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banque

  • Y'a que moi qui aime les banques ?

    S'il y a bien une institution qui fait l'union sacrée (ou presque) contre elle, c'est bien l'institution bancaire.

    Les marxistes veulent leur peau, elles symbolisent le capitalisme par excellence. Mais il n'y a pas qu'eux : tous peu ou prou ont juré la perte des banquiers. Les souverainistes et les nationalistes ne sont pas moins enragés que les gauchistes. 

    Le plus surprenant, assurément, c'est de voir les libéraux se ruer également à la curée. Dans Pulp Libéralisme, Daniel Toure leur reproche de prêter de l'argent qu'elles n'ont pas ou, mieux encore, de prêter l'argent des déposants sans leur demander leur avis. Il tire également à boulets rouges contre le crédit estimant que seule l'épargne est digne, vertueuse et respectable.

    Étonnant. Le crédit a permis à de très nombreux individus d'accéder à des biens qu'ils n'auraient pu acquérir qu'au bout d'une longue existence. A mes yeux, c'est un progrès social et les banques font oeuvre utile en permettant le crédit.

    Je ne comprends pas trop pourquoi tant de gens en veulent aux "banquiers", comme ils disent. Tantôt on leur reproche de prendre des risques inconsidérés, notamment sur les marchés dérivés, tantôt on les accuse de refuser de prêter de l'argent à tout va.

    Faudrait savoir.

    Le net bruit de contre-vérités toutes plus saisissantes les unes que les autres. On accuse les banques d'être comptables des actifs dépréciés des États. Dans la réalité, les États les ont souvent contraintes à acheter leurs titres pourris.

    Ils me font un peu penser aux Allemands, les banquiers : bouc-émissaires utiles pour ne pas avoir à endosser les maux que l'on a engendrés soi-même. Ou encore à l'Europe. L'Europe est toujours coupable de tout sauf que ce n'est pas elle qui prend les décisions mais les chefs d'État réunis en conclave (Jean-Marie Beaupuy, trésorier du Parti Démocrate Européen et ancien euro-député du MoDem explique très bien cela dans une tribune récente).

    Ben moi, je les aime bien les banques. Et les banquiers ne sont ni plus ni moins corporatistes que les autres professions.

    Il y en a tout de même un qui vient de se rebeller, d'après le Rédacteur en chef des Échos, en écrivant un livre sur sa profession. J'aime bien les entreprises un peu désespérées : Michel Fleuriet a toute ma sympathie et mon soutien et d'ailleurs, je vais l'acheter son livre. En attendant, on peut avoir un intéressant aperçu de ses arguments dans un entretien donné au magazine Revue-Banque

  • Casse du siècle à Chypre

    J'avoue être stupéfait parce qu'il se produit à Chypre et ce dans l'indifférence générale, au moins dans la presse.

    Les comptes crédités de plus de 100 000 euros vont être taxés à 60%.  Tous ceux qui avaient mis de l'argent de côté pour leurs vieux jours vont se trouver à la rue.

    Et il y a eu tout de même un imbécile fini au plus haut sommet de l'Europe pour expliquer que le plan de Chypre pouvait servir de modèle au reste de l'Europe. Quand on songe que Jeroen Dijsselbloem est le président de l'Eurogroupe, on demeure rêveur.

    Il n'y aurait donc qu'en Suisse que les capitaux seraient en sécurité ? Pire : faut-il penser qu'il n'y a de sûrteté pour les dépôts qu'en dehors de la zone euro ?

    Voilà le message. Imbécile !

    Le pire c'est que l'Europe a prouvé également que sa parole n'était pas fiable puisqu'elle avait assuré garantir les dépôts jusqu'à 100 000 euros et que finalement il n'en est rien.

    Dernier point, enfin, on ignore qui a pris la décision et il n'y a personne pour l'expliquer.

    Ce qui m'agace singuluèrement dans cette histoire c'est l'hypocrisie médiatique et l'absence totale de pédagogie pour expliquer le phénomène en cours à Chypre.

    Les moralistes de tout poil s'en donnent à coeur joie en expliquant que Chypre paie l'accroissement exponentiel de son secteur bancaire et ses pratiques en terme d'accueil de fons douteux sinon obscurs.

    Rien n'est plus faux. Cela n'a rien à voir et c'est un mensonge pur et simple. Les banques chypriotes paient leur exposition à la dette grecque.

