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banque - Page 5

  • A propos de la méchante finance

    Mille mercis à Olivier dont le commentaire trouvé sur le blog d'Hervé en réponse à l'article l'illusion d'une illusion m'épargne l'effort d'écrire un billet en substance similaire.

    Je fais donc un simple copier-coller :

    Ah, ça me fait bien rire, toutes ces élucubrations sur la méchante finance. Elle démontre surtout l'ignorance crasse des gens. Il est clair qu'UNE PARTIE de la finance est sérieusement vérolée, et appelera des mesures sérieuses de régulation, mais jeter le bébé avec l'eau du bain, c'est faire preuve d'une méconnaissance impressionnante...

    Alors, quelques petits rappels (ou informations) en vrac:
    - Non, la finance n'est pas déconnectée de l'économie réelle, en fait mis-à-part la fantastique connerie du mark-to-market (l'enregistrement comptable à la "valeur de marché"), la finance ne créé par de richesse à partir de rien (à une exception près, qui est la création par les banques centrales, qui prêtent aux banques de l'argent -qui n'existe pas, donc qu'elle créé- qu'elles réinjectent dans l'économie, mais rappelons que ces prêts ne se font pas n'importe comment, sinon, on aurait une inflation délirante de la masse monétaire mondiale). Une banque utilise les dépôts des clients, les financements interbancaires, sa dette de marché et les fonds propres amenés par les actionnaires, pour prêter de l'argent. Cet argent ne vient pas de nulle part, il vient de l'économie réelle et repart dans l'économie réelle. Une partie de cet argent est placé (notamment sur les marchés financiers) pour le compte de tiers (dont l'argent vient de quelque part... L'économie réelle) ou pour compte propre. Et même dans ce cas, sur un marché financier, il y a toujours échange, ce qui veut dire qu'il y a d'un côté un actif qui existe, de l'autre de l'argent qui vient de quelque part.
    - Qui sont les coupables dans cette crise? Les prêteurs subprime (souvent des petites banques spécialisées), certaines équipes de titrisation et les agences de notation (il y a assez de littérature sur le sujet depuis un an pour que vous connaissiez ces métiers...). Les premiers ont fait faillite, ce qui d'ailleurs est mérité (mais soit dit en passant, ça montre aussi qu'ils avaient gardé une partie du risque, contrairement à une croyance répandue). Les seconds sont virés (vous allez me dire, ils gagnaient des bonus mirobolants... En fait, non, ils gagnaient bien leur vie, certes, comme des cadres supérieurs, mais on est très loin des bonus des traders...). Les troisièmes se portent bien alors qu'ils portent la plus grosse responsabilité, ça c'est scandaleux en revanche! Maintenant il faut bien comprendre deux choses: (i) la titrisation en soi n'est pas absurde (à partir du moment où on vend les actifs au juste prix), c'est même un astucieux moyen de rencontre entre ceux qui ont besoin d'argent (ou ceux qui veulent libérer des fonds propres pour continuer à exercer leur activité, quitte à abandonner une partie de leurs profits -c'est le cas des banques et des compagnies d'assurances) et ceux qui en ont et veulent diversifier leurs classes d'actifs (d'ailleurs, beaucoup de banques, d'assureurs et de fonds, sont beaucoup plus victimes que coupables dans cette histoire: elles avaient besoin d'avoir des actifs peu risqués, on leur vend des actifs AAA, elles croient en toute bonne foi que ce sont des actifs de qualité, assez sûrs, qui équilibrera bien leur portefeuille en complément d'actifs plus risqués comme des actions ou des options, et hop, parce que des incompétentes -ou malhonnêtes- agences de notation se sont complètement plantées pour faire plaisir à leurs clients -les équipes de titrisation, ou plutôt je le répète CERTAINES équipes-, elles se retrouvent avec des bousins radioactifs qui font des gros trous dans leur belle comptabilité IFRS / US GAAP gorgée de valeur de marché virtuelle).
    - Le plan Paulson, 700 milliards aux frais des contribuables? Bien sûr que non, déjà il y a des garanties, et de plus ces actifs n'ont pas non plus une valeur nulle et sont déjà vendus à la casse. D'ailleurs, un de mes collègues pense (et ce n'est pas le seul) qu'en fonction des prix de rachat de ces actifs (suivant la méthode de valorisation), il se pourrait que le contribuable américain s'en mette plein les poches! En effet, il y a une telle psychose sur tout ce qui s'appelle RMBS, CDO, etc... (des produits de titrisation, pas tous nécessairement pourris d'ailleurs), que leurs prix de marché sont parfois bien en-dessous de leur réelle valeur économique, ce qui est d'ailleurs le cas de la quasi-totalité des actifs financiers actuellement (soit dit en passant, c'est l'avis également d'un certain nombre de hedge funds, qui achèteraient massivement ces actifs bradés, s'ils n'avaient pas peur d'être bloqués par un problème d'illiquidité de ces marchés, i.e. personne ne voudrait en racheter au moment où ils voudraient -ou devraient, pour cause de retrait de fonds- vendre! Parce que même pour un actif pourri vendu 100 mais valant réellement 50, si vous l'achetez à 30, vous faites quand même une bonne affaire).

