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allemagne

  • Allemagne, cause facile et universelle de tous nos maux

    Bravo François Bayrou d'avoir réagi ! Comme d'habitude, la classe politique française avec un bel ensemble accuse l'Allemagne de tous les maux, les siens et ceux de l'Europe. C'est inadmissible d'accuser ce pays d'imposer des diktats aux pays dépensiers alors que ce sont ses propres fonds qu'elle prête et qu'elle s'astreint à des règles de bonne gestion auxquelles ceux qui la critiquent veulent déroger. Non seulement elle a déjà prêté des sommes faramineuses et me paraît quand même fondé à réclamer le retour de ses prêts mais en plus il faudrait qu'elle continue  verser dans les paniers percés, tout ça pour se faire en plus insulter et accuser au final ?

    La France est minable avec l'Allemagne depuis un bon moment. Cela va de la suppression des classes bilangues et européennes (alors que la France s'est engagée de longue date à développer l'apprentissage de l'allemand par un traité qu'elle a signé !) jusqu'aux imprécations et accusations incessantes contre ce pays chaque fois qu'il ose un peu élever le ton.

    Quand des abrutis du calibre de Mélenchon comparent l'Allemagne démocratique d'aujourd'hui (qui a d'ailleurs bien des leçons à nous donner en matière de démocratie) à l'Allemagne nazie, à la rigueur je ne suis pas surpris, connaissant les amitiés de ce sinistre individu. Pas de surprise non plus du côté de l'extrême-droite dont c'est une antienne, malgré ses amitiés réelles, pour le compte, avec d'anciens waffen-SS et avec la clique révisionniste et vichyste.

    Mais voir le "perv", comme l'appellent les Américains en rajouter une couche alors qu'il est censé se draper dans une posture de dirigeant respectable, c'est un peu fort. Le problème, c'est qu'il ne faut pas croire que la droite républicaine fasse tellement mieux. Un Jacques Myard du parti Les Républicains y est allé aussi de son coupler pour parler de diktat.

    Il faut voir les communiqués du Parti Socialiste chaque fois qu'il y a des "tensions" qu'Hollande les qualifie d'amicales ou pas. Ça, par exemple : 

    « Le projet communautaire – de l’Europe - est meurtri par l’intransigeance égoïste de la chancelière Merkel qui ne songe à rien d'autre qu'à l'épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral »

    Minable.

    Et la déclaration débile de Sarkozy en 2007 :

    « La France n'a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n'a jamais exterminé un peuple. Elle n'a pas inventé la solution finale, elle n'a pas commis de crime contre l'humanité, ni de génocide »

    Minable.

    Je passe sur les proclamations guerrières de Montebourg et Bartolone plus récemment, le dernier appelant à une confrontation.

    Minable.

    L'Allemagne propose des solutions à la Grèce, mais si ce pays trouve d'autres voies pour réaliser des économies ou équilibrer ses comptes, personne ne les lui reprochera. Il en va de même pour la France. C'est avec justesse que Bayrou analysait dans son État d'urgence les difficultés de l'économie française en observant qu'elles venaient toutes de l'intérieur et que le monde extérieur n'en était pas comptable.

    Puisse la classe politique française s'en inspirer et adopter enfin des postures courageuses et responsables.

  • L'échec des libéraux allemands

    Les résultats des élections sont tombés : impitoyables pour les libéraux allemands. Un échec malheureusement prévisible. Un parti centriste tend naturellement à perdre des plumes quand il s'allie avec un parti plus puissant. Mais en Allemagne, les libéraux sont plus que comptables de leur chute. Quand on n'a pour tout programme que la baisse des impôts et le moins d'état, on ne risque pas d'aller loin. Qu'on fait les libéraux pendant la période où ils ont été au pouvoir avec la CDU ? Je serais bien incapable de le dire. Et pourtant, si j'en crois wikipedia, ils avaient quelques idées intéressantes.

    Je m'inquiète parce que les libéraux français que je lis ont exactement le même travers que les libéraux allemands. La haine féroce qu'ils vouent à l'État est tout simplement maladive et ils n'ont ni idée ni programme en dehors de la disparition de l'État, la baisse des impôts et la privatisation de la protection sociale. On entend sinon quelques uns d'entre eux appuyer les promesses de libéralisation du marché, mais en règle générale, cela revient chez eux à faire sauter toutes les normes (et elles sont pourtant nécessaires !!!)

