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pouvoir

  • Syndicat libéral, ce qui cloche...

    Tiens, je viens de prendre connaissance de la dernière proposition d'Alternative libérale : la création d'un syndicat libéral.

    Moi, dans l'absolu, je ne suis pas contre de proposer aux travailleurs et aux employeurs de pouvoir négocier librement leurs contrats.

    Mais voilà, Alternative libérale veut commencer par s'en prendre au code du travail. Eh bien pour moi, c'est niet, tovaritchi libéraux. Non par dogmatisme, mais parce que je pense que vous ne commencez pas par l'essentiel, le substantiel, même, en terrain libéral.

    Pour qu'un marché de l'emploi soit vraiment libre, cela suppose de pouvoir lutter contre toutes les ententes illicites et cela exige aussi une transparence totale. En l'absence de cette transparence, toute modification du code auquel vous voulez vous attaquer contribuerait surtout à accroître les déséquilibres.

    Commencez par bâtir un projet politique, social et économique qui établit une concurrence libre et non faussée, c'est à dire sans ententes illicites ni pressions illégales. Après et seulement après, j'accepte de me pencher vers des relations d'employé à employeur différentes.

    Sauf que cela, c'est une sacrée paire de manches : un certain François Bayrou a tenté de tracer une voie, à la fin de son Abus de pouvoir, car enfin, l'enjeu principal de la liberté, c'est bien celui-là : de lutter contre les abus de pouvoir de toutes sortes.

    Je signe des deux mains un projet pour une société libérale, car cela correspond à ma philosophie, une fois que cet aspect essentiel d'un projet politique qui se voudrait libéral est clairement édifié...Bon courage, tovaritchi liberalitski, parce que là-dessus, il y a du taf, et cela ne risque pas de chômer...

  • Ministère et sinécure

    La dernière découverte d'Alain Lambert m'a amusé : après une carrière politique aussi exemplaire que riche, notre bon sénateur de l'Orne découvre l'enfer sarkozyste. Je crois, comme il le dit très justement, que la fonction de ministre est souvent en effet de la poudre aux yeux, particulièrement quand on ne dispose pas d'un véritable poids politique. Et encore ! Voyez François Fillon : c'était un poids lourd et il a complètement été étouffé par Nicolas Sarkozy et son cabinet.

    Il dépend, en fait, du bon vouloir du Président que le Ministre soit libre ou non de ces décisions. Dans la catégorie pantin ridicule, le pire, à mon avis, a été le people Luc Ferry à l'Éducation Nationale (et ce n'était pas sous Sarkozy).

    Mais par les temps qui courent, il faut avoir aussi le courage de démissionner : il n'est pas acceptable de devoir dépendre d'individus qui n'ont aucune légitimé politique, assis dans le clair-obscur des cabinets présidentiels. C'est d'avoir avalé trop de couleuvres, finalement, qui finit par donner une indigestion fatale.

    Tenez, par exemple, Fillon, il laisse croire, le doigt sur la couture, que c'est lui qui a pris ces décisions : du coup, Christine Boutin et Yves Jégo pestent, hurlent et ragent contre le Premier Ministre. Il n'en est rien. Le véritable auteur de leur éviction, qu'ils se le disent bien, c'est le chef d'orchestre.

    Moi, j'aime bien ce qu'écrit Alain Lambert. Extrait...

    Vous pourriez ainsi poser les conditions de votre engagement, obtenir des éclaircissements sur la politique que vous aurez à mener, savoir au moins le « pion » de qui vous devenez. L’erreur est en effet de croire que votre personne puisse compter pour un tout petit iota. Que nenni, vous êtes l’alibi d’un système tellement emmêlé que personne n’en décrypte la logique, si elle existe. En tout cas, vous devenez un avatar sans le savoir.

    Eh oui, Monsieur le Sénateur. Je suis bien d'accord avec vous. Mais allez jusqu'au bout de votre démarche. A votre avis, de qui étaient-ils les avatars ou les pions, ces braves ministres ? Et, tenez, Monsieur le Sénateur : à l'heure actuelle, et en toute franchise, accepteriez-vous d'être à Bercy ou Ministre du Budget dans l'équipe de François Fillon Nicolas Sarkozy ?