    Bon, il y aurait probablement des dizaines d'autres idées reçues à dézinguer, mais bon, mon commentaire deviendrait interminable...

  • L'hérétique recommande la BNP

    J'ai vu que Quitterie venait de publier un billet sur les classifications opérées par l'organisation les Amis de la Terre : il s'agit d'établir un classement des banques dont l'activité a l'impact le moins néfaste sur l'environnement social et écologique. Dans le tas, il y a en tête la Caisse d'Epargne, une banque très exposée actuellement (jetez donc un oeil sur le Canard Enchaîné d'aujourd'hui).

    Je me suis dit, du coup, que moi aussi j'allais faire mes recommandations :-) Or, en parcourant les divers titres de la presse économique, spécialisée ou non depuis une année, je constate que la BNP n'est jamais citée dans les établissements financiers à risque. Elle est réputée également pour sa gestion prudente. Ses propositions de rachat de Fortis montrent qu'elle dispose de bonnes réserves et également qu'elle n'achète pas n'importe quoi à n'importe quel prix. Je ne dis pas qu'une action BNP est un bon placement financier, mais que le BNP est une banque fiable. Ce b'est d'ailleurs pas nouveau, c'était l'une des réussites au milieu de pas mal de privatisations mi-figue, mi-raisin, sous le gouvernement Balladur en 1993. Si elle subit des soubresauts sectoriels, comme pas mal d'établissements bancaires, le cours de ses actions varie nettement moins que les cours des autres banques. Elle publie des résultats en progression depuis plusieurs années, avec des bénéfices importants. Bref, pas de risque qu'elle s'écroule. Sur 12 mois, son cours est en progression de 12% alors que les autres grandes banques perdent, mais surtout, dans un marché d'anticipations comme le nôtre, elle a un énorme atout : elle inspire confiance ! Elle est notée AA sur les marchés financiers, et ses pairs la considèrent comme une référence, au point que son intérêt pour Fortis a contribué à calmer le jeu ces jours derniers : les marchés se sont dits que si la BNP s'intéressait encore à Fortis, c'est que tout ne devait pas être complètement pourri dans cette société.

    Cela dit, une telle confiance est à double-tranchant : c'est parce que la BNP Paribas avait fermé trois fonds que la crise des subprimes s'est déclenchée, même si elle serait vraisemblablement survenue de toute façon.

    C'est l'une des banques dont la dépréciation d'actif est l'une des moins forte (1.3 milliards d'euros à comparer avec les 4.5 milliards d'euros de la Deutsche Bank, par exemple).

    Bref, fiable, par les temps qui courent.

  • Plan Paulson : papy Hervé vient d'écrire une grosse connerie !

