes (a fortiori par les journalistes) permet de les recontextualiser dans une perspective diachronique. En 1929, ce qu'a tenté avant toutes choses l'État du Vatican, c'est de se mettre à l'abri des visées centralisatrices du fascisme triomphant. Ensuite, en décrétant le catholicisme religion d'état, il s'est assuré de conserver un certain contrôle sur les consciences à un moment où de forts courants paganistes traversaient l'extrême-droite italienne (tout comme en Allemagne d'ailleurs).

    Il va de soi que de con côté, le fascisme n'a que pour but de fasciser l'église catholique. Ni les uns ni les autres ne réussiront dans leur entreprise respective, mais les relations demeureront pacifiées jusqu'à la fin.

    Face aux Nazis, le pape Pie XII n'a pas agi autrement que bien des États neutres. A tout moment, le Vatican pouvait être envahi, ou, du moins, soumis à un blocus mortel. Si elle n'a pas toujours dénoncé haut et fort l'entreprise maléfique nazie, notamment contre les Juifs, la papauté a fini par la condamner de plus en plus vivement. Vraisemblablement, il a tente de temporiser, tout en s'indignant plus ou moins officiellement des exactions nazies. Il reste le seul dirigeant européen, parmi les neutres, à avoir condamné à mots à peu près clairs les horreurs nazies en temps de guerre. Il est établi que le Vatican a organisé de nombreux réseaux de protection et de fuite pour les Juifs là où il pouvait agir. L'article de wikipedia, bien documenté, en rend assez bien compte.

    Si l'on veut pouvoir juger l'action de Pie XII, il est essentiel de ne pas oublier qu'il portait une double casquette : chef des Catholiques et chef d'État. Comme chef des Catholiques, il a été somme toute assez ordinaire. Mais comme chef d'État, il a bien agi.

    Dans la religion catholique, la béatification est rite par lequel on déclare bienheureux (et on rend un culte public) à un catholique dont la vie a été exemplaire. Pie XII est controversé parce que son existence n'est pas exemplaire. Ni plus, ni moins que les papes qui l'ont précédé ou suivi. D'ailleurs, bien réfléchi, sans doute plus que bien des papes qui l'ont précédé.

    In fine, il ne mérite ni excès d'honneurs, ni excès d'iindignités. Il a, je le crois, essayé d'agir comme il pensait qu'il devait le faire en temps de guerre, sans trop lâcher de lest sur les valeurs. On ne le béatifiera sans doute pas, mais on le réhabilitera certainement tôt ou tard.

  • Et si Natacha Kampusch avait raison ?

    On connaît l'histoire tragique de cette jeune fille, séquestrée dans des conditions éprouvantes pendant 8 années : la sinistre affaire Josef Fritzl qui secoue actuellement l'Autriche a bouleversé Natacha Kampusch.

    Elle avait évoqué, peu après sa libération, l'intuition qu'il existait d'autres personnes enfermées dans des caves en Autriche. Elle ne s'était pas trompée.

    Ce matin sur France Info, elle a émis une hypothèse audacieuse, mais qui recoupe un sentiment que j'ai à propos de l'Autriche depuis fort longtemps. Elle note que l'absence de dénazification au lendemain de la seconde guerre mondiale fait que les nazis autrichiens ont pu se dissimuler et échapper aux justes peines qui les attendaient. Or, fait remarquer Natacha, elle imagine mal que ces individus soient devenus par la suite de "bons parents". Pour elle, il y a certainement un lien entre les crimes les pires et l'histoire politique de certains individus.

    C'est aussi mon avis, et de longue date, tout particulièrement concernant l'extrême-droite. J'ai souvent noté que chez ces individus, mais aussi chez les intégristes de tout poil, on est moins choqué par le viol ou par des crimes atroces que dans les autres formations politiques, sauf quand ces crimes ont un caractère ethniques et touchent des Européens (ou d'autres nations s'il s'agit d'extrémistes et d'intégristes d'autres pays). 

    Ensuite, il y a un problème avec les Autrichiens. Il y a dix années, je me suis rendu, en vacances, pour une dizaine de jours à Saint-Wolfgang sans savoir que c'était alors une des rares mairies ouvertement néo-nazies d'Autriche.

    J'ai toujours eu la sensation, là-bas, que les yeux inquisiteurs étaient à l'affût de quelque chose à dénoncer. Il y a là-bas une culture de la délation et en même temps du secret. Attiré incidemment dans une fête locale, j'ai vui de mes yeux des "braves gars locaux, genre SA sans crânes rasés mais authentiquement fachos" beugler des "heil" à qui mieux qui peut en levant le bras, la chope de bière et en collant la main au c... des gretchens blondes locales.

    J'ai voulu visiter Mauthausen, et, tenez-vous, quand on est à moins d'un kilomètre de Mathausen, aucun autrichien ne sait où se trouve cet endroit, ni même le le connaît... et puis subitement, ils ne savent plus parler anglais et ne comprennent plus l'allemand que vous parlez : étrange, non ? 

    Enfin, l'Autriche est un peuple qui a élu en connaissance de cause au suffrage universel direct un ancien SS à sa tête. Et les Autrichiens trouvaient encore moyen de défendre leur vote après coup (jai eu l'occasion d'en parler après coup avec quelques un d'entre eux qui se disaient socialistes - nationaux ? - ). 

    Alors oui, ce que dit Natacha ne m'étonne pas, et il va bien falloir un jour que l'Autriche, à défaut de rendre justice, se demande ce que sont devenus ses psychopathes, et également quels descendants ils ont généré...