    Vous savez, Monsieur le Sénateur, j'ai une saine lecture pour vous : cela s'appelle Abus de Pouvoir, et cela a été écrit par un honnête citoyen, Béarnais de son état. Il répond au doux nom de François Bayrou. Il est député à l'Assemblée Nationale. Comme son livre a été un bon succès de librairie, je vous parie que vous pourrez le trouver chez n'importe quel bon libraire de l'Orne.

    Bonne lecture, Monsieur le Sénateur !

  • Wikipedia, enjeu de pouvoir

    La moindre requête sur la plupart des moteurs de recherche (particulièrement google, mais pas seulement) dénote une présence très forte de l'encyclopédie universelle en ligne Wikipedia. On trouve très souvent l'un de ses articles dans les tout premiers résultats. Or, comme internet est une source croissante d'informations de tout type, ses ténors intéressent tout naturellement tous ceux pour lesquels l'information est un enjeu. Par exemple les enseignants et les élèves : ces derniers croient sur parole tout ce que rapporte wikipedia. Mieux vaut donc que cette encyclopédie ne comporte pas d'erreurs ou de partis pris trop nets, ce qui peut se produire de temps à autre. Mais wikipedia intéresse aussi beaucoup le monde politique, car l'information est un très important enjeu de pouvoir.

    Au mois d'août 2007, un blogueur, comme le rapporte Rue89, s'était amusé à repérer toutes les modifications (vandalisme) opérées par les majorités municipales quand des articles les gênaient sur wikipedia. Pour ceux qui l'ignoreraient encore, wikipedia fonctionne sur un mode coopératif et ouvert, c'est à dire que n'importe quel utilisateur peut modifier en ligne une page pour y apporter ses connaissances. Toutefois, wikipedia a une charte de rédaction qui exige rigueur, qualité de l'écriture et vérification des sources. Sous une apparence ouverte, tout un exo-squelette d'administrateurs inflexibles vérifie que l'information n'y soit pas caviardée et remet de l'ordre dans les pages partout où c'est nécessaire. De plus, de nombreuses procédures de signalement internes existent pour signaler au lecteur que l'article n'est peut-être pas objectif, ou bien que ce n'est qu'une ébauche ou encore que les sources ne sont pas vérifiées et que des références manquent.

    Tour à tour, rue89 puis Marianne observait que des articles avaient été modifiés, l'un à propos d'Alain Marleix, l'autre à propos d'Hadopi. Pour ma part, cela fait un moment que j'ai observé ce genre de tours de passe-passe. Il y a deux parades à cela : la première, c'est de consulter l'onglet discussion, qui rend compte des différentes modifications de pages et des débats, et la seconde plus simple et moins contraignante, d'aller consulter wikipedia là où l'article n'est pas un enjeu de pouvoir. Ainsi, sur le même sujet, l'article en anglais, par exemple, donnera une foule d'informations dont on ne disposerait pas ou qui seraient biaisées sur la page francophone. Quand le vandalisme répond à un enjeu de pouvoir il pense assez rarement à aller modifier toutes les autres pages dans les autres langues. Si cela devait être le cas, ce serait que l'enjeu est très important...

    Il existe toutefois d'authentiques couacs sur wikipedia, de temps à autre, et la question du contrôle de la publication se fait de plus en plus prégnante. Il est donc question de mettre en place des comités de publication et de mettre en attente les modifications. Pour l'instant, wikipedia a résisté à toutes les tentatives d'entrisme et de prises de contrôle, en tout cas, à mon sentiment. Mais il me semble que c'est la présence simultanée d'un exosquelette très structuré et d'une publication coopérative ouverte qui ont assuré jusque là cette liberté. En effet, ces deux modalités de publication se nourrissent l'une de l'autre. Plus on publie et plus on publie de manière exacte sur wikipedia, plus l'exosquelette accorde de confiance à celui qui publie. Et au bout d'un moment, l'exo-squelette finit par proposer une cooptation à l'auteur annonyme des articles afin qu'il rejoigne la structure. Je crois que wikipedia fonctionne à peu près comme cela, et pour autant que j'en aie connaissance, wikisource aussi.