    Je reviens de faire un tour sur le blog d'Hervé et j'ai bien failli avoir une attaque ! Dans sa dernière note, il propose tranquillou-billou de laisser s'effondrer le système financier... Il a des économies au fait ? Qu'est-ce qu'il dirait le père Hervé s'il retrouvait demain son compte à zéro pour cause de faillite de sa banque ? Lui que je sais historien ne devrait pas ignorer que l'ascension des totalitarismes a commencé par la ruine des classes moyennes, justement sur fond de crise financière. Il aurait viré alter-mondialiste, Hervé, j'aurais encore compris le raisonnement à la c... (c'est consubstantiel à l'alter-mondialisme) mais là...se réjouir de l'échec du plan Paulson...?! Je considère Daboliou depuis le début de son mandat comme un abruti fini, mais, sur la crise financière, j'avoue qu'il m'a heureusement surpris en faisant preuve d'un pragmatisme et d'un réalisme que je ne lui connaissais pas. Si certes il ne faut pas accepter n'importe quel plan, il en faut un tout de même. En revanche, il serait légitime que quelques parlementaires démocrates là-bas suggèrent que Wall Street mette la main à la pâte en imposant (faiblement, mais tout de même, il faut le faire) toutes les transactions de titres pour quelque temps au moins. Que les incendiaires (surtout ceux qui ont consenti des crédits sans se soucier de la solvabilité des emprunteurs d'abord, mais aussi ceux qui ont titrisé les risques, c'est à dire les banques) contribuent financièrement à limiter la casse, cela serait bien le moins.

    Cela dit, n'importe quel plan de relance, même injuste, vaut mieux que pas de plan du tout et un effondrement avec le cortège de ruines que cela entraînerait. Généralement, il dit des choses pertinentes, papy Hervé, mais là, il a du avoir une crise d'Alzheimer précoce...

    Au passage, je salue la déclaration très intelligente de François Bayrou, qui appelle à la convocation d'un sommet européen afin que ceux qui partagent une monnaie commune aient une réaction commune à la crise financière. Franchement, on se demande ce que fout l'actuelle présidence de l'Union Européenne, elle aurait du commencer par là...

  • Fortis, le syndrôme systémique

    Boudiou : ça chauffe sérieusement pour la finance européenne. Je viens d'apprendre que la Hollande, la Belgique et le Luxembourg s'apprêtait à nationaliser purement et simplement la banque Fortis (parmi les 10 plus gros assureurs et les 20 plus grosses banques en Europe) pour éviter son effondrement définitif : 11.2 milliards d'euros injectés. Pas fous à la BNP : ils ont proposé un prix pour Fortis, mais assez bas, et avec des garanties de l'Etat belge. J'ai toujours noté que cette banque était très prudente (c'est pour cela qu'elle est épargnée par les crises). Mais l'Etat Belge n'a pas voulu donner les garanties demandées. Sachant que les Britanniques ont nationalisé Northen Rock pour la sauver la faillite, j'imagine déjà les cris d'orfraie des néo-libéraux. Intervention massive des Etats dans les économies, ils doivent être en syncope, à l'heure actuelle. Pour ma part, je trouve que ces états ont réagi avec bon sens et en concertation. Quand il y a une urgence, comme dirait Deng Xiao Ping, peu importe que le chat soit noir ou gris pourvu qu'il attrape les souris. On en est là, je le crois vraiment.

    Cela dit, une fois la crise passée, et elle est tout de même largement systémique, il faudra faire les comptes, et les régler. DSK a proposé que le FMI mette en place de nouvelles règles de bonne gouvernance pour les banques et devienne le gendarme de cette bonne gouvernance (notamment sur le crédit). Je lui souhaite bien du plaisir pour réussir à mettre tout cela en place (va falloir convaincre pas mal de pays) mais c'est clairement nécessaire.

    Ah, dernier point : du coup, je me pose la même question que Carignano. Sarkozy a assuré dans son discours, vendredi, que l'Etat garantirait la continuité et la sécurité du système bancaire et financier français, en injectant de l'argent si nécessaire.

    Cela veut-il dire qu'une banque française va tomber et qu'il le sait déjà ?

    Si oui, laquelle ? Pas la BNP, à mon avis, impossible, probablement pas non plus la Société Générale, alors qui ?

