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Banques : il a du courage, Bayrou.

Moi, quand je vois mon homme politique favori choisir la voie de la vérité et dou courage pour dire, les choses, je me pâme d'aise.

Écoutez bien la vidéo ci-dessous :


Crise bancaire : qui est coupable ? par buildfreedom

Nom de Zeus ! C'est ce que je dis depuis un moment déjà. Ce sont les États qui ont planté les banques. Bah oui, François : en effet, ce sont bien les États qui ont poussé les banques à acheter leurs actifs pourris. Si les banques risquent aujourd'hui des dépréciations, c'est bien à cause des dettes que les États laxistes pourraient ne pas être en mesure de rembourser.

Les États, en principe, c'est censé être le premier maillon de la chaîne, le plus solide ; le dernier rempart. 

J'ajoute une chose, par rapport à ce que dit Bayrou : les États ne se sont pas contentés de plomber les banques, ils affolent aussi les marchés qui ne savent plus vers quoi se tourner pour trouver une sauvegarde en cas de pépin.

Pourquoi les marchés dérivés explosent-ils en volume ? pourquoi la finance enfle-t-elle indéfiniment là-bas ? Eh bien parce que de plus en plus, les acteurs économiques cherchent à se prémunir contre le risque. 

Je ne dis pas que la spéculation ne vient pas troubler des mécanismes qui en théorie ont vocation à protéger et non à accroître l'insécurité. Certes. Je ne le nie pas. Mais la spéculation n'est pas le moteur du marché dérivé. Le moteur du marché dérivé, c'est la peur. La crainte du défaut.

Le discours de Sarkozy à l'heure actuelle, et a fortiori celui des Socialistes, particulièrement Martine Aubry, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg, montrent qu'ils cherchent des bouc-émissaires à la crise.

La banque, le banquier, sont des cibles tellement faciles. Pourtant, elles ne sont en rien comptables de l'actuelle crise. En rien.

Commentaires

  • Bayrou a raison de corriger l'excès d'opprobre, mais tu tombes dans l'excès inverse de cette opprobre, L'Hérétique, je soupçonne que c'est d'ailleurs provoc de ta part pour "faire du monde". Si, les banques ont un rôle, mais on néglige celui des États, et en tant que candidat, Bayrou doit à la vérité de dire que c'est un peu facile pour les responsables politiques de se défausser de leurs responsabilités sur les banques.

    En vérité, il faut rendre de l'indépendance aux banques, et commencer par re-séparer les métiers de dépôt et de spéculation.

  • Allez hop, les deux liens que je dépose devraient en principe vous plaire César B :)
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1950_num_5_2_1840
    http://www.artsetvie.com/pdf/conferences/confPlus_Sept09.pdf
    @+

  • Ce sont les Etats qui plantent les banques, et celles-ci ont accepté de se faire planter parce qu'au coup d'avant, c'est elles qui ont planté les Etats.

    Si quelqu'un me retrouve une de ces images de dessin animé où on voit, au dessus du Grand Canyon, deux personnages qui s'accrochent fermement l'un à l'autre… et puis, bruitage "pffuit", et on voit un petit nuage.

  • @Fred
    ça sent son tex avery, ça :-)
    @Martine
    très intéressant, en effet, le document sur la crise de la Renaissance à Florence
    @Hervé
    Les affaires ne se limitent pas à la spéculation, faut pas exagérer. Je pensais au début qu'il fallait séparer les deux, et, bien réfléchi, je me demande si c'est pertinent, maintenant.

  • "Le discours de Sarkozy à l'heure actuelle, et a fortiori celui des Socialistes, particulièrement Martine Aubry, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg, montrent qu'ils cherchent des bouc-émissaires à la crise."

    Normal, les gens n'aiment pas assumer leurs erreurs.
    Il faut toujours un bouc-émissaire ou autre espèce de solution miracle à tous nos problèmes : c'est pour cela que les extrêmes sont si populaires.