    Seulement, la question que je me pose, c'est de savoir combien de temps encore cela va tenir ? Il y a bien sûr des  optimistes, comme François Bayrou, qui voit en wikipedia un modèle d'organisation sociale humaniste, et pensent donc qu'un tel modèle est l'avenir, mais la pression ira grandissante au fil du temps, il faut bien l'admettre, et je suis sûr que les puissants de tous bords, économiques, politiques, religieux, industriels, médiatiques ou d'autres encore ne regardent non pas wikipedia avec les yeux de Rodrigue pour Chimène mais plutôt du loup pour le petit chaperon rouge...

     

  • Femme du XXIème siècle

    Gouges.jpgAujourd'hui, c'est la journée de la femme. Pourquoi la journée de LA femme ? Chaque jour ne devrait-il pas être une journée pour chaque femme ? J'ai un point de vue pas forcément politique mais plutôt sociétal sur le positionnement des femmes dans la société. Je sais que des blogueuses se sont regroupées pour générer un plus gros blog afin de se faire davantage influentes, qu'un classement des blogueuses existe désormais, mais, de mon point de vue, c'est un peu la superficie des choses. Cela veut dire quoi un point de vue de femme sur l'actualité ? Quand bien même il y a des spécificités féminines, il y a en réalité autant de points de vue sur les choses qu'il y a d'individus.

    Je crois que c'est par l'Éducation que l'on peut changer les choses : dans les pays où les femmes sont les plus en danger, en leur permettant d'accéder à la connaissance. Par exemple, je salue une initiative comme celle de la Rose engagée et je la soutiens. Christelle a bien raison d'en faire la promotion. J'avais acheté le CD l'année passée. Je compte offrir une rose à...une femme cette semaine !

    Mais dans nos sociétés modernes, la meilleure manière de changer les choses, ce n'est pas de trépigner ni de faire un maximum de bruit comme on le voit çà et là, mais de modifier les choses en profondeur. Et, je pense, sur ce point, que les enseignants ont un rôle à jouer qu'ils ne jouent malheureusement pas.

    De mon point de vue, pour accroître la présence des femmes dans nos sociétés modernes, il ne sert à rien de ressasser inlassablement la même litanie dégoûlinante de bonne conscience sur les droits des femmes : ce qu'il faut, c'est pousser au maximum les femmes vers les cercles du pouvoir et les centres de décision. Il faut saluer, au PS, que Martine Aubry soit désormais la secrétaire générale et que Ségolène Royal ait été candidate lors des élections présidentielles.

    A l'école, par exemple, dans les collèges et les lycées, inciter les filles à se diriger vers les filières d'excellence, politiques, économiques et scientifiques : les maths sup, les prépas commerciales, science-po, les écoles d'ingénieur, bref, tout ce qui propulse vers le pouvoir. Leur suggérer de devenir chefs d'entreprise, directrices de cabinet, leur expliciter les avantages de la fonction.

    Il y a aussi une éducation sur l'éducation, elle-même à effectuer auprès des hommes (des mâles) : leur dire que leurs enfants ont besoin d'eux et que s'en occuper n'est pas spécifiquement dévolu aux femmes. Leur faire valoir que la réussite de leurs enfants passe par la qualité et si possible la quantité de leur investissement auprès de leurs enfants.

    Ne pas tolérer les appels aux crimes et les violences faites aux femmes, particulièrement les crimes sexuels, que nos sociétés modernes continuent de minimiser. Par exemple qu'un évêque justifie le viol. Ou que l'Université Al-Hazar, la plus prestigieuse institution théologique d'Égypte ne condamne pas clairement et définitivement l'excision.

    Enfin, continuer à développer les structures de garde (crèches, auxiliaires parentales, assistantes maternelles) afin que la famille ne soit plus un obstacle à la réussite professionnelle.

    Ah, et puis il y a une vieille revendication que je soutiens : la venue au Panthéon d'Olympe de Gouges. Non parce qu'elle serait l'ancêtre, la Déesse-Mère des féministes, cela ne m'intéresse en aucune manière, mais pour saluer l'humanisme, le courage et la libéralité extraordinaires de cette femme en avance sur son temps.

    Elle fut parmi les tous premiers, notamment, à comprendre où de sinistres individus comme Marat et Robespierre emmenaient la Révolution et la République naissante. Elle fut l'un des plus éminents représentants du courant girondin, dont personnellement je me réclame aujourd'hui. C'est enfin  une forte figure de l'humanisme de la fin du XVIIIème siècle, cet humanisme dont le MoDem veut la renaissance afin d'en faire un projet de société pour l'Europe toute entière.