  • Hachis parmentier bancaire

    Tiens, j'ai trouvé une excellente image dans 20 minutes à propos du secteur bancaire, venant de l'économiste Nicolas Bouzou : je parlais récemment des effets sectoriels, dans une note sur la BNP, et je déplorais le fait que des banques saines subissent le contre-coup d'un effet de secteur.

    Nicolas Bouzou illustre très bien ce phénomène avec l'image suivante : il compare la finance à un hachis-parmentier, et observe que lorqu'on mange un plat de ce type, si 10% du plat est périmé, on jette tout le plat généralement, on ne conserve pas les 90% sains...Tout amateur de hachis-parmentier comprendra aisément la métaphore...

     

  • Les banques n'ont plus de fric !

    Je viens de lire un excellent article sur le non moins excellent site Telos, de Marco Onado, professeur d'économie financière à l'université Bocconi de Milan. Il l'a intitulé Achille et la Tortue. Le titre n'est pas innocent pour qui connaît l'école philosophique grecque antique des Eléates, et l'un de ses deux maîtres à penser, Zénon d'Elée. Zénon essaie d'établir l'existence de l'Être mais veut montrer que nos sens ne peuvent en rendre compte car ils sont mouvants, et donc, par nature, reliés au non-Être. Il invente donc plusieurs paradoxes, dont celui d'Achille et la tortue pour montrer que les sens et la raison divergent, ce qui prouve bien que les sens ne sont pas fiables.

    Dans le paradoxe d'Achille et de la tortue, le héros grec Achille dispute une course de vitesse avec une tortue. Grand seigneur, il laisse 100 mètres d'avance à la brave bête. Mais, déclare Zénon, Achille , réputé pour sa vitesse (Homère lui accole l'épithète de "aux pieds rapides"), ne rejoint jamais la tortue. En effet, chaque fois qu'Achille a comblé son retard, la tortue a entre-temps avancé. Et chaque fois qu'il comble son retard encore, entre-temps, la tortue avance encore. Certes, Achille se rapproche à chaque fois, mais il ne rattrape jamais le brave bestiau à carapace. Quelques siècles plus tard, il y aura un lièvre qui se fera avoir aussi...

    Ce que Marco Onado explique, c'est que dans le temps où le crédit explosait, les fonds propres des banque diminuaient toujours plus. Rien de plus logique : plus le crédit augmente, plus les capitaux bancaires diminuent, puisqu'ils sont engagés.

    Pour faire face à la crise des liquidités sur le marché, en raison de la crise du crédit, les banques cherchent à se recapitaliser en vendant des actifs. Le problème, c'est qu'entre le fait qu'un certain nombre de ces actifs sont douteux (subprimes) et que toutes les banques poussent dans le même sens, du coup, les capitaux disponibles se font rares.

    Et comme les actifs que vendent les banques se déprécient toujours plus, les banques ne parviennent pas à se recapitaliser suffisamment pour redonner confiance au marché. Par suite, la valeur des actifs continue de se détériorer, et Achille court en vain derrière la tortue...

    En fait, la seule issue, c'est la vente simultanée des titres surnuméraires, et l'émission massive d'actions pour accroître d'un coup et significativement le capital de chaque banque. Il n'y a apparemment pas d'autre issue pour fluidifier le marché des capitaux et relancer, de ce fait, l'investissement.

    NDLR : au fait, chers lecteurs, j'ai la joie et la fierté de pouvoir vous annoncer que cette note est très exactement la 1000ème publiée sur ce blog depuis sa création, un jour de mai 2006 :-)

     

     

  • La BNP et l'anticipation boursière

    Tiens, cela faisait un moment que je voulais publier cette petite note, dont l'objet des de chanter les louanges de la BNP-Parisbas. En fait, le cas de cette banque m'intéresse, parce qu'elle a été entraînée malgré elle dans la tourmente financière, ces deux dernières années, en dépit d'une gestion très prudente. Très peu touchée par les subprimes, investissant mais se gardant d'engagements inconsidérés, elle s'est construite, souvent sans bruit, mais toujours efficacement.

