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Europe - Page 6

  • Quand l'Europe sera seule face au terrorisme

    Je crois vraiment qu'en dehors des Français et de quelques eurodéputés (Particulièrement Marielle de Sarnez et plus généralement ceux de l'ADLE), nos compatriotes continentaux ne comprennent pas les enjeux profonds de la guerre qui se déroule au Mali.

    Pendant des années l'Amérique a joué les gendarmes du monde au Proche-Orient laissant la France, au temps de la françafrique gérer les choses en Afrique subsaharienne. 

    Si les USA se sont longtemps occupés de géopolitique dans cette région du monde c'est que leurs approvisionnements énergétiques trouvaient là plusieurs de leurs sources principales.

    A l'heure actuelle, la révolution des gaz de schiste en Amérique pourrait bien changer la donne et plus vite qu'on ne le croit. Si les USA deviennent premiers producteurs mondiaux et atteignent l'auto-suffisance énergétique qui peut croire un seul instant qu'ils viendront s'embourber dans des guerres qui ne les concerneront plus ? Ils se retireront des affaires et les Européens se retrouveront en première ligne.

    La France vient d'empêcher in extremis le Mali de devenir une plaque tournante du terrorisme : si les djihadistes s'étaient emparés de Bamako il aurait été extrêmement difficile de reprendre la ville par la suite et cela aurait coûté des centaines de morts au bas mot côté français. 

    Mais la France n'a pas le dos assez solide pour jouer les gendarmes ne serait-ce que d'une région du monde. L'Europe attend lâchement qu'elle fasse le boulot en poussant un ouf de soulagement.

    Marielle de Sarnez et François Bayrou déplorent à juste titre l'absence d'une défense et d'une armée européennes. Aujourd'hui, en fait de défense, on ne compte en Europe que des électrons isolés et les gouvernements européens utilisent généralement la défense comme variable d'ajustement budgétaire   pour financer leur protection sociale.

    En France, pendant que le Qatar assure panem et circenses avec son PSG il nous détourne de ses véritables agissements au Mali entre autres. Rien d'étonnant à ce qu'il n'ait pas vu d'un bon oeil notre intervention sur ce qu'il s'apprêtait à considérer comme ses nouvelles late-bandes.

    A vrai dire, comme d'autres, je me suis laissé abuser dans le passé, sur ce blog, par l'apparence libérale et lisse qu'offre le pouvoir qatari avec sa chaîne d'information où tout semble pouvoir se dire mais je suis revenu de cette opinion erronée. J'en donne (pour une fois) quitus à Marine Le pen qui mettait en garde contre l'influence grandissante de ce pays chez nous et que j'ai (sur ce coup-là) conspuée à tort.

    En tout état de cause cette guerre au Mali n'est pas française mais européenne. Que comptent faire les Européens ? Attendre que l'Islam radical occupe la totalité de l'Afrique avec la bénédiction de puissants états pétroliers ? Les USA ont longtemps joué avec le feu et s'en sont mordus les doigt un certain 11 septembre 2001. Nous devrions apprendre de l'expérience des autres.

    En France, on conchie les fédéralistes européens en les soupçonnant de vouloir jeter à bas les nations. Sans verser dans cette extrémité il est pourtant évident qu'il ne saurait exister d'Europe puissante et déterminée sans l'unification d'un certain nombre d'institutions aujourd'hui nationales.

    La situation qui prévaut actuellement au Mali d'abord puis aux abords de l'Algérie en est une illustration aussi éclatante que fâcheuse...

  • Aide au développement ? A revoir.

    Excellente analyse du quotidien flamand de référence, De Standaard : nous dépensons en Europe plusieurs milliards d'euros à alimenter la corruption au plus haut niveau. Bruxelles, c'est déjà un très gros appareil bureaucratique, souvent naïf. L'Europe, par désir de mettre en pratique les valeurs humanistes qu'elle veut propager signe des chèques en blanc aux gouvernants des pays du Tiers-Monde alors que ce sont les premiers responsables de la corruption qui gangrène le développement économique de leur pays.

