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concurrence

  • Les abrutis béats de la mondialisation heureuse

    C'est toujours drôle d'écouter les faux béats vanter les mérites de la mondialisation avec des trémolos dans la voix. Leur slogan favori c'est d'assurer que la mondialisation est une chance.

    Entendons-nous : je ne fais pas partie des complotistes paranoïdes de toutes sortes qui font de la mondialisation le cheval de Troie pêle-mêle d'Israël, des USA, du libéralisme (néo ou non, d'ailleurs) et cetera. Mais je n'en pense pas pour autant que la mondialisation est un grand bonheur. C'est une compétition féroce et elle fera des dégâts sociaux au sein des peuples tant que les nations ne seront pas parvenues à des niveaux de vie à peu près comparables.

    Le chemin est long et il faudrait le baliser en préservant, me semble-t-il, quelques secteurs qui auraient vocation à être protégés : l'agriculture et la culture me semblent les plus importants pour les pays les plus faibles.

    Au lieu de cela, des nuisibles à la Lamy bien à l'abri dans leur bunker de privilèges poussent à la dérégulation pour placer en concurrence l'Éthiopien crève-la-faim et le Français heureux bénéficiaire d'une protection sociale longtemps performante.

    On peut s'accorder sur ce qui peut entrer en concurrence ou non, et je pense que l'OMC est exactement là pour cela. Mais le rôle que veulent lui faire jouer les Lamy et consorts n'est pas du tout celui d'un organisme d'échanges, de négociations et de coopération mais d'une officine au service d'intérêts particuliers.

    Face à des Lamy, il me semble que l'Europe, en dépit de ses travers, représente encore une autre conception des rapports entre pays. Tout du moins, c'est celle que l'ADLE et tout particulièrement le MoDem en France essaient de promouvoir.

    Marielle de Sarnez, parmi les centristes, a particulièrement bien vu tout l'enjeu que représente l'OMC puisque c'est le gendarme qui finit par dicter ses conditions aux États, au bout du compte, non sans que ces derniers aient toutefois avalisé toutes les décisions qui s'y prennent. Ne nous méprenons pas : comme le fait très régulièrement et très justement valoir Marielle, il n'est de choix qui soit effectué au sein de l'Union Européenne ou de l'OMC qui n'ait été préalablement validé par les pouvoirs nationaux.

    Voilà pourquoi il ne faut pas croire leurs mensonges quand ils se défaussent sur ces institutions des mesures qu'ils ont acceptées voire décidées.

    Mieux vaut, comme le font généralement les centristes, mais aussi quelques voix honnêtes de droite ou de gauche, porter sur la place publique les enjeux qui se nouent et se dénouent là-bas. 

    Pour cela, il convient aussi de ne pas verser dans les théories hallucinées des nationalistes (genre FN) ou néo-marxistes (façon Mélenchon) qui affirment très malhonnêtement qu'en mettant fin à nos accords internationaux, du jour au lendemain, la France deviendra un paradis.

    Bayrou le disait avec justesse dans son État d'urgence : la France est un pays exportateur. Si nous résilions unilatéralement nombre des conventions commerciales qui nous lient avec nos partenaires, il ne fait pas de doute qu'ils en feront autant et nous en paierons un prix que FN et Mélenchonistes se gardent bien d'évoquer.

    Je trouve que les centristes et notamment le MoDem ont cette vertu très unique en France et souvent en Europe : de dire la vérité sans verser dans la béatitude et d'établir clairement les règles du jeu. Ce n'est qu'une fois que l'on a fait ce chemin que l'on peut commencer à discuter.

    C'est ce que Bayrou a fait dans ses programmes, ses livres, c'est aussi ce à quoi s'essaient des eurodéputés comme Robert Rochefort ou Marielle de Sarnez (je pense à sa lettre mensuelle).

    Comme Marielle de Sarnez, je pense que l'Europe peut devenir un puissant point d'appui dans nos négociations au sein de l'OMC avec nos partenaires commerciaux ; à l'inverse, Lamy et ses amis, comptant sur le silence honteux mais consentant de ses amis de gauche, complice de ceux de droite, proposent de faire de l'Europe le cheval de Troie d'une compétition aussi féroce que mortifère.

