Je constate que l'euro baisse par rapport au dollar depuis quelque temps. Les analystes semblent s'en inquiéter tant cette baisse traduit une réelle défiance envers la zone euro. Sans sous-estimer la signification du phénomène, je n'en tends pas moins à penser que nous y gagnons aussi un bien pour un mal. Si l'euro baisse, cela veut aussi dire que nos exportations deviennent plus compétitives, et que donc, nous avons un espoir d'améliorer notre solde commercial avec tous les pays qui utilisent le dollar comme monnaie de paiement. Pour ce que j'ai pu voir, les taux d'emprunt de la dette grecque n'ont pas monté dans le même temps sur les marchés obligataires. Je subodore donc que les deux phénomènes (fluctuation de l'euro et dette grecque) ne sont plus immédiatement corrélés.
Je pense que je ne suis pas le seul à me faire ce raisonnement : le journal algérien El Watan du 09 mai fait exactement le même calcul que moi. Mourad Preure, expert international, juge que les termes de l'échange vont pouvoir se redresser pour l'Algérie puisqu'elle exporte en dollars et importe en euros.
Évidemment, nos importations libellés en dollars vont également grimper, mais cela va concerner surtout les matières premières, et, il me semble bien que depuis quelques années, de gros exportateurs demandent à être payés en euros justement pour lutter contre les fluctuations du dollar. C'est notamment le cas de l'Iran, si j'ai bon souvenir, et c'est ce que l'Irak avait commencé à faire avant la guerre de 2003. Les pays de l'OPEP y pensent tout de même fortement depuis un moment, même si l'heure actuelle penche pour la préservation au moins temporaire du dollar, dans la mesure où il existe un effet de yoyo entre dollar et pétrole.