    En Angleterre, les Lib-Dems se sont prix une baffe en s'alliant avec les Tories, mais ce n'est pas faute de programme : c'est au contraire de ne pas l'avoir fait valoir dans leur coalition qui leur a coûté cher. Ils semblent toutefois se redresser nettement et les derniers sondages les donnent enfin en progression.

    Il reste décidément à construire un libéralisme européen qui puisse prendre un véritable essor et répondre aux défis de notre monde moderne sans verser dans l'idéologie. Ce n'est pas chose simple et le chemin sera encore long.

  • L'Allemagne pourrait se lasser de l'euro

    C'est un sport national dans plusieurs pays, France comprise, de mettre en cause l'Allemagne parce qu'elle exige de ses partenaires de la rigueur. Et on accuse de ce pays d'être à la source des politiques d'austérité menées dans de nombreux pays.

    En réalité, chaque nation européenne est comptable et ses propres ennuis et "l'étranger" est un bouc-émissaire bien pratique. En ce sens, c'est à raison que Bayrou et Marielle de Sarnez se sont élevés avec force contre ceux qui mettaient en cause l'Allemagne au lieu de chercher sur notre sol nos solutions à nos propres difficultés.

    Avec la révélation que le patrimoine allemand moyen est bien inférieur à celui de citoyens aux comptes publics déficitaires et surendettés, la grogne pourrait s'accroître en Allemagne.

    J'observe l'émergence là-bas d'une force eurosceptique invitant désormais ouvertement à se dissocier de l'euro par agacement de devoir payer constamment pour des paniers percés.

    Alternative pour l'Allemagne vient donc de naître, et bien loin d'être une sorte de mouvement populiste, il regroupe essentiellement des déçus des démocrates-chrétiens et des libéraux allemands.

    On leur prédit pour l'instant de faibles scores mais les temps pourraient changer...

  • Mais qu'est-ce que j'ai avec les playmobils, moi ?

    Je ne sais pas si c'est ebay ou les playmobils, en fait, mais en ce moment, je ne cesse de faire des enchères sur ces sympathiques jouets. Indémodables, ces trucs. J'enchéris et surenchéris à tour de bras. Ah, une frustration de l'enfance. C'est pour mes petits, au fait, pas pour moi.

    Il faut dire que c'est incroyable tout ce que ce fabricant de jouets à pu mettre au point comme univers. Par exemple, tout récemment, je me suis rendu compte qu'ils avaient créé un set maya : pyramide, homme-jaguar et tutti quanti. 

    Je pensais que playmobil n'avait jamais habillé ses petites figurines des atours grecs ? erreur, nom de Zeus ? Pas tout à fait : il y a des astucieux qui "customisent", comme ils disent. Bref, qui font eux-mêmes leurs propres univers. Chapeau pour cette maman qui s'est décarcassée pour offrir une Méduse et un Minotaure playmobil à ses petits. J'ai même vu sur e-bay un autre doué qui avait réalisé un guerrier spartiate de toute beauté.

    Encore mieux, j'ai vu une animation d'un exploit d'Hercule : le Lion de Némée. Le texte est truffé de fautes d'orthographe, mais l'idée est originale et amusante.

    Il faut dire que la fabrication des playmobils, c'est toute une aventure ! :-) Tout est fabriqué dans 4 usines européennes (Espagne, Malte, Allemagne, République Tchèque), à l'exception de petites pièces nécessitant de nombreuses étapes manuelles, qui elles sont fabriquées en Chine. Elles ne représentent toutefois que 1% de la production.

    Mieux que ça, en fait : Playmobil exporte en Chine ! Très prudente, l'entreprise se garde bien de viser une introduction en bourse, tant elle tient à son indépendance. Bref, des jouets qu'on peut acheter pour sa petite famille à Noël, d'autant que les possibilités de scénarisation sont infinies avec un tel matériel.

    Et au fait : non, je n'ai pas d'actions chez Playmobil, de toutes façons, la société n'est pas cotée en bourse...

  • Apprenez l'allemand...

    Il paraît qu'Angela Merkel a fait son deuil du multiculturalisme. Il faut dire qu'en Allemagne comme dans la plupart des pays d'Europe, qu'est-ce que les bien-pensants ont pu saoûler l'opinion avec la diversité des cultures, et cetera...

    Bref, peu importe, ce n'est pas vraiment mon sujet : non, je retiens surtout de l'article du Monde que l'Allemagne va manquer dans les années prochaines de 400 000 ingénieurs et personnels diplômés ! 