    On ne le dira jamais assez, l'Enfer est pavé de bonnes intentions. Partout où l'Europe distribue fonds et aide alimentaire elle désorganise l'économie locale dans le meilleur des cas, renforce les potentants locaux dans le pire.

    Nous devrions avoir une diplomatie européenne qui encourage l'esprit d'entreprise et le sens de l'initiative qui se manifestent localement. Le micro-crédit, le développement de marchés à la taille des ressources locales comme le prônait l'économiste indien Prahalad devraient guider la politique européenne plutôt que le bon sentiment et la morale dont on voit vite les limites.

    J'irais même plus loin : ouvrir des écoles, donner l'envie aux enfants qui les fréquentent de devenir avocats ou journalistes, c'est bien selon les standards européens, mais c'est du gâchis dans les pays les plus pauvres. Il vaut bien mieux favoriser l'émergence de micro-entreprises car ce seront elles qui feront le développement de leur pays et non une assistance extérieure.

    Les gros programmes, il est préférable de les réserver aux situations d'urgence (déplacements importants de population, guerres, famines) et, à la rigueur, à la lutte contre la misère mais en s'appuyant sur des associations internationales reconnues et fiables (Croix-Rouge, Secours catholique dont les bénévoles et les religieux vivent au mileu des populations, bien loin des bwanas humanitaristes qui se plaisent à aller vivre leur expérience caritative au loin pou avoir quelque chose à raconter à leur retour chez eux).

    Faire confiance aux individus et leur donner un petit coup de main pour démarrer, évidemment, cela sonne certainement bien plus libéral que les solutions habituelles et convenues.

    Les solutions libérales au sous-développement, elles existent et je pense que ce sont les meilleures : ruissellement, lutte contre la corruption, transparence, enrichissement personnel et profit, voilà les moteurs du changement. Une fois en route, ils amènent à leur tour le progrès social en générant d'autres désirs que matérialistes.

    Partout où les ferments du libéralisme ont germé les sociétés ont progressé. Il faut simplement oser, et, bien sûr, rester pragmatique : le libéralisme n'est pas une idéologie, c'est une philosophie. Il ne s'agit donc pas d'appliquer des recettes dont le condiment principal serait la disparition de l'État mais de propulser ce qui marche, tout simplement (bon sens centriste...).

  • La France, démocratie imparfaite ?

    The Economist a rendu son verdict annuel en publiant le classement 2012 des indices de démocratie dans le monde.

    La France glisse dans une couche du classement aussi navrante que honteuse pour elle en étant ravalée au rang de démocratie imparfaite. Je me suis moi-même déjà appuyé sur ce classement pour étayer analyses et raisonnements sur la démocratie en France par le passé.

    Ce classement est globalement fiable, mais il pèche par un très gros travers à mes yeux : il s'inspire davantage du caractère théorique de la démocratie dans chaque pays que de la manière dont elle s'y pratique au quotidien.

    Ainsi, l'Afrique du Sud, par exemple, serait selon The Economist d'une nature plus démocratique que la France. Un pays où près de 50% des femmes sont violées, où la criminalité prend un tour endémique, ou le Président a trempé lui-même dans une affaire de viol jamais clairement élucidée, où la corruption gangrène les politiques publiques, ce pays-là serait plus démocratique que le nôtre ? Les journalistes de The Economist ont-ils essayé de se rendre dans un commissariat sud-africain un jour, histoire de faire la différence avec les nôtres ?

    Oh, certes, la constitution sud-africaine garantit toute une série de libertés mais dans les faits tout cela ne reste que du papier. 

    On devrait juger de l'indice de démocratie d'un pays d'abord par sa capacité à faire appliquer les règles démocratiques qui sont censées le régir.

    On dit l'Inde la plus grande démocratie du monde alors que des pratiques féodales et cruelles continuent de régir plusieurs régions de ce grand pays dans l'indifférence du pouvoir central. La voir devancer des pays comme la Hongrie ou la Pologne ne laisse pas de m'étonner aussi.