  • L'avantage de séparer banques de dépôts et banques d'investissement, c'est qu'on peut laisser les banques d'investissement faire faillite quand elles ont déc... au lieu de les faire renflouer par le contribuable.
    En France, avant la crise, notre taux d'endettement public était de 63% et c'est la crise financière qui nous a mis 20% de plus dans les gencives !!!
    Moi, ce que je reproche surtout aux États, c'est de s'être volontairement dessaisis de ses moyens de contrôle et d'intervention tout au long des années 80 et 90.
    Et maintenant, on va perdre notre triple A parce qu'il va falloir sauver à nouveau les banques ?
    Tu marches sur la tête, l'Hérétique, sur ce coup là !

  • Moi, ce qui me chiffonne est la double compta ou ce que j'appelle tours de passe-passe entre Etat et collectivités territoriales.

  • Je dirais même plus : c'est l'état qui a donné aux banques le pouvoir de nuire

  • Depuis que l'état a sauvé le crédit lyonnais, comment voulez-vous que les banques fassent le moindre effort pour réduire leurs prises de risque ?

  • On en revient comme en 2008 où on tappait déjà sur les banques. Or les subprimes ont été une invention politique. Une banque sans cette intervention du politique n'aurait jamais prêté à quelqu'un d'insolvable. Tout comme elle n'aurait jamais pris autant de positions sur des obligations pourries.

  • Il est indispensable de séparer les banques de dépôts et de spéculations pour protéger les citoyens.

  • La vérité n'est peut-être pas aussi manichéenne qu'on voudrait nous le faire croire. Les états et les banques ont je crois néanmoins leur responsabilité dans la crise financière apparue en 2008. La titrisation des prêts pourris, que les banques se sont revendus entre elles, créant l'effet de domino qu'on connaît, n'est quand même pas dû aux états.

    Bayrou a bien évidemment raison de ne pas rejeter toute l'opprobre sur les banques, mais il joue trop avec l'effet de "balancier", rejetant tout sur les dettes étatiques. Sans doute pour faire contrepoids à un autre discours, bien plus d'actualité en ces temps de primaire socialiste.

    J'espère qu'il finira par trouver un juste milieu, car:

    - ce ne sont pas les dettes étatiques, qui ont créé un J. Kerviel, ni un autre trader anglais dont je ne me souviens plus du nom,

    - ce ne sont pas les dettes étatiques non plus qui ont fait que Dexia, à peine renflouée, a distribué en 2009 8 millions d'euros de bonus à ses dirigeants, tout en licenciant... Tu vas me dire que 8 millions d'euros (alors que Dexia avait été renflouée à hauteur de plus de 6 milliards d'euros), ce n'est pas grand chose, dans l'absolu peut-être, mais à l'échelle du symbole c'est une toute autre histoire.

    Et les symboles comptent énormément. Quand on raisonne en se disant "je prends du fric et je me contrefous des autres", forcément ça passe mal dans l'opinion...

    C'est avant tout ce genre de pratique qu'il faut éviter.

    Sinon, bien évidemment, je ne comprends pas pourquoi il y a tant de résistances à vouloir séparer les activités "banques de dépôt" (qu'il faut naturellement soutenir) de celles qui veulent faire de la spéculation sur les marchés.

    Quant à dire que les marchés dérivés ne constituent pas des supports spéculatifs, qu'ils ne sont qu'une garantie souscrite lors d'achats d'actions par exemple (en même temps, on achète des "put" sur l'action considérée), cela n'engage pour le coup que toi.

  • Lire en deuxième ligne: "les banques" en lieu et place de "les états et les banques" bien sûr...

  • @ JF le démocrate : pas mieux ;

    Si les banques avaient comptabilisé, les crédits qu'elles accordaient à des Etats surendettés (>60% du PIB) comme des "subprimes" très risqués — ce qu'ils sont — elles auraient affiché, sur l'ensemble de l'Europe, des dizaines de milliards de bénéfices de moins (100 ? 200 ?), auraient donc distribué à leurs actionnaires et dirigeants (et en impôts sur les bénéfices !) des dizaines de milliards d'euros de moins (50 ?), qui eux-mêmes n'auraient pu alimenter la bulle et n'auraient pas été reprêtés à des taux canon aux Etats, etc.

