Si l'Angleterre a supporté seule et courageusement la lutte contre la barbarie nazie pendant un long moment cela reste dû aux exceptionnelles qualités des Britanniques. Seules les îles anglo-normandes ont été occupées, ce qui fait que l'on y fête le 9 mai le jour de la Libération. J'ai déjà assisté à une célèbration de ce jour : c'est un moment extraordinaire pendant lequel les habitants de ces îles font revivre l'atmosphère particulière de l'immédiat après-guerre. Les Anglais ont un sens très fort de l'histoire. Ce n'est pas étonnant que les meilleurs documentaires historiques viennent de ce pays. Comme j'aime ce peuple à nul autre équivalent ! Les Anglo-normands sont toutefois un peu différents des autres Britanniques : il leur reste un vague zeste français qui fait d'eux un mélange improbable d'Anglais, de Normand et d'une touche de Breton.
Europe - Page 5
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Liberation Day
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L'Europe face à Marine Le pen
Je déplorais la vacuité des discours au MoDem dans l'un de mes derniers billets, mais en allant voir chez l'UDI si c'est mieux j'en viens à désespérer du centre. En fait de projet, il y a juste un gouffre abyssal.
Ce qui m'effraie c'est de voir le Front National continuer à progresser dans l'opinion faute de troupes pour faire face et proposer un projet alternatif.
Prenons au hasard l'exemple de l'Europe : Marine Le pen en dénonce tous les jours les méfaits assurant que de quitter l'euro nous redonnera les marges de manoeuvres que nous n'avons plus.
Quelle est la réponse, en face ? Eh bien en quelques mots, c'est de dire que l'Europe c'est bien et qu'il faut continuer comme on le faire parce qu'on n'a pas le choix.
Je me suis échiné sur ce blogue à contester l'acception que les gouvernements européens donnent à la concurrence libre et non faussée.
On peut être profondément européen et ne pas pour autant être trouillard. Je souhaiterais que l'on oppose à Marine Le pen un discours bloc à bloc, non pas pour une suppression de l'Europe mais pour sa transformation.
L'Europe telle qu'elle existe est un gros machin bureaucratique avec ses dévôts, les européistes.
Cette Europe, je n'en veux pas. Je ne veux pas plus d'Europe - c'est un slogan que j'ai entendu - telle qu'elle existe. Je veux une Europe différente et je suis prêt à la quitter si elle demeure ce qu'elle est.
Il y a quelque chose qui me frappe quand je visite les sites et les blogues des euro-députés : ils n'évoquent que les grands accords de solidarité à l'échelle européenne. On y parle "humanitaire", on s'auto-congratule, on se perd en généralités ; jamais un mot sur les accords commerciaux et leurs conséquences et surtout, jamais un mot ou presque sur les votes émis au Parlement européen, particulièrement sur les sujets brûlants.
Mais il y a mieux encore : pas la moindre communication des services ministériels et présidentiels qui sont en réalité ceux qui dirigent vraiment entre eux la politique européenne.
On a constamment le sentiment que l'Europe échappe à ceux qui l'habitent. L'une des priorités d'un projet politique européen devrait déjà avoir pour objet principale de redonner l'Europe aux Européens et non aux bureaucrates, commissaires, chefs d'État et ministres des finances comme c'est le cas aujourd'hui.
Plus fondamental, on ne peut esquiver de se demander ce que l'Europe peut faire pour relancer son industrie, relocaliser ses productions, se défendre contre les concurrences déloyales de toutes sortes.
Il y a derrière ce questionnement des révisions déchirantes et un discours de vérité qui me paraissent incontournables. A défaut, l'Europe toute entière sera submergée par la défiance qu'elle aura engendré et il n'en restera alors plus rien.
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L'Allemagne pourrait se lasser de l'euro
C'est un sport national dans plusieurs pays, France comprise, de mettre en cause l'Allemagne parce qu'elle exige de ses partenaires de la rigueur. Et on accuse de ce pays d'être à la source des politiques d'austérité menées dans de nombreux pays.
En réalité, chaque nation européenne est comptable et ses propres ennuis et "l'étranger" est un bouc-émissaire bien pratique. En ce sens, c'est à raison que Bayrou et Marielle de Sarnez se sont élevés avec force contre ceux qui mettaient en cause l'Allemagne au lieu de chercher sur notre sol nos solutions à nos propres difficultés.