    Les aléas de son cours en bourse ces derniers mois illustrent très bien ce que peut être un effet sectoriel à la bourse. C'est en cela que la Bourse réagit souvent irrationnellement : une banque peut être en bonne santé, afficher des résultats resplendissants, mais, simplement parce qu'elle figure dans un secteur que les acteurs de la Bourse jugent à risque dans une période donnée, subir le contre-coup de cette méfiance.

    La Bourse toute entière n'est qu'anticipations : qu'une banque affiche des pertes moins importantes que prévues, son cours remonte. Qu'elle affiche des bénéfices moins importants que prévus, son cours baisse. Et pourtant, des deux banques, c'est bien la seconde qui est en bonne santé, et non la première. Le pire, c'est quand il y a des anticipations sur des anticipations...

    On a longtemps cru que le marché boursier était naturellement efficient, c'est à dire que dès lors que dès lors que le marché était suffisamment liquide, et que l'information se diffusait rapidement et facilement, les opérateurs réagiraient logiquement et immédiatement.

    A mon avis, cette théorie n'est pas totalement fausse, mais les cartes sont brouillées par le fait qu'il existe des "bugs". Les bugs, ce sont des des erreurs cognitives et émotionnelles conduisant à des «hallucinations boursières» collectives.

    En un sens, surtout en période de crise, la bourse n'est plus le reflet de la situation économique et de la santé des entreprises, mais plutôt des craintes et des anticipations. Toute analyse qui laisserait de côté cette dimension comportementale ne peut qu'aboutir à des résulats incohérents.

    En juillet dernier, le Cabinet Standard and Poor a attribué, sur les marchés financiers, à la BNP Paribas, la note AA+, une note très élevée en terme de fiabilité pour lever des fonds, la considérant comme quatrième banque la plus solide du monde.

    Ce qui est fort, c'est que c'est précisément à partir de cette date que son cours a commencé à baisser, quasiment sans discontinuer jusqu'à avril  2008. Bon, il est vrai que la BNP a fermé des fonds contenant des subprimes au mois d'août, alors évidemment, cela n'a pas contribué à rassurer acquéreurs de titres et actionnaires. Pourtant, elles les a réouverts peu de temps après, et a , in fine, fort peu souffert de la crise des subprimes...

  • Subprimes, virus, connexions, réseaux et cerveaux

    J'étais tout récemment en pleine réflexion sur le risque que font peser les subprimes sur l'économie mondiale, et notamment sur leur processus de diffusion. Et d'un seul coup, l'observation m'est venue que les subprimes s'étaient propagées à la manière d'un virus informatique !!! En effet, les subprimes sont des créances d'individus généralement pauvres qui correspondent en gros à un gage sur la valeur supposée du bien immobilier que ces derniers ont acheté. Ces mêmes créances sont évaluées à une valeur X avec un estimation du risque qu'elles représentent : elles sont ensuite titrisées, non pas toutes seules, mais par petites doses dans un produit financier qui comporte d'autres valeurs, et de manière à ce que leur part demeure minoritaires.

    Ces titres sont alors vendus ou échangés contre d'autres titres, parfois dans des paniers de valeurs boursières. Au final, peu savent qui possède des subprimes, et surtout à quel montant estimer les risques voire les pertes qu'elles engendrent. Finalement, commme une sorte de troyen (trojan) , genre un script qui vient d'agréger l'air de rien à un programme standard et passe au travers des mailles du filet de l'anti-virus et du pare-feu, de la même manière que les subprimes sont passées au travers des diverses opérations de contrôle de gestion qui existent dans les établissement financiers. 

    Ce phenomène est intéressant, et m'amène à me demander s'il n'est pas possible, pour les banques, d'élaborer des systèmes de défense sur le modèle des défenses informatiques, ou, plus exactement avec la même organisation.

    A noter que le processus de contaminiation des  subrpimes n'échappe pas non plus à la métaphore organique, et que l'on peut également penser à la contagion d'une maladie (ebola, peste, virus H5N1, Sida...).

