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Paris 16ème : une terre conquise qui vote mal...

On dit souvent le seizième un arrondissement de Paris tranquille, voire atone. Il faut reconnaître qu'il y a dans ce quartier peu de vitalité, alors qu'il dispose d'atouts considérables.

Son principal handicap, il est d'ordre politique. D'un côté une mairie avec une majorité locale, en dépit d'un maire  sympathique,  sans créativité ni dynamisme , de l'autre, une majorité municipale qui considère le 16ème comme perdue pour elle, et pénalise cet arrondissement. Tout juste le considère-t-elle bon à conclure de juteuxaccords avec Arnaud Lagardère pour remplacer le Stade Jean Bouin par un grand centre commercial avec quelques équipements sportifs.

Delanoë and co favorisent de manière outrancière et systématique les arrondissements "populaires" : pour un socialiste, est dit populaire tout arrondissement qui vote socialiste. Un véritable système clientéliste s'est donc mis en place, et le 16ème arrondissement ne risque pas d'en faire partie un jour. Le 16èmearrondissement n'est électoralement pas rentable pour la majorité municipale, et pour la majorité locale, il rapporte sans investissement : c'est donc une précieuse poule aux oeufs d'or...

Comme l'un et l'autre se déinstéressent de cet arrondissement, ils ignorent évidemment qu'il existe des familles en difficulté. Mais c'est une idée évidemment à laquelle un élu PS est totalement imperméable : pensez-vous ma bonne dame ? une famille en difficulté dans le 16ème ! Ridicule, voyons, ma bonne dame ! On voit bien que les élus PS n'ont jamais mis les pieds dans les chambres de bonne du 16ème, sous les toits...

Edifiant : voici la liste des ateliers culturels pour enfants de la ville de Paris. Observez bien le document : combien d'ateliers dans le 16ème arrondissement ? 1. Un seul.Pire : en fait, un unique centre avec une une unique activité alors qu'il en existe plus d'une centaine dans Paris.

En fait, s'il y a bien une espèce qui est particulièrement sacrifiée, dans cet arrondissement, c'est bien les enfants : c'est tout de même le comble pour un arrondissement qui regorge de grands appartements et donc est propice aux familles. D'autant qu'au regard de l'évolution des prix de l'immobilier à Paris, de nombreuses zones du 16ème ne sont pas plus chères qu'ailleurs dans Paris, désormais, et, de surcroît, en bien meilleur état.

Mais bon, c'est évidemment plus simple de se reposer sur ses lauriers d'élus, et à la mairie de Paris, on doit penser que les femmes du 16ème ont de toutes façons le temps de s'occuper de leurs enfants...Ben oui, on le sait, depuis François Hollandfe, le PS n'aime pas les riches. Et dans le 16ème, il n'y a que des riches, c'est bien connu...Avec de semblables clichés, autant dire que cet arrondissement n'a rien à attendre de l'actuelle majorité. Hélas, il faut bien se dire que la majorité locale ne pense pas fondamentalement différemment : à quoi bon se fouler, en effet, à favoriser l'émergence d'ateliers pour les enfants, puisqu'il y a des femmes à la maison dans le 16ème ? Et puis allons, au pire, ces braves familles du 16ème engageront des bonnes, non ?

Quant aux députés de cet arrondissement, on ne les a jamais entendu plaider de quelque manière que ce soit pour leur circonscription à chacune de leur mandature. Autant dire qu'ils sont inexistants, et pour cause : pourquoi feraient-ils le moindre effort ? Ils se considèrent en terre conquise...

Et pourtant, il y a tout de même un certain nombre de problèmes dans le 16ème, à commencer par les écoles maternelles saturées, à 30 élèves par classe, qui ne peuvent accueillir tout le monde. Mais cela n'a pas l'air d'émouvoir outre mesure nos deux députés, Messieurs Debré et Goasguen...

La Défense se trouve à deux pas, et le portail de la mairie du 16ème est une misère dans le domaine économique. Pourtant, s'i l'on parvenait à faire de la Défense une place financière de grande envergure, comme le propose Valérie Sachs, mais idée que l'on trouve aussi dans le programme de Marielle de Sarnez, le 16ème s'y retrouverait immanquablement associé : il y aurait donc de nouvelles perpsectives pour les commerces et les services dans ce quartier, au lieu de le réduire à une enfilade d'ambassades.

Quant à la création culturelle, elle est inexistante : pourtant, avec le Bois de Boulogne attenant, on pourrait imaginer de favoriser l'émergence de festivals, par exemple du théâtre de rue, des concerts de musique classique en plein air, et cetera... Ces festivals pourraient être à thèmes. En faisant converger culture et finance, des partenariats fructueux sont possibles : Il faudrait chiffrer ce que cela coûterait, mais pourquoi pas un subventionnement par des entreprises du 16ème qui pourraient ainsi se faire beaucoup de publicité ? Comme il n'existe que le théâtre du Ranelagh dans le 16ème, il y a de la marge.  Les commerces et les entreprises du 16ème pourraient participer au financement de manifestations culturelles d'envergure.