    The Economist a réservé un encart au cas de la France :

    France—full democracy to flawed democracy Various negative political trends in France in recent years have resulted in the country being downgraded to the flawed democracy category. Public confidence in political parties and the government is extremely low. Surveys also show that citizens’ engagement with politics has declined. The degree of popular support for democracy is among the lowest in the developed world. One in seven do not agree that democracy is better than any other form of government. The chasm between the country’s citizens and its political elites has widened. Outbreaks of violent rioting in recent years are another symptom of the country’s political malaise. Under the French political system, the president wields huge power. The autocratic and domineering style of the current president, Nicolas Sarkozy, threatens to undermine democratic traditions. There has been increasing anti-Muslim sentiment and emphasis on the country’s Christian roots during the Sarkozy presidency. Pressure on journalists and the electronic media have led to a decline in media freedoms.

    En somme, la très faible popularité des partis politiques et corollairement le non moins faible engagement des citoyens dans la sphère politique, la perte de confiance envers la supériorité du régime démocratique (1 personne sur 7 en France juge que la démocratie n'est pas la meilleure forme de régime politique !!! L'un des taux les plus bas des pays développés !) , le fossé grandissant entre le peuple et les élites, la concentration des pouvoirs dans la France sarkozyste, les pressions contre les médias et la mise à l'index de l'Islam ont concourru à faire de notre pays, aux yeux des Anglo-saxons, une république à la dérive.

    De manière plus générale dans le monde, la crise financière internationale a sérieusement dégradé le prestige de la démocratie non seumement au sein des régimes démocratiques mais aussi parmi les pays émergents qui ont considéré des régimes capitalistes autoritaires tels que la Chine comme une alternative viable.

  • Le Hollandais Volant

    « Les marins de toutes les nations croient à l'existence d'un bâtiment hollandais dont l'équipage est condamné par la justice divine, pour crime de pirateries et de cruautés abominables, à errer sur les mers jusqu'à la fin des siècles. On considère sa rencontre comme un funeste présage. »

    Les métaphores maritimes ont toujours fleuri de toutes parts quand il s'agissait de qualifier en bien ou en mal l'action gouvernementale, particulièrement en France. C'était quelque chose d'assez commun dans l'Antiquité en philosophie politique et je ne crois pas me tromper en disant que c'est Platon qui en a introduit le principe dans sa République.

    J'ai lu et entendu beaucoup de jugement sur la prestation de Hollande à la suite de sa conférence de presse. C'est devenu un lieu commun que de lui tomber dessus à bras raccourcis. 

    C'est trop drôle de songer que dans la plupart des légendes, le Hollandais Volant se manifeste aux alentours du Cap de Bonne-Espérance, comme quoi, tout n'est peut-être pas cuit pour Normal 1er :-)

    Toutefois, en ce qui concerne le Hollandais Volant, en dépit de témoignages dignes de foi (celui du roi d'Angleterre Georges V, par exemple) bien peu peuvent certifier sans risquer de se tromper son existence.

    Sérieusement, pour ce qui me concerne, je dois admettre que la politique générale menée par Hollande se rapoproche de plus en plus sérieusement de celle que suggérait Bayrou même s'il y a du chemin encore à faire.

    Hollande est un gestionnaire sérieux mais il manque d'audace, tout comme Ayrault. Les Socialistes ont compris qu'il fallait mettre en oeuvre une politique de l'offre, pas de la demande, mais je ne crois pas les mesures prises efficaces pour l'instant même si on ne peut pas leur dénier de la bonne volonté.

    Commencer à permettre aux entreprises de dégager des marges plus importantes, c'est bien, mais je crois au moins autant en la simplification administrative et la stabilité juridique. 

    Ensuite, face à l'Europe, l'heure est aussi venue de faire un nécessaire bilan : on ne peut pas continuer à construire une Europe qui ligote à ce point les États sous prétexte de concurrence libre et non faussée. Que les États ne puissent apporter d'aides financières aux entreprises, c'est quelque chose que je peux comprendre, encore que la préservation d'un nécessaire tissu industriel justifie l'existence de fonds stratégiques d'investissement souverains.

