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mlp

  • Une trêve pour tous les délinquants ?

    Quand je pense que Marine Le pen et François Fillon n'ont eu de cesse de réclamer de la fermeté de la justice...les voilà aujourd'hui à réclamer une trêve judiciaire...

    S'il y a bien quelque chose qui m'exaspère, c'est ça : on est puissant alors on se croit à l'abri des lois. Je crois avoir suffisamment vitupéré ici contre la racaille pour laquelle je ne souhaite aucune forme de laxisme sans faire de même pour exiger justice et fermeté contre les tricheurs Marine Le pen et François Fillon.

    Position partagée par Emmanuel Macron, d'ailleurs, puisqu'il a déclaré  :

    «Si certains proposent aujourd'hui un trêve, elle doit s'appliquer à tous les crimes et délits. (...) Si Marine Le Pen ou François Fillon proposent aujourd'hui une trêve judiciaire, je comprends donc qu'ils la proposent pour les délinquants, pour les criminels, parce qu'on ne saurait la réserver aux délinquants en col blanc ou à la simple classe politique».

    On ne saurait mieux le dire. C'est peu ou prou ce que je pense dans cette histoire et je rappelle que Macron a déclaré très tôt qu'il était partisan d'une tolérance zéro avec la délinquance. Cette position n'est donc pas un effet d'aubaine. 

  • Occasion historique pour Marine Le pen et son FN

    Marine Le pen a une occasion historique de mettre son père dehors. Les derniers sondages sont sans appel, l'électorat du FN lui-même rejette les dérapages de Jean-Marie Le pen. Non pas qu'il soit forcément si indigné que cela (j'ai quelques doutes sur ce point) mais plus simplement que ce dernier est complètement à côté de la plaque. Il n'a pas compris que la Seconde Guerre Mondiale, Pétain, son électorat s'en tamponne, aujourd'hui. Cette dialectique, ces provocations sont historiquement dépassées, tout du moins, dans la sphère électorale frontiste (que je distingue de la sphère militante). Je ne crois pas Marine Le pen antisémite ni négationniste ni même raciste sur le fond. J'en suis moins convaincu pour une partie non-négligeable de son appareil militant et de ses cadres dirigeants, mais, disons que ce ne sont pas eux qui ont le vent en poupe dans l'immédiat.

    Que l'on ne s'y trompe pas, débarrassé de JMLP, le FN demeurera un parti que je combattrai avec énergie parce que les idées qu'il amène dans la sphère politique sont mortifères, mortelles, même, pour notre pays. Mais, tout comme Malek Boutih, dont je partage entièrement l'analyse, voir le FN devenir un parti de droite dure, nationaliste sans doute, mais  s'éloignant des partis fascistes et extrémistes européens, est  préférable pour notre pays.

    Cela dit, une telle évolution aura des conséquences. Si le FN continue à grimper, tout en ayant gagné en respectabilité, et que le rapport de force s'inverse avec l'UMP, qui ne tient, pour l'instant, que par son alliance avec les centristes, il pourrait y avoir une sérieuse recomposition à droite. C'est d'ailleurs à la faveur d'un éventuel chamboulement avec ses conséquences chaotiques pendant quelques années que le FN pourrait alors prendre le pouvoir.

    La stratégie de dédiabolisation de Marine Le pen commence à produire ses effets, son dernier obstacle, c'est son père...

     

  • Il va bien falloir renvoyer dans leurs cordes les guignolos du FN

    On parle souvent de dédiabolisation quand on évoque le Front National. C'est bien possible, mais moi, ce qui m'intéresse, c'est ce que ce parti propose.

    C'est dans le domaine économique, surtout, où je ne comprends pas le silence des économistes et la pauvreté du discours politique face au FN.

    On le sait, Marine Le Pen propose de quitter la zone euro, sortir de l'Europe et établir des barrières protectionnistes.

    Il y a bien sûr des nations qui vivent sans faire partie de l'Europe et qui ne s'en portent pas plus mal. C'est souvent ce que fait valoir MLP. Elle oublie un petit détail : ces nations mènent généralement une politique économique plutôt libérale et se gardent bien de fermer leurs frontières comment entend le faire MLP. 