    Il eût été plus pédagogique au niveau de l'Europe de traiter directement avec les banques chypriotes car ce sont elles qui ont besoin d'argent.

    Les États européens acceptaient de prêter de l'argent aux banques chypriotes mais les laissaient se débrouiller pour couvrir leurs pertes.

    En instaurant une taxe de 60% sur les dépôts, l'État chypriote et l'Europe se donnent tous les torts au lieu de laisser les banques face à leurs responsabilités.

    En somme, on pouvait obtenir le même résultat, sauver les petits épargnants, sans passer pour des voleurs.

    Toute cette histoire est navrante...

  • L'Europe des Européens

    Le scepticisme gagne toujours plus les peuples de l'UE quant au bien-fondé de leur union économique. Pour moi qui travaille en compagnie d'un petit groupe sur le projet européen du MoDem, je vois qu'il va falloir se battre pour défendre l'idéal européen, bien sûr, mais qu'il va falloir aussi proposer un sérieux changement de logiciel.

    Marielle de Sarnez le martèle et elle a vraiment raison : l'heure des huit-clos entre États pour faire avancer bon gré mal gré l'Europe, c'est terminé. Ce n'est plus possible.

    C'est un Parlement élu auquel doit dorénavant revenir la direction des affaires européennes. Ce Parlement existe, c'est le Parlement Européen, mais on lui a rogné les ailes à la naissance.

    Je le crois, le MoDem et espérons-le, l'ADLE dans la foulée, va aller vers des propositions de réforme magistrale au niveau de l'Europe afin qu'un fonctionnement véritablement démocratique puisse s'exercer en Europe.

    Certaines institutions ont vocation à endosser des responsabilités jusque là dévolues aux États. Certains croient perdre en souveraineté ? Pas du tout !

    Le MoDem s'engage résolument derrière l'Union bancaire : quel en est le principe ? Ce serait désormais la BCE et non plus les banques centrales qui prêterait de l'argent aux banques européennes.

    Quel en est l'intérêt ? Quand les États sont contraints de recapitaliser leurs banques nationales ils portent un coup terrible à leurs finances publiques au regard des sommes engagées. En outre, la proximité entre dirigeants politiques et dirigeants financiers dans un même pays favorise des accords qui peuvent être douteux.

    Avec une BCE en chef d'orchestre et ses garanties d'indépendance, les États se verraient enfin soulagés d'un lourd fardeau, d'une épée de Damoclès plusieurs fois tombée sur leur cou ces dernières années.

    Aux Souverainistes qui craignent l'intégration européenne, je dis, réfléchissez bien les amis : l'intégration, ce n'est pas forcément le danger pour nous.

    Le projet politique du MoDem qui transparaît d'ores et déjà dans les prises de position de Marielle de Sarnez pour 2014 c'est de souhaiter à la fois plus d'intégration et d'autonomie. Intégration quand il s'agit des banques, autonomie quand il s'agit de favoriser les productions locales.

    J'y reviendrai en temps utile, mais je crois que le désamour dont souffre l'Europe, c'est de ne pas encore appartenir en propre aux Européens. Ce que nous, au MoDem, nous allons proposer à nos concitoyens, c'est de s'en emparer...

  • Doubler le plafond du livret A ? Première mesure débile.

    La haine aussi crasse que bêtasse des Socialistes pour les banques les conduit à mener avant même d'avoir une majorité à l'assemblée une politique dont l'incompétence le dispute à l'imbécilité profonde.

    Cécile Duflot vient d'annoncer le doublement du plafond du livret A sur lequel se précipite déjà les Français. Or, les liquidités qui se trouvent sur les livrets A n'appartiennent pas en propre aux banques. Elles les collectent, certes, mais elles les reversent moyennant une commission à la Caisse des Dépôts et Consignations. Là-bas, l'argent est immobilisé et sert exclusivement à des projets sociaux (essentiellement du logement social). 

    Les Socialistes qui n'ont rien compris à rien s'imaginent qu'ils vont ainsi aider les Français à se loger. Il n'en sera rien. Le problème du logement en France actuellement est lié à l'absence de disponibilité de foncier associé à une grande méfiance envers les marchés et la bourse.