    Je suis favorable à ce qu'il existe des normes européennes communes, mais elles ne devraient pas interdire l'existence de choix locaux en termes d'information commerciale. 

    Il y a quelque chose qui ne va pas avec l'Europe telle qu'elle se construit, j'en suis de plus en plus convaincu : sa construction est de plus en plus verticale avec des organismes qui décrètent ce qui est bien et mal, infligent des amendes, délivrent des subventions tout en bloquant l'initiative privée et le développement de relations saines entre consommateurs, distributeurs et producteurs.

    Bref, notre Europe ressemble de plus en plus à un "machin" pour plagier de Gaulle évoquant l'ONU, mais en version père fouettard.

    L'Europe nous préserve mais en même temps, elle alimente notre marasme. Il y a donc une réforme de son fonctionnement absolument indispensable et je finis par penser que si cette réforme n'est pas possible à 27, il faudra quitter l'Europe telle qu'elle existe actuellement et recréer quelque chose de plus petit avec les partenaires qui partagent nos vues.

    Au final, mieux vaut être seuls que mal accompagnés...

  • Annulation de la dette de la Grèce ?

    Par le passé, l'Europe a annulé l'essentiel de la dette de plusieurs pays du Tiers-Monde.

    Je commence à sérieusement me demander s'il ne faut pas envisager quelque chose de ce genre pour les Grecs. Plus ils essaient de surnager, plus ils s'enfoncent. Leur politque d'austérité génère des baisses de croissance très fortes et donc des recettes de moins en moins importantes.

    Ils sont dans un tel cercle vicieux que leur dette publique paraît autant hors de contrôle qu'un réacteur de Fukushima.

  • Pour négocier avec l'UDI le MoDem doit peser plus : l'Europe nous tend les bras

    Je sais que l'on débat actuellement au MoDem de l'attitude qui doit être la nôtre vis-à-vis de l'UDI. Cette formation vient d'ailleurs de se doter d'un site d'adhésion. Si Borloo nous renvoie dans les cordes, à l'heure acutelle, ainsi que tous les cadres de l'UDI, en refusant de bouger d'un iota sur la questions des alliances, c'est que nous sommes faibles. Dans leur esprit, nous pesons 2 à 3% de l'électorat.

    Pour peser plus, nous devons montrer que nous pouvons séduire l'opinion. 2014, c'est dans moins de deux ans en termes d'années électorales.

    Pour peser plus, il faut pouvoir proposer aux Français un programme qui décape, et en même temps, un programme réaliste. Nous avons une chance à jouer aux élections européennes, mais cette chance, pour la saisir, il va falloir travailler. Il ne suffit pas de s'imaginer que l'Europe est dans notre "code génétique" et que donc les Français europhiles vont spontanément voter pour nous : la désillusion serait sanglante. Je pense d'ailleurs que nous ne nous relèverons pas si nous échouons aux élections européennes. Un objectif viable serait simplement de reconduire nos euro-députés, c'est à dire de réaliser 7.5 à 8% des voix. Si nous faisons plus, c'est du bonus, évidemment.

    Du travail, pour réaliser un beau programme européen, il y en a, je peux le dire. Cela va être difficile car nous allons devoir fabriquer une baguette magique pour venir à bout des obstacles apparemment insurmontables qui permettraient à la France et à l'Europe de se relancer.

    L'UDI s'apprête à lancer aussi des ateliers autour de l'Europe. On verra ce qu'il en sortira et vers quel euro-groupe se parti se tournera. Pour nous, nous demeurons dans l'ADLE dont la feuille de route recoupe plusieurs de nos préoccupations principales. Je crois que si nous réalisons un score en 2014 l'UDI nous regardera d'un autre oeil et commencera à réfléchir à la pertinence de ses alliances, surtout si le score en question comportait deux chiffres...

    En 2014, nous jouerons le tout pour le tout. Contrairement à ce que beaucoup disent, y compris à Guidel au sein de l'Université du MoDem, l'important n'est pas l'alliance ou les alliances. L'important, c'est ce que nous disons et la manière dont nous le disons. Ce que nous proposons. C'est ce que pense au fond François Bayrou et c'est pour cela que je lui renouvelle ma confiance. Nous sommes d'accord, une fois de plus.

