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subprimes

  • Subprimes, les Américains n'ont pas retenu la leçon...

    Bon, heureusement, les trois bills, avec leurs gueules veillent : ils n'ont pas raté un discret article du Devoir, quotidien québecois plutôt libéral, observant que les Américains relancent les fameux prêts hypothécaires qui ont flingué la finance mondiale. Amusant de constater, d'ailleurs, qu'il s'agit d'une dépêche de l'AFP : la presse française n'a pas réagi de son côté (à part le Figaro et deux ou trois sites spécialisés ) sans pour autant que la nouvelle fasse le tour des médias. A vrai dire, cette fois, ce sera des fonds publics qui donneront leur garantie aux emprunts des ménages les plus endettés. La spectre d'une nouvelle titrisation sauvage s'éloigne donc, mais enfin, tout ceci aura tout de même un coût : ce n'est déjà pas fameux que les organismes de crédit fassent les c... mais que les États s'y mettent, c'est le bouquet.

  • Europe-Amérique, la pression doit monter

    Je constate avec satisfaction que l'Europe fait enfin pression sur les USA pour  réformer la finance mondiale. La vérité, et il faut le dire une bonne fois pour toutes, c'est que rien de toute la crise financière ne se serait produit si les USA n'avait pas inondé le monde entier de leurs crédits pourris. Le comble, c'est que bon nombre d'économistes, à commencer par ceux de BNP Paribas (mais pas forcément écoutés au sein même de leur établissement bancaire, d'ailleurs), étaient extrêmement pessimistes sur la situation américaine.

    On savait. On le savait. On savait que les subprimes étaient nocives, et on a quand même continué. "on", c'est un pronom indéfini en français. Eh bien il va bien falloir finir par réfléchir sur ce "on". Non pas pour chercher des coupables ponctuels, mais pour contraindre l'Amérique à édicter des règles de crédit qui ne mettent pas en danger l'économie mondiale.

    Toutes proportions gardées, c'est comme une centrale nucléaire vieillie et inadaptée. On ne continue pas à la faire fonctionner sans une sérieuse rénovation quand on sait qu'elle est susceptible de vous balancer un nuage radio-actif (qui ne connaît pas les frontières, lui) à tout moment sur la tronche.

    Sur cette crise, je trouve que le Premier Ministre anglais, Gordon Brown, a été exemplaire et s'est montré un grand homme d'Etat. C'est lui qui a inventé le plan que les Européens ont ensuite massivement appliqué. Aujourd'hui, il désigne clairement les Etats-Unis : «l'important est de s'assurer que les problèmes qui sont apparus dans le système financier - problèmes qui, nous le savons, ont débuté aux Etats-Unis - ne se produisent plus» a-t-il récemment déclaré.

    Nicolas Sarkozy ne vient que se joindre à un mouvement qu'il n'avait nullement initié, puisqu'il voyait au contraire dans le système américain dérégulé un modèle pour la France. Ce n'est pas faute pour François Bayrou d'avoir pourtant joué - en vain - les Cassandre.

    Les Européens accusent Washington d'avoir des années durant refusé, au nom du libéralisme économique, de réguler les marchés, fermant les yeux sur les investissements de plus en plus risqués et opaques qu'ils réalisaient. Et ils ont bien raison.

    Nicolas Sarkozy et Gordon Brown suggèrent également d'encadrer beaucoup plus étroitement les activités des agences de notation, qui clairement, n'ont pas fait du bon travail. Elles portent également une lourde responsabilité. Ceci risque d'ailleurs, de provoquer un fort effet second sur le crédit. Si les Agences resserrent considérablement leurs critères, bon nombre d'établissements, mais peut-être bien aussi de pays (or la France emprunte massivement sur les marchés internationaux) pourraient voir leurs notes dégringoler, et se retrouver donc contraints d'emprunter à des taux bien plus hauts que ceux qui sont pratiqués actuellement. Pour des pays endettés, il y a certitude de voir le service de la dette augmenter considérablement dans le budget...

    Il reste, désormais, à donner un vrai rôle au FMI. Bien que l'on ne l'ait que fort tardivement entendu (Il était en poste depuis un an et je n'ai pas le souvenir de l'avoir entendu s'exprimer sur les dangers que comportent des crédits pourris...) on peut espérer que Dominique Strauss-Khan joue enfin un rôle à cet effet dans cette institution, puisqu'il en est en principe le président...

  • Quand Sarkozy aimait les subprimes

    Trouvée, cette perle sur Carnets de nuit (merci à José Ferré) ; il s'agit du candidat Sarkozy s'exprimant sur le crédit et le logement lors de la campagne présidentielle de 2007 :

    “Les ménages français sont aujourd’hui les moins endettés d’Europe. Or, une économie qui ne s’endette pas suffisamment, c’est une économie qui ne croit pas en l’avenir, qui doute de ses atouts, qui a peur du lendemain. C’est pour cette raison que je souhaite développer le crédit hypothécaire pour les ménages et que l’Étal intervienne pour garantir l’accès au crédit des personnes malades.

    “Je propose que ceux qui ont des rémunérations modestes puissent garantir leur emprunt par la valeur de leur logement.