    En sortant de l'euro, nous nous retrouverions immédiatement face à nous-mêmes, c'est à un dire un État endetté jusqu'à la moëlle sans la moindre ressource ni le plus petit soutien amical pour nous assurer les bas taux d'intérêt nécessaires à nos emprunts. 

    A vrai dire, il suffirait de ne pas emprunter, et, pour cela, réduire le déficit budgétaire. Il y a un petit problème : ce n'est pas le programme de Marine Le pen et ses promesses mirobolantes deviendraient intenables sans déficit majeur. 

    Pour rendre sa compétitivité à la France, elle serait contrainte à une sévère dévaluation du franc, de retour sur la scène nationale. Je rigole bien en mon for intérieur en songeant à ses électeurs contraints d'acheter écrans plats, téléphones, robots, et plus généralement objets technologiques importés à des tarifs d'autant plus prohibitifs qu'ils se prendraient dans les dents et la dévaluation de MLP et les taxes aux frontières imposées sur les importations.

    Les ânes qui lui auraient donné leur voix et qui travailleraient dans une industrie ou une entreprise exportatrice n'auraient plus que leurs yeux pour pleurer puisqu'ils se retrouveraient sans travail en raison des barrières douanières que ne manqueraient pas de nous retourner un certain nombre de nos partenaires commerciaux.

    Je ne dis pas que l'Europe  fonctionne bien, loin de là. Je ne dis pas non plus qu'il est impossible de sortir de l'euro. En revanche, je suis sûr d'une chose, c'est que ce que prévoit MLP pour le faire, c'est du pipi de chat.

    MLP espère se faire du fric en mettant fin à l'immigration. Sur l'immigration, il n'y a qu'une seule position qui vaille en France et elle est vraiment de loin la meilleure, c'est celle de Bayrou. C'est le Parlement après débat initié par le gouvernement qui doit voter le seuil d'immigration autorisé et nécessaire en France. A l'heure actuelle, les gouvernements décident, en catimini ou sur des bases idéologiques qui nous devons accueillir ou non. Sur un sujet aussi important, tout devrait être transparent ce qui suppose un passage par la case parlementaire. Il n'y a pas besoin de tout le blabla grandiloquent du FN sur le sujet pour parvenir à contrôler l'immigration. Plutôt que de dire qu'on ramène à tel ou tel chiffre le nombre d'immigrés sur le territoire français, mieux vait laisser le Parlement décider après avoir écouté les experts économiques. Si le Parlement dit que c'est 50 000, eh bien c'est 50 000, s'il dit que c'est zéro, c'est zéro et voilà tout.

    Il y a dans le projet du FN les mêmes travers que dans la méthode Sarkozy : le caractère systématique des mesures. Bayrou a toujours opposé aux roulements de tambour et aux moulinets de bras le cas par cas. Quand on évoque l'immigration, je pense souvent à ce petit tchétchène de 12 ans qui avait sauté d'une fenêtre tout en étant titulaire d'un prix d'orthographe : pourquoi on voulait l'expulser celui-là ? Parce qu'il fallait faire du chiffre. Je ne suis pas contre les expulsions, mais elles doivent être justifiées et, tant qu'à faire, réalisées sur des bases valables. Virer un champion d'orthographe française, par les temps qui courent, c'est particulièrement con. A peu près autant que l'idée imbécile de Guéant, en fin mandat sarkozyste, consistant à emmerder les étudiants étrangers pour les faire partir.