    Résultats des courses, la CDC va ainsi bloquer des milliards d'euros qui n'iront évidemment pas s'investir ailleurs pendant ce temps. Et comme les banques vont devoir se préparer à séparer activités de finance et activités de dépôt, qu'elles ont sur les bras les créances douteuses des états souverains et de leurs dettes pourries, on va ainsi assécher complètement l'investissement du côté des banques.

    Dans le même temps, la promesse d'instituer un livret épargne industrie reste lettre morte. Pour mémoire, Bayrou en avait le premier fait la proposition jusqu'à ce que Hollande s'aligne sur cette idée.

    Bref, depuis 2002, j'avais en partie oublié pourquoi j'avais toujours trouvé les Socialistes nuls, mais ça me revient en mémoire, maintenant...

  • Banques : Hollande champion de l'air de pipeau !

    Bon, c'est agaçant d'avoir dû aller rechercher une page qui avait moins de 5 jours d'existence en cache, mais je l'ai retrouvée ! Hollande roule des mécaniques avec les banquiers, en dépit de l'aéropage de gros poissons de la finance qui le conseille, mais dans la réalité, il adopte profil bas. Il n'entend absolument pas séparer activités de finances et d'investissement d'un côté, et banques de détail de l'autre, mais simplement scinder au sein de chaque banque les deux choses en filiales. Autant dire ne rien faire, en somme...

    Qu'il revienne à la raison ne me choque pas, mais c'était bien la peine d'adopter des postures révolutionnaires pour finalement faire pschhht.

    Pour ma part, après avoir longtemps hésité sur le sujet, je ne pense finalement pas qu'une telle séparation soit positive, car si elle protège les dépôts de toute spéculation, elle risque aussi d'assécher le crédit en raison de la croissance exponentielle du risque faute de pouvoir s'adosser à la banque de détail en cas de coup dur. 

    Je préfère plutôt qu'on surveille les pratiques spéculatives en légiférant, le cas échéant, pour interdire celles qui seraient plus que douteuses. 

  • Standard & Poors a certainement envisagé de dégrader la France

    Ça m'a presque fait rigoler les rétro-pédalages des Standard & Poor et la fureur du gouvernement français, ces derniers jours. Trop drôle.

    Il est évident que ce n'était pas une erreur, le document qui a envisagé de dégrader le AAA de la France sur les marchés. C'est une hypothèse de travail pour l'agence de notation, cela va de soi, et je pense qu'à moyen terme, elle y songe. Peut-être même à court terme.

    Quand les marchés sont nerveux, ils n'aiment pas qu'on leur joue un air de pipeau. Les éventuels prêteurs non plus d'ailleurs.

    a) le gouvernement français s'obstine à planifier ses budgets sur des hypothèses de croissance grotesques. La France est à la limite de la récession, tous les experts sensés et compétents le savent, et c'est bien pour cela qu'à Bruxelles, on s'est fâché tout rouge.

    b) Au contraire de l'Italie actuellement très malmenée, le déficit primaire de la France n'est pas comblé : cela signifie que même sans la charge de l'emprunt, son budget n'est pas en équilibre.

    c) La balance du commerce extérieur est plus que fortement dégradée.

    Certes, les marchés savent qu'en France, l'impôt rentre plutôt bien et que les Français ont une haute tolérance à la ponction fiscale, mais enfin, point trop n'en faut.

    Ce n'est pas 6 ou 7 milliards d'économie dont on a besoin, mais de 60 à 70 milliards. De toutes façons, il n'y a pas 36 solutions : si la France veut être à l'abri des hausses de taux d'intérêt, elle n'a qu'une seule alternative, un budget 100% en équilibre, c'est à dire 0% de déficit budgétaire.

    Mais si on ne veut pas passer pour des clowns, comme Berlusconi, ce que l'on annonce, il faut le faire.

    Alors assez tergiversé, il faut agir et lancer le débat sur les missions que l'État cessera d'exercer, désormais, sur les échelons de trop dans la vie politique, sur les dépenses des collectivités, et cetera...

    Bref, qu'on sache à quelle sauce nous choisissons d'être mangés.

    Ce qui est drôle, c'est que je ne suis même pas le seul à m'être fait la réflexion, à propos de Standard & poor : Gilles Bridier, journaliste chez Slate s'est fait une représentation assez proche de la mienne de la situation.

    De leur côté, les banques françaises, pas folles, se délestent déjà de leurs obligations italiennes : on leur a déjà fait le coup de la solidarité avec la Grèce, et, comme je le dis souvent, point trop n'en faut. Ils sont amusants, les politiques, quand ils appellent les banques à la solidarité. Vraiment amusants et pas plus gênés que ça.