    Deux représentations de l'Europe que tout oppose. J'ai choisi mon camp en préférant la première.

  • Syndicat libéral, ce qui cloche...

    Tiens, je viens de prendre connaissance de la dernière proposition d'Alternative libérale : la création d'un syndicat libéral.

    Moi, dans l'absolu, je ne suis pas contre de proposer aux travailleurs et aux employeurs de pouvoir négocier librement leurs contrats.

    Mais voilà, Alternative libérale veut commencer par s'en prendre au code du travail. Eh bien pour moi, c'est niet, tovaritchi libéraux. Non par dogmatisme, mais parce que je pense que vous ne commencez pas par l'essentiel, le substantiel, même, en terrain libéral.

    Pour qu'un marché de l'emploi soit vraiment libre, cela suppose de pouvoir lutter contre toutes les ententes illicites et cela exige aussi une transparence totale. En l'absence de cette transparence, toute modification du code auquel vous voulez vous attaquer contribuerait surtout à accroître les déséquilibres.

    Commencez par bâtir un projet politique, social et économique qui établit une concurrence libre et non faussée, c'est à dire sans ententes illicites ni pressions illégales. Après et seulement après, j'accepte de me pencher vers des relations d'employé à employeur différentes.

    Sauf que cela, c'est une sacrée paire de manches : un certain François Bayrou a tenté de tracer une voie, à la fin de son Abus de pouvoir, car enfin, l'enjeu principal de la liberté, c'est bien celui-là : de lutter contre les abus de pouvoir de toutes sortes.

    Je signe des deux mains un projet pour une société libérale, car cela correspond à ma philosophie, une fois que cet aspect essentiel d'un projet politique qui se voudrait libéral est clairement édifié...Bon courage, tovaritchi liberalitski, parce que là-dessus, il y a du taf, et cela ne risque pas de chômer...

  • John Stuart Mill, ancêtre spirituel du MoDem ?

    D'une culture insuffisante en théories économiques et politiques, je m'applique, dans la mesure de mes moyens et de mon temps disponible à combler peu à peu mes lacunes. Je viens de découvrir John Stuart Mill. Bien sûr, j'en avais entendu parler, je savais qu'on le classait parmi les libéraux mais qu'il était apprécié au centre-gauche ; en revanche, j'ignorais en quoi consistent ses thèses.

    Il fait partie du courant réformiste : le progrès, de son point de vue, ne peut se réduire à la croissance économique. Il passe par une meilleure distribution des richesses, et le progrès social implique des changements profonds dans les rapports sociaux :

    - pas de liens de dépendance, au moins dans une société avancée. Y compris entre hommes et femmes. Mill est un féministe de la première heure qui condamne l'aberration économique et éthique que consitue la mise sous tutelle et en minorité des femmes. Il ne cessera de vanter les mérites de la sienne à laquelle il attribue une large part dans on oeuvre.

    - pas de lutte des classes mais recherche du consensus et de l'intérêt commun entre les groupes sociaux.

    Il imagine une société où dans la seconde partie de leur carrière, les ouvriers deviennent à leur tour des patrons afin d'éviter une césure peu souhaitable entre deux catégories de population. L'instruction est au coeur de cet objectif.

    Partisan d'une participation des ouvriers aux résultats de l'entreprise, il juge qu'une association entre ouvriers et entrepreneurs conduirait plus sûrement vers une convergence d'intérêts.

    Mill est évidemment favorable à l'économie de marché mais ne récuse pas une intervention de l'État en cas de nécessité. Il n'en est pas moins convaincu que le laisser-faire doit être la règle générale et l'intervention étatique l'exception : à l'action de l'État il préfère de loin celle, collective, des citoyens auxquels il faut donner l'habitude de procéder ainsi.

    La libre concurrence, en dépit de quelques inconvénients, lui paraît une excellente chose, principalement parce qu'elle casse les monopoles. Toutefois, conscient que l'individu n'est pas toujours éclairé dans ses choix, il conseille de limiter les actes contractuels dans le temps. Il est en faveur d'une instruction publique de la qualité, observant que l'individu ne se montre pas nécessairement un consommateur éclairé, conscient de son intérêt.