    Tiens, dans la catégorie débile, au FN, j'ai trouvé ça : la fameuse préférence nationale en matière d'emplois :

    Les entreprises se verront inciter à prioriser l’emploi, à compétences égales, des personnes ayant la nationalité française. Afin d’inciter les entreprises à respecter cette pratique de priorité nationale, une loi contraindra Pôle Emploi à proposer, toujours à compétences égales, les emplois disponibles aux demandeurs d’emploi français. Les administrations respecteront également ce principe, et la liste des emplois dits « de souveraineté » sera élargie, notamment dans les secteurs régaliens où les professions seront réservées aux personnes ayant la nationalité française

    Quand je vous dis que ce sont des guignolos, au FN...A deux titres : a) en règle générale, les entreprises privilégient de facto les nationaux b) quand elles engagent des étrangers, c'est qu'elles ne trouvent pas de Français pour faire le job. Feraient mieux de s'occuper de la formation, MLP et le FN...Qu'ils aillent en toucher un mot à la CGME et ses 200 000 emplois non pourvus sur les bras pour comprendre le fond du problème. Mais bon, à des guignolos, faut pas trop leur en demander, au risque de leur faire péter quelques neurones surnuméraires...

    Le programme du FN, c'est toujours de ce tonneau-là : du flan et du creux. Rien ne tient debout, presque tout est idéologique. Au fond, des postures assez communes que l'on retrouve notamment à gauche (pas la nature des postures mais le fait d'en avoir).

    La bataille des européennes approche : j'en bave d'impatience parce que j'ai bien l'intention d'être l'un des tous premiers à mettre en charpie le non-programme du FN. Si jamais j'étais invité à un débat de blogueurs face à un représentant bleu-marine, je m'y colle : il y a des illusions qui voleraient en pièces et on peut compter sur moi pour lui rentrer dans le lard en bonne et dûe forme...

  • L'Europe face à Marine Le pen

    Je déplorais la vacuité des discours au MoDem dans l'un de mes derniers billets, mais en allant voir chez l'UDI si c'est mieux j'en viens à désespérer du centre. En fait de projet, il y a juste un gouffre abyssal.

    Ce qui m'effraie c'est de voir le Front National continuer à progresser dans l'opinion faute de troupes pour faire face et proposer un projet alternatif.

    Prenons au hasard l'exemple de l'Europe : Marine Le pen en dénonce tous les jours les méfaits assurant que de quitter l'euro nous redonnera les marges de manoeuvres que nous n'avons plus.

    Quelle est la réponse, en face ? Eh bien en quelques mots, c'est de dire que l'Europe c'est bien et qu'il faut continuer comme on le faire parce qu'on n'a pas le choix.

    Je me suis échiné sur ce blogue à contester l'acception que les gouvernements européens donnent à la concurrence libre et non faussée.

    On peut être profondément européen et ne pas pour autant être trouillard. Je souhaiterais que l'on oppose à Marine Le pen un discours bloc à bloc, non pas pour une suppression de l'Europe mais pour sa transformation.

    L'Europe telle qu'elle existe est un gros machin bureaucratique avec ses dévôts, les européistes.

    Cette Europe, je n'en veux pas. Je ne veux pas plus d'Europe - c'est un slogan que j'ai entendu - telle qu'elle existe. Je veux une Europe différente et je suis prêt à la quitter si elle demeure ce qu'elle est.

    Il y a quelque chose qui me frappe quand je visite les sites et les blogues des euro-députés : ils n'évoquent que les grands accords de solidarité à l'échelle européenne. On y parle "humanitaire", on s'auto-congratule, on se perd en généralités ; jamais un mot sur les accords commerciaux et leurs conséquences et surtout, jamais un mot ou presque sur les votes émis au Parlement européen, particulièrement sur les sujets brûlants.

    Mais il y a mieux encore : pas la moindre communication des services ministériels et présidentiels qui sont en réalité ceux qui dirigent vraiment entre eux la politique européenne.

    On a constamment le sentiment que l'Europe échappe à ceux qui l'habitent. L'une des priorités d'un projet politique européen devrait déjà avoir pour objet principale de redonner l'Europe aux Européens et non aux bureaucrates, commissaires, chefs d'État et ministres des finances comme c'est le cas aujourd'hui.

    Plus fondamental, on ne peut esquiver de se demander ce que l'Europe peut faire pour relancer son industrie, relocaliser ses productions, se défendre contre les concurrences déloyales de toutes sortes.

    Il y a derrière ce questionnement des révisions déchirantes et un discours de vérité qui me paraissent incontournables. A défaut, l'Europe toute entière sera submergée par la défiance qu'elle aura engendré et il n'en restera alors plus rien.