J'étais tout récemment en pleine réflexion sur le risque que font peser les subprimes sur l'économie mondiale, et notamment sur leur processus de diffusion. Et d'un seul coup, l'observation m'est venue que les subprimes s'étaient propagées à la manière d'un virus informatique !!! En effet, les subprimes sont des créances d'individus généralement pauvres qui correspondent en gros à un gage sur la valeur supposée du bien immobilier que ces derniers ont acheté. Ces mêmes créances sont évaluées à une valeur X avec un estimation du risque qu'elles représentent : elles sont ensuite titrisées, non pas toutes seules, mais par petites doses dans un produit financier qui comporte d'autres valeurs, et de manière à ce que leur part demeure minoritaires.
Ces titres sont alors vendus ou échangés contre d'autres titres, parfois dans des paniers de valeurs boursières. Au final, peu savent qui possède des subprimes, et surtout à quel montant estimer les risques voire les pertes qu'elles engendrent. Finalement, commme une sorte de troyen (trojan) , genre un script qui vient d'agréger l'air de rien à un programme standard et passe au travers des mailles du filet de l'anti-virus et du pare-feu, de la même manière que les subprimes sont passées au travers des diverses opérations de contrôle de gestion qui existent dans les établissement financiers.
Ce phenomène est intéressant, et m'amène à me demander s'il n'est pas possible, pour les banques, d'élaborer des systèmes de défense sur le modèle des défenses informatiques, ou, plus exactement avec la même organisation.
A noter que le processus de contaminiation des subrpimes n'échappe pas non plus à la métaphore organique, et que l'on peut également penser à la contagion d'une maladie (ebola, peste, virus H5N1, Sida...).
Voilà qui laisse pensif aussi sur les modèles que génère l'esprit humain : plusieurs observateurs de la Toile notent que l'Internet mondial se structure en réseaux, de la même manière que le cerveau humain fonctionne avec des réseaux de neurones, chacun accomplissant une tâche spécifique. Nos réseaux sur la Toile sont apparemment partiellement inconscients de tous les réseaux qui existent, mais ils sont conscients de l'existence de réseaux et connaissent les réseaux voisins. On a pensé à mon avis à tort qu'une machine pouvait prendre le contrôle de l'humanité dans les films de science-fiction. En revanche, si chaque individu surfeur représente un neurone, il devient assez séduisant de s'imaginer que la Toile se développe comme un cerveau humain avec toutes ses connexions, et certainement très intrusctif pour la neurologie et la psychologie du développement d'observer comment il se structure, quitte à risquer certaines projections sur l'individu.
Voilà, c'était la pensée du jour :-)
Commentaires
Et bien voilà une note bien intéressante. J'aime ben l'exercice et le parallèle. Merci donc pour cette pensée du jour.
Bonsoir Quitterie,
Merci pour le commentaire. Il faudra que je vous appelle, car j'ai quelque chose à vous dire, mais cela ne presse pas.
"si chaque individu surfeur représente un neurone, il devient assez séduisant de s'imaginer que la Toile se développe comme un cerveau humain avec toutes ses connexions, et certainement très intrusctif pour la neurologie et la psychologie du développement d'observer comment il se structure, quitte à risquer certaines projections sur l'individu."
Un peu, comme si le directeur à la prospective de la CCIP* lancait un article sur la métropole parisienne; un cluster qui a réussit sauf comme place financière. Avec des retombées médiatiques, sur la création d'une place financière forte sur la région Parisienne ?
*Jean-Luc Biacabe
on appele cela un virus spycho-social, il y a des théses depuis des décénnies sur ces principes.
@ chris
Je ne comparerais pas avec un cluster : je pense que le amrché financier est infiniment plus complexe et sophistiqué qu'un cluster, y compris dans les moindres recoins de ses connexions internes.
@ ced
Mais les subprimes ne sont pas un virus psycho-social, mais un virus financier. Je ne suis pas sûr que cela soit le premier du genre, mais je le soupçonne, et je trouve cela très intéressant.