Avec la révélation que le patrimoine allemand moyen est bien inférieur à celui de citoyens aux comptes publics déficitaires et surendettés, la grogne pourrait s'accroître en Allemagne.
J'observe l'émergence là-bas d'une force eurosceptique invitant désormais ouvertement à se dissocier de l'euro par agacement de devoir payer constamment pour des paniers percés.
Alternative pour l'Allemagne vient donc de naître, et bien loin d'être une sorte de mouvement populiste, il regroupe essentiellement des déçus des démocrates-chrétiens et des libéraux allemands.
On leur prédit pour l'instant de faibles scores mais les temps pourraient changer...
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Casse du siècle à Chypre
J'avoue être stupéfait parce qu'il se produit à Chypre et ce dans l'indifférence générale, au moins dans la presse.
Les comptes crédités de plus de 100 000 euros vont être taxés à 60%. Tous ceux qui avaient mis de l'argent de côté pour leurs vieux jours vont se trouver à la rue.
Et il y a eu tout de même un imbécile fini au plus haut sommet de l'Europe pour expliquer que le plan de Chypre pouvait servir de modèle au reste de l'Europe. Quand on songe que Jeroen Dijsselbloem est le président de l'Eurogroupe, on demeure rêveur.
Il n'y aurait donc qu'en Suisse que les capitaux seraient en sécurité ? Pire : faut-il penser qu'il n'y a de sûrteté pour les dépôts qu'en dehors de la zone euro ?
Voilà le message. Imbécile !
Le pire c'est que l'Europe a prouvé également que sa parole n'était pas fiable puisqu'elle avait assuré garantir les dépôts jusqu'à 100 000 euros et que finalement il n'en est rien.
Dernier point, enfin, on ignore qui a pris la décision et il n'y a personne pour l'expliquer.
Ce qui m'agace singuluèrement dans cette histoire c'est l'hypocrisie médiatique et l'absence totale de pédagogie pour expliquer le phénomène en cours à Chypre.
Les moralistes de tout poil s'en donnent à coeur joie en expliquant que Chypre paie l'accroissement exponentiel de son secteur bancaire et ses pratiques en terme d'accueil de fons douteux sinon obscurs.
Rien n'est plus faux. Cela n'a rien à voir et c'est un mensonge pur et simple. Les banques chypriotes paient leur exposition à la dette grecque.
Il eût été plus pédagogique au niveau de l'Europe de traiter directement avec les banques chypriotes car ce sont elles qui ont besoin d'argent.
Les États européens acceptaient de prêter de l'argent aux banques chypriotes mais les laissaient se débrouiller pour couvrir leurs pertes.
En instaurant une taxe de 60% sur les dépôts, l'État chypriote et l'Europe se donnent tous les torts au lieu de laisser les banques face à leurs responsabilités.
En somme, on pouvait obtenir le même résultat, sauver les petits épargnants, sans passer pour des voleurs.
Toute cette histoire est navrante...
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Au nom de la démocratie
S'il y a une chose que je supporte de moins en moins dans l'Europe que nous formons avec d'autres nations, c'est qu'une commission obscure décide pour mon pays et pour moi ce que contient ou pas mon assiette ainsi que les informations auxquelles j'ai droit ou non quand j'achète les aliments de la dite assiette.
Il y a une verticalité dans le fonctionnement de l'Union européenne qui devient insupportable.
Ce devraient être les euro-députés qui fixent les règles qui régissent nos échanges, après qu'il y eût un débat que les opinions en soient saisies.
Ce n'est nullement le cas. Le ramassis de crétins que sont les commissaires, pour reprendre l'expression fleurie d'un de mes commentateurs (il se retrouvera), se comportent en valets idiots mais utiles des oligarchies et groupes d'intérêt de tout calibre.
Dans Mouvement Démocrate, il y a démocrate. J'aimerais que mon parti, par ailleurs profondément européen, prenne la tête d'une fronde sans concessions. Bayrou invitait à étiqueter nos produits alimentaires sans prendre l'avis de Bruxelles, tout récemment ; je suggère de ne plus demander son avis à cette commission quand il y va de notre santé et de notre bien-être.