    Il se défie presqu'autant des grosses sociétés commerciales que l'État, car elles se caractérisent par des lourdeurs similaires. En certaines circonstances, il estime nécessaire l'intervention de l'État pour rétablir l'intérêt général (distribution d'eau, éclairage public, chemins de fer, services d'hygiène, par exemple).

    Dans le domaine fiscal, il propose de limiter donations et successions afin de ne pouvoir garantir mieux qu'une indépendance modérée aux héritiers et donataires. La richesse doit être le fruit du travail personnel.

    Comme il considère que la concurrence ne peut résoudre le problème de la pauvreté, il juge que l'État doit intervenir, tout en mettant en garde contre le risque de dévier vers l'assistanat.

    Sur le fond, Mill estime que le progrès économique doit être au service du mieux être et non s'y substituer.

    J'ai retrouve dans cette présentation de Mill à peu près tous les fondamentaux du MoDem, et, plus généralement, du social-libéralisme. Je me sens très proche de Mill sauf sur les aspects fiscaux où j'ai des convergences bien plus fortes avec les libéraux classiques. J'estime en effet que chacun doit pouvoir jouir de ses biens comme il l'entend. Y compris les donner s'il le désire. Toutefois, j'entends approfondir ma connaissance de l'auteur en entrant dans ses oeuvres. Je commenterai ici "Sur la liberté" et "Principes d'économie politique" puisque je compte entreprendre la lecture de ces oeuvres.

  • Ouch, un milliards d'euros d'amende dans la g..., ça fait mal !

    Putaing ! et qui dira après ça que l'Europe et sa Commission ne veillent pas aux intérêts des consommateurs ? Intel vient de se prendre une amende record qui pèse 4% de son chiffre d'affaires pour abus de position dominante. Faut pas la caresser dans le mauvais sens du poil la commission. Microsoft s'était pris déjà une claque monumentale il y a peu...

    Je me dis tout de même que c'est encourageant. On décrie souvent la Commission, mais on est bien content quand on voit des mastodontes devoir s'incliner et respecter les règles de la concurrence. Voilà une institution qui veille au plus près à ce que des monopoles ne se constituent pas. Et quand elle condamne, elle n'y va pas avec le dos de la cuillère à pot. Selon la Commission, Intel accordait des remises aux fabricants d'ordinateurs à la condition qu'ils lui achètent la totalité ou la quasi-totalité des processeurs x86 dont ils avaient besoin. De plus, Intel effectuait des paiements directs en faveur des fabricants d'ordinateurs dans le but d'arrêter ou de retarder le lancement de produits contenant des processeurs x86 de concurrents.

    La commissaire à la concurrence Neelie Kroes, précisait : « Intel a causé du tort à des millions de consommateurs européens en cherchant délibérément à exclure les concurrents du marché des puces informatiques pendant des années. Une infraction aussi grave et d'une telle durée aux règles antitrust de l'UE ne peut être tolérée »

    Si la justice en faisait autant en France quand les intérêts des consommateurs ou des concurrents sont lésés, il y aurait peut-être moins de magouilles. La Commission un exemple pour la France ? Vous voyez, qu'en l'ADLE met le respect d'une concurrence libre et non faussée en tête de ses priorités ce n'est peut-être pas inutile, non ?

    581821186.2.jpgJe le rappelle, Marielle de Sarnez a écrit un article sur la Concurrence, que j'ai commenté, dans son Petit dictionnaire pour aimer l'Europe. Je cite juste un court extrait de ce que j'écrivais il y a trois semaines :

    j'ai vu avec plaisir que Marielle est une lectrice de l'Esprit des Lois, puisqu'elle appuie son propos par cette citation fameuse de Montesquieu dans l'Esprit des Lois (Livre XX, chapitre 9) sur la concurrence :

    « c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises, et qui établit les vrais rapports entre elles »

    La concurrence entre les entreprises privées ne fait pas problème pour Marielle, et elle rappelle à cet effet le rôle moteur de l'Europe dans ce domaine pour briser les ententes illégales conclues au détriment des consommateurs.