    En gros, les amis, cela revient à demander aux banques de continuer à payer pour les États ce qui permet à ces derniers de ne faire aucune des réformes nécessaires et de s'asseoir sur leurs énormes déficits. Du foutage de gueule, quoi. Rien que cette attitude, moi, si j'étais banquier, ça ne me donnerait pas confiance. Je pourrais envisager de conserver mes obligations si je voyais les États concernés faire les réformes nécessaires pour équilibrer leurs budgets. Mais de les voir continuer à s'endetter et à dépenser comme si de rien n'était, c'est clair que cela m'inspirerait la plus vive défiance.

    Cet aspect des choses n'a pas l'air de frapper plus que cela mes amis Tourangeaux dont les détours sont quelque peu sinueux sur ce coup-là...Il est drôle, aussi, le Julien Dray qui parle de dictature des marchés. Très drôle. On est plutôt dans l'oeil du cyclone de gabegie et d'impéritie des États, oui...Y'en a même d'autres qui croient que les marchés scient la branche sur laquelle ils sont assis. Mais non : ce ne sont pas les marchés, ce sont les États, et ça fait longtemps qu'ils scient...

    Mettez-vous à leur place : vous prêteriez-vous, à un gars qui vous doit déjà plein de fric et qui vous demande de continuer à vous prêter pour qu'il puisse s'acheter des écrans plats supplémentaires ? Ça va bien au bout d'un moment, faut pas prendre non plus les gens pour des c... ni les banquiers (que l'on conspue pourtant à hue et à dia, alors que n'importe quel individu sensé prendrait exactement les mêmes décisions qu'eux à un niveau personnel...).

    Ce qu'il faut, pour la France, ce sont des individus sérieux qui vont faire des propositions sérieuses et les appliquer. Quelqu'un du genre de Bayrou. Moi, je pense qu'il pourrait être cet homme-là. Il lui reste toutefois à être précis, désormais, et à présenter un programme d'équilibrage du budget sur la base d'une hypothèse de croissance réaliste.

    A ce moment-là, il pourrait se présenter avec ce programme en main face aux Français en leur disant : écoutez, mes compatriotes, je ne suis pas un joueur de pipeau. Je ne vais pas vous mentir. C'est vrai, on va en chier, mais, en contrepartie, mes propositions tiennent la route et les marchés et nos prêteurs le savent. Si vous me portez au pouvoir, vous n'aurez pas de mauvaises surprises, parce que je ferai en sorte, avec mon programme, de mettre la France à l'abri des mauvaises surprises. 

    Moi, c'est un peu ce que j'attends qu'il fasse, tout en massacrant les promesses bidons et autres châteaux en Espagne de ses concurrents socialistes et popu-conservateurs.

  • Banques : il a du courage, Bayrou.

    Moi, quand je vois mon homme politique favori choisir la voie de la vérité et dou courage pour dire, les choses, je me pâme d'aise.

    Écoutez bien la vidéo ci-dessous :


    Crise bancaire : qui est coupable ? par buildfreedom

    Nom de Zeus ! C'est ce que je dis depuis un moment déjà. Ce sont les États qui ont planté les banques. Bah oui, François : en effet, ce sont bien les États qui ont poussé les banques à acheter leurs actifs pourris. Si les banques risquent aujourd'hui des dépréciations, c'est bien à cause des dettes que les États laxistes pourraient ne pas être en mesure de rembourser.

    Les États, en principe, c'est censé être le premier maillon de la chaîne, le plus solide ; le dernier rempart. 

    J'ajoute une chose, par rapport à ce que dit Bayrou : les États ne se sont pas contentés de plomber les banques, ils affolent aussi les marchés qui ne savent plus vers quoi se tourner pour trouver une sauvegarde en cas de pépin.

    Pourquoi les marchés dérivés explosent-ils en volume ? pourquoi la finance enfle-t-elle indéfiniment là-bas ? Eh bien parce que de plus en plus, les acteurs économiques cherchent à se prémunir contre le risque. 

    Je ne dis pas que la spéculation ne vient pas troubler des mécanismes qui en théorie ont vocation à protéger et non à accroître l'insécurité. Certes. Je ne le nie pas. Mais la spéculation n'est pas le moteur du marché dérivé. Le moteur du marché dérivé, c'est la peur. La crainte du défaut.

