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  • Angela va regretter le SPD

    J'avoue que le FDP allemand a toujours éveillé une certaine forme de scepticisme, chez moi, même si je ne le dis pas trop fort. Oh, certes, je veux bien admettre que c'est, jusqu'à un certain point un parti libéral. Il a d'ailleurs évolué, au fil du temps, mais j'ai toujours un peu de mal. Quand on considère son parcours depuis l'après-guerre, il y a un certain nombre de saillies qui choquent : dans les années 50, par exemple, la volonté de réintégrer des personnalités compromises avec le nazisme. Dans les années 60, une discours souvent nationaliste. Il y a bien un vrai virage libéral, pendant les années 70, et une alliance, in fine, avec le SPD, mais elle vole en éclats. Début des années 90, le FDP rate complètement le coche en se refusant à croire à la réunification allemande. Paradoxalement, il sera la premier parti à fusionner avec son homologue est-allemand.

    Le début des années 2000 commence mal avec une campagne douteuse en 2002 à l'encontre de certains juifs allemands et d'Israël.

    Bon, depuis, ça c 'est sérieusement assaini. Heureusement. Le FDP a adhéré à l'ADLE en 2004. On peut dire qu'il se divise en deux tendances : l'une, libérale et sociale, très attachée à l'état de droit et aux libertés fondamentales, pas hostile à certains aspects de l'état-providence, l'autre surtout soucieuse de la libéralisation des marchés, parfois presque nationaliste.

    Pour donner un élément de comparaison, il y a entre des deux tendances la même distance que celle qui existait autrefois dans la Démocratie Libérale d'Alain Madelin et le Centre Démocrate Social (devenu Force Démocrate) de Bayrou au sein de l'UDF. Sauf qu'il y avait d'autres sensibilités dans l'UDF, alors que dans le FDP, il n'existe que ces deux-là. Certains jours, je me demande ce qui fait que cela tient...Sans doute une méfiance commune vis-à-vis des interventions de l'État.

    Alors, évidemment, ça craque de toutes parts, entre les libéraux et les chrétiens-démocrates allemands. Angela va regretter  le bon temps de la grande coalition avec les sociaux-démocrates, avec lesquels, finalement, elle partageait une certaine vision de l'état régulateur et interventionniste.

    En tout cas, l'alliance avec la CDU n'aura pas réussi aux libéraux : en moins d'un an, ils sont passés de 15% des suffrages à moins de 5% d'intentions de vote aux prochaines élections.

  • L'étrange victoire d'Angela Merkel

    Je suis étonné des titres que je lis : j'apprends qu'Angela Merkel a remporté les élections en Allemagne, mais que la CDU, son parti, réalise son pire score depuis 60 ans, c'est à dire la création de l'Allemagne moderne, en somme... Il me semble que la vraie victoire, là-bas, ce serait plutôt celle des libéraux-démocrates du FDP, qui réalisent avec 14.6% un score historique. Florian Chiron, MoDem en France, mais Grünen en Allemagne, a évoqué à plusieurs reprises ce parti sur son blog. Et il n'est pas tendre avec.

    Les libéraux-démocrates ont un électorat assez proche de celui du MoDem. Il a oscillé entre le centre-gauche et le centre-droit, au fil de son histoire, mais semble désormais, avoir clairement basculé du côté droit. C'est un parti nettement plus libéral que le MoDem. Il y a des libéraux au MoDem, mais le MoDem n'est pas un parti libéral. Il y a des Démocrates au FDP, mais le FDP est d'abord un parti libéral. C'est dans le domaine de l'éducation qu'il partage, je le crois, le plus de points communs avec le MoDem. C'est le seul parti à disposer d'un véritable programme pour la scolarisation de la petite enfance. Il est également très proche du MoDem pour tout ce qui touche les libertés civiles.

    En revanche, dans le domaine économique, et notamment ce qui concerne la conception du service public, de sérieuses divergences existent. Le FDP est favorable à la privatisation d'une grande partie des services publics, à une protection sociale constituée partiellement par capitalisation et à de fortes limitations de la fiscalité tout en faisant de la réduction de la dette un enjeu prioritaire. Son alliance avec la CDU dans de telles circonstances consacre une victoire historique pour ce parti. En effet, les précédentes coalitions n'en avaient fait qu'un partenaire mineur, rarement indispensable. Avec un tiers des voix du bloc majoritaire, ils vont désormais pouvoir peser sur la politique allemande. A suivre, donc...