    Y'a juste un dernier  truc que je me demande : le milliard d'euros, il va aller à qui, une fois qu'il sera payé (ce qui pourra prendre du temps, Intel va faire appel) ?

  • Marielle définit la concurrence pour les démocrates

    581821186.2.jpgJe poursuis la lecture du dictionnaire de Marielle (de Sarnez) pour aimer l'Europe, et j'en suis à la lettre C. Je me suis précipité sur l'article Concurrence, histoire d'y voir plus clair sur la position programmatique du MoDem à ce sujet. En effet, dans ce dictionnaire, Marielle offre d'abord une définition de l'existant, toujours illustrée d'exemples, puis soumet à la sagacité du lecteur ce qui pourrait être différent si c'est opportun.

    Au passage, j'ai vu avec plaisir que Marielle est une lectrice de l'Esprit des Lois, puisqu'elle appuie son propos par cette citation fameuse de Montesquieu dans l'Esprit des Lois (Livre XX, chapitre 9) sur la concurrence :

    « c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises, et qui établit les vrais rapports entre elles »

    La concurrence entre les entreprises privées ne fait pas problème pour Marielle, et elle rappelle à cet effet le rôle moteur de l'Europe dans ce domaine pour briser les ententes illégales conclues au détriment des consommateurs.

    Elle aborde dès le début de l'article la question qui fâche une partie de l'opinion : beaucoup, en France, jugent que la concurrence libre et non faussée a aussi pour objectif la casse du service public. Elle observe que la gestion des infra-structures et les services rendus (énergie, télécommunication) sont deux choses distinctes ; l'Europe est hostile au principe de monopoles qu'ils soient publics ou privés. La fin d'un monopole et la concurrence n'impliquent par ailleurs pas nécessairement que les entreprises publiques soient privatisées. Ce sont deux choses distinctes. Pour Marielle, foin du débat public/privé sur les services, ce qui compte, c'est surtout leur spécificité : la garantie d'accès  pour tous, sur tout le même territoire et avec une même qualité. Voilà ce qui compte, à ses yeux.

    En ce qui concerne les aides d'État, elle rappelle que la Commission les considère comme acceptables dès lors qu'elles ont pour vocation d'aider les territoires et les régions défavorisées ou remédient à une situation économique grave pour un pays.

    Elle rétablit, à ce sujet, la vérité de ce qu'il s'est vraiment passé avec les aides de l'État aux banques. Contrairement à ce qu'affirmait Sarkozy, la Commission n'a jamais été tatillonne, mais s'est plutôt posée les mêmes questions que les Français :

    - pourquoi aucune contrepartie n'était exigée par le gouvernement français en échange des aides consenties, contrairement aux autres pays ?

    - pourquoi la France ne pratiquait des taux que de 8% pour ses prêts aux banques quand il était de 12% au Royaume Uni, par exemple ?

    Gardons le mieux pour la fin : savez-vous pourquoi les banquiers français ont renoncé à leurs bonus, lors du deuxième plan de soutien  ? pas du tout à cause des rotomondades de Sarkozy et de l'UMP ! Non, pas du tout, cela ne vient nullement des déclarations martiales ! cela vient tout simplement de l'Europe ! Ben oui, la Commission a dit :" soit vous obtenez des contreparties de vos banques, soit on vous recale votre plan". Les Banquiers ne prennent sans doute pas au sérieux les pitreries de nos gouvernants, mais l'Europe et la Commission, ça, c'est du sérieux. Du coup, ils ont plié sans regimber.

    Marielle a cette qualité ne pas éviter les questions difficiles. Elle a bien sûr parlé de la concurrence sociale. Mais pas dans l'article Concurrence. Il faut se rendre à l'article Cour de justice (on reste dans la lettre C). Elle y dit que les syndicats reprochent à la Cour de Justice de privilégier les libertés économiques par rapport aux droits sociaux. Marielle rappelle que la Cour émet ses jugements par rapport au droit communautaire existant et elle ne peut par exemple pas empêcher la libre circulation des travailleurs, y compris quand ils sont envoyés en mission par une entreprise d'un membre de l'Union où les salaires sont moins élevés que le pays où se déroule l'activité.