    Voilà qui laisse pensif aussi sur les modèles que génère l'esprit humain : plusieurs observateurs de la Toile notent que l'Internet mondial se structure en réseaux, de la même manière que le cerveau humain fonctionne avec des réseaux de neurones, chacun accomplissant une tâche spécifique. Nos réseaux sur la Toile sont apparemment partiellement inconscients de tous les réseaux qui existent, mais ils sont conscients de l'existence de réseaux et connaissent les réseaux voisins. On a pensé à mon avis à tort qu'une machine pouvait prendre le contrôle de l'humanité dans les films de science-fiction. En revanche, si chaque individu surfeur représente un neurone, il devient assez séduisant de s'imaginer que la Toile se développe comme un cerveau humain avec toutes ses connexions, et certainement très intrusctif pour la neurologie et la psychologie du développement d'observer comment il se structure, quitte à risquer certaines projections sur l'individu.

     

    Voilà, c'était la pensée du jour :-) 

  • L'avenir du livret A...

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    Parcourant le blog de Grozbulles, dessinateur humoristique de talent, je crois avoir trouvé une vignette assez évocatrice à propos du sort du livret A.
    Comme le titre fort humoristiquement Grozbulles, encore un éco-système en péril.
    Je ne donne en effet pas cher de la peau des caisses d'épargne...
    Cela dit, il faut aussi comprendre que toutes ces caisses mutualistes devaient faire un choix : dès lors qu'elles se lançaient dans des activités commerciales, elles ne pouvaient plus se prévaloir d'un avantage préférentiel. Or, elles se livrent à ce type d'activités depuis quelques années déjà. L'on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre. C'est tout de même ce qu'omet Grozbulles dans son excellent dessin. 
    Fallait-il conserver la spécificité des caisses d'épargne ? Je ne le sais pas. Elles appartiennent à un autre temps, je ne suis pas convaincu de leur justification économique ni même sociale dans le paysage économique français. Bien sûr, l'autorisation de proposer des produits d'épargne défiscalisés de ce type pour les autres banques a été assortie d'une obligation de service public : elles devront être présentes partout sur le territoire français. 
    Le dessin de Grozbulles est certes amusant, mais il est tout de même fondamentalement tendancieux en assimilant la Concurrence au Grand Méchant Loup. Pauvre loup, d'ailleurs, encore un carnivore qui est le dindon de la farce dans cette histoire, puisqu'il fait les frais de la métaphore. L'écureuil pululle, qui le Sait ? Le loup, lui, se meurt à peu près partout.
    Quelque part, je me dis qu'il faudrait une campagne d'information pédagogique pour expliquer aux Français que la concurrence est saine, fondamentalement, dès lors qu'elle est libre et non faussée. Livrer le livret A à la concurrence, ce n'est pas en soi malsain, dès lors que l'obligation de service public est respectée. Rien ne dit, d'ailleurs, que les banques commerciales se précipiteront sur ce produit. A ce que j'ai entendu, les premières réactions sont assez frileuses...
     

  • Banques et marchés au bord du gouffre

    Cela commence à sentir fortement le roussi : il y a deux jours, les banques centrales sont intervenues de concerty sur les marchés pour dégager des liquidités. Cela ne s'était plus produit depuis septembre 2001. Pourquoi cette intervention ? parce qu'avec ces fichus subprimes, les banques ne se font plus confiance les unes aux autres et ne veulent plus se prêter d'argent. Du coup, les banques ont le plus grand mal à assurer leur taux de recouverture quand elles-mêmes elles prêtent à des entreprises ou à des particuliers.

    Citigroups, notamment, est dans de sales draps : les agences ont sévèrement revu sa notation, ce qui signifie que le crédit va lui coûter beaucoup plus cher désormais. 

    Des liquidités, il y en a, bien sûr, dans le monde, mais sur les marchés émergents. Résultats, des pays gros producteurs de mantières premières prennent des participations massives dans des grands groupes, et surtout, dans des banques de poids.

    J'espère qu'une crise de crédit ne se profile pas, car ce n'est vraiment pas le moment. Pour relancer la croissance, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, il faut mener une politique de l'offre, de manière à ce que les entreprises se développent. Mais si les capitaux venaient à manquer, ce serait très fâcheux pour les investissements, a fortiori en RD (Recherche et Développement)...

    Les Bourses, pendant ce temps, dévissent sévèrement, et ce n'est peut-être pas fini...