    Selon Hans Heinrich, le président de la CCI Allemande, cela va même coûter 1% de croissance à l'Allemagne si elle ne trouve pas de solution à ce déficit.

    En France, on fait l'apologie de l'anglais comme langue première, et nombreux sont les ânes à ne jurer que par l'uni-culturalisme. Si on leur demandait de braire parce que cela pourrait leur sembler utile, ils apprendraient la langue des ânes.

    Je ne suis pas un conseiller d'orientation, mais voici les conseils de l'hérétique aux familles des jeunes lycéens et collégiens : saisissez votre chance, nom de Zeus, apprenez l'allemand ! En bossant sérieusement, il s'entend, mais pour le reste, si vous aimez voir du pays, un eldorado vous attend en Allemagne, d'autant qu'en France, vu le sort que le marché du travail réserve aux jeunes, vous risquez d'attendre longtemps un premier emploi intéressant.

  • Angela va regretter le SPD

    J'avoue que le FDP allemand a toujours éveillé une certaine forme de scepticisme, chez moi, même si je ne le dis pas trop fort. Oh, certes, je veux bien admettre que c'est, jusqu'à un certain point un parti libéral. Il a d'ailleurs évolué, au fil du temps, mais j'ai toujours un peu de mal. Quand on considère son parcours depuis l'après-guerre, il y a un certain nombre de saillies qui choquent : dans les années 50, par exemple, la volonté de réintégrer des personnalités compromises avec le nazisme. Dans les années 60, une discours souvent nationaliste. Il y a bien un vrai virage libéral, pendant les années 70, et une alliance, in fine, avec le SPD, mais elle vole en éclats. Début des années 90, le FDP rate complètement le coche en se refusant à croire à la réunification allemande. Paradoxalement, il sera la premier parti à fusionner avec son homologue est-allemand.

    Le début des années 2000 commence mal avec une campagne douteuse en 2002 à l'encontre de certains juifs allemands et d'Israël.

    Bon, depuis, ça c 'est sérieusement assaini. Heureusement. Le FDP a adhéré à l'ADLE en 2004. On peut dire qu'il se divise en deux tendances : l'une, libérale et sociale, très attachée à l'état de droit et aux libertés fondamentales, pas hostile à certains aspects de l'état-providence, l'autre surtout soucieuse de la libéralisation des marchés, parfois presque nationaliste.

    Pour donner un élément de comparaison, il y a entre des deux tendances la même distance que celle qui existait autrefois dans la Démocratie Libérale d'Alain Madelin et le Centre Démocrate Social (devenu Force Démocrate) de Bayrou au sein de l'UDF. Sauf qu'il y avait d'autres sensibilités dans l'UDF, alors que dans le FDP, il n'existe que ces deux-là. Certains jours, je me demande ce qui fait que cela tient...Sans doute une méfiance commune vis-à-vis des interventions de l'État.

    Alors, évidemment, ça craque de toutes parts, entre les libéraux et les chrétiens-démocrates allemands. Angela va regretter  le bon temps de la grande coalition avec les sociaux-démocrates, avec lesquels, finalement, elle partageait une certaine vision de l'état régulateur et interventionniste.

    En tout cas, l'alliance avec la CDU n'aura pas réussi aux libéraux : en moins d'un an, ils sont passés de 15% des suffrages à moins de 5% d'intentions de vote aux prochaines élections.

  • L'Italie nous doit 511 milliards de dollars, et ce n'est pas tout...

    S'il y a une chose que j'ignorais, jusqu'ici, c'étaient les flux de prêts entre pays européens. Le twittonaute dagrouik a mis la main sur une information incroyable : une carte du New york times qui rend compte d'une partie de ces flux ; le quotidien a examiné ce que doivent la Grèce, l'Espagne, l'Italie, l'Irlande et le Portugal. Les fameux PIIGS, en somme. Ça décoiffe :

    - l'Italie nous doit 511 milliards de dollars.

    - l'Espagne nous doit 220 milliards de dollars

    - la Grèce, 75 milliards, l'Irlande 60, et le Portugal 45.

    Total, rien que pour ces pays : 929 milliards de dollars. En euro, cela donne environ 600 milliards d'euros. La dette publique française est d'environ 1400 milliards d'euros (mais 1200 milliards pour l'État stricto sensu). Ces pays-là, à eux seuls, sont à l'origine de plus de 40% de notre dette. Bien sûr, je ne veux pas les stigmatiser, mais tout de même, c'est un sacré montant. J'aimerais bien connaître le montant total des prêts de la France à d'autres pays.