    Et évidemment, les marchés dérivés ont été largement "spoliés" par la méga-bulle spéculative mondiale, de leur fonction initiale d'assurance.

    Ceci dit, quand l'Hérétique écrit que "Le moteur du marché dérivé, c'est la peur. La crainte du défaut.", il fait certainement référence au marché des CDS, plus précisément aux assurances contre le risque de défaut des Etats.

    Et effectivement, l'envolée des prix de ces assurances n'a pas pour moteur une simple bulle ; mais une crainte extrêmement fondée. Dont le seul défaut est d'être venue dix ans ou vingt ans trop tard à des banquiers dont la prudence, la connaissance de l'Histoire, et le bon sens auraient dû être les valeurs professionnelles de base.

  • @ l'hérétique : oui, Tex Avery, bien sûr, je pensais à Bugs Bunny et Daffy Duck. Mais je n'ai pas trouvé d'image qui colle avec la description !

  • Un tel discours de vérité suffira t-il à convaincre les électeurs ou ne risque t-il pas de leur renvoyer leur propre image ? That is the question !

  • Quand les banques décideront de faire leur boulot càd de prêter de l'argent aux PME/PMI pour que celles-ci disposent d'une trésorerie indispensable à leur bon fonctionnement... on aura fait un grand pas dans la ré-industrialisation de la France dont parle BAYROU dans son livre.

    Quant aux causes de la crise financière actuelle, un petit bémol l'Heretique, les banques ne sont pas exemptes du mauvais choix de certains produits toxiques, mais l'Etat a aussi sa part de responsabilité ayant "obligés" les banques à émettre des emprunts d'État (d'état déjà passablement endetté).
    Et puis si l'Etat était si compétent en matière de gestion financière, cela se saurait (cf le Crédit Lyonnais).

    Moins d´Etat et de lois, ne nuirait à personne,séparer les banques de dépôts me semble très réalisable et peu onéreux !
    Chaque rouage doit rester à sa place, en faisant son boulot le mieux possible, et le Monde tournerait sans doute mieux.

  • @tous
    Vous oubliez un petit détail, et de taille : jamais les banques d'affaires ne pourront proposer des prêts importants si elles ne s'adossent pas à un gros matelas de sécurité. Ce matelas, ce sont les dépôts. Donc, si on sépare les deux activités, on risque en fait de resserrer considérablement le crédit et du coup, d'obtenir le résultat inverse de l'effet voulu.

  • Bah, elle sert donc à koaaa la Caisse des dépots et consignations? A renflouer les banques mal gérées?
    http://www.caissedesdepots.fr/le-groupe/gouvernance/les-textes-fondateurs.html

  • Les banques d'affaires n'ont pas à proposer de crédits ! Prendre des participations, faire du capital-risque, oui, mais pas financer les entreprises et les particuliers.
    C'est comme ça que ça fonctionnait à l^époque de la croissance...

  • Séparer les banques de dépôt et les banques d'affaires ne résout pas tout car les banques d'affaires sont suffisamment "to big to fail" pour présenter un risque systémique que le contribuable risquerait d'endosser in fine. Lehman Bros était une banque d'affaires.

    La meilleure solution, à mon avis, consiste à séparer le métier de banquier du métier d'assureur.

    Aujourd'hui, les banques vendent des produits financiers qu'elles assurent elles-mêmes ce qui contribue à dissimuler le risque. C'est comme si vous partiez faire une course en montagne en équipe et que vous preniez une assurance-vie auprès du 1er de cordée ! Il vaut mieux la prendre auprès de quelqu'un qui reste dans la vallée et dont le métier n'est pas l'alpinisme.

    A mon avis.

  • Effectivement Buildfreedom, la séparation entre banques d'affaires et B de dépots est très/trop francais...Donc fut lissé.
    Ensuite, aussi d'accord un autre laron entré dans la danse, les assurances...Qui cherchent à grignoter certains territoires bancaires, la fable de la grenouille et du boeuf^^^.

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