    “Il faut réformer le crédit hypothécaire. Si le recours à l’hypothèque était plus facile, les banques se focaliseraient moins sur la capacité personnelle de remboursement de l’emprunteur et plus sur la valeur du bien hypothéqué. Ceci profiterait alors directement à tous ceux dont les revenus fluctuent, comme les intérimaires et de nombreux indépendants.

    Remarquable, non ? Je n'arrive même pas à commenter...

  • Les salauds de pauvres et les gentilles subprimes

    Je ne résite pas au plaisir de signaler à mes lecteurs la très belle histoire du Père Castor que j'ai trouvée sur J'aime pas les blogs. Une occasion de se retrouver paisiblement au coin du feu avec sa petite famille, en lisant cette très belle histoire, en particulier s'il neige dehors et qu'il fait très froid, et que vous venez de faire l'aumône à un salaud de pauvre. C'est vraiment un très beau conte sur les salauds de pauvres et les gentilles subprimes !

  • Subprimes, virus, connexions, réseaux et cerveaux

    J'étais tout récemment en pleine réflexion sur le risque que font peser les subprimes sur l'économie mondiale, et notamment sur leur processus de diffusion. Et d'un seul coup, l'observation m'est venue que les subprimes s'étaient propagées à la manière d'un virus informatique !!! En effet, les subprimes sont des créances d'individus généralement pauvres qui correspondent en gros à un gage sur la valeur supposée du bien immobilier que ces derniers ont acheté. Ces mêmes créances sont évaluées à une valeur X avec un estimation du risque qu'elles représentent : elles sont ensuite titrisées, non pas toutes seules, mais par petites doses dans un produit financier qui comporte d'autres valeurs, et de manière à ce que leur part demeure minoritaires.

    Ces titres sont alors vendus ou échangés contre d'autres titres, parfois dans des paniers de valeurs boursières. Au final, peu savent qui possède des subprimes, et surtout à quel montant estimer les risques voire les pertes qu'elles engendrent. Finalement, commme une sorte de troyen (trojan) , genre un script qui vient d'agréger l'air de rien à un programme standard et passe au travers des mailles du filet de l'anti-virus et du pare-feu, de la même manière que les subprimes sont passées au travers des diverses opérations de contrôle de gestion qui existent dans les établissement financiers. 

    Ce phenomène est intéressant, et m'amène à me demander s'il n'est pas possible, pour les banques, d'élaborer des systèmes de défense sur le modèle des défenses informatiques, ou, plus exactement avec la même organisation.

    A noter que le processus de contaminiation des  subrpimes n'échappe pas non plus à la métaphore organique, et que l'on peut également penser à la contagion d'une maladie (ebola, peste, virus H5N1, Sida...).

    Voilà qui laisse pensif aussi sur les modèles que génère l'esprit humain : plusieurs observateurs de la Toile notent que l'Internet mondial se structure en réseaux, de la même manière que le cerveau humain fonctionne avec des réseaux de neurones, chacun accomplissant une tâche spécifique. Nos réseaux sur la Toile sont apparemment partiellement inconscients de tous les réseaux qui existent, mais ils sont conscients de l'existence de réseaux et connaissent les réseaux voisins. On a pensé à mon avis à tort qu'une machine pouvait prendre le contrôle de l'humanité dans les films de science-fiction. En revanche, si chaque individu surfeur représente un neurone, il devient assez séduisant de s'imaginer que la Toile se développe comme un cerveau humain avec toutes ses connexions, et certainement très intrusctif pour la neurologie et la psychologie du développement d'observer comment il se structure, quitte à risquer certaines projections sur l'individu.

     

    Voilà, c'était la pensée du jour :-) 

  • Subprimes : on savait...

    Ce qui est tout de même sidérant avec cette histoire de subprimes, c'est que l'on savait depuis un moment que cela allait "péter", que les lecteurs de ce blog me pardonnent l'expression. J'ai été un lecteur assidu du site www.ruedelimmobilier.com et les les usagers des news de ce site n'ont cessé de publier des informations à ce sujet depuis plus d'un an et demi. Je me souviens même d'avoir lu une analyse d'Exane-BNP Paribas invitant à se défier du marché américain et explicitant les paris fous des ménages américains afin de pouvoir se surdendetter toujours plus. bref, la presse financière a évoqué les subprimes dès 2006, et on savait depuis plus longtemps encore que nombre de ménages américains modestes risquaient d'être mis à la rue et en défaut de paiement en cas de retournement de la conjoncture, ce qui n'a pas manqué de se produire.

    Par exemple, Global Europe Anticipation avait dès mars 2006 imaginé le scénario de la contagion. 

    Le fait est que la BNP n'est a priori pas tombée dans le panneau : c'est l'une des rares banques françaises à ne pas annoncer de pertes en raison des subprimes. En revanche, elle va tout de même payer quelques pots cassés par les autres : comme la méfiance s'est installée et qu'elle a tout de même besoin de se financer, les banques étant très méfiantes, désormais, elle va devoir emprunter sur les marchés au prix fort... Consolation, elle ne sera pas la seule, et au moins son crédit n'aura-t-il pas été entamé.