Cela commence à sentir fortement le roussi : il y a deux jours, les banques centrales sont intervenues de concerty sur les marchés pour dégager des liquidités. Cela ne s'était plus produit depuis septembre 2001. Pourquoi cette intervention ? parce qu'avec ces fichus subprimes, les banques ne se font plus confiance les unes aux autres et ne veulent plus se prêter d'argent. Du coup, les banques ont le plus grand mal à assurer leur taux de recouverture quand elles-mêmes elles prêtent à des entreprises ou à des particuliers.
Citigroups, notamment, est dans de sales draps : les agences ont sévèrement revu sa notation, ce qui signifie que le crédit va lui coûter beaucoup plus cher désormais.
Des liquidités, il y en a, bien sûr, dans le monde, mais sur les marchés émergents. Résultats, des pays gros producteurs de mantières premières prennent des participations massives dans des grands groupes, et surtout, dans des banques de poids.
J'espère qu'une crise de crédit ne se profile pas, car ce n'est vraiment pas le moment. Pour relancer la croissance, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, il faut mener une politique de l'offre, de manière à ce que les entreprises se développent. Mais si les capitaux venaient à manquer, ce serait très fâcheux pour les investissements, a fortiori en RD (Recherche et Développement)...
Les Bourses, pendant ce temps, dévissent sévèrement, et ce n'est peut-être pas fini...
Commentaires
Les mêmes crises produisent les mêmes effets : le monde vit un énième choc pétrolier (le 5e ? le 6e ?), avec en perspective ce qu'on a nommé la stagflation, stagnation et inflation. Et avec sa relance keynésienne, Sarkozy tente de réitérer trait pour trait les erreurs de Chirac de 1975.
Heureusement (si j'ose dire), les patrons ne se laissent pas faire : Xavier Bertrand est revenu en arrière aujourd'hui sur la conversion des RTT ; finalement, les entreprises ne seraient plus obligées de payer. Et donc la mesure va faire flop, ce qui évite une partie du dérapage à prévoir tant qu'on n'aura pas réalisé la gravité de la situation.
En revanche, comme tu le dis, ce n'est pas le moment de resserrer le crédit.
Plus que jamais, il faut pratiquer une politique de l'offre et de la monnaie forte.
Le problème, c'est que si ce n'était qu'une crise de confiance, ça serait relativement simple. Les liquidités des banques centrales serviraient à couvrir la phase de trouble.
L'article du jour de Paul Krugman dans le NY Times est très didactique à cet égard. Le problème n'est pas un problème de confiance mais de valeurs d'actifs, tout particulièrement dans l'immobilier.
Il y aura probablement des morts. Et pas forcément qu'aux US.
L'article de Krugman : http://www.nytimes.com/2007/12/14/opinion/14krugman.html
à Hervé,
Salut Hervé,
Je ne pense pas que cela soit le coût des matières premières, pétrole compris qui impacte notre système économique. En réalité, relativement à notre revenu, le pétrole nous coûte bien moins cher qu'au plus fort des précédents chocs pétroliers, même avec un baril à 100$.
Notre travers est structurel. Christian Blanc l'explique très bien. Nous manquons de réactivité et d'inventivité.
à Oaz
L'intervention des banques centrales est à double-tranchant : cela peut générer une crainte réelle sur les marchés en donnant le sentiment que la situation est grave.
@ L'Hérétique
Il y a un effet d'onde.