    Ce qu'on voit tout de même sur cette carte, c'est que la France et l'Allemagne, à peu près à égalité, prêtent beaucoup de fric à tout le monde ! J'espère qu'on finira par en revoir la couleur...

    En décembre 2009, la dette de l'État français était détenue aux deux tiers par des non-résidents.

  • Flandre et Wallonie , une petite Europe ?

    Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets : les Flamands paient fort cher depuis longtemps pour la protection sociale des Wallons, sans que ces derniers en soient d'ailleurs très reconnaissants envers les Flamands. En Europe, l'Allemagne paie des sommes importantes pour des pays qui se sont montrés très dépensiers, comme la Grèce, par exemple. Il n'y a pas de secret : au bout d'un moment, ceux qui paient encore et encore, finissent par être lassés de toujours payés. C'est là le danger d'invoquer constamment la solidarité : le lien solidaire n'est solide que s'il est mutuel, et que si, jusqu'à un certain degré, il y a un retour d'intérêt. L'intérêt doit être réciproque, en somme. Je regardais les chiffres de l'Express datant de septembre 2008 sur la répartition des richesses et les transferts entre Flandre et Wallonie : ils sont éloquents.

    Je ne suis pas Belge, mais je pense que cet État peut survivre à la crise qu'il connaît à condition de refonder son contrat. Cela suppose des choix réalistes et des arrangements mutuellement profitables.

  • Les conditions d'appartenance à l'Europe pourraient se durcir

    Intéressant édito que celui de Marielle de Sarnez dans sa dernière lettre aux Franciliens. Sans prendre parti, je le publie intégralement et le soumets à la réflexion des lecteurs. Ce qui est certain, c'est que le laxisme budgétaire commence à sérieusement énerver nos amis Allemands. D'un autre côté, il n'est pas non plus heureux d'annoncer inopportunément des mesures susceptibles de faire grimper les taux d'emprunt de la Grèce. Ce pays va avoir le plus grand mal à redresser ses finances sans graves troubles sociaux ; le devoir des pays européens, c'est d'essayer de lui créer l'environnement le plus favorable possible pour ses emprunts. Toutefois, il y a des choses, hélas douloureuses, que personne ne peut faire à la place des Grecs. Il leur faut envisager des réductions très drastiques et des coupes sombres dans leur budget. Il y aura des décisions très difficiles à prendre. J'espère que les Grecs parviendront à préserver l'essentiel. Le problème, avec notre Europe, c'est qu'il faut bien admettre qu'à un moment donné une discipline budgétaire est nécessaire, faute de quoi l'Europe cesse d'être crédible. Voilà donc l'édito :

    On peut dire :

    - que le comportement d'Angela Merkel depuis le début de la crise grecque, la première aussi grave affectant la zone euro, contraste singulièrement d'avec les attentes que laissaient espérer et l'histoire et la pratique de l'Allemagne en matière de politique européenne. Certes, la chancelière affronte le 9 mai une élection cruciale en Rhénanie-Westphalie, le land le plus peuplé du pays pouvant faire basculer la majorité au Bundesrat, et elle se doit de répondre à son électorat qui ne supporte plus l'idée préconçue selon laquelle « l'Allemagne paiera ». Mais, en désavouant publiquement son ministre des Finances, Wolfgang Schauble, qui s'opposait à l'intervention du FMI, et en allant même jusqu'à poser le débat de l'exclusion d'un État membre de la zone euro, Angela Merkel a surtout don-né l'impression de dilapider l'héritage européen d'Helmut Kohl.

    - que l'Allemagne est parvenue à imposer ses conditions, c'est-à-dire une intervention du FMI, contre l'avis publiquement affirmé (avant le Sommet des 25 et 26 Mars) du président de la BCE et du président de l'Eurogroupe. Jean-Claude Trichet et Jean-Claude Juncker qui se sont toutefois postérieurement rallié à cette solution. La Grèce a commencé à lever 5 milliards d'euros d'emprunts obligataires. Le taux qui lui est consenti, non seulement n'a pas baissé mais même augmenté à 7% ! Cet accord (qui n'aurait été activé que si la Grèce n'avait pu lever d'argent sur le marché) n'a donc que moyennement rassuré les investisseurs : ils prêtent, mais le différentiel de taux d'intérêt (spread) grignote les efforts très lourds consentis par les Grecs pour réduire leur déficit. Autrement dit, l'austérité imposée ne sert pas entièrement à rétablir l'économie mais à payer pour partie des pénalités d'intérêt que la Grèce n'aurait pas à payer si l'Allemagne avait accepté le système de garantie proposé par Guy Verhofstadt, qui aurait permis d'émettre des euro-obligations à un meilleur taux.