    Le discours de Sarkozy à l'heure actuelle, et a fortiori celui des Socialistes, particulièrement Martine Aubry, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg, montrent qu'ils cherchent des bouc-émissaires à la crise.

    La banque, le banquier, sont des cibles tellement faciles. Pourtant, elles ne sont en rien comptables de l'actuelle crise. En rien.

  • Squatter et sous-louer...

    Voilà un fait divers qui illustre à merveille la malhonnêteté foncière de toutes ces associations qui se réclament du droit des faibles et en profitent pour faire leur beurre mine de rien.

    24 rue de la Banque, c'est une adresse fameuse : il y avait là une association, hautement soutenue par les Verts parisiens, qui à grands renforts de cris, de glapissements et de déclarations de principe, s'était mise en tête d'occuper les lieux. Pensez-vous : il fallait en remontrer au capitalisme triomphant et à ces salauds de banquiers !

    Pas folle la guêpe, pardon, le MACAQ, c'est nom de "l'association" : elle sous-louait l'endroit aux "mal-logés", "SDF", "Sans-papiers" et autres sans quelque chose qui fait toujours bien dans les salons de la gôche parisienne. Ah, au fait, dans les mal-logés en question, il y avait une société de production audio-visuelle. Cool pour régler les salariés de l'association, ces sympathiques bénévoles luttant contre les exploiteurs du peuple. Amusante la réaction de Boutrault, le maire vert du 2ème arrondissement :

    On a fait preuve de tolérance à l'égard de Macaq pour qu'elle gère l'immeuble de façon responsable. On s'est trompés.

    Il est comique, le khmer vert local : responsable qu'il dit...Ah, oui, une occupation illégale, c'est responsable, évidemment. Les édiles locaux sont censés être des garants du droit. Mais bon, chez les Khmers verts, on n'a de cesse que de rêver d'un grand soir vert qui se fait encore attendre.

    Sic transit Viridis infamia Mundi...

  • Mais si la BNP aide aussi le Téléthon

    Décidément, les banques ont désespérément mauvaise presse. On les voue aux gémonies sans même prendre le soin de vérifier leur CV. Hier, mon ami Vogue Haleine versait une larme à la suite de la disparition de Geneviève de Fontenay du paysage politique, sacrifiée sur l'autel du veau d'or ENDEMOL. Triste en effet. Mais surtout, JP s'en prenait (à raison) à TF1, observant que la machine à bourrer le cerveau de mou faisait un défilé de miss pendant que les chaînes publiques se cassaient la tête pour trouver des financements aux organisations qui luttent contre le développement des maladies génétiques.

    Jusque là, je le suivais. Seulement voilà :  JP conclut en  entonnant la complainte du trotskiste luttant contre le Gröss Kapital, et accuse les banques de ne pas mettre la main au portefeuille.

    En réalité, la plupart des banques françaises sont engagées dans des activités caritatives. JP citait la BNP et la Société Générale.

    La BNP s'est associé au téléthon depuis la 1ère heure, en réalité. Elle aide notamment à l'organisation de tournois de tennis pour récolter des fonds et organise un téléthon de la Bourse et de la Finance. Elle n'est pas la seule. La Société Générale et d'autres banques aussi.

     

    L’opération financière de cette édition a pris la forme d’une levée de fonds, grâce à la souscription d’ « Obligations Convertibles en Dons » (OCD). Cet appel à la générosité est coordonné par The Royal Bank of Scotland avec le soutien de NYSE Euronext et de l’Autorité des Marchés Financiers. La période de souscription était ouverte du 24 novembre au 4 décembre 2010 inclus. 

    La communauté financière et toute personne ayant souhaité manifester sa solidarité se sont rassemblés à Bercy le vendredi 3 décembre 2010, à 18h00, autour de deux parcours, Place des Vins de France et le long des Jardins de Bercy, pour un défi sportif de 24 heures organisé par BNP Paribas. L’inscription pour la course de 1 000 mètres réservée aux coureurs s’effectuait sur place, au Village Téléthon, ouvert à partir du vendredi 3 décembre, à 12h00, ou sur le site Internet de l’opération, www.telethon-bourse-finance.fr, et s’élevait à 10 euros. L’inscription au parcours de 250 mètres réservé aux marcheurs et enfants s’élevait à 2 euros et se faisait sur place.