    Pour cette raison, Marielle estime absolument nécessaire la création d'un espace social européen afin que les juges tiennent la balance entre la libre circulation des biens et des services et la défense des droits sociaux fondamentaux. Pour finir sur la Cour de Justice, elle est aussi à notre avantage quand par exemple elle exige la libre prestation des soins partout sur le territoire. Je rappelle à ce sujet que l'ADLE, groupe dont le MoDem est membre, milite en faveur du droit au remboursement des frais médicaux quel que soit le pays de soin choisi.

  • La concurrence libre et non faussée nous protège

    Je ne me lasse pas de parcourir le site de Gilles Artigues, candidat Modem à l'euro-députation, tant ce que j'y lis provoque chez moi un contentement béat :-) Par exemple, aux apôtres du NPA et à leurs délires d'un autre âge sur la concurrence libre et non-faussée, voici sa réponse, et les arguments des néo-troskos ne font pas un pli devant :

    L’Union européenne a tout particulièrement investi le domaine de la consommation dans le sens où elle s’est toujours efforcée de rééquilibrer un rapport de force privilégiant systématiquement les producteurs et fournisseurs au détriment des utilisateurs. Aussi son action vise-t-elle à protéger tout particulièrement le consommateur en termes de choix, de transparence, de sécurité, de qualité, etc.

    Le principe de concurrence libre et non faussée va notamment dans ce sens. En effet, la libéralisation des marchés permet à des entreprises sans cesse plus nombreuses de proposer leurs produits et services aux particuliers comme aux professionnels. Ces clients profitent ainsi d’un éventail de prix comme de qualité de plus en plus étoffé, ce qui accroît d’autant leurs chances de débusquer et mettre à profit l’offre la plus adaptée à leur budget et leurs besoins. Il en résulte une volatilité contraignant les producteurs et fournisseurs à augmenter leurs efforts pour proposer des produits et services innovants et améliorer leur rapport qualité-prix. Bien évidemment, cette émulation porte ses fruits à la seule condition d’une concurrence loyale, ce qui suppose l’interdiction d’ententes entre concurrents d’un même secteur (raison pour laquelle la Commission européenne a récemment condamné les opérateurs de téléphonie mobile suite à la révélation d’accords secrets visant à maintenir des prix élevés en plein développement du secteur) mais aussi d’aides étatiques à une catégorie professionnelle nationale spécifique (dans ce cas, les catégories similaires des autres pays seraient défavorisées, ce qui ne manquerait pas de les conduire à perdre des clients, réduire leurs profits et arrêter leurs embauches, voire pire…).

    Concurrence libre et non faussée

    Les Marxistes-Léninistes rescapés du désastre des expériences communistes ne cessent de clamer que le concept de concurrence libre et non faussée ne vise pas le seul intérêt des grandes sociétés et de leurs actionnaires. Je m’inscris en faux car il les empêche, tout au contraire, de s’emparer du contrôle d’un secteur, directement (achats et fusions) ou non (ententes et filiales), pour y imposer leur loi, c’est à dire leurs prix, leurs conditions de vente et leurs gammes de produits. Ainsi bénéficie-t-il avant tout aux petites et moyennes entreprises (PME), principale source d’emplois, dans la mesure où il leur réserve une place sur leur marché de prédilection et les y protège des prédateurs les plus féroces. Il profite aussi au consommateur puisque la gamme étendue de l’offre lui garantit une véritable liberté de choix et lui permet par la même occasion d’orienter les prix à la baisse. L’exemple de Microsoft, multinationale américaine, est à ce titre édifiant : la Commission européenne lui a non seulement infligé une amende conséquente pour violation du droit communautaire mais l’a aussi obligé à modifier ses pratiques de vente (elle refusait le droit à ses clients de se doter de logiciels concurrents, notamment européens, en leur imposant ses propres produits dans le cadre d’un paquet indivisible). Au vu de ses avantages pour les PME comme pour les consommateurs sur l’espace communautaire, je suis bien sûr favorable à la concurrence libre et non faussée. Je pense toutefois que le principe ne doit pas être une fin en soi mais un moyen parmi d’autres de défendre les plus faibles. Le Traité de Lisbonne est justement le premier des textes fondamentaux européens à ne pas l’ériger en objectif mais en instrument. Son application constituerait une solide base de travail pour poursuivre et accentuer l’effort de développement économique raisonné et équitable. J’espère dès lors une validation rapide et définitive...