Pour ma part, de véritables propositions, pour ce quartier, je n'en trouve qu'à l'UDF-Mouvement Démocrate. C'est pour cela que je pense que le Seizième ne sortira de sa léthargie que lorsqu'il y aura un véritablement renouvellement politique. Or, il ne peut se faire ni avec le Parti Socialiste ou ses satellites, ni avec l'UMP, l'un en raison du mépris et de la détestation qu'il porte à un arrondissement qu'il juge connoté, et l'autre parce qu'il estime être chez lui et ne voit donc pas la nécessité de produire le moindre effort.

La seule alternative, c'est donc le MoDem, et c'est le MoDem encore qui a un programme ambitieux pour cet arrondissement. Un programme économique, culturel et sociétal. J'y reviendrai au fil du temps, mais j'ouvre déjà les premières pistes.

Commentaires

  • J'ai beaucoup aimé votre site cela vous direz t-il de mettre un lien mutuelle entre nos deux sites si vous le désirez!!!
    Mon blog est le suivant: http://segoleneroyal2012.over-blog.fr/

  • @ L'Hérétique

    Le XVIe est un arrondissement particulier.

    Tout d'abord, en raison d'une sociologie, c'est vrai, en majorité CSP+. Si le XVIe vote à plus de 80% pour Sarkozy au 2e tour, c'est bien pour une raison.

    Ensuite, parce que son côté villageois, encore sensible voici une vingtaine d'années, tend à s'estomper : remplacement de commerces de proximité par des frachises de fringues etc.

    Il y a donc là une identité politique indécise, orientée mais floue.

    La fin de règne de Pierre-Christian Taittinger, qui est un homme charmant, un excellent orateur, un maire très attentif à ses administrés, se caractérise par un retour du XVIe au bercail apparatchik incarné par Goasguen.

    Goasgen ressemble trait pour trait aux élus de droite qui ont contrôlé l'arrondissement jusqu'en 1967 : il n'a jamais travaillé et a toujours vécu de la politique, il doit son siège à ses manoeuvres d'appareil. C'est son point faible.

    Le paradoxe, c'est qu'en 1967, il était dans le camp de ceux qui ont conquis le XVIe contre les apparatchiks. Pour cause d'Algérie française, i était l'un des étudiants venus prêter main forte à la candidature victorieuse du général Stehlin aux législatives dans la circonscription du XVie nord.

    À l'époque, Lecanuet avait défait les gaullistes en les contournant sur leur droite et en jouant sur l'anticommunisme.

    Pour ce qui concerne le dynamisme économique, la question ne se pose pas comme ailleurs : comme tu le dis très justement, l'immobilier est en très bon état dans l'arrondissement et le processus de transformation de logements en bureaux, très actif dans les années 1980, s'est nettement réduit, et tant mieux, car il avait lourdement désertifié des terrains jusque-là résidentiels comme l'avenue Victor Hugo.

    Par conséquent, je partage ton analyse sur le manque d'équipements publics de proximité (vrai aussi pour les sports), mais je suis dubitatif sur le développement économique. Je crois que les gens d'ici souhaitent que le quartier s'équilibre autour de sa vocation résidentielle.

  • C'est l'un des problèmes des zones très marquées politiquement d'un bord ou de l'autre: le renouvellement ne peut que difficilement y venir d'un choix électoral et souvent la décision est priise au sein des appareils politiques concernés, ce qui favorise les apparatchicks.

    J'ai pu observer le même problème dans des villes dominées par le PC, du temps où il n'était pas don son état d'effondrement actuel

    Pour avoir un renouvellement, il faut de la concurrence au sein du camp dominant. Un mien cousin s'est ainsi retrouvé conseiller municipal dans une petite ville où à chaque élection un des adjoints au maire sortant se présentait contre lui et gagnait la mairie pour la céder la fois suivant à un nouveau transfuge. Evidemment, la raison en était la faible qualité des maires successifs. Mon cousin a fait la même chose à l'élection suivante et est devenu maire. La différence est que luii en est mainteant à son 5ème mandat!

    Pour revenir à l'Ouest parisien, ce manque de concurrence se traduit par l'âge avancé des élus...
    Mais le score du Modem aux législatives et surtout son positionnement politique ne lui permettent pas d'esperer prendre la mairie du 16ème alors qu'une UDF aurait pu l'envisager, à condition bien sûr de présenter une équipe de qualité

    Ceci dit, je ne connais pas assez le 16ème pour me prononcer sur la qualité de l'équipe actuelle.

  • @ Hervé
    J'ai entendu du bien de Taittinger, en effet.
    Pourtant, sur l'aspect économique, il y a quelque chose à faire, j'en ai le sentiment.
    @ gérard
    Ne remuez pas le couteau dans la plaie. Vous prêchez en terre d'évangile. Quelle tristesse tous ces déchirements au centre.
    Bayrou a été une météore magnifique, mais qu'il a mal géré l'après-présidentielle. Voire même le second tour. Il fallait rester neutre ou s'allier franchement avec Royal, en profiter pour faire exploser à ce moment-là le PS.

    Il faudrait faire des listes communes MoDem-NCn, aujourd'hui.

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