    Le Village Téléthon a proposé tout au long de l’opération des animations pour tous telles que des ateliers maquillage, magie, musique, etc. ainsi qu’un espace restauration. Depuis son lancement, le Téléthon de la Bourse et de la Finance a permis de collecter 3,2 millions d’euros. Cette année, la Banque Postale, Hogan Lovells, Natixis, Neuflize OBC, la Société Générale et Crédit Agricole CIB sont parmi les institutions co-chefs de file qui ont soutenu l’opération.

    Leur objectif était d’inciter le grand public à participer et d’amplifier significativement ce mouvement.

    Ne nous trompons pas de combat, JP, svp. Les banques ont des travers, mais elles ont aussi bon dos, et il ne faut pas les accabler des péchés du monde. Elles sont aujourd'hui des bouc-émissaires faciles. Tss tsss tss, un discours quasi-trotskiste, pour un blog Alliance Centriste, ça fait un peu mauvais genre, non ? Je me serais bien contenté d'un commentaire sur Vogue Haleine, mais pas de chance, sans doute un dysfonctionnement des commentaires sur 20 minutes, après deux essais infructueux j'ai renoncé. Du coup, tu as le droit à un billet entier en bonne et due forme...

     

  • Cantona veut faire sa Kredit-Anstalt...

    J'ai suivi avec attention l'appel d'Éric Cantona, proposant de vider les banques des dépôts des particuliers. Ça va me faire tout drôle, mais je vais citer Nathalie Arthaud, chef de file de Lutte Ouvrière, un parti pas vraiment capitaliste : le problème c'est que les banques, on en a besoin, elles sont utiles. Ben oui, Canto, réfléchis deux secondes, bon sang. Évidemment, j'arrête là la reprise des propos de Nathalie Arthaud, puisqu'elle poursuit en rappelant la proposition traditionnelle du parti trotskiste qui est d'exproprier les banques. Mais pourquoi je citais la Kredit-Anstalt, au fait ?

    Parce qu'il s'agit de la banque viennoise qui déclencha la crise économique la plus sévère que le monde ait connu. Une crise boursière violente sévissait alors depuis deux ans, très précisément depuis les jeudi et vendredi 24 et 25 octobre 1929. En 1931, les USA décidèrent de retirer leurs capitaux d'Europe. Les banques, ne disposant plus de liquidités, furent non seulement incapables de prêter, mais même d'assurer les dépôts dont elles avaient la garantie. Il s'ensuivit une dépression sans précédent avec toutes les conséquences que l'on connaît aujourd'hui.

    L'appel d'Éric Cantona ne saurait faire vaciller le système financier, je n'ai aucun doute là-dessus, mais, en revanche, il dénote un raisonnement économique vicié pour ne pas dire déficient. Admettons que la solution de Cantona marche : que se passerait-il ? Eh bien ce qu'il s'est passé en 1929. Des millions de petites gens seraient alors ruinés, ceux-là même dont Éric Cantona prétend vouloir prendre la défense. 

    A vouloir punir les banques, on finit par se punir soi-même. Même Mélanchon l'a compris, puisqu'il a rejeté l'appel du footballeur. 

    Cantona a promis de retirer tout son argent le 07 décembre. Il a du gagner, au cours de sa carrière, des millions et des millions de livres, donc encore bien plus d'euros. Même si tout n'est pas converti en liquidités, cela doit faire un beau magot à la banque. Je prends le pari qu'il ne retirera pas toute son oseille. Faire de la provocation, c'est toujours amusant, cela a même ému notre Ministre de l'Économie et Baudoin Prot, le PDG de la BNP-Paribas, mais quand il va falloir passer à l'action, cela va être autre chose. 

    Avec l'attente qu'il a suscité, Cantona risque surtout de générer une énorme contre-pub : il va se discréditer et montrer de surcroît que les banques sont indispensables pour gérer nos sous. Ce qui est une évidence. 

    Tiens, j'ai une idée à la Cantona pour lutter contre le cancer : je propose d'euthanasier tous les cancéreux, comme ça, plus personne ne mourra du cancer. Astucieux, non ?*

    * heureusement que des instituts de recherche aux fondamentaux scientifiques autrement plus rigoureux que les raisonnements de Cantona se penchent sur le problème depuis de longues années.