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L'échec des libéraux allemands

Les résultats des élections sont tombés : impitoyables pour les libéraux allemands. Un échec malheureusement prévisible. Un parti centriste tend naturellement à perdre des plumes quand il s'allie avec un parti plus puissant. Mais en Allemagne, les libéraux sont plus que comptables de leur chute. Quand on n'a pour tout programme que la baisse des impôts et le moins d'état, on ne risque pas d'aller loin. Qu'on fait les libéraux pendant la période où ils ont été au pouvoir avec la CDU ? Je serais bien incapable de le dire. Et pourtant, si j'en crois wikipedia, ils avaient quelques idées intéressantes.

Je m'inquiète parce que les libéraux français que je lis ont exactement le même travers que les libéraux allemands. La haine féroce qu'ils vouent à l'État est tout simplement maladive et ils n'ont ni idée ni programme en dehors de la disparition de l'État, la baisse des impôts et la privatisation de la protection sociale. On entend sinon quelques uns d'entre eux appuyer les promesses de libéralisation du marché, mais en règle générale, cela revient chez eux à faire sauter toutes les normes (et elles sont pourtant nécessaires !!!)

En Angleterre, les Lib-Dems se sont prix une baffe en s'alliant avec les Tories, mais ce n'est pas faute de programme : c'est au contraire de ne pas l'avoir fait valoir dans leur coalition qui leur a coûté cher. Ils semblent toutefois se redresser nettement et les derniers sondages les donnent enfin en progression.

Il reste décidément à construire un libéralisme européen qui puisse prendre un véritable essor et répondre aux défis de notre monde moderne sans verser dans l'idéologie. Ce n'est pas chose simple et le chemin sera encore long.

Commentaires

  • Moins de violence = moins de demande de sécurité
    Moins de pollution = moins de demande d'écologie
    Comme il y a moins d'impôts en Allemagne il est logique qu'il y ait une moindre réussite/demande des libéraux et ce d'autant plus qu'ils ne réussissaient même pas à influencer la politique de Merkel.

    De plus, vous mieux que quiconque, devrait savoir qu'un parti ne pouvant être autre chose qu'une force d'appoint, fini toujours par pâtir d'alliance avec plus fort que soi.

  • Les libéraux ne vouent pas de haine envers l'État, ils sont conscients de ses dérives possibles et veulent le limiter. Est-ce de la haine anti-étatique que de proposer le chèque-éducation, de réserver la police, la justice et la défense nationale à l'État? On veut réduire l'impôt (flat tax), pas le supprimer. Ce à quoi nous sommes farouchement opposés, en revanche, c'est que des énarques qui n'ont jamais mis les pieds dans une entreprise, qui ne sont en rien conscients de ses réalités, viennent nous dire comment elle doit être gérée; c'est que l'argent des impôts serve à subventionner des journaux trop paresseux ou trop idéologiques pour écrire des articles qui intéresseraient des lecteurs potentiels; c'est une dette de 1800Mds €. Et la liste est encore longue...

  • Bonjour Nicolas,
    J'entends bien tout ce que vous dites Nicolas mais un programme libéral ne saurait faire de la présence ou de l'absence de l'État l'alpha ou l'oméga d'une politique.
    En ce qui concerne le chèque éducation, je suis très réservé, et d'ailleurs, les libéraux allemands eux-mêmes avaient une toute autre perspective sur le sujet.
    @Fabien
    c'est le problème des forces d'appoint...

  • Le chèque-éducation ne ferait que renforcer un peu plus la reproduction des inégalités sociales via l'école.
    Les libéraux sont, comme toujours, que des conservateurs, conservateurs de l'ordre établi, des inégalités sociales.

    Au passage, un seul parti en France s'est véritablement risqué à faire une telle proposition : le FN. Voilà ceux qui les libéraux influencent réellement.

  • Je pense qu'il faut distinguer un libéralisme politique , d'un libéralisme intégral. Tant que les libéraux n'auront pas fait le choix entre un projet politique anarchiste ou anarchisant et un projet dans la cité (qui me parait mieux convenir au bien commun et à la décence commune), je pense qu'il ne pourront que gagner en incohérence.

  • @Républicain de droite
    Exactement. Même analyse que vous. Il leur manque en effet un projet dans la cité et vous avez raison de qualifier d'anarchisant leur projet actuel.
    Ce qui m'inquiète de leur part, c'est qu'ils sont dans une démarche hyper-idéologique bien loin du pragmatisme centriste.
    Il y a tout de même des libéraux au centre, mais j'en vois pas mal dont les accointances avec l'extrême-droite m'inquiètent fortement.

  • Je pense qu'il ne s'agit pas du même projet de société . Il s'agit moins d'une différence d'amplitude entre les libéraux et les libertariens que d'une conception radicalement divergente de la vie en société.

    A titre personnel , je suis un républicain c'est pas exactement la même chose mais je respecte beaucoup les libéraux politiques et je trouve dommage qu'ils soient mis dans un "corner" par des militants libertariens.

  • @Républicain
    Je pense que c'est le curseur de l'individualisme et une certaine forme d'apolitisme, chez les Libertariens, qui est positionné sur un extrême.

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