Il n'existe aucune forme de transparence dans les directives aussi obscures que technocratiques qui redescendent de l'indigeste ventre mou administratif qui sert d'organe central à notre Europe. Pas de transparence, pas de vote, pas de démocratie. Pourquoi devrions-nous lui obéir ?
Je propose pour ma part que nous nous engagions désormais à ne respecter que les décisions qui émanent directement d'un vote du Parlement européen, seule autorité légitime pour décider de notre destin commun, nous autres Européens.
Cet engagement révolutionnaire, véritable coup de force démocratique, pourrait figurer dans le programme du MoDem pour 2014.
Je pense profondément qu'on n'obtiendra rien sans véritable épreuve de force avec les technostructures nationales et européennes. La transparence a un prix et ce prix sera l'objet d'une lutte sans merci.
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Maurice Taylor, ta gueule !
Désolé, mais ça me démange depuis un moment. Si Maurice Taylor, le PDG de Titan, juge que la France est une terre soviétique, on ne l'oblige pas à y faire des affaires.
Il paraît que nos ouvriers son paresseux ? Ta g... Taylor, viens travailler dans une usine à leur place et on en rediscute.
En revanche, moi qui suis Français et qui peux avoir le sentiment national ombrageux, j'ai pris bonne note de m'abstenir d'acheter un quelconque pneumatique Titan à l'avenir.
Il faudrait que la presse cesse de qualifier Taylor d'ultra-libéral. Taylor est surtout un ultra-crétin, les libéraux étant généralement des gens aimables et accomodants.
Allez, je lâche un peu d'information sur ce que je fais en ce moment : je travaille dur avec quelques militants du MoDem sur notre projet européen pour 2014 et justement, nous sommes précisément en train de réviser notre interprétation de la concurrence libre et non faussée.
Pour nous, une concurrence non-faussée, c'est une concurrence entre autres équitable et nous militons, comme l'a déjà fait valoir Bayrou au demeurant, pour que toutes les normes qui s'appliquent en terre européenne demeurent valables pour les produits importés ou dont la réalisation est délocalisée.
Taylor se vante de produire des pneus à un euro de l'heure ? En respectant des critères de qualité, de sécurité et des normes sociales et environnementales j'ai comme un gros doute.
En somme, la position à laquelle nous réfléchissons, c'est de fermer purement et simplement le marché européen aux produits qui ne respectent pas des échanges commerciaux fiables, équitables et loyaux.
Si on gagne, un âne comme Maurice peut dire adieu à tout le marché européen avec ses pneus de merde produits à un euro de l'heure par ouvrier...
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God save the Queen...et l'Europe !
Profond soupir. Je ne sais pas ce qui a pris Robert Rochefort, euro-député MoDem pourtant raisonnable habituellement. Le voilà qui propose une sortie du Royaume-Uni sur la base d'un référendum européen.
Si j'étais très méchant avec mon parti, j'aurais des mots très durs pour disqualifier cette proposition aussi idiote que populiste.
J'ai toutes les peines du mal à croire le Lab qui affirme que le service presse du MoDem lui aurait déclaré que mon parti s'apprête à faire une proposition publique en ce sens.
Grâce à Dieu, Bayrou ne s'est pas prononcé sur le sujet, pas plus que Marielle, et je n'imagine pas un seul instant que l'un ou l'autre valident une initiative aussi dépourvue de bon sens.
Nous ferions mieux plutôt d'assurer de notre sympathie nos amis libdems en Angleterre et faire notre possible pour donner des arguments susceptibles de faire progresser l'europhilie en Grande-Bretagne.
Cameron essaie de jouer de très mauvaises cordes pour enfoncer l'Europe dans son pays. La réaction récente de Moscovici qui rappelait aux entrepreneurs anglais qu'ils étaient les bienvenus chez nous s'ils souhaitaient s'installer en France était tout de même plus fine et subtile que celle de proposer de sortir les Anglais comme des malpropres.
Pour moi qui travaille sur le projet européen du MoDem, je suis évidemment consterné d'une telle sortie au sein de notre parti. J'espère (je le pense en fait) qu'il ne s'agit que d'une opinion aussi malheureuse qu'isolée et que notre service de presse s'est imprudemment précipité.
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L'Europe sans les Britanniques est-ce encore l'Europe ?
