Il y quelques mythes socialo-delanoïstes qu'il convient de démonter avant d'entamer la dernière ligne droite avec l'élection municipale.
L'équipe au pouvoir à l'Hôtel de Ville se targue de ses réussites citant volontiers le Velib et le tramway.
En ce qui concerne le velib, il faut bien prendre conscience qu'il a un impact équivalent à zéro tant sur la circulation que sur la pollution. Un ingénieur d'Air Parif s'est vu contraint d'admettre son absence d'effets sur la qualité de l'air parisienne. La raison en est très simple : le velib est un équipement de loisirs, pas de déplacement. La fameuse fête chère à Monsieur Delanoë. On disposait tout de même de quelques chiffres à la mi-2012 même s'ils se contredisent. 110 000 trajets par jour, dont la moitié de professionnels (rien, en somme, au regard de la totalité des trajets parisiens journaliers). Mais ce que dit pas cette étude, c'est qu'en général, les usagers du velib n'étaient que peu ou pas des utilisateurs d'automobiles. Il faut lire Cycle mortel pour bien rigoler, tiens, sur le velib. L'auteur, François Marchand, imagine qu'une cinquantaine d'usagers du Velib sont retrouvés morts à côté de leur vélo. L'une des victimes sortait d'un café philo et se rendait à un pot citoyen...Les adeptes des rollers en prennent aussi pour leur grade à défiler pour rouler contre les discriminations...Toute une image d'Épinal à la sauce écolo-socialo, quoi...
Il n'y a pas que le velib : le tramway coûte de 45 à 60 millions d'euros par kilomètres, environ. Créer une voie réservée avec des bus entièrement propres à très haute fréquence de passage serait revenu infiniment moins cher avec bien moins de désagréments. D'ailleurs, la ligne existait : ça s'appelait le PC...Mais voilà, Delanoë voulait avoir son tramway...
L'inconvénient, c'est que l'on ne peut pas remettre les compteurs à zéro. Il n'est envisageable ni de revenir sur le velib, ni de renoncer au tramway, la combinaison de deux modes de transport étant la pire des solutions d'un point de vue pratique.
En revanche, Delanoë et son adjointe Hidalgo ont dépense 1.8 milliards d'euros en voirie. Et ce n'était pas des réparations de chaussée, croyez-moi, mais bien des aménagements d'autolib, velib, voies à contre-sens, délires du niveau de ceux de la Place de la République et cetera...
Je pense que nous devrions décerner une petite statuette de l'écolo d'or aux motoristes : en fait, ce sont les constructeurs automobiles qui ont fait reculer la pollution.
En somme, Delanoë et consorts ont porté leurs efforts sur les loisirs mais jamais sur les transports stricto sensu (aucun changement au niveau des bus, ligne 13 toujours saturée, sécurité dégradée dans les transports en commun). Et pour la pollution, on peut dire que c'est de la poudre aux yeux, les aménagements n'engendrant que reports et congestions. Sur la question de la pollution, j'invite à lire la synthèse de NKM qui a le mérite d'être très claire. Paris est la 4ème ville la plus congestionnée d'Europe : croyez-vous que Delanoë et Hidalgo aient fait quoi que ce soit pour améliorer ce travers ? Non, en fait, rien, ils l'ont aggravé. Or, ce qu'observe fort subtilement NKM c'est que 20% du trafic automobile à Paris est constitué d'usagers cherchant une place de stationnement ! Les Socialistes ont supprimé 85 000 places depuis 2001. Coïncidence ou corrélation ? Il demeure pourtant 120 000 places de parkings inoccupées, celles-là mêmes que NKM suggère d'utiliser pour résorber en partie le trafic. Elle escompte aussi doubler le nombre de places de parkings quasiment sans efforts d'aménagement et propose la mise en place dans chaque parking public d'automobiles propres en co-partage. Une petite mesure, mais intelligente. Le projet d'Anne Hidalgo fait près de 100 pages. Cela le rend opaque pour ne pas dire illisible. Les spécialistes lisent de tels opuscules mais pas les gens ordinaires qui ont autre chose à faire. J'ajoute qu'il contient une quantité non négligeable de verbiage.
Les propositions de NKM sont simples, mais claires. J'engage les lecteurs à les considérer, non via le prisme de l'idéologie et du politiquement correct mais bien celui de l'efficacité. Ce qui compte, au fond, c'est quoi ? Que la pollution de l'air baisse vraiment parce que 20% de véhicules en moins circulent parce qu'ils ont trouvé une place de parking ou que la vitesse maximale diminue sur le périphérique avec l'espoir d'écoeurer les automobilistes sans effets mesurables sur la pollution de l'avis de tous les spécialistes ?
Commentaires
@L' héré,
Je crois en effet que les municipalités ont un role de facilitateur à jouer et qu'il passe par la mise en place d'outils adaptés aux besoins.
Je crois en l'incitation positive plutot qu'en la coercition pure et dure sans offre alternative adaptée.
Les matières particulaires, une composante majeure de la pollution de l'air ont également été classées comme cancérogènes pour l’homme