    Voilà pourquoi j'appelle les militants démocrates de bonne volonté à rejoindre les groupes de travail existant sur l'Europe ou à en constituer eux-mêmes.

  • L'armée, variable d'ajustement jusqu'au jour où...

    Je lisais une dépêche de Reuters, sur le blog Theatrum Belli, qui reprenait les déclarations alarmistes d'un général suédois : l'Europe est incapable de se défendre seule à l'heure actuelle.

    A vrai dire, le Général Syren appuie là où ça fait mal : l'Europe pourrait supporter les coupes drastiques que chacun de ses membres inflige à sa défense à condition de rationnaliser les moyens à l'échelle européenne, en somme de construire une armée européenne.

    Le problème, c'est qu'en paroles, c'est facile, mais, dans la pratique, plusieurs pays européens essaient de préserver des morceaux d'indépendance en alimentant des productions d'armement nationales par leurs commandes.

    Le problème est au moins autant économique que politique : personne n'a envie de sacrifier son industrie d'armement.

    Une solution envisageable serait des rapprochements très importants entre plusieurs industriels afin de créer une plate-forme capable de nourrir toutes les armées européennes selon leurs besoins.

    Le problème, c'est que le marché de l'armement est un secteur très particulier : quand il existe une production nationale, elle essaie de survivre pour garantir l'indépendance du pays hôte en exportant à toutes forces vers d'autres pays.

    Il y a donc des décisions assez importantes qui doivent être prises au niveau politique et à l'échelon européen afin de ne pas risquer des transferts de technologie indus.

    Enfin, l'Europe n'est pas perçue encore comme une unité géopolitique et d'ailleurs, ne se comporte pas comme telle. Les évènements de Libye, hélas, en ont fourni une démonstration aussi éclatante que navrante.

    Sans l'activisme de la France et de la Grande-Bretagne aucune décision n"aurait été prise et à l'heure actuelle, nous en serions à négocier des contrats d'armement avec Kadhafi pendant que l'Allemagne concluerait de juteux contrats pour s'être longtemps opposée à toute intervention militaire là-bas.

    Au fond, quoi que l'on fasse et en dépit du temps qui passe, la vielle alliance France-Angleterre-Amérique se reforme régulièrement, comme s'il n'y avait pas eu de construction européenne et comme si l'ère post-soviétique n'avait finalement accouché d'aucun changement géostratégique. Les non-alignés se sont alignés comme un seul homme ou presque sur les positions russes et chinoises : Inde, Brésil, si la démocratie libyenne avait tenu à ces grandes nations elle aurait été écrasé et défintivement dans le sang.

    Au final, chaque pays européen s'arme de bric et de broc sur fond de doublons très fâcheux alors même que des éléments essentiels d'un dispositif militaire complet font défaut à tous : pas d'avions-radar AWACS, par exemple, peu de drones et peu de missiles à guidage-laser...

    La réalité, à l'heure actuelle, c'est qu'aucune intervention n'est possible sans devoir demander l'autorisation des USA,  seul pays à pouvoir fournir les éléments opérationnels nécessaires à une opération extérieure. 

    C'est un sport mondial de critiquer l'impérialisme américain mais mieux vaudrait pour le monde que l'Amérique ne succombe pas à une nouvelle vague isolationniste car il n'y aurait alors plus personne pour jouer les gendarmes...

  • N'enterrez pas si vite le MoDem...

    Je rigole doucement en ce moment : des centristes et des hommes de droite s'activent pour créer un parti de droite modérée, l'UDI.

    Très bien, pourquoi pas ? De là à dire que Borloo et ses amis vont prendre la place du MoDem, là, je ris. Comprenons-nous : l'UDI, c'est connu de quelques centaines de milliers d'individus au mieux et encore, je suis optimiste.