Cameron essaie de pousser le Royaume-Uni à sortir de l'Union européenne. Je ne puis que le déplorer et je me demande où sont les libdems eux qui étaient censés être les plus europhiles des Anglais.
J'ai trouvé la sortie de Jacques Delors maladroite pour ne pas dire stupide : cet homme-là réagit en eurocrate bruxellois en invitant nos amis anglais à s'écarter du destin européen commun.
Il y a en France une sorte de syndrome de Jeanne d'Arc que l'espèce de lumpen-intellectuariat qui nous sert de prêt-à-penser ne parvient pas à dépasser. A témoin le sondage imbécile que le Parisien vient s'empresser de mettre en ligne.
On trouve pêle-mêle parmi les abrutis qui ont répondu tête baissée sans réfléchir, j'imagine, une coalition hétéroclite de traumatisés divers : souverainistes nostalgiques de la grandeur de la France, gaucho-marxistes ennemis déclarés de la mère-patrie du libéralisme et imbéciles ordinaires de toute sorte. Dans leurs inconscients il y a pêle-même Jeanne d'Arc, Napoléon, Trafalgar et la flotte de Toulon en plein régime pétainiste.
Je ne dirais pas que les Français sont anglophobes, mais il y a chez nous une sorte de jeu crétin qui consiste à faire comme si...
Pourtant, les faits, eux sont là : depuis plus d'un siècle les Anglais ont été nos alliés fidèles : nous avons combattu ensemble en 1914, en 1939, à Suez, et plus récemment en Libye. Sans eux, la France n'aurait pas la voix qui est la sienne au Conseil de Sécurité et le Général de Gaulle n'aurait pas été reconnu par le monde entier.
Les Anglais sont nos amis. Bien sûr, leur manière de penser n'est pas la nôtre, leur civilisation est différente, mais dans la difficulté, ils sont là depuis plus de cent ans.
Il faut convaincre les Anglais de rester avec nous. On célèbre le couple franco-allemand mais dans les faits, si l'on considère les valeurs qui sont lmes nôtres, les Allemands dévient constamment de nos principes sur tous les sujets internationaux ou presque.
Au fond, nous pouvons bâtir une Europe économique avec les Allemands mais pas une Europe politique.
Avec les Anglais, c'est exactement l'inverse : nous pouvons bâtir une Europe politique avec eux mais pas économique.
Nous ne devrions pas considérer avec néglicence la menace de Cameron.
Accessoirement, pour ce qui me concerne, je serais fort inquiet d'une telle évolution : si jamais les Britanniques sortent de l'Europe, l'ADLE volera en éclats au Parlement européen.
Attendons de voir ce qu'en disent les Anglais eux-mêmes : je ne doute pas que mon homologue britannique hérétique réagira à la proposition de Cameron.
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Échelle européenne : Marielle de Sarnez propulse le made in France
L'idée de procéder à un marquage d'origine des produits vendus en Europe existe au Parlement Européen depuis 2010 mais elle figurait déjà dans le programme de l'ADLE, le groupe du MoDem, pour la période 2009-2014. François Bayrou en a finalement développé une version locale pendant la campagne présidentielle puisque sa proposition ne reposait pas sur des barrières protectionnistes mais sur l'information et l'action des consommateurs.
Marielle de Sarnez, eurodéputée du MoDem, agitait de son côté des idées similaires depuis longtemps d'autant que de 2004 à 2009 elle intervenait dans la commission Commerce International de l'ADLE.
Le MoDem, de son côté va plus loin que la proposition originelle de l'ADLE puis du Parlement. Il ne s'agit plus de marquer seulement les produits de terroir mais tous les produits sans exception. C'est une idée qui fait son chemin au sein du Parlement européen.
Dès 2010, le Parlement européen a appelé à la mise en œuvre rapide d’un instrument de marquage de l’origine des produits importés des pays tiers. Mais la proposition de règlement est inexplicablement bloquée au Conseil depuis deux ans et la Commission, organisme bureaucratique sans aucune légitimité élective, a pris la décision de retirer de sa propre initiative le projet existant et de bloquer la procédure législative.
Marielle a donc pris la tête d'une fronde à Strasbourg : elle est à l'origine d'une résolution exigeant donc de la Commission qu'elle revienne sur sa décision.