    Moi, c'est vraiment le genre de choses que j'aime lire...

  • Orange, i-phone et liberté contractuelle

    Tiens, je reviens de visiter le blog de LOmiG, Expression Libre, parce qu'un de ses billets m'a interpelé : il estime qu'il relève de la liberté contractuelle d'une société ou d'une entreprise que de pouvoir, pour Orange, commercialiser à ses conditions l'i-phone.

    Or, le Conseil de la Concurrence a condamné Orange. Je me suis demandé pourquoi, après avoir lu le billet de LOmiG, et je suis allé voir en lien, l'arrêt de ce conseil. Eh bien je ne suis pas d'accord avec lui : je pense en effet qu'Orange ne respecte pas une concurrence libre et non faussée, non pas parce qu'il est le seul à distribuer l'i-phone, mais parce l'acheteur d'un i-phone est contraint de prendre un abonnement Orange. Toutes proportions gardées, on a le même problème avec Microsoft quand il s'arrange pour qu'un ordinateur ne puisse qu'accueillir Windows. Comme le fait valoir Bouygues, il y a peu d'opérateurs, et donc, le choix d'Apple ajoute une rigidité sur le marché des mobiles. Apple vend un téléphone, pas un téléphone et un abonnement Orange. Finalement, c'est le droit communautaire de l'Europe (on revient toujours à cette concurrence libre et non faussée qui a tant été décriée en 2005 avec le TCE, et qui pourtant, nous protège tellement !) qui est appliqué dans cette histoire.

  • L'avenir du livret A...

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    Parcourant le blog de Grozbulles, dessinateur humoristique de talent, je crois avoir trouvé une vignette assez évocatrice à propos du sort du livret A.
    Comme le titre fort humoristiquement Grozbulles, encore un éco-système en péril.
    Je ne donne en effet pas cher de la peau des caisses d'épargne...
    Cela dit, il faut aussi comprendre que toutes ces caisses mutualistes devaient faire un choix : dès lors qu'elles se lançaient dans des activités commerciales, elles ne pouvaient plus se prévaloir d'un avantage préférentiel. Or, elles se livrent à ce type d'activités depuis quelques années déjà. L'on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre. C'est tout de même ce qu'omet Grozbulles dans son excellent dessin. 
    Fallait-il conserver la spécificité des caisses d'épargne ? Je ne le sais pas. Elles appartiennent à un autre temps, je ne suis pas convaincu de leur justification économique ni même sociale dans le paysage économique français. Bien sûr, l'autorisation de proposer des produits d'épargne défiscalisés de ce type pour les autres banques a été assortie d'une obligation de service public : elles devront être présentes partout sur le territoire français. 
    Le dessin de Grozbulles est certes amusant, mais il est tout de même fondamentalement tendancieux en assimilant la Concurrence au Grand Méchant Loup. Pauvre loup, d'ailleurs, encore un carnivore qui est le dindon de la farce dans cette histoire, puisqu'il fait les frais de la métaphore. L'écureuil pululle, qui le Sait ? Le loup, lui, se meurt à peu près partout.
    Quelque part, je me dis qu'il faudrait une campagne d'information pédagogique pour expliquer aux Français que la concurrence est saine, fondamentalement, dès lors qu'elle est libre et non faussée. Livrer le livret A à la concurrence, ce n'est pas en soi malsain, dès lors que l'obligation de service public est respectée. Rien ne dit, d'ailleurs, que les banques commerciales se précipiteront sur ce produit. A ce que j'ai entendu, les premières réactions sont assez frileuses...