    A l'heure où viendront les élections, seul le MoDem sera connu et l'UDI pourrait avoir une très méchante désilllusion si elle tentait de se présenter sous ce sigle.

    En revanche, je persiste et signe, avec un programme digne de ce nom, le MoDem pourrait faire un sacré rebond aux Européennes.

    Je n'ai rien contre l'UDI, mais pour l'instant, je ne vois rien qui puisse m'y attirer alors que je sais déjà sur quoi l'on essaie de travailler au MoDem pour les prochaines échéances européennes.

    Et cela m'intéresse diablement plus même si c'est un vrai casse-tête...

  • L'Europe des Européens

    Le scepticisme gagne toujours plus les peuples de l'UE quant au bien-fondé de leur union économique. Pour moi qui travaille en compagnie d'un petit groupe sur le projet européen du MoDem, je vois qu'il va falloir se battre pour défendre l'idéal européen, bien sûr, mais qu'il va falloir aussi proposer un sérieux changement de logiciel.

    Marielle de Sarnez le martèle et elle a vraiment raison : l'heure des huit-clos entre États pour faire avancer bon gré mal gré l'Europe, c'est terminé. Ce n'est plus possible.

    C'est un Parlement élu auquel doit dorénavant revenir la direction des affaires européennes. Ce Parlement existe, c'est le Parlement Européen, mais on lui a rogné les ailes à la naissance.

    Je le crois, le MoDem et espérons-le, l'ADLE dans la foulée, va aller vers des propositions de réforme magistrale au niveau de l'Europe afin qu'un fonctionnement véritablement démocratique puisse s'exercer en Europe.

    Certaines institutions ont vocation à endosser des responsabilités jusque là dévolues aux États. Certains croient perdre en souveraineté ? Pas du tout !

    Le MoDem s'engage résolument derrière l'Union bancaire : quel en est le principe ? Ce serait désormais la BCE et non plus les banques centrales qui prêterait de l'argent aux banques européennes.

    Quel en est l'intérêt ? Quand les États sont contraints de recapitaliser leurs banques nationales ils portent un coup terrible à leurs finances publiques au regard des sommes engagées. En outre, la proximité entre dirigeants politiques et dirigeants financiers dans un même pays favorise des accords qui peuvent être douteux.

    Avec une BCE en chef d'orchestre et ses garanties d'indépendance, les États se verraient enfin soulagés d'un lourd fardeau, d'une épée de Damoclès plusieurs fois tombée sur leur cou ces dernières années.

    Aux Souverainistes qui craignent l'intégration européenne, je dis, réfléchissez bien les amis : l'intégration, ce n'est pas forcément le danger pour nous.

    Le projet politique du MoDem qui transparaît d'ores et déjà dans les prises de position de Marielle de Sarnez pour 2014 c'est de souhaiter à la fois plus d'intégration et d'autonomie. Intégration quand il s'agit des banques, autonomie quand il s'agit de favoriser les productions locales.

    J'y reviendrai en temps utile, mais je crois que le désamour dont souffre l'Europe, c'est de ne pas encore appartenir en propre aux Européens. Ce que nous, au MoDem, nous allons proposer à nos concitoyens, c'est de s'en emparer...

  • Une Europe schizophrène

    J'essaie de travailler depuis le mois de juillet sur le futur projet européen du MoDem pour 2014 et j'avoue que je patauge dans la mélasse : j'ai lu et compulsé déjà plusieurs centaines de pages, me plongeant dans le code des douanes européens, les décisions de la commission et cetera et j'en passe.

    Je me concentre principalement sur les questions économiques (industrie en tête) et dans une moindre mesure sur l'agriculture. 

    C'est invraisemblable : on peut bien avoir des idées, impossible de les faire appliquer tant le droit communautaire est d'une rigidité extraordinaire. Les souverainistes disent que Bruxelles nous a dépossédés de toutes nos prérogatives : je vais finir par les croire à force de travailler et faire des recherches sur la question. Je commence aussi à mieux comprendre le sentiment de haine impuissante qui peut parfois animer les agriculteurs...