Coup d'éclat réussi : la résolution a été adoptée à une très large majorité par le Parlement réuni en session plénière il y a quelques jours.
Comme l'exprime très justement Marielle « Il n’est pas admissible que la Commission retire sans justification son projet de règlement sur l’indication du pays d’origine de certains produits importés de pays tiers sans remettre sur la table une proposition alternative conforme aux règles de l’OMC. La Commission comme le Conseil doivent comprendre que l’Union européenne ne peut pas se permettre d’être frileuse en matière de marquage d’origine alors même que d’autres puissances commerciales comme les États-Unis, le Canada, le Brésil ou encore la Chine disposent déjà de cet instrument efficace. Cette avancée est nécessaire pour l’Europe, pour améliorer la compétitivité de nos entreprises, assurer enfin une concurrence loyale et garantir la protection de nos consommateurs ».
Voilà, bien agi et bien dit...
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L'Europe ? Une sorte de SDN, quoi...
On ne peut comprendre le titre de mon billet si l'on ignore ce qu'a été la SDN. La Société des Nations, c'est une sorte de l'ONU de l'entre-deux guerres. Elle avait pour objet d'assurer une paix universelle entre toutes les nations à la suite du carnage de la première guerre mondiale et, dans les faits, par sa faiblesse, en raison de l'égoïsme et de la lâcheté des États, elle a avalisé toutes les annexions, toutes les compromissions et tous les coups de force des régimes totalitaires.
Marielle de Sarnez s'avouait consternée mardi dernier à l'issue du débat sur l'intervention française au Mali. Un président de la Commission absent, idem pour celui du Conseil Européen, un hémicycle clairsemé et trois euro-députés français seulement pour s'exprimer dont le coup de gueule de Cohn-Bendit et l'intervention de Marielle herself au nom de l'ADLE.
Difficile de ne pas partager la tonalité désabusée d'Olivier Kempf d'EGEA. Finalement, l'Europe de la Défense, c'est une vaste fumisterie. Les seuls pays qui nous apportent de 'laide c'est la Belgique, le Danmark et l'Angleterre. Les deux derniers, comme le note Olivier Kempf sont ceux qui sont le plus hostiles à la fameuse PSDC (Politique de Sécurité et de Défense Commune).
Comme Européen, j'en ai un peu assez de passer pour une couille molle. Les autres pays européens ne sont bons qu'à émettre des protestations, financer des programmes humanitaires et passer des accords économiques.
A la limite, comme le dit le blogueur d'EGEA, on se débrouille encore mieux tout seul que mal accompagné. Avec toutes leurs difficultés, les pays africains ont tout de même été plus prompts à réagir que l'Europe, attendant sans doute qu'on prenne ses ressortissants en otage.
Bien sûr, les critiques vont sans doute pleuvoir sur l'Algérie en raison de la brutalité de sa réaction, mais que pouvait-on négocier avec des fanatiques qui avaient garni plusieurs otages de colliers d'explosifs (Ça n'a d'ailleurs pas manqué, ces salopards les ont fait exploser) ? Et de toutes façons, la doctrine algérienne (et les Algériens ont de très bonnes raisons de savoir comment fonctionnent les djihadistes pour les avoir pratiqués pendant 20 ans) c'est de ne pas céder. Pas de négociations et de la frappe directe. Et comme ils savaient que les Occidentaux allaient palabrer ils n'ont pas perdu de temps à les informer de leurs intentions. Les NINJA (équivalent algérien du GIGN) ont certes été dissous mais l'expérience est restée et plusieurs des hommes qui avaient animé ces unités d'élite sont désormais dans l'armée algérienne.
En fait, dans cette histoire, tous ceux qui sont les premiers à lever haut l'étendard du droit ont été aussi les premiers à se défiler, Afrique du Sud comprise car il ne faut pas croire que seule l'Europe est concernée.
J'avoue que je suis de plus en plus désabusé avec l'Europe. Au fond, les États européens, c'est comme les individus que l'on croise tous les jours au coin de la rue : chacun pour sa pomme. On agite quelques petits drapeaux, on beugle les slogans qu'il faut pour faire bonne figure et se donner bonne conscience, et après, chacun chez soi, un pour tous et tous pour Dieu...