    - qu'Angela Merkel assorti ce plan déjà très restrictif d'une condition de long terme : le durcissement du pacte de stabilité. Le Conseil européen a ainsi appelé à un renforcement de la gouvernance et de la surveillance économique, y compris des sanctions. Celles-ci ne sont pas précisées, mais chacun garde en tête les menaces d'exclusion de certains pays de la zone euro.

    - que la question de la création d'un Fonds monétaire européen est également posée. Herman Van Rompuy devant remettre un rapport d'ici la fin de l'année, qui examinera « toutes les options juridiques possibles ». En filigrane, c'est peut-être la réouverture des traités qui s'annonce.

  • Krombach, bientôt une affaire d'États ?

    J'ai souvent l'occasion de dire en quel état déliquescent est notre justice, mais l'épisode suivant passe les bornes : comment se fait-il qu'en France, il faille qu'un père, à plus de 70 ans, soit contraint de ligoter une crapule et de l'amener sur le territoire français pour obtenir justice ?

    La fille d'André Bamberski, Kalinka, a été empoisonnée, et d'après Le Monde peut-être abusée. Pourquoi le justice allemande a-t-elle classé l'affaire sans suites ? Krombach a été poursuivi dans une affaire de viol sur mineure en 1997 (il avait violé sous anesthésie une adolescente de 16 ans !) : pourquoi n'a-t-il pris que du sursis ? Pourquoi en 1995 l'ambassade d'Allemagne est-il intervenu pour tenter de faire repousser le procès ? Et pourquoi, 7 années plus tard y-avait-il à nouveau une intervention de la diplomatie allemande auprès du procureur de Paris ?

    De quelles protections mysérieuses bénéficie Krombach ? Pourquoi alors qu'il existe des conventions entre France et Allemagne ce dernier pays a-t-il toujours refusé de l'extrader, notamment après sa condamnation en 1995 ?

    Pourquoi ne dispose-t-on que sur Wikipedia d'éléments précis sur la mort de Kalinka ?

    Le médecin légiste qui a examiné le corps de Kalinka ne s’est pas prononcé sur les causes exactes de sa mort. Il a constaté des traces de sang frais sur les parties génitales, une déchirure de la vulve et la présence de substances blanchâtres dans le vagin, qu’il n’a pas pris la peine de faire analyser. Si aucune expertise toxicologique n’a été pratiquée, le légiste avait toutefois qualifié d’étranges et de grotesques les injections de différents produits pratiquées par le docteur Krombach pour réanimer Kalinka, alors que son corps se trouvait déjà en état de rigidité cadavérique. À la suite de cette autopsie, le parquet de Kempten a classé l’affaire le 17 août 1982.

    Pourquoi la France s'est-elle refusé à délivrer un mandat international ?

    Cet homme a bénéficié de soutiens extraordinaires, considérables, tant en Allemagne qu’en France ! Lorsque je me suis inquiété de savoir où en était la procédure, le procureur général de l’époque, Jean-François Burgelin, m’a clairement dit avoir reçu des instructions de la Chancellerie pour que le mandat d’arrêt international ne soit pas diffusé et qu’il reste au dossier. C’est un scandale absolu ! Le pouvoir politique a donné instruction au pouvoir judiciaire de mettre son chapeau sur le dossier ! (témoignage de Maître Gibault, avocat d'André Bamberski en 1995)

    Jacques Toubon était Garde des Sceaux à cette époque : que peut-il apporter comme témoignage sur le sujet ? Et Élisabeth Guigou, et Marylise Lebanchu qui lui ont succédé ? J'escompte bien (et très certainement l'association Justice pour Kalinka également) que Michèle Alliot-Marie va désormais faire ce pour quoi elle a reçu mandat des Français : faire en sorte que justice soit rendue.

    Et je finis par la question la plus lancinante mais aussi qui me met hors de moi : pourquoi est-ce André Bamberski qui est aujourd'hui sous contrôle judiciaire et menacé de prison ?!