    Mais il y a un autre problème : une incommensurable duplicité des chefs d'État et des États en général. Le Parlement européen propose des choses qui ne sont pas si éloignées des préoccupations populaires et des réalités économiques dans un certain nombre de domaines. La Commission fait elle-même parfois preuve d'initiative. L'inconvénient, quand ces deux institutions sont parvenues à se mettre d'accord, c'est qu'il faut passer la barrière du Conseil européen, et là, c'est mission impossible.

    Pas élu, pas représentatif, il fait ch... tout le monde. On en arrive à des situations ubuesques : pendant que Paul et Jacques s'évertuent dans un parlement national à faire passer une mesure, Ubu le chef de leur majorité se garde bien de la défendre en Conseil européen face à ses collègues quand il ne prône pas carrément l'inverse.

    Ainsi, même si des parlements nationaux et le Parlement européen convergent, il y aura toujours un empêcheur de tourner en rond quelque part.

    Il y a vraiment un problème avec nos institutions en Europe. On pourrait au moins prendre la décision de dégager le Conseil européen de l'existence politique et institutionnelle européenne, mais quel chef d'état est prêt à rogner ses propres pouvoirs ?

    Il y a urgence à faire une grande clarté dans la gouvernance économique de l'Europe ; c'est d'ailleurs le sens de la toute dernière lettre de l'euro-député MoDem-ADLE Marielle de Sarnez :

    Nous ne pèserons que si nous faisons les pas nécessaires, et ce doivent être des pas de géant, pour que l’Union européenne, et au moins la zone euro, apprennent à décider ensemble, assez vite, et de manière légitime aux yeux des opinions publiques, c’est-à-dire aux yeux des citoyens.

    La décision doit se préparer et se prendre au vu et au su des citoyens. Cette décision doit être portée par des visages et des voix, dont les Européens reconnaîtront l’inspiration et la légitimité. D’une manière ou d’une autre, cela signifie clairement que les responsables en charge de la vie de l’Europe, Président de l’Union, Commissaires notamment en charge de l’Economie -, devront leur mandat au vote libre des électeurs européens. Cela signifie aussi que des marges nouvelles devront être offertes aux pays membres pour tout ce qui n’est pas essentiel dans la vie de l’Union. Plus de légitimité, dans une démarche fédérale, cela signifie aussi plus d’autonomie et plus de décentralisation au sein même de l’Europe.

    Dans le domaine industriel, il n'y a pas que cela : avec leur concurrence libre et non faussée, les commissaires voient des distorsions de concurrence partout. C'est assez délirant. Et cela devient même un problème car l'information donnée aux consommateurs est considérée dans certains cas comme une distorsion.

    Enfin, l'institution européenne ne considère les aspects de sa politique économique qu'à la seule aune de l'Europe, jamais des nations qui la composent. Impossible d'adopter une mesure économique qui aille ou paraisse aller contre l'unité politique de l'Europe.

    Les états fédérés de l'Amérique ont plus de marges de manoeuvre que les États européens. Les eurocrates et les européistes sont terrifiés par tout ce qui sent le peuple et la nation. Ils vont pourtant devoir se faire une raison. Si je n'adhère pas à l'idée d'une Europe des nations, je pense en revanche que l'Europe est aussi forte de ses nations que les nations sont fortes de l'Europe.

    La construction européenne doit s'ériger autour de ce point d'équilibre, et, à l'heure actuelle, je trouve que le compte n'y est pas.

    Je n'aime pas, d'ailleurs, que les eurocrates réduisent le fait culturel des nations à de vagues parlers régionaux et petits artisanats locaux. Les peuples européens ne sont pas des réserves indiennes auxquelles ils conviendrait de donner quelques os à ronger de temps à autre pendant qu'on les dépossède de tous leurs biens. D'ailleurs, même dans le domaine culturel, il y a un certains nombres de pays européens pour cracher sur l'exception alors même que la France s'échine à la défendre, toutes forces politiques confondues.

    Conclusion des courses, écrire un programme avec des mesures concrètes à l'échelon européen, je vous garantis que ce n'est pas une sinécure...